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INTRODUCTION

Epicure, philosophe, physicien et astronome, grec de l’antiquité (-341 à -270),


né à Samos (Athènes), d’un père, Néoclès, enseignant de grammaire, et d’un
mère, Chérestrate, magicienne, est le fondateur de l’épicurisme ; sa philosophie
prône le contentement et la vie communautaire entre amis dans un bonheur
stable.
L'épicurisme est axé sur la recherche d'un bonheur et d'une sagesse dont le but
est l'atteinte de l’ataraxie, la tranquillité de l'âme.
Dans ce document seront examinés successivement l’épicurisme et la quête du
bonheur.

I- L’EPICURISME

A-L’école épicurienne

La doctrine d'Epicure eut une grande fortune morale. En des temps troublés, il
s'est rencontré des hommes qui l'ont acceptée et qui ont eu sinon le bonheur, du
moins la paix de l'esprit, en vivant conformément à ses maximes.

Après Epicure, Hermachus prit la direction de l'école. Polystrate, Denys,


Basilide lui succédèrent. La doctrine se répandit dans tout l'empire romain en
gardant son caractère de renoncement. Elle fut enseignée encore par Apollodore,
Zénon de Sidon, qui eut Cicéron pour auditeur, par Sciron, qui eut Virgile pour
disciple, et par Philodème. Elle fut pour ainsi dire renouvelée parle
poète Lucrèce, qui regardait Epicure comme un dieu et qui puisa dans sa
philosophie l'inspiration de la poésie la plus belle, la plus éclatante et la plus
hautaine. Un autre, parmi les plus grands poètes latins, Horace, se vantait de
vivre selon les préceptes d'Epicure. Mais il semble que la doctrine ait alors
sensiblement dévié et que le nom d'épicurien ait commencé à devenir synonyme
de voluptueux et même de débauché. C'est là l'idée qu'on se fait vulgairement de
la morale d’Epicure ; si elle avait déjà cours chez les Romains au temps
d'Auguste, il serait injuste d'en faire remonter la faute à Epicure lui-même.

B- Les fondements de la morale épicurienne


Doctrine d’Épicure et de ses disciples, en particulier Lucrèce. L’épicurisme
repose sur une physique matérialiste selon laquelle n’existent que le vide et les
atomes. Ceux-ci composent les corps et les mondes qui s’agrègent et se
désagrègent de manière imprévisible.  La morale épicurienne a son fondement
dans la sensation interne du plaisir et de la douleur ; le plaisir nous est propre et

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constitue le bien, la douleur nous est hétérogène et constitue le mal. Rechercher
l'un, fuir l'autre, tel est le devoir des humains ; en cela seulement consiste la
sagesse ou la vertu, dont le principal attribut est la prudence. On a dit, pour ces
raisons, que l'épicurisme est la forme la plus complète de l'égoïsme.

II- LA QUETE DU BONHEUR


A-Le bonheur selon Epicure
L’épicurisme est évidemment bien plus subtil. Certes, c’est un hédonisme, mais
un hédonisme dans les limites de nos besoins naturels. Ces besoins étant
finalement peu nombreux, l’hédonisme épicurien est aussi un ascétisme. Et le
bonheur d’Épicure se trouve là, dans la satisfaction des besoins naturels. Ces
besoins naturels, qui provoquent des désirs qu’Épicure appelle « naturels et
nécessaires », sont ceux sans lesquels on ne peut pas vivre, dont la privation met
l’intégrité de notre organisme en danger. Ce seront, par exemple, le désir de la
nourriture, du toit ou du vêtement. À ceux-là, il faut ajouter les plaisirs de l’âme,
qui concourent également au bonheur : la sagesse (c’est-à-dire la pratique de la
philosophie) et l’amitié. Il en faut donc très peu pour être heureux.

Des autres types de désirs, il convient ou de s’écarter, ou de faire un usage


prudent. Les désirs qu’Épicure désigne nomme « non naturels et non
nécessaires » doivent être évités. Ceux-là n’apporteront jamais le bonheur. Ce
sont les richesses, l’ambition, la gloire, le désir d’immortalité…, mais aussi
l’amour passionnel ou le perfectionnisme. Comme ils relèvent de l’opinion et ne
correspondent à aucun besoin de notre nature, ils sont par nature insatiables. On
veut toujours plus de gloire, plus de luxe, plus de passion… Leur satisfaction
étant impossible, ces désirs vains sont incapables de nous procurer le bonheur.

Enfin, il existe un autre type de désirs, dont il convient d’user avec


circonspection : ce sont les désirs dits « naturels mais non nécessaires ». Parmi
eux, on trouvera le désir sexuel et le désir artistique (le plaisir de jouer ou
d’écouter de la musique par exemple). Ceux-là sont « non nécessaires » car leur
non-satisfaction n’entraîne pas de douleurs physiques (comme la faim), et sont
donc compatibles avec le bonheur. Ceci ne veut pas dire que le bonheur
demande de s’en détourner, mais qu’il faut, avant de s’y adonner, s’assurer que
le plaisir immédiat qu’ils procurent ne sera pas contrebalancé par des
désagréments futurs. Il faut donc les évaluer avec prudence et apprendre à
éventuellement les dissiper.

Ainsi, le bonheur réside chez Épicure dans la sélection des désirs, et pas du tout
dans la multiplication sans fin de tous les plaisirs possibles, comme on le
présente trop souvent. Ce serait, bien au contraire, le meilleur moyen de

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manquer le bonheur ! Ici, Épicure nous enjoint à nous détourner des faux biens
pour nous concentrer sur les choses vraiment essentielles de la vie. Et en faisant
cela, l’intensité de notre plaisir augmente. L’Épicurisme est donc bien à la fois
hédonisme et ascétisme, car il s’agit de jouir plus, mais en réduisant nos
désirs. Vous pouvez constater que le véritable épicurisme est donc presque à
l’opposé de la caricature qu’on en fait.

B- Critique de la doctrine d’Epicure


La sagesse d’Epicure ne nous semble cependant pas entièrement satisfaisante
pour au moins trois raisons. Nous venons de voir qu’Epicure identifie le plaisir
et la non-souffrance, le bonheur et l’ataraxie. Or il y a bien une différence entre
les deux, comme entre un état neutre et un bien réel, ou comme entre le zéro et
un nombre positif. Sa doctrine peut donc nous éviter la souffrance, mais non
nous donner un bonheur réel. Et même cela paraît douteux. En effet, Epicure
nous demande de renoncer à de nombreux désirs. Au nom de quoi ? seulement
par la réflexion que leur satisfaction ne sera pas toujours assurée, et que
dépendre de ces désirs risque un jour de nous rendre malheureux. Mais la raison
a-t-elle le pouvoir de supprimer un désir ? surtout par cette simple réflexion ?
peut-elle combattre l’attrait d’un plaisir proche, et sa promesse de bonheur ? il
ne le semble pas. Il faut alors faire preuve de beaucoup de volonté, et se refuser
à satisfaire nos désirs, à agir selon eux, puisque nous n’avons pas le pouvoir de
les supprimer en nous par simple acte de volonté, en espérant que cette ascèse, à
la longue, finira par faire disparaître ces désirs. Mais cela veut dire qu’il faut
commencer par souffrir longtemps de la présence en nous de nombreux désirs
inassouvis, ce qui est le contraire même du bonheur, ce qui est se faire son
propre bourreau. Le religieux qui se fait ermite, qui se retire du monde et de ses
plaisirs, qui vit dans le renoncement et la mortification, espère, lui, plaire à Dieu
et obtenir ainsi une place au Paradis, une béatitude éternelle. Mais Epicure ne
croit en rien de tel, et nous préconise une semblable attitude pour nous procurer
le bonheur terrestre. Or il nous semble bien que l’on ne peut constituer un
bonheur avec une série de refus de satisfactions. D’un autre point de vue, nous
pouvons aussi penser que la philosophie d’Epicure, dans sa méthode pour
trouver le bonheur, nous détourne de buts plus élevés ou plus nobles que notre
simple satisfaction personnelle. Elle nous interdit d’avoir de grands désirs,
comme par exemple de grands projets humanitaires ou artistiques, car celui qui
veut sauver des peuples de la famine ou de la guerre, ou celui qui veut créer une
oeuvre d’art sublime, a de fortes chances d’échouer. Désirs déraisonnables, ni
naturels, ni nécessaires, dirait Epicure, qui réduit ce faisant l’homme à un simple
être de sensation, purement égoïste. En d’autres termes, si la sagesse
épicurienne, en modérant nos désirs, nous empêche d’être malfaisants envers
autrui, puisque nous ne serons plus tentés de le voler ou de le duper, elle ne nous
rend pas pour autant bienfaisants, ni non plus nobles ou grands.

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CONCLUSION
En définitif, pour Épicure va proposer une nouvelle méthode pour atteindre
l'ataraxie. Il admet que l'homme est porté par le désir et les plaisirs ; il est vain
par conséquent de passer sa vie à lutter contre sa propre nature. Cependant, loin
d'accepter tous les plaisirs, il affirme que tous ne se valent pas. Si certains
plaisirs apportent la paix de l'âme et peuvent conduire à l’ataraxie ; d’autres sont
source de souffrance et de dépendance.

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