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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

(UAC)
******************
FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
(FASHS)
****************
LABORATIORE D’ANALYSE ET DE RECHERCHE RELIGIONS
ESPACE ET DEVELOPPEMENT
(LARRED)
*************
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE-ANTHROPOLOGIE

(DS-A)

MEMOIRE DE LICENCE

Option : Socio-Anthropologie du Développement

Sujet

FACTEUR EXPLICATIF DE LA PREFERANCE DES JEUNES POUR L’EMPLOI SALARIE

A ABOMEY-CALAVI

Réalisé par :
Inos Yémalin BONOU

Sous la codirection du :


IN MEMORIUM
- A ma mère ATCHAMOU Fatima
DEDICACE
A
 Mon père, Gaston BONOU
Remerciements :

La réalisation de tout travail de recherche nécessite toujours l’accompagnement des personnes


bienveillante .C’est donc en guise de reconnaissance que nous adressons nos remerciements :

 à mon directeur de mémoire Prof. Dr. Dodji AMOUZOUVI, professeur Titulaire des
Universités du CAMES ;
 à mon codirecteur, Dr Adjignon Dénis HODONOU qui malgré ses multiples
occupations a mis à notre disposition son temps et toute l’expertise nécessaire pour la
réalisation de ce mémoire ;
 au Dr Florentin Bessan KOKOU pour ses conseils et orientations ;
 aux chercheurs du Laboratoire d’Analyse et de Recherche : Religion, Espaces et
Développement (LARRED) pour leurs multiples contributions à la réussite de ce
travail de recherche ;
 à ma sœur Fidèle TE-AGBANLIN pour son amour et son soutien inconditionnel ;
 à tous les professeurs du Département de Sociologie-Anthropologie, qui ont participé
à notre formation ;
 à tous les membres du jury qui ont bien voulu apprécier notre travail pour son
amélioration ;
 à mes parents et proches pour leur soutien durant mon cursus scolaire et universitaire ;
 à tous mes camarades et ami(e)s du Département de Sociologie-Anthropologie, en
particulier à ceux du groupe ‘’Soyons Solidaire’’ :
 à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à
l’aboutissement de ce travail ;
 toutes les personnes qui ont accepté de se soumettre aux questionnaires de mon
enquête ;
Liste des sigles et acronymes
ANPE : Agence National Pour l’Emploi
ANPME : Agence National des Petites et Moyennes Entreprises
APIEx : Agence de Promotion des Investissements et des Exportations
CePEPE : Centre de promotion et d’Encadrement des Petits et moyennes Entreprises
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CNUCED
DGPEE : Direction Général de la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi
DSA : Département de Sociologie- Anthropologie
FASHS: Facultés des Sciences Humaines et Sociales
FMI : Fonds Monétaire International
FNM : Fonds National pour la Micro finance
FNPEEJ : Fonds national de Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi des Jeunes
INSEE : Institut Nationale des Statistiques et Études Économiques
LARRED : Laboratoire d’Analyse et de Recherche Religions Espaces et Développement
OIT : Organisation International du Travail
PAS : Programme Ajustement Structurel
PME : Petites et moyennes entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RCS : Registres de Commerces et des Sociétés
UAC : Université d’Abomey-Calavi
Liste des tableaux, figures, planches et graphique :
Résumé

Cette recherche porte sur le choix du type d’emploi chez les jeunes diplômés de la commune
d’Abomey-Calavi. Elle vise à analyser les facteurs et les raisons qui orientent le choix que
portent les jeunes sur l’emploi salarié. Cinquante (50) enquêtés ont été approchés dans le
cadre de cette recherche grâce à la technique du choix raisonné au moyen d’un guide entretien
et d’un questionnaire. Sa nature est donc mixte combinant à la fois la recherche qualitative et
celle quantitative. Les résultats de l’enquête révèlent que, la conception qu’ont les jeunes
diplômés de l’emploi salarié justifie leurs préférences pour ce type d’emploi. Si certains
considère l’emploi salarié comme un signe de prestige social ou un moyens pour s’intégré
dans la société, d’autre pense qu’il est une étape par laquelle doit passer tout aspirant aux
monde de l’entrepreneuriat. Mais aussi d’autres facteurs comme le manque de culture
entrepreneuriale et l’inadéquation des programmes scolaire expliquent cette préférence des
jeunes diplômés. Toutefois, la mise en place de nouvelle politique d’incitation à
l’entrepreneuriat et la réorientation des programmes scolaires vers l’auto-emploi pourrait
amener les jeunes à aller plus vers l’emploi indépendant.

Mots clés : emploi salarié, jeunes diplômés, facteurs, Abomey-Calavi

Abstract

This research focuses on the choice of the type of employment among young graduates of the
town of Abomey-Calavi. It aims to analyze the factors and reasons that guide young people's
choice of salaried employment. Fifty (50) respondents were approached as part of this
research using the reasoned choice technique using an interview guide and a questionnaire. Its
nature is therefore mixed, combining both qualitative and quantitative research. The results of
the survey reveal that the conception that young graduates have of salaried employment
justifies their preferences for this type of employment. If some consider salaried employment
as a sign of social prestige or a means to integrate into society, others think that it is a stage
through which any aspirant to the world of entrepreneurship must pass. But also other factors
such as the lack of entrepreneurial culture and the inadequacy of school programs explain this
preference for young graduates. However, the implementation of a new policy to encourage
entrepreneurship and the reorientation of school programs towards self-employment could
encourage young people to go more towards self-employment.

Keywords: salaried employment, young graduates, postmen, Abomey-Calavi


INTRODUCTION

La question de l’emploi est une problématique fondamentale qui fait appel à une attention
relativement prononcée, mais diversifiée des gouvernants, des acteurs de la société civile, des
chercheurs, etc. Inscrits dans les Objectifs de Développement Durable (Nations Unies, 2015),
le plein emploi productif et le travail décent pour tous constituent à l’horizon 2030 des enjeux
universels pour tous les pays. D’ores et déjà, plusieurs programmes à l’initiative d’aussi bien
des pouvoirs publics que des organismes nationaux, régionaux et internationaux sont élaborés
et mis en œuvre dans le but de relever les défis du siècle en la matière. Au cœur des efforts
visant à renverser les tendances de la situation d’emploi, se trouve notamment la question de
l’emploi des jeunes. J. ALLADATIN et al, 2012

Ainsi, deux principaux types d’emploi s’offrent aux jeunes en quêtes


d’emploi : l’emploi salarié (fonctionnariat) et l’emploi indépendant (entrepreneuriat). Pour la
majorité des cas, les jeunes préfèrent l’emploi salarié. Pour leurs insertions dans la vie active
ou professionnelle, les jeunes se ruent sur les offres dans d’emploi salarié proposé par les
quelques entreprises privées, mais surtout vers les rares concours qu’organise l’État central
avec très peu de postes à pouvoir par rapports au nombre impressionnant de postulants. Pour
Manika 2009, p19, le chômage entraine, dans la plupart des populations en situation de
pauvreté et la recherche d’un emploi salarié sont devenus une aventure aléatoire, lassante et
souvent décourageante.

Ainsi pour E. Amouzou (2009), « Pour ce qui est de l’État […] il organise alors des
concours de recrutements avec un nombre de postes largement en déséquilibre par rapport à
l’ampleur du chômage. Les jeunes s’y précipitent massivement avant que la majorité n’en
revienne déçue par les résultats publiés. ». Cela illustre parfaitement la préférence des jeunes
pour l’emploi salarié ; une grande majorité continue de jeter leurs dévolues sur le salarié, et
ce, en dépit des nombreux programmes des valorisations et d’aides à la création de PME lancé
par l’État et ses partenaires au développement.

Au Bénin Selon l’Agence National Pour l’Emploi (ANPE) , 96% des jeunes
demandeurs d’emploi font leurs demandes dans l’emploi salarié contre seulement 4% dans
l’emploi indépendant. Par contre, en ce qui concerne l’offre d’emploi, 83% des offres
d’emploi sont dans l’indépendant, pour 17% dans le fonctionnariat. Ces statistiques montrent
clairement une préférence des jeunes pour ce type d’emploi malgré le fait que les chances
pour qu’ils en décrochent en soit très minces et qu’autres alternatives, notamment celui de
l’emploi indépendant, leur est proposé. À la 6ᵉ Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED) en 2014, il a été décidé pour ces dernières
années que : «  la solution proposée par les gouvernements et les organisations internationales
pour réduire le chômage des jeunes est la promotion de l'entrepreneuriat (…) ».

Dans la commune d’Abomey-Calavi qui est notre cadre de recherche, mais aussi l’une des
villes qui comptent le plus de jeunes diplômés en raison de la présence de l’université
d’Abomey-Calavi ;la majorité des jeunes continuent d'espérer de décrocher un emploi dans
une entreprise plus encore être enrôlé dans le fonctionnariat. Plusieurs raisons expliquent cet
amour pour le salarié par les jeunes. Entre autre la garantie d’un salaire régulier et ponctuel,
l’inexistence de risque de faillite et de perte de capitaux comme en entrepreneuriat, etc.

Malgré les nombreux programmes d’aide à la création d’entreprises et l’existence


d’un ministère spécialement dédié à l’entrepreneuriat des jeunes, la tendance ne semble pas
vouloir changer.

Alors ne serait-il pas pertinent d’analyser les raisons de cette attirance des jeunes
diplômés pour l’emploi salarié ? Pourquoi les jeunes continuent-ils de postuler pour le
fonctionnariat malgré la faiblesse des offres ? Quelles sont les facteurs socio-économiques
explicatifs du choix du type d’emploi chez les jeunes diplômés ? C’est pour essayer de
comprendre ces différents points que nous avons décidé de mener la présente recherche sur « 
Facteurs explicatifs du choix de l’emploi salarié chez les jeunes diplômés à Abomey-
Calavi » La présente recherche est scindée en deux parties. La première partie comporte deux
chapitres que sont l’approche théorique et méthodologique, tandis que la deuxième, également
repartie en deux chapitres, aborde la Conceptionet facteurs explicatifs du choix de l’emploi
salarié chez les jeunes à Abomey-Calavi.
PREMIÈRE PARTIE

APPROCHE THEORIQUE ET DEMARCHE


METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE

1.1. Problématique
L’Afrique contemporaine noire est en proie à une multiplicité de problèmes
inextricables et imbriqués tous prioritaires et urgentes, globalement dramatiques et
chargés d’interpellations catégoriques. (T.Azalou, 2017). L’un de ces problèmes est la
crise de l’emploi auquel fait face tous les pays du continent. Le taux de jeune chômeur
ou en situation de sous-emploi ne cesse d’augmenter. Selon OIT, en 2013, le monde
comptait 75 millions de jeunes au chômage et 38 millions de ses jeunes chômeurs
vivent en Afrique. L’âge d’or de l’emploi pour tous qu’avaient connu les pays
africains juste après les assertions à l’indépendance ou notamment grâce aux
nombreuses entreprises et usine d’État crée l’emploi était garanti pour tous les
diplômés semble bien loin. Devant une situation exsangue, l’emploi peine a émergé du
chaos. Les sociétés publiques et parapubliques, en raison de l’étroitesse de leur marge
de manœuvre, sont loin de pouvoir absorber la masse de chômeurs potentiels que les
universités, les écoles et les centres de formation déversent continuellement sur le
marché. (E. Amouzou, (2009). Le monde s’enfonce dans une crise de l’emploi sans
précédent. En Afrique, le chômage touche de pleins fouets la jeunesse africaine qui a
la population la plus jeune au monde. Ses 200 millions de 15 à 24 ans constituent 20%
de la population et 40% de ceux qui sont en âge de travailler (C. Thierno, 2015)
Au Bénin, pays d’Afrique francophone, la situation ne semble guère
différente ; les jeunes diplômés que libèrent chaque année les universités publique
comme privée sur le marché n’arrive pas pour la grande majorité à trouver un emploi,
et cela, à cause du grand déphasage en les offres d’emploi et le nombre de demandeurs
(nombre de demandeurs supérieur au de postes disponible). «  L’État ne peut plus
consommer tous les diplômés des universités. C’est ce qui a accru le chômage dans un
premier et le sous-emploi dans un second temps ».
L’une des solutions trouvées pour lutter contre cette situation est la promotion de
l’entrepreneuriat chez les jeunes. Elle permettrait non seulement à réduire le nombre
de chômeurs, mais aussi a créé de la richesse. Selon le rapport final de l’enquête
régional intégré sur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI) octobre 2019, «  face à
la crise de l'emploi, le secteur publique ne peut pas, à elle seule, absorbé le flot des
demandeurs d’emploi que déversent chaque année sur le marché de l’emploi, … le
secteur privés est plus que jamais concerné par la lutte contre le chômage et le sous-
emploi ». L’État béninois, c'est donc fixé quelques objectifs pour booster l’emploi
indépendant. Il s’agit entre autre de :
- Renforcer l’éducation à l’entrepreneuriat et à la mise en valeur des compétences
entrepreneuriales
- Multiplier les concours en entrepreneuriat en partenariat avec le secteur privé
- Promouvoir des incubateurs d’entreprises publiques et privés ou mixtes
- Accompagner le secteur privé béninois à créer une ou des sociétés de capital
investissement dédié aux jeunes entrepreneurs à fort potentiel. (rapport ERI-ESI,
octobre 2019)

Aussi la volonté de l’État de promouvoir l’emploi indépendant se traduire aussi par la


création de plusieurs structures dédiée à aider les jeunes désireux de d'auto employé
comme : la Direction générale de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi
(DGPEE) ; Fonds national de promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes
(FNPEEJ) ; Centre de promotion et d’encadrements des petits et moyennes
entreprises (CePEPE) ; Agence nationale des petites moyennes entreprises (ANPME) ;
Fonds national de la micro finance (FNM). De plus, la proximité du Bénin avec le
Nigéria et ses 219 millions offre aux potentiels entrepreneurs un marché de
consommation colossale. Malgré cet environnement favorable, les diplômés ne
semblent pas s’intéresser à l’emploi indépendant. Selon l’Agence National Pour
l’Emploi au Bénin, 96% des demandes d’emploi sont pour l’emploi salarié contre 4%
dans l’emploi indépendant. Par contre, 83% des offres existantes seraient dans
l’entrepreneuriat (emploi indépendant) contre 17% pour le fonctionnariat (emploi
salarié). Ces statistiques montrent la quasi-préférence des demandeurs d’emploi pour
le salarié.

Ces différentes constats nous amène à poser la question de recherche : Pourquoi


les jeunes d’Abomey-Calavi préfèrent-ils l’emploi salarié au détriment de l’emploi
indépendant?

1-2 Hypothèses de recherche

Pour répondre à cette question quelques hypothèses seront émises.

 La perception des diplômés sur la salariat justifie leurs préférence pour l’emploi
salarié
 Le manque de compétence technique explique le choix des jeunes pour
l’emploi salarié
1-3 Objectifs de la recherche
1.3.1. Objectif général
Analyser les raisons au tour du choix de l’emploi salarié chez les jeunes.
1.3.2. Objectifs spécifiques
 Décrire les perceptions des jeunes sur l’emploi salarié
 Identifier les facteurs explicatifs du choix du salariat chez les jeunes

1-4 Clarification conceptuelle

Le caractère polysémique des mots est susceptible de crée des confusions et malentendus
entre chercheurs en sciences sociales T. AZONHAHIN ,2021. Pour une recherche réussir il
est capitale que le chercheur élucide clairement les concepts utilisés et le sujet dont il traite
afin d’éviter tout confusion pour que l’on sache bien de quoi il est question. Ainsi dans le
cadre de notre recherche pour favoriser une compréhension univoque des notions utilisées, les
concepts suivants ont été clarifiés:

 Facteurs

Selon la définition donnée dans le rapport sur le cadre conceptuel du jeu


préjudiciable les facteurs sociaux font référence à la manière dont les relations, la
démographie et les structures sociales, comme la culture et l’environnement,
peuvent avoir une incidence sur les préjudices liés au jeu. Ils façonnent les
attitudes et les croyances relatives au jeu, au jeu préjudiciable et les moyens de
prévenir ou de réduire ces préjudices. Dans le cadre de notre recherche facteurs
désignent l’ensemble des éléments et des critères (environnent, économie,
appartenance, formation etc…) qui influence la pris de décision chez les acteurs.

 Emploi salarié

Selon le lexique du droit du travail, l’emploi salarié prend en compte toute


personne physique liée à un employeur par la conclusion d’un contrat de travail et
par une relation de subordination permanente. Le salarié dispose légalement ou
conventionnellement d’un certain nombre de droits attachés à son statut :
information, expression, paiement d’un salaire minimum en fonction de l’emploi
occupé, limitation de la durée du travail, etc. les devoirs qu’il a en contrepartie vis-
à-vis de son employeur, et qui consistent essentiellement dans la fourniture d’un
travail selon les instructions qui lui sont données, sont fixés par la réglementation,
par le contrat de travail et par l’employeur lui-même. L’INSEE (Institut national
de la statistique et des études économiques rattache l’emploi salarié a toutes
personnes qui travaillent aux termes d’un contrat, pour une autre entité en échange
d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination. Les
non-salariés travaillent mais sont rémunérés sous une autre forme qu’un salaire.
L’emploi salarié est aussi caractérisé par certains éléments clés comme la garantir
d’un salaire fixe à la fin du mois, les heures de travail fixe et prédéfinit, des primes
et des chèques de restauration, des congés payés. Dans le cadre de notre recherche
l’emploi salarié revoie à toutes personnes physiques exerçantes une activité ou
travail sous les ordres et pour le compte d’une autre personne ou entité en échange
d’un salaire le plus souvent mensuel.

 Emploi indépendant

L’emploi indépendant tel que définit sur le site officiel d’information


administrative pour les entreprises françaises correspond à tout travailleur exerçant
une activité économique à son propre compte, autonome dans la gestion de son
organisation, dans le choix de ses clients et dans la tarification de ses prestations.
Par ailleurs, il n’est pas lié par un contrat de travail avec l’entreprise ou la
personne pour laquelle il exécute sa mission, il n’existe pas de lien de
subordination entre le donneur d’ouvrage et le travailleur indépendant. Aussi un
certain nombre de conditions doivent être remplit pour prétendre exercer dans
l’emploi indépendant au nombre desquels : être immatriculé au titre de son
activité : registre de commerce et des sociétés(RCS) répertoire national des
entreprises, être dirigeant d’entreprise, exercer une activité commercial relevant du
régime microsocial, se fixer soi-même ses conditions de travail, à moins qu’elles
ne soient définir par le contrat avec le donneur d’ouvrage. A titre d’exemple, un
éleveur, un agriculteur, un commerçant, un chef d’entreprises ou encore un artisan
sont des travailleurs indépendant. Dans le cadre de notre recherche l’emploi
indépendant désigne tout activité légale ou travail qu’exerce une personne ceci à
son propre compte et sans être lié par un lien de subordination. Les économistes
ont utilisé le travail indépendant comme un indicateur de l’entrepreneuriat dans la
mesure où les personnes à leur compte «assument les risques liés à leur activité
comme un chef d’entreprise» (voir Parker, 2004; Sheehan et McNamara, 2015,
pp. 11 à 13). Davidsson (2004) a examiné vingt définitions de la notion
d’entrepreneuriat. Le récent rapport de la Fondation européenne pour
l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) sur l’entrepreneuriat
chez les jeunes fait état de différences selon le niveau d’études. En sociologie,
l’entrepreneuriat peut être identifié à «la création d’une nouvelle organisation et
l’analyse se fait au niveau de l’individu ou de l’entreprise, en insistant
particulièrement sur le rôle des réseaux». En psychologie, l’entrepreneuriat peut
être formulé «en termes de processus cognitifs, ou de traits psychologiques tels
que la créativité, la motivation ou le processus mental à l’origine de l’intention de
démarrer une entreprise». Les économistes s’intéressent principalement aux
entreprises et aux processus qui sous-tendent la croissance et la création d’emplois.
Se reporter à Eurofound, 2015a, pp. 10 et 11.

 Contrat de travail

Le contrat de travail selon le code du travail du Bénin, est un accord de volonté par
lequel une personne physique s’engage à mettre son activité professionnelle sous
la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale moyennant
rémunération. Le contrat de travail selon la cour de cassation est une convention
par laquelle une personne physique le salarié s’engage à mettre son activité à la
disposition d’une autre personne physique ou morale, l’employeur, sous la
subordination de laquelle elle se place moyennant une rémunération. La chambre
social propose une définition encore plus informative de la subordination juridique
entre employeur et employé largement reprise par la jurisprudence comme
« l’exécution d’un travail sous l’autorité d’un employeur qui à le pouvoir de
donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les
manquements de de son subordonné » (cass.soc du 13 novembre 1996). Dans le
cadre de notre recherche le contrat de travail est un contrat dans lequel une
personne s’engage à effectuer un travail pour et sous l’autorité une autre personne
ou une entité public ou privé moyennant une rémunération.

 La jeunesse
La jeunesse est la période de vie qui s’étend de l’enfance à l’âge adulte. Le
temps de la jeunesse apparaît souvent comme une période ambigüe et
anomique, durant laquelle l’acteur n’est ni un enfant ni un adulte. C’est aussi
une période d’épreuves durant laquelle s’acquiert le statut d’adulte à travers
des projets d’avenir, des stratégies et, parfois, des transgressions plus ou moins
tolérées par les adultes.
Pour O. Galland, (2009): la jeunesse comme « âge de vie » est conçu comme
un passage, symbolisé par le franchissement de seuils sociaux marquant des
étapes de la vie (la fin des études, le début de l’activité professionnelle, le
départ de chez les parents, la mise en couple, la naissance du premier enfant) et
articulé au processus de socialisation, c’est-à-dire l’apprentissage des rôles
sociaux correspondant à l’entrée dans ces nouveaux statuts. Ainsi, la jeunesse
apparait comme ce temps de préparation à l’entrée dans l’âge adulte.

1.5. Revue de littérature

La revue de la littérature est une partie essentielle de toute recherche en sciences


sociales. Elle l’est d’autant plus qu’en sociologie le sujet trait é n’est jamais nouveaux,
plusieurs autres l’ont déjà traité et il est capitale de fait le point sur les écrits déjà existant sur
le sujet. On a souvent l’impression qu’il n’y a « rien sur le sujet » mais cette opinion résulte
de généralement de la mauvaise information. Tout travail de recherche s’inscrit dans un
continuum et peut être situé dans ou par rapport à des courants de pensée qui le précèdent et
l’influence. R.Quivy et L.V. Campenhould, 2006.

Ainsi plusieurs auteurs ont déjà abordé la question relative l’emploi des jeunes, qui est
l’une des préoccupations majeurs des gouvernants et des institutions internationale qui ne
cesse de chercher des moyens enfin de réglé le problème. Selon A. Tingbe-Azalou, (2017,
p.45). L’accroissement de la pauvreté, le sous-emploi, le chômage et l’insertion
professionnelle pour ne citer que ceux-là, sont autant de problèmes auxquels sont confrontées
les sociétés africaines. À l’instar des autres pays du monde et plus particulièrement ceux de
l’Afrique subsaharienne, l’insertion professionnelle des jeunes est l’un des problèmes sociaux
pour les gouvernants. Ce dernier point citer est d’autant plus capitale parce qu’il concerne
l’une des franges les plus important de la population que sont les jeunes. La vague
d’indépendances qui a soufflé sur les pays africains dans années 60 a propulsé l’emploi salarié
notamment le fonctionnariat à son âge d’or. Selon le rapport d’enquête sur LES SERVICES
PUBLICS DE L’EMPLOI EN AFRIQUE FRANCOPHONE DÉFIS ET ENJEUX DE LEUR
MODERNISATION « Au cours des deux décennies qui ont suivi l’indépendance, il a
d’abord fallu procéder dans l’urgence à des recrutements massifs dans l’administration, et
répondre à l’africanisation des emplois des secteurs secondaire et primaire en remplacement
des postes rendus vacants par le départ des colons. Les jeunes diplômés, encore peu nombreux
à cette époque, pouvaient trouver sans difficultés un emploi dans le secteur public. »
Cependant les premiers difficultés de gestion de l’emploi sont rapidement apparues. La crise
qui a suivi les chocs pétroliers de 1970 à lourdement frappé les jeunes Etats qui ont dû se
tourner vers le FMI et la Banque mondial pour rééquilibrer leurs économie lourdement
endettés. Les plans d’ajustement structurel (PAS) mis en place à la demande des bailleurs ont
eu pour conséquences une réduction massive des effectifs de la fonction public, obligation
était faites aux Etats de diminuer considérablement leurs personnel et par conséquent d’arrêter
tout processus de recrutement. Les entreprises privés également touchées par les de la
récession ont dû licencier aussi avec pour conséquence la monté du taux de chômage et du
nombre de primo-demandeurs d’emploi. La prépondérance du secteur public dans l’économie
et dans la création d’emploi a montré ses limites au début des années 80 E .Amouzou, (2009,
p57). Selon OIT en 2013 le monde comptait 75millions de jeunes au chômage ; 38 millions de
ces jeunes chômeurs vivent en Afrique. B. Monctcho, (2015, p.19) écrivait « au Bénin, l’Etat
est le principal et grand pourvoyeur d’emploi. Il exprime le besoin et recrute selon ses
possibilités. Mais depuis les crises économiques et sociales des années 1980, il absorbe de
moins en moins la main d’œuvre. Et pourtant, c’est toute une masse importante de jeunes
diplômés qui sort des écoles, et universités ». Une récente étude réalisé par le programme des
nations unies pour le développement (PNUD) ; informe que les chômeurs béninois ont de plus
en plus de difficulté à obtenir leurs premières expériences professionnelles. Selon la même
étude ‘’la part des primo-demandeurs d’emploi s’est accrue entre 2002 et 2013 passant de
56% à 70,8% de la population des sans emploi et l’université d’Abomey-Calavi met à elle
seule sur le marché 22.000 diplômées traduisant une augmentation du nombre de chômeurs
pourvus de diplôme ou disposant d’un niveau d’éducation. La principale solution trouvé face
à ce problème est la promotion de l’emploi indépendant ou l’entrepreneuriat ; il faut inciter les
jeunes à plus s’intéressé a la création de leurs propres entreprises plutôt que de ne pensé qu’au
fonctionnariat ou de vouloir trouver un emploi salarié dans le secteur privé. Pour de nombreux
jeunes africains aujourd’hui, l’entrepreneuriat pourrait bien être la seule option viable pour
trouver des moyens de subsistances durable. Qui plus est dans de nombreux pays du
continent, la politique économique s’emploie désormais à aider les entrepreneurs ainsi que les
petits moyens entreprises (PME) qui constitue une source à la fois de croissance économique
et de création d’emploi, surtout pour les jeunes (Chigunta et al, 2005) C’est ce que nous
révèlent les études de C. Pompa, (2006) pour qui dans ce contexte « l’entrepreneuriat des
jeunes peut jouer un rôle important pour la faciliter le développement économique et la
création d’emploi ». Ainsi de nombreux politiques de promotion de l’entrepreneuriat ont vu le
jour, avec la création au Bénin de plusieurs agence dédia à l’emploi indépendant chez les
jeunes (comme : la Direction générale de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi
(DGPEE) ; Fonds national de promotion de l’entreprises et de l’emploi des jeunes (FNPEEJ) ;
Centre de promotion et d’encadrements des petits et moyennes entreprises (CePEPE) ;
Agence national des petits moyennes entreprises (ANPME) ; Fonds national de la micro
finance (FNM) ) et même un ministère des petites et moyennes entreprises. Nous avons aussi
la création d’une Agence Ecofin (Economic and Financial Affairs Council / (Conseil des
Affaires Économiques et Financières) avec Laurent Gangbes comme directeur général. Celui-
ci n’a pas manqué de souvent mettre en exergue le processus de création d’entreprise et les
mesures d’incitation à l’entrepreneuriat mises sur pied au Bénin, à travers l’APIEx (Agence
de Promotion des Investissements et des Exportations). Cette agence créée en 2020, place le
Bénin au premier rang mondial en matière de la facilitation de création d’entreprises par la
CNUCED. M. Johson (2022, p13). Malgré ses nombreux précautions prisent pour pousser les
jeunes à s’intéressé plus à l’emploi indépendant, rien ne semble pouvoir émoussé leurs
ardeurs. Pour beaucoup de jeunes l’emploi salarié notamment dans le secteur public continu
être la meilleur solution pour avoir une situation professionnelle et économique plus ou moins
stable. Le derniers concours en date organisé pour le compte de la douane béninois est l’une
des preuves de la préférence des jeunes pour le salariat. Alors qui n’y avait que 150 postes à
pouvoir le nombre de candidature enregistré atteignait les 18000 dossiers soit 120 fois le
nombre de poste disponible. On comprend donc que pour eux, la société salariale se
caractérise par la généralisation de l’emploi salarié stable contribuant à la définition du statut
sociale. En plus d’un salaire qui augmente régulièrement avec l’ancienneté, l’emploi salarié
donne accès à la sécurité sociale, aux mutuelles, aux prêts immobiliers et donc à l’accession à
la propriété…l’emploi salarié est donc, dans le cadre de cette société salariale, le fondement
principal du statut social de la majorité des individus. (cf. Fiche 76).

De tous les écrits des différents auteurs, le problème lié au choix du type de travail chez
les jeunes diplômés existe depuis des années. De ce fait, le sujet, objet de la présente
recherche, se situe au cœur des préoccupations économiques, politiques, et
socioprofessionnelles de l’insertion des jeunes. Elle est d’intérêt scientifique, transversale à
plusieurs disciplines et s’inscrit dans la sociologie du travail et des entreprises.

1.6- Justification du choix de sujet


Le choix que nous avons porté sur ce sujet se justifie par notre intérêt pour les questions
liées à l’emploi des jeunes et à leur insertion dans la vie professionnel. Le constat en tant que
jeune est qu’après plusieurs années de formation les jeunes n’arrivent pas à trouver un emploi
stable pouvant leur garantit la satisfaction de leurs besoins les plus élémentaires. L’emploi
indépendant est l’une des solutions proposé par les gouvernants et institution internationale
pour régler le problème. Mais jeunes diplômes semblent ne pas s’intéressé à l’auto-emploi et
continue de cherché désespérément un emploi salariés malgré les multiple politique mis en
place pour les détourner de ce chemin. Il est donc capital de cherché et de comprendre les
véritables raisons qui poussent jeunes à agir de la sorte ainsi on pourra mieux penser les
politiques d’incitation à l’auto-emploi afin de permettre l’épanouissement des milliers de
jeunes sans emploi ou en situation de sous-emploi, mais aussi réglé considérablement la
question du chômage

Chapitre II: Considérations méthodologiques et monographiques de la recherche

2- Cadre de la recherche

2-1 Monographie du milieu de recherche

 Cadre physique et administratif

La Commune d’Abomey-Calavi est située dans le département de l’Atlantique en République


du Bénin. Elle est comprise entre les parallèles 6°22’ et 6°30’ de latitude Nord et les
méridiens 2°15’et 2°22’ de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la commune de Zè, au
Sud par l’océan Atlantique, à l’Est par la commune de Cotonou et de So-Ava et à l’Ouest par
les communes de Ouidah et Tori-Bossito. Elle s’étant sur une superficie de 539 km2 ; près 20
% de la superficie du département et 0,47 % de la superficie nationale L’effectif et compte
une population qui est évalué à 656 358 habitants en 2013 avec 332 784 femmes et 323 574
hommes. La commune compte Neuf (9) arrondissements : Abomey-Calavi ; Akassato ;
Godomey ; Golo-Djigbé ; Hèvié ; Kpanroun ; Ouèdo ; Togba et Zinvié et Cent quarante-neuf
(149) villages et quartiers de ville. (RGPH 4, 2013).

 Situation géographique et climatique

La Commune jouit d’un climat de type subéquatorial caractérisé par quatre saisons : une
grande saison de pluie (avril à juillet) ; une petite saison pluvieuse (septembre à novembre) ;
une grande saison sèche (décembre à mars) ; une petite saison sèche (août à septembre). La
géomorphologie de la commune d’Abomey-Calavi révèle un relief peu accidenté. Les
principaux traits caractéristiques de ce relief sont : une plaine faite d’une bande sablonneuse
avec des cordons littoraux récents et anciens ; un plateau de terre de barre séparé de la plaine
par la lagune Djonou et le lac Nokoué ; des dépressions et des marécages dans les zones
situées sur la berge du lac et de la lagune. La plaine côtière présente des terrains à
perméabilité élevée, ce qui favorise une infiltration rapide des eaux de pluie et par conséquent
une pollution assez rapide de la nappe phréatique avec un faible pouvoir de filtration des
éléments véhiculés par l’eau. Les terrains constituant la terre de barre quant à eux ont une
porosité assez faible, ce qui rend leur perméabilité moins prononcée que celle des formations
de la plaine côtière. La végétation est composée de mangrove à palétuviers, cocoteraies dans
la zone côtière, une savane dégradée sur le plateau avec une domination de la jachère à
palmier à huile, et un groupement herbeux dans les marécages et le long des berges du lac
Nokoué. Le réseau hydrographique est constitué essentiellement de deux plans d’eau que
sont le lac Nokoué et la lagune (côtière) Djonou. Par ailleurs, la commune dispose d’une
façade maritime juxtaposée à la lagune côtière (lagune de Togbin), de marais, de ruisseaux et
de marécages. On distingue dans la commune d’Abomey-Calavi, plusieurs horizons aquifères
plus ou moins bien différenciés. De bas en haut on a l’aquifère des sables (fins à grossiers), de
grès et de graviers avec des niveaux argilo-sableux (rouge latéritique, bariolé, noire ou
colorés) du Continental Terminal et l’aquifère fait d’argile, de sables gravillonnés et
d’alluvions argilo-sableuses du Quaternaire. C’est un aquifère superficiel, généralement
exploité par les puits traditionnels retrouvés pratiquement dans toutes les concessions de la
commune.

 Historique de la commune

Historiquement, Abomey-calavi fut un démembrement du royaume d’Abomey. Ce qui


explique son nom « Agbominkandofi » qui signifie une partie d’Abomey s’est installé ici. La
province d’Agbominkandifi a été créée pour rapprocher le royaume d’Abomey du comptoir de
Cotonou afin de faciliter les transactions commerciales. Agbominkandofi était l’une des quatre
provinces principales du royaume d’Abomey. C’était un poste de douane, où « l’on
demandait », le laisser passer.

 Organisation administrative

La commune d’Abomey-calavi compte cent quarante-neuf (149) villages et quartiers de villes


dirigés par des chefs de villages ou de quartiers de ville et répartis sur neuf (09)
arrondissement à savoir Abomey-calavi, Akassato, Glo-djigbé, Godomey, Hevié, kpanroun,
Togba, et Zinvié. Chacun des arrondissements est dirigé par un chef d’arrondissement (CA)
élu.

 Groupes socioculturels et activités économiques

Les groupes sociaux dominants dans la commune sont les Aïzo et les Fon. Néanmoins, les
Gouns, les Nago, les Toffin, les Yoruba et autres y sont rencontrés. Les religions les plus
pratiquées sont le christianisme, les religions endogènes, l’islam, et autres. Notons que le
Bénin est un pays laïc.

Les principales activités économiques sont : l’agriculture, la pêche, la transformation des


produits agricoles, l’élevage, l’industrie, le commerce, l’artisanat et le tourisme.

Les sections bitumées du réseau routier classé de la commune jouent deux principales
fonctions à savoir : la desserte quotidienne des communes de Ouidah, de Cotonou et
d’Abomey -Calavi, et le trafic routier en provenance ou à destination des départements du
sud-est, du sud-ouest, du centre et du nord du Bénin d’une part, des pays de l’hinterland en
l’occurrence le Niger, le Burkina Faso, le Mali ainsi que les autres pays tels que le Nigeria, le
Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire d’autre part.

Carte 1 : carte de la commune d’Abomey-Calavi


Figure : carte administrative de la commune d’Abomey-Calavi

Source : (CC GEO CONSULTING ? 2015)

2-2. Approche méthodologique de la recherche

Toute recherche scientifique doit avoir une base méthodologique qu’il convient de présenter :
2-2-1. Nature de la recherche

La nature d’une recherche est défini en fonction de l’objectif de le recherche, du niveau de


profondeur avec lequel le problème est étudié et du types de donné à utiliser.
Ainsi notre recherche sera de nature mixte regroupant la démarche qualitatif et celle
quantitatif. Cette approche mixte nous permettra de récolté des données statistiques sur le
problème posé mais aussi des récits et logiques des acteurs pour une analyse plus approfondie
du sujet.

2-2-2. Technique d’échantillonnage

Pour l’échantillonnage des groupes cibles nous utiliseront la technique d’échantillon par
choix raisonné et celui aléatoire. Premièrement le choix raisonné sera utilisé pour sélectionner
un certain nombre d’acteurs ayant la capacité de nous fourni des informations fiables sur le
sujet en tenant compte des critères d’inclusion et d’exclusion. Comme critères d’inclusions
seront concerné par cette recherche toutes structures public ou privés en charge des questions
emplois dans la commune d’Abomey-Calavi. Son ainsi exclu de ce premier groupe toutes les
autres catégories. Deuxièmement aléatoire permettra de sectionner le second groupe d’acteurs
composé des chercheurs d’emploi et des personnes ressources.

La technique c’est l’ensemble des stratégies que l’on met en jeu pour mener à bien
une étude et aboutit à des résultats fiables et valides. Quant à l’outil c’est le moyen ou
l’instrument qui sert de support de collecte de donnée dans le cadre de la recherche.

Ainsi notre recherche étant de nature mixte nous utiliseront : la recherche


documentaire, le questionnaire et l’entretien ; avec respectivement la fiche de lecture, le
questionnaire et le guide d’entretien comme outils de collecte.

2-2-3. Techniques et outils de collecte de données

La technique qui nous a permis de collecter les données dans le cadre de notre recherche est la
technique à choix raisonné.

Tableau I : Techniques et outils de collectes des données


Technique de collecte de données Outils correspondants

Recherche documentaire Revue documentaire, Fiche de lecture

Entretien Guide d’entretien

Questionnaire Questionnaire

Source ; données de terrain, 2023

 Recherche documentaire 

La recherche documentaire a pour outil la fiche de lecture, elle a permis d’appréhender les
œuvres qui ont trait au sujet de recherche. L’organisation pratique de la recherche
documentaire ayant permis cette collecte est présentée dans le tableau qui suit :

Tableau II : Centres de documentation parcourus

Centres de Nature du document Types d’information


documentation

Bibliothèque Les livres, documents scientifiques Informations abordant le


centrale de l’UAC sujet de recherche

Bibliothèque la Les livres, document scientifique Informations abordant le


VALLET sujet de recherche

Site Internet Articles scientifiques, Rapport d’études, Informations de source


revues, Mémoire online, et autres liées à l’entrepreneuriat
publications des jeunes

Fond Mémoire soutenus, Thèse spécifiques, Informations précises et


documentaire du Dictionnaire de sociologie, Ouvrages sur méthodologiques
LARRED les techniques de recherche en sciences
sociales, et ouvrages généraux

Source : données de terrain, 2023

 Entretien

La technique de l’entretien semi structuré consiste à provoquer une conversation réglée entre
un enquêté et un enquêteur muni d’un de consignes et, le plus souvent, d’un guide
d’entretien. Celui-ci se représente sur la forme d’une liste questions ou de thèmes qui doivent
obligatoirement être abordés au cours de l’opération, soit sur la demande expresse de
l’enquêteur. Le plus souvent ce dernier doit relancer l’entretien en s’aidant du guide créé
auparavant.

C’est une technique de collecte de données qui permet au chercheur d’échanger verbalement
avec son enquêté sur un sujet d’investigation qu’il s’est défini au préalable. Il permet de
recueillir les discours des acteurs du groupe cible, leurs perceptions, leurs interprétations,
leurs jugements sur un fait donné. Ainsi, pour mener à bien ces entretiens, un guide
d’entretien est réalisé comme outil de collecte, ce qui nous a permis d’obtenir les discours des
différents acteurs de la population concernées par notre sujet.

 Questionnaire

Le questionnaire représente l’une des techniques les plus utilisées actuellement dans les
recherches en sciences humaines et sociales. Cette utilisation fréquente est due à la passation
et au traitement. Dans notre étude, nous comptons utiliser le questionnaire comme techniques
de collecte de données. Il renferme les informations socio démographiques, les
caractéristiques de la famille (âge, sexe, niveau de scolarité, structure familiale ...) et les
différents facteurs qui fondent le problème sociologique observé

2-3. Modèle d’analyse

Les modèles théoriques d’analyse utilisés pour cette recherche sont la sociologie
compréhensive de M. weber et la du choix rationnel

2-3.1- La sociologie compréhensive

La sociologie compréhensive de M. weber (1989) est une démarche scientifique permettant la


compréhension d’un fait social. Elle comprend comme une démarche en trois «étapes : la
compréhension, l’interprétation et l’explication du fait social. Selon weber le monde social
qui représentent des comportements humaines auquel l’acteur attribue un sens subjectif. Ces
actions sont guidées par les intentions et attentes de l’acteur. La dimension sociale d’une
action implique qu’un comportement doit être orienté vers un ou plusieurs autres individus.
Par exemple une discussion entre amis est un fait social, en revanche, une collision entre deux
cyclistes ne l’est pas car les individus ne se sont pas dirigés volontairement l’un vers l’autre.

- La première la phase de la démarche compréhensive sert à comprendre le sens


visé par l’acteur lors de ses actions sociales. Il s’agit alors de ses adopter une
vision empathique afin de trouver ce sens subjectif immédiat : un motif accordé
par l’individu à son action. Lors de cette étape, on accorde à l’individu une grande
autonomie et on ne cherche pas encore à interpréter ou déchiffrer son action. Ce
travail est effectué lors de la seconde phase, la phase interprétative.
- La phase interprétative, il s’agit alors à ce niveau d’objectiver le sens identifié
dans la première phase. On adopte alors une posture extérieure dans le but de
pouvoir créer des concepts ou modèles utiles à l’analyse. IL s’agit là d’une tâche
difficile, à cause de l’implication du chercheur dans le monde qu’il étudie. Weber
a donc élaboré des outils théoriques permettant au chercheur de se distancier de
son objet d’étude et d’avoir un regard plus extérieur. Le premier de ces outils est le
rapport aux valeurs: il consiste à faire prendre conscience au chercheur qu’il est
lui-même inséré dans le monde social. Après cette prise de conscience, il s’agit
pour lui d’analyser la subjectivité de ses propres choix, de ses partis pris ainsi que
de ses valeurs, pour tendre vers plus d’objectivité. Une fois conscient de ses propre
valeurs, le chercheur fait appel à la neutralité axiologique (second outil de
distanciation), qui consiste à ne pas émettre de jugement ni de hiérarchisation des
valeurs. Dès que l’extériorisation est. effectuée grâce à ces deux outils de
distanciation, le chercheur va pouvoir élaborer des concepts tirés de ses
observations. Néanmoins, ces observations étant issues du monde social, lui-même
composé d’une infinité de faits, elles sont donc d’une complexité difficilement
déchiffrable. Weber recourt donc à un autre principe méthodologique, l’idéal-type,
pour faciliter la lecture du réel. Il s’agit alors de concevoir des catégories d’analyse
isolant les traits les plus fondamentaux, distinctifs et significatifs d’un phénomène
social. Attention, il ne s’agit pas de faire des moyennes mais bel et bien d’une
exagération de certains traits significatifs d’un fait social, de créer une utopie qui
n’existera jamais à l’état pur dans le monde réel mais qui aide le chercheur à
désenchevêtrer le monde social.
- La troisième et dernière étape de la démarche compréhensive est la phase
explicative, qui vise à établir une compréhension causale de la réalité sociale
(Fleury, 2001, p.30), c’est-à-dire à détecter les causalités entre les phénomènes.
Cette étape nécessite donc de l’imagination: il faut alors configurer diverses causes
et conséquences imaginaires entre elles pour déterminer la réelle causalité entre
deux phénomènes. Weber s’intéresse dans cette étape aux conséquences voulues et
non-voulues.
Ainsi pour mieux comprendre les raisons qui fondent réellement les choix du type d’emploi
chez les jeunes diplômés il est nécessaire d’étudier le phénomène chez chaque individu à
travers les trois étapes de la méthode compréhensive de weber.

2.3.2- la théorie du choix rationnel

La théorie du choix rationnel est une variante de l’individualisme méthodologique utilisé


par les théoriciens des sciences sociales afin d’interpréter le comportement. Depuis
longtemps, elle est le paradigme dominant en sciences économiques. Toutefois, la théorie du
choix rationnel est fréquemment utilisée au sein d’autres disciplines comme la sociologie, la
science politique et l’anthropologie. En sciences sociales, elle est probablement l’alternative
aux modèles d’explication causaux la plus utilisée. Il est effectivement juste d’affirmer qu’au
cours des deux dernières décennies, ce modèle d’explication a exercé une influence
considérable en dehors de la sphère du marché. Cette propagation du modèle au-delà des
enjeux économiques traditionnels est longuement discutée par ses nombreux défenseurs
Becker (1976), Hogarth et Reder (1987), Swedberg (1990), Friedman (1953), Gauthier
(1986). Elle est une théorie de l’action dont l’explication repose exclusivement sur les
motivations individuelles. Pour expliquer les phénomènes, aussi divers soient-ils, les
comportements des agents sont modélisés à partir de la rationalité instrumentale. La théorie
du choix rationnel attribue aux agents un comportement rationnel, qui en raison d’un certain
nombre de préférences, adoptent un comportement en visant le plus grand profit, ou le
moindre mal. Elle désigne un paradigme, qui se définit en trois postulats. Le premier est le
postulat de l’individualisme pose que tout phénomène social résulte des combinaisons
individuelles, de croyances ou d’attitudes individuelles. Il s’ensuit qu’un moment essentiel de
toute analyse sociologique consiste à comprendre le pourquoi des actions, des croyances ou
des attitudes individuelles responsables du phénomène qu’on cherche à expliquer, selon le
deuxième postulat, comprendre les actions, les croyances et les attitudes de l’acteur
individuel, c’est en reconstruire le sens qu’elles ont pour lui. Le troisième postulat, celui de la
rationalité, pose que l’acteur adhère à une croyance ou entreprend une action parce qu’elle fait
sens pour lui, en d’autres termes que la principale causes des actions, croyances du sujet
réside dans le sens qu’il leur donne plus précisément dans les raisons qu’il a de les adopter.

2-4.Traitements et Analyses des données

Le traitement des donné consisté dans un premier temps, au dépouillement et à la transcription


des données empiriques recueillies sur le terrain à l’aide du logiciel Word, et dans un second
temps à faire ressortir par une analyse compréhensive des corrélations et des interactions des
différentes variables. La lecture attentive et répétée des fiches ont permis d’identifier et
d’ordonner les idées directives selon les objectives de la recherche et des hypothèses
formuler.

2.5. Difficultés éprouvées

Aucune œuvre humaine n’est exempte de difficultés. Celles auxquelles nous nous sommes le
plus confrontées sont d’une, part liées à la disponibilité des documents manuels sur notre sujet
dans les bibliothèques et centre de documentation. L’internet nous a été cependant utile, sauf
dans les cas où il fallait s’approprier le document par achat virtuel. D’autre part, les difficultés
sont liées à la disponibilité des enquêtés, et surtout à la réticence de certains enquêtés à
s’entretenir avec nous sur le sujet.
DEUXIEME PARTIE

Conceptions et facteurs explicatifs du choix de l’emploi salarié chez


les jeunes à Abomey-Calavi
Chapitre III : Conceptions de l’emploi salarié et modes recherches de l’emploi chez les
jeunes diplômés d’Abomey-Calavi

3.1. Conceptions de l’emploi salarié chez les jeunes diplômés d’Abomey-calavi

De nos investigations empiriques, nous avons répertorié plusieurs conceptions des jeunes
par rapport au salariat. Entre ceux qui le perçoit comme la meilleure solution pour avoir un
revenu et cela sans grand risque, ou comme la seule option possible au vu de la compétence et
des formations reçues, l’avis qu’on les jeunes diplômés sur l’emploi salarié sont diverse.

3.1.1 L’emploi salarié comme source de prestige sociale

Pour beaucoup de jeunes diplômés d’Abomey-Calavi avoir un emploi salarié est perçus
comme un signe de réussite et de prestige social. Un individu qui arrive à trouver un emploi
notamment dans fonction public est considéré et respecté dans la société. Celui qui réussit
avoir un emploi est considéré quelqu’un qui a réussi socialement dans la vie. Ce que nous fait
comprendre cet auteur :

« Sur le plan social, le travail conforte les liens de l’affiliation sociale par le
sentiment et la sensation chez le jeune d’être investi d’une responsabilité
envers sa famille et la société et peut lui permettre de réaliser ses projets. Il
conforte également sa place dans la société et par son effort et le rôle social
qu’il lui donne, il se sent utile. Le travail constitue une valeur sociale et il peut
être considéré comme l’instrument de mesure et le critère d’identification de la
personne, de son statut et son poids dans la société ». S. Saliba 2014

A ce propos un enquêté déclare :

 Pour d’autre avec l’emploi salarié ont te voir le matin tu sors du point de vue

social ou du point de vue de votre entourage ça donne une image que celui-là il a

un emploi il est aisé ça lui donne de la valeur parce qu’il s’habille et sors le matin

et revient le soir. (Étudiant 23ans)

Ainsi le simple faite de sortir de la maison et de revenir le soir pour raison de travail donne
une certaine considération aux jeunes travailleurs de la part de la société. Il est vu comme
quelqu’un de responsable, de sérieux. Beaucoup de jeunes cherchent alors désespérément un
emploi afin de gagner ce statut dans la société.

3.1.2. L’emploi salarié comme outil t’intégration social

D’après les informations recueillies auprès des enquêté, les jeunes diplômés considéré
l’emploi comme un moyen pour s’intégré dans la société. Celui qui a un emploi est respecté,
on lui accorde une certains considération. Pour la société un individu qui a un emploi
s’intègre plus facilement. Il a plus de responsabilité dans sa communauté. Le travail contribue
d’une manière directe à l’intégration sociale à travers l’insertion professionnelle et donne au
jeune un statut social qui lui permet de jouer un rôle efficace dans la société. Le travail
améliore les relations entre l’individu et les autres, la profession qu’il exerce impose le
respect, comme elle élargit le réseau de ses relations par l’échange avec les autres. Le travail
renforce également la relation avec la famille et les amis (l’entourage), Il est considéré comme
élément efficace qui jouit d’une place et d’un statut dans la société. Le travail évite au jeune le
sentiment d’exclusion, de marginalisation et d’être une charge pour les autres et lui apprend le
sens de la responsabilité. Seghiar Saliha (2014). C’est dans ce même sens qu’un enquêté nous
confie ceci :

‘’ Avoir un emploi ça vous glorifie quoi, on vous respecte et vous avez de la valeur

vous voyez quand vous finissez les études la première des choses qu’on vous demande

c’est est ce que tu as trouvé quelque part avoir un emploi c’est très important dans les

réunion ou dans les groupes d’amis on vous accorde plus de considération et vous avis

sera plus pris en compte dans les pris de décision. (Agent collecteur 35ans) ‘’

Nous pouvons comprendre part ces propos que les jeunes font vers l’emploi salarié pour
pouvoir intégré rapidement la société et gagner une certaine notoriété auprès de leurs
semblable. « Dans de nombre culture l’obtention d’emploi constitue une étape importe du
passage à la vie d’adulte » (Rapport UN 2004). Grace à son salaire qu’il gagne dès les
premiers mois de recrutements le jeune quitte son statut de charge pour ses parents. Il est
maintenant capable de se prendre en charge mais aussi d’apporté son aide à sa famille. Un
enquêté nous le confirme en ses termes :

‘’Quand tu as un emploi tu deviens indépendant de tes parents parce que tu vas gagner

ton salaire tous les fin du mois et avec sa tu peux prendre soin de toi et même
aidé tes parents ou ta famille, tu deviens en quelque sorte responsable.’’

(M. Opérateur mobile money 30ans)

L’emploi est donc considéré comme un outil d’intégration social par les jeunes et un moyens
de gagné une notoriété dans la société.

3.1.3. L’emploi salarié comme chemin indispensable pour la réussite en entrepreneuriat

Le financement est l’un des points les plus importants de tout projet d’entrepreneuriat. Et
il est souvent difficile pour les jeunes de trouvé un financement pour leurs projet. Malgré
l’existence de plusieurs structure de micro finance, les conditions à remplir pour avoir accès à
ces financement sont souvent impossible à remplir pour les jeunes désireux de créé une
entreprise. Les jeunes diplômés recherchent alors un l’emploi salarié pour beaucoup de jeunes
diplômés d’Abomey-Calavi est une étape important pour quelqu’un veut réussir en
entrepreneuriat. Un jeune qui travaille peut épargner un montant chaque mois à partir de son
salaire et financer ainsi son projet d’entreprises. Ainsi le salaire constitue pour beaucoup de
jeunes diplômes une source de financement des projets entrepreneurials. A ce propos un des
enquêté déclare ceci :

« Moi personnellement bien que j’ai envie d’entreprendre je ne pourrai pas

aller prendre un crédit pour commencer, parce que en entrepreneuriat on peut

réussir comme on peut échoué et même si je voulais réussir la peur de perdre

l’argent d’autrui et tout le stress peut me conduire a mal fait et échouer et là


j’aurais

encore plus de problème, donc je préfère trouvé un emploi ou un job et économiser

ce salaire pour investir après là je sais que c’est mon argent et j’aurai plus de

confiance  »(O. jeunes diplômés 27ans)

Certains jeunes pense aussi qu’exercer un emploi salarié donne plus aptitudes pour réussit
dans de l’emploi indépendant après. La gestion d’une entreprise est assez difficile et exigeant,
plusieurs jeunes diplômés font le choix de chercher et un d’exercer un emploi salarié afin
d’acquérir des expériences et compétences. Il espère ainsi capitaliser ses expériences dans la
gestion de leurs futures entreprises. Un enquêté affirme ceci :

Beaucoup parmi ceux qui réussies dans leurs entreprises son sont ceux qui ont
déjà eu a travail un certain temps comme salarié, parce que tout le monde dit de créé

une entreprises mais c’est plus facile à dit qu’à faire, surtout comment la géré après
la

création. Mais c’est plus facile pour quelqu’un qui avait déjà été salarié il sait déjà

géré son salaire et avoir une certain discipline en matière de travail. (Jeunes diplômés

28ans)

Ainsi la conception et perception qu’ont les jeunes diplômés de l’emploi salarié sont diverses.
Le graphe ci-dessus récapitule l’ensemble des points de vue et des perceptions des jeunes
d’Abomey-calavi sur l’emploi salarié :

2
9
%
41%
outils intégration social
prestige social
31% base pour réussir en en-
trepreneriat

Graphique 1: perceptions des jeunes diplômés sur le salariat

Source : données de l’enquête; 2023


Le graphe indique les perceptions et les conceptions des acteurs sur l’emploi salarié à
Abomey-Calavi, Ainsi, 41% des enquêtés perçoivent le salariat comme un outil d’intégration
social. Grace à son emploi le jeune fait son intégration dans la vie active et change de statut.
31% de nos plutôt que avoir un emploi salarié est avant tout un signe de prestige social. Un
jeune qui travail est donc plus respecter dans sa communauté il gagne une certaine notoriété
auprès de ses paires. Mais 28% pense quanta eux que le salariat est un tournant nécessaire à
tout personne qui veut réussir en entrepreneuriat. Car c’est là qu’on acquière les compétences
et expériences indispensables à la gestion d’une entreprise. De plus le jeune salarié peut
épargner chaque mois à partir du salaire qu’il perçoit pour constituer le capital nécessaire au
démarrage de son projet.
De l’analyse de ce graphe on peut donc conclure la perception qu’on les jeunes diplômés de
l’emploi salarié sont diverses et multiple.

3.2.  Mode et moyens de recherche de l’emploi chez les jeunes diplômés à Abomey-
Calavi

La recherche d’un l’emploi salarié après l’obtention du diplômés est presqu’une étape
indispensable pour la majorité des jeunes diplômés à Abomey-Calavi. Entre les dépôts de
dossier dans différentes entreprises de la place et la recherche de toutes offres ou annonces
d’emplois, les jeunes demandeurs d’emploi passe par divers canaux pour essayer de décrocher
l’emploi de leurs rêves.

3.2.1. Les concours recrutement dans la fonction publique

L’Etat est le premier pourvoyeur d’emploi au Bénin. Les concours qu’il organise est
donc l’un des moyens les plus prisé par les jeunes diplômés pour espérer décrocher un emploi.
Bien que ces concours soient très peu fréquent et le nombre de poste qu’ils offrent souvent
insuffisant ; le nombre de participation qu’ils entrainent démontre combien de fois ce moyens
est privilégies par les jeunes demandeurs d’emplois. Le dernier concours en date est le
recrutement de 150 fonctionnaires au profit de la direction douanes béninoises. Plus de 18000
dossier ont été déposé et sur les 9749 retenus 3988 étaient dans les départements de
l’Atlantique et du littoral (Abomey-Calavi se situe dans le département de l’Atlantique). Un
enquêté nous confie en ces termes :

«  Moi je participe souvent au concours, j’ai déjà participé à deux concours de

et aussi au dernier concours de la douanes. Ah on ne sait jamais quand l’heure

va sonner et tu seras pris et c’est fini comme ça, aussi qu’il n’y plus trop de

corruption. Moi je participe à tout parce que je veux seulement rentrer dans la

fonction publique et avoir le matricule après avec mes diplômes je pourrais avoir

une promotion. En attendant je fais des petits jobs pour survivre et éventuellement
payé les frais de dépôt de dossier si un concours est lancé ». (G. jeunes diplômés
32

ans).

Nous pouvons essaiment comprendre à travers ces propos que les concours organiser par
l’Etat demeure l’un des occasions prisé par les jeunes en quête d’emploi pour pourvoir
décrocher un boulot. La photo ci-dessous illustre clairement cet état de la question :

Photo 1 :
candidat aux épreuves sportives d’un concours pour l’armée

Source : internet, mars 2023

Photo 2 : Candidats composants les épreuves écrites d’un concours

Source : internet, mars 2023


La photo n1 montre des milliers de jeunes qui participent pour les épreuves sportives dans le
cadre d’un concours de recrutements dans l’armé initié par l’Etat. La photo n° 2 montre des
candidats en plein composition pour un concours de recrutement.

3.2.2. Les structures de recrutements privées

Les structures de recrutement privées sont des entreprises ou initiative qui accompagnent les
jeunes dans leurs quêtes pour l’obtention d’un emploi salarié. Ces centre recherche et
regroupe et grand nombre des offres d’emplois disponible sur le marché. Ils proposent ensuite
ses offres aux jeunes, demandeurs d’emplois qui sollicitent leurs aides. Le travail consiste non
seulement à aider les demandeurs d’emploi dans la constitution des dossiers de candidatures
mais aussi à former ces derniers dans la réalisation d’un entretien d’embauche afin de
maximiser leurs chances de réussite. A ce propos un de nos enquêté déclare :

Beaucoup de jeunes demandeurs d’emploi préfèrent ces centres dans la recherche d’un
emploi. Un jeune nous confie ceci :

« c’est difficile d’être au courant des offres d’emplois à tant de nos jours

c’est pourquoi moi je vais dans les centres d’emplois, là eux ils ont tous les

offres disponibles et la tu choisie ce que tu veux en fonction du profil recherché

et ils t’aident même à déposer les dossiers et te prépare pour les entretiens. J’ai déjà

gagné par le passé un contrat de travail grâce à eux mais c’était pas un contrat durable. »

( jeunes diplômés, 27ans)

La photo ci-dessus montre une structure de recrutement ou les jeunes diplômés vont pour
essayer de trouver un emploi. Elle est forme les demandeurs et les prépares pour des futurs
entretiens. Avant de leurs proposé les offres d’emploi que les entreprises partenaires ont
déposé auprès d’elle.
Planche 1 : structure de recrutement

Source : BONOU, Abomey-Calavi, 2023


3.2.3. La recherche par les réseaux sociaux

Avec l’avènement du numérique et le développement de nouveaux moyens de


communications, beaucoup de jeunes font leurs recherche d’emploi sur internet. Notamment
grâce aux réseaux sociaux (Facebook, watsapp). Plusieurs entreprises mais aussi particuliers
publie leurs offres d’emplois sur ces plateforme de communication fortement utilisé par les
jeunes. Ainsi beaucoup de jeunes diplômés utilisent les réseaux sociaux comme moyen de
recherche d’un emploi. Ces parcours à longue de journée ces réseau afin d’identifier et de
postuler à d’éventuelle appel offre. Un enquêté confirme par ces propos :

Je recherche souvent les offres d’emplois sur les réseaux sociaux, comme on

presque tout le temps connecter donc s’est plus facile pour de voir les offres

directement grâce au téléphone. Moi je aussi dans des groupes spécialement

dédié aux offres d’emplois sur Facebook et sur watssapp comme ça je regarde les

offres et les profiles demandés et si ça correspond à mes compétence je postule.

(Jeunes diplômés, 28ans)

De plus usage des réseaux sociaux comme moyens de recherche d’un d’emploi garantir aux
jeunes demandeurs d’avoir accès à une multitude d’offres dans lequel ils choisissent celui qui
correspond à son profile.

Les propos d’un enquêté illustre parfaitement cela:


Tout le monde ne peut pas avoir les mêmes informations mais avec les réseaux

sociaux si quelqu’un voir une offre mais si il ne veut pas postuler, il partage avec

les autres et ce qui recherche ce type d’emploi postule. Même les concours que le

gouvernement lance c’est sur les réseaux sociaux que moi j’ai l’information.

(étudiante en master, 27 ans)

Nous pouvons comprendre à travers ces propos que l’usage de l’internet et des réseaux
sociaux par les jeunes demandeurs d’emploi reste l’un des meilleurs moyens pour décrocher
un emploi.

Chapitre IV : Facteurs explicatifs du choix de l’emploi salarié chez les jeunes à Abomey-
Calavi

De nombreuses politiques ont été mises en place par les différents gouvernements pour
inciter les jeunes à aller vers l’emploi indépendant, mais force est de constater que les jeunes
diplômés préfèrent de loin l’emploi salarié. Dans ce chapitre nous aborderons les facteurs et
les raisons qui conditionnent les jeunes diplômés allés vers l’emploi salarié.

4.1. Manque de culture entrepreneurial chez les jeunes

La culture entrepreneuriale est définie comme la diffusion d’un ensemble des valeurs,
croyances, idéologies, habitudes, pratiques, coutumes et actions, visent à encourager l’esprit
d’entreprise et à montrer les avantages de l’entrepreneuriat dans la population (Observatorio
Nacional del Emprendedor, 2015). L’entrepreneuriat réussi nécessite un certain nombre
d’aptitude et de comportement permettant à l’entrepreneur de faire face à tous les éventuels
problèmes que rencontre l’entreprise. Selon Schumpeter, quelques traits définissent un bon
entrepreneur à savoir :

 Il est juridiquement indépendant ;

 Être un individu hors du commun capable de réaliser de nouvelles combinaisons par


l’étude de terrain;

 Être un homme sans répit, avec du charisme et de l’autorité pour savoir s’imposer ;
 Avoir l’habileté à résoudre les problèmes auxquels il fait face  et être ouvert aux
critiques;

 Mettre la recherche de profit au plan secondaire ; etc. ;

Lorsqu’une société a une meilleure perception de l’esprit d’entreprise, il y a de meilleures


chances que davantage d’entrepreneurs, d’investisseurs et d’organisations souhaitent prendre
le risque d’entreprendre. Mais telle n’est pas le cas chez les jeunes béninois, ils sont socialisé
et grandissent avec l’idée selon laquelle la réussite passe par l’obtention d’un boulot qui
puisse garantir un bon salaire. La majorité des jeunes qui vont vers l’emploi salarié n’ont pas
reçu une socialisation pouvant le permettre de développer l’amour de la prise de risque et
l’esprit d’entrepreneuriat. A ce propos un enquêté nous ceci :

‘’ C’est une question de culture, c’est depuis l’enfance que le problème se forme

on ne montre pas à l’enfant l’importance de l’entrepreneuriat. La maison comme

l’école on lui inculque que pour réussi il faut beaucoup étudier pour avoir un bon

boulot alors une fois grand et après avoir bien étudier il cherche désespérément le

bon boulot. C’est ce qu’on lui a appris.’’ (Formateur en entrepreneuriat 40ans)

Ces propos illustre clairement la question du manque des valeurs et des notions d’entreprises
chez les jeunes. Ils évoluent dans un environnement ou l’esprit d’entreprises et la prise de
risque n’est pas mise en valeurs. . C’est dans ce même sens qu’un enquêté nous confie ceci :

‘’ aujourd’hui on accuse la jeunesse de ne pas s’intéresse à l’entrepreneuriat

mais le problème c’est pas la jeunesse .c’est depuis le bas-âge que le problème

commence, regard même les parents quand ils parlent ou conseille leurs qu’est

ce qu’ils disent  : il faut apprendre tu vas devenir cadre, cadre dont ils parlent ces

la fonction public. Prenez des enfants du CI en 3eme et demandez leurs ce qu’ils

veulent devenir à l’avenir. Vous aurez 98% de réponses comme avocat douanier

juste des fonction public ou le salariat. Ca montre que c’est ce qu’on leurs à
inculquer

jusqu’à ce niveau ils n’ont pas encore conscience que dans leurs réalités ils doivent
entreprendre et innover pour ce faire une place.’’ (Étudiant en master, 27ans)

De plus le manque de culture entrepreneuriale limite les jeunes même quand ils décident
finalement d’aller l’emploi indépendant. L’absence des notions et des valeurs indispensables à
la réussite en entrepreneuriat les conduit à fait de mauvais choix et à échouer. Les propos d’un
enquêté illustre parfaitement cela:

‘’C’est après avoir cherché fatigué que le jeunes va vers l’entrepreneuriat, et

puisse qu’il n’avait pas été élevé et bâtir sur cette base il va être désorienté et

et se tourner vers de secteur douteux ou déjà saturé.’’ (Formateur, 35ans)

4.2. Système éducatif comme frein à l’auto-emploi des jeunes S’il est vrai que le manque
de culture constitue l’un des facteurs principaux qui limitent les jeunes diplômés à aller vers
l’emploi indépendant, il n’est cependant par le seul facteur. D’autres facteurs comme le
système éducatif expliquent aussi cette attitude des jeunes.

4.2.1 Objectifs des programmes scolaires

Le système éducatif béninois pose un gros problème d’adaptation et d’adéquation. Les


formations qui y sont données ne répondent pas aux réalités du marché de l’emploi. Elles sont
plus orientées vers la délivrance de diplôme que vers des formations qualifiantes permettant
d’accéder au marché du travail avec beaucoup de chances d’insertions. A. Gandjeto, 2018.
En d’autre terme ces formations délivré dans les écoles et les universités ne permet pas aux
jeunes d’acquérir des connaissances et des compétences pouvant lui permettre de s’auto-
employé. Les cours dispensé sont pour la plus part basé sur la théorie et les connaissances
transmises limite souvent le choix des jeunes et les conditionne aller vers le salariat.

Les propos d’un enquêté illustre parfaitement cela:

Notre système éducatif ne forme pas pour l’auto-emploi. On nous apprend l’histoire

de la Russie et de la France en quoi s’est chose peuvent permettre à un jeune de

s’auto-employé. Ce système permet juste à l’apprenant d’amassé les connaissances

théorie et de passé en année supérieur. Il n’est pas adapté aux besoins de l’Etat.

Ce point de vue est partagé par les auteurs ayant abordés la question du rôle de l’éducation
dans l’insertion professionnelle des jeunes, c’est l’exemple F. Gaga, 2022 pour qui:
L’enseignement secondaire porte en lui les germes du chômage des
jeunes diplômés au Bénin. Les collèges et lycées techniques qui
constituent en quelque sorte l’antichambre de nos universités ne
donnent pas aux adolescents qui les fréquentent les armes nécessaires
pour mieux s’adapter aux dynamiques sociétales du Bénin. Les
enseignements secondaires, technique et la formation professionnelle
constituent en réalité un sous-secteur phare ou l’on doit accompagner
l’enfant à élaborer sa vision professionnelle et à faire assoir sa
personnalité scientifique pour une bonne intégration et mobilités
sociales.

On comprend alors que pour les jeunes aille vers l’entrepreneuriat il leurs faut des notions et
des compétents. Et le programme scolaire telle qu’ils sont ne permettent pas aux jeunes
acquirent ces connaissances. Les jeunes après tous ses années de formation n’arrive pas à
capitaliser tous ses connaissances afin d’innover et de s’auto-employé. Un enquêté
nostalgique nous dit ceci :

Avant il avait la coopérative scolaire, on apprenait aux enfants des trucs

comme la menuiserie, maçonnerie, le commerce et même le champ (l’agriculture

et sa permettait aux enfants d’être apte. Aujourd’hui ça n’existe plus, ils apprennent

juste aux enfants à parler correctement le français et attendre l’Etat pour être
recruté

ou pour enseigner à leur tour. (Parent d’élève  ; 50ans)

A cela s’ajoute l’absence de tous programmes d’orientations des apprenants pour


l’établissement.

4.2.2 Absences de programmes d’orientations

En plus des programmes scolaires qui constitue un frein à l’éveille de l’esprit d’entreprises
chez les jeunes diplômées s’ajoute celui de l’absence de politiques d’orientations des
apprenants et des étudiants. En effet durant tous leurs cursus scolaire et universitaire les
jeunes sont livrés à eux dans le choix de leurs différentes. Ils ne sont n’y suivie ni coach.
Ainsi ils finissent les études sans aucun plan de carrière et sans vision scolaire et
professionnelle.  « Les apprenants n’ont aucune vision scolaire qui déclenche leur motivation,
la conduite et la prolonge jusqu’à l’attente des objectifs pour lesquels ils apprennent.
Autrement dit ‘’ils font école parce qu’ils doivent aller à l’école’’. » (F. Gaga, 2022). Dans
cette même logique un enquêté déclare :

‘’ Il n’y aucune initiative pour aider les jeunes durant leurs cursus à fait

de bon choix pour leurs future, les choix de filière se font au hasard ou

par suivisme des amis. Ils apprennent juste sans savoir ce à quoi toute cette

connaissances leurs servira. Dans les pays développé l’orientation de l’enfant

commence de puis le primaire et on sait déjà clairement ce que l’enfant va devenir.’’

(Formateur en entrepreneuriat, 40 ans)

On comprend donc facilement que les faiblesses du système scolaire notamment


l’inadéquation des programmes scolaire avec les réalités et les besoins entrepreneuriales du
pays et l’absence des politiques ou programmes de formations constitue aussi des facteurs qui
conditionnent les jeunes diplômés avoir voir le salariat comme la seul option qui s’ouvre à
eux.

4.3. Recommandations pour une amélioration des politiques d’incitations à


l’entrepreneuriat des jeunes

En prenant en considération le contexte socioéconomique et les problèmes de développement


du Bénin en général et de la ville d’Abomey-Calavi en particulier, notamment les questions
relative l’emploi des jeunes, il s’avère indispensable de revoir les politiques et de mettre en
place des mesures afin d’inciter plus de jeunes aller vers l’entrepreneuriat comme le
recommande tous les organismes internationaux.

4.3.1 Améliorer la culture entrepreneuriale des jeunes

Il est important de redonner aux jeunes le gout de l’entrepreneuriat et inciter les parents et les
enseignants à éveiller l’esprit d’entreprises chez les enfants depuis le bas-âge. Pour cela il
faut :

 sensibilisé sur les réalités socioprofessionnelles contemporaines,


 avoir à l’esprit que seule l’école n’est plus un moyen de réussite sociale ;
 être attentifs sur les capacités et potentialités propres à chaque enfant pour mieux
l’orienter dans son choix de carrière futur ;
 soutenir et accompagner les initiatives entrepreneuriales de leurs enfants peu importe
l’âge ;
 ériger des plans d’action communautaire qui incluent l’épanouissement de la jeunesse
et pourvoir effectivement les appliquer ;
4.3.2 changer la perception des jeunes sur l’emploi indépendant
Pour que les jeunes diplômés aillent vers l’emploi indépendant il est nécessaire de changer la
perception qu’ils ont de cela. Il faut les amener à comprendre que l’auto-emploi est à l’heure
actuelle la meilleure solution pour réussir et ne plus attendre désespérément l’Etat. Pour ce
fait il faut :

 sensibilisé les jeunes sur la réalité du marché de l’emploi et sur les besoins du pays ;
 faire part aux jeunes des avantages de l’emploi indépendant ;
 montrer que le salariat n’est plus une garantir pour tous les diplômés ;
 exploser aux jeunes les atouts qui s’offrent à eux pour une réussite dans
l’entrepreneuriat,
 organiser des activités et des panels d’échange avec des modèles de réussite en
entreprises ;
 promouvoir la visibilité des jeunes ayant déjà réussi à travers les médiats de masses
(réseau sociaux, radio, télévision),
 proposer aux jeunes une image positive de l’entrepreneuriat

4.3.3 Amélioration des programmes scolaire

Le monde entrepreneurial est exigeant et il faut développer des attitudes et des aptitudes pour
réussir. Les jeunes ont besoin de connaissances dans ce domaine. Il importe donc de réorienté
les formations et programmes d’enseignement vers l’auto-emploi. Pour le fait il faut :

 Axer le système de formation sur l’auto-emploi en agissant sur les programmes de


formation et les méthodologies ;
 Concevoir des programmes de formation basés sur les réels du marché de travail ;
 Former des créateurs d’emploi et non des demandeurs d’emploi en leur donnant des
compétences pratiques ;
 stimuler le désir d’entreprendre chez les jeunes par des projets permettant de vivre des
expériences concrètes, tels que les projets coopératifs et la promotion de programmes
et d’initiatives à l’école et dans les établissements postsecondaires; financer les
formations en entrepreneuriat pour les jeunes les plus démunis ;
 mobiliser les ressources humaines, financières et matérielles pour mieux accompagner
les jeunes dans leurs idées d’entreprises ;
 faire des plaidoyers à l’endroit des parents pour leurs faires comprendre les nouvelles
orientations socioprofessionnelles qui se présente à la jeunesse ;
 Former des citoyens prêts à être consommés par le marché de l’emploi ; autrement dit,
donner une formation professionnelle de qualité accessible à tout le monde
contrairement aux lycées et centres de métiers dont l’accès est sélectif.
 Former des cadres manuellement compétents et utilisables par les entreprises ;
 Former en amont des enseignants ou des encadreurs capables d’assurer une formation
professionnelle de qualité aux citoyens ;
 Promouvoir une école basée sur la formation professionnelle de qualité et non faire
l’apologie d’une formation académique hautement théorique.
 Former massivement des autocrates et non livrer des bureaucrates difficiles à
consommer sur le marché d’emploi;
 Axer les objectifs de l’école désormais sur les besoins réels du pays pour son
développement socio-économique ;
 Former des individus capables d’aller au-delà des connaissances acquises pour initier,
créer et entreprendre.

La mise en pratique de ces quelques recommandations peut permettre d’inculquer aux jeunes
l’esprit d’entrepreneuriat et les connaissances et aptitudes nécessaire pour réussir. La
perception des jeunes sur l’emploi indépendant changera et ils pourront aller majoritairement
vers ce type d’emploi et ne plus attendre désespérément l’Etat après l’obtention de leurs
diplômes.

De tout ce qui précède, il faut retenir que le choix des jeunes est souvent porté sur
l’emploi salarié à cause de différent perceptions que les jeunes ont de ce type d’emploi. Si
pour certain il est source de prestige social, pour d’autre il est un moyens d’intégration social
et une base pour la réussite en entrepreneuriat. Plusieurs autres facteurs comme le manque de
culture entrepreneurial et l’inadéquation des programmes scolaires justifient aussi ce choix
des jeunes. Ceci étant, il faut que les différents acteurs à divers niveaux (autorités publiques
et locales, parents, enseignants et les jeunes eux-mêmes) mettent en place des nouvelles
politiques pour inciter les jeunes à aller vers l’emploi indépendant.
Conclusion
Au terme de la présente recherche qui a porté sur « Facteurs explicatifs du choix de l’emploi
salarié chez les jeunes diplômés à Abomey-Calavi », il a été constaté que malgré la faible
disponibilité de l’emploi salarié dans la commune la majorité des jeunes diplômés préfèrent et
recherche de façon désespérer ce type d’emploi. Voilà pourquoi, l’objectif général de cette
recherche est analysé les raisons au tour du choix de l’emploi salarié chez les jeunes. De
façon spécifique, il s’est agi de décrire les conceptions des jeunes autour de l’emploi salarié
d’une part, et d’autre part, d’identifier les facteurs explicatifs du choix du salariat chez les
jeunes diplômés, afin de proposer des recommandations pour amener les jeunes à aller vers
l’emploi indépendant. Ainsi, pour atteindre ses objectifs, recours est fait à la documentation,
pour mieux positionner la problématique, celle liée à la préférence des jeunes diplômés pour
l’emploi salarié malgré la faible disponibilité; autrement dit, Pourquoi les jeunes continuent-
ils de postuler pour le fonctionnariat malgré la faiblesse des offres ? Ce positionnement a
permis de faire une investigation empirique auprès de quarante-quatre (50) enquêtés de
commune d’Abomey- Calavi ; au moyens d’un guide d’entretien et de questionnaire à travers
la technique d’échantillonnage à choix raisonné.

Les informations empiriques recueillies ont permis de comprendre la perception qu’ont les
jeunes du salariat et les facteurs qui guident leurs préférences pour ce type d’emploi. En effet,
les conceptions qu’ont les jeunes d’Abomey- Calavi sur l’emploi salarié sont diverses, il n’est
pas conçue de la même façon. Cet état de chose associé à d’autres facteurs telles que le
manque de culture entrepreneurial et l’inadéquation des programmes de formations justifie le
choix pour l’emploi salarié. Il urge donc, de revoir le mécanisme de promotion de
l’entrepreneuriat à divers niveaux, d’orienté les de formations vers l’auto-emploi des jeunes,
d’augmenter les moyens d’accompagnement des jeunes à l’entrepreneuriat, afin de permettre
à la jeunesse montante de tourner plus vers l’emploi indépendant à travers la mise en place de
projet innovant, important pour le développement bénéfique et à la société sur le long terme.

En définitive, nous estimons que les apports et recommandations proposées dans ce travail
viennent enrichir les recherches de nos prédécesseurs sur la question de l’entrepreneuriat des
jeunes, et que les aspects non explorés constituent des pistes de recherche ultérieures.

Référence bibliographique
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quelles alternatives ? harmattan
2. AYEKOWI René Houessou, 2021, Dynamiques entrepreneuriales en milieu
universitaire : cas des gardes vélos à l’université d’Abomey-calavi, UAC,
mémoire de licence, p19
3. AZONHAHIN Timothée, 2021, structure de précollecte des déchets ménagers à
Abomey-Calavi à l’épreuve de l’entrepreneuriat social et solitaire
4. BOUTILLIER Sophie, UZINIDIS Dimitri 2013, « L’entrepreneur
schumpétérien » revue dans la Pensée, N375 pp97-109
5. BOUZOUNGOULA Joseph, 2009, Emploi, entrepreneur et entreprises au Congo
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6. Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, rapport
commission de l’investissement des entreprises et du développement 2014, 6ème
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7. DURAND Jean-Pierre et WEIL Robert, 2006, Sociologie contemporaine,
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8. European youth forum, 2010, « Prise de position sur l’entrepreneuriat des jeunes
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9. FAYOLLE Alain, 2017, « Théories et pratiques, Application pour apprendre à
entreprendre », Edition Dunod, 3ème édition, 30p
10. GANDJETO Aristide, 2018, les mécanismes d’entretien du chômage et du sous-
emploi au Bénin : analyses et proposition de solutions; master en administration
des affaires
11. GIRONS François, 2007, Comètes, p.15
12. JOHSON Marlène Huberta, 2022, Entrepreneuriat des jeunes dans
l’arrondissement d’Abomey-calavi : Analyse, enjeux et perspectives, UAC,
mémoire de licence, p13
13. Judicaël Alladatin Mahutin Anselme Houessigbede Augustin Gnanguenon
Lucien Médard Dahoue, 2014, Emploi et sous-emploi chez les jeunes au Bénin :
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14. L’emploi et le sous-emploi des jeunes en Afrique sub-saharienne, 2009 in PRB
15. LAFI-KODO Bilkiss, 2017, Emploi au Bénin un parcours d’obstacles in ABP
janvier 2022
16. MONTCHO Bruno, 2015, Commercialisation de l’essence kpayo à Cotonou :
déviance ou débrouille, sociologie de la débrouille, Allemagne, Presse
Académiques Francophones, 338 p.
17. ONITCHANGO Yacoubou, 2015, …pour une Afrique sans chômage Cotonou-
Benin, Edition LAHA, 135p.
18. POMPA Claudia, 2006, « Faire de l’entrepreneuriat des jeunes une voie viable,
Comment les institutions d’EFTP peuvent-elles contribuer à Promouvoir
l’entrepreneuriat? », 5p.
19. QUIVY Raymond et CAMPENHOUDT Luc van, 2006, Techniques de recherche
en science sociales, Paris, Edition DUNOD, 3ème édition, 256p.
20. Rapport finale de l’enquête régional intégré sur l’emploi et le secteur informel
(ERI-ESI), octobre 2019
21. Thierno cherif, 2015, les causes du chômage en république de Guinée licence
sociologie, mémoire de licence
22. TINGBE-AZALOU Albert, 2017, La prospective stratégique : Pour un autre
regard sur le développement, UAC, p.36
Références Webographies (électroniques)
1. Max weber et la sociologie compréhensive consulté wp.unil./bases/2013/08 consulté
le 10 janvier 2023
2. Théorie du choix rationnels www.cairn. Info/revue de mass 2004 n24 consulté le 15
janvier 2023
3. Salarié et indépendant : comment choisir www.mon-salarié-net.fr le 20 janvier 2023

ANNEXES
Guide d’entretien

Cibles : Structures spécialisés dans l’emploi, ANPE, personnes ressources

Note introductive :

Bonjour Monsieur/Madame,
Je suis étudiant en 3ème année de Sociologie-anthropologie à l’université d’Abomey-
Calavi. Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de licence dont le sujet est :
Facteurs explicatifs du choix de l’emploi salarié chez les jeunes diplômés à
Abomey-calavi, avec tous mes respects, je voudrais vous sollicitez pour un entretien,
en vue de recueillir vos différents avis vis-à-vis dudit sujet. Soyez rassurés que vos
réponses sont strictement anonymes et confidentielles.
Merci d’avance pour votre contribution.

Guide d’entretien : N___ /____/____/

Date de l’enquête : _____/_______/______/

I- Caractéristique sociodémographique de l’informateur

 Nom et prénom :

 Age : Sexe :

 Niveau d’instruction : __________/ Profession :_________/

 Situation matrimoniale : ____________/ Religion : ____________/

 Quartier :

II- Généralité sur l’entrepreneuriat des jeunes

1- Définition de l’insertion professionnelle des jeunes


2- Connaissance ou compréhension du sujet
III- les atouts et politiques favorables à l’emploi indépendant
1. Les politiques misent en place par le gouvernement
2. Les différents programmes d’incitation à l’entrepreneuriat
3. Les atouts géographies favorables à l’entrepreneuriat
4. Les dispositions institutionnelles favorables à l’entrepreneuriat
IV- les raisons explicatifs du choix des jeunes pour l’EI
1- Raisons d’ordre personnel
2- Raisons d’ordre éducationnel
3- Raisons d’ordre social
4- Raisons d’ordre économique
IV- approches de solution pour inciter les jeunes diplômées à aller vers l’emploi indépendant
1. Solutions de la part des autorités
2. Solutions de la part des jeunes diplômés
3. Solutions de la part des parents

Merci pour votre contribution


QUESTIONNAIRE N° ____
Questionnaire renseigné le : /___/___/2023
Bonjour Monsieur/Madame,
Je suis étudiant en 3ème année de Sociologie-anthropologie à l’Université d’Abomey-
Calavi. Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de licence dont le sujet est :
« Facteurs explicatifs du choix de l’emploi salarié chez les jeunes diplômés à
Abomey-Calavi » Avec tous mes respects, je voudrais vous sollicitez pour répondre à
un questionnaire, en vue de recueillir vos différents avis sur le sujet. Soyez rassurés
que vos réponses sont strictement anonymes et confidentielles.
Merci de votre participation.

SECTION I : CARACTRISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES

N° QUESTION REPONSES CODE SAUT


1. Commune /___/
________________________
2. Arrondissement /___/
________________________
3. Village/Quartier de ville /___/
________________________
4. Nom et prénoms du l’enquêté ________________________ /___/
________________________

5. Sexe Homme 1
Femme 2
6. Quel âge avez-vous ? /___ /___ / ans /___/
7. Avez-vous fréquenté l’école ? Oui 1
Non 0
8. Quel est le plus haut niveau d’étude que Primaire 1
vous avez atteint ? Secondaire 1er cycle 2
Secondaire 2nd cycle 3
Universitaire 4
SECTION II : CONNAISSANCE DES ACTEURS SUR L’INSERTION
PROFESSIONNEL DES JEUNES
N° QUESTION REPONSES CODE SAUT
1. Avez un emploi actuellement ? Oui 1
Non 0
2. Etre-vous à votre propre compte ou A mon propre compte 1
travaillez-vous pour quelqu’un?
Pour quelqu’un autre 2

(Plusieurs réponses sont possibles)


3. Entre l’emploi salarié et l’emploi Emploi salarié 1
indépendant lequel préfériez-vous ?
Emploi indépendant 0

4. Aimeriez-vous changés votre emploi Oui 1


actuel ?
Non 0
Donner les raisons
5. Quel sont les avantages du salariat ? Garantir d’un salaire 1
Primes 2
Les congés payés 3
Taches clairement défini 4
Possibilités de promotion 5
Absence de risque de faillites 6
Prise en charge 7
Retrait payé 8
Autres avantages (précisez) 9
________________________
Possibilité de plusieurs réponses
6. Pourquoi les jeunes diplômés Garantir d’un salaire 1
préfèrent-il l’emploi salarié plus que
Primes 2
l’emploi indépendant ?
Les congés payés 3
Taches clairement défini 4
Possibilités de promotion 5
Absence de risque de faillites 6
Prise en charge 7
Retrait payé 8
Autres avantages (précisez) 9
________________________

Possibilité de plusieurs réponses


7. Pourquoi les jeunes ne s’intéressent Manque de moyen de financement 1
pas à l’emploi indépendant ?
Peur du risque 2
Manque de formation 3
Manque de culture entrepreneurial 4
Manque d’esprit d’innovation 5
Autres (précisez) 6
________________________

Possibilité de plusieurs réponses

8. Quelques sont les facteurs explicatifs Formations reçu 1


du choix l’emploi salarié chez les Moyen financier 2
jeunes ? Environnement familial 3
Niveau d’étude 4
Recherche du prestige social 5
Rang social

Autres (précisez)
________________________

Possibilités de plusieurs réponses


9. Pensez-vous qu’il existe des atouts Oui Si non
favorable pour entrepreneuriat des Non sauté la
jeunes au bénin ? questio
n 10
10. Citer quelques atouts Citer les atouts
SECTION III : POLITIQUES D’INCITATION A L’ENTREPRENEURIAT ET
PERSPERCTIVES
N° QUESTION REPONSES CODE SAUT
11 Avez connaissance des politiques Oui 1 Si non
d’incitation à l’entrepreneuriat des jeunes sauté la
Non 0
au Bénin ? question n
12
12 Citer quelques politiques d’incitation à
l’entrepreneuriat des jeunes ?

13. Pensez-vous que ses politiques sont Oui 1


efficaces
Non 0
Si non pourquoi
14 Croyez-vous qu’il faut améliorer les Oui 1
politiques ?
Non 0
15 Quelques sont les mesures à prendre pour Former plus les jeunes dans
inciter les jeunes à aller vers l’emploi l’entrepreneuriat
indépendant ? 1
Subventionner les jeunes
2
entrepreneurs
Sensibiliser sur l’important de
l’entrepreneuriat pour le 3
développement
Orienter les jeunes vers des 4
formations
Intégrer l’entrepreneuriat dans
les programmes scolaire 5

Autres nationalités (précisez)


________________________

Possibilités de plusieurs
réponses

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