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Du latin bonum augurium, le bonheur est souvent vu comme un état de satisfaction complète et
durable. Ainsi, il ne suffit pas de ressentir un bref contentement, une joie intense ou un plaisir
éphémère pour être heureux. Le bonheur est un état global de plénitude où l’individu se sent comblé
dans un ou plusieurs domaines de sa vie. Un homme heureux serait ainsi un homme qui vivrait en
harmonie totale (en accord) avec le monde extérieur (et donc, avec les autres, et avec lui-même). Le
bonheur, c’est la vie dans laquelle ne réside aucune insatisfaction.
Dans la philosophie antique, le bonheur est le souverain bien, la fin suprême de l’existence humaine.
Le premier philosophe à avoir pointé le caractère universel du désir du bonheur est Aristote. Tout le
monde veut être heureux, observe-t-il, mais les hommes divergent sur les moyens d'y parvenir. Le
bonheur, remarque-t-il, est la seule chose que nous désirons pour elle-même, il n’est moyen d’
aucune fin : ainsi ce n'est pas la richesse en elle-même que nous désirons, c'est le bonheur qui
pourrait en résulter, de même pour la gloire ou le pouvoir.
Les plaisirs naturels et nécessaires : boire, manger et dormir. Ce sont les meilleurs, le sage ne
doit pas hésiter à s'y adonner.
Les plaisirs naturels et non nécessaires : manger avec raffinement ou au-delà du besoin, le
désir sexuel, ... Bien qu'ils ne soient pas mauvais en soi, le sage doit tout de même s'en
méfier et n'en user qu'avec modération.
Les plaisirs non naturels et non nécessaires : l'ambition, la richesse, la soif de domination, ...
Ils sont à éviter absolument car artificiels, insatiables et porteurs de troubles.
Pour l'épicurisme, le bonheur stable réside en un juste équilibre entre les plaisirs naturels et
nécessaires et les plaisirs naturels et non nécessaires.
Dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant s'interroge sur la manière d'être heureux.
Par la richesse? « Que de soucis, d'envies, que de pièges ne peut-il pas par-là attirer sur sa tête ! ».
Par davantage de connaissances ? Mais n'est-ce pas mieux voir les maux qui nous entourent ? Par une
vie plus longue ? Mais qui dit qu'une vie plus longue n'est pas une souffrance plus longue ? Selon lui,
le bonheur est subjectif (dépendant des individus). Une morale du bonheur comme l'épicurisme ou le
stoïcisme ne peut pas être universelle, elle reste particulière, relative et contingente. Ainsi, si Kant
admet la possibilité d'un bonheur, celui-ci n'est qu’éphémère ; la possibilité d'un bonheur stable est
niée. C'est un « idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes
empiriques ».