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Cours système national de santé

Présenté
Par
M. Ameth DIAGNE
TSS E/A
Tel : 77 5391827
Email : amdiagne9@yahoo.fr
DEFINITION DE CONCEPTS

I. SANTE
La santé est un concept neutre que chacun est appelé à définir et il n’est pas possible de la définir d'une seule
manière, valable pour tous, en tout lieu et en tout temps. Les définitions diffèrent selon le regard que l’on
adopte Ainsi plusieurs définitions ont été donnée à la santé :

Selon le dictionnaire Larousse : « La santé est l’état de quelqu’un dont l’organisme fonctionne normalement »

Pour le Dr Leriche (1936), chirurgien : « La santé, c’est la vie dans le silence des organes ».

Et selon Georges Canguilhem : « la santé, c'est la capacité de surmonter les crises ».

En 1946, pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : «La santé est un état complet de bien-être
physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité».

René Dubos : « C’est un état physique et mental relativement exempt de gênes et de souffrances qui permet à
l'individu de fonctionner aussi longtemps que possible dans le milieu où le hasard ou le choix l'ont placé et de
se consacrer pleinement à ses projets ».

Blum: « la capacité de l’individu à maintenir un état d’équilibre approprié à son âge et à ses besoins sociaux,
dans lequel cet individu raisonnablement indemne de profonds inconforts, insatisfactions, maladie ou
incapacité, et de se comporter d’une façon qui assure la survie de son espèce aussi bien que sa propre
réalisation personnelle ».

Selon Goldberg : trois abords de la santé sont possibles :


 abord perceptuel : perception de bien être;
 abord fonctionnel : capacité de bien fonctionner ou état de capacité optimale d’une personne en regard
de l’accomplissement efficace des rôles et des taches pour lesquels elle a été socialisée ;
 abord utilisant le concept d’adaptation, la santé étant l’ajustement réussi et permanent d’un organisme
à son environnement.

Définition des Économistes : « La santé est un capital, un bien durable que l’on peut maintenir voire
accroître par des investissements ».

Définition opérationnelle (épidémiologistes) : A l’inverse de la démarche de l’OMS, on peut donner une


définition « négative » de la santé : « la privation de la santé telle que mesurée par les indicateurs de
mortalité, de morbidité, de facteurs de risque et d’incapacité, constitue la mesure la plus opérationnelle
dont nous disposons présentement » (Pineault, Daveluy, 1995)
II. SYSTEME
Un système est un ensemble d'éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles. Un système
est déterminé par :

 La nature de ses éléments constitutifs ;


 Les interactions entre ces derniers ;
 Sa frontière, c'est-à-dire le critère d'appartenance au système (déterminant si une entité appartient au
système ou fait au contraire partie de son environnement).
 Ses interactions avec son environnement. (Wikipédia)
III. SYSTEME DE SANTE
A. Définition
Un système de santé décrit les moyens organisationnels et stratégiques mis en place par pays, par zones
géographiques ou entités communautaires, afin d'assurer une continuité et une qualité des prestations de santé.
Il réunit toutes les organisations, institutions et ressources qui interviennent en matière de santé et qui
fournissent des soins formels (médecins, cliniques, hôpitaux et pharmacies), des soins informels (guérisseurs
traditionnels, travailleurs communautaires) ainsi que d'autres services, comme la recherche. Un système de
santé comporte de très nombreux autres éléments soit tout ce qui contribue à promouvoir ou à protéger
la santé.

Un système de santé inclut toutes les activités [personnes et actions] dont le but essentiel est de promouvoir,
restaurer ou entretenir la santé. (OMS)
Le système de santé peut être défini comme l’ensemble des moyens (organisationnels, humains, structurels et
financiers) destinés à réaliser les objectifs d’une politique de santé. Il constitue un sous-système du système
économique général (…) et se trouve donc en concurrence avec et dépendant des autres sous-systèmes en ce
qui concerne l’affectation des ressources ». (André Lévy).
Un système de santé suppose l’existence de cadres stratégiques, de règlementations, un encadrement efficace,
et une attention particulière à la conception des systèmes et à la transparence. (OMS)

B. Les objectifs d’un système de santé

Selon l'OMS, les résultats obtenus par tout système de Santé doivent être évalués sur le plan de la qualité et de
l'équité au regard de trois objectifs.
 L’état de santé de la population, pour lequel l'indicateur majeur retenu est l'Espérance de Vie
corrigée de l'incapacité (EVCI)
 La réactivité du système, soit le respect des droits humains du malade et de ses proches :
 Respect du malade (respect de la dignité de la personne, confidentialité des informations
médicales, possibilité de participer aux choix médicaux.)
 Possibilité de choisir le prestataire
 Attention accordée au client (rapidité de la prise en charge, qualité des locaux et de la
nourriture à l’hôpital...)
 Accès à des réseaux d'aide sociale pour les patients et leurs proches en difficulté.
 L’équité de la contribution financière en regard de la capacité financière des personnes.
C. Types de systèmes dans le monde
Les systèmes de santé sont caractérisés par leur extrême diversité selon l’histoire et les caractéristiques -
culturelles. Il est cependant classique, pour être schématique, d’opposer deux (02) types de systèmes :
Centralisé et Décentralisé.
Les principales différences qui les distinguent tiennent :
- Au statut des producteurs de soins
- Au type de protection sociale de la population
- Au mode de financement du système.
NB : Il faut noter aussi qu’il existe un système mixte alliant une centralisation et décentralisation
IV. SOINS DE SANTE PRIMAIRES
A. Définition
Les Soins de Santé Primaire:“ sont des soins essentiels reposant sur des méthodes et des techniques pratiques,
valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus, à toute la famille,
à la communauté avec leur pleine participation, à un coût que la communauté et le pays peuvent supporter à
tous les stades de leur développement dans un esprit d’auto-responsabilité et d’autodétermination. Ils sont
partie intégrante tant du système de santé national que du développement socio-économique de la
communauté“. (OMS, 1978)

B. Principes
 Equité
 Promotion de la santé : mise en place de services axés sur le traitement curatif, la prévention, la
promotion de la santé et la réhabilitation
 Technologie appropriée : mise en place de services efficaces, culturellement acceptables,
financièrement accessibles et faciles à gérer
 Participation communautaire
 Collaboration intra et intersectorielle

C. Composantes des Soins de Santé Primaires


1. Éducation sanitaire
2. Promotion de conditions alimentaires et nutritionnelles
3. Approvisionnement en eau potable et assainissement de base
4. Santé maternelle et infantile y compris la planification familiale
5. Immunisation contre les principales maladies infectieuses
6. Prévention et contrôle des endémies locales
7. Traitement des maladies et lésions courantes
8. Approvisionnement en médicaments essentiels
LE SYSTEME NATIONAL DE SANTE AU SENEGAL
I – INTRODUCTION :
Dans tous les pays, les populations aspirent à une meilleure santé. Chaque pays dispose d’un certain mode
d’organisation afin de répondre, au mieux, à la demande de santé. Cette organisation coordonne l’activité des
professionnels de santé avec celle des différents partenaires contribuant au financement du système de soins.

Le système de santé peut être défini comme l’ensemble des moyens (organisationnels, structurels, humains,
financiers,) complexe est le système de santé destiné à réaliser les objectifs d’une politique de santé.
Il constitue un sous-système du système économique général.

Le Système national de santé est un élément de La politique de Santé définie par le Chef de l’Etat et mise en
œuvre par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
La politique nationale de santé a connu une évolution marquée par 5 événements majeurs :
er
1. En 1972, avec le début de la réforme de l’Administration Territoriale et Locale (loi 72-02 du 1
février 1972) s’appuyant sur le tri type = Déconcentration; Décentralisation; Participation
2. En Septembre 1978, Réunion à Alma Ata sur les SSP en vue de la réalisation de l’objectif
Santé pour Tous en l’an 2000. Grâce à cette réunion, l’expérience du Sénégal en matière de
SSP s’enrichit avec notamment 4 concepts :
- Décentralisation des services de santé.
- Priorité à la médecine préventive
- Vision multisectorielle de la santé .
- Pleine participation des populations à l’effort de santé.
3. 1980 : Tournant décisif avec l’extension de la participation financière des populations à l’effort
de santé au niveau de tous les centres et postes de santé du pays à partir d’un modèle inspiré par
l’expérience de Pikine.
4. En Juin de la même année 1980, tenue à Rufisque de la première conférence atelier sur les
SSP au Sénégal.
5. En Octobre 1989, Déclaration de la Politique Nationale de Santé.
Un long processus de réflexion, engagé en 1995, a abouti au Plan Nationale de Développement
Intégré de la Santé(PNDS), mis en place en 1998 pour une durée de 10 ans. De ce plan est extrait le
Programme de Développement Intégré de la Santé (PDIS) qui a couvert la période de 1998 à 2002.

Il visait à améliorer l’accès aux services, la santé génésique, les capacités institutionnelles du
secteur, la surveillance épidémiologique et la lutte contre les maladies endémiques, la qualité de vie des
groupes défavorisés.
En 1998 une réforme du système hospitalier a été opérée, notamment par la création des
Etablissements Publics de Santé (EPS). Bien que ce nouveau statut offre aux hôpitaux une plus grande
autonomie de gestion, l’Etat garde un certain droit de regard sur leurs activités par l’attribution de
subventions de fonctionnement et d’investissement.
Il faut noter que, dans son application, cette réforme hospitalière connaît quelques problèmes et des
correctifs devront être apportés pour la rendre plus fonctionnelle et plus réaliste
II- ORGANISATION DU SYSTEME
II-1- Système public de santé
Il est constitué par l’ensemble des services administratifs et structures de santé dépendant de l’autorité
publique.
Le Ministère de la Santé a pour mission d’assurer la mise en œuvre et l’application de la politique du
Gouvernement en matière de santé.
Le système de santé du Sénégal est organisé selon une structure pyramidale à trois niveaux : central,
intermédiaire constitué par les Régions Médicales et périphérique appelé district sanitaire.
II-1-1. Niveau Central
Le niveau central regroupe, outre :
 le Cabinet du Ministre qui comprend :
 Un Secrétaire général
 Un Directeur de cabinet
 Un Chef de cabinet
 Un Attaché de cabinet
 Des Conseillers techniques
 des Directions,
 La Direction Générale de l'Action Sociale
 La Direction de la Promotion et de la Protection des Personnes handicapées
 La Direction de la Promotion et de la Protection des Groupes vulnérables
 La Direction de l'Action médicosociale
 La Direction Générale de la Santé
 La Direction de la Lutte contre la Maladie
 La Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant
 La Direction des Laboratoires
 La Direction de la Prévention
 La Direction des établissements de Santé (DES)
 La Direction de la Pharmacie et du Médicament
 La Direction des Ressources Humaines (DRH)
 La Direction de l’Administration générale et de l’Equipement
 La Direction des Infrastructures et des Equipements Médicaux
 La Direction de la Planification, de la Recherche et des Statistiques
 La Direction régionale de la Santé et de l’Action sociale
 des Services rattachés
 La Cellule Informatique
 Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments
 Le Service National de l’Education et de l’Information pour la Santé
 La Cellule de Communication
 La Cellule d’Appui à la Couverture maladie universelle
 L’Inspection de la Santé
 La Cellule de Passation des Marchés
 Le Service National de l'Hygiène
 les CHUN
Trois ordres de difficultés gênent le fonctionnement des services sur le plan institutionnel :
- le nombre important de services rattachés,
- le conflit de compétences entre services centraux partageant les mêmes missions,
- le manque de précision dans les missions du fait de l’absence d’arrêtés d’application.
II-1-2.Niveau intermédiaire : La Région Médicale (RM)
Le Sénégal compte 14 directions régionales de la santé autrefois appelées régions médicales. La région
médicale, dont l’aire d’intervention correspond à celle de la région administrative, assure la coordination, la
supervision, l’inspection et le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région. Elle organise
la collaboration technique entre toutes les structures régionales de santé et les assiste dans leur tâche
d’administration, de gestion et de planification. Toutefois, les Régions Médicales jouent difficilement ce rôle
en raison de l’insuffisance des capacités et des ressources humaines et logistiques.
II-1-3.Niveau périphérique : District Sanitaire (DS)
Le Sénégal compte 79 districts sanitaires (depuis décembre 2019 ) qui constituent une subdivision sanitaire
proche des populations. Le district est l’unité opérationnelle la plus périphérique de la pyramide sanitaire. Il
s’y applique la médecine dans son aspect quadridimensionnel : curatif, préventif, social et éducatif.
Le district est constitué d’un ou de plusieurs centres de santé et englobe un réseau de postes de santé eux-
mêmes supervisant les cases de santé et les maternités rurales. Actuellement nous comptons 79 districts, 99
centres de santé, 1478 postes de santé et 2563 cases de santé. Les districts comme les régions médicales
manquent de capacités. Cette situation explique la faiblesse des équipes cadres.
Central
National
Hôpitaux
MSAS nationaux
(cabinet EPS 3
& directions
techniques).
Régional
ARD Hôpitaux
RM & services régionaux
régionaux de
santé EPS 2
Départemental
Commune Centre de santé
District sanitaire EPS 1
Départemental Centre de santé
Communauté rurale Poste de santé
District sanitaire Case de santé
Organisation administrative Offre de services de soins

STRUCTURES SANITAIRES NIVEAU ADMINISTRATIF


CHUN (Hôpitaux Nationaux) ou EPS III National ou central
Hôpitaux régionaux ou EPS II Régional ou intermédiaire
Centres de Santé (Département, communes), EPS I
Postes de santé (Arrondissement, communes, villages) Périphérique, opérationnel ou local
Cases de santé et maternités rurales (Villages)
NB : Les Infrastructures sanitaires relevant des autres départements.
Il s’agit essentiellement des établissements sanitaires rattachés aux ministères suivants :
 Ministère de l’Education Nationale
 Ministère des Forces Armées
 Ministère de l’Intérieur
 Ministère de la Fonction Publique
 Ministère de la Justice
 Ministère de l’Economie et des Finances.
II-2- Le Système Privé de Santé
Est largement concentré à la capitale ; cohabite avec le système public et se compose :
 Du privé lucratif
 Du privé non lucratif
 De la Médecine traditionnelle
II-2-1- Le privé lucratif
Il comprend :
 Les Infirmeries : 585
 Les Cabinets médicaux et dentaires : 544
 Les cliniques : 37
 Les officines : 713

II-2-2- Le privé non lucratif


Il comprend :
 Les postes de santé privés catholiques : plus d’une centaine
 Les infirmeries et cabinets d’entreprise : plus d’une cinquantaine
 Un hôpital (St Jean de Dieu)
 Deux centres hospitaliers psychiatriques « Dalal Xél » (Thiès et Fatick)
 Le dispensaire ophtalmologique de Bopp.

II-2-3- La Médecine traditionnelle


C’est un système informel et non reconnu par le code de déontologie médicale.
La médecine traditionnelle reste pour la grande majorité des sénégalais le premier recours en
matière de santé primaire.
Les Autorités veulent réglementer ce type de médecine mais le handicap demeure une
rationalisation des pratiques et une connaissance des plantes médicinales réellement efficaces et non
dangereuses.
Compte tenu de son importance, des efforts sont en train d’être consentis pour son intégration dans le
système de santé.
Comparaison entre situation réelle du Sénégal et Indicateurs OMS

STRUCTURES SENEGAL OMS

Postes de santé 1/11 000 1/10 000

Centres de santé 1/172 000 1/50 000

Hôpital 1/517 000 1/150 000

Les efforts investis dans le secteur de la santé avec la construction de nouveaux établissements et la
formation de nombreux agents étaient nécessaires mais sont encore insuffisants compte-tenu de la
croissance démographique élevée du Sénégal.
Le Sénégal manque surtout de spécialistes. Les Etablissements hospitaliers sont d’équipement et de
valeur très inégaux. Plusieurs cliniques privées ont une hôtellerie satisfaisante. La qualité des soins
dispensés est très inégale.
La médecine pré-hospitalière est représentée sur le plan public par les ambulances des
sapeurs- pompiers qui ne sont pas médicalisées.
Sur le plan privé, deux sociétés se font distinguer :
 SOS Médecins = structure médicale très professionnelle, assurant les visites à domicile et le
transport médicalisé des malades et des blessés, grâce à 6 ambulances médicalisées et une équipe de
30 médecins. Elle assure également les rapatriements sanitaires pour le compte des sociétés
d’assistance.
 SUMA : ( Société d’Urgence Médicale et d’Assistance) est la société concurrente qui
possède également un parc d’ambulance dont 2 médicalisées. La SUMA prend également
en charge les évacuations de et vers les pays de la sous-région (Mali), mais aussi à l’international.

II.3. Vision du système national de santé


 Vision restrictive du système de santé:
• Interventions par les “services de soins de santé”
 Vision plus large du système de santé:
• Toutes les interventions dont l’intention première est d’améliorer la santé en influençant ses
principaux déterminants
 Comporte des entrants, des processus, des extrants et des résultats qui visent à promouvoir ou à
maintenir la santé.
II.4. Acteurs du système national de santé
 Le gouvernement comme l’administrateur du système de santé, la structure de financement, le
fournisseur des soins de santé.
 Les Services de santés parapubliques, comme ceux gérés exclusivement par des entreprises pour leurs
employés.
 Les services de santé du secteur privé
 Les ONG et OCB, qui peuvent fournir des services de soins de santé et/ou mettre en œuvre des
services de santé communautaires
 programmes de promotion de la santé
 programmes d’éducation sanitaire.
 Les services de santé « non occidentaux », comme ceux fournis par les guérisseurs traditionnels et les
matrones traditionnelles.
III- COUVERTURE DU RISQUE MALADIE
Au Sénégal, seulement une minorité de la population bénéficie d’une couverture sociale pour la prise en
charge de ses frais médicaux, à travers les trois régimes existants : les régimes obligatoires, l’assistance
médicale et les organisations mutualistes.
3.1. Les régimes obligatoires
Les régimes obligatoires sont constitués par les systèmes de prise en charge des fonctionnaires à travers
l’imputation budgétaire et des salariés du secteur privé qui sont assurés dans le cadre des institutions de
prévoyance maladie (IPM).
Ce système est financé par le budget de l’Etat (imputation budgétaire) qui permet une prise en charge partielle
(80%) des soins médicaux ; les médicaments sont à la charge du malade. Environ 300.000 bénéficiaires
(66.000 agents et leurs ayant-droits) sont couverts à travers ce système.
Les IPM assurent la prise en charge des soins médicaux et des médicaments pour les bénéficiaires dans une
fourchette autorisée de prise en charge de 40 à 80% du montant des prestations. Environ 700.000 bénéficiaires
(dont 120.000 salariés) sont couverts à travers le mécanisme d’assurance sociale des IPM.
Enfin les retraités qui ont occupé des emplois salariés et leurs ayants-droits bénéficient par le canal de
l’Institution de Prévoyance Retraite au Sénégal (IPRES) mise en place par décret en 1975, d’une couverture
médicale contributive. Dans ce régime, une cotisation maladie est régulièrement prélevée sur les pensions et
en contrepartie l’IPRES couvre partiellement les frais médicaux de ses bénéficiaires.
Les catégories de la population couvertes par ces systèmes obligatoires représentent moins de 20% de la
population du pays ; par ailleurs, la couverture dont elles bénéficient n’est que partielle (50% à 80% des frais
liés à la maladie). Les IPM étaient confrontées depuis de longues années à des difficultés structurelles. Une
réforme des IPM est en cours : elle vise globalement à améliorer l’efficacité et l’efficience du système de
l’assurance maladie obligatoire. Elle a permis la réactualisation du cadre juridique des IPM à travers le décret
du 7 Août 2012 afin d’adapter leurs paramètres techniques au contexte économique et social actuel.
3.2. Le régime d’assistance médicale
L’assistance médicale concerne les initiatives de gratuités mises en œuvre par le ministère de la santé et de
l’action sociale et tous les mécanismes d’exemption en faveur des indigents. Pour les politiques de gratuité il
s’agit notamment :
 Des accouchements et césariennes ;
 De la gratuité des soins aux personnes âgées (carte Sésame) des enfants 0-5 ans;
 De l’accès gratuit aux antirétroviraux (ARV) et aux médicaments antituberculeux.
En plus, certaines affections à soins coûteux font l’objet de subventions pour abaisser leurs coûts de
traitement (diabétiques, cancer, insuffisance rénale, etc.). Au plan politique, la gratuité des accouchements et
des césariennes et le plan SESAME traduisent surtout un engagement fort de l'Etat à assurer la couverture
médicale des femmes enceintes et des personnes âgées.
3.3. Le régime mutualiste
Les mutuelles de santé au premier franc sont constituées essentiellement des mutuelles de santé
communautaires. La population cible des mutuelles de santé est constituée essentiellement des acteurs du
secteur informel et du secteur rural qui ne sont pas éligibles aux régimes obligatoires d’assurance maladie et
qui représentent près de 80% de la population sénégalaise. Sur la base des données fournies par la Stratégie
Nationale de Développement Economique et Social (SNDES 2013-2017), le taux de couverture de la
population cible par les mutuelles de santé était de 13,6% en 2012 alors que les cibles de la SNDES pour
l’horizon 2013-2017 sont : 27,40% en 2013 ; 46,32% en 2014 ; 50,50% en 2015 ; 60,30% en 2016 et 65,5%
en 2017.
Le faible taux de pénétration des mutuelles de santé s’explique par la faible attractivité des paquets de
prestations offerts par les mutuelles de santé, en raison de la faiblesse des montants de cotisations et des taux
de prise en charge. En effet, dans la situation actuelle, 58 % des mutuelles ont des taux de cotisation qui
n’excèdent pas 200 FCFA par personne et par mois. Ce faible montant de cotisation oblige la plupart des
mutuelles à ne prendre en charge que les petits risques à des taux variant entre 50% et 75% selon les
prestations. En plus, 72% des mutuelles ne prennent pas en charge les ordonnances à acheter dans les
pharmacies privées alors qu’elles constituent l’une des premières doléances des adhérents
IV- OFFRE DE SERVICES ET SYSTEME DE REFERENCE CONTRE REFERENCE
L’offre de soins épouse l’architecture de la pyramide sanitaire. Au sommet, les EPS de niveau III, au niveau
intermédiaire les EPS de niveau II et au niveau périphérique les EPS de niveau I, les centres de santé et les
postes de santé. Ce dispositif est complété par l’offre du secteur privé à tous les échelons de la pyramide. Au
niveau communautaire, le système est complété par les initiatives communautaires matérialisées sur le terrain,
entre autres, par le développement des cases de santé et des maternités rurales. Il faut noter, en plus, la place
non négligeable de la médecine traditionnelle dans le secteur de la santé.
V- PLACE DES COLLECTIVITES LOCALES DANS LE SYSTEME DE SANTE
Pour la réalisation d’un développement économique et social durable, le Sénégal a pris l’option d’une
politique de décentralisation. Dans cette perspective le ministère en charge de la santé a réservé à l’ensemble
des acteurs concernés une place de choix dans la définition et la mise en œuvre des politiques dans l’optique
d’une bonne prise en charge de leurs besoins en santé. C’est dans cet esprit qu’il faut situer la place
prépondérante donnée aux collectivités locales dans notre système de santé.
Elle est d’autant plus justifiée que la Constitution en son article 17 dispose que «l’Etat et les collectivités ont
le devoir de veiller à la santé des populations en général et en particulier des couches les plus défavorisées et
des handicapés ». Par ailleurs l’article 102 fait de la collectivité locale la porte d’entrée de toute initiative de
développement local ; elle est également le cadre institutionnel de participation des citoyens à la gestion des
affaires publiques. De même l’article 3 du CCL confère aux collectivités locales des missions de conception,
de programmation et d’exécution des actions de développement économique, éducatif et social. Les
interventions des collectivités locales portent essentiellement sur :
La construction, l’entretien ou la réhabilitation d’infrastructures sanitaires (postes de santé, cases de santé,
maternités rurales) ;
La fourniture de médicaments et de petits matériels de travail ;
La motivation du personnel d’appoint.
VI- CONCLUSION :
Le Sénégal consent des efforts appréciables dans le Système National de Santé et la politique de santé en
général mais des difficultés multiformes surgissent de toutes parts et méritent une réorganisation mieux
pensée par l’intervention des différents acteurs.

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