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Reconnaître un mauvais psy( in revue Psychologie)

Il ne respecte pas de cadre éthique


Si la plaque sur la porte ne nous dit rien, qu’est-ce qui doit nous alerter ? Sans
doute, tout ce qui dépasse les bornes. « Comprenez : ce qui sort du cadre
indispensable à tout travail thérapeutique », explique Serge Ginger,
psychothérapeute et secrétaire général de la Fédération française de
psychothérapie et psychanalyse.

Un mauvais thérapeute aura tendance à sortir du cadre éthique. « Un psy, quelle


que soit sa pratique, doit respecter un code de déontologie, ajoute-t-il. Il a des
devoirs envers son patient. » Citons entre autres celui de réserve, le secret
professionnel ou l’interdiction d’avoir des relations sexuelles avec ce dernier.
Tout manquement, quand bien même il apparaîtrait bénin, à l’une ou l’autre de
ces obligations doit alerter.
Et puis, la méthode possède une structure qui doit être respectée. Les notions de
lieu, de temps, mais aussi de tarif y jouent un rôle important. « Les séances se
déroulent dans un cabinet, souligne Serge Ginger, pas à l’extérieur, encore
moins chez vous. Vous devez avoir un rendez-vous précis et d’une durée
préalablement fixée : en règle générale, entre trente minutes et une heure. Le
coût, lui aussi, est entendu dès le départ, et il est rare qu’une séance dépasse cent
euros. Mais, surtout, vous ne devez rien payer d’autre que la thérapie, qui est le
service rendu par le thérapeute. »

La thérapie doit rester à sa place. De même que le psy. Qui n’est pas un ami et
ne doit pas chercher à le devenir. « Il n’a donc aucune raison de téléphoner à
votre domicile ou de vous raconter son dernier week-end de golf », explique
Serge Ginger. Ni de vous inviter où que ce soit…

Enfin, les attitudes inhabituelles, les détails qui sortent du cadre conventionnel,
doivent mettre la puce à l’oreille – vêtements évoquant l’univers sectaire, jargon
scientifico-ésotérique, invitation à s’asseoir par terre, introduction d’une forme
de familiarité comme le tutoiement… Ces pratiques, à la mode dans les années
1970, sont un peu suspectes de nos jours et ne s’accordent pas à toutes les
techniques. Car, bien sûr, nous venons de définir le cadre dans ses grandes
lignes. Chaque méthode, chaque école, possède ses propres lois. « Si le contact
physique, par exemple, est généralement proscrit en cure psychanalytique, il est
naturellement envisagé dans une thérapie psychocorporelle », rappelle Serge
Ginger. D’où l’importance de s’informer avant de se lancer. De bien s’enquérir
des différentes approches thérapeutiques, de leurs conditions et de leurs
indications.

Lors du premier rendez-vous, devront être évoqués les aspects pratiques de la


méthode, tels que le rythme des séances, leur durée, leur coût.

Histoire de vérifier que la thérapie, mais aussi le thérapeute, conviennent bien.


Méfiance si le psy n’a rien à proposer en cas d’urgence, ou encore s’il n’a
aucune règle concernant le paiement des séances annulées, ou s’il demande de
payer pour un retard.

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