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SEst-il indispensable à l’homme de rechercher le bonheur ?

Accroche :
« Il est où le bonheur, il est où ? » Les premières paroles de cette chanson de Christophe Maé fait du
bonheur un idéal recherché, sa musique l’aiderait-il dans la nécessaire quête du bonheur ?

Rappel du sujet, définitions :


Est-il indispensable à l’homme de rechercher le bonheur ? Le bonheur est représenté comme un
idéal de profonde quiétude pour l’homme, il traduit un état durable de plénitude, de bien-être, de
satisfaction. La recherche est le mouvement par lequel un homme s’efforce d’obtenir quelque
chose, elle suppose un manque à combler, un désir de cette même chose. La recherche du bonheur
est donc le mouvement par lequel l’homme désireux d’être heureux tente de combler le manque de
bonheur qu’il a en lui. Le désir est la recherche d’un objet que l’on imagine et que l’on sait être
source de satisfaction. On parle de quelque chose d’indispensable si l’on ne peut pas se passer de
lui, c’est-à-dire qu’il joue un rôle vital.

Enjeux, problématisation, problématique :

La question est de savoir la nécessité de rechercher le bonheur pour l’homme. La recherche du


bonheur donne du sens à la vie de chaque homme dans le sens où elle représente une finalité, un but
à atteindre. Mais ce but s’avère être biaisé, car la recherche même de ce bonheur réside dans la
projection de l’homme dans cet état de bien-être, dans son désir d’être plus heureux. De cette
manière le bonheur n’est qu’une construction de l’esprit. De même, si la recherche du bonheur est
synonyme de désir de bonheur, alors l’homme ne peut pas le satisfaire dans le sens même ou le
désir est par nature multiple changeant et insatiable alors que la satisfaction du bonheur doit être
pleine, entière et durable. Alors le problème réside dans le fait qu’il est impossible pour l’homme
d’être satisfait par son désir du bonheur. De ce fait un bonheur sans désir serait envisageable, un
bonheur que l’homme pourrait atteindre par le calcule la réfléction et la méditation.

Alors dans quelle mesure la recherche du bonheur est nécessaire ? Ou plutôt la recherche du
bonheur n’est-elle pas vaine, lorsqu’elle est confondue avec le désir ?

Annonce du plan :
Nous réflichirons dans un premier temps en quoi la recherche du bonheur est nécessaire. Nous
analyserons dans un second temps en quoi cette poursuite du bonheur est vaine. Nous verrons enfin
en quoi un bonheur sans désir est possible.

I-La nécessaire recherche du bonheur

Tout homme tend au bonheur, tout

A-Nécessité individuelle (développement personnel)


La recherche du bonheur peut être une nécessité individuelle, comme le témoigne l’engouement
autour du développement personnel, cette démarche par laquelle tout homme tente de devenir la
meilleure version de lui-même. Il se rattache à la psychologie humaniste d’Abraham Maslow dans
son usage de la pyramide des besoins humains inventée par ce dernier. Cette pyramide représente
les besoins humains dans leur ensemble, du plus essentiel au plus développé : besoins
physiologiques (se nourrir, dormir, se reproduire), besoins de sécurité (confort/santé), besoins
d’appartenance (amour, amitié), besoins d’estime (confiance, réussite, respect) et les besoins de
réalisation de soi (autrement dit : plénitude psychologique). Le respect des préceptes de cette
pyramide pourrait selon Maslow permettre à l’homme d’arrriver à une forme de bien-être. Pour
revenir à la recherche du bonheur, le développement personnel serait donc la recherche du bonheur
par le soi. C’est-à-dire que le moyen d’accéder au bonheur passe par l’introspection, le travail sur
soi et donc la connaissance de soi-même. Pour Maslow, le bien-être ne dépend que de l’individu : le
bonheur est entraperçut comme une nécessité individuelle. Mais la recherche du bonheur ne peut-
elle pas apparaître comme une nécessité collective ?

B-Nécessité collective (la religion comme recherche collective du bonheur)


La recherche du bonheur constitue aussi une quête collective. En ce sens, la religion pourrait être
vue comme une tentative collective de recherche du bonheur : l’adhérence d’un groupe entier à une
doctrine visant à mener chaque individu à une fin la meilleure soit elle. Elle est par définition une
croyance. Dans la religion chrétienne, le chrétien tente de suivre au cours de sa vie une série de
préceptes énoncés par les écrits bibliques retraçans l’histoire du christ, l’être « bon » par excellence.
La bible rassemble les actions du christ et enseigne au chrétien des principes moraux supposés
l’emener au paradis s’ils sont respectés. Ainsi le chrétien recherche le paradis, comme il
rechercherait le bonheur. La recherche du bonheur est donc concentrée comme une finalité, un
point d’arrivée.

C-La philosophie hédoniste – Le bonheur comme finalité (

Dans le philosophie aussi le bonheur peut apparaître comme finalité, avec la notion d’hédonisme. Il
s’agit d’une doctrine philosophique qui prend pour principe de la morale la recherche du plaisir et
l’évitement de la souffrance. Selon les hédonistes, c’est par la recherche des plaisirs que l’on
parvient à accéder au bonheur. C’est notament le cas de Calliclès dans le Gorgias, texte écrit par
Platon. Dans ce dialogue, Platon fait interagir Calliclès avec Socrate à propos des plaisirs. « Si on
veut vivre comme il faut, il faut laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, au lieu de
les réprimer. » Calliclès affirme d’un hédonisme radical que la meilleure manière d’arriver au
bonheur serait de suivre ses désirs et ses passions. Le désir semblerait alors être la force de
mouvement de l’homme, son énergie de dynamique. L’éternité du bonheur serait donc atteinte dans
la répétition de l’instantané, dans l’éternel renouvellement du plaisir. De cette manière le bonheur se
montre comme une finalité, un but à toute vie.

transition
La vision du bonheur comme but ultime de la vie humaine est ainsi donc partagée de tous,
individuellement ou collectivement, et c’est ainsi que la recherche du bonheur apparaît comme
indispensable à l’homme. *** hédonisme et construction de l’esprit Toutefois il semble que Mais le
bonheur n’est-il jamais atteint ? Et pour revenir au problème posé, la recherche du bonheur a-t-elle
une véritable destination ? Le bonheur est-il atteignable ?
II-La vaine recherche du bonheur

***

A-Le bonheur n’est que construction de l’esprit (Kant)

Le concept même de bonheur pose un un problème, car même si tous les hommes aspirent au
bonheur il est impossible de déterminer avec un entière certitude d’après quelque principe ce qui
nous rendrait véritablement heureux. Alors, le bonheur ne serait qu’une construction de l’esprit.
Certains pourraient affirmer que l’homme riche est heureux, mais la richesse engendre l’inquiétude.
Certains pourraient assurer voir le bonheur dans le connaissance, mais elle engendre la lucidité, ce
qui pout empêcher justement d’être heureux. Certains pourraient enfin soutenir qu’il réside dans la
santé, mais celle-ci engendre l’excès. Alors, le bonheur peut-il se baser sur des principes empiriques
tels ? Ou bien est-il un idéal de l’imagination ? « Le concept du bonheur est un concept si
indéterminé, que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais
dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire ou il veut » Pour Kant, le bonheur
est un concept indéterminé, indéfinissable est entièrement subjectif. Ce concept ne réside non pas
dans l’entendement, ni même dans la raison, mais dans l’imagination, car on ne sait pas ce qu’est le
bonheur ni même comment y parvenir mais on aspire à être heureux tout de même. Mais alors,
comment peut-il exister un accord d’équilibre entre les désirs et l’ordre du monde, dans le sens où
tous les éléments qui font partie bonheur sont dans l’ensemble empiriques alors qu’un tout absolu,
un maximum de bien-être est nécessaire ? Le problème est que les hommes pllacent dans le bonheur
des images de satisfaction sensible, basée sur des éléments empiriques, alors que le principe de
bonheur réside sur des fondements d’absolue quiétude, de profonde plénitude, qui échappe à
l’entendement de tels plaisirs « rudimentaires ».
Alors, la recherche du bonheur serait-elle par définition vaine ?

B-Une recherche qui n’atteint jms sa fin (Schoppenhauer)


La recherche du bonheur est synonyme de désir de bonheur, mais puisque le bonheur n’est qu’un
construction de l’esprit, alors il serait donc inatteignable. De cette manière la recherche de bonheur
causerait de la souffrance dans le sens même où le désir de bonheur est insatsfait. La métaphore du
mendiant qu’utilise Schoppenhauer illustre bien ce problème du désir dans la recherche du
bonheur : l’aumône que l’on fait à un mendiant est encore plus cruelle que de ne pas la faire, car
elle permet au mendiant de soulager ses souffrances seulement pour un court instant pour aussitôt le
faire retomber dans la misère. Le mendiant représente l’homme habité par le désir, et l’aumône la
satisfaction. Comme le disait Aristote dans son éthique à Nicomaque : « Pas plus qu’un hirondelle
ne fait le printemps, un moment de bonheur ne fait le bonheur ». Ainsi la recherche du bonheur
semble faire osciller l’homme désireux entre ennui, quant à l’aléa des moments de bonheur, et
souffrance, quant à la réalisation que le bonheur est inatteignable.

Mais ne réside pas là une confusion entre bonheur et désir, la recherche du bonheur est-elle
nécessairement synonyme de recherche du plaisir ?

C- de la Confusion entre bonheur et désir (Socrate/Tonneau des Danaïdes)

« Si le bonheur était conditionné par la satisfaction des désirs, nous devrions renoncer à l’atteindre.
Comment parvenir à une satisfaction pleine, entière, durable, alors que le désir est par définition
multiple, changeant, insatiable ? » C’est ce qu’affirme Socrate face Calliclès dans Le Gorgias écrit
par Platon. *** Socrate dément les propos de Calliclès en affirmant que le désir est un mécanisme
qui ne peut mener a bonheur, cela reviendrait à poursuivre le bonheur sans jamais pouvoir
l’atteindre. Il veut démontrer à son interlocuteur qu’il fait la confusion entre le bonheur et le désir.
La métaphore des tonneaux des Danaïdes en est l’illustration dans le dialogue. Le désir ne conduit
pas au bonheur car il n’est pas un travail, il ne mène à rien. Chaque désir, assouvi ou non, ne
procure aucun résultat durable, la satisfaction étant par définition éphémère, le bonheur lui-même
par définition un état stable et durable, le bonheur ne peut résider dans la satisfaction des désirs. Ce
que Socrate dénonce, c’est que le désir apparaît au premier abord, comme la solution au bonheur,
que l’image de la satisfaction à venir procure déjà un instant de jouissance dans l’esprit de l’homme
désireux, et que c’est ici que réside la confusion entre bonheur et désir. Il indique que tout homme
contrôlé par ses désirs est voué au malheur, car il est incapable d’exercer son seul pouvoir, qui est
de se gouverner soi-même

transition
Mais alors comment maîtriser, surpasser ses désirs, les plus primitifs soient-ils ? La recherche du
bonheur devrait-elle se faire de manière raisonnée ?

III-Une recherche de bonheur sans désir

A-La recherche du bonheur se calcule (Epicure)


Tout d’abord, la recherche du bonheur se fait par la satisfaction des désirs dont la réalisation nous
assure et le contentement. Contrairement à Calliclès, qui se « laisse aller à ses passions », Epicure
en fait un usage calculé, maîtrisé, mesuré. Ainsi nous pourrions distinguer les désirs naturels des
désirs vains. Le refus de désirs artificiels durs à satisfaire synonymes de dépendances et de
souffrance tels que la richesse, la gloire, l’honneur et le pouvoir, et l’utilisation parcimoniée de
désirs faciles à satisfaire non synonymes de souffrance ecomme la bonne nourriture, l’érotisme,
l’esthétisme. Dans la Lettre à Ménécée, Epicure affirme qu’il « ne parle pas « des plaisirs des gens
dissolus », ni même des plaisirs qui se trouvent dans la jouissance » comme le croit certains qui, par
ignorance, sont en désaccord avec nous » en citant des propos malveillant envers l’épicurisme, mais
bien qu’il parle d’« absence de douleur en son corps, et de trouble en son âme. » Ainsi, cette
diéthétique des plaisirs chez Epicure doit permettre à l’homme de connaître l’ataraxie, concept
provenant de Démocrite qui décrit un stade de profonde quiétude, découlant de l’absence de tout
trouble ou douleur. La recherche du bonheur passe de ce fait par la fin discernement des plaisirs,
pour en tirer l’état de satsfaction le plus sain. Mais la recherche du bonheur se calcule-t-elle
uniquement ? Le bonheur se trouve-t-il uniquement dans les plaisirs, si mesurés soient-ils ?

B-La recherche du bonheur se raisonne (Socrate)


La recherche du bonheur est aussi affaire de travail et non pas exclusivement de satisfaction des
plaisirs. L’homme naît déjà avec l’idée du bonheur et il tendra toute sa vie à l’atteindre. Cela
suppose que le bonheur ne peux s’acquérir sans rien faire et qu’il faut d’une certaine manière « le
mériter ». Commet chez les épicuriens, Socrate défend un hédonisme modéré. Selon lui la
recherche du bonheur doit avant toute chose se faire de manière raisonnée, c’est-à-dire que
l’homme doit réfléchir son bonheur. Pour Socrate le bonheur ne réside pas exclusivement dans les
plaisirs, mais aussi dans la sagesse. Une vie heureuse ne découle selon lui que de la maîtrse des
désirs par la raison. Ainsi, Socrate pose l’intelligence de la recherche du bonheur dans le domaine
sensible tout autant que dans le domaine de l’intellect. La recherche du bonheur doit passer par un
santé à la fois physique mais aussi phsychique. Ce raisonnement du bonheur présuppose un travail
du corps et de l’âme comme le confirment ses propos dans Le gorgias, texte écrit par Platon, « […]
denrées liquides qui sont rares, difficiles à obtenir, et acquises au prix de travaux pénibles. ». Ainsi
l’homme doit acquérir son bonheur par la sagesse.

C-La recherche du bonheur se médite (Marc Aurèle)


« Être heureux, c’est vivre selon la nature, selon l’ordre du réel, s’y accorder non pas pour subir les
maux mais pour y trouver l’ordre bon et intelligent qui y règne, faisant ainsi casser nos tourments
devant le souffrance et la mort. » Pour Marc Aurèle le bonheur ne dépend que de nous car notre
pensée ne nous appartient qu’à nous, elle nous rend ainsi maître de nous-même. La raison nous
permet d’accorder notre pensée et la réalité du monde dans une même unité. Dès que l’homme ne
fait plus usage de sa raison, le plus grand tumulte se saisis de son âme, et réciproquement, dès qu’il
en fait usage il peut alors se calmer enfin et profiter de la profonde quiétude décrite dans ses
Pensées pour moi-même : « Nulle part, en effet, l’homme ne trouve de plus tranquille et de plus
calme retraite que dans son âme, surtout s’il possède, en son for intérieur, ces notions sur lesquelles
il suffit de se pencher pour acquérir aussitôt une quiétude absolue. » Ce seul extrait suffit pour
illustrer cette approche méditée de la recherche du bonheur. Ainsi pour le sage stoïcien, la recherche
du bonheur se présente comme une méditation sur la nature et sur l’essence des choses. Il s’agit
d’une prise de conscience de la réalité avec une pensée objective, il s’agit d’une victoire sur le
chahut des émotions, il s’agit d’une circonscription de son soi en l’identifiant à la raison universelle
en acceptant son destin.

Conclusion

Nous avons vu qu’il est indispensable à l’homme, que ce soit infléchit individuellement ou
collectivement, de rechercher de le bonheur. Pour les hommes le bonheur apparaît comme une
finalité, un but vers lequel ils tendent qui donne du sens à leur vie. Toutefois la notion même de
bonheur pose le problème d’être un concept exclusiement créé par l’imagination qui engendre la
souffrance dans son impossibilité d’être atteint et dans l’approche confuse de la recherche du
bonheur de l’homme.

-Mais alors l’homme a-t-il un réel besoin de bonheur ? La recherche du bonheur joue-t-elle un rôle
essentiel pour l’homme ? Le bonheur est-il une finalité ?
-Mais le bonheur n’est-il pas un idéal de l’esprit ? Le désir du bonheur ne mène-t-elle pas justement
à la souffrance ? Le bonheur est-il plus recherché ou désiré ?
-Mais l’homme fait-il bien de désirer le bonheur ? L’homme fait-il un bon usage de la recherche de
bonheur ? L’homme ne devrait-il pas réfléchir sa poursuite du bonheur ?

Argument
Explication
Exemple
Commentaire de l’exemple

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