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Qui suis-je?
ISBN EPUB 978-2-7640-3541-2
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L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec
pour son programme d’édition.
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du Canada pour nos activités d’édition.
MARIE MONTPETIT
Qui suis-je?
Partez à la découverte
de vos émotions et
Préface
Avant-propos
Introduction: Premier geste concret… pour vous retrouver
Et moi, qui suis-je?
Se connaître
La responsabilité d’être soi
L’influence des autres
Connais-toi toi-même
Les fameuses introjections
Mes passions
J’ai besoin d’une pause
Je pose mes limites
Je m’affirme
J’ai besoin de…
On fait le ménage
Mon ami Johari
Respirer pour arrêter le tourbillon
Un cycle pour changer
Je suis moi, en relation avec les autres
En terminant…
Bibliographie
Remerciements
À propos de l’auteure
Préface
Notes à moi-même
L’influence des autres
Se construire une identité, c’est entre autres savoir d’où l’on vient, quelles
sont nos valeurs, celles de nos parents, de nos professeurs, de nos amis; les
influences du passé, celles auxquelles on a intentionnellement adhéré et les
autres, celles que nous avons inconsciemment intégrées. Les bonnes et les
mauvaises. Celles qui nous font dire ou faire ces choses qui ne nous plaisent
pas, mais qui, dans un élan de peur ou d’inquiétude, nous poussent à
poursuivre nos actions dans une voie que nous n’avons pas nécessairement
choisie ou dans laquelle nous nous sentons mal à l’aise.
Depuis la naissance, l’influence fait partie de notre évolution; elle assure
notre besoin physique et psychologique d’être aimé. La venue au monde de
tout être humain arrive avec son lot de projets pour lui-même. Eh oui! Sans
le savoir et en toute innocence, tous les parents du monde transmettent aux
enfants leurs influences, leurs valeurs et tracent votre ligne de vie.
Saviez-vous que, même avant votre naissance, vous étiez porteur
d’attentes? Sans le comprendre tout à fait, vos parents ont été les premières
personnes d’influence, ne serait-ce que pour vous avoir fait naître dans un
pays plutôt que dans un autre. Les premiers sens développés ont-ils eu un
effet de froid, de chaud, d’humidité, de sécheresse? Êtes-vous l’aîné de
votre famille, le cadet ou celui du milieu? Vos parents étaient-ils présents
lors de votre premier regard? Avez-vous reçu vos premières gorgées de lait
avec amour et tendresse, avec rigidité et froideur, ou encore avec rejet?
Votre langue maternelle est-elle le français, le mandarin, le russe ou
l’anglais? Vos grands-parents étaient-ils présents dans votre tendre enfance?
Lorsque vous étiez très jeune, alliez-vous à la garderie ou êtes-vous
demeuré avec votre parent jusqu’aux premiers jours d’école? Avez-vous des
tantes et oncles, des cousins et cousines, des voisins à proximité, ou avez-
vous passé le plus clair de votre temps seul?
La toute première influence que vous avez reçue est celle de la famille,
les interactions familiales et les premiers apprentissages. La famille, telle
que vous l’avez connue, a été la première source de références. Selon Boris
Cyrulnik, la base de départ de l’individu repose sur un triangle. Le
nouveau-né ne sait pas encore qui est lui-même et qui ne l’est pas, puisqu’à
ce stade de son développement un bébé est ce qu’il perçoit. Or, dans son
premier monde, il perçoit une base de sécurité que nous appelons «mère»,
autour de laquelle gravite une autre base moins prégnante que nous
appelons «père». C’est donc dans ce contexte d’influence que nous avons
reçu nos premières empreintes de notre milieu.
Il est difficile de savoir qui nous sommes lorsque, pendant toutes ces
années, nous avons été sous l’influence des autres. Pour notre survie, on a
bien voulu se donner une ligne de conduite, un savoir-faire convenable, on
nous a dicté les lignes directrices à suivre pour être une belle et bonne
personne. On nous a dit «Fais ceci» et «Fais cela» pour être acceptés dans la
famille, dans l’entourage, dans la communauté, dans le monde des affaires.
Pourquoi pas? Comment se fait-il que, malgré tout ce que nous faisons, il
existe au fond de nous un malaise profond qui nous empêche d’être ce que
nous sommes?
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous aviez fait telle chose? Vous
est-il déjà arrivé de jaser et de vouloir reprendre au vol les paroles
prononcées «sans conscience», en vous disant: «Ouf, il me semble que ce
sont les paroles de ma mère, pas les miennes.»
Il est important ici de décrire ce «je», cette personne unique que vous
êtes. Vous. Quels sont vos goûts? Qu’est-ce que vous détestez par-dessus
tout? Quelles sont vos passions? Est-ce vraiment les vôtres ou ces choix
sont-ils dictés par l’influence de vos parents, de votre entourage, de votre
communauté, de votre famille?
Notes à moi-même
Connais-toi toi-même
Notes à moi-même
Les fameuses introjections
Notes à moi-même
Mes passions
La passion a évolué, et ce, pour notre grand bien à tous. Venant du latin
patior, qui signifie «souffrir, éprouver, endurer, supporter», passio indique
la «souffrance et la maladie»; dans le verbe «pâtir», saviez-vous que la
passion a été longtemps reconnue comme étant une maladie de l’âme?
Heureusement, la psychologie – et plus spécifiquement la psychanalyse –
nous informe que la passion est maintenant reconnue comme un état affectif
qui s’exprime par un attachement exclusif, intense et durable à un objet ou à
un sujet; tout le fonctionnement psychique et psychosomatique de la
personne s’en ressent: émotions, sentiments, désirs et même besoins.
La passion, selon moi, est un moteur individuel qui permet de se réaliser
pleinement en tant qu’être humain. Elle apporte également, et surtout, du
plaisir, cet état émotionnel si agréable et essentiel à l’équilibre de l’être
humain. Vivre dans sa passion peut parfois être intense; il faut aussi savoir
doser, mais là n’est pas notre propos. Pour l’instant, l’exercice ici est surtout
inscrit pour vous amener à faire une introspection afin de trouver votre ou
vos passions, là où vous êtes bien, où vous vous sentez à l’aise; pas
nécessairement dans un talent, mais plutôt dans un aspect où aucune
barrière n’existe.
Le mot «passion» pour moi est en lien direct avec une amie qui
demeure dans mon cœur même si elle est partie trop tôt. Johanne,
femme de cœur, a vécu sa vie jusqu’au bout de ses passions, en
accomplissant tout, avec toute la passion qui l’habitait, et ce, jusqu’à
la fin.
Que ce soit dans l’éducation de ses enfants, la transmission de son
savoir-faire et son savoir-être, à l’écouter, à l’observer et à
l’entendre, on n’avait d’autre choix que de croire en ses propres
passions. Elle avait cette ferveur, cette force, cette essence que tout
se peut, tout se vit, tout se fait et que, peu importe les problèmes, s’il
y avait de la passion, il y avait de la vie.
Johanne me disait souvent: «Je n’ai pas de mérite, j’aime ça.» Elle
avait raison. Quand on fait quelque chose qui nous passionne, ça
devient «facile»; on n’hésite pas à recommencer parce qu’on frappe
un muret ou qu’on s’accroche au tapis, ce n’est pas grave.
L’important, c’est d’aimer ce qu’on fait et ça va relativement tout
seul.
C’est grâce à Johanne que je me suis permis un retour aux études à
l’aube de mes 40 ans; elle a décelé, bien avant moi, ma passion pour
étudier, pour comprendre l’humain, pour analyser et surtout pour
écouter l’autre, dans l’aide que j’apporte au quotidien. «Il n’y a pas
de bonnes ou de mauvaises passions, Marie, il n’y a que les tiennes
qui vaillent, me disait-elle. Essaie et si tu aimes, tu fais. C’est tout.»
J’ai essayé et j’ai aimé. C’est en essayant qu’on trouve ce que l’on
aime, tu as tout à fait raison, mon amie.
Professeure de piano, contrôleuse au sein d’une entreprise de
construction, présidente d’une association féminine pendant
plusieurs années, pilote d’avion, kinésithérapeute reconnue,
astrologue et femme aux doigts de fée – tisserande, dentellière,
couturière et cuisinière –, Johanne a été l’exemple concret que
lorsqu’on aime ce que l’on fait, on ne peut être qu’heureux. Elle a
essayé plein de choses, et les a toujours accomplies avec passion.
Toute sa vie, Johanne a fait de ses passions son leitmotiv, ses raisons
d’être et ses raisons de faire, et ce, jusqu’au bout de sa vie. Dans son
dernier souffle, elle m’a dit au creux de mon oreille: «Je n’ai aucun
regret, mon amie, j’ai fait tout ce que j’ai aimé et j’ai aimé tout ce
que j’ai fait.» Merci, Johanne, pour cette leçon, je n’en retiens que
du bon.
Une des façons de trouver vos champs d’intérêt et vos passions est de
réfléchir et d’écrire tout ce que vous aimez, comme ça, tout simplement,
sans filtre encore une fois.
Qu’est-ce qui vous faisait rire ou sourire lorsque vous étiez enfant?
• Le fait de reprendre les crayons de couleur vous chatouille les doigts?
Alors faites-le!
• Vous aimez la danse? Enfilez vos souliers les plus confortables et
dansez.
• Vous aimez chanter sous la douche? Joignez une chorale.
• L’idée de construire une table de chevet allume vos yeux? Offrez-vous
un cours d’ébénisterie.
Notes à moi-même
J’ai besoin d’une pause
Prendre soin de soi n’est pas toujours une sinécure. Être capable de
savoir simplement ce qui nous fait plaisir peut s’avérer difficile. Alors,
arrêtons-nous un moment pour comprendre que le fait de se connaître –
après tant d’années – ne se réglera pas en quelques pages ni en quelques
semaines.
«La vie va au même rythme que le gazon pousse.» Comprendre un de
nos comportements peut se faire un peu plus rapidement, mais l’intégrer et
être certain qu’il est bon ou mauvais, ça prend un certain temps. Ne vous
bousculez pas. Il ne vous sert à rien de vous mettre de la pression. Et entre
vous et moi, avez-vous vraiment besoin de cette pression? Je peux vous
assurer que Jeanne, elle, n’en avait pas du tout besoin!
Prendre le temps de se connaître, c’est partir à l’aventure. Une belle
aventure. Se découvrir, être capable de se reconnaître, d’apprécier ses
qualités et ses faiblesses, approfondir et se réapproprier son «soi». Prendre
soin de soi, c’est aussi prendre du recul et prendre «de la hauteur» du
quotidien pour être en mesure de mieux s’évaluer en lien avec les croyances
et les valeurs imposées.
Il n’y a rien de bon à vouloir précipiter les choses; ce serait si dommage
de passer tout droit sur une qualité, parce que de vouloir arriver au but trop
rapidement vous empêche de bien vous observer. Ce n’est pas si facile de
ne pas se presser; on doit parfois faire preuve d’une généreuse patience. Il
faut laisser au temps le temps de prendre son temps. Eh oui, à la conquête
de soi, on doit se presser lentement… Oui, papa!
Vous savez, nous avons tous besoin d’un temps d’arrêt; les entreprises,
les commerces, les bureaux de professionnels, tout le monde. Les horaires
sont bien affichés à la porte d’entrée ou encore sur le site Web, alors
pourquoi pas vous?
Fixez-vous un temps bien à vous; prenez un rendez-vous avec vous-
même au quotidien; respectez-le, comme vous respectez les engagements
envers les autres. Aimez-vous mieux le matin, l’après-midi ou en début de
soirée? Quel est le meilleur temps pour vous dans votre journée? Vous êtes
votre meilleur ami et votre meilleur allié, faites-vous ce plaisir essentiel à
votre quotidien. Tout comme Carole, même si vous trouvez l’exercice
difficile, essayez-le. Vous m’en donnerez des nouvelles… après votre
pause!
Octroyez-vous ce temps de pause, ce temps d’arrêt pour vous recentrer
avec vous-même. C’est un cadeau au quotidien que vous vous offrez;
croyez-moi, vous serez la première personne à en bénéficier, et votre
entourage ne s’en portera que mieux.
Sophie est une belle femme de 38 ans, qui se présente chez moi pour
discuter d’une problématique avec son garçon. Elle m’indique
combien ses trois enfants ont eu beaucoup de problèmes étant plus
jeunes, mais qu’après plusieurs années d’accompagnement chez
divers spécialistes, elle est bien fière de constater qu’ils sont tous
bien rendus à l’école. «J’ai travaillé très fort, Marie, mais tu vois, j’y
suis arrivée; la seule chose est que l’un d’entre eux a une réelle
difficulté à se concentrer, il bouge tout le temps. J’arrive à lui faire
faire ses devoirs le soir, mais je t’avouerai que ce n’est pas de tout
repos. Je veux des trucs parce que je crie tout le temps, je perds
patience avec lui.»
Elle me nomme que sa hantise est d’avoir le fameux appel de
l’enseignant lui disant que son plus vieux cause des problèmes en
classe. «Je travaille très fort, Marie, pour canaliser ses énergies.
Même que, le jour, je crée des exercices scolaires supplémentaires à
la maison pour lui présenter le soir, de manière différente du prof,
pour que ce soit plus facile pour lui. Je travaille très fort pour mes
enfants, Marie; ils sont ce que j’ai de plus précieux.»
J’écoute Sophie et j’accueille tout ce qu’elle me dit. Je comprends et
je ressens très bien tout l’amour inconditionnel qu’elle porte pour
ses enfants; c’est clair et sans reproche. Elle me répète souvent que
sa patience est diminuée et, dit-elle, elle a «la mèche courte». «Si je
te disais, Marie, que j’appréhende 15 h 30, lorsque les enfants sont
sur le chemin du retour. Je me suis rendu compte que je les accueille
les dents serrées.»
Après quelque temps à l’écouter et après qu’elle eut pris un grand
soupir de soulagement d’avoir eu le temps et l’espace de se raconter,
je lui pose une seule question: «Et toi, Sophie, toi, comment vas-tu?»
Sophie me regarde… et doucement, des larmes coulent sur ses joues.
«Moi, je suis à plat. J’ai l’impression d’être au bout du rouleau.
Non, pas l’impression… Je suis au bout du rouleau. Fatiguée.
Épuisée. Tannée. Pas tannée de mes enfants, mais je ne sais plus
comment me retrouver; c’est comme si je m’étais perdue quelque
part entre 31 et 38 ans.»
Croyez-vous que Sophie a pris quelques pauses quotidiennes durant
tout ce temps? Dans le mille! Bien sûr que non; c’est entre autres
pour cette raison qu’elle était au bout de son rouleau, que le stress
était au rendez-vous, que les «crises de 15 h 30» se pointaient du
lundi au vendredi.
Accompagnée de son médecin de famille pour une médication
temporaire, Sophie a pris du temps de pause pour se refaire une
santé. Elle a pris conscience que sa pile était bel et bien à plat et que
depuis quelque temps, faute d’avoir pris des pauses au quotidien,
elle survivait dans son quotidien.
Et vous, maintenant. Sur une échelle de 1 à 10, 1 étant que vous respirez
à peine et 10 que vous avez de l’énergie à revendre, où vous situez-vous?
• De 1 à 2, vous êtes en survie; vous arrivez à peine à respirer, à manger,
mais pas à faire la cuisine, simplement manger. Une grande léthargie est
omniprésente dans votre quotidien. Vous ne fonctionnez pas.
• De 3 à 5, vous avez un petit peu d’énergie pour vaquer à vos tâches
quotidiennes. On n’attaque pas le grand ménage du printemps et on ne
s’impose pas une séance de boot camp au gym; au contraire, on suffit à
prendre soin de soi, juste soi.
• De 6 à 8, ça va. On tente de remettre les choses en place, on gère le
quotidien et on se retrouve à la fin de la journée avec le goût immense
de retrouver notre oreiller. Mais ça va quand même.
• Et la totale: entre 9 et 10, on gère le quotidien, on planifie le futur, on a
de la «broue dans le toupet».
Notes à moi-même
Je pose mes limites
Combien de fois ai-je entendu les gens me dire qu’ils sont incapables de
dire non? «Ça ne se fait pas, j’ai déjà dit oui la dernière fois, il m’a toujours
aidé…» Bref, le livre des 1001 excuses a été appris par cœur par deux
auteures bien connues qui se nomment: Dames Culpabilité et Peur. Je suis
persuadée et convaincue que vous les connaissez, pas besoin de
présentation formelle, n’est-ce pas?
Loin de moi l’idée de vous empêcher de vivre la culpabilité et la peur;
j’aimerais plutôt vous présenter les avantages et les bienfaits de fixer ses
propres limites.
Tout d’abord, les frontières – ou les limites, choisissez le mot qui vous
convient le mieux – nous aident à mettre de l’ordre dans notre propre vie;
elles sont essentielles pour la santé tant du corps que de l’esprit.
Les limites servent à fixer nos valeurs, nos croyances dans notre propre
jardin, non pas dans celui du voisin. S’affirmer avec ses propres limites,
c’est être en mesure de prendre conscience de qui nous sommes, de prendre
la place qui nous revient, non pas toute la place, mais notre place. Il va de
soi également que de respecter ses propres frontières nous incite à respecter
celles des autres. C’est un besoin essentiel et vital à notre survie.
Vous savez, une limite est beaucoup plus qu’une simple façon de
s’exprimer ou de s’affirmer sur un sujet. Mme Anne Katherine nous
informe à ce sujet que les frontières nous permettent de nous protéger et de
nous respecter; c’est une façon de penser, d’être et d’agir pour soi d’abord,
et pour les autres ensuite. Apprendre à solidifier ses frontières, c’est accéder
à une meilleure connaissance de soi, à une lucidité et à une vérité qui
clarifient nos relations interpersonnelles. De plus, toujours selon elle, poser
clairement nos limites nous donne le pouvoir de déterminer l’attitude et le
comportement de l’autre à notre égard; lorsque nos propres limites sont
définies et que nous les assumons complètement, elles deviennent une
magnifique protection pour soi. Autrement dit, le fait de poser ses limites de
façon saine et respectueuse pour soi a un effet miroir sur les autres.
C’est évident que de poser ses limites, ça ne se change pas en claquant
des doigts. C’est un processus, comme tout le reste, d’ailleurs. Ne vous ai-je
pas mentionné précédemment que le temps était un allié de taille dans tout
ce processus de la connaissance de soi?
Je trouve important ici de mentionner que notre propre territoire – notre
jardin personnel – est un impératif biologique essentiel à la survie. On ne
peut le traverser sans conséquence, sans limites et sans territoire; c’est notre
identité qui est en jeu. Parce que nous nous identifions à notre territoire,
nous devenons très ébranlés lorsqu’une personne ne reconnaît pas nos
limites ou, pire, ne les respecte pas.
Lorsqu’une personne envahit notre territoire, notre existence même peut
être bafouée; nous recevons comme message que nous avons très peu
d’importance pour elle, ou seulement lorsqu’on répond à ses attentes.
Notes à moi-même
Je m’affirme
La meilleure façon pour soi de poser ses limites de façon claire et surtout
respectueuse est de s’affirmer. De nommer ce qu’on ressent, ce qu’on veut
dire pour soi d’abord – c’est une question de respect envers soi – et pour les
autres, évidemment. L’affirmation de soi, c’est le fait d’exprimer fermement
et tranquillement son point de vue, en défendant ses droits tout en
respectant ceux des autres. C’est pouvoir dire oui et non avec ouverture sur
les autres, sans culpabilité pour soi et sans peur.
S’affirmer, c’est savoir trouver des compromis réalistes en négociant les
désaccords sur la base d’intérêts mutuels. Pratiquer l’affirmation de soi,
c’est vivre dans l’authenticité, parler et agir en fonction de ses sentiments et
de ses convictions les plus profondes.
Il existe plusieurs façons de s’affirmer, selon un contexte donné.
S’affirmer ici ne veut pas dire crier, frapper, pleurer ou mordre. Au
contraire, cela signifie respecter la différence de l’autre tout en restant en
lien avec la réalité. S’affirmer peut se manifester dans l’expression d’une
idée, par exemple, ou d’un compliment que l’on donne, dans un silence
poli, dans le refus de sourire lorsqu’un travail nous ennuie.
Regarder, poser une question, penser par et pour soi-même, soutenir un
point de vue, se mobiliser dans l’action et dire non sont toutes des façons
saines de s’affirmer.
Sylvie demande à me voir, car elle n’arrive pas à concilier le travail
et la famille. Mère monoparentale de deux enfants au primaire, elle
se sent bousculée et malheureuse. «J’aime ce que je fais, mais ça
déborde de partout, je n’arrive pas à passer à travers mes tâches
quotidiennes. J’aimerais bien arriver à mener à terme les projets
spéciaux que mes patrons me proposent, mais je n’y arrive pas. Je
reviens à la maison fatiguée et, surtout, frustrée de ne pas être en
mesure de m’épanouir pleinement en tant que femme au travail.»
Sylvie est une personne d’une très grande générosité et d’une écoute
exceptionnelle. Elle est l’amie et la confidente dans son milieu de
travail; tout un chacun s’empresse, à toute heure du jour, de lui
confier ses problèmes. Sylvie écoute, conseille judicieusement ses
collègues à un point tel qu’elle prend un retard considérable tous les
jours. Les conséquences sont désastreuses; pour arriver à terminer
ses tâches, elle fait des heures supplémentaires tous les soirs.
S’ensuit de la frustration, car au-delà des amendes à payer pour les
nombreux retards à la garderie, de la perception qu’elle a d’elle-
même à ne pas être en mesure d’exploiter son talent, elle n’a ni le
temps ni l’énergie pour passer du temps de qualité avec ses enfants.
Bref, ça ne va pas.
Après m’avoir raconté tout cela, Sylvie prend conscience que son
problème ne résulte pas des tâches professionnelles et familiales qui
la rendent malheureuse, mais plutôt du fait d’être constamment
dérangée au bureau, ce qui l’empêche d’accomplir les projets
spéciaux. Elle prend conscience qu’après la séparation d’avec son
conjoint, elle a tellement eu peur de perdre son réseau social qu’elle
s’est mise à vouloir entretenir des relations professionnelles pour se
sentir «utile».
Sylvie a pu mettre en pratique des exercices d’affirmation de soi,
puis a été en mesure de dire oui aux projets spéciaux et non à ses
collègues de travail. Avec le temps, le fait de s’affirmer a eu un
impact positif sur la vie de Sylvie et au-delà du respect qu’elle se
porte maintenant, elle s’est rendu compte que non seulement rien ne
s’est écroulé autour d’elle, mais également que ses partenaires de
travail ont continué à discuter et à échanger avec elle, et ce, dans le
respect de son horaire.
Notes à moi-même
On fait le ménage
C’est ça, l’influence; qu’elle soit positive ou négative, les gens autour de
vous, et ce, depuis votre venue au monde, vous ont influencé en vous
transmettant leurs valeurs et croyances, leurs façons de vivre, leurs balises
et leurs façons de faire. C’est normal, et c’est dans la lignée des choses.
Quoi qu’il en soit, devenus adultes, nous continuons de subir ces
influences dans notre quotidien sans trop y penser, jusqu’au jour où, tout
comme Louise, nous n’en puissions plus. Sans en comprendre la raison, il y
a quelque chose qui dérange dans l’influence qu’une personne peut
transmettre chez soi.
Ma tablée
Notes à moi-même
Mon ami Johari
La fenêtre de Johari
Notes à moi-même
Respirer pour arrêter le tourbillon
On se dit souvent que des vacances seraient salutaires pour évacuer le trop-
plein, que le quotidien est si lourd qu’on n’a même pas un tout petit
moment pour soi, que les responsabilités familiales, professionnelles et
sociales sont si importantes qu’on s’y perd, que la colère dure et perdure
dans notre corps, que la concentration n’est plus là faute d’en avoir trop sur
les bras et que vingt-quatre heures dans une journée ne sont pas suffisantes.
Vivement que le temps s’arrête, on n’en peut plus!
Et si on prenait le temps de bien respirer, tout simplement, afin
d’assimiler le tout? Non pas respirer des épaules (vous savez, lorsqu’on a
les épaules aux oreilles et qu’on se dit qu’on est très détendu), mais plutôt
prendre le temps de déposer le trop-plein et de laisser la place à la
nouveauté et à l’essentiel du moment.
Bien respirer
Eh oui, respirer, ça s’apprend au même titre que de bien dormir; c’est la
base. Ne serait-ce que pour se retrouver dans le ici et maintenant et faire fi
du stress et des crises existentielles non nécessaires à notre vie. Notre
respiration étant directement liée à nos émotions, il nous arrive parfois de
nous sentir «essoufflés» sans avoir fait d’effort. Dès que nos émotions nous
perturbent, notre respiration en est affectée.
G = Grounding
Grounding, en anglais, qui signifie prendre le temps de se déposer, de
s’arrêter, de retourner à la base. Visualiser ce qui nous envahit et le déposer
à quelques mètres de nous. Le temps de nous retrouver, sans contrainte,
sans culpabilité et sans pression. Prendre ce moment où que l’on soit: à la
pause au bureau, dans un parc, au beau milieu de la cuisine ou de notre
atelier, avant de nous endormir ou encore au réveil, là où on se sent à l’aise,
là où on sent que le besoin est présent.
R = Relâcher
Relâcher les muscles du cou, des épaules. Prendre le temps de bien s’étirer,
de laisser tomber nos bras, secouer nos mains pour laisser sortir le trop-
plein de stress de notre corps. Faire des rotations avec les chevilles, les
poignets, sans excès ni pression. Ce n’est pas une compétition, simplement
un moment pour préparer notre corps à accueillir l’énergie.
A= Ancrer
S’ancrer les pieds au sol, le dos bien appuyé. Sentir l’énergie passer dans la
colonne. S’ancrer pour ne pas perdre l’équilibre, pour être en mesure de
revenir à soi afin de vivre en pleine conscience le moment présent. S’ancrer
pour rester maître de sa vie en gardant les pieds sur terre et en restant
concentré sur ses objectifs. S’ancrer afin de ne pas perdre le sens des
réalités pour nous permettre de mieux comprendre le véritable sens de sa
vie.
C = Concentrer
Se concentrer sur le ici et maintenant, faire le vide autour de soi et entendre
ce qui se passe à l’intérieur. Sentir notre cœur, se concentrer sur sa
respiration. Notre cerveau étant surstimulé au cours de la journée, il est
important de reprendre un moment pour faire de la place à la capacité
attentionnelle intérieure, plus posée et nécessaire à la réflexion, à
l’ouverture à soi.
E = Énergiser
Ressentir l’énergie qui se propage dans notre corps par les inspirations
profondes. S’énergiser pour recharger notre batterie intérieure. Tout comme
une voiture a besoin d’essence pour avancer, notre corps et notre esprit ont
besoin de cette énergie pour poursuivre et affronter le quotidien.
Saviez-vous que 20% de notre oxygène est absorbé par le cerveau? De là
l’importance de bien respirer, ne serait-ce que pour calmer notre petit
hamster intérieur! Retrouver cet état paisible à l’intérieur, en goûtant le
moment présent, le ici et maintenant, sans stress et sans pression. Ça remet
les pendules à l’heure. À ce moment, on retrouve souvent les réponses aux
questions auxquelles il nous est impossible de réfléchir dans le tourbillon du
quotidien.
Comme dans tout apprentissage, il est préférable de commencer cet
exercice de façon progressive et de le faire dans un contexte favorable,
c’est-à-dire à l’extérieur de moments difficiles, de grandes tensions. Le fait
de vous prêter aux exercices proposés de façon quotidienne vous amènera à
mieux les maîtriser et ainsi à les appliquer de façon spontanée lorsque
viendra un moment plus difficile.
Un conseil: si, en pratiquant les exercices décrits, vous ressentez un
malaise, des étourdissements, sachez que ces réactions peuvent être
normales lorsqu’on n’en a pas l’habitude. Un trop grand apport d’oxygène
peut également provoquer chez certaines personnes un début
d’hyperventilation. Ces réactions sont sans danger, mais dans ces moments-
là, arrêtez tout, et revenez tout simplement à votre respiration normale et
naturelle.
Le compte à rebours
Je vous propose un petit exercice tout simple qui ne prend que quelques
minutes et qui vous aidera à vous centrer sur l’essentiel et à poursuivre vos
activités en ne perdant pas de vue votre objectif.
Un des exercices de relaxation que j’aime bien est le compte à rebours.
Installez-vous sur une chaise, au pied d’un arbre, dans votre lit, bref, là où
vous vous sentez bien et où vous n’avez pas besoin de concentration.
Relâchez vos épaules. Prenez une grande inspiration en remplissant vos
poumons tout en faisant grossir votre ventre; oui, votre ventre. Vous verrez
combien d’air de plus peut entrer dans votre corps.
1. Retenez votre souffle tout en gardant vos épaules basses (cinq secondes
tout au plus).
2. Expirez doucement, comme si vous souffliez dans une bouteille ou dans
l’embouchure d’une flûte traversière.
3. Lorsqu’il n’y a plus d’air, respirez normalement tout en comptant dans
votre tête, tranquillement, un chiffre à la seconde: 20, 19, 18, 17, 16, et
ainsi de suite jusqu’à 0.
Notes à moi-même
Un cycle pour changer
Vouloir que ça change est une chose, mais se changer soi-même en est une
autre. Loin de moi l’idée de vous proposer des solutions toutes faites, au
contraire. La démarche que vous êtes en train de vivre n’est pas axée sur
des solutions, mais plutôt sur une attitude et une perception à adopter vis-à-
vis de vous-même en lien avec les déclencheurs qui vous entourent. Vous
n’êtes pas en train de travailler pour résoudre des difficultés, mais plutôt
pour y faire face avec plus d’authenticité et de pouvoir sur vous-même.
On a souvent l’impression de toujours revenir au point de départ d’une
situation donnée, où peu importe ce que l’on dit ou ce que l’on fait en lien
avec une personne ou une situation, on n’obtiendra pas les résultats voulus.
Et vous avez probablement raison. Quelqu’un a dit un jour «que l’on
s’étonne de voir que le résultat est toujours identique à une action qui est
constamment répétitive»; à toujours faire pareil, on ne vit que d’espoir que
ça change.
Notes à moi-même
Je suis moi, en relation avec les autres
Quelle est la relation que vous entretenez avec chacune des personnes
nommées?
Est-ce que vous êtes en harmonie avec vous, ou au contraire jouez-vous
un personnage?
Notes à moi-même
En terminant…
Comme à la fin d’un film, au générique, se retrouvent ici les gens qui ont
apporté une couleur intéressante, un regard constructif, un apport particulier
à l’œuvre présentée. Eh bien, croyez-moi, je n’aurai jamais assez de mots
de gratitude à offrir à tous ces gens qui, de près ou de loin, parfois sans
qu’ils le sachent, ont contribué à la création et à l’aboutissement de ce livre.
Un merci sincère, profond et reconnaissant:
• À mon conjoint Luc et à mes trois fiertés d’être mère, Pierre-Luc, Ian et
Marie-Jeanne: sans vous, je n’aurais jamais pu être et m’épanouir
comme je le suis;
• À mes parents, Pierrette et Jean, qui m’ont donné les outils nécessaires
pour grandir et faire de moi la personne que je suis;
• À ma sœur Hélène et à son conjoint Alain, qui ont accueilli sans
jugement mes frustrations et mes joies depuis toujours;
• À mes amis et amies qui ont contribué à faire de ce livre une réalité et
qui m’ont encouragée et accompagnée jusqu’au bout du parcours:
Gilles, Nicole, mon amie de toujours Hélène, Jacinthe, Pat, Hayley,
Nathalie, Chantal et mon Quatuor;
• À ceux et celles qui m’ont poussée à aller de l’avant, à croire en mes
capacités d’auteure; merci à Jacques Senécal, Nicole Audet, Frédérie,
Mélanie, Andrée, Lucie et Sonia;
• À mes clients et clientes, jeunes et moins jeunes, merci pour votre
confiance et merci pour partager vos souffrances, votre mal de vivre,
vos questionnements et vos réponses. Vous êtes beaux et belles à voir
vous épanouir et prendre votre place sous mes yeux;
• À mes tout premiers lecteurs, merci de votre accueil, de vos critiques
constructives; merci de m’avoir guidée: Gilles Mailhot, France
Dagenais, Nicole Audet, Hélène Montpetit, Anne-Marie Auclair, Nicole
St-Maurice et Éric Guitard;
• À ceux et celles qui n’ont pas cru en moi, je dis merci, car c’est aussi
grâce à vous que je me suis permis de me questionner, de me
positionner, de reprendre mon chemin pour aller de l’avant;
• Et à vous, chers lecteurs et lectrices, qui me permettez de porter
fièrement le titre d’auteure; je réalise un rêve secret, longtemps enfoui
au plus profond de moi.