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Pour en finir avec la


procrastination

Nadine Rouly

Œuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-sa 3.0

Image de couverture : fotolia, licence standard

En lecture libre sur Atramenta.net

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Sommaire.

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1 - Le rapport à l’émotion.

- Sortir de l’influence toxique des médias.


- Sortir de nos compulsions et retrouver nos
motivations.
- Découvrir son profil et le dépasser.
- Reconnaître ses drivers et les assouplir
- Reconnaître les métaprogrammes à l’œuvre et
pousser les
curseurs de l’autre côté.
- Sortir du plaisir immédiat de la compulsion.

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2- Le rapport au temps.

- De la représentation du temps au temps de la


représentation.
- Sortir de la toute-puissance liée à nos
compulsions.
- Rééduquer et optimiser notre notion du temps.

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3 – Le rapport à l’action

- Sortir de la passivité induite par notre mode de


vie.
- Sortir de la passivité liée à nos compulsions. -
- Optimiser nos actions.

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Introduction.

La procrastination, cet art de remettre les choses


désagréables au lendemain, est souvent perçue
comme une faiblesse, un manque de volonté, un
laisser-aller, voire même de la « fainéantise », par
ceux-là même qui la vivent, et se culpabilisent.
Aussi sommes-nous tentés de voir le procrastinateur
comme quelqu’un qui se repose plus que de raison,
tandis qu’en réalité, c’est plutôt l’inverse qui se joue :
son esprit est encombré en permanence de « il faut »
et de « je dois », de sorte qu’il ne trouve au final
aucun repos.
C’est ainsi que bien souvent, le procrastinateur scie
la branche sur laquelle il est assis, en œuvrant
inlassablement à s’auto-saboter, dans l’espoir de
conserver ou d’acquérir un certain confort qui
deviendra très vite relatif, jusqu’à devenir totalement
inexistant….Et c’est ici seulement, généralement, que
le procrastinateur commence à se plaindre de lui-
même avec un comportement devenu automatique,
plus fort que lui.
Or, si un tel comportement a pu s’automatiser, s’il
est devenu systématique, c’est que l’inconscient y
trouve un intérêt. De même qu’en PNL il existe une
intention positive derrière chaque comportement, la

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stratégie du procrastinateur obéit à une intention
positive. En psy, on parlera davantage de bénéfices
secondaires. Quoi qu’il en soit, les bénéfices
secondaires, en tant qu’effets recherchés
inconsciemment, ne sont ni plus ni moins que
l’expression d’une intention positive, que la stratégie
de procrastination réalise.
Ces effets recherchés sont par exemple : « Plus de
tranquillité », « plus de liberté », « plus d’intimité »,
voire même « plus d’efficacité » ou « plus de
motivation » : et oui, quand on fait les choses dans
l’urgence, on peut en effet se sentir très efficace et
très motivé ! Quels que soient ces effets recherchés, il
est toujours intéressant de les identifier chez soi avant
de commencer à se demander quels comportements
seraient à même de les réaliser autrement.
Ainsi, la première étape, consistera à identifier
d’abord ce qui nous motive … à procrastiner ! Ceci
afin de pouvoir établir un rapport à l’émotion plus
constructif.
Parce que la procrastination procède d’une capacité
que nous avons tous, et non d’un « défaut de
construction », c’est un mécanisme que non
seulement nous expérimentons tous peu ou prou dans
notre vie, mais aussi depuis très longtemps bien
souvent. Il se peut alors qu’en ayant suivi les dictats
de cette compulsion assez longtemps, on ne sache
plus faire autrement, ou bien qu’on n’ait pas
suffisamment optimisé nos compétences, quand il
s’agit de planifier nos actions, de prendre des temps
d’évaluation, de prioriser nos actions, etc. Il s’agit
donc ici d’expérimenter des techniques pour que nos
objectifs, devenus souhaitables à la première étape,
deviennent réalisables à la seconde, en restaurant un
rapport au temps qui soit lui-même réaliste.
A partir de là, il devient possible de passer à la

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troisième étape en optimisant notre rapport à
l’action, par des techniques efficaces, qui sont là
pour nous rendre la vie plus facile.
Pour chacun de ces 3 piliers de la procrastination
que sont l’émotion, le temps et l’action, différents
axes de travail vous seront proposés avec :
- Une réflexion à mener sur les conditionnements de
notre mode de vie actuel, pour comprendre la
manipulation mentale exercée par les médias asservis
à « l’économie », et en sortir.
- Un travail sur soi, avec la reconnaissance des
pièges de notre inconscient, pour connaître nos
compulsions de base et savoir où aller, grâce aux
apports de la psychologie, de l’ennéagramme, de
l’analyse transactionnelle et de la PNL.
- La mise en œuvre de techniques spécifiques pour
optimiser l’action.

Vous trouverez ici très peu d’exemples de


procrastination ; vous devrez donc, si vous souhaitez
boucher les trous, trouver par vous-même les
exemples qui, chez vous, sont parlants. Si beaucoup
de gens en effet procrastinent devant les corvées
administratives, si tant de gens semblent pouvoir s’y
reconnaître en effet, cela ne veut pas dire qu’ils
procrastinent devant les mêmes choses. Certaines
personnes, inconsciemment, n’auront pas envie de
payer, d’autres de devoir rendre des comptes, d’autres
de devoir faire seulement ce qui est à faire, d’autres
d’écrire, etc.
Cette « envie » de faire autre chose étant très
répandue, et ses manifestations tout aussi communes,
les motivations profondes, en revanche, varient
beaucoup. Et en matière de procrastination, quoi de
plus important que les motivations ?

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1-Le rapport à l’émotion.

Le rapport de la procrastination à l’émotion est


avant tout celui que nos motivations, conscientes et
inconscientes entretiennent avec l’action.

Sortir de l’influence toxique des médias.

La procrastination est une capacité que nous avons


tous, à remettre quelque chose de désagréable à plus
tard. Elle réalise ainsi une économie, mais qui se joue
à notre détriment dès lors que cette économie devient
habituelle.
En voyant l’étendue de ce phénomène,
actuellement, on ne peut que constater l’impact de
notre société, si « économique » elle-même. L’usage
répété, au quotidien, des écrans de télévision,
d’ordinateurs, de téléphones portables, qui nous invite
à nous couper de notre environnement, et qui nous
invite à entretenir un rapport économique au monde

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extérieur, favorise la procrastination.
Les médias, qui ne recensent quasiment que les
« mauvaises nouvelles » (accidents, attentats, guerres,
crises, etc.) nous invitent constamment à nous couper
de nos ressentis, à nous éloigner d’une réalité qui
deviendrait très vite insupportable si nous n’avions,
tous, la capacité à nous dissocier avec ce que nous
voyons.
Si vous êtes en effet capables de manger en
regardant les informations, c’est que vous êtes
dissociés à ce moment-là. Vos sensations ne sont pas
connectées à ce que vous voyez et ce que vous
entendez.
Si, à l’inverse, vous deviez vous associer aux
victimes que l’on vous montre, vous n’auriez tout
simplement plus d’appétit du tout. Or il faut pouvoir
être associé à ce qu’on a à faire pour y penser
raisonnablement. De fait, si vous mangez devant les
informations, non seulement vous aurez usé
d’indifférence pour y parvenir, mais en plus, votre
cerveau ne se souviendra pas non plus très bien de ce
que vous avez mangé, vous invitant à y revenir plus
vite que la normale, avec une sensation de faim très
précoce. C’est qu’Il aura manqué au cerveau
l’information visuelle et auditive, que vous avez
focalisée sur un média, pour encoder cette expérience
en tant que « repas ». De même, il vous manque
l’information dévolue aux sensations, lorsqu’il s’agit
de qualifier les informations reçues. C’est que les
sensations ne sont pas juste « une boule au ventre
quand je suis stressé » ou « des larmes quand je suis
triste » ; elles véhiculent en réalité tout autant
d’informations que le visuel et l’auditif, peut-être plus.
hélas, quand les « il faut » surviennent, pas sûr
qu’on ait encore envie de s’associer à ce qui est à
faire…Nous devons faire des « efforts » alors ( y

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penser simplement, en s’y associant, c’est-à-dire
en y pensant comme si on y était ), nous devons
faire cet effort conscient désormais pour nous
réapproprier nos sensations, quand il est devenu si
inconscient, si automatique au contraire, de se
dissocier de tout ce qu’on perçoit comme
désagréable ; se dissocier devant ce qui peut s’avérer
désagréable ou frustrant est une conséquence
naturelle de cela, de même que l’inconscient
automatise et généralise tout ce qui fonctionne pour
nous faciliter la vie. Nous demeurons alors dissociés
des tâches qui nous incombent comme de tous nos
projets, au moment de les concevoir : et c’est
justement parce qu’on ne s’y associe pas qu’elles
deviennent très désagréables, car c’est un manque
d’informations qui vient se mettre à la place,
autrement dit, de l’anxiété.
S’il me semble important de souligner d’abord
l’impact que les médias exercent sur nous, c’est qu’il y
a lieu de répondre aussi à la culpabilité, qui nous
assaille invariablement à force de procrastination.
J’insiste donc : nous sommes impactés par un mode de
vie qui encourage l’addiction, ce qui n’a rien de virtuel
s’agissant de stratégies tournées vers la
consommation : Une addiction nous rend plus
vulnérable à toutes les autres, de sorte qu’elles se
cumulent avec les années ; de plus, en nous
encourageant à céder à nos pulsions, nous allons donc
consommer davantage, qu’il s’agisse de nourriture, ou
de médicaments, de jeux, de produits virtuels, de
tout ! Et ceci pour remplacer la sensation de vide que
l’angoisse génère.
On pourra donc offrir toutes les recettes possibles
et imaginables pour ne pas procrastiner, mais si nous
n’avons pas conscience de ce qui se joue à notre insu,
avec l’addiction, cela pourrait bien être peine perdue,

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parce qu’alors, à défaut de cette connaissance-là, on
commence par se culpabiliser à propos de qui on est,
au lieu de voir qu’à la base, on se laisse simplement
manipuler. Tant que la manipulation demeure
invisible, en effet, elle continue d’exercer librement
son emprise, une emprise totalitaire, impitoyable.
Mais la bonne nouvelle, c’est que dès lors qu’elle
devient visible, elle n’a plus de pouvoir exclusif, et le
libre arbitre reprend ses droits ; nous sommes alors
face à nos choix, à nouveau responsables de nous-
mêmes. Si la culpabilité se présente alors, elle ne peut
plus être synonyme d’échec et d’impuissance, car elle
aussi reprend sa place, qui consiste simplement à
donner l’alarme sur un dysfonctionnement. De même
que la colère est ressentie lorsqu’une valeur a été
violée, nous sommes en colère contre nous-même
lorsque nous avons violé nos propres valeurs : c’est le
côté un peu douloureux du truc, et qui est là pour
nous obliger à aller chercher l’information qui nous
permettra de faire mieux la fois suivante, à propos de
ce qui nous culpabilise sur le moment.
Il est important de pouvoir se dire alors : « oui, j’ai
procrastiné, et oui et cela m’arrive encore, mais je
peux m’améliorer, et m’en sortir de façon très
satisfaisante.» Plutôt que de se dire : « et hop, fini, je
ne procrastine plus à partir de…demain ! ». Sortir de
la procrastination ne peut pas être juste une bonne
résolution de plus ; il s’agit bien plutôt d’un processus
d’évolution.

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Sortir de nos compulsions et

retrouver nos motivations.

De même que nous sommes manipulés par une


société de consommation, nous sommes aussi
conditionnés dans nos comportements par nos
propres compulsions ; aussi, la psychologie,
l’ennéagramme, l’analyse transactionnelle et la PNL
permettent d’accéder aux ressorts de cette
manipulation intime et qui se joue à notre insu, pour
en sortir, en usant à la place d’un libre arbitre qui
offre plus de choix.
En psychologie, la procrastination est bien
souvent expliquée en termes de symptômes
névrotiques, tels que la colère, la culpabilité, l’anxiété,
ou encore l’intolérance à la frustration et l’impulsivité,
la toute-puissance, qui semblent désigner une
catégorie de personnes en particulier : la nôtre !
Parce que nous pouvons tous, à un moment ou à un
autre procrastiner, nous pouvons aussi nous
reconnaître dans tous les symptômes évoqués pour
qualifier la procrastination. On peut donc très vite
être tenté de se dire qu’on « est comme ça » : «mal
construit » à la base, « défaillant », « névrosé », voire
« malade » et se réfugier derrière ce genre de
prétexte pour ne rien entreprendre. Cela peut être si
tentant, parfois, de pouvoir lâcher prise sans

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culpabilité, que paradoxalement, « la psy » (dans les
médias particulièrement) vient souvent, à son corps
défendant, alimenter le symptôme de la
procrastination en lui conférant un statut. Ce qui
génère néanmoins de la souffrance, car se dire qu’on
est névrosé, impulsif, etc., n’est pas quelque chose qui
va nous remonter le moral a priori. Par conséquent,
sans rejeter la pertinence de l’analyse ni les intentions
de la psy, commençons d’abord par les replacer dans
leur contexte : ces symptômes peuvent être en effet
présents dans le comportement de la procrastination ;
mais, dans la mesure où ce comportement est
fortement induit par l’environnement que nous
partageons, et qu’il devient de ce fait de plus en plus
répandu dans la population, sachons bien le
différencier de l’identité, de la personnalité, qui reste
propre à chacun et infiniment plus riche que l’univers
des symptômes ne le laisse supposer. Ainsi, nous
pouvons conserver ces notions comme simples
repères pour notre évolution personnelle : moins de
colère, moins de culpabilité, moins d’anxiété,
moins d’impulsivité, moins d’intolérance à la
frustration….moins de toute-puissance.

Découvrir son profil et le dépasser.

La mise en pratique des connaissances de


l’ennéagramme offre un avantage certain sur toutes
les autres techniques proposées, car elle propose
d’entrer dans ce processus d’évolution de façon très

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concrète et bienveillante vis-à-vis de soi, plutôt que
d’offrir un tas de techniques différentes en vrac … Si
ces techniques ne se mettent pas en place de façon
écologique pour soi, en effet, elles ne deviendront
jamais que de « bonnes résolutions » de plus.
L’ennéagramme à l’inverse, propose de mieux se
connaître et de se reconnaître dans ce qu’on fait
habituellement, pour savoir quand et comment passer
à l’action.
(Afin de connaître le profil qui est le vôtre, vous
pouvez faire le test en ligne pour le connaître, puis
consulter le contenu de l’ennéagramme pour le
comprendre ici )
Quand il s’agit de procrastiner, il existe autant de
moyens privilégiés d’y parvenir que de profils.
Certains répriment habituellement l’action quand ils
vont mal, et d’autres à l’inverse en font trop, et se
retrouvent en burn-out pour avoir procrastiné sur la
nécessité qu’il y a, très régulièrement, à prendre du
recul et à se poser. Nous n’allons pas « éviter » les
mêmes choses, donc, et les bénéfices recherchés ne
seront pas non plus les mêmes pour chacun.
De fait, Il n’existe pas, en ennéagramme, de profil
dédié à la procrastination : nous avons tous nos
chances, au contraire, pour être d’excellents
procrastinateurs.
Par contre, la procrastination n’intervient que dans
certaines circonstances, quand nous allons mal, dès
lors que nous avons tendance à nous « désintégrer »
en laissant libre court à une compulsion. Nous
encourageons ainsi l’évitement, et avec lui la
procrastination.
L’ennéagramme identifie clairement 9 compulsions
de base qui déterminent 9 profils, dont un en
particulier auquel nous nous sommes identifiés, et
qu’il nous incombe de dépasser pour évoluer, ou bien

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que nous dépassons naturellement quand nous allons
bien (et que nous ne procrastinons plus !)
Les 9 compulsions de base :
1-Eviter la colère.
2-Eviter la reconnaissance de ses besoins.
3-Eviter les échecs.
4-Eviter la banalité.
5-Eviter le vide intérieur.
6-Eviter la déviance.
7-Eviter la souffrance.
8-Eviter la faiblesse.
9-Eviter les conflits.

Si vous connaissez votre profil donc, vous êtes à


même de savoir ce qui vous motive, inconsciemment à
procrastiner.
Sachant cela, au lieu d’éprouver simplement de la
flemme, vous devenez à même, désormais, de décoder
cette sensation, en étant attentif à ce qu’elle veut vous
dire. Vous vous verrez alors en train de procrastiner et
vous vous direz : en quoi ce que je ressens
correspond-il à ce qui est dit de mon profil ? Vous
serez surpris alors de constater par vous-même et de
ressentir que tout correspond parfaitement, entre la
sensation présente derrière la flemme (la peur de
souffrir par exemple, de la banalité, de la colère, etc.),
et ce qui en est dit, et le tout avec ce que vous vous
dites, habituellement, inconsciemment. Devant de
telles évidences, peut-être alors aurez-vous-même
envie d’en rire !
C’est qu’en effet, la connaissance de
l’ennéagramme permet de dédramatiser ces
comportements limitants et de les déculpabiliser
aussi, car nous « appartenons » tous, nécessairement,
à un profil, et tous portent en eux des croyances
fausses et limitantes.

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Ces croyances sont inconscientes et de ce fait
omnipotentes ; dès lors qu’elles deviennent
conscientes au contraire, vous pouvez commencer à
les relativiser, et c’est pour ça que lorsque vous ferez
cet exercice de reconnaissance, de décodage, vous
aurez bien des occasions d’y penser, mais aussi de
vous en amuser, et surtout : plus de choix devant vous.
L’ennéagramme propose concrètement cinq étapes
pour évoluer : observer, comprendre, s’accepter,
se connecter au présent (au corps), explorer de
nouveaux choix.
Ainsi, si vous connaissez votre profil, et en prenant
le réflexe de reconnaître sur le moment que vous
êtes en train de procrastiner, voyez quelle
compulsion se réalise en même temps ; quelles
sont vos pensées ? Que cherchez-vous à éviter, et
quels sont les prétextes que vous évoquez pour
éviter ce stress ? Vous reconnaîtrez facilement
ces prétextes, car ils sont caractéristiques de
chaque profil.
Au moment de voir désormais, votre
compulsion se réaliser, vous pourrez alors,
progressivement ou pas, l’interrompre, en
rendant caduques les prétextes que vous aurez
trouvés.
Reconnaître le processus à l’œuvre, sur le
moment, participe à le désamorcer pour sortir du
conditionnement.
Vous serez alors face à une part d’inconnu, un
terrain sur lequel vous évitez d’aller
habituellement, et qui vous est habituellement
caché par les limitations de votre profil.
Cela n’est pas juste un terrain vague où tous
les choix se valent, mais bien plutôt un chemin
qui vous amène vers les qualités des profils
suivants, que vous allez pouvoir explorer, selon le

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parcours balisé par l’ennéagramme. Ainsi,
l’ennéagramme vous offre une boussole fiable qui
vous permet de savoir où vous êtes et vous pouvez
aller, précisément.

Assouplir nos drivers.

Selon l’analyse transactionnelle, nous sommes aussi


conditionnés par des messages contraignants dits
drivers, qui motivent nos actions. Tout comme avec la
compulsion de l’ennéagramme, il s’agit aussi de
messages inconscients qui conditionnent nos actions.
Sous stress, ils deviennent vite excessifs, et surtout,
ils donnent lieu à des limitations, dont la
procrastination fait partie. Le remède à cela, selon
l’analyse transactionnelle, et de s’accorder des
permissions, spécifiques, en fonction de ces pilotes
automatiques que nous avons adoptés. Il s’agit donc
d’identifier dans un premier temps, les drivers
les plus forts chez soi, en passant un test ici, par
exemple :
http://www.analyse-transactionnelle.com/Messages/
Messages.php
Ces drivers sont au nombre de 5 :
 Sois parfait
 Sois fort
 Fais des efforts
 Fais plaisir
 Dépêche-toi
Ce sont ces petites voix qui se font entendre avec
celles que nous avons entendues et intégrées dans
notre enfance. « Arrête de traîner » « peut mieux
faire », « fais-moi le plaisir de », « un peu de
courage ! », « fais un effort ! » ; ce sont de telles
injonctions qui viennent orienter notre action très

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inconsciemment, et qui, sous stress, deviennent
tyranniques, donnant lieu à des dysfonctionnements.
Ces dysfonctionnements sont les suivants :
dispersion, perte du sens des priorités, absence de
stratégies, perte de temps par défaut de préparation
ou au contraire par trop de préparation, incapacité à
demander de l’aide ou à déléguer, incapacité à dire
non, etc.
Il est facile d’imaginer alors que plus ces
dysfonctionnements sont importants, plus nous
sommes démotivés face aux actions à entreprendre, et
plus il devient tentant de reporter des actions que
nous savons pourtant utiles.
Il s’agira donc, après avoir identifié nos drivers de
les rendre moins excessifs et moins exclusifs, en nous
créant des permissions, c’est-à-dire en corrigeant ces
petites voix automatiques par ce que nous pouvons
nous dire, de plus réaliste, à la place.
Ainsi, pour ramollir le « le sois parfait » par
exemple, vous pouvez vous dire des choses telles que :
« je peux faire des erreurs », ou bien « tu peux faire
des erreurs ».
Parfois, ces injonctions ont été encodées avec le
« tu » qu’emploierait un juge extérieur. Un bon juge
extérieur dirait bien évidemment que l’erreur est
humaine, que l’erreur prouve qu’on est humain et que
l’on apprend de ses erreurs…Face à tous ces drivers,
un bon juge extérieur vous dirait aussi : « tu peux
gérer ton temps, et agir efficacement en prenant le
temps, tu peux aimer ce que tu fais, et éprouver du
plaisir à le faire, tu peux respecter tes besoins et ceux
des autres tout en priorisant tes actions, tu peux être
toi-même avec ce que tu fais, et prendre soin de toi en
faisant tout ce que vous as à faire. »
Ceci étant, de façon générale, si vous êtes
simplement attentifs aux drivers qui sont les vôtres, et

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qui vous stressent avec vos actions, vous saurez quoi
vous dire à la place, en choisissant d’être simplement
plus réaliste , ce qui devrait aussi vous amener plus
de bienveillance envers vous-même, et davantage de
motivations.

Les métaprogrammes motivationnels de la PNL :


Pousser les curseurs de l’autre côté.

Il existe en PNL un protocole tout spécialement


dédié à la procrastination, qui s’appelle le Dickens. Ce
protocole, pour être effectué correctement, ne peut se
faire seul, ni « mal accompagné ».
Néanmoins, nous pouvons en énoncer ici les
principes, à travers des métaprogrammes, soit des
programmes inconscients qui conditionnent nos
motivations, ainsi que le choix de nos actions. Ici
encore, tout autant qu’avec les compulsions et les
drivers, il s’agit de nous permettre d’identifier les
tendances automatisées qui sont les nôtres, en
apprenant à pousser consciemment les curseurs de
l’autre côté, pour passer de la motivation pour
l’inaction à la motivation pour l’action.

Ainsi, 3 métaprogrammes, pour le moins, sont à


l’œuvre dans la stratégie de procrastination :

- l’orientation de la motivation : « aller-vers » -


« s’éloigner de ».
Dans son rapport à la motivation, le procrastinateur
privilégie le fait de « s’éloigner de »
(s’éloigner des problèmes), plutôt que « d’aller
vers » (vers le résultat).
- l’orientation dans le temps : « passé-présent-
futur »
Dans sa référence au temps, il privilégie

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l’immédiateté, le présent au futur ; de même
qu’il en a une représentation kinesthésique plutôt
que visuelle.
- l’orientation de ses actions : il est réactif, plutôt
que proactif.

Alors oui, c’est très bien d’être capable de réagir en


cas de problème ou de danger…n’empêche que c’est
encore mieux si on peut en profiter pour vivre sa vie,
plutôt que de vouer seulement ses efforts à survivre,
en s’apprêtant jour après jour à devoir subir pour
trouver la motivation d’agir. Reprendre le contrôle est
possible en inversant la tendance, en reprenant
l’initiative, avec la responsabilité de nos choix et de
nos actions.
Comment ?
En allant à l’inverse de la stratégie de
procrastination, donc, la stratégie d’action « va vers »
le « futur », qu’elle « visualise » et dans laquelle elle
s’engage en étant proactive.
Pour chacun de ces métaprogrammes, il s’agit donc
d’apprendre à pousser le curseur de l’autre côté. Mais
ce n’est pas le but non plus, car le but est au final de
pouvoir utiliser un même métaprogramme avec ses
deux points de vue, pour le moins, opposés, au lieu
d’un seul, trop habituellement…
Ainsi, par exemple, « Aller-vers » suppose une prise
de risques ; une personne qui se motive exclusivement
en « allant vers » peut être amenée à prendre des
risques inconsidérés. Le but n’est donc pas « d’aller
vers » exclusivement, mais bien de permettre au
curseur de bouger plus librement entre « s’éloigner
de » et « aller vers ». Si « s’éloigner de » permet de
prévoir les obstacles et d’anticiper sur les difficultés
éventuelles, « aller vers » permet de garder à l’esprit
le but, ou le résultat, les effets recherchés : les 2

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métaprogrammes sont donc nécessaires dans une
stratégie de réussite. S’il vous en manque un, vous
devez donc pousser le curseur dans l’autre sens. Or,
avec la procrastination, vous savez déjà vous éloigner
des problèmes : vous pouvez maintenant apprendre à
vous rapprocher de ce que vous voulez.
Pour sortir de la procrastination, il s’agit donc
d’accepter a priori, de sortir de sa zone de confort (en
sortant de ses routines et de ses compulsions), en
« allant vers », avec l’intention d’agir et ce faisant, de
s’associer à l’expérience, c’est-à-dire en étant
pleinement connecté à vous-même, comme au
résultat. En restant connecté à la satisfaction du
résultat, vous serez alors en accord avec vos valeurs,
et donc plus motivés à l’idée « d’aller vers. »

Ce que la procrastination vous coûte à long terme,


ce qu’elle vous a coûté déjà, ce qu’elle vous aura
coûté à la fin de votre vie, vous pouvez y penser
maintenant. Et quand vous aurez fait cela, alors vous
pourrez sortir de ce scenario, le regarder de
l’extérieur, et commencer à vous représenter un autre
scénario : vous connecter au résultat d’une vie
réussie, voir les étapes que cela suppose d’avoir
franchies, et revenir ici jusqu’à maintenant. Tel est le
parcours d’un Dickens. On peut le parcourir seul, a
priori, mais le Dickens s’accompagne aussi d’ancrages
qui nous permettent de voir les choses tantôt en face
tantôt dedans, de vivre des émotions, d’emporter avec
nous des ressources, et d’automatiser des
déclencheurs, pour activer automatiquement la
seconde voie à la place de la première : difficile de
gérer tout ça par soi-même ….
Néanmoins, même seul, il est toujours possible de
consentir à cet effort d’imagination, de s’associer à
cette expérience de pensée, s’agissant de répondre

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simplement à la question : « Qu’est-ce que j’aimerais
voir de moi, de ma vie, quand je serai à la fin de celle-
ci, en me retournant sur mon existence ? »

Sortir du plaisir immédiat de la compulsion.

Dans la mesure où l’inconscient automatise tout ce


qui fonctionne, nous sommes tous sujets aux
addictions. Si vous prenez par exemple l’habitude de
boire un café à 8 heures et que cela génère une
sensation agréable, en rupture avec vos
préoccupations du moment, vous auriez lié cette
sensation particulièrement agréable au café, de sorte
que si vous avez besoin de retrouver cette sensation à
un autre moment de la journée, vous aurez l’idée
soudaine de prendre un café pour vous sentir mieux.
Votre inconscient aura eu cette idée soudaine et
géniale pour vous, en réponse à votre demande : « me
sentir mieux. »
Ainsi, comme vous êtes face à un sentiment
désagréable en considérant ce que vous avez à faire,

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cette idée de prendre un café vous sera
inévitablement proposée, et vous aurez bien du mal à
la refuser, parce que l’inconscient est bien plus fort
que nous à ce jeu où la lutte ne fait que renforcer
l’addiction.
Il existe des thérapies contre l’addiction, en
hypnose et en PNL qui consistent, entre autres, à
casser ces liaisons, ces ancrages, pour empêcher
l’inconscient de déclencher ce genre d’envies
automatiques.
Quoi qu’il en soit, avec la procrastination, ce n’est
pas seulement un café qui vous sera proposé, à la
place de ce que vous avez à faire, mais tout,
absolument tout ce qui est à même de « vous éloigner
de » cette sensation désagréable.
Devons-nous, alors, nous attaquer à toutes nos
addictions pour avoir une chance d’en finir avec la
procrastination ?
Disons plutôt l’inverse : En finir avec la
procrastination, c’est s’attaquer à toutes les autres
addictions !
Car en rendant nos actions motivantes, réalisables
et efficaces, nous pouvons en finir avec ces sensations
désagréables qui convoquent des réactions de fuite
telles qu’un café, ou un jeu vidéo etc. Nous pouvons
intervenir avant, en amont de l’addiction proposée à
la place. Il ne s’agit donc pas tant de casser les
ancrages, ici, que de faire en sorte que l’inconscient
n’ait pas besoin de chercher à vous soulager. Plus
simplement, si vous ne pouvez pas changer d’un coup
de baguette magique tous les programmes
automatiques qui sont déjà en place ( et qui étaient là
pour votre bien a priori) , faites en sorte qu’ils n’aient
pas à se déclencher, quand vous envisagez de faire
quelque chose : trouvez le moyen d’aller assez bien
avant, avec l’idée même d’avoir des choses à faire.

27
Pour cela, considérez d’abord que vous devrez vous
entraîner un peu chaque jour, dans cet esprit de
rééducation ou de déconditionnement qui vise à
restaurer un rapport plus sain à l’action.
- Reconnaître au passage votre compulsion de base ,
et ainsi reconnaître que vous êtes face à une espèce
d’illusion limitante sur vous-même, que vous vous êtes
créée dans votre enfance pour vous protéger, qui vous
pousse à l’évitement, et que vous pouvez relativiser.
Car c’est en cherchant à dépasser cette peur que vous
irez mieux….Ceci vous aidera de plus à passer du
mode réactif au mode actif.
- vous pourrez alors commencer à vous éloigner des
sensations d’anxiété que cette idée a pu générer, en
restant particulièrement attentif à l’idée qui vous a
traversée l’esprit, sur ce qui est à faire, idée qui
attend simplement d’être traitée. Vous pouvez alors
vous associer à cette tâche, en visualiser le résultat,
puis le contenu, prendre le temps de traiter
l’information sur le moment. « Qu’est-ce que ça
représente exactement ? quel résultat, quels moyens,
combien de temps précisément ? ». Tant que l’anxiété
reste présente, c’est que vous manquez encore
d’informations : continuez à la chercher, ou
demandez-vous où la trouver, puis décidez du moment
où vous la réaliserez, que ce soit maintenant ou pas :
au moment le plus optimal.
Si on a coutume de se dire « anxieux », plutôt que
de se dire « je manque d’informations », c’est que ce
manque est inconscient la plupart du temps ; ainsi, si
vous n’avez pas l’habitude de visualiser les choses,
par exemple, pour vous en souvenir, vous avez
sûrement des problèmes avec l’orthographe française.
Mais si vous n’avez pas conscience qu’il vous manque
l’information visuelle de référence, vous serez juste
« anxieux », quand il s’agira de trouver la bonne

28
orthographe d’un mot. C’est que nous avons trois
canaux de perception pour faire le tour d’une
expérience : le visuel, l’auditif, et le kinesthésique. La
vie nous amène à en privilégier un ou deux ; parfois,
l’un d’eux se trouve limite désaffecté et nous n’y avons
recours que très rarement ; c’est une chose dont on
ne se rend absolument pas compte habituellement,
mais la conséquence de cette désaffection, c’est bel et
bien qu’un tiers des informations vient à manquer,
parfois plus !
C’est d’ailleurs ce qui fait que bien des gens sont
indécis devant leur garde-robe, devant des pâtisseries,
comme devant tous les choix qui s’offrent à eux. Ce
« bug » peut être corrigé à l’aide d’un protocole de
PNL contre l’indécision (que vous trouverez ici ), dont
le but est de rééduquer l’accès à tous les canaux, avec
une information qui fait « bien le tour », si vous voyez
ce que je veux dire. 
L’anxiété est une sensation de manque, et se
tromper sur le sens de cette anxiété, ou ne lui donner
aucun sens, cela revient à se croire prisonnier d’une
sensation qui ne serait là que pour nous pourrir la
vie : or aucune sensation n’est là pour ça, bien au
contraire : elles ont toute une merveilleuse intention
positive ! De même que l’anxiété est là pour nous
informer d’un manque d’informations, la faim est là
pour nous informer d’un manque de nourriture, la
douleur d’un manque d’intégrité physique, la colère
d’un manque d’intégrité morale…Toutes ont leur
utilité, en termes de protection, pour nous alerter.
Réduire l’anxiété face à l’action consiste donc,
avant tout, à aller chercher l’information
manquante, que celle-ci concerne la tâche elle-
même, son objectif, ses conditions de réalisation en
termes de moyens ou de stratégies, ou ses conditions
en termes de temps.

29
Au-delà de l’anxiété, se trouve l’angoisse, soit une
absence de réponses, à laquelle s’ajoute une sensation
de peur. On la définit alors comme « une peur sans
objet »…et pour cause, si la peur elle-même, avec nos
compulsions, demeure inconsciente, et qu’on ne
visualise pas non plus ce qu’on prétend pourtant
devoir se représenter : que nous reste-t-il alors à
considérer, consciemment ? A part la peur avec le
manque ??? Identifier nos compulsions, en
comprenant la peur en jeu dans l’évitement, va donc
nous permettre de la relativiser (c’est que nous ne
sommes pas seuls avec cette peur : un neuvième de la
population, en gros, vit la même peur que nous !!! ) ;
se représenter les choses clairement ensuite, fera
retomber l’anxiété liée au manque d’informations.
Enfin, derrière l’anxiété et l’angoisse, débarrassées
du manque d’informations et de la peur, se trouve
alors l’enthousiasme, que vous rencontrerez
invariablement à la place : au même endroit,
littéralement. (Dans la même région du corps.)
- éviter la dévalorisation, avec les conclusions
hâtives qui ont tendance à se mettre en travers de
notre route, dès lors que nous envisageons d’agir,
avant même de nous représenter l’action à accomplir :
« de toute façon, je ne suis pas capable », ou « tu n’es
pas capable, pas à la hauteur, trop nul de toute
façon » sont des conclusions hâtives qui sont là pour
maintenir un certain confort à ne rien entreprendre,
et « permettent » de faire l’économie de la
représenter : « pas la peine de toute façon » . Or si on
ne visualise pas ce qui est à faire, en effet, on peut
s’avérer réellement incapable de passer à l’action :
c’est une bonne raison pour le dire donc, mais qui
porte aussi en elle la solution, car il suffit de chercher
à savoir ce qui est de mon ressort, et que je peux
faire, ce que j’ai besoin d’apprendre, ou de déléguer,

30
ou de reporter, pour savoir ce que je peux faire avec
ce que j’ai à faire.
Quant à ces petites voix automatiques que vous
avez intégrées, et qui vous critiquent par avance, qui
vous dévalorisent, vous poussant à l’auto-sabotage,
faites les taire ! Ces critiques intérieures ne
détiennent aucune part de vérité ; elles ne sont que
des jugements négatifs intégrés dans l’enfance,
entendues de vos professeurs, de vos parents, grands-
parents, ou bien ce sont des conclusions limitantes
très anciennes que vous aviez posées à la suite d’une
expérience « malheureuse » : sachez les identifier
quand elles arrivent, en étant attentif à tout ce que
vous vous dites pour éviter d’agir, et mettez à jour
l’image que vous avez de vous-même : si nécessaire,
l’hypnose et l’auto-hypnose peuvent vous y aider.
- Eviter la culpabilité, ou la relativiser en allant
chercher l’information qui jusqu’ici, nous a manqué
pour faire les choses correctement, en se rappelant
bien que la culpabilité n’est pas là pour vous dire
« aurait pu mieux faire », mais « peut mieux faire la
prochaine fois », tout en s’appuyant en effet sur une
expérience passée, pour vous faire toucher du doigt
cette émotion particulièrement désagréable qui se
joue quand on n’agit pas en accord avec ses valeurs :
le ressenti de cette expérience vous sert à comparer
ce qu’il en est avec ce que vous pourriez en faire,
différemment. De fait, si vous commencez à envisager
vraiment de faire autrement la fois suivante, votre
sensation va changer, et c’est comme ça que vous
saurez que vous ferez mieux, car c’est ainsi qu’on
vous le demande, que votre inconscient le réclame
même, autrement dit vous, avec les valeurs qui sont
les vôtres.
Sachez apprécier aussi vos progrès, et non
seulement les échecs avec vos désistements :

31
souvenez-vous que quand vous avez appris à marcher,
vous êtes tombé à plusieurs reprises avant de réussir :
votre marche n’a pas certainement pas été
« parfaite » au premier essai…n’est-ce pas ?
Enfin, si vous vous culpabilisez devant tout ce que
vous avez laissé de côté et que vous voyez comme une
montagne maintenant, avec le sentiment d’être
débordé, de manquer de visibilité, commencez par
changer votre émotion en faisant l’expérience
suivante pour relâcher la pression :
Choisissez une tâche que vous pouvez réaliser
facilement, routinière pour le coup, qui ne vous
demande aucune espèce de réflexion, telle que :
étendre une lessive, faire la vaisselle…une activité
quasi automatique qui ne vous demandera pas non
plus trop de temps. Faisant cela, vous allez y ajouter
un intérêt, et de la valeur en étant attentif à ce que
qui passe, à savoir que d’un coup, vous allez être
débarrassé des « il faut » et « je dois » qui vous
pesaient jusque-là : vous commencez alors à y penser
différemment ; observez cela.
Comme vous êtes en train de faire quelque chose
d’utile, votre inconscient relâche automatiquement la
pression sur ce qui est à faire : c’est que quelque part,
puisque vous êtes déjà en train de faire, et qu’on ne
peut pas faire plusieurs choses à la fois, vous êtes déjà
en train de remplir votre contrat, vis-à-vis de vous-
même : la culpabilité disparait donc, très souvent,
spontanément, le temps de cette activité…pas ce qui
reste à faire, mais vous allez alors y penser
autrement, libéré d’un ressenti pesant, ce qui va
donner lieu à des pensées différentes et vous donner
une plus grande visibilité sur ce que vous avez à faire.
Aussi, vous pourrez entendre passer de nouvelles
pensées au sujet de ce qui reste à faire…car votre
esprit qui dérive souvent au décours de telles activités

32
automatiques est en transe en réalité, à bien des
moments….votre inconscient, qui a automatisé ce que
vous êtes en train de faire, trouve ici de l’espace pour
travailler aux questions qui sont les vôtres, faisant
jaillir de nouvelles idées, de nouvelles pensées :
laissez faire, et retenez ces idées. Donnez-vous un
temps pour y revenir ensuite, et décider de vos
prochaines actions,
- cette fois, au contraire, en décidant de régler ce
qui est le plus important et le plus urgent d’abord,
avec ce qui suscite le plus d’émotion chez vous : le
plus flippant d’abord ! Débarrassez-vous d’abord des
sentiments négatifs en allant chercher les
informations manquantes,
- associez-vous alors au plaisir lié à la tâche elle-
même :
A son résultat : que voyez-vous, qu’entendez-vous et
que ressentez-vous ? Quelle valeur est satisfaite en
faisant cela, qu’est-ce que cela vous apporte ?
Ajoutez de l’intérêt à cette tâche, rendez la plus
attractive, voire même plus facile en imaginant de
nouvelles façons de faire.
Passez à l’action et restez en éveil cette fois, loin de
toute routine, en cherchant à mieux apprécier ce que
vous êtes en train de faire.
Enfin, pour contrer cette tendance qui consiste à
préférer le plaisir immédiat, en reportant les choses
contraignantes, inversez la tendance en vous
octroyant plutôt des récompenses.
Mettez éventuellement quelque chose en jeu dans
cette action, une prise de risque, un challenge
supplémentaire.

33
34
2-Le rapport au temps.

De la représentation du temps au temps


de la représentation.

La procrastination n’est pas un problème de gestion


du temps, a priori, mais bien plutôt de représentation
du temps. En PNL, on dit même que les
procrastinateurs sont d’excellents planificateurs ; le
procrastinateur est doué, par exemple, pour évaluer
et caser « le dernier moment » auquel il devra faire
des choses ; il planifie même constamment, en
repoussant des tâches à d’autres moments. Seulement
voilà : en faisant cela, le procrastinateur en est venu à
privilégier, jour après jour une posture hors du temps
sur « tout ce qui est à faire », de sorte que
progressivement, sa notion du temps cesse d’être
efficiente. Et comme, d’une part, on ne naît pas
procrastinateur mais qu’on le devient, et que d’autres
part tant de gens sont touchés par ce

35
dysfonctionnement, il y a lieu de considérer, en tout
premier lieu, le rôle et l’impact considérable d’un
mode vie très largement partagé avec la place
grandissante que nous donnons aux médias dans
notre existence.
Car ce rapport faussé à la réalité est largement
induit.
-L’usage du coq-à-l’âne, dans les médias, est source
de confusion, quand les informations se succèdent,
remplacées en continu, non suivies, non hiérarchisées.
De plus, les informations concernant les faits qui ont
le plus d’impact sur notre existence ne sont pas celles
qui sont développées le plus longuement. La
procrastination s’alimente très largement de cette
confusion organisée, avec une gestion des priorités
devenue plus aléatoire, et qui, faute d’être
expérimentée habituellement, devient plus difficile à
mettre en œuvre.
- Le fait de passer du temps devant des écrans, que
ce soit devant une série, sur des réseaux sociaux, des
jeux, ou même des informations, dissout
progressivement la notion du temps dans nos esprits ;
en privilégiant le temps dévolu au virtuel (même un
documentaire est quelque chose de virtuel, au sens où
il ne se déroule pas en temps réel, pas plus qu’une
fiction) se créée progressivement un temps illusoire,
asservi à nos désirs, et que la réalité vient heurter de
plein fouet en venant se rappeler à notre bon souvenir,
avec tout ce que nous avons à faire. Nous ressentons
alors de la frustration. D’où les « il faut », « je dois »
qui s’imposent alors, en venant illustrer la façon dont
nous ressentons ce passage à la réalité.
Lorsque la frustration devient constante, elle est
moins bien supportée, et plus elle grandit, plus on
peut être tenté de s’y soustraire, ce qui génère de
l’impulsivité (le fait de céder à ses pulsions)

36
- Le fait de passer du présent au futur ne devrait
pas être un problème a priori, passé le sentiment de
frustration et l’impulsivité ; néanmoins, si ce passage
est rendu plus difficile, alors que nos ressources le
permettent à priori, avec nos capacités, c’est que le
retour à la réalité s’impose à nous sans transition. La
façon dont la reconnection a lieu peut être vécue
comme brutale. Comment, alors, savoir où on va, et
avoir envie d’y aller, quand on ne sait pas vraiment où
l’on est ???
En nous projetant ainsi directement dans un futur
chargé de « il faut », et sans passer par cette
reconnection au présent (en « faisant le point »
régulièrement) il nous manque tellement
d’informations pour nous projeter que c’est une bonne
raison, suffisante en elle-même, pour devenir anxieux.
De plus, si nous ne sommes pas connectés à notre
présent, la visibilité du futur ne peut que se réduire
au souvenir de ce qu’on s’était déjà dit, avec ce qui
était déjà à faire, et non à tout ce qu’on projetait au
départ comme souhaitable, faisable, motivant…ce qui
a le don de casser nos motivations, et ce qui, à la
longue, devient totalement dépressiogène.

Sortir de la toute-puissance liée à nos


compulsions.

Comme nous l’avons déjà vu, le procrastinateur est


à la recherche de plaisirs immédiats ; sa motivation
manque pour toute action, dont le résultat, avec la

37
satisfaction, sont différés dans le temps.
Dans cette recherche de plaisir, qui vise
essentiellement à s’éloigner de la souffrance, il ne
s’agit pas tant alors, pour le procrastinateur (ou
autres addictes que nous sommes !), de se
reconnecter au présent, que d’avoir envie de fuir la
réalité du temps qui l’assaille au sortir de sa transe.
Si vous avez déjà fait l’expérience de l’hypnose,
peut-être avez-vous aussi déjà fait l’expérience d’être
réveillé trop vite, trop brutalement et alors vous aurez
probablement senti que cela génère chez vous de la
colère, ou de la frustration.
De même, si vous sortez trop vite un enfant de
l’écran où il est plongé, vous obtiendrez des réactions
de colère, que vous comprendrez d’autant moins que
vous trouveriez normal qu’il s’accommode de la
réalité…sans lui laisser ce temps d’accommodation
pourtant, vous générez une réaction qui peut même
aller jusqu’au refus, jusqu’à la transgression, que l’on
retrouve aussi sous la forme suivante : « je m’étais dit
que je regarderai un épisode ; et quand il se termine,
je décide d’en regarder un autre immédiatement ».
N’avez-vous jamais procrastiné ainsi, en reportant le
moment d’aller dormir, mais surtout en reportant,
avant tout, le moment de sortir de cette transe ?
Ni le temps, ni votre environnement, n’existent plus
dans la transe ; à tel point que si vous faites de l’auto-
hypnose, vous devrez préciser avant, à votre
inconscient, la durée souhaitée de la transe, sans
quoi, vous risquez d’y rester assez longtemps ou de
vous endormir. Par contre, si vous entretenez de bons
rapports avec votre inconscient, vous pouvez aussi lui
demander, avant de faire une sieste par exemple, de
vous réveiller quand vous le souhaitez ; c’est d’ailleurs
une chose que vous faites déjà, parfois, quand
inconsciemment vous vous dites par exemple que vous

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n’aimez pas être réveillé par le bruit du réveil, et que
votre inconscient vous réveille 3 minutes avant.
L’inconscient gère parfaitement le temps dans lequel
nous vivons habituellement, de façon très précise,
tandis que la façon dont nous le vivons, dans la réalité
du monde extérieur, reste à l’inverse très subjective et
conditionnée par les événements, et surtout, par le
ressenti que vous en avez. Le temps passe plus vite
quand vous vivez quelque chose d’agréable, et
inversement, il vous semble interminable si vous
souffrez. Vous devez regarder l’heure, parfois, pour
savoir où vous en êtes, regarder les jours et les
semaines….C’est une contrainte que nous partageons
tous, de sorte que la transe vient nous apporter à
l’inverse des sentiments de liberté et de légèreté très
reposants, très ressourçants aussi, qui sont en eux-
mêmes un vrai plaisir, lié à l’absence de temps…
La grande différence qui existe, cependant, entre la
transe devant une fiction et la transe de l’auto--
hypnose, est que cette dernière est orientée vers un
but constructif pour soi, tandis que la première
consiste plutôt à s’y soustraire, en cherchant à
s’éloigner des problèmes plutôt qu’en se disposant à
aller vers leur résolution : la transe devant une fiction
n’a d’autres d’autre finalité qu’elle-même.
En en soustrayant à la réalité comme au temps,
sans autre motif que de vouloir s’y soustraire, et
même si c’est toujours un plaisir, en soi, vous envoyez
le signal à votre inconscient que pour vous, « ce qui
est bien dans la vie, c’est là où le temps n’existe pas ».
Et bien sûr, c’est très bien, dans la vie, de vivre des
moments où le temps n’existe pas, surtout si ces
moments hors du temps nous permettent ensuite de
mieux vivre, dans la « vraie » vie…
Mais si ce n’est pas le cas, et si au contraire vous ne
faites habituellement que vous éloigner de la réalité

39
de votre existence en recherchant un tel plaisir, il se
passe la chose suivante : lorsque la réalité, dans
laquelle vous passez finalement « le moins de temps
possible », se rappelle à vous, elle vous procure un
sentiment d’effraction. La réalité devenue
« inopportune » acquiert progressivement le statut
« d’intrus ». C’est ici aussi que grandit la toute-
puissance qui consisterait à croire que le temps
n’aurait sur vous aucune emprise. Vous commencez
alors à faire comme si vous étiez immortel : vous
négligez le temps imparti à vos besoins les plus
essentiels (comme le sommeil, l’activité physique, une
bonne alimentation, etc.) ; vous surévaluez votre
temps libre, tandis que le temps lié aux contraintes
est perçu comme une anomalie, une erreur-système,
voire même une injustice ! Si vous ressentez de tels
signes, cela devrait vous alerter sur votre rapport au
temps, pour vous amener à l’accepter plus
simplement, et plus naturellement, de façon plus
réaliste, comme une donnée objective et mesurable
avec l’action à entreprendre.

Rééduquer et optimiser notre notion du


temps.

Rendez tout d’abord votre vision des choses plus


réaliste. Quand vous êtes face à un « sac de nœuds »,
avec tous vos problèmes, c’est une image très
problématique, qui dénote un rapport faussé à la
réalité. Peut-être visualisez-vous parfois des choses de

40
ce genre ; vous voyez alors tous vos problèmes sans
les distinguer vraiment, comme un ensemble, une
boule, un tas, tous en même temps ! C’est insensé de
les voir ainsi, quand on y pense, parce que l’on ne
peut jamais mener qu’une seule action à la fois… et
pourtant, si les ennuis s’accumulent, c’est presque
inévitable, c’est une image automatique : tout à la
fois, tout en même temps ! Observez là quand elle
survient, donc, et prenez alors le temps de changer
cette image pour lui donner une continuité dans le
temps, une présence sur votre ligne du temps ; si c’est
« un sac de nœuds » par exemple, étirez le fil dans le
temps, pour disposer les nœuds l’un après l’autre. Si
vous êtes « face à une montagne », explosez là en
morceaux, et voyez comment ces morceaux se
disposent sur votre ligne du temps : les plus gros
cailloux vous boucheront le passage et la visibilité :
commencez par eux. Commencez alors à considérer
ce qui est urgent et ce qui l’est moins, et ce qui est
important, ce qui l’est moins.
Pour retrouver une notion du temps plus pertinente,
il est important également de pouvoir évaluer le
temps que vous allez consacrer à la tâche qui
s’impose à vous. Lorsque vous agirez ensuite, voyez
le temps que mettez en réalité, et comparez : vous
serez peut-être amené à réajuster votre notion du
temps ; il se trouve que le procrastinateur a en effet
tendance à idéaliser son temps « libre » au point de
croire qu’il en a plus qu’il n’en a en réalité, tandis
qu’il minimise plutôt le temps imparti aux contraintes.
En acceptant de vous confronter à cette comparaison,
vous retrouverez une juste notion du temps, et saurez
d’autant mieux estimer quel moment conviendra le
mieux pour telle tâche.
Si cette tâche prend quelques minutes seulement,
et que l’idée vous a traversé l’esprit alors que très

41
objectivement vous disposez de ces quelques
minutes : faites le sans perdre plus de temps à y
penser…
Fixez cette tâche au moment optimal pour la
réaliser,
Tenez-vous à la durée que vous vous êtes fixé
pour cette tâche.
Si vous avez décidé de passer 2 heures sur vos
papiers, et qu’au final vous y avez passé 4 heures,
vous aurez la satisfaction de la réussite sur le
moment, mais plus de difficultés aussi quand il faudra
y retourner, en visualisant ces 4 heures d’affilée…D’où
l’intérêt de s’arrêter au temps qu’on s’était fixé, pour
préserver ses motivations. Demandez-vous quel temps
optimal, par semaine ou par mois vous devez
consacrer à vos papiers, et demandez-vous au passage
ce qui vous ferait gagner du temps.
Si vous êtes de ceux qui procrastinent pour créer de
la pression, afin d’augmenter leur motivations en
faisant les choses au dernier moment, rien ne vous
empêche de créer cette urgence par vous-même, de
faire comme si c’était urgent, comme si vous étiez
déjà arrivé à ce dernier moment !
Si vous devez initier un projet et que vous devez en
apprécier la durée, demandez-vous d’abord pour
quand vous voulez voir ce projet réalisé ? Qu’est-ce
que cela suppose d’avoir passé comme étapes, et dans
quelle durée pour chacune ?
Construisez vos projets en utilisant ce retro-
planning , puis commencez, en engageant un tiers de
confiance dans votre processus d’évolution, en lui
faisant part de votre projet, et en lui rendant compte à
chaque étape des avancées de celui-ci.

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Utilisez les ressources de votre inconscient…en
dormant !
Si vous pouvez avoir une idée assez claire de ce que
vous voulez faire le lendemain, juste avant de vous
endormir, vous aurez plus de motivation, le lendemain
à les accomplir, plus de facilités, et moins de freins.
Cela fait parfois une grosse différence en termes de
capacités, car votre inconscient vous aura préparé à
ces tâches durant la nuit.

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3-Le rapport à l’action.

Sortir de la passivité induite par notre


mode de vie.

Les lois de l’Univers sont ainsi faites que pour toute


action, elles privilégient le principe d’énergie
minimale.

Ainsi, nous aussi et depuis toujours, nous


recherchons le confort à travers cette économie, en
améliorant constamment notre technologie pour nous
décharger de la pénibilité de l’effort. Moins nous
devons consacrer d’énergie à résoudre
nos « problèmes », et mieux nous nous portons !
Or Il en va ainsi de la procrastination comme de la
mémoire : si vous pouvez croire que l’action est un
problème, elle en sera un pour vous ; de même que si
vous pensez que la mémoire est un problème pour
vous, elle vous fera défaut, réellement. Vous aurez

44
donc tout intérêt à changer vos croyances limitantes.
Car dans les deux cas, l’exercice au contraire
développe nos capacités d’action : mieux nous
agissons quotidiennement, et moins sommes tentés de
procrastiner. De même que dans l’exercice quotidien
notre mémoire s’améliore spontanément : nos corps
sont conçus pour l’action, y compris notre cerveau !
Il existe une grosse différence, donc, entre être
tenté de consacrer le moins d’énergie possible pour
mener nos actions, et être « juste » tenté d’en faire le
moins possible. Consacrer le moins d’énergie possible
ne peut au contraire que consister à optimiser nos
actions, et c’est là une part créative susceptible
d’ajouter de l’intérêt à ce qu’on peut avoir à faire.
Cette conscience- là, d’être en train d’optimiser notre
action, en étant présent à ce qu’on fait, peut procéder
d’une motivation très réaliste et à la fois très porteuse
avec le principe d’énergie minimale. Mal interprété au
contraire, le message de l’énergie minimale plus n’est
que « ruine de l’âme »… et du corps ! Pire : il détruit
toutes nos motivations !
Bien sûr, tout le monde ne croit pas que dans la vie,
l’idéal, ce serait de ne rien faire du tout. En
ennéagramme, cette croyance est sans doute plus
répandue du côté des gens qui répriment le centre
instinctif que du côté des gens qui le préfèrent ; quoi
qu’il en soit, il existe aussi des gens qui sont très
actifs, et qui procrastinent tout autant que ceux qui, à
la base, le sont moins. C’est qu’Il existe aussi des
formes de procrastination cachées, qui répriment
certaines actions en particulier, en mettant à la place
d’autres actions par exemple.
Le profil 1 par exemple, peut être très occupé, et
fuir le moment de finaliser un travail, et prendre ainsi
le risque de retarder sa réalisation au-delà du dernier
moment, dans un souci de perfection. Vu de

45
l’extérieur, on ne perçoit qu’une personne très active
et très organisée, qui semble aussi très efficace. On ne
dirait pas de lui qu’il procrastine…mais lui pourrait
vous le dire !
Le profil 2 peut lui aussi s’avérer d’autant plus actif
qu’il est dans sa compulsion ;
Le profil 7 ne commencera à procrastiner que
devant les contraintes, quand un projet n’est plus
aussi plaisant qu’au moment de sa conception. Il peut
demeurer très actif également, en faisant « autre »
chose.
Il ne suffit donc pas d’agir, pour ne pas
procrastiner ; il s’agit aussi d’agir pour dépasser nos
compulsions, sans quoi, si nous leur donnons raison,
nos actions deviennent stériles, et nos motivations en
viennent à manquer, pour construire notre existence
toute entière. La procrastination dans son rapport à
l’action, est donc avant tout un problème
d’impulsivité, et non simplement une « volonté de se
reposer ». Celle-ci est un prétexte, car vous le savez,
ce repos est bien souvent de très mauvaise qualité,
quand on procrastine, tandis que se reposer reste
totalement nécessaire : gérer ses actions de façon
fluide et suffisamment claire permet au contraire, à
d’autres moments, de se reposer vraiment…et vous
savez, intimement, qu’Il ne suffit pas de se poser dans
un canapé pour se reposer. Et c’est peut-être même ce
savoir qui vous pousse à allumer un écran alors, pour
« ne plus avoir à penser »…quel dommage, qu’un être
humain en vienne à se plaindre de « penser », et quel
dommage aussi qu’il en vienne à choisir la pire des
solutions pour lui : car son cerveau lui, devant un
écran de télévision, ne se repose pas du tout !!! Bien
au contraire : il est saturé de questions auxquelles il
doit répondre en permanence pour suivre ce qui se
passe. Des questions du genre : quel rapport y-a-t-il

46
entre cette (image d’une) façade de maison et le crime
dont on parle ? Est-ce là où a eu lieu le crime, où celui
où le criminel a été appréhendé ? Faites comme si
vous n’aviez jamais vu la télévision, et vous
comprendrez ce que je veux dire.
Vous croyez que vous êtes juste en train de
regarder un film, mais vous devez aussi associer
l’image et le son qui n’ont parfois aucun rapport entre
eux pour comprendre ce qui se passe, ou rétablir une
chronologie des événements ; votre cerveau travaille
sans arrêt, il est même saturé d’informations à trier,
puis à traiter, toutes plus disparates les unes que les
autres, devant parfois trouver une organisation ( dans
un film par exemple) et parfois non ( un film coupé par
une publicité, suivie d’une autre publicité sans aucun
rapport avec la précédente, d’une émission où se
succèdent sans transition ni sans aucun rapport entre
eux des sujets eux-mêmes bourrés de digressions…).
C’est pourquoi, au final, non seulement vous ne
vous êtes pas reposé, mais vous avez toutes les
raisons d’être plus fatigués qu’avant. Simplement,
comme vos motivations sont là, pour la
procrastination, vous ne ressentez pas cette fatigue :
et c’est bien normal, puisque c’est le propre de la
motivation que de nous ôter tout sentiment de
pénibilité !
D’où l’intérêt de restaurer des motivations plus
diversifiées, et plus saines envers l’action. Et aussi de
se méfier de cette forme de passivité : votre corps est
passif, mais votre cerveau est hyperactif, alors même
qu’il ne pense à rien pour vous-même, que vous
n’apprenez pas grand-chose, que vous oublierez
beaucoup de ce que vous avez vu, que vous avez
compris des choses finalement sans intérêt : vous
l’aurez fait travailler beaucoup, pour peu de choses au
final. Est-ce à cause de cela que vous reculez

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maintenant devant les choses dont vous imaginez
qu’elles vous coûteraient encore plus d’effort ? Penser
ne demande aucun effort supplémentaire pourtant :
seulement de l’espace. (Ou juste un temps de
« cerveau disponible ») C’est pourquoi on ne devrait
sans doute pas attendre d’avoir des problèmes pour
prendre le temps de penser, d’exercer sa conscience :
penser permet non seulement de résoudre bien des
problèmes, mais aussi de moins en rencontrer.
La mauvaise image de l’intellectuel, celui auquel on
ne voudrait pas ressembler, reste présente dans
l’inconscient collectif, comme si le fait d’utiliser notre
pensée devait nécessairement nous dissocier de la
réalité, au lieu de nous en rapprocher, au contraire,
pour nous rendre plus efficaces dans la vie réelle !
Face aux problèmes, il nous arrive de ruminer.
Certaines personnes ruminent d’autant plus qu’elles
croient que c’est le fait de « trop » penser qui est un
problème. Certains, parmi eux, en viennent même à
croire, parfois, que c’est le fait de penser qui génère
leurs problèmes. Et la réalité, bien souvent, c’est
qu’ils ne prennent le temps de penser à leur existence
que quand ils ont des problèmes, sans même se
rendre compte qu’ils sont très passifs le reste du
temps face à leur existence…Problèmes et pensée
deviennent synonymes alors, dans cette fausse
croyance induite par un mode de vie voué au
divertissement, selon laquelle vous pourriez vivre sans
avoir à faire l’effort de réfléchir, consciemment, à
votre existence.
Dites-vous bien alors, ainsi que l’exprimait Richard
Bandler (co-fondateur de la PNL avec John Grinder)
que « si vous ne pilotez pas votre cerveau, d’autres le
font pour vous ».

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Sortir de la passivité liée à nos
compulsions.

Des croyances fausses accompagnent nos


compulsions, et certaines sont communes à tous les
profils quand il s’agit d’évitement. Pour être les mieux
partagées du monde par nos névroses, elles sont
rarement remises en cause…celle-ci particulièrement :
« je ne fais rien parce que je n’ai pas confiance en
moi ». Or ce n’est pas parce qu’on n’a pas
confiance en soi qu’on n’agit pas, mais bien
plutôt parce qu’on n’agit pas qu’on n’a pas
confiance en soi.
Une autre façon de considérer la confiance en soi
consiste à pouvoir se dire : je dis ce que je fais et je
fais ce que je dis. C’est une bonne façon d’avoir
confiance en soi. Or si l’addiction, avec la
procrastination vous en empêche et vous fait encore
échouer, dites-vous qu’il n’y a pas d’échecs : que des
pas vers la réussite ! Inutile de vous affliger
indéfiniment de toutes ces promesses que vous n’avez
pas tenues : faites simplement en sorte de rendre vos
intentions plus motivantes, plus réalistes et plus
réalisables.

Optimiser nos actions

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Vous trouverez ici un condensé des actions qui sont
à notre portée pour éliminer progressivement (ou pas)
la procrastination de notre existence.

- identifier l’émotion en jeu derrière « la flemme ».


Dès que le mot flemme apparaît, demandons-nous ce
qu’il y a derrière, et à quoi, précisément, cela
correspond.
- Dépasser progressivement nos compulsions, en y
étant attentifs, en acceptant de sortir de notre zone de
confort.
- changer les croyances nuisibles telles que « je
n’agis pas parce que je n’ai pas confiance en moi »,
mais par des croyances plus porteuses telles que :
« chaque fois que j’agis, ma confiance en moi
grandit. » ; ou bien encore casser cette croyance on
ne peut plus nuisible selon laquelle on se « repose »
devant un écran de télévision ; ou bien encore celle
selon laquelle « penser » devrait être un problème, en
nous rappelant bien que si nous laissons nos capacités
cognitives décliner au contraire, il arrivera un
moment où nous ne comprendrons même plus un film,
ayant oublié le début bien avant la fin. De façon
générale, adoptons des croyances plus porteuses, qui
nous mettent en accord avec l’action, en phase avec
elle, de même qu’elle fait partie réellement de notre
constitution.
- Eteindre nos écrans de temps en temps, ou ne pas
les allumer systématiquement en rentrant chez soi,
pour s’accorder un temps de réflexion, ou de repos.
- Après avoir éteint l’écran, prendre le temps de se
réorienter et de revenir à la réalité avant d’envisager
ce qui est à faire : retrouver le sens des priorités, et la
notion du temps.
- réduire l’anxiété en allant chercher l’information.
- être attentif à notre autocritique, afin qu’elle

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devienne plus constructive que destructrice.
- répondre de temps en temps à cette question : « si
j’étais à la fin de mon existence, (et en faisant comme
si j’y étais) que voudrai-je voir de moi-même ? »
- changer notre rapport à la culpabilité et nous
demander comment changer ce qui peut l’être, plutôt
que de nous reprocher indéfiniment nos défections :
« comment faire mieux la prochaine fois ? » telle est la
question.
- nous associer à la tâche envisagée, en faisant
comme si on y était : « qu’est-ce que cela va
m’apporter, en quoi c’est important pour moi, qu’est-
ce que cela suppose comme moyens, comme
conditions de temps, quand puis-je la réaliser ? »
- Rendre nos actions plus attractives en prenant
l’habitude d’y ajouter un intérêt : De toutes nos
actions, même les plus courantes, nous pouvons faire
des expériences nouvelles.
- prioriser nos actions : les plus importantes et
urgentes d’abord, les plus flippantes avant tout…les
plus gros cailloux d’abord !
- Pour déterminer les étapes nécessaires à la
réalisation d’un projet, utiliser le rétro-planning.

N.Rouly

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FIN

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