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LES FILTRES QUI FAÇONNENT NOTRE

VISION DU MONDE

La PNL est un ensemble de moyens et de techniques qui permet de décoder


les processus qu'utilise l'être humain pour construire son modèle du monde
et pour communiquer. Le modèle du monde de chacun n’est qu’une
représentation subjective de la réalité. C’est une représentation mentale car,
à la différence d’une carte, elle ne prend pas forme dans le monde
physique. Cependant cette représentation mentale joue le même rôle
qu’une carte physique puisque nous créons des cartes mentales
personnelles d'après nos expériences et nos filtres pour évoluer dans
l’environnement. Elles nous servent de repère pour agir et communiquer
avec l’extérieur. Mais une carte, qu’elle soit mentale ou physique n’est
qu’une représentation de la réalité. Une carte n’est jamais identique au
territoire qu’elle modélise. Cela me permet d’évoquer l’un des
présupposés de la PNL qui énonce que « la carte n'est pas le territoire ».
Chaque modèle du monde est unique. Aucun modèle n’est plus vrai ou
plus valable qu’un autre.

Nous ne connaissons à priori pas le modèle du monde des autres. Pour


cette raison, les relations entre les individus peuvent générer de
l’incompréhension et des difficultés à communiquer. Chacun se réfère à ses
propres cartes et elles sont différentes d’un individu à l‘autre. Pour
découvrir le modèle du monde de l’autre, il ne suffit pas simplement de
s’intéresser à lui. Cela nécessite un certain état d’esprit (non jugement),
mais aussi une grille de lecture et un travail de questionnement précis.
Autant d’outils que propose la PNL et qui permettent de mieux
comprendre comment chacun construit ses propres « cartes mentales ».

Nous construisons nos cartes au travers de 3 filtres :

• les filtres neurologiques :

Nous captons les informations venant du monde au travers de nos 5 sens.


Chaque personne possède un canal ou plusieurs canaux privilégiés. Nous
sommes donc tous plus ou moins réceptifs à certains types d’informations
sensorielles. De plus, nos perceptions sensorielles, et les informations
qu’elles contiennent, sont traitées par notre cerveau au travers de 3
mécanismes inconscients :

- La sélection (ou l’omission) : processus qui permet de limiter la


perception de stimuli en portant notre attention sur certains aspects de notre
environnement, et pas d'autres. La sélection nous évite d'être submergés
par la quantité d'informations que nos sens perçoivent en continu. Ce
processus devient problématique lorsqu’il nous empêche d’avoir accès à
certaines informations qui nous permettraient de sortir d’une difficulté.

- La Généralisation : processus par lequel on tire d’une expérience


personnelle et ponctuelle une conclusion générale, qui sera appliquée à
toutes les situations similaires. Elle permet d’étendre ce qu'on a appris dans
une expérience, à toutes les situations appartenant à une catégorie identique
ou proche. Utile dans l’apprentissage, ce processus peut aussi nous amener
à généraliser de façon abusive.

- La Distorsion : processus qui permet de modifier nos représentations. La


distorsion est une déviation entre les données sensorielles et leur
interprétation. Elle intervient dans toute démarche créative ou artistique. La
distorsion devient problématique lorsqu’elle nous amène, par exemple, à
attribuer des intentions à d’autres personnes ou à faire des présuppositions
négatives en l’absence d’éléments objectifs.

• Les filtres socio-culturels :

La culture de notre groupe d'appartenance contribue grandement à


façonner notre vision du monde. Notre culture, transmise en grande partie
par notre langage, participe largement à former, voire déformer, les
représentations de ce que nous avons perçu.

• Les filtres personnels :

Notre éducation, l'influence des figures parentales, les expériences de notre


enfance et de notre vie d'adulte influencent notre manière de concevoir le
monde et la place que nous y occupons. Nos filtres personnels contribuent
à déterminer ce que nous sommes aptes à percevoir dans le monde, les
représentations que nous en faisons, et les sens que nous attribuons à ces
représentations. Les métaprogrammes sont des filtres personnels
inconscients qui orientent la façon dont nous traitons une information, puis
la communiquons. Ils vont influencer nos fonctionnements internes et nos
comportements externes et, par conséquent, façonner notre personnalité.
Identifier les métaprogrammes que nous activons dans un contexte
particulier permet de mieux se connaître et de sortir de schémas
inconscients et répétitifs. En prenant conscience de certains de nos
fonctionnements nous pouvons reprendre les commandes et effectuer les
bons « réglages » internes en fonction des circonstances. Voici quelques
exemples de métaprogrammes :

- Global : L’information est découpée large ou globalement. Dans la


conversation, c’est celui qui va à l’essentiel, qui ne s’intéresse quʼaux
grandes lignes, qui n’aime pas se perdre dans les détails.
- Détail : L’information est découpée en petits morceaux, chaque détail a
son importance et doit être pris en compte dans la conversation. C’est la
personne qui focalise le débat.
Si vous êtes* « global » et que vous discutez avec une personne « détail »,
vous allez avoir l’impression que la personne tourne autour du pot et se
disperse. A l’inverse, si vous êtes « détail » et que vous attendez d’un «
global » qu’il vous fournisse quantité d’informations sur un évènement qui
viendrait de se produire, vous allez certainement vous sentir frustré(e) car
vous aimeriez en connaître bien d’avantage…

- Simultané : La personne fait plusieurs choses à la fois. Elle peut, par


exemple, avoir plusieurs livres en cours de lecture, répondre au téléphone
et faire sa liste de course en même temps, tout en pensant éventuellement à
autre chose à faire.
- Séquentiel : La personne séquentielle effectue les tâches les unes après
les autres. Elle termine son livre avant d’en commencer un autre, elle a
besoin de terminer un travail, une activité pour se consacrer à autre chose.

Si vous êtes « séquentiel » vous pouvez vous sentir facilement débordé(e)


lorsqu’on vous demande de faire plusieurs choses à la fois alors que si vous
êtes « simultané » le fait de vous concentrer sur une tâche unique vous
semblera probablement monotone et fastidieux. L’un dira qu’il est 100%
concentré à ce qu’il fait tandis que l’autre rétorquera qu’il est plus rapide et
productif.

- Match : La personne prête attention à ce qui est présent, à tout ce qui


satisfait ses critères. Elle trouve toujours ce qui va aller et s’exprime avec
des tournures de phrases positives.
- Mismatch : La personne remarque d’abord ce qui est absent, ce qui
manque, ce qui ne va pas, tout ce qui ne satisfait pas ses critères. Elle a
tendance à faire des tournures de phrases négatives.

Pour symboliser ce métaprogramme, on utilise souvent l’image du verre


d’eau à moitié plein ou à moitié vide, selon la perception de chacun. On
pourrait penser qu’être « match » est toujours préférable, et que, dans la
vie, il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Dans
la vie en général peut-être…Imaginez maintenant que l’on remplace l’eau
par de l’alcool dans ce fameux verre, et que ce ne soit pas le 1er mais
plutôt le 3ème ou 4ème verre, ne vaudrait-il pas mieux être « mismatch »
sur ses capacités au moment de prendre le volant pour rentrer chez soi et se
dire que l’on n’est pas en état de conduire, pas suffisamment lucide, pas
prêt à prendre le risque…

Il existe plusieurs dizaines de métaprogrammes en PNL, et il n’y a pas de


métaprogramme meilleur qu’un autre. L’utilisation que l’on en fait sera
adaptée ou non à la situation, à l’objectif que l’on veut atteindre. La plupart
des métaprogrammes fonctionnent par paire mais leur fonctionnement
n’est pas dichotomique, il faut plutôt le voir comme un curseur qui peut se
régler, se déplacer d’un côté ou de l’autre. L’utilisation d’un
métaprogramme va être limitante ou problématique si elle est toujours la
même, quelle que soit la situation.

*J’utilise l’auxiliaire « être » pour faciliter la description des différents


métaprogrammes, mais en PNL on distingue bien la personne de ses
comportements. Nous ne sommes ni nos comportements, ni nos
métaprogrammes.

L’ensemble de ces mécanismes nous permet de comprendre que nous


n'agissons pas directement à partir des informations venant du monde
extérieur, mais à partir des représentations que nous nous faisons de ces
informations. Tous ces filtres contribuent à ce que nous ayons une
perception très personnelle du monde en général et de toutes situations
auxquelles nous sommes confrontées en particulier. Cela permet de
comprendre pourquoi un contexte peut poser problème à certaines
personnes alors qu’il est anecdotique pour d’autres (la prise de parole en
public par exemple). Cette façon propre de percevoir l’environnement va
entrainer une interprétation personnelle des situations. L’interprétation que
nous faisons d’une situation va nous amener à ressentir des émotions
particulières qui vont engendrer des comportements spécifiques. Au-delà
de la compréhension du « pourquoi », la PNL permet surtout de
comprendre « comment » une personne s’organise (de façon inconsciente)
pour que ce contexte devienne source de problème pour elle et de mettre à
jour les pistes à explorer pour qu’elle puisse fonctionner différemment à
l’avenir.

Nos comportements, nos réussites et nos échecs, sont donc moins


conditionnés par le monde réel, que par notre représentation du monde.
C’est pourquoi il très intéressant et surtout très efficace en coaching de
faire émerger à la conscience les éléments qui nous amènent à percevoir
une situation d’une façon qui nous limite dans ce que nous voulons
accomplir. Personne ne se met volontairement en situation d’échec et nous
faisons les meilleurs choix possibles, dans une situation et dans un temps
donnés, compte tenu des possibilités et des capacités que nous croyons
disponibles à partir de notre modèle du monde.

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