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INTRODUCTION

La philosophie grecque est née véritablement au milieu du 7 ème siècle avant notre ère par des
physiciens dont la pensée du monde peut paraître à nos yeux poétiques. Ces hommes sont
désignés sous le nom de présocratiques, terme dérivé de Socrate, celui qui est considéré
couramment comme le père de la philosophie occidentale. Les présocratiques sont les
philosophes qui ont vécu avant Socrate dans la Grèce antique du 7ème au 4ème siècle avant
Jésus-Christ. A l’exception de certaines individualités, les présocratiques sont regroupés pour
la plupart en des écoles. Parmi ces écoles, nous pouvons citer les Milésiens, les Eléates, les
Pythagoriciens, les Abdéritains ou les Atomistes. Face à des confrontations liées aux
phénomènes étranges qui ont suscité en eux des étonnements, et aussi au désir qu’ils ont pour
les comprendre, les présocratiques ont construit des bases théoriques d’une explication
rationnelle. Les pensées qu’ils ont muries en eux étaient beaucoup plus axées sur l’origine du
monde (cosmos) et l’étude de la nature (physis). Leur principale préoccupation était le
pourquoi des choses, qu’est-ce qui fait l’unité du cosmos etc. Il nous reste d’eux que quelques
citations et fragments, qui nous sont parvenus par leurs disciples (difficilement
compréhensible parfois faute de certaines interprétations) dans lesquels se trouvent plusieurs
traités sur la nature et la cosmologie. Pour les Milésiens, l’« archè » est le principe vital et
unificateur, qu’ils ont successivement considéré à l’eau, à la terre, à l’air et au feu. Les Eléates
quant à eux, affirment l’impossibilité du mouvement. Les Pythagoriciens pour leur part
parleront du nombre, et enfin les Abdéritains, l’atome et le vide. Ils ont donc des conceptions
différentes des choses. Leur désaccord majeur se situe au niveau de la conception de l’être.
Notons que le mot être1qui est à la fois un nom et un verbe a plusieurs sens qu’il nous serait
important de clarifier le concept dans lequel nous comptons l’étudier. L’individu en tant qu’
« être a toujours été au cœur du questionnement philosophique 2 ». Et comme la philosophie
de l’être se pose la question « qu’est-ce que l’être », nous allons tout au long de ce travail
s’intéresser à la notion de l’être en se basant sur des penseurs qui s’y sont intéressés, en
particulier Parménide. Parménide, dans son poème intitulé « De la Nature », composé de
fragment affirme clairement que « l’être est, le non-être n’est pas ». Il a donc développé toute
une ontologie pour défendre sa conception épistémologique de l’être. La conception
parménidienne de l’être n’admet pas que l’être soit comparé à ce qu’il n’est pas et puisse aussi

1 Cf. A. LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, « Quadrige », P.U.F, 1997,
(vol1).
2 EncyclopaediaUniversalis, dictionnaire de la philosophie, Paris, Albin Michel, 2006, p.719.
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être soumis à un processus de devenir, car l’être parménidien est éternel et immuable.
Toutefois, cette conception de l’être n’est pas admise par tous, tel qu’Héraclite, le père du
mobilisme universel, qui soutient que tout est en perpétuel mouvement, en perpétuel devenir.
Il n’y a qu’un seul principe unificateur et régulateur qui est le logos. Cette conception
d’Héraclite fut justement critiquée par Parménide. De telles affirmations, surgit en nous une
panoplie de questions qu’il conviendrait d’élucider. Dans cette étude, nous nous intéressons
principalement à Parménide et au contenu de sa réflexion sur l’être tel qu’il l’expose dans son
poème. Ainsi, comment Parménide conçoit-il l’être ? Qu’en est-il du non-être ? Et quelles
sont les controverses qui en découlent ? De ces différentes questions, nous essayerons d’bord
d’analyser la conception parménidienne de l’être. Ensuite, les controverses concernant la
question de l’être, et enfin, tenter d’apporter une conciliation ou un dépassement de ces
adversités.

I- LA CONCEPTION DE L’ETRE SELON PARMENIDE

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Parménide d’Elée est l’un des pionniers de la philosophie antique. Grâce à lui, le discours sur
l’être ou l’ontologie a réellement pris son vol. Avant de nous intéresser à l’être parménidien,
consacrons-nous d’abord sur sa propre personne. A cet effet, nous nous demandons qui est
Parménide ? Que nous dit-il à propos de l’être ?

1- BIOGRAPHIE DE PARMENIDE

Il est invraisemblablement de donner avec exactitude les dates de naissance et de décès de


certains philosophes antiques. De même, il est difficile de situer Parménide dans le temps et
dans l’espace. Platon et Apollodore donnent des dates inconciliables ; certains auteurs vont
jusqu’à douter de sa présence à Elée. Contentons-nous de dire qu’il a vécu à la fin du 6 ème
siècle et au commencement du 5ème, et qu’il a écrit un poème en hexamètres dont il nous reste
quelques vers3. Cette affirmation semble la même chez Diogène Laërce 4, cet illustre historien.
Parménide est considéré comme le père de l’ontologie pour avoir publié, au début du 5 ème
siècle, un traité systématique sur l’être intitulé De la Nature. Cette œuvre a eu une influence
notable sur la pensée de son époque. Ses découvertes intellectuelles, en particulier
l’introduction de la logique dans la pensée hellénique, à côté de la philosophie milésienne de
la nature et des théories arithmétiques de Pythagore, font de Parménide l’un des philosophes
les plus considérables dans l’histoire de la philosophie grecque. Platon a consacré un dialogue
qui porte son nom, Le Parménide, pour traiter la question de l’Etre, dont Parménide a
inlassablement répété qu’il est, tandis que le Non-être n’est pas5.Il est considéré par certains
comme le fondateur des éléates pour le simple fait que cette école prône la doctrine de
l’impossibilité du mouvement. Il a d’abord été disciple des pythagoriciens avant de se mettre
à l’école de Xénophane de Colophon, auprès de qui, il s’est fait initier à la poésie. Le jeune
Socrate suivit quelques enseignements de Parménide et de Zénon d’Elée lors de leur passage à
Athènes6. Elée était sa ville natale, une cité de la côte tyrrhénienne, près du golf de Salerne au
sud de l’Italie. Elle est fondée vers 535 avant Jésus-Christ par les Grecs de Phocée qui
fuyaient l’invasion des Perses en Asie mineure.

Parménide est natif d’Elée, contrairement aux autres philosophes comme Pythagore qui est
immigrant. Nous comprenons donc le témoignage de Diogène Laërce selon lequel il aurait

3 ABEL JEANNIERE, Les présocratiques, éditions du Seuil, avril 1996, p.132.


4 DIOGENE LAËRCE, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, IX, 21.
5 https://www.jesuismort.com/tombe/parmenide#biographie, 09h35, le 16 février 2020.
6
Platon, Parménide 127 a ; Théétète 138è, le sophisme 217c.

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fréquenté le Pythagorisme par Aminias, et avec qui, il fut initié à une vie sage et studieuse 6. Il
semblerait qu’il fut législateur dans sa ville natale ; les Eléates devaient chaque année jurer de
nouveau obéissance aux lois. Il nous reste que des fragments de son poème De la Nature 7,
dans lequel nous verrons sa conception de l’être.

2- LA CONCEPTION DE L’ETRE PARMENIDIEN

La majorité des textes présocratiques nous sont parvenus que sous forme de fragments, qu’il
faut décrypter pour comprendre la pensée. La philosophie de Parménide est formulée à partir
de la lecture de sa seule œuvre qu’il aurait laissée. Parlons maintenant du moment historique
de la découverte de l’être pour lui-même. A ce point de vue Parménide, du moins d’après les
textes que nous avons, est le premier à s’être posé la question : « Qu’est-ce que l’être ? ». Cet
acte, celui que les choses font toutes et chacune en premier. L’acte de s’opposer au néant.
Parménide est le premier à employer le terme grec « to eon » pour caractériser une chose.
C’est le participe présent du verbe « être ». On traduit : l’étant, c’est-à-dire un corps en train
de faire l’acte d’être.

Parménide est le premier à l’interroger. Or la réponse qu’il reçoit transporte d’un coup son
esprit jusqu’à la sphère divine. Ces réponses nous les trouvons dans les fragments de son
poème8.

Elles jaillissent de son esprit comme une gerbe de lumière. A l’entrée du temple de la sagesse
philosophique, elles se tiennent là comme des cariatides !

« Etre est et non-être n’est pas »

C’est là le chemin de la certitude, la

Vérité l’accompagne…

6 DIOGENE LAËRCE, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, IX, 21, Proclus, commentaire sur
le Parménide de Platon, 619,4.
7 https://www.jesuismort.com/tombe/parmenide#biographie, 09h35, le 16 février 2020.

8 PIERRE-MARIE EMONET, Une métaphysique pour les simples, imprimé en France, éditions CLD, 1991,
p.132.

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Il y a mille preuves que l’étant

Est inengendré et impérissable.

Je ne te laisserai ni dire ni penser

Qu’il vient du non-étant, ni que l’étant n’est pas…

L’étant est encore indivisible, puisqu’il est tout

Entier identique à lui-même…

Il est encore immobile…

Il demeure sans changer en son être,

En lui-même et par lui-même, identique9.

Parménide cherchait les propriétés de l’être que, comme tout le monde, il avait devant les
yeux. Et voilà que ce qu’il en dit sont des attributs de l’Etre divin. Arrivé à ce sommet où sa
pensée l’avait soulevé, retournant alors vers le monde, il ne put lui trouver assez de
consistance pour pouvoir donner aux choses qui naissent et meurent l’attribut de l’être. L’idée
de l’être a brillé tellement en son esprit qu’elle a effacé les choses ! Le concept de l’être, le
premier de tous, et sa loi d’identité, ces deux semences de lumière en toute intelligence, dans
l’esprit de Parménide ont donné d’un coup leur promesse divine. Dieu, comme le remarque E.
Gilson, arrivait dans l’être de la métaphysique10.

En effet, le poème de Parménide est composé de trois parties : l’introduction ou le prologue,


la voie de la vérité et enfin la voie de l’opinion. Il est un ensemble de 19 fragments. Le
prologue décrit le voyage d’un jeune homme, conduit par les filles du soleil à la rencontre
d’une déesse. « Les cavales qui m’emportent m’ont conduit aussi loin que mon cœur pouvait
le désirer, puisqu’elles m’ont entrainé sur la route abondante en révélations de la divinité, qui,
franchissant toutes cités… Et la déesse m’accueillit avec bienveillance, prit ma main droite
dans sa main, et m’adressa la parole en ces termes : ô jeune homme, toi qu’accompagnent
d’immortels cochers, toi qui, avec ces cavales qui t’emportent, atteins notre demeure, salut.

9 Pierre-Marie EMONET, op, citp. 581.


10 Pierre-Marie EMONET, op, cit, p. 29.

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Ce n’est certes en rien un sort funeste qui t’a mis sur cette route (car elle est à l’écart du
sentier des choses), mais la justice et le droit11… La deuxième partie traite uniquement de la
voie de la vérité, selon laquelle la vérité est inébranlable, elle ne tremble pas, elle est stable,
immuable ou immobile. « Eh bien donc je vais parler, toi, écoute mes paroles et retiens-les, je
vais te dire quelles sont les deux seules voies de recherche à concevoir : la première, comment
il est et qu’il n’est pas possible qu’il ne soit pas est le chemin auquel se fier car il suit la vérité
12
». Enfin, la troisième voie, celle de l’opinion, elle n’est ni crédible ni vraie. On ne peut pas
prêter foi aux opinions des humains. Il faut du discernement afin de reconnaître l’erreur des
mortels. Le réel doit être soumis au teste, car le vraisemblable n’est pas le vrai ; il ne faut pas
aussi prendre une partie pour le tout. Le réel n’est pas aussi ce qui est sensible, car les sens
nous trompent. « La seconde, à savoir qu’il n’est pas et que le non-être est nécessaire, cette
voie, je te le dis, n’est qu’un sentier où ne se trouve absolument rien à quoi se fier. Car on ne
peut ni connaître ce qui n’est pas, il n’y a pas là d’issue possible, ni l’énoncer en une parole 13
».

La première voie affirme la nécessité de l’être et déclare l’impossibilité de penser le non-


être. « Nécessaire est ceci : dire et penser de l’étant l’être ; il est en effet être, le néant au
contraire n’est pas : voilà ce que je t’enjoins de considérer 14». Cela revient à dire que l’être ne
peut pas ne pas être ; il est une nécessité. Voilà la voie de la vérité ou alêthéia. Cette voie est
celle qui guide le cœur et l’esprit. Elle est la seule voie de la vérité absolue. Dans le fragment
VIII,

Parménide donne les caractéristiques de l’être, « il ne reste donc plus qu’une seule voie dont
on puisse parler, à savoir qu’il est ; il est en effet de membrure intacte, inébranlable et sans fin
; jamais il n’était ni ne sera, puisqu’il est maintenant, tout entier à la fois un, d’un seul
tenant…Et d’autre part il est immobile dans les limites des liens puissants, sans
commencement et sans cesse… et demeure ainsi immuable fixé au même endroit…, il est
sans manque15 ».L’être parménidien est donc inengendré, impérissable, inébranlable et
immuable, il est un et continu, il est parfait. Examinons maintenant ce qu’il en dit, de ces
différentes caractéristiques de l’être.

11 JEAN BEAUFRET, Parménide, Le poème, Presses Universitaires de France, PUF, 1ere édition, Fragment I,
1955, p.77-79.
12 JEAN BEAUFRET, Parménide, op. cit., fragment II, p. 79.
13 Ibid.
14 JEAN BEAUFRET, Parménide, op, cit, fragment VI, p.81.
15 JEAN BEAUFRET, Parménide, Le poème, op. cit., fragment VIII, p.83-85.

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 L’être inengendré : pour Parménide, l’être est inengendré parce qu’il ne vient pas à
l’existence ou il ne commence pas d’être à un moment donné, car si l’être apparaît
comme venant à être, ce qu’il n’était pas avant et il ne sera pas selon les principes de
l’être inengendré. Il n’est pas sujet au devenir et ne peut jamais venir à être dans un
temps futur. Il n’a donc ni commencement ni fin, il est en dehors du temps. Le devenir,
la génération, le développement et la maturation sont exclus de la conception
parménidienne de l’être, il est de toute éternité.

 L’être impérissable : ce qui est n’a pas de commencement, et non plus une fin, donc
l’être n’est pas sujet de destruction et de changement. En d’autre terme, il est
indestructible et impérissable.

 L’être inébranlable et immuable : la déclaration parménidienne de ce qui est, reste


immobile et immuable. Cette caractéristique a été énoncée par la déesse quand elle
parlait du siège de la vérité qui est atremès c’est-à-dire qu’il ne tremble pas, il est
stable et inébranlable.

 L’être un et continu : l’être est indivisible, il est formé d’une seule pièce, c’est ce que
nous affirme Parménide. L’être est tout entier un et uniforme, il est aussi continu et
plein. Il n’y a donc pas de vide en lui car ce qui est, constitue une unité, il est
indivisible et insécable.

 L’être parfait : l’être est tout achevé, nous affirme Parménide. Achevé d’une part, dans
le sens où l’être est entier et complet. D’autre part, l’être est parfait et complètement
achevé. Il ne manque de rien, il est sans imperfection ni défauts, arrondi comme une
sphère.

La deuxième voie est celle dite de l’opinion. Elle déclare la nécessité du non-être. Cette voie
est le contraire de la première qui affirme la nécessité de l’être. D’après analyse de cette
seconde voie, il revient à dire « le non-être n’est pas et ne peut pas être ». Parménide n’admet
ni cette voie ni la possibilité de penser le non-être. Ce chemin est donc infertile et ne mène
nulle part car le non-être ne peut être exprimé. Il est interdit, il n’est pas possible de penser ce

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qui n’est pas. Cet interdit est confirmé dans le fragment VII sous cette forme : « écarte donc ta
pensée de cette voie de recherche, et que l’habitude à la riche expérience ne t’entraîne pas de
force sur cette voie : celle où s’évertuent un œil pour ne pas voir, une oreille remplie de
bruit…16 ». Et comme Parménide évoqué dans le fragment II, que seul ce qui est ou existe
réellement peut être pensé, parce qu’il n’y a rien d’autre qui soit en dehors de l’être. La
conception de l’être parménidien est donc la pensée comme l’a dit le phénoménologue
Edmund Husserl « toute pensée est toujours pensée de quelque chose ». L’on ne peut donc
penser le vide, le néant parce que, ce serait admettre la voie de l’opinion c’est-à-dire celle du
non-être. D’après le principe logique d’identité, une chose ne peut qu’être que ce qu’elle est.
Autrement dit une chose ne peut pas être et son contraire à la fois, selon le principe de non
contradiction. Donc l’être ne peut pas à la fois être et ne peut pas être. L’affirmation de
Parménide selon laquelle « l’être est et le non-être n’est pas » peut être admise. Cette question
serait abordée par Zénon d’Elée, notamment à travers sa théorie de l’impossibilité du
mouvement.

Zénon d’Elée dont on sait très peu des choses, a été disciple de Parménide, il est né vers les
années 490 et meurt en 430 avant Jésus-Christ. De la pensée de Parménide, son disciple
Zénon a d’abord développé un aspect critique. Et pour ce fait, Aristote a fait de lui le
fondateur de la dialectique, c’est-à-dire de l’art de réfuter un interlocuteur en partant des
principes admis par lui. Platon nous dit qu’il établissait la thèse de Parménide, l’existence de
l’un immobile, en montrant les absurdités qui résultent de la thèse contraire. Mais il faut
remarquer que pour la thèse contraire, Zénon n’entend pas du tout les doctrines
cosmologiques ioniennes visées par Parménide, mais bien la thèse pythagoricienne que les
choses sont nombres, c’est-à-dire faites d’unités discrètes, telles que des points 17.Le contraste
chez Zénon est entre deux représentations qui visent l’une et l’autre à la rationalité, entre la
continuité de la sphère parménidienne et la discontinuité du monde pythagoricien 19. C’est
cette continuité du monde pythagoricien qui est traité d’absurdité par Zénon, car pour lui,
composer le multiple d’unités sans grandeur, c’est le composer de rien mais au contraire
donner à chaque unité une grandeur c’est-à-dire qu’elle n’est pas l’unité, puisqu’elle est alors
composée (exemple de points). A cela, ajoutons les célèbres arguments par lesquels Zénon
démontre l’impossibilité du mouvement que nous allons restituer leurs contenus :

Argument du coureur : il est impossible que le coureur arrive au bout du stade, puisqu’il doit
franchir une infinité de points.
16 JEAN BEAUFRET, op, cit, fragment VII, p.83.
17 EMILE BREHIER, Histoire de la philosophie, éditions « Quadrige », PUF, 2004, p.58.
19
EMILE BREHIER, op. cit., p.59.

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Achille et la tortue : Achille poursuivant la tortue et ne la rattrape pas, puisqu’il doit d’abord
atteindre la place d’où la tortue est partie, puis en repartir pour atteindre la place où elle est

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actuellement, et ainsi à l’infini, s’il est vrai que la distance entre lui et la tortue sera toujours
composée d’une infinité de points.

Argument de la flèche : à chaque moment du temps, la flèche qui vole occupe un espace égal
à elle-même ; elle est donc à chaque instant en repos si l’on suppose que le temps est composé
de moments indivisibles.

Argument du stade : si deux coureurs se meuvent avec une rapidité égale en sens opposé et se
rencontrent en passant devant un objet immobile, ils se mouvront, l’un par rapport à l’autre,
deux fois plus vite que par rapport à l’objet ; or, à supposer que les corps soient composés de
points et que l’intervalle d’un point à un autre soit franchi en un instant indivisible, il
s’ensuivra que, pour le coureur, l’instant nécessaire pour passer d’un point de l’objet
immobile au point suivant sera moitié de l’instant nécessaire pour passer d’un point de l’autre
coureur au point suivant.

En définitive, c’est donc bien la sphère continue de Parménide que Zénon défend contre les
pythagoriciens, en leur montrant que leur principe même, qui est de composer les choses
d’unités ou de points, détruit leur propre thèse 18. Toutefois, la pensée de Parménide et celle de
son disciple Zénon ont été remise en cause.

II- L’OPPOSITION CONCERNANT LA QUESTION DE L’ETRE


PARMENIDIEN

La conception de l’être de Parménide a beaucoup influencé ses contemporains.

A tels points qu’elle a été considérée comme la base, le noyau ou encore le fondement de la
philosophie occidentale. Certains philosophes se sont basés sur sa doctrine de l’être pour
défendre leurs pensées, tandis que d’autres prennent le contre pieds. C’est sur ce dernier point
que nous porterons notre analyse, précisément Héraclite et Aristote.

18 Ibid. p.59-60.

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1- HERACLITE AVEC SA PRINCIPALE FORMULE PANTAREI : TOUT


COULE ET SA LOI FONDAMENTALE LE LOGOS

La naissance d’Héraclite serait contemporaine de la mort d’Anaximandre. Héraclite est né à


Ephèse dans la seconde moitié du 6ème siècle avant Jésus-Christ, vers 544-501 selon Diogène

Laërce. D’après Aristote, il serait mort à l’âge de 60 ans, donc vers 480 avant
JésusChrist19.Héraclite dit l’Obscur, est l’un des deux premiers penseurs dont il nous reste que
quelques fragments peu étendus. La méditation personnelle d’Héraclite se développe sur
quatre thèmes distincts dont l’unité n’est pas facile à saisir. Ainsi donc, nous allons approprier
de ces thèmes pour connaître leur portée.

D’abord, la guerre (polemos) est le père de toutes choses ; la naissance et la conservation des
êtres sont dues à un conflit de contraires qui s’opposent et se maintiennent l’un l’autre.
Souhaiter, avec Homère, voir « la discorde s’étendre entre les dieux et les hommes », c’est
demander la destruction de l’univers. Ce conflit fécond est en même temps harmonie, non pas
au sens d’un rapport numérique simple comme chez les pythagoriciens, mais au sens d’un
ajustement de forces agissant en sens opposé, comme celles qui maintiennent bandée la corde
d’un arc : ainsi se limitent et s’unissent, harmonieux et discordants, le jour et la nuit, l’hiver et
l’été, la vie et la mort. Tout excès d’un contraire, qui dépasse la mesure assignée, est châtié
par la mort et la corruption ; si le soleil dépasse ses mesures et ne se couche pas à l’heure
marquée par le destin, son feu brûlera toute chose. On le voit, le thème des contraires
s’applique à la fois aux contraires simultanés qui se limitent dans l’espace, et aux contraires
successifs, suite réglée d’excès et de manque, de satiété et de famine, qui se limitent dans le
temps. Leur union solidaire est maintenue par Dikê, la justice, au service de qui se trouvent
les Erinyes vengeresses ; ainsi chez Hésiode et Pindare, les Heures, les filles de Thémis,
étaient des déesses de la règle, de la justice et de la paix (Eunomia, Dikê, Eiréné).

Le deuxième thème héraclitéen, c’est l’unité de toutes choses ; c’est là la vérité par
excellence, que le vulgaire, incapable de prendre garde aux choses qu’il rencontre, ne
remarque pas, l’or qu’on ne trouve qu’en remuant beaucoup de terre et que la nature aime à
cacher, comme l’Apollon de Delphes révèle l’avenir tout en le cachant sous des mots

19 https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Arguments_de_Z%C3%A9non_d%E2%80%99%C3%89l
%C3%A9e_contr e_le_mouvement, 11h 56, le 15 février 2020.

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énigmatiques ; c’est la sagesse qui n’est point la vaine érudition d’un Hésiode ou d’un
Pythagore recueillant toutes les légendes, mais c’est unique chose, séparée de tout, qui se fie
aux yeux plus qu’aux oreilles, à l’intuition plus qu’à la tradition, et qui consiste à reconnaître
l’unique pensée qui dirige toutes choses. Qu’est donc cette unité ? Est-elle l’unité de la
substance primordiale, comme chez les Milésiens ? Oui, en un sens : la substance primordiale
est le feu, en lequel peuvent s’échanger toutes choses, comme toute marchandise s’échange
contre l’or ; tout naît et progresse selon que le feu, éternellement vivant, s’allume ou s’éteint
avec mesure. Mais le feu n’est plus un de ces grands milieux physiques, comme l’étendue
marine ou l’atmosphère génératrice de tempêtes, qui obsédaient l’imagination des Milésiens :
c’est plutôt une force incessamment active, un feu « toujours vivant ». Le choix que fait
Héraclite appelle donc l’attention moins sur la substance des choses que sur la règle, la
pensée, le logos qui détermine les mesures exactes de ses transformations (fragments 1, 5 à
11, 16 à 19, 22, 20, 21).

Le troisième thème héraclitéen est celui du perpétuel écoulement des choses. « Tu ne peux
pas descendre deux fois dans le même fleuve : car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi
».

L’être est inséparable de ce continuel mouvement ; la bière se décompose si elle n’est pas
remuée ; on ne se repose qu’en changeant ; le temps déplace les choses, comme un enfant qui
joue aux dames ; le jeune devient vieux ; la vie cède la place à la mort, la veille au sommeil.
Les choses froides deviennent ; ce qui est humide se sèche (fragments 41, 80, 83, 78 et 79).

Le quatrième thème est une sorte de vision ironique des contrastes, un renversement qui nous
révèle dans les choses l’opposé de ce que nous y voyions d’abord. Pour les porcs, la fange
vaut plus que l’eau limpide, et pour les ânes, la paille est supérieure à l’or ; l’homme le plus
sage, vis-à-vis de Dieu, n’est qu’un singe ; l’eau de la mer est la plus pure et la plus impure,
salutaire aux poissons, funeste aux hommes (fragments 53, 51, 97, 99 et 52).

Ces thèmes, certes, sont parents entre eux : les opposés ne peuvent se maintenir que grâce à
l’unité qui les enveloppe et les limites l’un par l’autre. Toutes les intuitions d’Héraclite
tendent vers une doctrine unique et d’une singulière profondeur ; tous ses contrastes se
trouvent dans un contraste unique : le permanent ou Un et le changement ne sont pas exclusifs
l’un de l’autre ; c’est tout au contraire dans le changement même, dans la discorde, mais dans
un changement mesuré et dans une discorde réglée que se trouvent l’Un et le permanent
(fragment 59). Héraclite a eu l’intuition que la sagesse consiste à découvrir la formule

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générale, le logos de ce changement. Parmi ces régularités, une des principales concerne les
changements périodiques du temps, qui ramène, après un cycle toujours pareil, les jours, les
mois, les années ; s’inspirant de traditions fortes anciennes qui remontent à la civilisation
babylonienne20. Héraclite veut faire comprendre que rien n’est éternel, tout est en perpétuel
écoulement, tout change et ce changement est cyclique, à l’exemple des jours de la semaine,
des mois, des années… Toutes choses sont faites d’opposés, l’homme naît, il grandi, il vieilli
et meurt. Pour conclure, l’être n’est donc éternel mais susceptible aux corruptions. De même
qu’Aristote, nous allons scruter sa critique du non-être pour déduire ce qu’il en dit.

2- ARISTOTE : LA CRITIQUE DU NON-ETRE

Pour Aristote, ainsi qu’Emile Bréhier, la recherche du monde intelligible n’est pas nécessaire
parce que, « il n’y a point de flux universel : il n’y a qu’une collection de mouvements, dont
chacun est limité d’une manière précise par un état initial et un état final21 ». « Tout
changement va de quelque chose vers quelque chose22 ». Aristote limite donc le mouvement
entre un état initial et un état final. Cependant Aristote ruine l’idée de flux qu’avait formulée
Héraclite et énonce en même temps la possibilité d’une science du mouvement ou du devenir.
De surcroît Aristote observe que le mouvement ne peut être continu, il est plutôt discontinu.
Pour Aristote, le mouvement est le propre des êtres naturels à des degrés divers. En revanche,
il ne faut pas entendre par là que toute chose de la nature est continuelle en mouvement.
Aristote écrit à ce sujet que : Il est assurément nécessaire, ou bien que tout soit toujours en
repos, ou bien que tout soit toujours en mouvement, ou bien que certaines choses soient en
mouvement, les autres en repos23. Cette logique est admise par Aubenque lorsqu’il dit que «
les réalités de notre monde ne sont ni toujours immobiles ni toujours en mouvement, mais
elles sont tantôt en repos, tantôt en mouvement ». Comme, il est à constater, à la continuité
des mouvements naturels qu’avait affirmée Héraclite, Aristote oppose de ceux-ci par le fait
qu’ils s’acheminent vers leurs lieux de repos. Néanmoins, ce repos n’est pas suppression
totale du mouvement, mais bien un « arrêt provisoire du mouvement précédent, attente du
mouvement suivant24 ». Pour Aristote, l’erreur des éléates procède de la réduction de l’Etre à
l’une de ses catégories : la substance. Or selon Aristote, la substance demeure stable mais

20 EMILE BREHIER, op. cit., p.50-53.


21 EMILE BREHIER, op. cit., p. 184.
22 ARISTOTE, La physique, Paris, édition Flammarion, 2000, VII, 244b, p.363.
23 ARISTOTE, La physique, op. cit., VIII, 254a, p.397.
24 Le poème de Parménide, cité par AUBENQUE.P., p. 147.

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offre à ses attributs la possibilité de changer. C’est pourquoi, il affirme contre le


monophysisme des éléates, la pluralité des expressions de l’Etre : l’Etre se dit de plusieurs
manières, il se dit comme substance mais aussi comme accident. Dès lors, il n’est pas qu’Un
comme le pensait Parménide et son école, mais aussi Multiple. En effet, il est Un de par sa
substance et Multiple dans ses accidents c’est-à-dire prédicats ou attributs. Si bien qu’Aristote
dit : « Enfin « Etre » et l’Etre » peuvent signifier aussi, tantôt l’Etre en puissance, tantôt l’Etre
en entéléchie 25». « L’Etre se prend en de multiples acceptions, mais, en chaque acception,
toute dénomination se fait par rapport à un principe unique. Telles choses, en effet, sont dites
des êtres parce qu’elles sont des substances, telles autres parce qu’elles sont des affections de
la substance, telles autres, parce qu’elles sont un acheminement vers la substance, ou, au
contraire, des corruptions de la substance, ou parce qu’elles sont des privations, des qualités
de la substance, ou bien parce qu’elles sont des causes efficientes ou génératrices, soit d’une
substance, ou enfin parce qu’elles sont des négations de quelqu’une des qualités d’une
substance, ou des négations de la substance même. C’est pourquoi nous disons que même le
Non-Etre est : il est Non-Etre. Et, de même donc que tout ce qui est sain, il n’y a qu’une seule
science, ainsi en est-il pour les autres cas. En effet, non seulement l’étude des choses qui sont
nommées par rapport à un seul terme relève d’une science unique, mais encore l’étude de tout
ce qui est relatif à une nature unique, car ce sont là des choses nommées, en quelque manière,
selon un terme unique26. C’est pourquoi Aristote pense qu’il faut poser plus d’un principe
pour rendre compte du devenir. Pour les dégager, Aristote applique son analyse des énoncés
prédicatifs à des énoncés exprimant le devenir des choses. On distingue alors deux cas : le
sujet acquiert une qualité dont il était privé : c’est le devenir relatif car il ne concerne pas
l’Ousia première (l’être en soi). Le sujet est transformé dans son essence : c’est le devenir
absolu qui concerne l’Ousia première. A partir de ces deux exemples, Aristote arrive à une
double conclusion selon laquelle : trois principes sont nécessaires pour rendre compte du
devenir : la matière, la spécificité et la privation.

La matière et la spécificité entrent en considération dans le compte du devenir en ceci que la


spécificité est la manifestation phénoménale accomplie de la matière. La spécificité intervient
dans le devenir en trois moments : avant dans l’esprit de l’artisan, pendant comme privation et
après comme identique à la forme. Aristote renverse donc l’affirmation de Parménide : le
devenir est possible tant à partir de l’être que du non-être (devenir relatif et devenir absolu)
pris respectivement comme matière et comme privation. Tandis que Parménide affirme la

25 ARISTOTE, La métaphysique, tome 1, livre A-Z, Paris, éditions Librairie philosophique J. VRIN, 2000,
1017b, p.181.
26 ARISTOTE, op, cit., A, 2, p. 111-112.

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plénitude de l’être, Empédocle valorise le couple Amour et Haine, les Atomistes prônent la
nécessité du vide, certains pensent que rien n’existe tel est le cas de Gorgias.

III- ESSAI DE CONCILIATION OU DE DEPASSEMENT DE L’ADVERSITE


CONCERNANT L’ETRE DE PARMENIDE.

1- EMPEDOCLE D’AGRIGENTE

Malgré l’attitude hostile de Parménide, la spéculation physique reprend avec vigueur au


milieu du 5ème siècle, c’est l’époque d’Empédocle d’Agrigente, né vers 494, mort 444,
d’Anaxagore de Clazomènes, des jeunes pythagoriciens. Selon Empédocle, un trait
entièrement nouveau est commun à toutes ces doctrines : il n’y a pas de transformation, de
naissance, véritable, car rien ne vient de rien ; il y a seulement des combinaisons diverses d’un
nombre immense de très petits corpuscules, dont chacun est immuable et doué de propriétés
tout à fait permanentes.

En un poème chargé d’images, Empédocle expose la doctrine des quatre éléments ou plutôt «
racines » des choses : le feu, l’air, l’eau et la terre ; ils sont au monde comme les couleurs dont
se sert le peintre, ou comme l’eau et la farine avec lesquelles on fait la pâte ; tout vient de leur
réunion, de leur séparation, de leurs divers dosages ; mais nul d’entre eux n’est premier ;
également éternels, ils ne proviennent pas l’un de l’autre. Cette doctrine reconnaît pour la
première fois l’existence et l’indépendance de l’air atmosphérique. Empédocle prouve cette
existence par expérience d’une clepsydre que l’on plonge dans l’eau en bouchant l’orifice
supérieur avec le doigt ; l’air contenu dans l’appareil résiste à l’entrée de l’eau par les orifices
inférieurs. Tout changement a lieu soit par combinaison, soit par dissociation des éléments :
donc deux puissances actives, l’une qui les réunit quand ils sont séparés, c’est l’Amitié,
l’autre qui les sépare quand ils sont réunis, c’est la Haine. L’Amitié et la Haine acquièrent
alternativement la prépondérance l’une sur l’autre27.

De même, Anaxagore donne une solution nouvelle au conflit de Parménide avec l’esprit
ionien. Il reste attaché au principe maintenant dominant qu’il n’y a ni génération ni corruption

27 EMILE BREHIER, op. cit., p. 60-61.

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: « Rien ne naît ou n’est détruit, mais il y a mélange et séparation des choses qui sont ». Mais
il s’agit d’expliquer le changement, et comment une chose peut venir d’une autre. Anaxagore
sent très vivement, comme tous les ioniens, l’infinie diversité des choses ; il y a beaucoup de
choses et de toutes sortes : os, chair, etc., dont chacune a des propriétés irréductibles. Il pense
au contraire, que l’os, la chair, le cheveu sont comme tels des qualités indécomposables.
D’autre part, nous voyons les choses venir les unes des autres, le cheveu de ce qui n’est pas
cheveu, la chair de ce qui n’est pas chair. Comment est-ce possible s’il n’y a pas réellement
naissance ? C’est que le produit existait déjà dans le producteur. La production n’est alors que
séparation ; d’un état où les choses sont mélangées et où, à cause de ce mélange, on ne peut
les distinguer les unes des autres, on passe à un état où elles se séparent. Chaque chose est
dénommée d’après la qualité qui prédomine en elle ; mais l’infinité des autres qualités y est
présente quoiqu’indistincte ; donc la séparation, qui est en voie de se faire, n’est jamais
accomplie, et elle est même toujours aussi loin de l’être ; c’est un mouvement qui n’a pas de
terme28.

2- LES ATOMISTES : LEUCIPPE ET DEMOCRITE.

Leucippe est né vers 460-370 avant Jésus-Christ. Il a été formé soit à l’école de Parménide
soit à celle de Zénon et est le père de l’atomisme : c’est la théorie selon laquelle toutes les
choses sont divisibles en partie plus petite jusqu’atteindre ultimement les éléments premiers
qui sont en eux-mêmes insécables. Ces éléments ultimes sont appelés atomes. Pour Leucippe
rien d’immatériel n’existe. Les dieux eux-mêmes sont matériels et n’interviennent pas dans
les affaires humaines. Il a eu un célèbre disciple du nom de Démocrite, né vers 470-430. Il a
recueilli les enseignements de Leucippe et a développé la doctrine de l’atomisme. Certains
détails du monde de Démocrite ont même, pour la fin du 5 ème siècle, un caractère franchement
archaïque : tout comme Anaximandre, il donne à la terre la forme d’un tambourin ou d’un
disque.

Mais dans ce moule archaïque, il introduit une nouveauté considérable, c’est la doctrine des
atomes ; la physique démocritéenne est la première physique corpusculaire bien nette : la
masse infinie où se trouvent mélangées les semences de tous les mondes est faite d’une
infinité de petits corpuscules invisibles à causes de leur petitesse, indivisibles ( atomes),
complètements pleins, éternels, gardant chacun la même forme, mais présentant une infinité
de formes différentes, à qui il donne le nom d’idée, celui même que Platon donnera plus tard à
28 Ibid.

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des essences également éternelles. D’autre part, l’origine d’un monde, à savoir le détachement
d’une portion de la masse infinie, suppose un vide dans lequel tombe cette portion ; sans vide,
pas de mouvement ; et par vide il faut entendre l’espace entièrement privé de solidité, ce qui
n’est pas, par opposition à ce qui est ; affirmer le vide, c’est donc affirmer la nécessité
d’existence de ce qui n’est pas, c’est contredire le grand principe de Parménide. 29 Sans
compter Gorgias sur qui porte aussi un dialogue de Platon.

Gorgias est un philosophe présocratique, né vers 480-390 avant Jésus-Christ à Léontinoi en


Sicile ; il a été disciple d’Empédocle. Il est l’un des sophistes les plus célèbres. Il a vécu entre
autres à Athènes et son principal ouvrage a pour titre Sur la nature ou le Non-être. Sa doctrine
philosophique a pour fondement l’opposition radicale à l’éléatisme. L’opposition radicale de
Gorgias à l’éléatisme se manifeste dans trois thèses suivantes : « premièrement, et pour
commencer, rien n’existe ; deuxièmement, même s’il existe quelque chose, l’homme ne peut
l’appréhender ; troisièmement, même si on peut l’appréhender, on ne peut ni le formuler ni
l’expliquer aux autres 30». Ce sophiste a démontré ses trois thèses avec la technique que Zénon
avait utilisée exposant en fait que, le moyen que celui-ci avait employé pour défendre
l’éléatisme pouvait aussi être utilisé contre l’éléatisme.

Gorgias rejette à l’existence de l’être et celle du non-être en utilisant des propositions


contradictoires des philosophes de la nature. Ces propositions contradictoires conçoivent
l’être tantôt comme unique tantôt comme multiple. D’autres disent que tantôt l’être est généré
tantôt que l’être est non généré… Gorgias pense alors que ces propositions contradictoires
démontrent l’impossibilité de l’être. Pour lui rien n’existe et par conséquent on ne peut
admettre aucune vérité. En éliminant l’être, Gorgias élimine aussi toute vérité ou fausseté
possible, parce que si l’être n’existe pas, l’adéquation éléatique entre l’être et la pensée, entre
l’être et la vérité est éliminée : « Si ce qui est pensé n’existe pas, ce qui existe n’est pas
pensée. Or les choses pensées n’existent pas, comme nous démontrerons : donc l’être n’est
pas pensé. Que les choses pensées n’existent pas est évident, car si ce qui est pensé existe,
toutes les choses pensées existent, de n’importe quelle façon qu’on les pense, ce qui est
contraire à l’expérience 33».

Même si l’être pouvait être pensé, il demeurerait incommunicable cat dit-il, le moyen par
lequel nous exprimons les choses est la parole ; mais la parole n’est pas l’objet qui existe

29 EMILE BREHIER, op. cit., p.69.


30 GORGIAS, Sur la nature ou le non-être, DK 82B3.
33
Ibid.

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réellement : dont nous n’exprimons à notre prochain une réalité existante mais seulement la
parole qui est une réalité différente de l’objet31.

Gorgias ne rend pas seulement le lien pouvant exister entre l’être et la pensée mais aussi ce
qui suppose être entre la parole et la réalité. Ainsi la parole devient indépendante, autonome
sans aucun lien avec le réel ; elle est au service de l’homme pour qu’il l’utilise pour les fins
qu’il voudrait lui assigner. C’est pour cela que Gorgias met l’accent sur la rhétorique, la
maîtrise de la parole. De tout ce qui précède, quel impact a-t-il aujourd’hui dans le monde.

IV- ACTUALISATION PHILOSOPHIQUE

1- MARTIN HEIDEGGER : L’OUBLI DE L’ETRE.

La conception de l’être de Parménide semble avoir des conséquences néfastes dans les
sociétés actuelles. L’être humain est réduit à l’étant et le temps moderne semble l’avoir
oublié. L’oubli se définit comme la cessation momentanée ou définitive de penser à quelque
chose32. La chose oubliée se voit régulée à un arrière-plan, n’apparaissant plus à la conscience
claire du sujet. Elle cesse d’apparaître comme objet de pensée et est remplacée par un autre
objet. Chez Martin Heidegger, l’« oubli de l’être » correspond bien, non à une absence totale
de la pensée de l’être dans la métaphysique, mais plutôt à une confusion entretenue entre
l’être et l’étant. L’on peut donc dans ce cas définir l’oubli de l’être » comme une attitude qui
n’envisage l’étant qu’à partir de sa simple présence. Martin. H. dira à cet effet : « La question
de l’être est aujourd’hui tombée dans l’oubli 33
». De plus « l’homme se rapporte certes
constamment à l’étant mais, la plupart du temps, il se limite à tel ou tel étant dans son
caractère à chaque fois révélé37. Ce qui fut oublié c’est l’être au profit des étants. L’oubli de
l’être porte ainsi la marque spécifique de l’erreur et de la considération pure et simple de
l’étant pris comme l’être au détriment de l’être en tant qu’être. Cette identification de l’être à
la présence de l’étant porte les marques de l’objectivité, de la certitude et de l’évidence des
représentations issues de la réflexion métaphysique. C’est l’avènement de la pensée

31 Ibíd.
32 LALANDE, op.cit. P727.
33 MARTIN HEIDDGER, L’être et le temps, (traduction de par Rudolf Boehm), Paris, Gallimard, 1986, p.257.
37
Idem

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représentative qui pose l’étant dans son être-là, comme objet de connaissance accessible au
sujet. L’être confondu à l’étant, est rendu visible dans l’Idée et la représentation. La
représentation métaphysique des étants prétend ainsi atteindre l’intelligibilité de l’être des
étants qui ne présentent plus aucun doute. L’être est ontologique tandis que l’étant est ontique.
Cette différence de l’être et de l’étant est oubliée par la métaphysique lorsque la pensée, dans
sa marche vers l’étant, ne s’en tient qu’à ce dernier. Pour Martin Heidegger, le « Dasein » est
l’ouvert à la différence ontologique en tant qu’il transcende l’étant pour l’être. La
transcendance n’est point ici la projection vers un au-delà de l’étant pour un autre étant, mais
la position même, l’ouverture dans l’être comme tel. Cet être que l’auteur allemand identifie
au néant ouvre à la différence ontologique ainsi qu’au temps, horizon de la différence. La
différence ontologique est atteinte à travers l’analytique existentiale du Dasein qu’est cet étant
qui est en même temps ouverture à l’être, c’est-à-dire transcendance des étants vers l’être.
Cependant qu’en est-il de la manipulation génétique de notre monde actuel qui vise la partie
ontique de l’être.

2- LES MANIPULATIONS GENETIQUES

A travers les manipulations génétiques qui sont l’acte de changer la composition des gènes, de
minuscules particules contenues dans les cellules de notre corps ou d’autres organismes
vivants comme les plantes et les animaux sans toutefois oublier les grossesses in vitro. Nous
nous limiterons à celle appliquée à l’homme et spécifiquement de sa conception ou de sa
gestation en générale. Elle est l’ensemble des techniques et méthodes appliquées au génome
humain pour diverses causes et raisons (qu’elles soient pour une éventuelle correction
génétique et/ou guérison d’une maladie). Elle n’épargne pas celle opérée pour rechercher une
procréation plus ou moins artificielle. La manipulation génétique engage dans son application,
une ou des cellules, des gènes, le génome humain, l’information génétique et l’ADN. Le
constat qui émane de ces pratiques voire dans un sens profond de plaisir inouï. En effet, par
l’avancée des technologies médicales en matière de procréation humaine, il ne serait pas faux
de songer à un certain appétit du plaisir ou du bon vouloir. Car, désormais, l’on peut choisir le
sexe de son enfant, contrôlé ses caractères génétiques via l’ingénierie ciblée du génome
humain. Un plaisir se dégage vivement de la conscience du médecin qui intervient dans les
cellules germinales pour supprimer une anomalie génétique. C’est aussi une grande joie pour

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soi ou pour un couple recherchant un enfant depuis des décennies pour cause de stérilité par
exemple et qui, par recours à cette pratique de fécondation in vitro (FIV) trouve un enfant.

Par ailleurs, il serait injuste d’occulté la consolation d’une femme qui achète dans les centres
spécialisés de vente de gamètes mâle de quoi avoir un enfant. Celle-ci, après s’être renseignée
sur le futur géniteur anonyme représenté seulement par une bande de sperme, se voit introduit
dans son utérus un embryon de sexe choisi ou voulu. C’est en substance, ce que relatent les
spécialistes en la matière : « les spermatozoïdes frais ou congelés de tout origine (éjaculat,
biopsie testiculaire contenant des spermatozoïdes) peuvent être utilisés, à condition qu’ils
soient vivants »34.En outre, après la fécondation de l’ovule, l’embryon suit tout un trajet :

« Le transfert a lieu en ambulatoire, le plus souvent au laboratoire de fécondation in vitro


luimême afin d’éviter toute manipulation inutile et tout transport embryonnaire qui pourrait
intervenir négativement sur ses capacités de développement »35.La pratique médicale sur le
fonctionnement et la manipulation du génome humain pour toutes sortes de finalité est bien
taillée dans une méthode et règlementée par des lois. Ainsi cette pratique jouit selon le pays
des lois qui assument sa finalité et les objectifs poursuivis. Ici, il sera question de visiter
l’appareil législatif tant au niveau nationale qu’international. Auprès des déclarations
universelles exposées par les organisations internationales se trouvent celles adoptées par des
pays qui se positionnent pour adepte ou non d’une certaine manipulation du génome humain.
Au canada, les chemins sont minces du point de vue pratique de la gestion du génome
humain. En effet,

« Nul ne peut, sciemment : (…) modifier le génome d’une cellule d’un être humain ou d’un
embryon in vitro de manière à rendre la modification transmissible aux descendants »36. En
d’autres mots, intervenir sur le génome humain est permis uniquement en ce sens qu’elle ne
transmet en aucun cas les modifications effectuées aux descendants. Toujours au canada, en
leur chapitre 2 sur les lois relatives à la procréation médicalement assistée et particulièrement
en son article 5 on peut lire :

« Nul ne peut sciemment : b) créer un embryon in vitro à des fins autres que la création d’un
être humain ou que l’apprentissage ou l’amélioration des techniques de procréation

assistée »37

34 Collège Nationale des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), p 17


35 Collège Nationale des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), p 18
36 Bébé génétiquement modifiée, article 5, page 74
37 Bébé modifié pp 75

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En définitive, faire usage de la manipulation génétique n’est pas hors la loi. Toutefois, la
finalité de la procréation humaine, de l’apprentissage ou l’amélioration des techniques de
procréations sont les bienvenues. Une parfaite conjugaison entre objectif, finalité et action
médicale s’impose. Par ailleurs, tout comme la canada, plusieurs nations selon leurs positions
proscrivent formellement toute intervention sur les cellules germinales. C’est-à-dire toute
modification génétique ayant pour finalité de transmettre ces modifications aux descendants.

Au Cameroun, le centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et


reproduction humaine (CHRACERH) située à Yaoundé, a vu le jour grâce à un décret
présidentiel et devenu opérationnel depuis 2015. Selon les patients de ce centre spécialisé en
procréation humaine, les choses paraissent bien plus rapprochées qu’éloignées :

Nous avons ici sur place ce qui nécessite, à d’autres des voyages en avion pour l’étranger. On
me parlait d’Europe, d’Afrique du Sud et des Etats-Unis. Je n’ai pas eu besoin d’aller si loin.

Et je suis ravie, car pour un coup d’essai, cela a été un coup de maitre38.

Ce témoignage d’Annabelle 52 ans dans sa première grossesse de vie, est une confirmation
des grands services sanitaires que rendent ce centre pour les difficultés de procréation des
hommes aussi bien au Cameroun qu’en Afrique et même de par le monde entier. Afin de
mieux cerner avec certitude les différents services rendus au CHRACERH, il serait mieux
d’écouter un tant soit peu les spécialistes en mission de cet hôpital de référence camerounaise.
Pour cette cause, le Pr Michel Toukan nous en dit long : La fécondation in vitro constitue
l’activité phare du Centre … le CHRACERH assure aussi le diagnostic et le traitement de
l’infertilité grâce aux nouvelles techniques qu’offre la procréation médicalement assistée
(PMA). Au rang de ceuxci, la conservation des gamètes et des embryons, l’insémination intra-
utérine de spermatozoïde43.

38 http://neoindependance.canalblog.com/archives/2016/04/26/33724005.html consulté ce
43
Idem

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CONCLUSION

Tout au long de la démarche de notre travail, nous avons adopté l’approche dialectique. Nous
sommes partis de la thèse de Parménide selon laquelle « l’être est, le non-être n’est pas ».
Nous retrouvons cette affirmation dans son poème intitulé « De la Nature », composé de trois
parties : le prologue, la voie de la vérité et celle de l’opinion des humains. C’est dans la partie
la voie de la vérité qu’il affirme hautement que « l’être est, le non-être n’est pas ». La
conception de son être révèle que l’être n’est pas susceptible au mouvement. Néanmoins il
déclare que l’être est

Inengendré, Impérissable, Inébranlable et Immuable, l’être est Un et Continu, il est Parfait et


Plein, tout Achevé. Parménide ajoute que seul ce qui est ou existe réellement peut être pensé
car il n’y a rien d’autre qui soit en dehors de l’être. Une chose ne peut donc être et son
contraire, l’on ne peut donc penser le vide, le néant parce que, ce serait admettre la voie de
l’opinion.

Aussi, Zénon d’Elée entre dans la même ligne que Parménide en affirmant sa théorie
d’impossibilité du mouvement. Il démontre cela à travers ses quatre arguments : l’argument
du coureur, Achille et la tortue, argument de la flèche et enfin celui du stade. Malgré tout,
Héraclite avec sa formule de pantarei, prouve que les choses sont en perpétuel mouvement et
que rien n’est stable. De même, Aristote énonce sa thèse en faisant d’abord une critique à
Héraclite en disant que tout n’est pas en mouvement perpétuel, mais plutôt un mouvement
cyclique à l’exemple des jours de la semaine, le mouvement est plutôt discontinu et c’est le
propre des êtres. Aristote veut pour sa part instaurer une science du devenir à partir de l’être
que du nonêtre en appliquant son analyse des énoncés prédicatifs à des énoncés exprimant le
devenir des choses. Il ajoute encore que l’être se prend en de multiples acceptions, mais en
chaque acception, toute dénomination se fait par rapport à un principe unique. Il confirme
même que le non-être est, il est non-être. En revanche, d’autres penseurs comme Empédocle,
les Atomistes et Gorgias ne sont ni d’accord avec Parménide ni d’accord Aristote et Héraclite.
Empédocle pense que l’Amour et la Haine sont le principe d’unification et de répulsion des
toutes choses. Les atomistes quant à eux, les choses sont divisibles jusqu’à atteindre les
éléments ultimes plus petits qui sont insécables et ces éléments insécables sont les atomes.
Gorgias par contre déclare que rien n’existe, et même s’il existait quelque chose, l’on ne peut
l’appréhender, et même si on peut l’appréhender, on ne peut ni le formuler ni l’expliquer aux

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autres. Il prône au contraire la rhétorique qui est l’art de persuader. La parole est donc mise à
la disposition de l’homme pour qu’il l’use à sa fin propre. Ainsi que Marin Heidegger, nous
pensons que le temps moderne a oublié l’être, en le réduisant à l’étant, d’où la nécessité de
retourner à l’être parménidien. Aussi en songeant à la manipulation, il serait possible que les
couples stériles peuvent y recourir pour l’obtention d’un être c’est-à-dire un nouveau-né qui
peut combler leur peine en pratiquent la grossesse in vitro ou les différentes sortes de
chirurgies pour remédier à un certain nombre de problèmes sans toucher à l’être en tant que
tel. Toutefois, nous nous posons la question de savoir : Pourquoi y a-t-il l’étant et non pas
plutôt rien ?

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BIBLIOGRAPHIE

1. A. LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie.


2. ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, dictionnaire de la philosophie.
3. ABEL JEANNIERE, Les présocratiques.
4. D. LAERCE, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres.
5. PLATON, Parménide.
6. PIERRE-MARIE EMONET, Une métaphysique pour les simples.
7. JEAN BEAUFRET, Parménide, le poème.
8. EMILE BREHIER, Histoire de la philosophie.
9. ARISTOTE, La physique.
10. ARISTOTE, La métaphysique.
11. SITES INTERNETS.
12. COLLEGE NATIONALE DES GYNECOLOGUES ET OBSTETRICIENS
FRANÇAIS (CNGOF)

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Table des matières


INTRODUCTION ......................................................................................................................
2

I- LA CONCEPTION DE L’ETRE SELON PARMENIDE .................................................. 4

1- BIOGRAPHIE DE PARMENIDE ......................................................................................


4

2- LA CONCEPTION DE L’ETRE PARMENIDIEN ...........................................................


5

II- L’OPPOSITION CONCERNANT LA QUESTION DE L’ETRE PARMENIDIEN ...... 10

1- HERACLITE AVEC SA PRINCIPALE FORMULE PANTAREI : TOUT COULE ET


SA LOI FONDAMENTALE LE LOGOS ......................................................................
11

2- ARISTOTE : LA CRITIQUE DU NON-ETRE ...............................................................


13

III- ESSAI DE CONCILIATION OU DE DEPASSEMENT DE L’ADVERSITE


CONCERNANT L’ETRE DE PARMENIDE. ........................................................................
15

1- EMPEDOCLE D’AGRIGENTE ...................................................................................... 15

2- LES ATOMISTES : LEUCIPPE ET DEMOCRITE ........................................................


16

IV- ACTUALISATION PHILOSOPHIQUE ...................................................................... 18

1- Martin Heidegger : l’oubli de l’être ..................................................................................


18

2- LES MANIPULATIONS GENETIQUES ........................................................................


19

CONCLUSION ........................................................................................................................
22

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................
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