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I- Pourquoi chercher à se connaitre soi- même ?

Se connaître soi-même peut paraître évident au premier abord puisque nous sommes des êtres
conscients, et qu’il suffit d’un retour sur soi, d’examiner ses propres pensées et son comportement passé
pour savoir à peu près qui l’on est. Par ailleurs, l’avis des autres sur nous-mêmes, critiques ou
compliments peuvent nous renseigner sur notre compte. Cependant, la question posée ici n’est pas de
savoir comment réaliser cette étude de soi, mais dans quel but. Quelles raisons sont légitimes pour
entreprendre cette recherche de soi ?

1- Pour lever les blocages qui pourraient être en nous et pour la perception des connaissances
morales :

Sabora. Nous avons tous plus ou moins à un moment donné un trauma ( une blessure physique ou
psychique infligée à l'organisme). Parce que la vie, tout simplement, est souvent difficile. Quand ce ne
sont pas les parents qui créent des névroses (Une névrose est un trouble psychique dans lequel le
sujet est conscient de sa souffrance psychique et s'en plaint), c’est la société et ses institutions qui en
déclenchent.

De toute façon, on a tous été plus ou moins confrontés à l’épreuve de la douleur et de la souffrance. Un
individu parfaitement équilibré, ça ne se rencontre pas tous les jours. Toujours est-il que le but de la
connaissance de soi, c’est de cerner sa personnalité, son histoire afin de réussir sa vie.

Connaître les raisons de ses peurs, ses phobies permet parfois un déblocage. En tout cas, il est certain
que quelqu’un qui connaît le fonctionnement de l’inconscient humain va normalement éviter les grandes
erreurs éducatives d’autrefois avec ses enfants.

Dans la psychanalyse, le but n’est pas narcissique (sentiment constant de supériorité), il ne s’agit pas
de se connaître pour s’admirer mais plutôt de développer cette connaissance de soi pour effectuer une
sorte de parcours initiatique dont le but ultime est l’épanouissement de la personnalité (c’est à dire
l’accroissement des qualités et la diminution des défauts). Se connaître soi-même serait la base d’autres
connaissances, notamment celle de la morale.

Par ailleurs, en s’examinant soi-même, on voit ses travers et ses dons, on voit ses propres faiblesses; cela
peut nous amener à une certaine indulgence envers les autres, et donc à acquérir une certaine
humanité. D’ailleurs, le philosophe Albert Camus disait dans son roman la Chute que l’on ne pouvait
vraiment évoluer positivement qu’en devenant « un juge pénitent ». Par cette expression de « juge
pénitent », Camus voulait dire que l’on ne peut comprendre autrui que par rapport à une préalable auto-
critique. Un individu incapable d’auto-critique, de reconnaître ses limites, quelqu’un pensant « être
globalement parfait » ne sera tout simplement pas capable d’aimer, et donc pas capable d’être vraiment
moral. Quand on s’est jugé soi-même après avoir jugé les autres, on fait pénitence d’avoir été si dur
envers les autres et indulgent avec soi-même. Se connaître soi-même, c’est la base de la morale tout
simplement, c’est se dire « je ne ferai pas à autrui ce que je n’aimerai pas qu’on me fasse ».

2- Pour ne pas se tromper dans ses choix :

Sabora Car si l’épanouissement de la personnalité est le but de la vie humaine (rappelons le, c’est le
développement de ses qualités et la diminution de ses défauts); il y a malheureusement plus de
probabilités d’échouer que de réussir. En effet, comme le faisait remarquer Rousseau, dans la Profession
de foi du Vicaire Savoyard, il y a 1001 façons de se tromper, et il n’y en a qu’une seule pour trouver le
droit chemin! 1001 manières d’errer et une seule de s’y retrouver.

Il est certain que pour une certaine catégorie de personnes comme les femmes, la connaissance de soi
devient une reconnaissance. L’instruction de masse appliquée au genre féminin a permis aux femmes de
prendre conscience qu’elles aussi pouvaient être intelligentes. D’ailleurs, les femmes dans certains pays
sont maintenant plus diplômées que les hommes, car elles sont souvent plus sérieuses et assidues dans
les études que nombre de leurs confrères masculins trop sûrs d’eux

La connaissance de soi ne passe pas seulement par le décryptage de l’ADN, mais par un effort continu
pour développer ses qualités. On a beau ainsi par exemple être potentiellement intelligent
génétiquement parlant, si on ne se cultive pas, si on ne travaille pas lors de ses études par un effort de la
volonté, l’intelligence reste aussi inaccomplie qu’un champ laissé en friche. « L’être en puissance » et «
l’être en acte » sont deux états différents comme le soulignait déjà Aristote. L’enfant disait Aristote dans
la Métaphysique, est un homme en puissance, mais n’est pas encore l’homme en acte. L’Humanité existe
déjà dans l’enfant, mais ce qui fait la spécificité du genre humain, le développement du cortex n’est pas
achevé; la raison ne prédomine pas encore dans l’enfant; même s’il peut avoir plus de « bon sens »
qu’un adulte, dans la mesure où il n’est pas encore perverti. La connaissance de soi est un long
processus, ce n’est pas un jeu de miroir, c’est plutôt traverser l’image que l’on renvoie aux autres.

II. L'importance de la connaissance de soi et ses bénéfices (Freins et avantages)


1-Quels sont les freins qui nous empêchent d’accéder à une meilleure connaissance de soi ?

SABORA

La certitude.
Le frein le plus important au développement d’une meilleure connaissance de soi est à mes yeux la

certitude de se connaître.

Beaucoup affirment se connaître à la perfection: leur passé, leur présent, leur vie intérieure, leurs

goûts, leurs valeurs, leurs envies, leurs objectifs,….

Cependant, sommes-nous certains que la description que nous ferons de nous-même est celle de la

personne que nous sommes au plus profond de nous-même ? Ou pouvons-nous accepter que des

parts de nous – que nous croyons nous appartenir – ne sont en fait que des choses que nous avons

entendues à notre sujet et que nous avons intégrées comme des vérités ?

L’absence de certaines “qualités” Note: je parle de “qualités”, mais les


concepts de qualité et de défaut sont très subjectifs et dépendent de la manière dont
chacun les interprète. Certains pourront voir des qualités là où d’autres y verront des
défauts.
Pour accéder à une meilleure connaissance de soi, faut-il encore développer
certaines “qualités” essentielles :
 L’envie d’apprendre: ressentons-nous réellement l’envie d’en apprendre plus sur nous-

même pour entreprendre ce travail de spéléologue ? Avons-nous réellement le désir de

découvrir qui nous sommes réellement ?

 La curiosité: sommes-nous assez curieux de nous-même pour oser nous poser mille et une

questions à notre sujet ?

 Le courage: oserons-nous affronter les vérités qui ne manqueront pas de survenir sur le

chemin de la connaissance de soi, surtout si ce que nous découvrons n’est pas ce à quoi

nous nous attendions ?

 La persévérance: aurons-nous le courage de persévérer lorsque les réponses aux questions

que nous nous posons tarderont à venir ?

 L’acceptation: sommes-nous prêts à accepter que certains traits de caractère que nous

pensions être les nôtres ne sont en réalité que des projections de notre entourage, des

qualificatifs entendus depuis notre plus jeune âge ?

 La vulnérabilité: sommes-nous prêts à accepter que nous nous sommes fourvoyés sur

nous-même et que nous n’avons pas les qualités que nous aurions aimé avoir ? Pouvons-

nous reconnaître nos parts d’ombres ?

 L’ouverture d’esprit: sommes-nous prêts à accepter que nous sommes tous les opposés en

fonction de nos circonstances de vie (je peux être introverti et extraverti, timide et déluré,

patient et impatient…) ?

 L’indépendance: avons-nous la capacité de ne pas nous laisser influencer par les

perceptions que les autres ont de nous-même ?

2 Quels sont les avantages de développer une meilleure connaissance


de soi ?
Sabora
-Créer la vie qui vous ressemble en faisant les choix les plus appropriés pour nous.
La connaissance de soi permet de développer la capacité de choisir ce qui est bon pour nous:
quand nous connaissons les valeurs qui nous sont importantes (et non pas les “bonnes” valeurs
véhiculées par la société), celles qui nous guident dans nos choix de vie, nous sommes en
mesure de prendre les décisions les plus appropriées pour nous rapprocher de la vie dont nous
rêvons – et ce, même si notre entourage ne partage pas le même avis que nous.
-Booster votre confiance en vous.
Cet avantage découle directement du précédent.
Connaître ses besoins, ses envies, ses valeurs nous permet donc de faire les choix les plus
appropriés et les plus judicieux pour contribuer à la vie dont nous rêvons, celle qui nous
satisfera, nous comblera.
Cependant, sans une excellente connaissance de soi, nous pourrions encore douter de nos choix
et nous risquerions d’être influencés par ce que pensent les personnes qui nous sont proches,
par les scientifiques,…
---Dans les deux cas, comme vous faites le choix de répondre à vos valeurs, vous devriez être
pleinement satisfaits. Cependant, l’avis de votre entourage et de la société vous fait douter de
vos choix, vous ne vivez donc pas pleinement la vie que vous vous créez, qui, pourtant, répond à
vos valeurs.

Donc, une bonne connaissance de soi et de ce qui est bon pour nous nous permet de faire des
choix et d’être complètement alignés avec la vie que nous décidons de vivre. Nous faisons des
choix qui correspondent à nos valeurs profondes → nous avons pleinement confiance dans le
fait que ces choix sont les plus adaptés pour nous → nous n’écoutons pas l’avis des autres car
leur avis dépend de leurs valeurs à eux → nous sommes sereins et profitons de la vie idéale pour
nous.
- Meilleure gestion de stress
Une meilleure connaissance de soi permet également de s’adapter plus efficacement au monde
extérieur. Nous sommes capables d’anticiper ou de prévoir les actions et réactions que nous pourrions
avoir face à certaines situations de vie. Dans ce cas, nous sommes en mesure d’effectuer des actions
préalables sur nous-même qui nous permettront d’aborder plus efficacement les situations de vie
confrontantes et challengeantes.

III- Comment y parvenir  ?


1-Quels sont les étapes pour parvenir à une meilleure connaissance de soi
-Remettre en doute ce que nous pensons savoir.
La première étape pour accéder à une meilleure connaissance de soi est de suivre
scrupuleusement le précepte de Socrate “je sais que je ne sais pas”.
En acceptant que nous ne savons pas, nous aiguisons notre curiosité et affutons
notre désir de partir en exploration.
- Prendre le temps
Partir à la découverte de soi demande du temps: un temps pour l’introspection, un
temps pour l’expérimentation, un temps pour des essais – erreurs – ajustements,….
Il est donc primordial de trouver du temps chaque semaine pour prendre rendez-
vous avec soi-même.
- De la régularité
La connaissance de soi est un long processus qui, je pense, ne s’arrête jamais. Par
conséquent, cela nécessite de se poser régulièrement et de s’accorder le temps
d’introspection nécessaire pour se donner toutes les chances.
Se poser les questions essentielles régulièrement permet à tout moment
de réajuster sa trajectoire pour aller en direction de la vie que nous
souhaitons et de nous assurer que nous sommes toujours sur le bon chemin.
Sabora
Le journaling est une technique qui consiste à prendre un
temps quotidien pour écrire ce qui nous passe par la tête, un
peu comme le journal intime de nos jeunes années.
Conclusion  :
La connaissance de soi est une recherche continue, et on n’en a jamais fini de se connaître. Car comme
le disait Sartre, dans l’Existentialisme est un Humanisme; il y a toujours une possibilité pour le lâche de
ne plus être lâche, et pour le héros de cesser d’être un héros. La liberté humaine nous rend pire ou
meilleur selon nos choix. Or, on peut toujours faire des choix même à la veille de sa mort, c’est pourquoi
d’ailleurs existe le proverbe : « Il ne faut jamais jurer de rien »; tellement l’existence peut être pleine de
rebondissements inattendus

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