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Décrire les différents éléments qui ont induit l’émergence de la promotion de la santé ;
L’émergence de la promotion de santé est née du constat que la santé ne peut pas être assurée
uniquement par le système de santé et les habitudes de vie des individus. Il se remarque
notamment dans le rapport black 1980 qu’il y a un rapport inégal à la santé en fonction de la
position et du statut social. Bien avant lui en 1842 Chadwick fait une association entre la
maladie et les mauvaises conditions de vie. Les personnes vivant dans un milieu propre et sain
sont moins susceptibles d’être malades. 6 ans plus tard en 1848, Virchow fait ressortir
l’influence de la politique mise en œuvre sur l’état de santé des populations. Il affirme
d’ailleurs que la médecine est une science sociale et la politique n’est rien d’autre que la
médecine en plus large. C’est d’ailleurs dans cette lancée qu’il recommande la démocratie
face à une épidémie de fièvre typhoïde en Cilicie. Dès lors, on reconnaît à la maladie deux
causes, une cause pathologique et une cause politique. Louis pasteur estime que la cause
politique est plus grande: la bactérie n'est rien dit-il. En 1920, Winslow réaffirme que
l’organisation de la communauté c’est-à-dire la politique conditionne fortement le mieux-être
individuel et social, donc la santé. Ce n’est qu’en 1946 que Sigerist emploie pour la première
fois le thème promotion de la santé qui consisterait à :
- donner un niveau de vie décent,
- de bonnes conditions de travail,
- éducation,
- éducation physique,
- repos et récréation,
- congé payé intervenu en 1936.
3. Expliquer le rôle des conditions de vie dans le développement de la santé et l’émergence de
la promotion de la santé ;
Les conditions de vie déterminent fortement la santé. En effet, les personnes qui vivent dans
un milieu insalubre seront plus en contact avec des microbes et des bactéries. En dehors du
logement, il y a l’alimentation, le loisir et autres qui font partir des conditions de vie. Il faut
noter que ces conditions de vie sont fortement liées au revenu des individus, qui est lié à
l’emploi ce dernier en lien avec l’éducation et le capital humain. Ce n’est donc que les
personnes avec un certain revenu minimum qui peuvent se permettre de vivre dans un
environnement sain, de manger sain, de s’éduquer et d’éduquer leur descendance. Ce fait
exclut une grande partie de la population pauvre de la santé. Ainsi des politiques doivent se
mettre en place pour une équité pour favoriser l’éducation pour tous, l’emploi et un revenu
minimum conséquent à tous et les autres aspects. C’est à ce niveau qu’intervient la promotion
de la santé, car agir sur les différents déterminants sociaux de santé n’a pour vocation que de
permettre à chacun et à toute la communauté d’avoir les conditions de vie optimale.
Notamment les conditions d’assainissement, d’approvisionnement en eau ; l’éducation,
l’emploi et autre.
4. Expliquer les différentes mutations qui sous-tendent l’avènement des concepts suivants :
Hygiène, éducation pour la santé, IEC, CCC, promotion de la santé ;
Les mutations qui sous-tendent l’avènement des concepts hygiène, éducation pour la santé,
IEC, CCC et la promotion de la santé s’articule autour des trois différentes révolutions de la
santé publique.
Face à la prépondérance des maladies infectieuses, la première révolution a permis de les
contrôler. L’accent était mis par exemple sur la prévention des maladies et leur propagation à
travers des interventions sanitaires sur les conditions d’hygiène des populations, des
sensibilisations et autres.
La deuxième révolution de la santé publique a permis de prévenir par l’intervention sur
l’individu les maladies chroniques, non transmissibles aux personnes, mais plutôt acquises,
souvent à travers certaines habitudes néfastes à la santé. Amener les populations à changer
d’habitude conduit donc à faire de l’éducation pour la santé, des interventions de type
information, éducation et communication (IEC) effectué par des éducateurs, andragogue et de
la communication pour le changement de comportement (CCC) principalement mis en œuvre
par des agents de santé pour informer sur facteur de risque de l’ensemble de pathologie.
La troisième révolution de la santé publique a marqué le début de promotion de la santé et du
bien-être, et non seulement qu’à guérir ou prévenir des maladies.
La chronologie de ces trois révolutions et des interventions qu’elles ont engendrées fonde
l’historique des idées à propos de la santé
• Santé bénédiction de Dieu (avant la première révolution)
• Santé venant d'un environnement salubre (première révolution : agir sur l’hygiène)
• Santé venant de la science médicale
• Santé conséquence des habitudes de vie (deuxième révolution : éducation pour la
santé, IEC, CCC)
• Santé venant de la force socio-économique (troisième révolution : promotion de la
santé)
• Santé dans le contexte de développement durable
5. Décrire les relations entre les pratiques de soins, les questionnements suscités par elles et la
recherche pour le développement de la santé ;
Selon Monique Formarier (2007), on retrouve dans les écrits professionnels 7 types de
relations de soins autour desquels il y a (plus ou moins) consensus. Il s’agit de :
1 La relation de civilité : C’est une interaction. Elle se situe aussi en dehors du soin, elle
répond à un code culturel et social ritualisé ou chaque interlocuteur, sans en être
toujours conscient, joue un rôle et doit avoir des comportements qu’on attend de lui
( Rocheblave Spenle 1968 dans le cadre d’une relation soignant - patient, la relation de
civilité comprend des obligations sociales pour le soignant : gentillesse, courtoisie,
politesse, netteté, repères identitaires (présentation de l’interlocuteur).
2 La relation de soins : Elle peut être simple interaction ou relation suivant les
interactants, leur connaissance mutuelle, le contexte dans lequel se situe le soin :
domicile, service hospitalier, bloc opératoire… Cette relation est la plus fréquente en
milieu hospitalier et sert de support d’échanges avec le patient ou sa famille. Elle est
mise en œuvre par le soignant pendant les soins techniques ou de confort. Elle est
centrée sur le présent, sur l’acte technique, sur l’activité en cours, sur le devenir
immédiat du patient : traitement, confort, douleur, planning de soins, visite médicale…
Elle est essentiellement de type informatif.
3 La relation d’empathie : L’empathie est souvent considérée comme étant l’approche la
plus appropriée dans la relation soignant-patient. L’empathie dont il est question dans
la relation de soins est de type cognitif. Il existe une empathie de type affectif utilisée
en thérapie. Pour par Pedinielli (1994) « l’empathie cognitive, c’est ressentir le monde
intérieur du patient avec la signification qu’il a pour lui, le ressentir comme s’il était
son monde à soi, sans jamais perdre la qualité de « comme si » »
4 La relation d’aide psychologique : La relation d’aide, qui s’appuie sur la confiance et
l’empathie, est une relation à visée thérapeutique qui a pour but d’aider, de façon
ponctuelle ou prolongée, un patient (et/ou une famille) à gérer une situation qu’il juge
dramatique pour lui : Annonce d’un diagnostic difficile, aggravation de la maladie, fin
de vie, perte, deuil, souffrance, maladie chronique, accident
5 La relation thérapeutique : Cette relation est utilisée en psychiatrie auprès de patients
souffrants de pathologies mentales ou de conduites addictives. Elle a pour but de
soigner le patient.
6 La relation éducative : Relation très utilisée par les soignants, elle est mise en oeuvre,
lorsque que pour des raisons de santé, le patient doit changer d’habitudes de vie
(régime alimentaire, rythme de vie…) subir un sevrage (alcool, drogues, tabac…) ou
doit pratiquer des autosoins (injection, sondage…). Elle comprend à la fois une
approche psychologique qui repose sur la connaissance de la personne et de son
entourage (représentations, affects, ressources, capacités, besoins), une approche
cognitive (ce que la personne doit intellectuellement connaître et si besoin mémoriser)
et une approche technique (maîtrise des gestes techniques, habileté manuelle).
7 La relation de soutien aux familles : Cette relation est tout à fait particulière, car il
s’agit plutôt d’une relation famille, entourage – patient. Le rôle du soignant se situe à
l’interface entre le patient et sa famille (aidants naturels).
Ces différentes relations montrent, s’il en était besoin, l’étendue du travail relationnel que
peuvent avoir les soignants suivant les situations de soins auxquelles ils sont confrontés.
Formaliser les relations de soins, c’est à la fois les rendre plus visibles, plus intelligibles,
pouvoir les analyser et contrôler leur efficacité, mais en même temps cela revient à les
appauvrir, à négliger la spontanéité, à les priver de leur authenticité, à ne pas tenir compte des
émotions qui les animent, en quelque sorte à les réduire à des outils intellectuels. Entre ces
deux aspects, il faut trouver un juste milieu pour ne pas enfermer la relation de soin dans un
carcan théorique, mais pour ne pas faire n’importe quoi dans la relation « soignant/soigné ».
Ces différents types de relation en pratique de soins ont suscité des questions d’ordre éthique,
comportemental et culturel que la recherche en santé et surtout les recherches
socioanthropologiques ont permis de trouver des approches de solutions.
6. Expliquer le rôle joué par le gouvernement canadien dans l’évolution de la promotion de la
santé au 20e siècle ;
Le gouvernement canadien peut être considéré comme le pionnier de la promotion de la santé.
En effet, la santé publique contemporaine doit au gouvernement canadien plusieurs initiatives
qui ont produire des connaissances dont le contenu est toujours valable de nos jours. Il s’agit
du entre autres du rapport Lalonde de 1981, puis la charte d’Ottawa de 1986. De plus, la
canada est une référence en matière de promotion de la santé et qui a institutionnalisé la
promotion de la santé où il y a la santé dans toutes les politiques.
7. Expliquer les fondements de la promotion de la santé dans la définition OMS de la santé et
les soins de santé primaires ;
Pour l’OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste
pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Les dimensions physique et surtout
mentale et sociale de la santé ne peuvent être atteintes qu’en agissant sur les déterminants
sociaux de la santé et par conséquent faire de la promotion de la santé.
Quant aux soins de santé primaires contenus dans la déclaration, Alma Ata, ils vont bien au-
delà des huit composantes vulgarisées. En effet, les soins de santé primaire se basent sur trois
éléments centraux.
1- accès universel aux soins de santé primaires selon les besoins des individus, des familles et
des groupes
• 2- participation des collectivités à la planification, à la prestation et à l’évaluation des SSP
• 3- prise d’un rôle actif des autres secteurs dans les activités sanitaires.
C’est en cela que les soins de santé vue uniquement comme du ressort des 8 composantes est
dans une vision très réductrice voir strictement biomédical. Face à l’échec des soins de santé
primaire vu que les actions ont été concentré sur lesdites 8 composantes l’OMS en 2008
réaffirme, les soins de santé primaire maintenant plus que jamais dans son rapport sur la santé
dans le monde.
8. Montrer que les fondements de la promotion de la santé sont présents dans les OMD et les
ODD ;
Les OMD sont au nombre de huit. Il s’agit de :
1 Éliminer l'extrême pauvreté et la faim
2 Assurer l'éducation primaire pour tous
3 Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
4 Réduire la mortalité infantile et post-infantile
5 Améliorer la santé maternelle
6 Combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies
7 Préserver l'environnement
8 Mettre en place un partenariat pour le développement
Vu l’échec dans leur réalisation en 2015 un
nouveau lot d’objectif a donc été défini. Il
s’agit des ODD qui sont au nombre de 17.
Les fondements de la promotion de la santé ne sont rien d’autre que les interventions pour
agir sur les déterminants sociaux de la santé. Ainsi, les huit (8) objectifs du millénaire pour le
développement et les dix-sept (17) objectifs du développement durable sont tous liés à la
santé. Ils ne sont que l’ensemble des éléments à réunir pour avoir une population saine et
bonne santé sur des générations.
9. Décrire l’importance de la commission de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé
dans la reconnaissance des DSS ;
Dans son rapport de 2008 sur les DSS, « Rapport Commission des Déterminants sociaux de la
Santé OMS » il se dégage un principe majeur : « Dans tous les pays, quel que soit le niveau
de revenu national, la santé et la maladie suivent un gradient social : plus la condition socio-
économique est basse, moins la santé est bonne. » Il est donc
10. Décrire les trois grands axes du rapport de la Commission de l’OMS sur les Déterminants
sociaux de la Santé (DSS) ;
11. Montrer l’importance des trois grands axes du rapport de la Commission de l’OMS sur les
Déterminants sociaux de la Santé (DSS) dans le ralliement des secteurs non sanitaires dans
l’atteinte des objectifs d’amélioration de la santé des populations ;
Les trois axes principaux sont les suivants :
12. Expliquer le fil conducteur existant entre le Rapport Lalonde, la déclaration des SSP, la
Santé pour tous à l’an 2000, les OMD et les ODD ;
Ces différents éléments font ressortir les inégalités en matière de santé et les moyens et
objectifs à viser afin de lutter contre ces inégalités. L’ensemble cherche à fonder ces
actions sur les déterminants sociaux de la santé en promouvant une meilleure répartition
du pouvoir, des revenus, des biens et des services ainsi que l’amélioration des conditions de
vie des individus (accès aux soins, scolarisation et éducation, condition de travail, loisir,
habitat et environnement).
13. Identifier les grandes étapes de l’évolution de la promotion de la santé depuis le 19e siècle
à nos jours ;
14. Décrire les forces et faiblesses de l’OMS dans l’évolution de la promotion de la santé ;
Depuis Alma ata à nos jours, l’OMS manifeste une forte volonté d’impulser un changement
dans la gouvernance par l’action sur les déterminants sociaux de la santé afin que tous
puissent avoir le capital santé et mener une vie épanouie. Cela se remarque par les
nombreuses conférences dont la dernière a eu lieu en décembre 2021 à Genève (en ligne).
Cependant, face aux différentes urgences, la pandémie de la covid 19 en l’occurrence et
plusieurs foyers d’endémie de par le monde, il est difficile de pour l’OMS d’atteinte son
objectif de pleine santé.
15. Citer, jusqu’en 2021, les conférences mondiales ayant eu lieu en promotion de la santé et
leurs thématiques respectives ;
Il y a eu 10 conférences à savoir :
1re conférence : Ottawa 1988
2e conférence : Adélaïde 1988 (Australie) : Établir des politiques publiques saines,
3e conférence : Sündsvall 1991 (Suède) : Créer des milieux favorables à la santé,
4e conférence : Jakarta 1997 (Indonésie) : À ère nouvelle, acteurs nouveaux, adapter la
Promotion de la Santé au 21e siècle,
5e conférence : Mexico 2000 (Mexique) : Vers une plus grande équité,
6e conférence : Bangkok 2005 (Thaïlande) : Politique et Partenariat pour la santé, Agir sur les
DS,
7e conférence : Nairobi 2009 (Kenya) : Santé & Développement : Vers une meilleure mise en
œuvre.
8e conférence : Helsinki 2013 : La santé dans toutes les politiques
9e conférence : Shanghai 2016 (Chine), Promouvoir la santé dans les objectifs de
développement durable : la santé pour tous et tous pour la santé
10e conférence : Genève 2021 (en ligne) Promotion de la santé pour le bien-être, l'équité et le
développement durable
16. Décrire les orientations futures, tirées de l’histoire de la promotion de la santé, de l’abord
de la santé des populations ;
De l’histoire de la promotion de la santé il ressort que la santé ne peut être obtenue
efficacement que par l’action sur les DSS. Ce n’est que par cette voie qu’il serait possible
d’atteindre la santé des populations. Que ce soit dans les pays pauvres ou riches la maladie
suit un gradient social injuste. L’action sur les DSS réduira les inégalités sociales en matière
de santé.
17. Expliquer par au moins un exemple les raisons de la lenteur de l’adoption de la promotion
de la santé dans les systèmes sanitaires et par les chercheurs dans le secteur de la santé
publique (exemple de votre contexte – Afrique, Haïti, etc.).
Selon moi, la lenteur dans l’adoption de la promotion de la santé dans le système sanitaire de
mon pays réside dans le modèle de santé en vogue. En effet, il s’agit du modèle biomédical
qui ne promeut point la concentration des actions sur les Déterminants sociaux de la Santé.
Dans ce modèle, les efforts sont concentrés sur les soins de santé, le système de traitement, les
équipements et la mise à disposition de personnel soignant. Dans ce modèle les maladies sont
récurrentes, car leurs vraies causes socio-environnementales ne sont point traitées.
Un changement de modèle notamment l’adoption du modèle socio-environnemental de santé
est indispensable afin de pouvoir réellement mener une politique de promotion de la santé
avec tous les outils afférents.