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FICHE DE LECTURE : LETTRE À MÉNÉCÉE

Présentation de l’auteur :

Epicure est né à Samos en 341 av.J.-C . Issu d’une famille modeste, il grandit dans
un environnement où l'éducation est valorisée. Son père Neocles qui était instituteur
(grammairien) lui enseigne la philosophie pendant son enfance. Sa mère Cherea
est quant à elle magicienne.

Après son apprentissage, il quitte Samos pour Athènes où il fait son service militaire.
Dès -323, il étoffe son savoir auprès de Xénocrate et de Nausiphane, puis rejoint la
ville de Mytilène où il commence à enseigner. Là-bas, bien que sa philosophie
suscite des critiques, Épicure fait la rencontre d'Hermarque de Mytilène, son disciple
et successeur.

En 306 av. J.-C., à 35 ans, il vient s'installer à Athènes et il y achète un jardin. C’est
là qu’il diffuse son savoir et que sa doctrine, l’épicurisme, devient l’un des courants
philosophiques principaux de son époque.

Sa philosophie matérialiste, dont le but est de conduire tous les êtres humains vers
le bonheur, affirme que toute connaissance passe par la sensation. Dans le
prolongement de l'atomisme de Démocrite, Epicure fonde une sagesse du plaisir
basée non sur la jouissance, mais sur les plaisirs naturels et nécessaires, la maîtrise
des passions, l'absence de souffrance pour le corps et l'absence de "trouble" pour
l'âme (ataraxie).

Contrairement à ses contemporains qui dispensent principalement un enseignement


oral, Épicure écrit beaucoup d'ouvrages. Toutefois, très peu d'entre eux nous
parviendront. Il ne nous reste que trois lettres de ce philosophe (Lettre à Hérodote,
Lettre à Pythoclès et Lettre à Ménécée) et quelques maximes.

La Lettre à Ménécée est l'œuvre la plus importante d'Épicure. Traité fondateur de


l'épicurisme, le texte résume la doctrine éthique du philosophe.

Finalement, Épicure meurt en 270 av. J.-C. à 72 ans d’une infection urinaire.
Résumé de l’oeuvre :
Epicure commence par expliquer que le bonheur (eudaimonia) est le but ultime de la
vie humaine. Selon lui, le bonheur réside dans la tranquillité de l'âme (ataraxie), qui
est obtenue en éliminant les désirs insatiables et les craintes irrationnelles. Il donne
ensuite sa façon d'atteindre le bonheur à l'aide de différents points. Pour ce faire, il
énonce 4 façons pour se soigner des maux de l'existence, et donc, pouvoir mener
une vie heureuse.

En effet, il y a quatre choses qui nous rendent malheureux et c’est sur ça qu'il faut
appliquer des remèdes. Les choses qui nous rendent malheureux sont : la peur de
dieu, la peur de la mort; Il explique que les dieux ne sont pas à craindre : ils sont
bienheureux et le sort des humains leur est indifférent.Ensuite, La peur de la mort
nous empêche d'être heureux, mais cela est insensé car la mort est l’absence de
matière, de sensation et donc l’absence de souffrance. Ainsi, elle ne nous concerne
en rien physiquement.

Ensuite, Il nous explique que le bonheur, c'est-à-dire le plaisir ( Epicure est un


philosophe hédoniste) est accessible.

Il propose donc une économie des plaisirs et des peines pour savoir quel plaisir
rejeter ou choisir, quelle souffrance accepter ou fuir. Ainsi il étudie la notion de désir
car quand on désir c’est pour obtenir un plaisir. Il constate que tous les plaisirs ne
sont pas à rechercher : il propose ainsi une classification des désirs : il y a des
désirs naturels, nécessaires et vides. Il faut donc organiser ses désirs de manière à
atteindre et perpétuer un plaisir stable et durable.

Enfin, il dit qu’il ne faut pas s’inquiéter de la douleur car elle est supportable. En
effet, elle est toujours limitée dans le temps et en intensité et on peut toujours la
contrebalancer par un plaisir issu d’un désir naturel mais pas nécessaire.

Finalement, le sage est celui qui n’est pas en proie à la douleur, ni aux troubles de
l’âme. Il jouit comme les dieux d’une paix absolue s’il vit selon les préceptes
énoncés par Epicure.

Dissertations :
-Le bonheur est -il affaire de la raison ?
- Le bonheur dépend-il de nous ?
-Une vie heureuse est-elle une vie de plaisirs ?

Avis personnel :
J’ai beaucoup apprécié cette œuvre malgré le fait qu’elle soit courte. Tout d’abord, le
début de sa lettre ou il dit de ne pas remettre la philosophie à plus tard sous prétexte
qu’on est jeune à agir comme sorte de rappel en ce qui me concerne. C’est comme
si je remettais le soin de mon âme à plus tard et cela m’a fait réfléchir.

L'argument d'Epicure concernant la mort m'a aussi marqué. Sa perspective selon


laquelle la mort n'est rien pour nous, car elle n'affecte pas notre état de conscience,
offre une forme de réconfort et de sérénité.

Enfin, je trouve valable la mise en garde d'Epicure contre la recherche de plaisirs


excessifs, qui peuvent entraîner des conséquences négatives à long terme. Dans
notre société actuelle ou la recherche du plaisir instantané est souvent valorisée, j’ai
trouvé cela pertinent. Finalement je trouve que “ces remèdes” tout le monde peut les
appliquer au quotidien et que c’est un bon guide pour la vie.

Plan : (proposé par le livre, une idée par paragraphe)


Prologue- introduction générale: Il est nécessaire de s'exercer à la
philosophie quel que soit l'âge, le moment d'être heureux ne doit pas
attendre.
2 Les dieux ne sont pas à craindre car bienheureux. Critique des opinions
populaires à leurs propos.
3 La mort n'est rien pour nous, par conséquent il ne faut pas la craindre.
4 Il faut surtout différencier les désirs et privilégier ceux qui sont naturels et
nécessaires. Le plaisir qui en résulte permet l'absence de souffrance.
5 Le plaisir est donc le commencement et la fin de la vie heureuse.
Cependant il faut effectuer une juste estimation et mesure des plaisirs et des
peines.
6 Le "raisonnement sobre" dans les plaisirs est la marque de l'autosuffisance
et il s'oppose à la recherche sans fin des jouissances immédiates.
7 La prudence est la synthèse entre plaisir et vertu.
8 Épilogue : Le sage (épicurien) vit donc selon les préceptes établis
précédemment, sans craindre la fortune et n'ayant d'autre maître que
lui-même.

Etude d’un extrait :

“”Qu'on ne remette pas la philosophie à plus tard parce qu'on est jeune, et qu'on ne
se lasse pas de philosopher parce qu'on se trouve être vieux. Il n 'est en effet, pour
personne, ni trop tôt ni trop tard lorsqu'il s'agit d'assurer la santé de l'âme. Or celui
qui dit que le moment de philosopher n'est pas encore venu, ou que ce moment est
passé, est semblable à celui qui dit, s'agissant du bonheur, que le moment n'est pas
encore venu ou qu'il est passé. Par conséquent, doivent philosopher aussi bien le
jeune que le vieillard, celui-ci afin qu'en vieillissant il reste jeune sous l'effet des
biens, par la gratitude qu'il éprouve à l'égard des événements passés, et celui-là, afin
que, tout jeune qu'il soit, il soit aussi un ancien par son absence de crainte devant ce
qui va arriver. Il faut donc consacrer ses soins à ce qui produit le bonheur, tant il est
vrai que, lorsqu'il est présent, nous avons tout, et que, lorsqu'il est absent, nous
faisons tout pour l'avoir.””

Ici l’auteur souligne que la philosophie ne devrait pas être reléguée à un stade
particulier de la vie. Au lieu de cela, elle devrait être accessible à tous, jeunes et
vieux. J’aime particulièrement cet extrait car on a souvent l’idée que seule une
personne âgée qui a vécu beaucoup d'expériences aurait la légitimité de philosopher
(comme dans la République de Platon). La philosophie ici étant présentée comme
la médecine de l’âme, décréter qu’il y a un âge pour philosopher ce serait comme
décréter que l'on peut se passer de se soucier de sa santé physique. Un jeune ne
doit pas remettre à plus tard sa réflexion sur si fumer est bon pour lui sous prétexte
qu’il est jeune et pareil pour le vieillard qui ne doit pas arrêter de se préoccuper de
sa santé sous prétexte qu’il a eu une bonne hygiène de vie dans sa jeunesse : on
doit philosopher constamment. J’ai trouvé cela très intéressant. De plus, Epicure
explique que la philosophie permet au jeune d’acquérir la maturité d’un ancien dans
la manière d’appréhender l’avenir et à l’ancien de rester” jeune”. J’aime bien sa
vision des choses sur la philosophie contrairement à d'autres philosophes que je
trouve plus conservateur.
Lexique des concepts importants :

le bonheur : Pour Epicure, le bonheur c’est le plaisir et la fin, le but de toute vie
humaine. Par conséquent, nous jugeons tout bien d’après le plaisir pris comme
critère de la vie pratique. Notre comportement vise à maximiser notre plaisir.
la mort :Epicure est un philosophe matérialiste. Ainsi ,selon lui, l’âme est matière,
laquelle est détruite par la mort. Ni paradis, ni enfer ne sont à craindre dans
l’épicurisme. C’est la raison pour laquelle la mort n’est pas une souffrance, puisqu’il
n’y plus d’âme pour souffrir, plus de sensibilité.
la philosophie : La philosophie, pour Epicure, peut en être considérée et définie
comme une thérapie de l'âme
la prudence : Epicure enseigne que la prudence implique de faire preuve de
discernement dans la recherche du plaisir. Cela signifie choisir les plaisirs modérés
et durables qui contribuent véritablement au bonheur, tout en évitant les excès et les
plaisirs éphémères qui peuvent entraîner la douleur ou la souffrance à long terme.
Chez Epicure, elle est « le plus grand des biens »,car c’est elle qui dirige et unifie les
autres qualités morales.
ataraxie : Tranquillité de l'âme qui passe par l’absence de trouble. Or ce qui permet
cette absence de trouble c’est le plaisir. En effet, quand on ne souffre pas on ne
cherche pas le plaisir et donc on est apaisé.

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