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«Couleur de peau – miel», un poème en images sur l`identité individuelle

Je pense qu`il y a dans le fond de l`âme humaine deux tendances contraires, qui tendent a
s`harmoniser sur le parcours d`une vie. L`une c`est le désir, le besoin de réaliser son propre
individualité et sa propre vue sur le monde, quelque fois en dépit des visions générales
« canoniques », et l`autre c`est le besoin d`être accepté, d`être part d`une communauté, de
reconnaitre et d`être reconnu par ses semblables. Dans les âges anciens, la chose était beaucoup
plus évidente. Si on était paysan, on devait travailler la terre et les respectifs semblables étaient
les autres paysans, si on était savant, on devait étudier et écrire des livres, si on était
ecclésiastique on devait prier aux dieux et la communauté était celle des autres moines ou
prêtres.

Dans l`époque contemporaine, quand les frontières entre les races, les classes, les nations,
les idéologies et même les genres ont devenu si fluides, le problème de l`identité et de « la tribu »
qui est a chacun, est devenu plus compliqué que jamais. Cela est évidemment un aspect très
positif, par rapport aux droits des gens, a la démocratisation de la pensée, a la liberté de l`être
humain de se construire exactement comme elle le voit adéquat, mais cela génère aussi une sorte
de manque de repères, difficile a supporter pour la sensibilité, quelque chose comme une
isolation, une crise de la notion d`appartenir dans un groupe plus grand que soi-même. «Qui suis-
je?» est très relié avec «Qui sont mes proches, mes «parents»?, faute d`un mot plus efficace. Et
cette situation se traduit dans une relation presque guerrière de l`homme avec ses racines, le
«canon» au milieu duquel il a été éduqué, avec ses préjugés inévitables, et finalement avec le
monde dans le quel il doit fonctionner chaque jour. De toute façon, jusqu`a ce que l`être humain
réussit à se comprendre entièrement et a comprendre les autres aussi, et sa relation avec eux.    

Pour Jun, le problème se pose encore plus aigu, parce qu`il a été adopté dans une
civilisation qui n`était pas la sienne, parce qu`il avait, comme enfant déjà, une situation précaire
«chez lui» comme orphelin, parce qu`il avait, en toute évidence, des raisons pour se sentir «un
marginale» n`importe où. Mais cela ne fait qu`épaissir pour lui les contours d`une «bataille»
universellement humaine et de donner comme ça au film une dimension encore plus
généralement significative. Le fait qu`il choisit pour soi, a un certain moment, l`identité d`un
samouraï japonais n`est pas très différent de ce qu`on fait tous, d`une façon ou autre: il regarde
autour de lui et il se rallie a une identité et a une «communauté», a une fiction on pourrait dire,
qui lui convient pour le moment, un moment de recherche et de procès de construction. Moi-
même, en effet, j`avais choisit a un moment donné l`identité de Jeanne D`Arc, parce qu`elle était
une sainte, mais elle était catholique et pas orthodoxe, parce qu`elle avait été croyante, mais elle
a agit contre l`église institutionnelle et, comme ça, elle a finit sur le bûcher, parce qu`elle était
une femme, mais pas une épouse et une mère, ce qui rappelait les filles guerrières, les amazones.
Une identité fictionnelle, qui semblait réconcilier tous mes conflits intérieures et extérieures, ou
presque…  

Ioana Tataru, 15606052, décembre 2105

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