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4 – Le bonheur

Le bonheur n’est non seulement la joie et le plaisir mais c’est un état de satisfaction totale et durable.
Il est considéré comme le but de l’existence humaine qui détermine de près ou de loin nos actions. On ne sait
pas comment arriver au bonheur ; il nous est impossible de déterminer quels désirs poursuivre. De plus, nos
désirs ne sont pas tous compatible entre eux : certains s’opposent et nous retardent donc sur notre poursuite
du bonheur.
Il faut savoir sacrifier son bonheur contre son devoir morale ; ainsi un être civilisé doit pouvoir
s’imposer des restrictions, même à l’égard de ses satisfactions. La conscience humaine leur empêche de vivre
et de jouir &de l’instant présent. Ainsi, le58 bonheur serait-il incompatible avec la vie humaine et ses devoirs
moraux ? Voltaire nous invite à « cultiver notre jardin » (le Jardin d’Epicure est l’école philosophique ouverte à
tous, où il enseignait comment parvenir à l’ataraxie – le bonheur est propre à l’épicurisme).

Platon met en scène un dialogue entre son maître, Socrates, et un personnage fictif : Calliclès. Calliclès
s’oppose à Socrates, il dit que les Hommes doivent laisser grandir leurs passions au maximum et ne pas les
restreindre. De plus, il dit que l’absence de retenue, la quête de ses passions sans relâche serait contre nature,
car elle est impuissante face à cette état d’esprit. L’Homme est donc l’esclave de la nature. Platon cherche à
faire comprendre au lecteur que le bonheur se trouve ailleurs que dans les plaisirs : une vie heureuse est
modérée et juste, et qui n’a pour seule quête, la recherche de la sagesse. La thèse de Calliclès affirme que le
bonheur n’existe pas de manière durable : elle n’est que la succession des plaisirs, ainsi, il faut « varier les
plaisirs ».
De ce fait, Calliclès est un hédoniste (le but de l’existence humaine serait la recherche du plaisirs et
éviter la souffrance) : la vie n’est pas éternelle, il faut donc vivre au jour le jour, afin de se procurer le plus de
« bonheur » possible.

L’ivresse de plaisirs, c’est-à-dire la poursuite continuelle des plaisirs n’est pas synonyme de bonheur,
au contraire, il symbolise plutôt un malheur profond que l’on force à oublier en se noyant dans les plaisirs
éphémères, dans le « divertissement » d’après Pascal dans Pensées. Ainsi, le divertissement pourrait symboliser
une crainte profonde de la mort que l’on cache avec les plaisirs, qui ne suffisent pas  : ils ne permettent pas de
combler un vide, seulement cacher son existence pour un certain temps.
Il est essentiel, dans la recherche du plaisir, de s’imposer des limites et un sens : certains plaisirs sont
plus importants que d’autres. Ainsi, ce n’est pas la succession des plaisirs qui permettent de mener une vie
heureuse mais la sélection des plaisirs. Les épicuriens pensent que le secret de la vie heureuse se trouve dans le
discernement et non l’accumulation. La modération est donc la clé du bonheur : il faut chercher une stabilité et
non une recherche frénétique qui ne nous conduirait qu’à l’ivresse des plaisirs.

La clé de cette sérénité se trouve dans le rapport avec l’âme et non pas la possession des plaisirs. De ce
fait, le remords nous empêche d’accéder au bonheur. Cet état d’esprit est, d’après Aristote « le comble de la
misère morale ». La clé pour mener une vie heureuse se trouve dans l’instant présent : le passé ne peut être
changer, s’en plaindre ne fait que nous éloigné du bonheur. Le futur n’est que le résultat de nos actions
présentes, la crainte du futur n’est alors que la crainte de mal agir. Le bonheur n’est pas temporel, afin d’y
accéder il faut pouvoir se détacher de toutes limites temporelles mais savoir se modérer : tout excès nous
éloigne du bonheur.
Comment peut-on vivre une vie heureuse sans liberté ni justice ? le bonheur ne peut être atteint en faisant le
deuil de sa liberté et d’un système judiciaire (ex : John Stuart Mill  on peut être satisfait sans être heureux et
on peut être heureux sans être satisfait)

« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait ; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu’un
imbécile satisfait »
John Stuart Mill – L’Utilitarisme
Le bonheur est-il affaire de chance ?  métaphysique, théologie, ontologie (l’affaire de l’être est-il la
chance ?), Herméneutique (interprétation du réel  faut-il saisir sa chance, s’agit-il de chance ou de volonté ?),
Epistémologie (le bonheur est-il connaissable ou inconnaissable – est donc uniquement métaphysique)
Philosophie de morale ; philosophie du sujet ; philosophie de culture (peut être de la chance, n’existe pas, ou
alors il se construit de manière individuelle)

Notions : bonheur ; conscience ; temps ; existence

Le bonheur n’est-il qu’une affaire personnelle ?  « Affaire personnelle » : question propre à l’individu. Le
gouvernement est-il responsable du bonheur de ses citoyens ?

L’homme ne s’associe pas uniquement en vue de la vie matérielles, mais s’associent dans le but d’être heureux
les Politiques, Aristote

La sottise est immarcescible (= terme de botanique – qui ne flétri – pourrir – pas)


Empiriocriticisme : épistémologie qui tient compte de l’expérience humaine, elle s’oppose au positivisme

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