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OPTION : Andragogie
SUJET
Sous la direction du :
Pr Cyriaque S. C. AHODEKON
Juillet 2019
Politique de formation au service du renforcement des capacités au sein des PME de
la ville de Cotonou : contraintes et perspectives 2019
DÉDICACE
REMERCIEMENTS
À l’issue de ce travail, je saisis donc l’opportunité pour témoigner mes sincères gratitudes à :
➢ mon Seigneur et sauveur Jésus Christ qui ne cesse de me soutenir et me combler de ses
merveilles dans toutes les circonstances de ma vie ;
➢ mes frères et sœur (Noé, Donatien, Josué, Dieudonné, Victoire et Rémi) pour leur
chaleureuse assistance morale et financière et pour tout leur soutien dans chacune des
difficultés que je rencontre sur mon chemin et dans mes moments de joie. Puisse Dieu
les bénir ;
➢ M. Alfred BIAOU, Directeur du Groupe Talents Plus pour l’amabilité dont il a fait
montre ;
➢ mes frères d’une autre mère, Jean-Bertrand BANKOLE, Marvin COOVI et Spéros
HOUNOU pour tous leurs sacrifices et leurs efforts lors de mes moments difficiles.
Recevez ici toute ma profonde admiration.
➢ toutes les personnes qui ont bien voulu prêter une oreille attentive aux questions
sacrifiant parfois leurs précieuses heures de travail.
➢ tous les amis, les parents trop nombreux pour que je les cite qui ont contribué à
l’aboutissement de ce travail et qui n’ont point manqué de me soutenir de quelque
façon que ce soit.
SYGLES ET ACRONYMES
Tableau 9 : Avis des employés sur la formation professionnelle continue en entreprise ........ 74
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 9
OBJECTIFS ............................................................................................................................. 14
CONCLUSION ........................................................................................................................ 88
ANNEXES ............................................................................................................................... 97
INTRODUCTION
L’entreprise que nous considérons comme une institution financière dont le but principal est
de faire des bénéfices en livrant des services se retrouve ainsi donc dans un environnement
socioéconomique très difficile. Face à ces changements, elle doit mettre en œuvre des
stratégies de réponse dont une des composantes concerne la formation et plus généralement,
le niveau de professionnalisme de son personnel d’encadrement. Les nanos, micros, petites,
moyennes et grandes entreprises, les organisations publiques et privées ainsi que les initiatives
de projets existants ou à concevoir doivent ainsi donc s’adapter aux exigences des nouvelles
mutations et des nouveaux défis qui sont imposées par les besoins pressants des populations,
du marché ou des clients. Pour toute entreprise désirant prospérer dans ses activités, garder
hautes ses finances et atteindre le pinacle de son développement, il faut se tourner vers son
personnel et analyser formellement dans la totalité les actions menées par ce dernier. La
valeur de l’entreprise réside en ses performances et sa capacité de gestion administrative,
managériale et procédurale. Moreno (2008) pense qu’au siècle présent, les compétences sont
de plus en plus élevées et la coopération au sein d’une équipe est source de performance et
d’amélioration constante. C’est donc ce qui implique que la logique de poste cède la place à
la logique de compétences du fait que les salariés cessent d’occuper un poste, mais sont
considérés comme porteurs de compétences. L’accent mis sur les compétences et son impact
sur les pratiques de formation est lié à la nécessité de posséder une main-d’œuvre en quantité
nécessaire et de qualité.
L’évolution du monde n’a donc pas laissé en marge l’activité des entreprises et les différents
progrès ont fait de l’homme salarié un indolent dans l’accomplissement de ses tâches. Mais
compte tenu de l’importance de la personne humaine dans la vie sociétale, il est quand même
assez difficile de se passer de ce dernier. Cependant, les compétences peuvent devenir faibles,
L’Afrique n’étant pas un continent à part entière, de par toutes les avancées apparues dans le
monde, elle est également bien touchée. De par ses 54 pays, ce continent compte une panoplie
d’entreprises tant privées que publiques qui sont confrontées au problème de contre-
performance du personnel des entreprises. Les pays africains ont bel et bien manifesté leur
intérêt et leur volonté de travailler en vue d’une évolution axée sur l’ensemble des domaines
porteurs de développement. C’est dans cette vision qu’a été créée l’agence spécialisée de
l’Union Africaine pour le renforcement des capacités : African Capacity Building Foundation
(ACBF) qui se traduit par Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique. Un
sondage en ligne initié par Guitou-Berlion Paul sur ‘’mybeeyes’’ en 2019 a observé que les
entreprises africaines sont en majeure partie confrontées à des problèmes d’ordres
institutionnel, structurel et managérial. Il a notamment identifié la gestion du temps et de la
capacité imprécise, le manque d’adaptation au changement, la communication au sein de
l’entreprise, la perception erronée du cahier des charges et le manque de visibilité sur le reste
des mandats comme facteurs principaux qui minent en grande partie le développement des
entreprises africaines.
L’Afrique et l’Asie du Sud-Est sont aujourd’hui les deux régions du monde les plus menacées
par la pauvreté dans les prochaines décennies … L’Afrique se contente encore de fournir une
main d’œuvre généralement peu efficace parce que sans qualification et mal rémunéré.
(Toure-yacine, 1983, p. 126)
Selon la 2e édition du recensement général des entreprises réalisé par l’INSAE en juin 2010,
le Bénin compte environ 154 839 unités de production et a comme principal pôle économique
le département du littoral. Ce pays est également touché par le problème de faible compétence
1
www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs -de-developpement-durable/
« Gérer n’a jamais été chose facile. Et il devient de moins en moins facile notamment dans un
environnement de réformes où les ressources sont parfois inadaptées aux nouveaux défis. »
(Montcho, 2019, p. 3). En fait, la fonction ressource humaine consiste à valoriser le
développement des habiletés, des aptitudes et du potentiel de chaque membre de l’entreprise
afin de faire face aux changements multiples (politiques, techniques, humains, sociaux).
L’avenir de la formation dépend de sa qualité qui elle-même dépend des compétences de ceux
qui la mettent en œuvre. C’est ce que soutient Doré (2010, p. 234) quand il affirme « les
entreprises qui n’ont pas encore investi dans la formation de leurs salariés vont devoir le
faire si elles ne veulent pas disparaitre ou perdre des parts significatives de marché ». C’est
en appui à cette remarque que le rapport d’étude sur la problématique du management des
organisations au Bénin (CEPAG, 2018) défend que le capital humain doit être revu comme
une revue de troupe, armée et outillée. Plus loin, Montcho (2019) affirme que
Dans l’objectif de développer les actions et activités des entreprises, il urge de trouver des
solutions à ce phénomène et plusieurs organisations, institutions et centres se sont engagés
dans cette lutte de développement du personnel pour permettre l’essor des entreprises. Le
Ainsi identifié comme facteur clé de développement des entreprises, la qualité et la pertinence
de la formation première et de la formation permanente apparaissent comme les éléments
porteurs qui conditionnent la réussite ou l’échec des entreprises, et de la vie économique dans
son ensemble. Dans l’optique de faire avancer les actions et activités de l’entreprise, tout le
personnel doit œuvrer de façon culminante en gardant à vue la même visée qu’est celle du
développement de l’entreprise.
OBJECTIFS
La question relative à la pratique du renforcement des capacités dans les PME suscite
plusieurs interrogations. Dans cette partie sont présentés les objectifs poursuivis par cette
recherche. Viennent successivement l'objectif général et les objectifs spécifiques.
Objectif général
L'objectif général poursuivi est d’analyser les pratiques liées au renforcement des capacités au
sein des petites et moyennes entreprises de la ville de Cotonou.
Objectifs spécifiques
Ainsi, la contextualisation est faite en deux (2) sections. La première prend en compte la
situation géographique et quelques données sociodémographiques. La deuxième quant à elle,
consiste en l’exposé de l’organisation des entreprises à Cotonou.
La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac Nokoué et
l’Océan Atlantique, constitué de sables alluviaux d’environ cinq mètres de hauteur maximale.
Elle représente la seule commune du département du Littoral et est limitée au nord par la
commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la commune
de Sèmè-Kpodji et à l’Ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79
km2, dont 70% sont situés à l’Ouest du chenal. Les quartiers de l’Est sont reliés à la partie
Ouest par trois ponts.
Cotonou est une ville située le long de la lagune et ouverte sur l'océan Atlantique. Les voies
d'accès de cette ville sont: la mer par le port, la lagune navigable en pirogue; les axes routiers
qui traversent le pays d'Ouest en Est (Accra - Lomé - Cotonou - Lagos) et du Nord au Sud
(Niamey - Malanville - Parakou - Cotonou); le chemin de fer qui relie Parakou à Cotonou et
Porto-Novo; et enfin les airs par l'aéroport international. Situé sur le cordon littoral entre le
Lac Nokoué et l’Océan Atlantique, Cotonou est coupée en deux par un canal, la lagune de
Cotonou, creusée par les Français en 1855. Trois ponts assurent la liaison entre les deux rives.
Sous l'effet de son accroissement démographique, la ville, coincée entre le fleuve et la mer,
s'est étendue vers l'est et l'ouest peu à peu sur les bords d'une rive, puis plus récemment de
l'autre côté de la lagune, et vers le nord englobant plusieurs villages.
À l’instar d’autres villes africaines, la ville de Cotonou a connu une croissance extrêmement
rapide après les années 1950. Cette situation est liée au peu de succès qu’ont connu les
politiques de développement rural et à la faiblesse des revenus en milieu rural, aggravée par la
chute durable des prix des produits de rente. Aussi la ville de Cotonou, contrairement à
d’autres villes béninoises, a bénéficié depuis l’indépendance (1960) d’une forte concentration
des investissements se traduisant par une offre d’emploi supérieure et des revenus salariaux
substantiels. L’une des conséquences de ces inégalités est la croissance de la ville de Cotonou
qui est passée de 5,4% entre 1961 et 1979 ; à 7,7% entre 1979 et 1992 avant de chuter à
Réalisé par Alfred Benjamin DANSOU 17
Politique de formation au service du renforcement des capacités au sein des PME de
la ville de Cotonou : contraintes et perspectives 2019
2,17% entre 1992 et 2002. Les migrations internes et surtout l’exode rural ont largement
contribué à la croissance de Cotonou. La ville se distingue par son poids démographique
(10%) de la population totale du Bénin en 2002.
Selon le RGPH 4 (INSAE, 2013), Cotonou demeure toujours la première ville du Bénin avec
679 012 habitants en 2013 contre 665 100 en 2002, soit une légère hausse, 2,09% sur la
période 2002-2013, après un accroissement de 2,17% sur la décennie 1992-2002. Cette
situation est un facteur explicatif de la saturation démographique de Cotonou dont les
problèmes environnementaux (pollution sonore, atmosphérique et du sol) et la cherté du coût
de vie contraignent au jour le jour les populations à s’y retirer pour les communes voisines,
Abomey-Calavi, Ouidah et Sèmè-Kpodji, devenues de véritables cités-dortoirs. Le rapport de
masculinité y est de 91,1 hommes pour 100 femmes avec 52% de femmes.
La population de Cotonou demeure toujours en deçà de la barre de 700 000 habitants. Cette
ville dont le rythme de croissance se trouve freiné devient petit à petit une ville simplement
administrative, industrielle et commerciale.
Sur la période 2007-2015, au total 56928 entreprises ont été immatriculées avec un pic en
2009. Cette année de pic fait suite à l’année 2008 qui marque le démarrage effectif des
immatriculations d’entreprises. Le pic de 2009 s’explique, entre autres, par les différentes
campagnes d’information et de sensibilisation menées depuis 2008, appuyées par l’obligation
faite aux entreprises de fournir l’attestation d’immatriculation à l’IFU. En outre, on note qu’en
moyenne 7000 entreprises sont immatriculées par an si l’on se réfère à la période 2008-2015.
Source : Zoom sur les immatriculations d’entreprises de 2007 à 2015 ; INSAE, 2017
Source : Zoom sur les immatriculations d’entreprises de 2007 à 2015 ; INSAE, 2017
Par ailleurs, les Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) constituent la deuxième forme
juridique la plus répandue avec près de 3 SARL sur 10 entreprises créées. Les Sociétés
Anonymes quant à elles restent marginales (2%) en termes d’effectif.
Source : Zoom sur les immatriculations d’entreprises de 2007 à 2015 ; INSAE, 2017
En ce qui concerne les secteurs d’activité dans lesquels les promoteurs d’entreprises
investissent au Bénin, on note sur la période 2007-2015 une forte présence des activités
tertiaires. En effet, 8 entreprises créées sur 10 exercent une activité tertiaire à titre principal.
Ensuite vient le secteur secondaire qui englobe 18% des entreprises créées sur cette période
alors que le secteur primaire n’enregistre que 3% de ces entreprises immatriculées à l’IFU.
L’analyse selon les branches d’activité révèle que plus de la moitié des nouvelles entreprises
(55,9%) exerce une activité commerciale. Le commerce est donc l’activité exercée à titre
principal par la majorité des entreprises au Bénin. Après le commerce viennent les activités de
« construction » qui rassemblent 12,2% des unités économiques créées. Les entreprises
exerçant les "Autres activités de service" représentent quant à elles 8,3% des entreprises. Les
autres activités telles que celles liées à la fabrication, à l’information et communication, à
l’hébergement et restauration, à l’agriculture, sylviculture, pêche, aux transports et
entreposage sont plus ou moins équitablement représentées.
Source : Zoom sur les immatriculations d’entreprises de 2007 à 2015 ; INSAE, 2017
Source : Zoom sur les immatriculations d’entreprises de 2007 à 2015 ; INSAE, 2017
2.1.1. Entreprise
La notion de l'entreprise n'est pas encore clairement dégagée, pas plus en droit positif qu'en
économie politique. Il en résulte que les auteurs ont donné de l'entreprise un grand nombre de
définitions plus ou moins larges.
Selon Verhulst (1984, p. 10), « l'entreprise est une cellule économique où sont combinés à
l’initiative et sous la responsabilité de l’entrepreneur, les facteurs nature, travail et capital en
vue de la production des biens et services dans un but lucratif ».
Selon Beitone, Cazorla, Dollo et Drai (2001, p. 169), « l'entreprise est une unité économique
dotée d’une autonomie juridique qui combine des facteurs de production (travail et capital)
pour produire des biens et des services destinés à être vendus sur un marché ».
2.1.2. Formation
Selon Doré (2010), la définition de la notion de formation tient compte de deux démarches.
Dans une démarche proactive, elle est l’ensemble des actions qui visent à doter les individus
ou les groupes des compétences cognitives nécessaires afin qu’ils puissent assurer des tâches
et des fonctions qui leur seront confiées au sein d’une organisation. Elle est un processus de
transfert de savoir, de savoir-faire et de savoir-être afin d’améliorer les compétences des
personnes en situation d’apprentissage. Dans une approche fondamentalement
méthodologique, la formation est un processus d’apprentissage organisé à partir des objectifs
qui définissent et précisent les compétences à acquérir par les personnes s’inscrivant dans un
cycle d’acquisition de capital humain. Les compétences acquises, au cours de la formation,
pourront faire l’objet d’une évaluation. (p. 109)
Selon Batal et Charbonnier (2004, p. 103), elle « est parfois utilisée comme outil d’adaptation
à l’organisation ou, au contraire, comme outil de changement de cette même organisation ».
Dans une perspective managériale, la formation est considérée comme un instrument à la
disposition du gestionnaire lui permettant de développer les ressources humaines au sein de
l’organisation. Elle permet l’amélioration quantitative et qualitative du travail, réduit les coûts
de production et contribue à augmenter le moral et la motivation des employés. Elle est un
outil stratégique qui vise à améliorer l’efficacité et la rentabilité en préparant l’organisation à
s’adapter au changement.
Selon la FSEA, la formation des adultes est l’ensemble des activités et des processus qui ont
pour résultat spécifique la production de nouvelles capacités ou de nouvelles dispositions chez
un public qui, à l’issue du continuum de la scolarité, a connu ou connait une expérience
d’exercice ou de recherche d’une activité professionnelle ou sociale.
un élément d'une politique d'ensemble dans une entreprise visant à assurer de manière
durable sa rentabilité, la satisfaction de ses clients, l'implication de son personnel, et une
relation positive avec son environnement. Elle formule une volonté exprimée par la direction
générale, engage toute l'entreprise et porte sur les axes essentiels qui vont orienter les
Selon lui, la politique de formation poursuit trois finalités : consolider l’existant, accompagner
et faciliter les changements et préparer l’avenir.
Selon Doré (2010, p. 113), en s’appuyant sur l’analyse collective et individuelle des besoins
de formation, la politique de formation est une « opération qui consiste à concevoir, planifier
et évaluer des activités d’apprentissage en vue d’optimiser les ressources humaines par
l’acquisition et la mise en œuvre des compétences requises pour la réalisation des objectifs
partagés au sein d’une organisation ».
Selon l’OCDE, le renforcement des capacités a trait aux processus par lesquels les individus,
les organisations et la collectivité dans son ensemble libèrent, créent, renforcent, adaptent et
préservent les capacités au fil du temps.
Selon la FAO, le renforcement des capacités est traditionnellement associé au transfert des
connaissances et à la formation des individus, mais il s'agit d'un processus de changement
complexe, non linéaire et de longue haleine, dans lequel aucun facteur isolé (par exemple,
l'information, l'éducation et la formation, l'assistance technique, le conseil en matière de
politiques, etc.) ne peut expliquer en lui-même le renforcement des capacités. Il contribue à
répondre aux besoins spécifiques en couvrant les trois dimensions interdépendantes des
individus, des organisations et de l'environnement porteur.
Les questions du renforcement des capacités dans les entreprises ont été abordées par
plusieurs auteurs, analystes et chercheurs. Nous allons présenter leurs travaux en relation avec
la question qui se pose à nous.
Les effets de la formation en entreprise ont été analysés d’une manière extensive dans la
littérature sur le capital humain probablement à cause de son modèle qui prédit une relation
directe entre productivité et formation (Barron et al., 1989). Il apparait aussi que le débat au
sein de la littérature économique du travail concerne principalement le fait que les entreprises
peuvent profiter ou non des retours sur leurs investissements en formation. À ce titre, les
recherches qui ont estimé l’impact de la formation sur la productivité à partir de données au
niveau de l’entreprise (Ballot et al., 2006; Barrett et O’Connell, 2001; Colombo et Stanca,
2008; Zwick, 2006) ne sont pas unanimes quant à l’ampleur et au sens de l’effet possible de la
formation sur la productivité. Aussi, la majorité des études recensées mesure la productivité
par la valeur de la production ou la valeur ajoutée par travailleur à partir d’une fonction de
production de type Cobb-Douglas.
Bouteiller et Cossette (2007) ont montré que le transfert de connaissances n’est pas
automatique et que certaines conditions organisationnelles et humaines peuvent influencer
l’effet de la formation sur les objectifs à atteindre.
Bernier (2015) analyse les effets possibles des dépenses de formation formelle sur la
productivité des entreprises canadiennes.
La recherche s’appuie sur les données de l’Enquête sur les Milieux de Travail et les Employés
(EMTE) de Statistique Canada de 1999 à 2005, auprès d’un échantillon de 1621
emplacements. L’auteur modélise la relation entre la formation et la productivité à l’aide
d’une fonction de production Cobb-Douglas, en intégrant les investissements en capital
physique et une variable technologique. Cela a permis de montrer que les dépenses de
formation contribuent à accroitre la performance des établissements, via la productivité, de
façon progressive dans le temps. Les dépenses effectuées au cours d’une année donnée
influent significativement sur la productivité jusqu’à trois années plus tard, là où elles
atteignent leur maximum d’effet, pour se stabiliser par la suite. Les résultats suggèrent que les
investissements en formation au sein des entreprises soient considérés davantage comme un
Il ressort des résultats de la recherche obtenue que l’évaluation des retours des
investissements de la formation dans les entreprises doit tenir compte des effets sur le court et
le moyen terme pour avoir un portrait global des rendements. Il ressort aussi des résultats que
la hausse de la productivité qui résulte des dépenses en formation, en tenant compte
notamment des investissements en capital physique, procurerait une incitation à de nouveaux
investissements en formation, ce qui permettrait d’expliquer, en partie et sous différentes
contraintes, pourquoi certaines entreprises, comparativement à d’autres, ont plus de succès.
Ces résultats permettent de soulever un paradoxe : celui de la rentabilité observée des
dépenses de formation d’un côté, mais de l’autre, l’hésitation du monde des affaires à investir
en cette matière pour leurs propres employés.
Selon les auteurs, la formation professionnelle continue constitue un facteur important dans le
développement des compétences. C’est ce qui explique l’importance et l’utilité de la politique
de formation élaborée au sein de l’entreprise SONATRACH, ce qui lui permet d’assurer la
qualification et l’adaptation de son capital humain aux changements technologiques et
organisationnels. Il faut donc retenir alors que la formation professionnelle est considérée
comme facteur primordial du développement des compétences.
Les travaux (Carriou et Jeger, 1997; Ballot et al, 1998, 2001; Haloues, 1997; Dearden
et al, 2006 et Biggs, 1995) ont montré que les effets de la formation continue sont en
corrélation immédiate avec la performance en entreprises. L’investissement dans la formation
continue des salariés apporte à l’entreprise une émergence économique considérable.
Ces résultats sont confirmés d’une part par Ouattara (2009) qui est arrivé à la conclusion selon
laquelle les investissements dans la formation des employés ont un impact positif sur la
performance des entreprises, mais qui trouve que cet effet d’accroissement de productivité se
réalise plus fortement avec au moins une année de retard. Cette recherche montre que la
formation continue réalisée sur une année agit positivement sur la performance des entreprises
au cours de l’année considérée, mais mieux sur le moyen terme c’est-à-dire sur la
performance d’au moins l’année suivante. Cette étude a eu des estimateurs robustes qui
confirment l’hypothèse selon laquelle les investissements dans la formation continue
contribuent positivement et significativement à l’accroissement de la valeur ajoutée, qui
mesure la performance des entreprises, aussi bien dans le court terme que dans le moyen
terme. Une des limites de cette recherche est l’absence d’informations plus larges sur les
caractéristiques des entreprises telles que le niveau de capital physique par année et les
investissements dans la recherche et développement ainsi que la masse salariale.
Pour Verdier (2008, p. 195), « Depuis une dizaine d’années, la formation tout au long
de la vie s’est progressivement imposée dans l’espace européen comme un référent
incontournable du discours politique et des réformes sur l’éducation, la formation et les
qualifications. ».
La formation parait plus utilisée dans les PME les plus performantes, qui sont aussi celles qui
ont une réelle politique de formation. Les PME qui s’engagent fortement en formation
apparaissent également comme celles qui fonctionnent le mieux. Celles qui ne poursuivent
qu’une politique ponctuelle et volontiers déléguée paraissent davantage en difficulté.
L’analyse de Paradas (1998) permet de croire à l’existence d’une liaison positive entre
une politique de formation engagée et une meilleure performance. Cependant, les PME qui ne
Suivant ces différents résultats, il parait possible d’affirmer qu’il existe effectivement
différentes politiques de formation et que des relations positives entre formation et
performance existent. Il faut retenir que des politiques de formation ponctuelles, où la
formation reste le plus souvent déléguée et finalement peu intégrée aux problèmes concrets de
l’entreprise, sont également liées à des performances négatives.
Une recherche sur les différentes formes d'institutionnalisation de la formation dans les
entreprises québécoises (Doray, 1990) a permis de dégager deux situations caractérisées par
l'absence d'articulation entre la formation et le travail. Dans la première, la formation ne fait
pas l'objet d'une réelle institutionnalisation, bien que dans plusieurs entreprises les
responsables des ressources humaines tentent d'en faire reconnaitre l'importance. Il n'y existe
pas de service de formation ni de responsable ; la formation sur le tas est la seule activité
récurrente. Des activités plus formelles sont quelquefois planifiées comme ajustement à des
changements.
Dans d'autres entreprises, le plan de formation regroupe les demandes ponctuelles exprimées
par les différents départements, le responsable de la formation devant assurer la logistique et
l'organisation des activités. On ne peut parler d'une intégration forte de la formation à la
stratégie de l'entreprise, bien qu'une forme d'institutionnalisation soit présente puisqu'il existe
un poste de responsable de la formation à temps partiel. Filion et Bernier (1989) font le
portrait type des pratiques de formation dans les entreprises de service : formation courte faite
d'activités ponctuelles répondant à des besoins précis, généralement liés à l'évolution des
procédés et des systèmes.
À travers la recherche (Doray et Dubar, 1991), on retient que comme dans les processus
d'innovation dans la grande entreprise, la formation dans les PME joue un rôle de
structuration de nouvelles formes d'organisation et d'accompagnement des nouvelles formes
de mobilité. Elle provoque ou révèle des différenciations internes aux catégories à qui elle
s'adresse. Elle s'accompagne de phénomènes d'exclusion, mais aussi de réintégration partielle.
Elle constitue un élément essentiel de la dynamique de marchés du travail de plus en plus
segmentés. Ainsi, entre les formes diverses d'intégration des salariés à la grande entreprise
compétitive, où l'on essaie de lier transformation du travail, évolution des emplois et
formation, et les formes multiples d'exclusion touchant à la fois des salariés qui ne peuvent
Réalisé par Alfred Benjamin DANSOU 32
Politique de formation au service du renforcement des capacités au sein des PME de
la ville de Cotonou : contraintes et perspectives 2019
s'insérer dans les innovations et des jeunes qui ne parviennent pas à utiliser les réseaux liés
aux activités d'insertion, il existe d'autres formes d'insertion professionnelle qui sont associées
à des activités économiques, à des formes d'entreprise et à des milieux locaux.
Les entreprises, dans leur grande majorité, n’ont ni accès aux informations liées au secteur de
la formation ni au courant des politiques mises en œuvre dans le champ de la formation
professionnelle par les pouvoirs publics. Avec la compétition et la montée de l’économie de
l’immatériel, la maîtrise des savoirs apparait comme un facteur déterminant de la
compétitivité d’autant plus que « le sort des entreprises, des travailleurs et des économies est
maintenant largement fonction du développement, de l’acquisition et de l’utilisation des
connaissances » Gera S., Lee-Sing C., Newton K. (2001, p. 7).
On retient des analyses de la recherche que les entreprises devraient investir dans la formation
de leurs personnels et profiter de l’ouverture des marchés aux entreprises étrangères pour
augmenter la compétence de la main-d’œuvre si elles veulent mieux se positionner sur le
marché, trouver des solutions pour résister aux pressions concurrentielles et aux facteurs de
l’environnement. Dans les petites entreprises, la formation continue des salariés est perçue
comme une pénalité financière et une contrainte qui nuit au bon fonctionnement de
l’entreprise quand un salarié part en formation. La diversification et l’intensification des
activités dans l’industrie du loisir réclament, pour certains postes, une main-d’œuvre
hautement qualifiée. Les entreprises qui veulent conserver leurs parts de marché doivent être
réactives et avoir une politique de formation ambitieuse.
La formation en cours d’emploi est donc ainsi un mécanisme qui peut améliorer la
productivité du salarié et rendre l’entreprise plus compétitive.
La recherche (Josso, 1983) explore 3 axes de la demande de formation à savoir : les acteurs
individuels et collectifs de la demande de formation, les types de demandes et le jeu de cache-
cache entre les demandes.
Dans un premier temps, la recherche relève les différents acteurs directement impliqués dans
la formation continue notamment les professionnels du terrain avec les sous-groupes qui
résultent de la hiérarchie des fonctions et des spécialisations, les employeurs, les associations
professionnelles et les syndicats et les formateurs et responsables de formation dans les écoles
professionnelles et dans les lieux de travail. Chaque acteur centre ses objectifs de formation
en fonction d’objectifs personnels bien précis.
Dans un second temps, elle a développé les demandes sous la forme de fonctions attribuées à
la formation continue pour répondre aux problèmes des pratiques professionnelles, ce qui a
permis de dégager 6 fonctions : fonction psychologique, fonction psychosociologique,
fonction sociologique, fonction économique, fonction politique et fonction culturelle.
En finale, elle avance un processus de négociation socio-éducative qui articulerait trois axes
de travail : un axe de réflexion des acteurs individuels sur la trajectoire qui les amène à telle
formation ; un axe de réflexion des acteurs collectifs de la profession sur elle-même et ses
rapports à la formation ; et enfin, plus inédit selon elle, un axe de réflexion entre les acteurs
collectifs d’un même champ professionnel.
Restituant les demandes sous la forme de fonctions attribuées à la formation continue pour
répondre aux problèmes des pratiques professionnelles, la recherche a dégagé 6 fonctions :
Fonction économique : la formation continue est presque toujours investie d'un espoir
d'accroitre la valeur-travail et sa rémunération. Cette fonction de la formation continue
renvoie aux principes de base de la péréquation des biens et des revenus au sein d'une activité
collective comme dans l'ensemble de la communauté nationale.
Fonction politique : cette fonction regroupe les demandes relatives aux moyens à mettre en
œuvre pour la réalisation de projets. Comment introduire le changement ? Comment gérer le
changement pour les acteurs individuels et collectifs ?
Les motivations renvoient aux arguments qui s'appuient sur des idées socialement admises et
reconnues soit par convention collective, soit par communauté d'idées entre personnes d'un
même milieu professionnel. Les besoins renvoient aux arguments qui se réfèrent à des
normes professionnelles ou à des équilibres personnels qu'on invoque lorsqu'il y a un
minimum de confiance, car ils font état de problèmes qui pourraient être interprétés comme
des lacunes professionnelles. Les désirs sont les pans du discours qui émergent lors
d'entretiens, au moment où, en contrepoint de ce qui est vécu quotidien, l'interlocuteur prend
le risque de rêver tout haut.
Pour Bedin et Fournet (2004), l’objectif principal étant d’analyser selon une approche
comparative les pratiques de formation continue dans le secteur de la netéconomie, secteur
dans lequel les cadres, pourtant hautement qualifiés, voient paradoxalement leur situation
professionnelle se fragiliser sous des formes multiples.
Le premier constat porte sur la fonction pédagogique de la formation. Bien qu’en perte de
vitesse dans les pratiques, la Formation Professionnelle Continue est encore représentée
comme un recours, sinon une chance, pour faire face à une fragilisation professionnelle de
type économique. La Formation Professionnelle Continue (F.P.C.), dans son acception
habituelle (stage, journée de formation, formation interne ou externe…) favoriserait
notamment l’adaptation professionnelle des salariés en optimisant la gestion de leurs
compétences, le développement de leur employabilité et leur mobilité, sous réserve qu’ils
soient maîtres de leur parcours de formation.
Pour Vero et Sigot (2017), depuis près de quinze ans, les réformes de la formation continue
visent de plus en plus à faire du salarié le principal acteur de sa formation et de son évolution
professionnelle. Une nouvelle sémantique du travail s’installe, associant la liberté à la
responsabilité. Cette contribution explore les conditions de ce couplage entre liberté et
responsabilité en matière de formation continue.
De récents travaux montrent qu’une approche des apprentissages à travers les dynamiques de
travail des salariés constitue un levier à actionner afin que tous, y compris et peut-être surtout
les moins qualifiés, puissent trouver les moyens d’évoluer professionnellement (Fournier et
al., 2017). Mais seule l’enquête empirique, en confrontant cette nouvelle approche à sa mise
en œuvre dans les entreprises, permettra d’en apprécier l’impact et les effets sur la
capacité/incapacité des salariés à infléchir leur parcours. Au travers des quatre dimensions des
capacités – les objectifs de la formation, la liberté opportunités, la liberté-processus et les
réalisations de valeur, l’approche par les capacités ouvre la voie à des approfondissements
Pour Ntetu (1992), toute organisation, engagée dans un processus de croissance, comporte une
double mission : assurer sa production et garantir le développement de ses employés. Deux
missions difficiles à concilier, car les intérêts qui s'accolent à l'une sont souvent en conflit
avec ceux qui se rapportent à l'autre. Cependant, si des conflits sont inévitables, des
rapprochements aussi sont possibles à réaliser entre ces deux missions de l'organisation. La
production peut, en effet, aider au développement des employés, comme le développement
des employés peut contribuer à l'accroissement de la production.
La stratégie de type intégration apparait comme une stratégie qui repose sur une philosophie
qui fait de la productivité le but prioritaire de la formation donnée aux travailleurs, en
privilégiant les besoins de l'organisation. Elle guide la mise en place des programmes de
formation assurés sur le lieu de travail ; elle utilise des techniques propres à ce type de
formation (rotation des postes, conseil junior d'administration, coaching, apprentissage, etc.)
pour transmettre un contenu à caractère spécifique, visant à atteindre des objectifs
essentiellement économiques. Cette stratégie est l'apanage des organisations de grande taille,
particulièrement celles du secteur privé. Elle est aussi privilégiée dans la formation des
employés non cadres, ou de toute autre catégorie, lorsque le nombre de clients à former est
élevé. Généralement, dans un contexte où prédomine ce type de stratégie, c'est l'employeur
qui initie la formation et l'employé est invité à y participer, de façon plus ou moins
contraignante.
Quant à la stratégie de type aspiration, elle repose sur une philosophie de formation à
tendance humaniste, mettant l'accent sur l'épanouissement du travailleur et privilégiant ses
Dix ans plus tard, Léquillette et Mourand (1978) partageaient la vision de Vatier et
soutenaient qu'il ne s'offrait que deux options pour une politique de formation des employés:
celle qui considérait que l'amélioration du travail reposait sur la prise en compte de la donnée
humaine et qui visait, en priorité, la satisfaction des travailleurs, et celle qui considérait que
l'amélioration des conditions de travail consistait à mettre en œuvre de nouvelles recettes et
qui privilégiait l'efficacité économique. Pour finir, Boit (1987) distingue la formation pure,
qui vise à développer le potentiel du travailleur, de la formation qui s'intéresse plus aux
résultats, dont les programmes sont conçus pour la mise en œuvre de la stratégie de
l'entreprise et pour l'atteinte de ses objectifs.
« L’accès à la formation, s’il dépend des objectifs des entreprises, s’apparente à une
entreprise de conviction des salariés auprès de leur hiérarchie. Ils doivent défendre un
projet de formation qui répond aux attentes des directions, démontrer une bonne
connaissance des moyens à disposition, ainsi qu’une capacité à valoriser leurs
compétences, tout en anticipant les possibilités de changements de position. Tout
Selon les entreprises, le plan de formation doit rester l’instrument qui détermine l’ensemble
de la politique de formation en fonction des impératifs de productivité et de compétitivité. En
conséquence, les demandes individuelles formulées par les salariés doivent être orientées et
canalisées en fonction de cette référence. Les bénéficiaires ne peuvent réellement s’impliquer
dans la formation parce que leurs choix sont limités à des marges d’autonomie précontraintes.
Cette manière d’envisager la formation montre que la frontière entre plan de formation et
espace individuel de décision ne doit pas être étanche, mais bel et bien poreuse. On voit ici, à
travers la recherche de Quenson (2011), toute l’ambiguïté qui existe entre un droit, qui est
supposé individuel, et un besoin exprimé par les entreprises en des termes collectifs. Celle-ci
diminue considérablement toute démarche de « co-initiative » et de « co-construction »
parce que les employeurs et leurs agents continuent d’attendre de la formation un retour sur
investissement.
Rendre abordable la performance des entreprises suppose une réflexion qui analyse les tenants
et aboutissants d'une telle initiative. Cela suppose une analyse des déterminants ainsi que des
impacts d'une telle mesure sur la condition humaine. Ainsi, cette recherche prend appui sur la
théorie du capital humain, développé pour la première fois en 1961, par l'économiste
américain Theodore Schultz, approfondi puis vulgarisé à partir de 1965, par Gary Stanley
Becker, qui obtient en 1992 le prix Nobel d'économie pour son développement de cette
théorie et sur la théorie de l’analyse stratégique de Crozier et Friedberg développé en 1977.
La théorie du capital humain est construite par analogie à la théorie du capital physique.
L'éducation et la formation sont considérées comme des investissements que l'individu
effectue rationnellement afin de constituer un capital productif inséparable de sa personne.
Pour Becker (1994), toute formation est coûteuse. Les coûts relatifs à l'acquisition de
connaissances ne sont que des coûts directs (frais de scolarité et d'entretien). Sitôt que la
scolarité n'est plus obligatoire, l'individu a comme alternative, à l'étude ou la formation
professionnelle, le travail. Les coûts relatifs sont alors de deux sortes : d'une part, un coût
d'opportunité équivalent au salaire auquel l'individu pourrait prétendre s'il travaillait à temps
complet (ce salaire dépend de ses compétences à la période considérée et peut être amputé du
salaire qu'il perçoit effectivement si l'individu partage son temps entre l'étude ou la formation
et un emploi rémunéré) ; d'autre part, un coût direct relatif aux frais engagés pour cet
investissement. En retour, les connaissances acquises procurent à l'individu une source
durable de revenus lorsqu'elles sont utilisées dans le cadre de ses activités professionnelles.
L'acquisition de capital humain contribue, en effet, à accroitre les compétences de l'individu et
ainsi sa productivité marginale. La théorie du capital humain fonctionne par analogie à celle
du capital financier ou physique. On considère que le capital humain est formé de trois
éléments : les compétences, les expériences et les savoirs qui, ensemble, déterminent une
certaine aptitude de l'individu à travailler. De même que le capital physique, le capital humain
peut s'acquérir (par l'éducation), se préserver et se développer (par un entretien à travers des
formations continues et/ou l'attention portée à la santé de l'individu). De même, il doit pouvoir
produire un bénéfice (les revenus perçus lors de la mise à disposition des compétences). On
peut distinguer le capital humain spécifique, qui comprend les compétences non transférables,
et le capital humain générique avec ses compétences transférables. Selon la mise en valeur de
l'un ou de l'autre par l'investissement, l'individu est pris en compte différemment dans
l'économie de gestion.
Selon l'OCDE, en matière économique, le capital humain a une incidence positive à deux
niveaux.
Investissements en éducation :
La nature de cette étude nous amène à nous appuyer sur la théorie de l’analyse des
organisations telle qu’elle est présentée par Crozier et Friedberg (1977) dans L’acteur et le
système : les contraintes de l’action collective. Ce modèle d’analyse des organisations obéit
à trois niveaux d’explication à savoir, l’analyse systémique, l’analyse stratégique et le rapport
à l’environnement. Les deux premiers niveaux sont liés : sans l’analyse systémique, l’analyse
stratégique devient une interprétation phénoménologique et sans l’analyse stratégique,
l’analyse systémique reste finalisée et déterministe. L’environnement fournit les ressources
mobilisables, les relais pertinents ou spécifiques associés au système. Cette théorie postule
que
Toute organisation a des objectifs propres et est structurée par un système formel doublé d’un
système informel, mais est influencée par l’environnement, et regroupant des individus divers
mêlant en permanence leurs objectifs et stratégies propres à ceux de l’organisation. (Crozier
et Friedberg, 1977, p.11)
L’analyse systémique vise à mettre en évidence les structures de l’organisation à partir des
textes (lois, décrets, arrêtés, notes) officiels en vigueur. Dans ce travail, il s’agira de voir les
organes qui sont responsables de la pratique de la formation continue, de l’élaboration et de la
mise en œuvre de la politique de formation au sein des entreprises.
Elle analyse aussi le fonctionnement dudit système, met en évidence son organigramme et
précise les points de dysfonctionnements et de conflits.
Pour Gouda (1986), le raisonnement stratégique vise à repérer les adaptations choisies par les
acteurs pour atteindre leurs objectifs. Il y a très souvent une divergence entre les objectifs de
l’organisation (action collective) et les objectifs personnels poursuivis par les acteurs
(objectifs individuels) qui ne sont pas toujours déclarés pour des questions de convenances
personnelles. Pour jouer, chaque acteur doit accepter les règles éditées par l’organisation,
La figure ci-dessous présente un bref résumé des facteurs pris en compte lors de cette
recherche compte tenu du modèle d’analyse.
Figure 2 : Modélisation schématique du modèle d’analyse
ANALYSE SYSTEMIQUE
Règlementation- Rapport- Textes- Lois-
Décrets- Arrêtés portant sur la politique NIVEAU MICRO-ECONOMIQUE
de formation en entreprise en particulier
dans le secteur privé en République du Effets de l’existence de la politique de
Bénin. formation sur les divers acteurs directs
intervenant dans le cadre de la
ANALYSE STRATEGIQUE recherche
Actions des divers acteurs intervenants
dans la sphère de l’objet d’étude.
Perceptions – Représentations –
Jugements sur la politique de formation NIVEAU MACRO-ECONOMIQUE
en entreprise.
Impact des investissements en matière
RAPPORT A de formations continues sur la
L’ENVIRONNEMENT croissance économique et sociale de
Cadre dans lequel s’effectue la l’entreprise.
recherche.
Dans ce nouvel ordre de l’environnement des affaires, il importe que les ressources humaines
s’adaptent aux réalités nouvelles. Identifiées comme fondements de la performance de toutes
les entreprises, le développement repose donc essentiellement sur leurs capacités de
production.
La banque mondiale a rendu public le nouvel indice de capital humain dans le monde à
travers un communiqué qui stipule clairement que « 56% des enfants nés aujourd’hui dans le
monde seront privés de plus de la moitié de leurs revenus potentiels à l’âge adulte parce que
les États ne font pas les investissements nécessaires pour produire une population éduquée,
résiliente et bien portante, prête pour le monde du travail de demain2 ». Cette révélation fait
2
www.worldbank.org/en/news/press-release/2018/10/10/if-countries-act-now-children-born-today-could-be-
healthier-wealthier-more-productive
le capital humain est souvent le seul capital des personnes les plus pauvres, c’est un
des facteurs essentiels d’une croissance économique durable et inclusive. Pourtant, les
investissements dans la santé et l’éducation n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent.
Cet indice établit un lien direct entre l’amélioration de la santé et l’éducation des
populations, la productivité et la croissance économique. (p. 5)
Il est donc important que des mesures d’urgence soient prises dans le cadre de
l’investissement dans le capital humain, car toute entreprise doit s’adapter aux changements
imposés par l’environnement liés au développement technologique, à la modernisation, mais
surtout aux exigences du marché concurrentiel qui nécessite l’amélioration des compétences
des travailleurs.
Retenons donc que le développement des compétences individuelles assure dans l’entreprise
une plus grande mobilisation de ses membres, une intégration et une assimilation de ses
… sur la base des indicateurs, on relève que l’Afrique progresse pas à pas dans le
renforcement des capacités, en dépit des nombreux défis auxquels elle est confrontée.
Les indicateurs montrent également que les pays africains ont encore beaucoup à faire
pour améliorer les résultats en renforcement des capacités, étant donné que
l’évaluation des besoins en capacités n’est pas une priorité pour la plupart d’entre
eux. (P. 4)
Il faut donc admettre que si l’investissement dans le capital humain par la formation continue
des ressources humaines est devenu une réalité dans les entreprises du Bénin depuis une
trentaine d’années, son impact sur le développement de ces dernières entreprises n’est pas
aussi absolu. C’est ce que traduit l’indice de capacité du Bénin passé de 52,9 en 2015 à 52,6
en 2016 soit une baisse de 0,3 et également la situation de sous-emploi frappant estimé à 72%
et de chômage faible estimé à 2,4%, ce qui impacte sur l'incidence de la pauvreté monétaire
passé de 33,3% en 2007 à 35,2% en 2009, puis de 36,2% en 2011 à 40,1% en 2015 selon le
profil pays du Bénin (CEA, 2018).
L’Indice de Développement Humain (IDH) du Bénin pour 2015 est de 0,485, ce qui situe le
pays dans la catégorie « développement humain faible » et le place en 167e position sur 188
pays et territoires. Entre 1990 et 2015, l’IDH du Bénin a progressé de 0,345 à 0,485, soit
une hausse de 40,6. Entre 1990 et 2015, l’espérance de vie à la naissance au Bénin a
augmenté de 6,3 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 1,9 années et la
durée attendue de scolarisation a augmenté de 5,4 années. Le Revenu National Brut (RNB) du
Bénin par habitant a augmenté d’environ 44,0 % entre 1990 et 2015.
De tout ce qui précède, cette recherche se pose la question principale de savoir en quoi les
politiques de formation peuvent-elles articuler les exigences et aspirations des projets
d’entreprises ? À cette question de recherche principale s’ajoute une question de recherche
secondaire à savoir : la performance des entreprises est-elle conditionnée à l’existence d’une
politique de formation ?
Par ailleurs, il nous semble qu’au Bénin, il n’existe quasiment pas de recherche rigoureuse sur
la question. Ainsi, il nous a paru légitime et indispensable d’analyser les pratiques liées au
renforcement des capacités au sein des petites et moyennes entreprises afin de donner un tant
soit peu une orientation aux politiques nationales. Mais cette question est d’une grande
envergure et peut être analysée sous plusieurs angles. Nous n’avons pas l’ambition ni
l’intention de tout cerner.
2.5. HYPOTHÈSES
Conformément aux objectifs que nous poursuivons, nous formulons les hypothèses suivantes :
- la phase de collecte et d'analyse des données : au cours de cette phase, les questionnaires
et guides d'entretien ont été administrés. À la fin de la collecte, les données ont été traitées
et analysées et le rapport rédigé.
L'objectif poursuivi par cette recherche est d’analyser les pratiques liées au renforcement des
capacités au sein des petites et moyennes entreprises de la ville de Cotonou. À cet effet, les
perceptions, représentations et comportements permettront de mieux appréhender le sujet de
recherche. La présente recherche est de nature qualitative et quantitative.
3.2. Pré-enquête
La réalisation d’une pré-enquête a permis de faire une première évaluation des outils, moyens
et ressources dont il fallait disposer pour réaliser effectivement le travail. On a pu mesurer les
risques de ne pas pouvoir couvrir tous les frais inhérents à cette recherche compte tenu de la
panoplie d’entreprises qui se trouve dans la ville de Cotonou. Il s’est donc agi de développer
de nouvelles stratégies. La méthodologie a donc été réévaluée et de nouvelles techniques et
solutions de rechange ont été développées quand les circonstances l’ont exigé.
3.3. Pré-test
C'est l'ensemble des sujets concernés par notre recherche. Au regard de la spécificité des
informations à recueillir, nous avons catégorisé notre population d'enquête en trois groupes
selon la nature des informations recherchées. Il s'agit :
3.5. Échantillonnage
Par définition, un échantillon est une population miniature comportant toutes les
caractéristiques de la population d’étude pour être représentatif (Grawitz, 2001).
L’échantillonnage c'est l'ensemble des opérations permettant de sélectionner un sous-
ensemble d'une population en vue de constituer un échantillon. À ce niveau, nous allons faire
part des méthodes et techniques d'échantillonnage utilisées ainsi que de la taille de
l'échantillon choisi.
Dans l’optique de mener à bien nos recherches, il a été opéré un échantillonnage au niveau
des petites et moyennes entreprises de la ville. En effet, il est difficile, voire impossible,
d’enquêter toutes les PME de la ville de Cotonou. Il a donc été question, pour des raisons de
temps, moyens financiers et logique statistique, d’opérer un échantillonnage au niveau des
groupes cibles concernés par la présente recherche.
Selon Quivy et Campenhoudt (1985, p.73), le choix aléatoire simple « consiste à prélever au
hasard suivant un procédé quelconque, une population donnée ». Cette technique nous
permet d’affirmer que dans l’impossibilité de mener les enquêtes auprès de toutes les petites
Selon Grawitz (1996, p.487), le choix raisonné « vise à faire une sélection préalable au sein
d’un groupe qui est bien connu ». Cette méthode nous a servi dans le choix des structures
étatiques qui interviennent dans la politique de formation et dans la gestion de l’emploi dans
le secteur privé, mais aussi dans le secteur public.
La boule de neige quant à elle, comme défini par Champely (2004, p. 28), « consiste d’abord
à dénicher un certain nombre d’individus correspondant à la population d’étude. Il leur est
demandé de répondre au sondage et ensuite de citer, parmi leurs connaissances, d’autres
personnes appartenant également à la population d’étude afin de pouvoir les interroger à
leur tour ». Cette technique nous a servi dans le choix des cabinets et centres de formation de
la ville de Cotonou qui interviennent dans la formation et l’assistance du personnel des
entreprises.
Petites et Moyennes
Probabiliste Aléatoire simple
Entreprises
Cabinets et centres de
Boule de neige
formation et d’assistance
Non probabiliste
Structures étatiques chargées
de la gestion de la formation et Choix raisonné
de l’emploi
Source : Enquête de terrain, 2019
L’échantillonnage nous a conduits à un total de 52 structures réparties comme présenté dans
la partie suivante ( 3.6. Taille de l’échantillon).
C'est le nombre d'éléments sélectionnés pour faire partie de l'échantillon. Dans cette étude,
nous avons divisé notre échantillon en quatre groupes.
Employés
PME 39 75%
Responsables
Cabinets / Centres de
7 13,46%
formation
Total 52 100%
Voilà ainsi détaillé notre échantillon. Notre enquête s’est déroulée au sein de 52 structures de
la ville de Cotonou, mais tous n’ont pas daigné nous accorder les entretiens tel que nous
devrions le faire.
Les outils de collecte des données sont des moyens qui permettent de chercher les
informations utiles sur le terrain. Ainsi, avons-nous utilisé trois outils qui sont : l'entretien, le
questionnaire et la recherche documentaire.
La présente recherche a fait l’objet d’une recherche de données sur les politiques de formation
au sein des entreprises. La recherche documentaire a consisté à recenser et à explorer les
ouvrages généraux et spécifiques et les divers travaux réalisés sur les différents aspects du
thème. Il a été question d’une analyse documentaire qui s’est soldée par la collecte et le
Type de données
Moteurs de www.google.fr
Qualitatives, générales et état de la question
recherche www.isidore.science
www.cairn.info Articles et revues scientifiques
citeseerx.ist.psu.edu Articles et revues scientifiques
tel.archives-ouvertes.fr Thèses
www.theses.fr Thèses
books.google.bj Ouvrages
3.7.2. Le questionnaire
Le questionnaire écrit peut-être défini comme une collection d'indicateurs destinée à relever
les dimensions de l'objet d'étude au moyen d'une investigation empirique. Cette technique est
l'instrument qui a été choisi comme méthode de cueillette des données de nature quantitative
du phénomène.
Il permet d'interroger des individus de façon directive et de faire un prélèvement quantitatif en
vue de trouver des relations mathématiques et de faire des comparaisons chiffrées. Nous
avons eu recours au questionnaire pour recueillir des informations spécifiques auprès des
employés des PME. Il a été bâti d'après la référence aux objectifs de recherche et aux
différents postulats. Il y est question de "thèmes" correspondant aux profils des employés
avant et pendant leurs années de travail. Le questionnaire, comportant 22 questions,
s’adressait exclusivement aux employés des PME. Ce questionnaire anonyme (choix
judicieux pris après l’étape de la pré enquête) débute par une fiche d’identification du
répondant. Les questions sont formulées à partir des principaux thèmes suivants :
3.7.3. L’entretien
C'est une technique standardisée qui permet d'obtenir un ensemble très uniforme de données,
il complète et renforce l’enquête par questionnaire. Dans une perspective de triangulation
méthodologique, la technique d’entretien a permis de collecter des données qualitatives en
interrogeant et en dialoguant avec des personnes-ressources travaillant dans le secteur lié au
sujet de recherche.
L’enquête s’est déroulée de manière assurée, malgré quelques difficultés de terrain dues
principalement au refus de certains employés et responsables de structures de répondre d’une
part au questionnaire et d’autre part de nous accorder un entretien et qui ont tout fait pour ne
pas laisser apparaitre les défauts d’organisation de leurs entreprises.
Une fois que les questionnaires remplis par les enquêtés et retournés en bonne et due forme, il
a été question de les stocker au fur et à mesure. Nous avons donc reçu 96 questionnaires sur
un total de 133 distribués, soit un taux de retour de l’ordre de 72,2%. La vérification des
questionnaires a été faite afin de s’assurer de la conformité de leur remplissage. Cette
opération a permis de valider 87 questionnaires, soit 65,41% des questionnaires ayant été
soumis aux enquêtés.
D’une part, quant aux entretiens des responsables des PME, ayant atteint le seuil de saturation
à partir du onzième entretien, de nouvelles informations ne nous parvenaient plus au fil des
discussions qu’on avait avec les responsables des structures. Nous nous sommes donc arrêtés
à un total de 13 responsables.
D’autre part, sur les 13 structures (cabinets et centres de formation et structures étatiques
devant nous accorder des entretiens, seules 09 ont accepté mener l’entretien avec nous afin de
nous permettre de pouvoir disposer de données primaires devant favoriser les analyses.
Cabinets / Centres de
04 03,67%
formation
Après les recherches documentaires et les enquêtes de terrain, les données que nous avons
recueillies ont fait l’objet d’un traitement manuel à base essentiellement de WORD et EXCEL
version 2019. De façon concrète, il nous a fallu traiter et analyser les données issues des
investigations. Ce travail s’est effectué en 2 grandes catégories et selon un certain nombre
d’étapes.
Les principales difficultés rencontrées sont au niveau de certains employés qui ont eu une
résistance à notre égard du fait d’après eux, leur emploi serait menacé s’ils répondaient à
notre questionnaire avec franchise.
Il faut ajouter également les difficultés rencontrées pour obtenir les informations auprès de
l’ANPME bien qu’on ait pris le soin de les appeler au téléphone, leur envoyer des courriers
électroniques, leur envoyer une demande avec deux lettres de recommandation en pièces
jointes. Les employés de l’Agence n’ont pas facilité non plus la réalisation de la recherche.
Tous déclarent qu’ils n’ont pas de temps et qu’il faut leur laisser du temps.
Certaines personnalités occupant des fonctions importantes au niveau de l’administration
publique n’ont pas facilité le travail. Elles ont catégoriquement refusé de nous communiquer
les conclusions de certaines études financées avec l’argent des contribuables.
Outre les résistances de quelques fonctionnaires et le refus de certaines organisations de
partager avec nous les informations dont elles disposent et qui pouvaient être utiles dans le
cadre de la recherche, les contraintes financières ont retardé le déroulement de certaines
phases de la recherche.
Dans le chapitre suivant, il a été présenté les résultats, ils ont été analysés et des suggestions
ont été formulées.
Total 1 - 87 100%
Masculin 09 69,23%
Responsables PME
Féminin 04 30,77%
Total 2 - 13 100%
Masculin 04 100%
Cabinets et centres de
formation professionnelle
Féminin 00 00%
Total 3 - 04 100%
Masculin 02 40%
Structures étatiques
Féminin 03 60%
Total 4 - 05 100%
De ce graphique, il ressort que le plus fort taux en termes de niveau d’étude des répondants
est celui de la licence. En effet 39,08% de l’échantillon ont le niveau de la licence, 28,74%
pour le master, 18, 39% pour le baccalauréat, 12,64% pour le brevet d’études de premier cycle
et pour finir 1,15 pour le doctorat.
Cette partie décrit la pratique de la formation continue au sein des petites et moyennes
entreprises de la ville de Cotonou. Dans un premier temps elle dévoile l’existence ou non de
la politique de formation et dans un second temps fait un croisement entre l’existence de la
politique et la pratique de la formation continue.
De ce graphique, il ressort que 79,31% des enquêtés affirment qu’une politique de formation
n’existe pas dans l’entreprise dans laquelle ils travaillent. En effet dans la quasi-totalité des
PME de la ville de Cotonou il n’existe pas de politique de formation, c’est ce que pense un
des responsables de cabinet quand il affirme que « De façon globale les entreprises au Bénin
n’ont pas de politique de formation de façon ponctuelle … les structures collectent les
catalogues de formation des cabinets et centres de formation, ce qui veut dire que c’est les
formations proposées par ces cabinets qu’ils ressassent pour en faire leur plan de formation »
S. P. M. Enquêté
D’un autre côté, il faut reconnaitre que les chefs d’entreprises ne comprennent pas
l’importance de la formation professionnelle continue, c’est ce que traduit cette interrogation
d’un directeur général de PME : « Mais non, si je l’ai recruté c’est parce qu’il est compétent,
pourquoi devoir le former ? » M. K. Enquêté
Type de formation
Ici il a été présenté les différents types de formation les plus fréquents dans les petites et
moyennes entreprises de la ville de Cotonou.
Type de formation
Pourcentage Pourcentage
Effectifs Pourcentage
valide cumulé
Formation de
8 9,2 9,2 20,7
perfectionnement
Ce tableau présente la fréquence de chaque type de formation présente au sein des PME de la
ville de Cotonou. Nous remarquons que sur les 87 répondants, 48 qui correspondent à ceux
qui ont répondu n’avoir jamais fait de formation professionnelle pendant leur carrière n’ont
pas répondu. Certes on note toutefois que la formation spécialisée est plus dominante dans les
PME devant la formation d’intégration, la formation de perfectionnement et la formation
recyclage.
Ce graphique renseigne sur la situation de la prise en compte des désirs des employés dans
l’élaboration de la politique de formation au sein des petites et moyennes entreprises. On note
à travers ce graphique que les aspirations personnelles des employés ne sont pas souvent
prises en compte dans la politique. C’est donc pour cela que 14, 94% ont répondu que la
politique existant au sein de l’entreprise dans laquelle ils travaillent ne prend pas en compte
les aspirations des employés compte 5,75% qui ont répondu par la négation tandis que
79,31% n’ont pas pu répondre à la question compte tenu de la non-existence d’une politique
de formation.
Choix de participation
Le graphique ci-dessus présente l’origine du choix de participation des employés aux
formations.
Ce graphique dévoile la manière dont les employés des PME participent aux formations
professionnelles continues. Elle présente l’origine du choix de participation. On note d’après
ce graphique que 33,33% font une formation professionnelle continue par obligation de la
hiérarchie contre 11,49% par initiative personnelle. 55,17% qui correspond à ceux qui n’ont
jamais suivi de formation continue durant leur carrière n’ont pas répondu à la question.
Mécanisme de suivi
Pourcentage Pourcentage
Effectifs Pourcentage valide cumulé
Pourcentage Pourcentage
Effectifs Pourcentage valide cumulé
Cette partie présente les différentes contraintes identifiées dans la procédure de mise en place
d’un mécanisme de renforcement des capacités au sein des petites et moyennes entreprises de
la ville de Cotonou. Elle détaille dans un premier temps les raisons de la non-existence et dans
un second temps analyse les perceptions des différents acteurs du système par rapport au
phénomène.
De par ce graphique, il est à noter à travers la perception des employés travaillant au sein des
entreprises qu’avec un pourcentage de 45,98%, le manque de volonté des responsables de
l’entreprise est le premier facteur qui bloque la mise en place de la politique de formation au
sein de l’entreprise. Viennent alors successivement le manque de moyens financiers et le
manque de moyens humain avec des pourcentages respectifs de 24,14% et 09,20%. 20, 69%
qui équivaut au pourcentage de ceux qui ont affirmé qu’il existe de politique de formation au
sein de l’entreprise n’ont pas répondu la question.
Ces constats sont homologués par les propos d’un interviewé qui affirme qu’« il faut
reconnaitre, la principale difficulté c’est le manque de vision des leaders des entreprises en
matière de renforcement des capacités des ressources humaines. À cela faut-il ajouter la
trésorerie limitée ou étriquée des entreprises. L’autre difficulté c’est la capacité ou la
manière à élaborer et à mettre en place la politique de formation au sein de l’entreprise ». D.
H. Enquêté
En outre, lors des entretiens un directeur a affirmé « La formation est importante quand un
employé n’arrive pas à réaliser toutes les tâches qui lui sont confiées … aller faire une
formation continue devrait donc être pour ces derniers une initiative personnelle, car
l’entreprise ne peut endosser cette responsabilité » G.B. Enquêté
De ce graphique, il faut retenir qu’au sein des PME, bénéficier d’une formation
professionnelle continue est en lien étroit avec l’ancienneté de l’employé. C’est la raison qui
justifie le fait qu’au sein de l’échantillon en fonction du nombre de répondants, ceux qui ont le
plus bénéficié d’une formation durant leur carrière sont les plus anciens (entre 15 et 20 ans).
Viennent alors successivement les catégories de 10 à 15 ans, 5 à 10 ans et pour finir moins de
5 ans.
Cette partie rend compte de l’avis des enquêtés sur l’apport de la formation professionnelle
continue à l’entreprise.
En tenant compte de la stratégie des acteurs, chaque participant a ses attentes personnelles au
bout de la formation. Le graphique suivant présente l’avis des enquêtes sur cet état de choses.
Attentes de la formation
Pourcentage Pourcentage
Effectifs Pourcentage valide cumulé
Important de retenir de ce graphique que le facteur le plus en vogue pour les employés est
avant tout un avantage personnel, la meilleure adaptation au poste. Cette attente est suivie de
celle de faire une meilleure participation à l’entreprise, de celle de la possibilité de promotion,
de celle de l’enrichissement de culture personnelle et pour finir la meilleure gestion du flux
d’informations.
Ceci est conforme à ce que pense S. P. M. Enquêté qui dit que « il y a certains dans le privé
qui veulent faire des formations parce qu’ils aspirent à travailler dans le public. Parfois les
besoins individuels de formation ne sont pas en adéquation avec les besoins institutionnels de
l’entreprise ».
À travers ce graphique, il urge de reconnaitre qu’il existe un lien étroit entre la formation
professionnelle continue et la performance du personnel. C’est ce que traduit le pourcentage
élevé à 40,23% de la réponse ‘’oui‘’ à la question de l’analyse d’un rapport entre la formation
continue et les compétences au sein de l’entreprise.
Ce constat est approuvé par un de nos interviewés S. P. M. Enquêté qui affirme que « la
formation professionnelle continue permet d’accroitre les performances au sein de
l’entreprise. Elle permet également de renforcer davantage les capacités du personnel et
parallèlement contribue à accroitre le chiffre d’affaires ».
EMPLOYÉS ENTREPRISES
J’ai passé 13 ans dans une entreprise qui tenait Toutes les PME doivent adopter la FPC pour
rigueur à la formation continue. En 6 ans elle est jouir de ces bienfaits
passée au stade de grande entreprise tellement
tout marchait bien.
La FPC c’est la seule solution pour être très Selon moi, le développement de l’entreprise est
efficace et opérationnel à 100% basé sur sa capacité à bien gérer la formation
continue de son personnel
La FPC permet de s’ouvrir à d’autres horizons C’est très important la formation en entreprises,
de connaissances mais les responsables n’en savent rien
Avec les avancées technologiques actuelles, Les patrons pensent qu’investir dans la
personne ne peut résister s’il ne fait de formation, c’est faire un cadeau
La formation continue c’est carrément un Les patrons n’ont pas idée de l’importance de la
monde qu’il faut absolument découvrir quand FPC, c’est dommage
on travaille dans une entreprise
Les résultats issus des travaux de collecte de données montrent que dans les PME de la ville
de Cotonou il n’y a pas une bonne pratique de la formation continue en entreprise. Il parait
donc évident que toutes les entreprises dans leur fonctionnement font de la formation continue
un élément aléatoire et sans grande importance. Opérationnellement, cette absence de la
formation continue se matérialise par le manque de politique de formation au sein de
l’entreprise.
En effet la politique de formation est l’ensemble des orientations que le top management de
l’entreprise met en place pour planifier, organiser, former et même évaluer ses cadres. Par
extension, « c’est l’expression de la stratégie, de la vision, de l’approche de l’entreprise dans
la formation de son staff. Elle donne une orientation qui façonne la manière de conduire la
formation interne. Normalement, elle doit découler de la politique sociale de l’entreprise.
Cette dernière doit découler de la politique globale, du plan stratégique » dixit A. B.
Enquêté. Elle revêt donc une importance accrue dans la performance et la compétitivité de
l’entreprise à travers une bonne kyrielle d’effet sur les attentes du personnel d’une part et les
besoins de l’entreprise d’autre part. Aussi faut-il le rappeler qu’elle aide au maintien de
l’employabilité des salariés et l’adaptation permanente des compétences qui y sont
disponibles.
La politique de formation est l’ensemble des stratégies que met en place l’organisme qu’est
l’entreprise pour atteindre les objectifs de formation de son personnel. Elle est donc un outil
qui rend compte des orientations stratégiques de l’entreprise dans le but de renforcer les
capacités techniques, professionnelles et organisationnelles de ces ressources humaines. Elle
D’après Soyer (2003), pour bien communiquer en matière de formation, il est nécessaire de
distinguer trois types de besoins, dont les besoins individuels, les besoins collectifs et les
besoins personnels. Au vu des orientations de la présente recherche, les besoins individuels ne
seront pas présentés.
Ceci dit, les besoins personnels peuvent s’identifier quand un salarié éprouve un problème ou
désire atteindre un objectif dans sa vie, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise, sans
relation directe avec le poste qu’il occupe et qu’il pense que la formation va l’aider, nous
parlerons de besoins personnels de formation. Au départ, quand le salarié à l’idée pour une
formation pour résoudre un problème ou atteindre un objectif, cette formation est à l’initiative
du salarié. Elle le restera. Quand l’entreprise l’accepte, elle viendra à l’initiative de
l’entreprise et sera donc programmée dans le plan de formation de l’entreprise. En ce qui
concerne les besoins collectifs, ils sont identifiés par le responsable de formation auprès des
cadres dirigeants, et des managers opérationnels. L’identification de ces besoins se fait
essentiellement lors d’entretiens de recueil de besoins. Par convention, ce type de besoins peut
correspondre aux problèmes et objectifs concernant des groupes de travail, tous les titulaires
d’un poste donné, toutes les personnes d’un statut spécifié, tous les membres d’une unité
donnée. On peut donc considérer qu’il s’agit d’une formation sur l’initiative de l’entreprise. À
Réalisé par Alfred Benjamin DANSOU 77
Politique de formation au service du renforcement des capacités au sein des PME de
la ville de Cotonou : contraintes et perspectives 2019
titre illustratif, cette collecte intervient quand dans son cycle de vie et de fonctionnement
l’entreprise est confrontée des mutations structurelles liées aux multiples changements et à
une évolution rapide sur le plan technologique, communicationnel, sociologique, culturel,
économique et commercial. En effet à travers l’identification de ses besoins, l’entreprise
prévoit ces probables transformations et est contrainte de s’adapter continuellement sur un
marché très concurrentiel. Ainsi elle renforce à travers l’identification des besoins de
formation, les compétences des administrés et par ricochet évite les écarts de performance au
niveau des cadres.
En complément, il s’avère important de souligner que la formation continue peut être usitée
dans le but de motiver les employés. C’est dans cette logique d’idée qu’un interviewé affirme
que « la formation continue en entreprise est un besoin, mais aussi avant tout un moyen de
motivation des employés » (Données de terrain, 2019). En effet dans toute entreprise, il faut
l’existence d’un plan de formation, c’est ce que soutient un de nos répondants D. H. Enquêté
quand il affirme « il faut concevoir un plan de formation sur la base du diagnostic, des
évaluations antérieures des cadres et sur la base des projets que l’entreprise veut mettre en
œuvre et aussi de la concurrence et des différents éléments qui rentrent en ligne de compte de
l’environnement interne et externe de l’entreprise ».
Des investigations menées, il ressort que les PME de la ville de Cotonou n’envoient pas tous
leurs employés en formation. En réalité dans les PME, il n’existe ni une politique de
formation ni un plan de formation, toutefois il leur arrive d’envoyer leur personnel en
formation.
De tout ce qui précède, il s’avère que la première hypothèse au seuil de cette recherche selon
laquelle la pratique de la formation continue au sein des PME de la ville de Cotonou ne
respecte pas les exigences est donc confirmé. Ces résultats sont conformes à ceux de Josso
(1983), Quenson (2011) et Zaidi (2014).
Les insuffisances identifiées sont présentées dans la prochaine section qui traite des
contraintes liées à la mise en place des d’un mécanisme de formation au sein des PME de la
ville de Cotonou.
Chaque environnement présente des caractéristiques propres à elle qui ne peuvent être
analysées que suivant une méthode bien précise. Dans ce cas, nous nous sommes servis de
l’analyse stratégique et du rapport à l’environnement de Crozier et Friedberg (1977).
La formation professionnelle continue est devenue une exigence incontournable. Elle n’est
pas seulement l’acquisition de connaissances, mais aussi la modification d’un comportement
devant des situations nouvelles qui conduisent à améliorer ses connaissances. Elle est
indispensable pour l’entreprise, mais elle est également une nécessité au niveau de chaque
individu. En vue de cette importance, les entreprises doivent réfléchir à une véritable gestion
d’une formation efficace.
En premier lieu, pour Beccarelli et Perker (1991), les PME apparaissent comme des acteurs de
plus en plus importants de l’économie. Cet état de choses est d’autant plus prouvé quand on
prend en compte toutes les réformes qui interviennent pour la refonte des petites et moyennes
entreprises. Il faut admettre qu’en fonction de bon nombre de facteurs, ces entreprises
qualifiées de petites et moyennes rencontrent beaucoup de difficultés qu’à contrario les
grandes entreprises ne rencontrent pas dans leurs gestions. Les petites et moyennes
rencontrent souvent beaucoup de difficultés liées aux caractéristiques de ce type d’entreprise.
Ces difficultés constituent les contraintes qui les empêchent à faire asseoir et exécuter une
politique de formation.
Paradas (1998) soutient qu’elles disposent de peu d’outils pour se repérer dans l’offre de
formation, souvent coûteuse, mal adaptée et quelquefois inefficiente.
De tout ce qui précède, nous convenons que notre hypothèse n° 2 qui stipule que le manque de
ressources financières est un facteur qui empêche la mise en place d’un mécanisme de
renforcement des capacités au sein des PME est confirmée. Les résultats de cette analyse sont
confirmés par d’autres travaux antérieurs notamment celui de Paradas (1998), Doré (2010),
Quenson (2011) et Sevilla (2014).
Les entreprises qui veulent conserver leurs parts de marché doivent être réactives et avoir une
politique de formation ambitieuse. La mise en œuvre de la politique de formation et
l’exécution des actions de formation constituent des facteurs importants sur lesquels les
entreprises doivent miser pour atteindre leurs objectifs de développement. La prochaine
section présente les apports de la formation professionnelle continue à l’entreprise.
L’étude des effets possibles de la formation sur la productivité des entreprises se fonde sur
une problématique qui s’intéresse aux conditions propices à une croissance économique à
long terme des entreprises. Face à cet état de choses, les dépenses de formation apparaissent
comme un investissement amortissable sur plusieurs années. Ainsi, traité comme un
investissement, le capital humain (via la formation en entreprise) est censé accroitre
directement ou indirectement, et dans certaines conditions, la productivité des travailleurs et
la performance des entreprises, d’où l’intérêt de rehausser l’effort de formation. Dans ce
contexte, plusieurs courants théoriques proposent l’existence d’un effet de certaines pratiques
de GRH, telle que la formation, sur l’accroissement et l’amélioration de la performance
organisationnelle (Becker et Gerhart, 1996; Tharenou et al., 2007). Au cœur de ces modèles
se dessine la théorie du capital humain de Becker (1964) qui demeure encore aujourd’hui, un
cadre théorique de référence et qui va nous permettre d’analyser les effets de la formation
professionnelle continue sur le développement de l’entreprise.
- anticipation sur les changements futurs pour maintenir les ressources humaines
employables.
Pour Zaidi (2014), l’entreprise se trouve aujourd’hui confrontée à des changements multiples
qu’elle doit anticiper si elle veut poursuivre son développement dans son environnement
économique et social. Pour cette raison, elle doit notamment appliquer une politique de
formation et la gestion des compétences. La formation professionnelle continue prend
aujourd’hui une grande importance pour plusieurs raisons, elle est examinée comme un
Pour Doré (2010, p. 29), « La formation professionnelle est une composante importante de
toute politique visant le développement économique et social d’un pays et les investissements
dans le champ éducatif sont toujours bénéfiques pour une nation »
À travers cette analyse, l’hypothèse de recherche n°3 qui stipule que le développement
économique et social des PME est conditionné à l’existence et la mise en œuvre d’une bonne
politique de formation continue s’avère confirmée. Ces résultats sont conformes à ceux de
Bedin et Fournet (2004), Ouattara (2009), Doré (2010) et Zaidi (2014).
SUGGESTIONS
Au regard des différents problèmes relevés lors des investigations, il s’avère important de
faire quelques suggestions afin qu’il y ait plus d’amélioration en ce qui concerne la politique
de formation professionnelle continue au sein des petites et moyennes entreprises. À cet effet,
il est proposé donc :
à l’endroit du gouvernement :
CONCLUSION
La performance de l’entreprise est le but ultime visé par tous les acteurs qui interviennent au
sein d’une entreprise. Aucun mécanisme parallèle ne peut intervertir la formation continue
compte tenu de son double-impact. Elle apparait comme facteur principal intervenant dans la
lutte pour l’atteinte des projets d’entreprises et a été identifiée comme action fondamentale sur
laquelle repose la performance et la compétitivité des entreprises. Si les ressources humaines
constituent le socle sur lequel repose le développement des entreprises, les actions de
formation professionnelle continue constitue quant à elles, les piliers qui tiennent, soutiennent
et renforce l’édifice qu’est le développement social et économique des entreprises.
En évaluant les retombées de l’existence d’une politique de formation sur l’entreprise, nous
retenons in fine qu’elle est primordiale et a un effet très positif sur la performance et la
3
Selon Bernier (2015), les dépenses effectuées au cours d’une année donnée influent significativement sur la
productivité jusqu’à trois années plus tard, là où elles atteignent leur maximum d’effet, pour se stabiliser par la
suite.
Dans un monde caractérisé par un effort constamment renouvelé des nations pour éduquer et
former les jeunes et les actifs en activité professionnelle, le Bénin ne peut se permettre de
payer le luxe d’être l’exception. Ses ressources naturelles limitées la condamnent à faire de
l’éducation et de la formation un secteur prioritaire pour assurer sa croissance durable,
développer ses potentialités, améliorer l’attractivité de son territoire, assurer la compétitivité
de son économie et entrer définitivement dans l’économie de la connaissance et de
l’intelligence.
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42. Leboterf, G. (2004). Construire les compétences individuelles et collectives (3ème éd).
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49. MYBEEYE (2019). Cinq problèmes de gestion rencontrés par les entreprises
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57. Paradas, A. et Torrès, O. (1996). Les politiques de formation de PME françaises de
classe mondiale. Revue internationale P.M.E., 9(2), pp. 7–35.
58. Quenson, E. (2011). Les salariés des grandes entreprises face à l’’individualisation de
la formation ; Regards Sociologiques, n°41-42, pp. 115-130
ANNEXES
Cible : Employés
QUESTIONNAIRE
M F
2. Nom de l’entreprise…………………………………………………………………...
3. Ancienneté au sein de l’entreprise
et 20 Plus de 20 ans
4. Catégorie professionnelle
Oui Non
8. Avez-vous suivi des formations complémentaires ?
Oui Non
Oui Non
10. Si oui, la politique prend-elle en compte les aspirations des employés ?
Oui Non
11. Si non, selon vous quelles sont les raisons qui empêchent son existence ?
Oui Non
14. Si oui, quel est le type de formation avez-vous suivi ?
Formation recyclage Formation d’intégration
Oui Non
Autres (à préciser)……………………………………………………………………………….
20. Pour vous, quels sont les facteurs qui favorisent le plus le développement de vos
compétences professionnelle
21. Pensez-vous que la formation suivie vous a rendu plus compétent et plus
opérationnel dans votre travail ?
Oui Non
22. Pour vous, quels sont les apports de la formation professionnelle à l’entreprise ?
Autres (à préciser)……………………………………………………………………………….
24. Si vous désirez être informé des résultats issus de cette recherche, veuillez laisser
votre contact ou votre adresse
email……………………………………………………...…………………………….
Merci pour votre collaboration
GRILLE D’ENTRETIEN
Identifiée comme une personne ressource capable de nous fournir des informations
adéquates et utiles pour notre travail de recherche, nous vous prions de bien vouloir répondre,
avec toute la franchise, à nos différentes questions.
Pouvez-vous vous présenter brièvement à nous ? (Nom et prénoms, profession)
GRILLE D’ENTRETIEN
Identifiée comme une personne ressource capable de nous fournir des informations
adéquates et utiles pour notre travail de recherche, nous vous prions de bien vouloir répondre,
avec toute la franchise, à nos différentes questions.
GRILLE D’ENTRETIEN
Identifiée comme une personne ressource capable de nous fournir des informations
adéquates et utiles pour notre travail de recherche, nous vous prions de bien vouloir répondre,
avec toute la franchise, à nos différentes questions.
11. Quels sont selon vous les apports de la formation professionnelle continue à
l’entreprise ?
12. À votre avis, la formation professionnelle continue peut-elle participer à
l’amélioration de la dynamique sociale au sein de l’entreprise ?
DÉDICACE ................................................................................................................................ 1
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 8
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 9
OBJECTIFS ............................................................................................................................. 14
4.1.4. Contraintes liées à la mise en place de mécanisme de renforcement des capacités ...... 69
SUGGESTIONS....................................................................................................................... 86
CONCLUSION ........................................................................................................................ 88
ANNEXES ............................................................................................................................... 97
La recherche sur la politique de formation au service du renforcement des capacités au Bénin met
l’accent sur les petites et moyennes entreprises compte tenu de leur importance dans le tissu
économique du pays. Inscrit dans la lignée théorique du capital humain de Becker G. et faisant le lien
entre les problèmes de la formation et le faible niveau de développement des petites et moyennes
entreprises, la recherche explore les principaux freins matériels et immatériels agissant négativement
sur les entreprises et subséquemment sur le développement socioéconomique du pays. Adoptant une
approche inspirée de l’analyse systémique et stratégique de Crozier M. et de Friedberg E., la recherche
met en évidence les enjeux des acteurs dans le cadre des démarches visant à dynamiser la formation
professionnelle continue au Bénin.
Les données de l’enquête et les entretiens réalisés avec des personnalités ayant travaillé dans les
secteurs de la formation et de l’emploi ont permis de constater que l’existence et la mise en œuvre
d’une politique de formation professionnelle continue au sein de l’entreprise a une incidence
considérable sur le développement socioéconomique de l’individu d’une part et de l’entreprise d’autre
part. Aussi est-il qu’il faut adjoindre un plan de formation à la politique de formation.
ABSTRACT
Research on the policy of formation to the service of the reinforcement of the capacities to the Benin
set the accent on small and medium-sized undertakings taking into account their importance in
economic fabric of the country.Registered in the theoretical line of the human capital of Becker G and
establishing the link between the problems of the formation and the low level of development of small
and medium-sized undertakings, research explores the principal material and immaterial brakes acting
negatively on the companies and subsequently on the socio-economic development of the
country.Adopting an approach inspired of the systemic and strategic analysis of Crozier M. and
Friedberg E, research highlights the stakes of the actors within the framework of the steps aiming at
instigating the professional training continues in Benin.
The data of the investigation and the talks carried out with personalities having worked in the
employment and education sectors made it possible to note that the existence and the implementation
of a policy of continuous professional training within the company have a considerable incidence on
the socio-economic development of the individual on the one hand and of the company on the other
hand. As it is as it is necessary to associate a plan of formation to the policy of formation.