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d’Abomey-Calavi
Jeunesse, de l’Éducation
(UAC) Physique et du Sport
(injeps)
Centre d’études et de recherches en éducation et
interventions sociales pour le développement
(CEREID)
MéMoire pour l’obtention du Master professionnel
FILIÈRE :
OPTION :
Sciences et Techniques
Andragogie
des activités Socio-
Éducatives
SUJET
Soutenu
Réalisé par Marvin E. S. le 27 juillet 2019 à l’INJEPS/UAC, Porto-Novo
COOVI
INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
DÉDICACE
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REMERCIEMENTS
On peut entendre les sages africains déclarer : ‘‘ c'est une main qui lave l'autre » ou encore
« On ne lie pas un fagot avec une seule main ’’. Toute recherche scientifique nécessite la
contribution de plusieurs personnes. La présente a bénéficié de l'aide tant matérielle,
financière, intellectuelle que morale des personnes auxquelles nous voulons ici exprimer notre
profonde reconnaissance. Il s'agit :
❖ du Pr AHODEKON S. C. Cyriaque, qui malgré ses multiples charges, a bien voulu
suivre ce travail ;
❖ du Dr ALLADAKANA A. Germain pour avoir codirigé le présent travail ;
❖ du Dr AHOUANDJINOU Raymond B. pour sa contribution scientifique.
❖ du Directeur Général de l’INJEPS Pr FALOLA Jean-Marie,
❖ du Directeur académique Dr HOUNGA Antoine
❖ du chef département STASE Dr BIGA Alassane;
❖ du corps professoral et administratif de l'INJEPS ;
❖ de tous les chercheurs du laboratoire CEREID ;
❖ du Directeur de stage, Mr MIGAN Soulé Paul pour nous avoir facilité les enquêtes de
terrains ;
❖ du Dr MONTCHO Rodrigue, directeur du CEPAG qui nous a accueilli en stage et
conseillé sur notre sujet de recherche ;
❖ de tout le personnel du CEPAG ;
❖ de Madame FAIZOUN Élodie, la Directrice de la Promotion de l’Emploi qui n’a
ménagé aucun effort à mettre à notre disposition toutes les informations demandées ;
❖ de ma famille, mes frères AGOSSOU COOVI Aurèle, COOVI Foreck, de mes sœurs,
COOVI God’s Power et COOVI Sri ; de mes neveux et nièces : Harmonie, Hillary,
Cyde, Sheldon, pour leur soutien ;
❖ de mes amis, surtout Vanessa HOUNTONDJI, Alfred DANSOU, Gervais
GBESSEMEHLAN, Delphin AKLE, Jean-Bertrand BANKOLE,Wilfrid KOUTCHIKA,
Jacob KANSOU, Romek DANVOEHOU et tous mes camarades pour leur soutien ;
❖ Cette œuvre doit également son existence aux nombreuses personnes qui se sont
prêtées à nos différentes questions, ainsi qu’à celles qui nous ont facilité la collecte des
données. Infiniment merci à chacun et à tous.
❖ de tous ceux qui de près ou de loin ont participé à l'accomplissement de ce travail.
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SIGLES ET ACRONYMES
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SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 7
CONCLUSION ........................................................................................................................ 79
WEBOGRAPHIE ..................................................................................................................... 89
ANNEXES ............................................................................................................................... 92
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INTRODUCTION
La jeunesse est une période décisive de la vie où le jeune pense à la réalisation de ses
aspirations, en envisageant l’indépendance économique et la possibilité de trouver une place
dans la société. « Le moment du passage de l'adolescence à l'âge adulte est une période
cruciale dans le déroulement de la vie. C'est un temps particulièrement riche en événements,
en choix, en processus d'actualisation des orientations préalables » (Bidart, Mounier,
Pellissier, Lavenu, LeGall, 2002 :6). Les évènements les plus souhaités par le jeune adulte
pour son autonomisation économique sont entre autres, la qualification à base d’un diplôme et
l’insertion professionnelle. Ces priorités viennent en principe avant le mariage qui est de
moins en moins privilégié. Il semble que la construction ou l’obtention d’un statut
socioprofessionnel et identitaire lui importe plus.
Mais de nombreux pays de par le monde entier sont confrontés à la difficulté de l’insertion
professionnelle des jeunes diplômés. La question de l’emploi des jeunes est donc d’envergure
internationale. La crise mondiale de l'emploi a exacerbé la vulnérabilité des jeunes en termes
de hausse du chômage, baisse de la qualité des emplois pour ceux qui trouvent du travail,
accroissement des inégalités du marché du travail entre les différents groupes de jeunes. La
transition de l’école vers la vie active est de plus en plus longue et précaire. La situation des
jeunes « à l’égard de l’emploi est marquée par un taux de chômage élevé et une forte
sensibilité à la conjoncture économique » (Boisson-Cohen, Garner et Zamora 2017 : 6). Cette
situation est tellement préoccupante que le 25 septembre 2015, un nouvel ensemble d'objectifs
mondiaux pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous,
adopté dans le cadre d'un nouveau programme de développement durable, y dédie trois (3)
des 17 objectifs.
Il s’agit de l’objectif n° 1, n° 4 et n° 8 respectivement rédigé comme suit :
➢ éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ;
➢ assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et
promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;
➢ promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein
emploi productif et un travail décent pour tous.
La réalisation de ces objectifs implique inéluctablement la promotion et l’accès à
l’emploi des jeunes. On comprend alors la nécessité de prendre des mesures pour favoriser
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OBJECTIFS
Dans cette partie ont été présentés les objectifs poursuivis par cette recherche.
Viennent donc successivement l’objectif général et les objectifs spécifiques.
Objectif général
L’objectif de la recherche est d’analyser les facteurs liés à l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes au Bénin
Cet objectif général est décliné en objectifs spécifiques.
Objectifs spécifiques
Deux objectifs spécifiques ressortent de cet objectif général. Il s’agit :
• d’identifier les facteurs liés à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes béninois ;
• d’examiner l’influence de ces facteurs sur l’insertion socioprofessionnelle des jeunes
béninois .
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Les objectifs de la recherche étant définis, la recherche a été conduite suivant un plan organisé
en deux (2) parties comportant deux (2) chapitres chacune.
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Le cadre choisi pour cette recherche est le territoire de l’État béninois. Cependant,
compte tenu des caractéristiques particulières de ce pays notamment en ce qui concerne la
pression démographique et la situation particulière des jeunes en quête d’insertion, la
recherche s’est déroulée dans la ville de Cotonou. Il importe donc de faire connaître ce pays
dans ses aspects physiques et statistiques pour mieux comprendre les problèmes qui s’y
posent.
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Cotonou est la capitale économique et la plus grande ville du Bénin. Elle abrite
beaucoup de services gouvernementaux et diplomatiques. Cotonou est connue dans toute
l'Afrique de l'Ouest pour son marché international, Dantokpa, de 20 hectares. Il s'agit du plus
grand marché de l'Afrique de l'Ouest. Ses Zémidjans (motos-taxis) et le marché secondaire
MISSEBO lui confèrent également une bonne visibilité dans la sous-région ouest-africaine.
Sa population est officiellement estimée à plus d'un million en 2013. La population de cette
agglomération jointe à celle de la commune d'Abomey-Calavi dépassait déjà un million au
recensement de 2002 et doit avoisiner 2,2 millions d'habitants de nos jours.
La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac
Nokoué et l’Océan Atlantique, constitué de sables alluviaux d’environ cinq mètres de hauteur
maximale. Elle représente la seule commune du département du Littoral et est limitée au nord
par la commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la
commune de Sèmè-Kpodji et à l’Ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie
de 79 km2, dont 70 % sont situés à l’ouest du chenal. Les quartiers de l’Est sont reliés à la
partie ouest par trois ponts. À l’ouest de Cotonou, se trouvent le port autonome et l’aéroport
international qui font de la ville, la plus importante porte d’entrée et de sortie du Bénin, tandis
que l’Est dispose d’une vaste zone industrielle (Akomagni, 2006).
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O : INSAE, 2015
Source
n
comprend de ces graphiques que le département du littoral avec en son sein la ville de
Cotonou connaît le plus fort taux largement supérieur au taux de toutes les autres communes.
Cet état de choses fonde le choix porté sur Cotonou pour conduire le présent travail.
En plus du choix porté sur la ville de Cotonou, il a fallu prendre en considération le fait que
les jeunes ne soient pas atteints par le chômage de façon homogène. En effet, le chômage
affecte différemment le jeune suivant leur niveau d’instruction. Le graphique ci-dessous, tiré
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La forte prévalence et persistance de la difficulté des jeunes à avoir un emploi a conduit l’État
béninois à mettre en place tout un système organisationnel à la fois politique et administratif.
Ce système a pour but principal de faciliter l’accession à l’emploi, désormais dans l’ordre des
priorités de l’État.
La création du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de
l’Emploi pour faire la promotion de l’auto-emploi, afin de faciliter l’insertion des jeunes est la
base de l’initiative politique. Ce ministère a en son sein une Direction de Promotion de
l’Emploi (DPE) qui collabore avec plusieurs structures en place sur toute l’étendue du
territoire national. Il s’agit entre autres de Business Promotion Center (BPC), Fonds National
de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (FNPEEJ), Projet d’Appui au
Développement des Microentreprises (PADME), Guichet Unique de Formalisation des
Entreprises (GUFE), Agence Nationale des Petites et Moyennes Entreprises (ANPME),
Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage
(FODEFCA), Programme Danois de Formation pour les Entreprises (PDFE) ; Agence
Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE), etc. Toutes ces structures ont pour objectif
général de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes.
En dehors de ces différentes structures intervenant sur le marché de la promotion de l’emploi
des jeunes, bon nombre de programmes et projets du gouvernement sont en cours d’exécution.
Il s’agit du projet emploi des jeunes (PEJ) en cours d’exécution, du programme de
renforcement des capacités des demandeurs d’emploi, le programme d’appui à l’emploi
salarié.
En dépit de toutes ces actions émises par ces différentes structures, force est de
constater que le taux de chômage et de sous-emploi ; respectivement de 2,4% et de 72%,
marque la persistance du problème et qu’il reste des défis à relever. Il a fallu chercher les
fondements du problème et le niveau panoramique des connaissances en la matière ce qui a
été mis en exergue dans le chapitre suivant.
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Cette partie a permis de cerner les contours de cette recherche. Composée de quatre
sous-titres principaux, elle aborde en premier une revue de littérature en rapport avec le sujet
tout en clarifiant les concepts clés à utiliser. Ensuite, elle précise le cadre théorique et enfin, il
s’est agi d’énoncer le problème puis de formuler les hypothèses.
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cadres sortis des STASE qui se voient dans l’obligation de prendre par des canaux non
officialisés et qu’ils s’obligent à d’autres formations complémentaires pour répondre au
besoin du marché de l’emploi.
On comprend donc que l’insertion socioprofessionnelle est une notion dynamique,
fluctuante, mais pérenne qui amène les jeunes de différente génération à faire face à de
nouveau défi. Ce qui montre toute la pertinence du présent sujet de recherche développé dans
le présent travail.
La persistance d’un chômage élevé chez les diplômés de l’enseignement supérieur
et de la formation professionnelle s’explique selon Musette (2013) à la fois par l’inadéquation
des compétences » et l’importation par le gouvernement d’une main-d’œuvre qualifiée – soit
plus de 55 000 travailleurs, surtout chinois dont 26 000 dans la construction et 18 000 dans
l’industrie. L’importation de main d’œuvre pour les grands chantiers de l’État réduit
probablement les capacités du marché de l’emploi à absorber les flux de sortants de
l’enseignement supérieur. Pour l’auteur, la conséquence de l’inadéquation est que le réseau
d’établissements d’enseignement supérieur peut être dans une certaine mesure
disproportionné par rapport aux possibilités d’absorption du marché du travail actuel.
Odjo (2013) dans l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés au Bénin :
de l’étude des choix stratégiques de la formation/qualification à une problématique de
développement cherchait à « contribuer à une meilleure insertion professionnelle des jeunes
diplômés au Bénin » (Odjo 2013 : 06). En conduisant cette recherche, l’auteur en vient aux
résultats selon lesquels le système éducatif béninois ne favorise pas l’insertion professionnelle
ce qui est à la base du sous-développement de la nation.
Ayant abordé la thématique avec des cibles tous en cours d’activité dans le
système éducatif, leurs regards sur la question de l’insertion professionnelle seront d’un point
de vue de la formation et moins sur les réalités post-formation qui conduisent à l’insertion
professionnelle. Le présent sujet de travail trouve davantage toute son authenticité en
s’orientant vers les acteurs de la tranche post-formation et préinsertion.
En Europe, Levené (2011) analyse l’implication de la formation dans l’insertion
socioprofessionnelle d’une tranche qu’elle qualifie de « inemployable ». L’auteur tente
d’expliquer les fondements du chômage par le caractère inemployable des demandeurs
d’emploi. On comprend donc que certains seraient employables, quand d’autres ne le seraient
pas ou plus. Le taux de chômage observé serait dorénavant imputé à « l’inemployabilité »
d’une partie de la population active. À cet effet un questionnaire a été adressé à des adultes
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peu ou pas qualifiés et inscrits en centres de formation en Nord Pas de Calais et Champagne
Ardenne pour mesurer l’implication des formations notamment celle de la maîtrise de savoir
de base et des orientations en stage dans la réadaptation socioprofessionnelle et la réinsertion
socioprofessionnelle.
Bien que s’étant orientés principalement vers les adultes en difficulté de
réinsertion professionnelle, les travaux de Levené (2011) trouvent toute une pertinence dans le
présent travail. En effet, ayant abordé la question sous l’angle de l’employabilité des cibles
ces résultats sont généralisables aux jeunes diplômés qui ont ce même problème à la fin de
leur formation initiale. Levené (2011 : 4) en vient à affirmer que « le stage en entreprise
demeure le pivot de la formation » pour une bonne insertion socioprofessionnelle, car « le
recours aux stages et contrats aidés pour l’insertion des publics en difficulté sur le marché du
travail constitue un élément très important de la politique de l’emploi, en France ». La
formation constitue ainsi, dans certains cas, la garantie d’une forme d’assistance qui se
substitue au salaire (Bec, 1999 cité par Levené 2011).
Les résultats du chercheur bien qu’étant partiellement adaptable au contexte
africain précisément béninois décrit un contexte de formation et stage conduisent à l’emploi.
Mais, en Afrique et surtout au Bénin la formation donnant droit à un emploi est un mythe
difficile à croire dans la conjoncture socio-économique.
Kpohonsito et Laïtan (2014) abordent la thématique de l’éducation et du chômage
en analysant les effets de l’éducation, du niveau d’instruction sur le chômage au Bénin. Du
traitement économétrique il ressort que le type de formation a un effet significatif sur le
chômage et influence donc le chômage, de même le niveau d’instruction à une influence à la
fois significativement et positivement sur le chômage au Bénin. Les auteurs aboutissent à la
conclusion que la mauvaise orientation des jeunes vers leurs formations est principalement
l’une des causes du déséquilibre constaté au niveau du marché de travail. Des travaux
de ces auteurs il ressort que les individus ayant un niveau élevé ont une grande probabilité
d’offre d’emploi sur le marché de travail que ceux n’ayant pas été instruit ou analphabète.
Il faut remarquer que leurs conclusions objectent ceux du MMEJF en 2011 qui
estime que quand le niveau d’instruction croît plus le taux de chômage s’élève.
Ghouati (2015) dans le point de ses recherches sur la professionnalisation des
formations supérieures et employabilité en Algérie aborde le mouvement de
professionnalisation pour améliorer l’employabilité et l’insertion professionnelle des
diplômés. À cet effet, l’auteur rend responsable l’université de l’employabilité des étudiants et
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est censé fournir aux étudiants des outils et des compétences transversales. Une des fonctions
du système d’enseignement supérieur est de produire aussi des travailleurs hautement
qualifiés pour une certaine division sociale du travail. Mais « une majorité d’étudiants
s’adresse à l’université pour se former avant tout en relation avec un métier ou obtenir un
diplôme lui ouvrant des possibilités sur le marché du travail » (Ghouati, 2015 : 34).
Malheureusement les universités ont du mal à assurer pleinement cette fonction qui se traduit
par l’inadéquation formation emploi. Dans une logique dite « adéquationniste » le pouvoir
politique déclare officiellement à chaque fois que les réformes sont introduites afin que le
système d’enseignement supérieur puisse donner des qualifications en adéquation avec les
emplois existants et améliorer l’employabilité des étudiants (Ghouati, 2015). Or, la réalité est
toujours plus complexe et les logiques des uns et des autres sont souvent très différentes. On
observe donc un vrai décalage entre les discours politiques et la réalité.
Ogougla et Hounguè (2015) dressent un bilan de l’utilité des activités liées aux
formations para universitaires disponibles à l’ONG AfricaTIC-Emplois et ses effets sur les
jeunes présents sur le marché de travail. Partant du constat selon lequel au Bénin, bon nombre
de jeunes diplômés n’arrivent pas à obtenir directement un emploi après leur cursus
universitaire défaut de compétence et de qualification professionnelle. Les auteurs en évaluant
les activités de l’ONG en viennent à comprendre que les formations para universitaires sont
d’une grande importance, voire indispensable pour tout jeune qui désire s’insérer
professionnellement. Les résultats de leur enquête démontrent que les formations para
universitaires disponibles à l’ONG susmentionnée sont responsables non seulement du
renforcement des capacités des jeunes, mais également facilitent leur accès à un emploi
salarié et auto emploi. Ainsi l’auteur montre l’importance de la formation bien que para
universitaire dans l’insertion socioprofessionnelle.
Dassou et Dassou (2015) analysent les déterminants de l’emploi des jeunes au
Benin. Il ressort de l’analyse de leur recherche que, « la nature de la formation, le type
d’école, le diplôme, le sexe, etc. justifient l’insertion des jeunes » (Dassou et Dassou, 2015 :
09). En exploitant des données secondaires dont les principales sources sont de l’INSAE et
de la Direction Générale des Affaires Économiques, les auteurs concluent que le niveau
d’instruction est l’un des facteurs déterminants de l’insertion des jeunes au Bénin.
En effet l’absence d’enquête empirique constitue une des faiblesses de cette
recherche, mais ne rend pas moins compte de la situation qui prévaut au Bénin face à
l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
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Kanyinda (2018) aborde la corrélation entre formation et emploi dans sa thèse qui
porte sur l’observation de la relation formation – emploi dans le contexte congolais : l’étude
de population des diplômés Bac + 5 produits par le système universitaire local et leurs
stratégies d’insertion. Cas des diplômés de filières techniques à Kinshasa, de 2015 à 2017.
Dans cette recherche, il s’agit d’étudier la situation socioprofessionnelle de diplômés Bac + 5
de filières techniques à la recherche de première insertion à la sortie de l’université,
principalement de connaître les stratégies qu’ils se donnent pour trouver le premier emploi à
la sortie de l’université. À cet effet, l’auteur cherche à connaître les réelles difficultés
d’insertion professionnelle de ces diplômés dans les six mois à douze mois qui suivent leur
sortie de l’université et aussi de mettre en évidence ce qui les empêche à trouver leur premier
emploi à la sortie de l’université.
De l’analyse de ses résultats, il ressort que les diplômés à l’instar de leur formation
initiale, suivent plusieurs formations supplémentaires à la recherche d’une opportunité de la
primo insertion et deviennent des surdiplômés sans emploi. Au regard de cette recherche, le
constat est que la formation des techniciens ainsi que leurs programmes de formation ne sont
pas adaptés aux transformations et réalités socioprofessionnelles actuelles à Kinshasa. Sur ce,
l’université est interrogée en ce qui concerne l’adaptation des filières de formation marché de
l’emploi pour répondre aux besoins des entreprises et surtout faciliter la première insertion
professionnelle des diplômés techniciens après leurs études. Mais aucune réponse tangible
n’est jusqu’à nos jours envisagée. Face à cette inadaptation des filières, ces diplômés se voient
contraints de suivre plusieurs formations supplémentaires dans de différentes structures de
formation en vue de réajuster les connaissances à la recherche d’une opportunité d’emploi.
Ce retrouve là l’un des chemins bien que long que saisissent les jeunes pour se
rendre employables. Mais la question se pose de savoir est-ce le seul moyen ?
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1
Lors d’un atelier de formation sur l’insertion socioprofessionnelle à l’UAC amphi idriss deby tino du 2 au 4
avril 2019.
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2 Pour pallier le décrochage scolaire et le phénomène du chômage des jeunes, les gouvernements québécois et
canadien ont développé toute une série de programmes et de mesures d’aide à l’insertion à cheval entre
programmes de formation et politiques d’emploi. Dont La Réplique qui vise à soutenir la réussite de projets
sociaux et professionnels chez des jeunes adultes qui éprouvent des difficultés importantes dans leurs tentatives
d’insertion
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3
Le programme TRACE a été créé par la loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions de 1998, afin
d'aider les jeunes en difficulté d'insertion à accéder à l'emploi.
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matière d’emploi. Dans une seconde partie, ils ont énuméré des pistes que propose la science
politique pour aborder la question du changement dans les politiques publiques d’emploi et
enfin, une lecture des changements à l’œuvre dans les politiques de l’emploi en France et en
Wallonie.
Il ressort de cet article que la difficulté d’accession à un emploi se pose aussi bien
en France qu’en Belgique. Mais grâce à une « européanisation croissante… d’action
publique », « ces deux pays connaissent des transformations importantes et convergentes de
leurs politiques en matière de lutte contre le chômage » (Berthet et Conter, 2011 : 04). Ces
politiques en matière de l’emploi s’appuient sur quatre dimensions principales : le
développement de l’offre de travail, l’activation et la formation, la flexibilité et la
transparence du marché du travail et, enfin, la limitation du coût du travail. En basant leurs
réflexions par rapport au modèle d’analyse des politiques de l’emploi principalement sur la
notion de registre d’action publique, les auteurs en aboutissent à l’efficacité des politiques de
l’emploi par la territorialisation, individualisation et hybridation croissante d’acteurs
privés/publics avec une meilleure prise en compte des marchés locaux du travail. Cependant il
faut penser à une modernisation des politiques par le développement de structures permettant
aux individus d’adopter une démarche plus active en matière de recherche d’emploi.
Les auteurs sont donc d’accord que la recherche active de l’emploi par le sans-
emploi est l’un des facteurs clés de la réussite d’insertion socioprofessionnelle de ce dernier.
Toutefois leurs travaux basés sur les réalités européennes précisément française et belge
concordent peu avec les réalités africaines. Le niveau de conscience des jeunes et l’évolution
du système social dans le milieu européen font que nous ne sommes pas confrontés aux
mêmes défis et difficultés face à l’employabilité et l’emploi des jeunes.
Orianne, Draelants et Donnay (2008) abordent également le cas belge en se
focalisant sur les critères d’employabilité mise en place par un système qui prône une
nouvelle notion qui est le parcours d’insertion. Cet article parût sur cairn.info intitulé les
politiques de l’autocontrainte abordent les politiques actives d’emploi et de formation :
l’exemple du parcours d’insertion en Région wallonne de Belgique. Notons que les auteurs se
sont accentués à faire le point de la politique, ces moyens d’application et les intrants dans sa
mise en œuvre. En effet, dans une pénurie structurelle d’emploi, comme une réponse au
constat d’échec des politiques traditionnelles de lutte contre le chômage, caractérisée par des
pratiques de création d’emploi, le parcours d’insertion devient désormais le socle de
l’insertion socioprofessionnelle.
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Toutefois, ce contexte est loin de celui béninois, car au Bénin ce sont les diplômés
d’université qui ont le plus de mal à s’intégrer socioprofessionnellement (MMEJF, 2011).
De façon récapitulative, les auteurs qui abordent l’implication de l’État traitent surtout des
politiques étatiques mises en place.
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productivité, pourrait se retrouver dans une situation professionnelle en conséquence avec ses
compétences. Voilà donc le lien entre un apprentissage par et pour les TIC, et les conditions
favorables à l'insertion professionnelle : il passe par le développement de compétences
numériques qui conduisent les personnes à améliorer leur productivité, développer leur
flexibilité technique, et s'adapter davantage à l'évolution et à l'intégration sans cesse croissante
des TIC dans les secteurs de production de la société.
Chaker (2012) dans la contribution des TIC à l’insertion socioprofessionnelle :
une approche tridimensionnelle de la notion de compétence renchérit davantage l’impact des
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sur l’accession et le maintien de
l’emploi. L’effet positif des TIC sur l’insertion sociale et professionnelle du jeune.
Les personnes utilisant de manière importante l’ordinateur pour faire de la
bureautique pour leur travail quotidien personnel ou professionnel ont, dans les
tâches qui leur sont confiées professionnellement, la possibilité de faire preuve de
l’étendue de leurs compétences et se voient demander leurs avis sur des sujets
importants par leurs collègues et leurs supérieurs. Elles indiquent donc une
meilleure intégration professionnelle que celles utilisant peu ou pas les logiciels de
bureautique (Chaker, 2012 : 06).
Les TIC apparaissent donc comme un outil de démarcation de la masse qui dans un
environnement hautement concurrentiel du marché de l’emploi est très déterminant pour une
insertion socioprofessionnelle réussie.
Vrillon (2018) poursuit les recherches dans cette dynamique de l’implication de la
technologie à l’insertion socioprofessionnelle. Dans sa thèse sur les déterminants et effets du
suivi des Massive Open Online Course (MOOC) ou cours en ligne dans les trajectoires
socioprofessionnelles, au chapitre 5 : comprendre l’utilisation des MOOC comme ressource
de formation, l’auteur appréhende les MOOC comme une ressource au format numérique de
formation et loisir culturel et en croissant ses résultats avec la théorie du capital humain de
Becker qui décrit le capital humain comme « l’ensemble des capacités productives qu’un
individu acquiert par accumulation de connaissances générales et spécifiques, de savoir-
faire, etc » (Becker cité par Vrillon, 2018 : 209) et assimile l’acte de formation à un
investissement qui vise profit pécuniaire, l’auteur en vient à conclure que la formation par les
MOOC n’exige pas un investissement financier d’une part et d’autre part la non-valorisation
des attestations de suivi des MOOC ne conduit pas à une rentabilité financière de leur suivi.
Cependant, avec le croisement des résultats à la théorie du signal de Spence (1974) qui
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considère l’intérêt éducatif non pas pour l’accroissement de la productivité de l’agent, mais
par la sélection qu’elle rend possible aux employeurs pris dans une situation d’incertitude
pour évaluer la productivité des travailleurs à l’embauche. Le diplôme a valeur de
signalement sur un marché du travail concurrentiel. L'intérêt de l'éducation est donc plus à
saisir du point de vue du signal qu'elle transmet, de la sélection des individus qu'elle opère
notamment dans l'interaction entre employé et employeur. Dans cette dynamique, les MOOC
peuvent être de nouvelles ressources dans ces stratégies, valorisées par certains étudiants,
pour signaler des compétences et aptitudes. Ce qui conduirait à faciliter leurs insertions
socioprofessionnelles.
(Vrillon, 2018 : 213) « Même si le diplôme reste la première arme de protection
contre le chômage et de qualité de l’insertion professionnelle, on peut supposer que
les individus, lorsqu’ils s’inscrivent dans des MOOC à des fins de formation,
cherchent à « se distinguer » en multipliant les preuves de leur employabilité et ce, à
moindre coût ».
L’employabilité paraît une fois encore comme facteur principal de l’insertion
socioprofessionnelle.
c- L’auto-emploi et insertion socioprofessionnelle
Nasroun (2011) après Fayolle (2004) qui fait ressortir parmi les motivations à
l’entrepreneuriat, le besoin d’autonomie. « Selon A. Shapero, les premiers mobiles de
l’entrepreneur sont le besoin d’indépendance, le désir d’être son propre patron et l’aspiration
à l’autonomie ». (Nasroun, 2011 : 54). L’auteur poursuit en faisant ressortir qu'être son propre
patron est également la garantie d'un emploi stable pour l'entrepreneur. L’entrepreneuriat
paraît donc comme une solution au chômage, absence d’emploi. Cette approche de
l’entrepreneuriat est appuyée par Sodegla et Sahossi dans un contexte béninois renchérissent
en 2010 en montrant qu’il urge donc que la jeunesse et les personnes actives du Bénin
apprennent à se prendre en charge par la création de leurs propres entreprises afin de pallier le
manque d’emploi. Car ni l’État ni le secteur privé en place n’est en mesure d’absorber tous les
demandeurs d’emploi. Les demandeurs d’emploi doivent donc chercher à s’auto employer.
Mahwa (2007) par une approche qualitative auprès des promoteurs d’emplois
camerounais déduit que l’auto emploi renferme plusieurs réalités, dont l'intervention étatique,
le financement de l'activité, la problématique du revenu, des indépendants et que deux
facteurs importants jouent directement sur la création d'emplois : l'employabilité et
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
4
Capacité à entreprendre et à garder son entreprise viable
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
conditions historiques de leur apparition et de leur prise en compte dans le champ social, ce
sont les réalités différentes qu'ils recouvrent, même si elles restent proches.
Pour Monkam-Towo (2015 : 133), « L'insertion s'attache avant tout à définir le
processus qui va conduire un individu à trouver sa place au sein de l'institution sociale, au
sein d'une sphère sociale particulière ». On peut comprendre de cet auteur que l'insertion
sociale est davantage axée sur l'ensemble des démarches mises en œuvre par et pour l'individu
dans le but de l'insérer. Ainsi, l'insertion peut se décomposer en plusieurs modalités, en
fonction du domaine sur lequel elle se porte. On parle à ce titre d'insertion professionnelle ou
d'insertion sociale (Monkam-Towo, 2015). Pour le même auteur, à la différence de
l'intégration, l'insertion n'est pas un concept propre à la sociologie, mais avant tout au champ
social et politique. En outre, l'insertion s'attache davantage à définir le processus en cours d'un
individu singulier au regard de la société, ou d'une sphère sociale particulière (emploi,
logement, etc.), tandis que la notion d'intégration renvoie davantage à l'état du lien social
d'une société et de ses membres.
L'intégration est davantage la lecture d'une situation de la société à un moment
donné de son histoire. L'insertion est considérée dans une approche
multidimensionnelle, avec la prise en compte de l'individu et de ses spécificités
(histoires de vie, trajectoires sociales, etc.), mais en lien avec l'état de la structure
économique et sociale de chaque peuple. L'insertion recouvre donc des
questionnements divers selon la manière de la concevoir (Monkam-Towo, 2015 :
134).
Pour faire simple, il nous semble acceptable de définir l'insertion comme un processus
multidimensionnel (économique et social, singulier et collectif) qui a pour but d'accompagner
l'individu à retrouver sa place au sein de la sphère professionnelle et/ou sociale.
L’insertion est individuelle, singulière, elle est plus axée sur le retour à un statut
particulier. En revanche, elle n'est pas un gage d'intégration (même si elle en est la condition).
On peut donc parler d'insertion sans pour autant qu'il n’y ait intégration.
Vincens (1998) souligne pour définir l’insertion professionnelle qu’il existe deux
approches : l’approche individuelle et le niveau macroéconomique. Selon la première
approche, l’insertion professionnelle d’un individu est définie comme l’état dans lequel il
occupe un emploi stable. La seconde approche quant à elle étudie des groupes définis par
rapport à leur date d’entrée dans la vie active. La différence entre les deux approches réside
dans le fait que pour la première, l’individu est considéré comme inséré quand il occupe un
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
emploi stable. La seconde approche considère l’insertion comme un état dans lesquels
l’ensemble des personnes qui la composent ont un emploi stable.
L’insertion professionnelle réfère aux conditions, aux situations et aux
comportements individuels face au marché du travail, et correspond à une période de
transition. Différents facteurs, contextuels et personnels, déterminent la façon dont cette
transition est gérée : la sortie du système éducatif, le départ du domicile familial, l’évolution
de la vie en couple et des facteurs institutionnels tels les mesures publiques pour l’emploi
influencent l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et leur transition vers l’âge adulte.
Selon Vincens (1981), la notion d’insertion socioprofessionnelle est juxtaposée à
celle de « projet de vie ». Le projet de vie commence au cours du système éducatif par le
choix de formation. La poursuite des études, les redoublements, l’abandon scolaire sont les
premiers pas d’un parcours plus ou moins long vers l’emploi. Il se construit ensuite
progressivement à travers les premières expériences professionnelles.
La fin de la scolarité obligatoire, la date où le jeune a la possibilité de faire un
choix dans son cursus scolaire, le moment où le projet de formation se transforme en
projet professionnel, sont autant d’informations qui peuvent servir à comprendre le
véritable début du processus d’insertion. (Giret, 2000 : 22).
Quant à la fin de la période d’insertion, on peut l’envisager comme étant la période
où le projet de vie du jeune n’évolue plus. Ses attentes par rapport à son projet professionnel
sont satisfaites.
L’insertion professionnelle ne se développe pas selon un schéma unique d’entrer
dans la vie active. L’insertion s’inscrit dans une problématique sociale qui dépasse largement
le cadre du marché du travail et devient complète au moment où l’individu peut exprimer sa
personnalité sur le mode d’une identité née, du sentiment d’avoir sa place dans la société.
D’après Vincens (1998), cette trajectoire d’insertion consiste à observer l’évolution des
variables durant le cheminement de la phase d’insertion. Dès lors, le processus d’insertion est
lié aux systèmes de formation, de l’éducation et du capital humain dans la mesure où la
longueur de cette trajectoire dépend des capacités productives et intellectuelles donc de
l’employabilité.
En somme, la notion d’insertion est sociale et elle est professionnelle. Ces deux
notions sont essentielles, inextricablement liées.
Allard et Ouellette (1995) parlent d’insertion socioprofessionnelle, et la définissent
comme suit :
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
2.1.2.2. Employabilité
La notion d’« employabilité » est née en Angleterre au début du XXe siècle comme
catégorisation du salariat avant d’être utilisée durant la crise économique des années 1930 aux
USA. Elle correspond à « employability » ou bien « l’habileté à l’emploi » qui servait à
distinguer entre différentes catégories de demandeurs d’emploi selon leurs aptitudes à être
« employables » (Gazier, 1989 ; Fuchs, 2010).
Plus récemment, le mot employabilité a été diffusé par le Bureau International du
Travail et l’Union Européenne à la fin des années 1990, à un moment où l’emploi se raréfiait
(BIT, 1998). D’après le BIT (OIT, 2000), l'employabilité serait l'aptitude de chacun à trouver
et conserver un emploi, à progresser au travail et à s'adapter au changement tout au long de la
vie professionnelle . La nouveauté dans cette définition est la (ré) introduction d’une
dimension individuelle dans la problématique de l’emploi et de l’insertion
socioprofessionnelle. Ainsi le BIT élargit l’explication dans l’analyse d’un phénomène socio-
économique comme celui de l’emploi et réduit en même temps la responsabilité des décideurs
politiques et/ou économiques.
Selon Charmes et Musette (2002 : 2-3), l’employabilité apparaît comme suit :
une “ solution magique ” face aux faiblesses de la création d'emploi et à la
persistance du chômage dans les économies avancées. Comme toute notion vedette,
celle-ci produit une certaine fascination, elle voyage aussi rapidement, traverse les
frontières pour atteindre les pays en développement.
Politiquement, cette approche rend l’individu également responsable dans le
processus d’insertion, l’employabilité serait aussi la faculté de l’individu à s’adapter aux
projets d’entreprise sans cesse changeants (Boltanski et Chiapello, 1999). Autrement dit,
l’employabilité serait la capacité de s’adapter en permanence au changement, impliquant tous
les acteurs : les individus, les pouvoirs publics et l’entreprise. « L’employabilité serait donc
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
une autre voie pour l’individu, privilégiant la formation continue pour changer et s’adapter,
par rapport à la carrière » (Ghouati, 2015 : 35).
Dans le présent travail, l’employabilité a été abordée sous l’angle combiné de trois
concepts. Il s’agit du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Ainsi la définition de Pool et
Sewell (2007) qui considèrent l’employabilité comme un ensemble de compétences, de
connaissances et de qualités personnelles qui rendent une personne plus susceptible de se
positionner sur une profession et de réussir dans sa profession est la mieux adaptée.
2.1.2.3. Jeune
Le jeune désigne la personne qui appartient à la tranche de la vie qualifiée de
jeunesse. Ainsi pour comprendre la notion de jeune, il faut partir de la clarification du concept
de jeunesse.
« La jeunesse n’est qu’un mot» (Bourdieu, 1978 cité par Mbaindoloum, 2015 : 19).
Bourdieu voulait sans doute faire ressortir le fait que la jeunesse relève d’une construction
arbitraire et sociale. Ainsi la notion de jeunesse est relative et varie d’un milieu social à un
autre. Les scissions entre les âges sont donc arbitraires sociologiquement parlant. En effet, la
frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte. On est
toujours le vieux ou le jeune de quelqu'un (Mbaindoloum, 2015). C'est pourquoi les coupures
soit en classes d'âge, soit en générations, sont tout à fait variables et sont le plus souvent un
enjeu de manipulations. La jeunesse et la vieillesse ne sont pas des données, mais sont
construites socialement. Les rapports entre l'âge social et l'âge biologique sont très complexes.
Chafik (2012 : 51) écrit « la jeunesse est une phase préparatoire à la vie adulte au travers des
concepts de statut et de rôle ». Ainsi la jeunesse est une époque de la vie intermédiaire entre
l’enfance et l’âge mûr, l’âge adulte. Définir la jeunesse seulement par l’âge la réduirait à un
seul de ses aspects même si c’est un acte politique majeur. Dans les sociétés dites
«traditionnelles», une cérémonie rituelle marquait le passage de l’enfant à l’âge adulte. Ainsi
chacun savait toujours à quel univers s’identifier et quels devaient être ses modèles de
référence. Dans les sociétés modernes comme Cotonou, la disparition progressive de ces rites
de passage et l’inexistence de succédanés rendent plus incertaine l’entrée dans le monde
adulte. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la jeunesse est une classe d’âge.
Elle désigne plusieurs périodes de la vie de la naissance aux tropismes adultes, période qui
suit l’adolescence et qui n’est pas objectivement déterminée, étant un phénomène de
civilisation. Le jeune actif a entre 15 et 39 ans et a travaillé de façon rémunérée au moins une
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
• La formation générale
La formation spécifique est acquise au sein d’une unité de production ou de service. Elle
élève la productivité du travailleur au sein de l’entreprise, mais pas ou peu en dehors de celle-
ci. Dans ce cas, le financement est assuré à la fois par l’organisation et le travailleur. Pendant
la période de formation, le salaire reçu par le travailleur est inférieur à celui qu’il aurait pu
recevoir à l’extérieur de l’organisation. Cette différence mesure sa contribution à la formation
spécifique, mais il reste supérieur à sa productivité en valeur nette des coûts économiques de
la formation. Cette différence-là exprime la contribution de l’organisation au financement de
la formation du travailleur.
Ceci induit donc deux types de capital humain à savoir : le capital humain général qui est non
spécialisé et transférable d’une entreprise à l’autre et le capital humain spécifique qui est lié à
des compétences propres d’une entreprise. Le capital humain général est caractérisé par le
diplôme et par l’expérience professionnelle, tandis que le capital humain spécifique est
mesuré par l’âge et la durée de présence dans l’entreprise.
En résumé, cette théorie énonce que la formation accroît la productivité du travailleur,
ce qui augmente ses chances de décrocher un emploi. Le choix de la formation dépend donc
des avantages futurs escomptés, et bien entendu du taux d’actualisation retenu pour comparer
les dépenses présentes et les revenus futurs. Il s’agit d’une question de rationalité individuelle.
que les caractéristiques acquises au cours de la formation initiale sont dépendantes des
caractéristiques personnelles «antérieures» des individus. Ensuite, les individus
acquièrent un ensemble de caractéristiques à travers leur expérience sur le marché du
travail. La temporalité est ici désignée comme «processuelle». L’acquis processuel de
l’individu étant lui-même influencé par les caractéristiques du marché au moment de son
entrée sur le marché du travail. Enfin, une dernière temporalité a trait à la
conjoncture économique. Il s’agit de la temporalité «structurelle». L’explication de
la situation d’un individu sur le marché du travail à un moment donné doit ainsi se
baser sur l’analyse d’un enchaînement complexe. Le parcours d’insertion (PI) est structuré
en quatre étapes, relevant de diverses sphères institutionnelles et professionnelles : 1)
socialisation-structuration ; 2) mise à niveau- préqualification-orientation ; 3) formation
qualifiante ; 4) transition vers l’emploi. Dispositif-cadre, une “Charte du Parcours d’insertion”
engage les opérateurs de formation et d’insertion à améliorer par le partenariat la qualité des
services en les coordonnant avec tous les autres, à favoriser des filières d’insertion qui offrent
des débouchés réels.
5 Gazier (1989) Le sociologue Randall Collins a en 1979 dénommé « crédentialisme » le fait de privilégier le
diplôme (par rapport à l'expérience, aux tests psychosociologiques ou de performance) comme clé d'entrée du
monde du travail et de l'inscription des personnes dans la stratification sociale.
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paraîtraient être les plus productifs. Le diplôme a valeur de signalement sur un marché du
travail concurrentiel. L’éducation n'aurait pas tant pour objectif d'augmenter la productivité
individuelle, mais de sélectionner les individus les plus productifs. L'intérêt de l'éducation est
donc plus à saisir du point de vue du signal qu'elle transmet, de la sélection des individus
qu'elle permet d’opérer.
L'employeur « sélectionne à l'embauche parmi des travailleurs dont la
productivité potentielle lui est a priori inconnue (...) il faut donc que les firmes
disposent d'une information préalable, même approximative, sur les facultés
productives des candidats. Cette information leur est fournie par le diplôme »
(Vinokur, 1995, cité par Vrillon, 2018 : 212).
Dès lors, l'individu a intérêt à investir sur lui-même pour informer l'employeur de sa
productivité. Le diplôme, les attestations, etc. ont valeur de signalement sur un marché du
travail concurrentiel.
Dans cette dynamique, est plus susceptible d’avoir un emploi celui qui émet le signal le plus
fort.
2.3 Problématique
Le Bénin à l’instar des pays africains et de la plupart des pays du monde a du mal à
faire accéder ses citoyens, en particulier les jeunes nouvellement diplômés, à l’emploi. Cette
situation inquiétante et grandissante est d’une préoccupation internationale. Selon une étude
du Bureau International du Travail (BIT), la situation de chômage des jeunes a atteint un
niveau record ; la moitié des chômeurs de la planète a moins de 24 ans. Pour les tendances
mondiales de l'emploi des jeunes, le taux de chômage mondial des jeunes se situe à 14,4 % en
2003. A. N’Gratier en 2007 estime à 88 millions le nombre de jeunes de 15 à 24 ans sans
emploi. Pour ce même auteur, le désavantage relatif des jeunes sur le marché du travail est
plus prononcé dans les régions en développement où la proportion de ceux-ci dans la
population active est beaucoup plus forte que dans les économies industrialisées (21,8 %
contre 14 % en 2003). Pour les jeunes de ces régions (pays en voie de développement), le
risque de se trouver au chômage et donc de réduire leur employabilité est 3.8 fois plus élevé
que les adultes, car l’une de variable de l’employabilité est l’expérience professionnelle. La
posture des jeunes sur le marché du travail est donc inquiétante.
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Ensemble des personnes ayant trouvé un emploi et qui n’en recherche pas un nouveau. C. Rispal et
S. Rossi in Théorie des « insiders' outsiders » et les politiques d’accompagnement.
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au Bénin. De plus, pour certains postes le profil est quasi inexistant. Aussi, les jeunes après
l’université n’ont pas la pratique d’où « le programme stage » de l’ANPE qui permet au jeune
de se faire former par la structure d’accueil. Cela n’incite pas cette dernière à lui offrir un
contrat de travail. Le chercheur d’emploi standard béninois se retrouve dans un long cycle de
stage au sens du parcours d’insertion avant d’être employable et trouver un emploi stable.
C’est ce modèle d’insertion socioprofessionnelle que propose l’ANPE principale agence
nationale d’accompagnement des jeunes en quête d’emploi salarié au Bénin qui malgré ses
louables efforts ne conduit qu’une minorité de la population à un emploi. Il faut donc penser à
rendre le jeune plus rapidement employable près aussitôt à la fin de sa formation. Comprendre
l’employabilité dans cette logique nous amène à nous intéresser à une minorité de la
population.
En effet, une minorité de la population de jeunes réussit à s’intégrer aisément sans être
affectée par cette crise d’insertion socioprofessionnelle, d’employabilité précaire et du long
parcours d’insertion. Il est important donc de chercher à comprendre les intrants,
principalement intellectuels, mais aussi sociaux et relationnels qui permettent à cette minorité
d’être favorisée. Nous avons donc cherché à percer le secret de réussite de cette minorité en
position privilégier par rapport à la masse. Car il urge donc de chercher à connaître les
facteurs susceptibles de rendre les jeunes béninois employables. C’est l’objet de la présente
recherche.
C’est d’ailleurs ce qui a motivé à choisir ce sujet pour le mémoire de master avec la
préoccupation majeure d’agrandir les connaissances sur le phénomène de l’employabilité et
d’en avoir une vue holistique.
Alors nous nous sommes posé la question principale de recherche qui est la suivante.
2.5 Hypothèse
L’insertion socioprofessionnelle d’un jeune diplômé dépend de l’employabilité de ce
dernier.
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en place d’un système efficace généralisé à tous imbriquant formation et emploi en toute
synergie.
Il s’agit d’une recherche qualitative qui identifie et analyse les fondements d’une
insertion socioprofessionnelle réussie et rapide amenant à un emploi digne. Elle cherche la
manifestation de la dynamique d’insertion sans faire intervenir de données statistiques, mais
se base plutôt sur les opinions de différents acteurs du processus d’insertion et des
bénéficiaires de ce dernier. Elle apprécie l’influence de la formation, du leadership, du
développement personnel et du dynamisme du jeune sur la possibilité de ce dernier à avoir un
emploi convenable. Le fait que nous nous sommes entretenu avec les informateurs confère
aux données recueillies une marque typiquement sensible, voire émotionnelle. L’analyse de
ces données imbrique à la fois ce qui est dit (parole) et vu (gestuel, regard) de la part des
interviewés. Deslauriers (2003 cité par Coovi 2014 : 62), écrit: « La recherche qui produit et
analyse des données telles que les paroles écrites et dites, et les comportements observables
des personnes est une recherche qualitative ».
À l’instar de toute recherche scientifique, elle n’a été possible qu’après avoir défini
spécifiquement suivant une méthodologie sans vice la population d’enquête, l’échantillon
ainsi que les outils de collecte et d’analyse de données en plus de la mise en exergue des
forces et des faiblesses de la recherche.
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
raisonné, sur la base de notre imagination méthodologique. Dans le cas précis, il s’agit
de l’ensemble
➢ de jeunes diplômés,
➢ des agents des services publics pour l’emploi du Ministère de la Fonction
Publique et du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la
Promotion de l’Emploi.
➢ des professionnels de recrutement.
Il convient de présenter l’échantillon qui a été choisi dans la population totale.
3.1.1.2 L’échantillonnage
Une fois la population d’enquête retenue, il a fallu déterminer la taille de l’échantillon,
c’est-à-dire le nombre de personnes à enquêter à l’intérieur de chaque groupe cible avec le
besoin que cet échantillon soit le plus représentatif possible de la population mère sur la
dimension qualitative des informations fournies. Le but n’étant point de quantifier. La
recherche se réclamant être de nature qualitative, les techniques d’échantillonnage non
probabiliste ont été envisagées.
Ainsi, la technique d’échantillonnage non probabiliste du choix raisonné a été utilisée
pour deux groupes cibles que sont les agents des services publics pour l’emploi et les
professionnels de recrutement. Ensuite, les agents des services d’accompagnement de jeunes
nous ont orienté vers des jeunes s’étant inséré afin de recueillir leurs témoignages personnels.
Il s’est agi en effet de la technique de boule de neige pour identifier les jeunes successibles
d’être interviewé.
La préférence s’est portée sur le choix raisonné et sur la technique de boule de neige
en raison de la nature de la recherche. Étant qualitative elle amène à recueillir des opinions,
des avis. A cet effet, il est donc indispensable d’identifier par un raisonnement les personnes
susceptibles de fournir un maximum d’informations sur la thématique de l’insertion
socioprofessionnelle du fait de leur expérience personnelle ou professionnelle d’autant plus
professionnelle que personnelle a priori. De plus, vu qu’il n’existe pas une base de personnes
ayant réussi leur insertion socioprofessionnelle, il a été indispensable de faire usage de
technique de boule de neige pour aborder les diplômés s’étant insérés en partant des
professionnels d’accompagnement de jeunes à l’emploi.
La recherche étant circonscrite dans le cadre de la ville de Cotonou du fait de sa forte
densité démographique comprise entre 1643 et 2295 habitants par kilo mètre carré et du taux
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de chômage très élevé de 6,1 % doublant celle des autres villes du Bénin sans oublier la
représentativité de toutes les institutions étatiques de promotion de l’emploi. Il s’agit du
Ministère de la Fonction Publique et du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la
Promotion de l’Emploi. Aussi faut-il noter la présence de cabinet de référence en matière de
recrutement.
Pour ce qu’il en est de structures de service public pour l’emploi, tel nous l’avions
annoncé, le Ministère de la Fonction Publique a été abordé pour nous enquérir des critères
l’employabilité dans le secteur public. Les services d’accueil et d’orientation de ce ministère
nous ont orienté vers la Direction Générale du Renforcement des Capacités et de
l’Employabilité (DGRCE) où nous nous sommes entretenu avec le chargé de l’employabilité.
Le second ministère abordé est le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la
Promotion de l’Emploi dont les agents nous ont orienté vers l’Agence Nationale de la
Promotion de l’Emploi (ANPE) de Cotonou ainsi que la Direction de Promotion de l’Emploi
(DPE).
Pour maximiser la qualité des informations reçues, les agents entretenus ont un
minimum de 5 ans d’expérience en accompagnement des jeunes à l’emploi. Aussi, enfin
d’entretien les entretenus sont invités à nous donner les coordonnées d’un jeune qui les a
particulièrement marqués au cours de leurs carrières partant des critères suivants : le jeune
s’est facilement intégré, le jeune réside ou travaille dans la ville de Cotonou. Ce qui a permis
d’aborder les jeunes insérés qui constituent l’une des cibles de la recherche.
Enfin nous avons entretenu les chargés de recrutement de quatre cabinets spécialistes
en la matière. Il s’agit des cabinets de référence de la ville de Cotonou. Ainsi il a été pris en
compte le Cabinet Afrique Conseil, le Cabinet Talent Plus, le Cabinet-Conseil en Ressources
Humaines et de Formation (RESHUFORM) et le Centre de Perfectionnement et d’Assistance
en Gestion (CEPAG) qui nous ont renseignés sur les critères d’employabilité qu’ils suivent et
qui favorisent certains jeunes au détriment d’autres.
Les critères d’inclusion pour les agents des services publics pour l’emploi et les
professionnels du recrutement sont :
➢ être un agent en cours de fonction du service concerné ;
➢ avoir cinq ans d’expérience ;
En ce qui concerne les jeunes diplômés insérés, les critères d’inclusion sont :
➢ avoir été référencé par l’un des agents de l’ANPE, de la DPE ou de la
DGRCE ;
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
Ministère de la Fonction
Chargé d’employabilité à la DGRCE 1
Publique
Cabinet Afrique Conseil 2
Cabinet talent plus 3
Professionnels de recrutement
RESHUFORM 3
CEPAG 1
Total 27
Source : Produit à partir du point sur l’enquête de terrain, 2019
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
Au regard du caractère de la recherche qui se veut être une recherche qualitative, les
techniques qualitatives ont été utilisées principalement la recherche documentaire active et de
mettre à contribution la technique de l’entretien.
a. La recherche documentaire
Suite au désir de travailler sur « les favorables déterminants d’une insertion
socioprofessionnelle réussie au Bénin » qui naquit en nous, il a semblé indispensable de
constituer une base de documentation sur le sujet. Deux mois de recherche documentaire
active ont été nécessaires pour regrouper un maximum d’informations documentaires. La
prise de connaissance des productions scientifiques et littéraires existantes a aidé
significativement à la circonscription de la recherche. Après des lectures de recherche dans les
centres de documentation, bibliothèques et site web notamment à Porto-Novo, Abomey-
Calavi, Cotonou sans omettre l’internet, il a été établi des fiches de lecture qui renseignent sur
l’auteur, son hypothèse, sa théorie, sa méthodologie et ses résultats. Après l’élaboration des
fiches de lecture qui ont essentiellement servi dans la revue de littérature et la consultation de
personne-ressource, il a été effectué une reformulation du sujet en insertion
socioprofessionnelle des jeunes : les facteurs d’employabilité au Bénin. Cette dernière
formulation non seulement semble concise parce que spécifique, mais aussi et surtout rend
compte des logiques des acteurs sociaux eu égard à l’insertion socioprofessionnelle. Après la
reformulation du sujet en a suivi une reprise de la recherche documentaire. La reprise de la
documentation était nécessaire pour réorienter, recentrer, les recherches et cerner l’état de la
question. Il a été entrepris une recherche documentaire suivant les centres d’intérêt tels que
l’employabilité des jeunes, l’insertion professionnelle des jeunes, la facilitation de l’insertion
socioprofessionnelle, l’emploi des jeunes, le processus d’insertion et les déterminants
d’employabilité. D’importants documents susceptibles de nous éclairer sur le sujet ont été
consultés.
L’essentiel du fruit de cette recherche est consigné dans le tableau ci-dessous.
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INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE DES JEUNES : LES FACTEURS D’EMPLOYABILITÉ AU BÉNIN
Qualitatives, générales et à
Bibliothèque de l’INJEPS Mémoires et thèses
caractère méthodologique.
Porto-Novo
Méthodologie, définition de
Bibliothèque du CAEB Livres
concept
Qualitatives, générales et à
Abomey Bibliothèque de l’UAC Livre, Mémoires et thèses
caractère méthodologique.
-
Mémoires et thèses des Qualitatives, générales et à
Calavi Campus électronique
enseignants de l’UAC caractère méthodologique.
Rapport d’activité, de projet Qualitative, situation des
Cotonou MPMEPE et programmes, politiques jeunes action et enjeu
gouvernementales national
Qualitatives, générales, état
www.cairn.info, Articles scientifiques
de la question
Qualitatives, générales, état
hal.archives-ouvertes.fr Articles scientifiques
de la question
Qualitatives, générales,
www.mémoireonline.com, Mémoires méthodologique et état de la
question
Qualitatives, générales,
tel.archives-ouvertes.fr, Thèses méthodologique et état de la
question
Internet
Qualitatives, générales,
www.thèses.fr Thèses méthodologique et état de la
question
Qualitatives, générales,
www.openedition.org Ouvrage méthodologique et état de la
question
Monographiques,
quantitatives et statistiques
https://www.insae-bj.org Rapport d’étude
sur la situation des jeunes au
chômage au Bénin
Source : Produit à partir du point sur la recherche documentaire, 2019
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b. L’entretien
L’entretien est une forme spéciale de correspondance verbale au cours de
laquelle l’émetteur et le récepteur sont le chercheur et l’informateur. L’objectif au cours des
entretiens est de collecter des informations qui ont rapport à la question de recherche. C’est
dans ce sens que de Sardan (1995 : 6) affirme que l’entretien est « La production par le
chercheur de données à base de discours autochtones qu’il aura lui-même sollicités ». En
effet, l’entretien est un moyen par lequel le chercheur tente d’obtenir des informations, qui
n’apparaissent nulle part auprès des individus ayant été le plus souvent témoins ou acteurs
d’événements sur lesquels porte la recherche (Saghui, 2012 : 70). En tant que technique de
collecte de donnée qualitative, l’entretien peut revêtir plusieurs formes. Dans le cadre du
présent travail, il était passif sous la forme d’un entretien semi-structuré.
• L’entretien semi-directif
La technique d’entretien utilisée est l’entretien semi- directif individuel. Ce
type d’entretien offre au chercheur des possibilités de relance sur les nouvelles pistes n’ayant
pas fait l’objet des points retenus dans le guide d’entretien. L’entretien a été réalisé donc au
moyen de guide d’entretien qui en constitue l’outil de collecte. En fait, le guide d’entretien est
l’outil correspondant à cette technique, dans lequel sont inscrits des thèmes principaux et
secondaires à aborder au cours des entretiens au titre de descripteur. De plus, des notes et
enregistrements audio ont été réalisés pour servir d’éléments de témoignages et de base de
données.
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Pour ce qui est des jeunes diplômés, il a été fait usage de l'histoire de vie. Pour
une analyse de vécus personnels temporels, l’outil central est l’histoire de vie. En recherche, il
s’agit d’un « récit de vie construit, suscité à la demande d’un chercheur à des fins de
connaissance scientifique » (Mbaindoloum, 2015 : 34). Son but est: « d’explorer les formes et
les significations des constructions biographiques individuelles dans leurs inscriptions
sociohistoriques » et de restituer le mode de vie d’une population observée. (Delory et
Momberger, 2005 : 13). Il permet donc la production de la réalité historique et personnelle
d’un individu.
Après la présentation des techniques et outils de collecte des données, il s’avère nécessaire de
présenter également les techniques et outils de traitement des données.
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grimaces qui peuvent en dire long sur l’état d’esprit de l’entretenu et ses ressentiments vis-à-
vis de la situation de l’insertion socioprofessionnelle.
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Grille de recherche
Recherche documentaire
Grille de lecture
De collecte des données
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La difficulté d’insertion des jeunes sortis des universités n’est plus à démontrer. Dans
ce chapitre nous avons exhibé les résultats issus de l’approche empirique.
Il convient de rappeler que dans l’approche empirique trois groupes ont été abordés. Il s’agit
des spécialistes du recrutement, des agents des services publics pour l’emploi et enfin les
jeunes insérés.
Les différents entretiens ayant abordé les critères de compétence, de motivation, l’effet du
réseau social, et les facteurs d’employabilité, la présentation et l’analyse des résultats se sont
faites suivant cette chronologie avec la combinaison des analyses thématiques et statistiques
des données dans les grandes lignes définies par les objectifs.
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18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
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vérification Le dynamisme
Test technique Parcours de vie
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
compétences compétences compétences
techniques managéirales personnelles
Série1 33% 21% 46%
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60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
facteurs objectifs facteurs subjectifs
Série1 54% 46%
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40%
30%
20%
10%
0%
compétence compétence compétence
technique personnelle managériale
Importance 40% 38,75% 21,25%
Du graphique précédent on observe une forte importance des facteurs objectifs par
rapport aux facteurs subjectifs soit de 61,25% contre 38,75%
En effet, sur l’ensemble des enquêtés abordés très peu pensent que les traits de
personnalité devraient être priorisés, mais reconnaissent également que ce sont les
compétences techniques qui l’emportent à qui on ajoute les compétences managériales. Ceci
justifie la suprématie écrasante des facteurs objectifs sur les facteurs subjectifs.
Les facteurs internes aux jeunes ayant été identifiés, quantifiés et hiérarchisés il
convient d’aborder les facteurs externes aux jeunes, mais susceptibles d’influencer l’insertion
socioprofessionnelle de ces derniers.
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Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire que les facteurs externes aux jeunes sont
les suivants : la conjoncture économique du Bénin, le caractère concurrentiel du marché de
l’emploi, les formations de grand effectif contre une demande pratique faible, le favoritisme et
les relations qui ne laissent toujours pas place à la performance.
Face à cette réalité, il est normal de s’interroger sur les secteurs d’activité les plus
porteurs, capables d’absorber les jeunes diplômés. Le dépouillement des avis sur les secteurs
les plus en proie à une insertion socioprofessionnelle réussie et rapide sont au nombre de six
(6). Il s’agit de l’entrepreneuriat, le secteur primaire, l’Énergie, les Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication (NTIC), le tourisme et la restauration, l’artisanat.
Le graphique suivant montre le pourcentage du choix porté sur l’un par rapport aux
autres.
Graphique 8 : Choix de secteur porteur
Effectif
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Motivation
Entretien
e
3 : Recrutement Comportement
Tests psychologiques
Profil psychologique
Tests écrits
Capacité technique Tests oraux
2e : Sélection
Capacité managériale Stimulation de situation
professionnelle
Diplôme
1er : Présélection Années Evaluation sur dossier
d’expériences
De cette figure il est à noter que la première étape est celle de la présélection. Elle tient
compte du diplôme et des années d’expérience et se fait sur évaluation de dossier. Ensuite, la
deuxième étape celle de la sélection vérifie les capacités techniques et managériales du
postulant par des tests écrits, oraux ou par stimulation de situation professionnelle. Enfin, la
dernière étape examine la motivation, le comportement, le profil psychologique du candidat à
travers un entretien et des tests psychologiques afin de choisir qui recruter.
L’analyse sémantique thématique des propos par rapport à l’emploi, les modalités
d’accession à un poste dans le logiciel tropes donne le résultat présenté dans le graphique
suivant.
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tests, un examen ; puis viennent autres facteurs qui interagissent, mais pas directement. De
façon synthétique nous avons le graphique suivant.
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De plus, le recrutement classique par offre d’emploi dans les journaux et canaux
officiels ne constitue que le tiers des offres d’emploi du marché.
Les propos qui suivent enrichissent la réalité décrite des offres d’emploi courantes.
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de l’emploi et donc sur le jeune en quête d’insertion. Ainsi, pour maximiser leurs chances
d’insertion socioprofessionnelle que ce soit dans le privé, le public ou être à son propre
compte le jeune diplômé doit prendre en compte ces facteurs.
4.2.2 Environnement économique et insertion socioprofessionnelle
Le tissu économique du Bénin n’est pas capable d’absorber tous les diplômés. C’est ce
que relatent les entretiens avec les personnes-ressources. Ce qui se manifeste par le caractère
concurrentiel du marché de l’emploi.
Ainsi à l’instar de tous les marchés concurrentiels, la dynamique qui est règne est celle
de l’offre et de la demande. Le plus offreur contre une petite récompense est celui qui attire le
plus de clients.
Les jeunes dans cette caricature représentent l’offreur de compétence et les entreprises
et institutions sont les demandeurs de compétence. Étant donné que l’offre est supérieure à la
demande, les jeunes doivent abandonner leurs idéaux de travail, et penser à offrir leurs
services contre peu ou pas de récompense.
De plus, l’université qui forme essentiellement des cadres ne s’accorde pas avec les
besoins du marché de l’emploi.
Le graphique suivant rend compte des offres d’emploi les plus courantes que reçoivent
les cabinets de recrutement
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
cadre
agent chargé de
secrétaire caissier comptable directeur
commercial clientèle
d'un service
Série1 26% 22% 18% 16% 12% 6%
Source : Enquête de terrain
De ce graphique il ressort que l’offre la plus courante est celle d’agent commercial soit 26%
ensuite viennent le chargé de clientèle, les secrétaires et caissiers respectivement de 22%,
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18% et 16% puis 12% pour les agents comptables et 6% pour les cadres, directeur d’un
service. On constate que la portée d’offre est plus vers les agents d’exécution que des cadres
de conception.
Les cadres de conception peuvent être assimilés au cadre directeur de service et à
l’agent comptable. Pour ce qui est des cadres d’exécution, nous pouvons y joindre les agents
commerciaux, les chargés de clientèle, les secrétaires et caissiers.
Le graphique suivant fait une répartition des offres d’emploi suivant la catégorie de
cadre y afférente.
Graphique 14 : Offres d’emploi courantes selon la catégorie de cadre
18%
82%
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En approfondissant sur les opinions des enquêtes, il ressort que les trois compétences
sont indispensables pour maximiser ces chances d’insertion. Mais cela n’est point une
garantie. En effet le marché du travail étant hautement concurrentiel, le jeune en quête
d’insertion se doit de développer d’autre stratégie pour être recruté. Étant donné qu’il est
dépourvu d’une grande expérience, le jeune diplômé se doit de faire ses preuves au cours de
stage et toute autre opportunité de travail bien que bénévole qui s’offre à lui. Par cette
stratégie il pourra montrer ces capacités dans l’espoir d’obtenir un contrat de travail.
De plus, il s’est ressorti de nos entretiens que la grande partie des offres d’emploi
existantes ne sont pas rendues publiques. Et donc sont sujettes à une approche directe,
spontanée. Plus loin, la grande partie des offres disponibles dans les canaux officiels sont à la
recherche d’un profil d’agent d’exécution ou cadre d’exécution beaucoup moins de cadres de
conception. Au vu de cela il faut repenser la technique de recherche d’emploi.
Une autre tendance a été prépondérante dans les résultats que nous ne puissions mettre
à l’écart. Il s’agit de la forte possibilité d’insertion qu’offre l’entrepreneuriat et aussi le secteur
des nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’entrepreneuriat semble
être l’un des secteurs les plus prometteurs avec des possibilités d’emploi évalué à 83% des
possibilités générales tissu économique du Bénin. Mais bien qu’étant une forte opportunité
peu s’y aventure et il faut s’y aventurer avec prudence au risque d’échec. C’est ce que nous a
fait comprendre les agents des services publics pour l’emploi et des professionnels de
l’insertion. Ces derniers évoquent même la notion de « aller en stage pour être
entrepreneur. » Quoi qu’il en soit, l’insertion socioprofessionnelle semble être gage de
l’aptitude d’une personne à prouver son mérite à avoir confiance en lui-même.
Après la présentation des résultats, il a été fait une analyse de ces derniers.
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EMPLOI
Formation qualifiante
Socialisation-
Structuration
Source : Inspiré de la théorie du parcours d’insertion de Eckert et Hanchane (1997)
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diplôme n’est plus le plus primé. Les acteurs du recrutement et les employeurs ont développé
d’autres stratégies de sélection. On pourrait en entendre dire « le diplôme n’est qu’un
passeport, ça ne te garantit pas le visa pour voyager » (verbatim, enquête de terrain, A. B) ou
encore « tout le monde a appris quelque chose, donc tout le monde a au moins ça » (verbatim,
enquête de terrain, M. H.). Ainsi, la force du signal du diplôme est affaiblie, et n’assume plus
pleinement sa fonction de sélectivité qu’il doit rendre possible. Face à cet État de choses, pour
juger du potentiel productif d’une personne, en plus du diplôme les sélectionneurs ou
employeurs se fient également à d’autres éléments dont le plus convaincant est de voir la
personne à recruter en situation de travail. Ainsi les signaux de sélection sur le marché du
travail ne sont plus l’œuvre unique du diplôme. Dès lors l’employeur peut se rassurer du
potentiel productif d’une personne avant de le recruter. C’est ce qui explique la transition
directe de la phase de mise à niveau- préqualification-orientation pour la transition vers
l’emploi. Car, certains émettent un signal si percutant lors de leur socialisation avec le milieu
professionnel qu’ils sont maintenus pour l’emploi.
On pourrait donc dire qu’au Bénin le signal sélectif que considère le marché du travail
pour les recrutements ne prend plus en compte uniquement le diplôme, mais cherche
également l’expérience à défaut de voir l’offreur de travail en situation professionnelle. Et
c’est ce dernier qui est le plus profitable pour les jeunes diplômés qui désirent s’insérer.
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recherche. En effet, dans sa thèse, l’auteur montre que l’apparence, le comportement sont
déterminants comme critère de compétence commerciale dans le recrutement pour des agents
de banque. Cela est en conformité avec les compétences personnelles que nous avons
identifiées. Toujours par rapport à l’employabilité d’une personne, Lassoued (2017) dans « du
développement des compétences clés en milieu professionnel au concept des compétences
d’employabilité durable » démontre en quoi les compétences permettent de maintenir un
emploi. Ce qui correspond au fait qu’une personne après une période de stage où il s’est
monté performance puisse obtenir un emploi.
Au nombre des facteurs internes aux jeunes, il y a l’expérience qui conduit le jeune à
faire des stages. À cet effet, les résultats obtenus confirment la pensée de levené (2011 : 4) qui
s’exprime comme suit : « le stage en entreprise demeure le pivot de la formation ». Ainsi, par
des stages le jeune capitalise de l’expérience qui renforce son capital humain et ses acquis en
formation au cours du cursus. Ce qui renvoie à un renforcement des capacités pour faciliter
l’insertion socioprofessionnelle tel l’a démontré Vultur en 2003 dans l’insertion sociale et
professionnelle des jeunes «désengagés», analyse du programme d’intervention de la replique.
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CONCLUSION
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comprendre que le choix porté sur un individu par un employeur ou un recruteur est fonction
du signal que ce dernier émet.
Somme toute, les jeunes en quête d’insertion doivent d’abord chercher à être actifs sur
le marché du travail. Mais être actif suffit-il pour avoir un emploi ?
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accueil, France Volontaires 2010, le bénin en quelque mot, consultée le 05
avril 2019 à 22h03
68- https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00086953 Bidart C., Mounier
L., Pellissier A., Lavenu D., Le Gall D., et al.. (2002) La construction de
l’insertion socioprofessionnelle des jeunes à l’épreuve du temps : une
enquête longitudinale. [Rapport de recherche] CERSE. <halshs-
00086953> 138 p consulté le 07 juin 2019 à 11h52
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ANNEXES
Guide d’entretien
Dans le cadre de la préparation d’un mémoire de master en Sciences et Techniques des
Activités Socio-Éducatives (STASE) à l’institut National de la jeunesse, de l’Éducation
Physique et du Sport (INJEPS), nous effectuons une recherche sur le thème : l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes Béninois. À cet effet, étant donné que vous êtes un acteur
important du système d’accompagnement des jeunes dans leurs processus d’insertion socio-
professionnel nous souhaitons nous entretenir avec vous pour une mieux en cerner l’essence
dans un contexte typiquement Béninois, à cet effet, voudriez-vous bien vous présenter s’il
vous plait ?
Que pouvez-vous nous dire sur la gestion de l’insertion profession dans votre structure ?
I- Les déterminants de l’insertion socioprofessionnelle
a. Critères de compétence
Critères objectifs
Formation initiale
Formation complémentaire
L’expérience / le savoir-faire
Critères subjectifs
Savoir-être
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b. Effet de la motivation
Détermination dans la recherche du travail :
Recherche active ou passive
c. Le réseau social
Religion
Les connaissances en cours de formation
Les connaissances hors cadre formation
d. Autre déterminants
II- Influence des déterminants sur l’insertion socio-professionnel
Effet des déterminants significatifs et hiérarchie des déterminants
III- Besoins de formation et du marché
Les formations pouvant aider les jeunes à mieux s’insérer
Les secteurs porteurs
IV- Elargissement des déterminants à la masse.
1- Actions menées
2- Actions à mener
3- Suggestions personnelles
Merci pour votre collaboration
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Guide d’entretien
Dans le cadre de la préparation d’un mémoire de master en Sciences et Techniques des
Activités Socio-Éducatives (STASE) à l’institut National de la jeunesse, de l’Éducation
Physique et du Sport (INJEPS), nous effectuons une recherche sur le thème : l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes Béninois. À cet effet, étant donné que vous êtes un acteur
principal important et représentatif des jeunes faces à l’insertion socioprofessionnelle nous
souhaitons nous entretenir avec vous pour une mieux en cerner l’essence les contours et
difficulté et opportunité dans un contexte typiquement Béninois, à cet effet, voudriez-vous
bien vous présenter s’il vous plait ?
Pour commencer voudriez-vous bien nous parler de votre parcours d’insertion ?
V- Les déterminants de l’insertion socioprofessionnelle
e. Critères de compétence
Critères objectifs
Formation initiale
Formation complémentaire
L’expérience / le savoir-faire
Critères subjectifs
Savoir-être
f. Effet de la motivation
Détermination dans la recherche du travail :
Recherche active ou passive
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g. Le réseau social
Religion
Les connaissances en cours de formation
Les connaissances hors cadre formation
h. Autre déterminants
VI- Influence des déterminants sur l’insertion socio-professionnel
Effet des déterminants les plus significatifs et hiérarchie des déterminants
VII- Besoins de formation et du marché
Les formations pouvant aider les jeunes à mieux s’insérer
Les secteurs porteurs
VIII- Elargissement des déterminants à la masse.
4- Actions à mener
5- Suggestions personnelles
Merci pour votre collaboration
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Guide d’entretien
Dans le cadre de la préparation d’un mémoire de master en Sciences et Techniques des
Activités Socio-Éducatives (STASE) à l’institut National de la jeunesse, de l’Éducation
Physique et du Sport (INJEPS), nous effectuons une recherche sur le thème : l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes Béninois. À cet effet, étant donné que vous êtes un acteur
important du système de recrutement des jeunes dans leurs processus d’insertion socio-
professionnel nous souhaitons nous entretenir avec vous pour une mieux en cerner l’essence
dans un contexte typiquement Béninois, à cet effet, voudriez-vous bien vous présenter s’il
vous plait ?
Que pouvez-vous nous dire sur la gestion des recrutement dans votre structure ?
IX- Les déterminants de l’insertion socioprofessionnelle
i. Critères de compétence
Critères objectifs
Formation initiale
Formation complémentaire
L’expérience / le savoir-faire
Critères subjectifs
Savoir-être
j. Effet de la motivation
Détermination du postulant
Histoire du postulant
k. Le réseau social
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Religion
Les connaissances du postulant :
- en cours de formation
- hors cadre formation
l. Autre déterminants
Style vestimentaire
Politesse
Comportement social
Profil psychologique
X- Influence des déterminants sur l’insertion socio-professionnel
Effet des déterminants significatifs et hiérarchie des déterminants
XI- Besoins de formation et du marché
Les formations pouvant aider les jeunes à mieux s’insérer
Les secteurs porteurs
XII- Elargissement des déterminants à la masse.
6- Actions menées
7- Actions à mener
8- Suggestions personnelles
Merci pour votre collaboration
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DÉDICACE ................................................................................................................................ 2
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 3
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 6
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 7
OBJECTIFS ........................................................................................................................... 9
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2.3 Problématique................................................................................................................. 41
CONCLUSION ........................................................................................................................ 79
Ouvrages ............................................................................................................................... 81
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Thèses ................................................................................................................................... 82
Mémoires .............................................................................................................................. 84
Articles ................................................................................................................................. 86
WEBOGRAPHIE ..................................................................................................................... 89
ANNEXES ............................................................................................................................... 92
Guide d’entretien à l’intention des agents des services publics pour l’emploi .................... 92
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