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THEME :
1
INTRODUCTION...........................................................................................................................1
I- PRESENTATION D’ARISTOTE........................................................................................3
A- Paratexte auctorial.........................................................................................................3
B- Paratexte éditorial..........................................................................................................4
II- L’ECONOMIE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME...........................................6
A- Approche définitionnelle et rapport entre matière et forme..........................................6
B- Intérêt philosophique de la théorie de l’hylémorphisme...............................................9
C- Prolongement de la théorie par saint Thomas d’Aquin...............................................11
III – CRITIQUE CARTESIENNE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME................14
A- Rejet des formes substantielles et avènement de la physique mécanique...................14
B- Le dualisme métaphysique contre l’hylémorphisme ontologique...............................17
IV- VERS UNE DIALECTIQUE ENTRE APPROCHE ARISTOTELICIENNE ET
APPROCHE CARTESIENNE EN MATIERE DE SOUS-DEVELOPPEMENT DES ETATS
AFRICAINS...............................................................................................................................20
A- Assimilation de la théorie Cartésienne au critère quantitatif du développement........20
B- Rapprochement entre hylémorphisme et critère qualitatif du développement............21
CONCLUSION..............................................................................................................................22
BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................................23
TABLE DE MATIERES...............................................................................................................24
2
INTRODUCTION
3
I. PRESENTATION D’ARISTOTE
Plusieurs études menées prouvent une grande difficulté de présenter avec précision la vie
d’Aristote. Car, « Les documents montant à l’époque d’Aristote lui-même sont très rares, et l’on
ne trouve, dans les œuvres d’Aristote, aucune allusion directe aux circonstances de sa vie »1.
Cependant, nous nous contenterons de certaines informations pour présenter de façon brève la
vie d’Aristote et quelques-unes de ses œuvres.
A- Paratexte auctorial
Aristote est né vers 385 à Stagire2, d’un père médecin à la cour du roi de Macédoine nommé
Nicomaque. A 18 ans, c’est-à-dire en 367, Aristote arrive à Athènes où il entreprendra le début
de ses études à l’Académie de Platon. Il était l’élève le plus assidu et très attaché à la lecture au
point d’hériter de Platon cette appellation le « Liseur »3. Il deviendra très rapidement c’est-à-dire
à la fin de ses études, l’assistant de Platon qui lui confie la charge d’enseigner la rhétorique. Il
faut noter que comme tous les autres élèves de Platon, Aristote a été mené à l’exercice de la
dialectique qu’on appelle « théorie de division ou la dichotomie »4, ces exercices consistent à
assembler des concepts les uns dans les autres en partant des plus généraux pour aboutir aux plus
simples. L’on peut penser que c’est ce qui l’a orienté vers les études des sciences naturelles,
fondée sur l’art classificatoire5.
En 347, Platon meurt et Speusippe, son neveu devient son successeur à la tête de l’Académie.
Ce fut le point de départ de la séparation d’Aristote avec l’Académie. Aristote quittera aussitôt
Athènes pour se rendre à Assos6, en Eolide7 où il passera un temps comme conseiller du « tyran »
Hermias, l’oncle de Pythias qui deviendra plus tard son épouse. A la mort d’Hermias entre 345-
344, Aristote rejoint Mytilène à Lesbos sur invitation du roi Philippe pour devenir le précepteur
du prince Alexandre qui remplacera son père comme roi. Après la mort, du roi Philippe, c’est-à-
dire en 335, Alexandre devient roi. C’est à cette époque qu’Aristote fondera son école appelée le
1
Brice Parrain, Histoire de la philosophie, « Encyclopédie de la pléiade », Paris, Gallimard, 1969, p. 620.
2
Stagire était une ville grecque sur la côte septentrionale de la mer Egée, soumise à la Macédoine.
3
Roger Caratini, Vent de philo, Paris, Lafon, 1997, p. 141.
4
Idem.
5
Idem.
6
Assos est une cité grecque de la Troade qui se situe au Nord de l’Asie mineure.
7
Eolide se situe à la côte Nord-ouest de l’Asie mineure entre la Troade et le fleuve Hermos sur le golf de Smyrne.
4
« Lycée » ou peripatatos8, qui est une école rivale à l’Académie de Platon. Aristote y enseigne
pendant 13 ans environ.
A la mort d’Alexandre, une réaction anti-macédonienne s’est produite et Aristote était accusé
d’avoir immortalisé Hermias à qui il a composé un hymne. Il n’aimait pas, dit-il « donner
l’occasion aux athéniens de de commettre un deuxième crime contre la philosophie »9. C’est
ainsi qu’il quittera Athènes pour se réfugier à Chalcis où il mourra un an après (en 322) à l’âge
de 63 ans. Il faut noter que la vie d’Aristote n’a pas été sans souvenir ; il a laissé plusieurs
œuvres qui ont considérablement contribué à l’évolution de la pensée philosophique. Ses œuvres
continuent d’influencer jusqu’à nos jours.
B- Paratexte éditorial
Il faut signaler que plusieurs évènements de la vie d’Aristote sont à l’origine de l’orientation
de ses activités dans plusieurs domaines de la science. Il a écrit beaucoup d’œuvres dont
certaines sont publiées de son vivant et certaines ne sont pas destinées à la publication. Ses écrits
sont classes en deux groupes:
- « Les écrits hypomnématiques qui sont en majorité les notes des cours et les points de
repères pour les discussions »10 ;
- « Les écrits syntagmatiques, sont les œuvres composées, soit à la destination du grand
publique (écrits exotériques), soit à la destination des étudiants ou des chercheurs du
Lycée (écrits acroamatiques ou ésotériques) »11.
Il faut aussi signaler que la plupart des écrits de la jeunesse d’Aristote n’ont pas été
retrouvés, à l’exemple des œuvres hypomnématiques n’ont pas eu des traces et l’on a que les
titres : « Eudème (sur l’immortalité de l’âme), protreptique »12, pour ne citer que ceux-là.
Cependant, les écrits d’Aristote qui restent étaient « les écrits scientifiques qui circulaient à
l’intérieur de l’Académie, à la manière dont circulait de nos jours les cours polycopiés »13
regroupés en collection par Andronikos. Ce sont:
8
Une sorte de péristyle où l’on reçoit de l’enseignement dans les promenades.
9
On fait ici allusion à la mort de Socrate.
10
Roger Caratini, Op. Cit, p. 142.
11
Idem.
12
Idem.
13
Idem.
5
- Ecrits philosophiques (théorétiques) : l’Organon (écrits logiques qui est reparti en six
traités), la Rhétorique, la Poétique et la Métaphysique (repartie en quatorze livres) ;
- Ouvrage sur la nature : Physique (huit livre), Du ciel, etc.
- Ouvrages biologiques qui sont aussi reparties en plusieurs livres.
Selon l’histoire, ce serait vers 85 av J.C, lors de la guerre contre Mithridate que Sylla aurait
découvert les œuvres d’Aristote que l’on croyait perdues. C’est vers la fin du IIe siècle après J.C
que Diogène Laërce commence à présenter un catalogue précieux des écrits d’Aristote, d’où la
première traduction en latin est celle de Boèce qui est le traducteur de l’Organon et en même
temps professeur de logique au moyen-âge.
Ainsi fut tracé de façon brève la vie d’Aristote et quelques-unes de ses œuvres. Cependant,
Aristote, dans son souci d’instituer la science du devenir et de réinstaurer la physis à la suite des
Présocratiques, élabore la théorie de l’hylémorphisme pour rendre compte du devenir dans la
nature. Alors, qu’est-ce que la théorie de l’hylémorphisme ? La deuxième partie de notre travail
nous permet d’analyser cette théorie d’Aristote.
6
II. L’ECONOMIE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME
Du grec « hylè » qui veut dire matière et « morphe » qui signifie forme, le concept
d’hylémorphisme est la théorie selon laquelle la constitution des êtres relevant du cosmos est
expliquée par deux principes fondamentaux que sont la forme et la matière. La paternité de cette
théorie est attribuée à Aristote qui l’a développée de manière exponentielle.
1- Approche définitionnelle
Si l’étymologie grecque du terme hylémorphisme rend bien compte de la constitution
dualiste des êtres, il n’en demeure pas moins qu’il serait de bon aloi de préciser le sens de chaque
concept.
La matière
Du latin « materia »14, (bois, matériaux de construction), du grec « hylè » (matériaux de
forêts, jungle, bois…), le mot matière signifie dès le départ l’élément naturel destiné à être
transformé, à être travaillé par l’homme. En physique, la matière désigne tout corps ayant une
réalité tangible, c'est-à-dire une substance matérielle dont les caractéristiques fondamentales sont
l’étendue et la masse (qui occupe de l’espace et limité dans le temps). O. Yakhot soutiendra en
citant V. Lénine en ce sens : « la matière est ce qui nous entoure, tout ce qui existe
objectivement. »15. Cependant, entrant dans la conception aristotélicienne de la matière, nous
signalons qu’il est souvent difficile de trouver une définition singulière de la matière. Car, elle
est toujours assimilée à des concepts qui lui sont proches. Aristote définit la matière de manière
illustrative ; à cet effet, il parle de l’airain comme étant la matière ; par contre, la forme
14
Dictionnaire, le Petit Larousse, Paris, Larousse, 1996
15
O. Yakhot, Qu’est-ce que le matérialisme dialectique, Moscou, Ed du progrès, p.55
7
représente un modèle idéal, ou figure ; et pour Aristote, l’ensemble de la matière et de la forme
est la statue telle que réalisée.
Par ailleurs, la matière peut être assimilée à la substance. Or, Aristote, « Qualifie de
substance, les animaux, les plantes, leurs différentes parties et aussi tous les corps de la nature,
tels que l’eau, la terre et tous les autres éléments de ce genre »16. Autrement dit, pour Aristote, la
matière s’apparente aux substances sensibles. Cependant, la matière ne saurait être appréhendée
sous ce seul aspect. Car, d’une part elle peut également être considérée comme en soi, c'est-à-
dire : « Cette partie des êtres qui, n’étant pas actuellement telle chose individuelle et déterminée,
l’est cependant en puissance »17. D’autre part, la matière peut également être envisagée en
fonction de la forme, elle marque à cet effet, le point de départ d’un objet en vue d’une
transformation, autrement dit, en vue de prendre une forme. La matière peut aussi, être envisagée
comme un composé, c’est-à-dire l’unité de la matière et de la forme. C’est cette composition,
matière et forme qu’Aristote nomme « l’hylémorphisme ». De ce qui précède, il ressort une
certaine corrélation entre la matière et la forme, en ce sens que la matière est dans une certaine
mesure l’expression de la forme. Cependant, la forme doit être distinguée d’une manière claire
de la matière.
La forme
Du latin « forma »18, La forme est l’ensemble des traits caractéristiques qui permettent à une
réalité concrète ou abstraite d’être connue. C’est une apparence extérieure qui peut
éventuellement servir de modèle ; une manière dont quelque chose se matérialise. Parlant de la
conception aristotélicienne de la forme, il faut aussi dire que, comme la matière, il n’est pas aisé
de trouver une définition claire de la forme. Cependant, dans sa conception, Aristote, désigne par
forme, le principe qui détermine la matière, en d’autres termes, sa quiddité. Elle fait de la matière
une « ousia » l’être en soi, autrement dit, ce qui fait que, ce qui existe soit elle-même et pas autre
chose. C’est l’essence de la chose. Elle a un premier attribut essentiel qui est d’être le principe et
la source d’énergie que nous constatons dans les substances corporelles. La forme, s’unissant à la
matière, c'est-à-dire à la substance à partir de laquelle toute chose est faite, la tire de son être en
puissance c’est-à-dire de son être indéterminé primitif, pour la conduire à son accomplissement
16
Aristote, Métaphysique, Livre Z, 2, 1028b 10, tome II, Paris, Librairie philosophique J. VRIN, 2004, pp. 20, 21.
17
Idem
18
Dictionnaire, OP. Cit.
8
qui est l’être en acte. Elle est en effet le principe qui détermine, qui actualise la matière. La
forme peut aussi être appréhendée comme substance formelle qui permet à l’être d’être identifié
en tant que tel. C’est ce que Aristote illustre en disant : « De même, l’homme n’est pas animal et
le bipède, mais il faut qu’en dehors de cela, il est quelque autre chose. »19, en ce sens que
l’homme ne peut être qu’homme et pas une autre chose. La forme est donc le principe
d’achèvement de l’être en puissance, en acte. Cependant, la forme n’est forme qu’à travers son
union à la matière. Ainsi, dirons-nous que la matière et la forme sont deux termes qui semblent
indissociables.
Pour Aristote, s'il est vrai que l'art imite la nature, on peut dire que c'est à une seule et même
science d'étudier jusqu'à un certain point et tout à la fois la forme et la matière. « Si par exemple,
c'est au médecin d'étudier la santé, et de plus la bile et le flegme dans lesquels la santé consiste ;
si de même l'architecte s'occupe tout ensemble de la forme de la maison et de la matière de la
maison, les murailles et les bois, et ainsi de tout le reste, on en peut conclure que la physique
doit étudier les deux natures à la fois »20.
9
des dieux. Ainsi, on ne peut pas parler de matière sans parler de forme, de même qu’on ne peut
pas parler de la forme sans faire allusion à la matière. C’est ce qu’Aristote affirme dans ce sens :
« Ce sont les substances sensibles, et les substances sensibles ont toutes de la matière. Le
substrat23 est une substance ; en un sens c’est la matière … en un autre sens, c’est la forme et
la configuration, c'est-à-dire ce qui, étant un être déterminé, n’est séparable que par une
distinction logique»24. Pour dire ici que, penser la séparation de la matière et de la forme
reviendra à penser une séparation de raison et non une séparation de fait. Car la matière est ce
par quoi toute chose est faite, or la forme est l’affirmation ou la concrétisation de la matière.
Ainsi, il ne peut pas y avoir séparation entre matière et forme, car : « Elles ne sont pas opposées
et ne peuvent pas être séparées, mais peuvent être distinguées par abstraction. Ce n’est donc ni
la forme, ni la matière seule, mais le tout »25. Cependant, la composition des êtres singuliers chez
Aristote ne peut être expliquée que par l’unité indissoluble et intime de la forme et de la matière.
Alors, au-delà de cette unicité entre les deux concepts, quelles perspectives peut-on envisager de
cette association ?
Aristote n’a pas été le premier à aborder la question de la matière et de la forme. Elle a
été à l’origine d’une polémique entre les philosophes qui lui sont antérieurs, notamment chez les
Présocratiques. En effet, les Présocratiques avaient pour objet d’étude principale l’origine
« archè » et la nature « physis ». Leur recherche était essentiellement basée sur ce qui pouvait
être à l’origine de toutes choses. Ils ont posé les bases selon lesquelles l’origine des choses serait
23
Le mot substrat désigne ce qui sert de base pour parvenir à une réalisation quelconque.
24
Aristote, Op. Cit, p.22.).
25
F. Kizito Stephen, Initiation à la métaphysique de l’être chez Aristote, Yaoundé, Presses de l’UCAC, 2010, p.93.
10
des substances matérielles c’est-à-dire qui ont les corps. Mais cette hypothèse n’a pas été admise
par tous et oppose ces Anciens selon qu’ils soient d’Ionie ou telle école d’Elée. Mais,
« Parmi les substances, les unes sont admises par tous les philosophes, d’autres, au
contraire, n’ont été reconnues que par certaines écoles. Celles sur lesquelles tous
tombent d’accord, sont les substances naturelles, comme le feu, la terre, l’eau, et les
autres corps simples ; ensuite les plantes et leurs parties, les animaux et leurs
parties d’animaux, enfin l’Univers physique et les parties de l’Univers physique. »26
Ainsi, pour certains, ce qui existe n’est que matériel ; c’est ainsi que Parménide considère
l’être comme ce qui est réel et prône l’impossibilité du devenir : « l’être est, le non être n’est
pas. »27, cette affirmation montre qu’il ne faut pas assimiler au non être ce qui n’existe pas
matériellement.
Cette position entre en contradiction avec celle d’Héraclite qui, avait mis en exergue la
pensée selon laquelle, tout ce qui existe est en mouvement, prônant la possibilité du devenir avec
sa célèbre maxime : « pantarei » (tout coule), il soutient avec l’exemple du fleuve pour montrer
ce perpétuel mouvement : « on ne se baigne pas deux fois dans un même fleuve »28. Pour lui, tout
change.
Aristote va s’opposer à ces deux positions. Contre la théorie des flux continu d’Héraclite,
il va circonscrire le mouvement entre un état initial et un état final : « Il n’y a qu’une collection
de mouvement dont chacun est limité d’une manière précise par un état initial et un état
finale »29, selon lui le mouvement ne peut être continu mais discontinu. Contre les Eléates
Aristote souligne que leur erreur est de réduire à une seule catégorie la substance. Or la
substance demeure stable mais offre à ses attributs la possibilité de changer. L’être se dit de
plusieurs manières : « Etre et Etre signifient tantôt l’Etre en puissance, tantôt l’Etre en
entéléchie. »30. L’analyse du devenir relève donc selon Aristote d’une triplicité de principe : la
forme, la matière et la privation. En effet dans le devenir, il y’a la chose qui devient qu’on
nomme matière, il y a ce par quoi elle advient à savoir la forme enfin il y a l’opposé de la forme,
26
Aristote, Op. Cit, pp.19, 20.
27
http://sophia.free-h.net/spip.php?breve178, consulté le 12/03/2020 à 17h 54min
28
http://lapausephilo.fr/2017/01/24, consulté le 12/03/2020 à 18h 07min.
29
Aristote, Physique, II, 1,192b, 21.
30
Aristote, Métaphysique, Op cit P.
11
ce à partir de quoi la forme est advenue c’est à dire la privation. Ces termes illustrent
analogiquement par ce que la pierre est à la statue, le bois au lit avant que le sculpteur et le
menuisier aient façonné leur ouvrage. Cependant il faut signaler que selon Aristote il n’y a pas le
devenir de la forme car l’essence ou la forme est en acte.
Philosophe idéaliste et dialecticien, Platon est le premier qui a tenté une solution au
problème métaphysique du devenir en opérant à la fois un dépassement d’Héraclite et de
Parménide. Pour lui, le devenir est rendu possible, aussi bien par les Idées qui sont causes du
mouvement des choses sensibles que par l’existence d’un non être relatif qu’il nomme altérité.
En effet chez Platon, c’est l’idée qui réalise tout ce qu’il y’a d’intelligible dans le monde. Celle-
ci existe absolument par soi, et en dehors de toute pensée. Non générée et incorruptible, l’idée
subsiste toujours. Elle est douée d’intelligibilité et n’est connue que par l’intellect. Platon
soutient également que les Idées sont causes des êtres et du devenir des choses. Ainsi, le
mouvement et le changement observés dans le monde sensible qui traduisent son être en devenir,
ont pour principe les Idées immuables et éternelle auxquelles Platon assigne une nature mixte. Or
selon son disciple Aristote, si les Idées sont mixtes, elles perdent leur individualité et s’avèrent
confuses. Cette confusion entraine finalement l’impossibilité à saisir laquelle de celles-ci (d’une
part les Idées qui représentent le paradigme et d’autres part celles qui participent à l’idée) serait
l’essence propre de l’homme, mieux encore cause du devenir. Ainsi, pour Platon, c’est en
participant à l’idée d’une chose que la chose l’est. Les Idées sont donc considérées comme
principe premier à partir duquel toute chose est faite. Cependant, le caractère stable de ces Idées
est l’origine de contradiction entre Platon et son disciple ; car pour Aristote, les Idées ne peuvent
pas rendre compte du devenir, étant donné qu’elles sont stables, puisque c’est le mouvement qui
est la cause du devenir. C’est ainsi qu’Aristote considère ces Idées comme étant incapable
d’expliquer le monde et son mouvement. On peut donc déduire que Platon n’a pas trouvé la
cause des êtres, si l’on s’en tient aux quatre causes d’Aristote.
De ce qui précède, il ressort que la théorie de l’hylémorphisme fait valoir certes que le devenir
est possible mais cette théorie a connu un prolongement avec Saint Thomas d’Aquin.
12
C. Prolongement de la théorie par saint Thomas d’Aquin
Comme il a été mentionné dès l’entame de notre propos sur l’approche définitionnelle, le
concept hylémorphisme a commencé bien avant Aristote, notamment avec les Présocratiques. Ce
terme a été développé par Aristote pour rendre compte de la possibilité du devenir. Mais aussi, il
a eu son prolongement dans la philosophie de Saint Thomas d’Aquin pour présenter la
constitution ontologique de l’être humain. Dans cette perspective d’analyse de la théorie de
l’hylémorphisme, nous découvrirons les points sur lesquels Aristote et Saint Thomas s’accordent
et les points sur lesquels la conception diffère.
31
Thomas d’Aquin, Les principes de la réalité naturelle, introduction, traduction et note par Jean Madiran, Paris,
Nouvelle édition latine, 1963, p.33.
32
Idem
33
Joseph Moreau, L’homme et son âme, selon saint Thomas d’Aquin, in Revue Philosophique de Louvan, 1976,
n°21.
13
suivant le rapport de la forme et de la matière. Ainsi, le corps qui est la matière de l’être vivant
en puissance, ne peut exister en acte sans la forme. 34 Ainsi, tout comme chez Aristote où le
principe d’actualisation de la matière est la forme, Thomas d’Aquin présente la même
conception. C’est ce qui fait leur point d’attente dans la conception de l’hylémorphisme.
Tout de même, quelque point de démarcation autour de la conception hylémorphique se présente.
Nous allons dans la partie qui suit de préciser les points sur lesquels Saint Thomas se démarque.
34
Idem
35
Inédit, Dr. Ngono Richard, Cours d’anthropologie philosophique, philosophie, Licence 1, année académique 2019-
2020.
36
F. Kizito Stephen, Op. Cit.
37
Joseph Rassam, La métaphysique de Saint Thomas, Paris, PUF, 1968, p. 92.
38
Idem.
14
matière. C’est dans cette perspective qu’il procédera à une classification hiérarchique et une
catégorisation des êtres en deux groupes à savoir : les êtres corporels et les êtres spirituels. Ainsi,
l’homme étant un composé de matière et forme, corps et âme, se trouve dans toutes les deux
catégories. Il est en même temps corporel et spirituel : « L’homme réunit en lui les pouvoirs d’un
être corporel et ceux d’un être spirituel ».39 Mais du fait de la corruptibilité de son corps,
l’homme est placé en dernier lieu parmi les être corporel : « Par son corps, l’homme occupe le
dernier rang parmi les êtres corporels »,40 et « par son corps spirituel, il est le plus noble de
tous les êtres vivants corporels. »41 La particularité de saint Thomas, c’est le crédit accordé à
l’âme qui reste une substance incorruptible. Pour lui, l’âme spirituelle est présentée dans un
premier temps comme un esprit (substance spirituelle) d’un ordre inférieur directement créé par
Dieu. Ainsi, cette âme peut exister séparément du corps, car elle incorruptible.42
De tout ce qui précède, nous avons montré dans quelle mesure saint Thomas a assuré le
prolongement de la théorie de l’hylémorphisme d’Aristote en prouvant l’unité insécable entre la
matière et la forme, deux substances qui forme l’être. Ce prolongement s’étend dans la
conception anthropologique du composé humain qui est essentiellement dualiste. Ainsi, l’être
humain étant composé de corps et âme, il est en même temps l’être corporel et spirituel.
Cependant il convient que la théorie de l’hylémorphisme n’a pas fait l’unanimité, elle a connu de
vives critiques donc la plus virulente d’entre elle a été celle de Descartes.
39
Idem.
40
Idem.
41
Idem.
42
Cf. Dr. Ngono Richard, Op. Cit.
15
III. CRITIQUE CARTESIENNE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME
43
Dernière œuvre scientifique de Descartes écrite entre 1632 et 1633 mais publié en 1664 après sa mort.
44
Forme inhérente à la substance, qui ne détermine que les dimensions purement qualitatives de la matière.
16
Pour ce qui est de l’argument objectif, Descartes s’attaque à la cosmologie aristotélicienne.
En effet, Descartes a toujours considéré la physique qui lui a été enseigné au collège La Flèche
comme inacceptable. A son avis, une science qui se basait sur un principe tel que celui de la
forme substantielle n’avait aucun pouvoir réel d’expliquer ou de prévoir les phénomènes
naturels. A cet effet, il croyait que dans la pratique scientifique des aristotéliciens médiévaux, la
forme se comportait comme une espèce d’obstacle qui empêchait le savant de mesurer, de
calculer, d’examiner en détail toutes les particularités de son objet d’étude. Pour Descartes par
contre il fallait employer une méthode mathématique qui permettrait d’analyser les phénomènes
d’un point de vue quantitatif. De cette perspective mathématique ou géométrique, au lieu des
formes substantielles et qualitatives réelles ou formes accidentelles, l’univers cartésien sera tout
simplement constitué par la matière physique étendue, dépourvue des pouvoir et des facultés très
chères à la philosophie naturelle scolastique, laquelle il appellera « res-extensia » (la matière). La
philosophie naturelle prend ainsi une nouvelle orientation ; avec comme objet d’étude une
nouvelle conception de la matière et une méthode proche de celle des sciences exactes et basée
sur l’analyse quantitative des données. L’élimination de la forme substantielle par Descartes aura
donc comme conséquence la destruction complète de la science naturelle aristotélicienne et en
même temps conditionnera l’élaboration de la physique Cartésienne qui devra la remplacer.
17
« Lorsqu’elle brule du bois, nous pouvons voir à l’œil, qu’elle remue les petites
parties de ce bois, et les sépare l’une de l’autre, transformant ainsi les plus subtiles
en feu, en air ; et en fumée, et laissant les plus grossières pour les cendres. Qu’un
autre donc imagine, s’il veut, en ce bois la forme du feu, la qualité de la chaleur, et
l’action qui brule comme des choses toutes diverses ; pour moi qui crains de me
tromper si j’y suppose de plus que ce que je vois nécessairement y devoir être, je me
contente d’y concevoir le mouvement de ses parties »45.
Autrement dit, les phénomènes dans l’univers cartésiens seront expliqués par les propriétés
géométriques des corps, c’est à dire les qualités premières (longueur, largeur, profondeur). En
somme, la nature sera dorénavant conçue comme une machine mécanique à l’exemple d’une
horloge.
Le corollaire le plus immédiat de ces innovations proposées par Descartes à l’égard de l’objet
et de la méthode de la physique repose sur la manière dont les phénomènes naturels seront
dorénavant expliqués, c’est-à-dire d’où leur cause sera issue. Alors que, pour les scolastiques, le
mouvement et les substances avaient comme cause une forme substantielle spécifique, c’est-à-
dire le même principe interne qui constitue leur essence et détermine leur propriété ; dans une
physique mécaniste comme celle de Descartes par contre, le mouvement et le changement des
corps proviennent exclusivement de leurs interactions et des interactions des parties
corpusculaires dont ils sont composés. En d’autres termes dans la physique mécaniste de
Descartes tous les phénomènes sont produits par des causes extérieures aux corps. Il s’en suit que
45
Descartes, Le Monde ou le traité de la lumière, Paris, Edition Michel Bobin et Nicholas Gras, 1664.
46
Ibidem.
18
tous les processus ayant lieu dans la nature pourront être investigué selon un lien de cause à effet,
empiriquement vérifiable et surtout mathématiquement mesurables.
De ce qui précède il ressort de manière explicite la démarche entreprise par Descartes afin
d’établir sa philosophie mécaniste. Cette démarche ne trouvera son plein accomplissement qu’à
travers la métaphysique dualiste de ce dernier.
19
distinction stricte entre corps et esprit. Selon Forlin47, à travers cette distinction corps et esprit, le
vrai but de Descartes était de montre qu’au contraire de ce que postulait la philosophie naturelle
scolastique, le corps n’était composé que de matière étendue et qu’il peut exister sans qu’aucune
forme ou âme soit attaché à lui. En d’autres termes, Descartes défendait que la matière était une
authentique substance, c’est-à-dire être capable d’exister en soi et par soi-même.
20
choses matérielles (eau, air, feu, terre). La théorie de l’hylémorphisme fait partie des théories qui
abondent dans ce sens. Durant l’époque moderne, les préoccupations sont purement d’ordre
scientifique, ce qui dénote chez Descartes un certain penchant vers les sciences exactes.
Désormais il y’a prédominance de la raison sur la simple expérience et la primauté de la théorie
sur les faits ; le modèle mathématique remplace la réalité connue par les sens ; l’accent est mis
sur la praxis, c’est sans doute la raison pour laquelle la théorie cartésienne met un accent
particulier sur la dimension quantitative contrairement à l’approche aristotélicienne qui prône la
dimension qualitative. Or de nos jours ces deux dimensions vont de pair en matière de
développement ou de sous-développement. Car lorsque l’on aborde la question de
développement notamment ceux des pays africains comme le Cameroun, les critères d’évaluation
sont toujours soit quantitatif soit qualitatif.
21
La question du développement ou du sous-développement des Etats Africains reste une
préoccupation majeure sur le continent. Quel que soit l’angle sous lequel on l’analyse, le
développement ou le sous-développement s’évalue toujours selon les critères quantitatifs et
qualitatifs.
48
Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Yaoundé, Edition Clé 1970.
22
principe que sont : la matière, la forme et la privation. Quels seraient donc les équivalent de ces
concepts dans notre contexte ? Pour le philosophe Camerounais, l’homme est la matière du
développement, c’est l’existant. Il est également la finalité en vue de tout développement. C’est
dire que, toutes initiatives de développement doivent être faites en vue de préserver l’humanité
de l’homme, sa quiddité ou du moins son essence. En ce qui concerne la forme elle pourrait
s’apparenter au développement (épanouissement) auquel tout Africain aspire, et qui est
indissociable de sa condition et la privation quant-à-elle, témoigne de sa condition actuelle qui se
traduit par la misère, non pas une misère subjective mais une misère objective qui « s’appelle
ignorance, superstition, analphabétisme »49. Avec E. Njoh Mouelle une l’actualisation de la
théorie d’hylémorphisme devient possible dans les questions de développement des pays
Africains. Et les questions de développement nécessitent également une prise en considération de
l’approche Cartésienne.
Le développement ne tient pas uniquement compte des critères qualitatifs. Les critères
quantitatifs y jouent également un rôle fondamental. Si l’on fait fi de la dimension métaphysique
de la théorie cartésienne pour ne tenir compte que du critère physique, on peut dire que cette
dernière (la théorie cartésienne) trouve des assises en matière de sous-développement. A titre de
rappel, Descartes pense que tout phénomène devrait être analysé du point de vue quantitatif.
Ainsi donc : « La quantité, c’est la détermination des objets et des phénomènes caractérisés par
le nombre, par la grandeur ; la cadence, le degré, le volume »50 or ce critère quantitatif en
matière de sous-développement correspond aux critères économiques. En effet, pour déterminer
le niveau de développement ou de sous-développement d’un pays, les économistes se focalisent
sur un ensemble d’indicateurs objectifs qui permettent de mesurer le niveau de sous-
développement. Il s’agit du Produit National Brut (PNB) qui est la somme de la valeur ajoutée
intérieur et extérieur attribuable aux résidents. Il comprend non seulement le Produit Intérieur
Brut (production totale de biens et de service des résidents) mais encore le revenu net des
facteurs reçu par les résidents à partir de l’étranger. La somme de ces critères constitue la
croissance économique ; si elle est supérieure à 5 % sur le long terme, le pays peut être considéré
49
Ibidem, p. 30
50
O. Yakot cit op p. 109
23
comme émergent ; dans le cas contraire le pays est pauvre. Quoi qu’il en soit, les économistes
mesurent le niveau de développement économique à travers la croissance économique qui
combine un certain nombre d’indicateurs mesurables et chiffrable et qui sont des critères
quantitatifs. On voit ainsi ressortir une ressemblance entre le critère économique et la théorie
cartésienne mais ce rapprochement peut également s’étendre à l’hylémorphisme (comme nous
l’avons démontré plus haut) qui prend en compte le critère qualitatif.
Il ressort donc que, de l’opposition entre Aristote et Descartes (du fait que leur théorie
respective repose sur des principes spécifiquement distinct) peut-être dépassé en matière de
développement. Car les questions liées au développement exigent des critères absolument
opposés et irréductibles entre eux : ceux qui tiennent à la qualité (théorie de l’hylémorphisme), et
ceux qui tiennent de la quantité (approche cartésienne). Cependant, étant donné que
l’hylémorphisme prône le devenir qui suppose le mouvement, le changement, la transformation
et dont un dépassement, est la théorie qui rend compte le mieux de l’être et envisage toutes
possibles toutes les perspectives qui s’offre à lui.
24
CONCLUSION
Au terme de notre réflexion autour de la théorie de l’hylémorphisme qui est une constitution
ontologique de l’être élaborée par Aristote, nous avons découvert plusieurs polémiques autour de
cette théorie. En effet, il faut rappeler qu’Aristote a élaboré cette théorie pour rendre compte du
devenir de l’être qui était l’objet d’un grand débat philosophique depuis les Présocratiques.
Aristote prône à l’instar de certains penseurs la possibilité de devenir de l’être dans la
considération de cette théorie selon laquelle toute chose est faite de matière et de forme ; la
matière étant l’objet destiné à devenir et la forme la quiddité de la chose en elle-même. C’est
dans cette même ligne d’idée que Thomas d’Aquin posera la base épistémologique de sa
réflexion sur l’homme dont il distingue le caractère corporel et spirituel. Une petite démarcation
de ce dernier était que, selon Aristote, il n’y a pas de séparation possible entre matière et forme,
sinon séparation de raison, alors que chez Thomas d’Aquin, l’âme étant incorruptible peut se
séparer du corps qui est destiné à la corruption. Mais aussi, faut-il le signaler, la théorie
aristotélicienne de l’hylémorphisme prolongée par Thomas d’Aquin n’a pas été exempte de
critique. La plus grande est celle de Descartes qui considère cette théorie d’ancienne et en
appelle à une nouvelle conception hylémorphique basée sur les principes mathématiques. Ainsi,
Descartes, contrairement aux scolastiques pour qui le mouvement avait pour cause une forme
substantielle spécifique, pense plutôt que le mouvement et le changement des corps provient
exclusivement de leurs interactions. Il montre ainsi que le mouvement de tout être est dû à la
relation cause à effet. Descartes élabore ensuite le dualisme métaphysique à travers lequel il
démontre que la matière assimilée au corps est étendue, et donc elle peut exister sans qu’aucune
forme ou âme ne soit attachée à elle. Descartes prône sa pensée la dimension quantitative sur la
question liée à la matière et forme, contrairement à Aristote dont la conception est
essentiellement qualitative. Nous notons que ces deux dimensions sont tenues en compte lorsque
l’on veut évaluer la question de développement ou de sous-développement. Ainsi, nous
constatons que le développement met l’homme au centre. L’homme est donc la matière du
développement, car étant le moteur et sa finalité (forme), car toute initiative du développement
doit être prise pour le bien de ce dernier. Il est donc dans ce cas ce en vue de quoi le
développement est pensé. Cependant, comment concilier l’hylémorphisme aristotélicien à la
conception africaine qui admet une dimension pluraliste de l’être ?
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BIBLIOGRAPHIE
Aristote,
2004, Métaphysique, Livre Z, 2, 1028b 10, tome II, Paris, Librairie philosophique J. VRIN.
Joseph Rassam,
1968, La métaphysique de Saint Thomas, Paris, PUF.
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1664, Le Monde ou le traité de la lumière, Paris, Edition Michel Bobin et Nicholas Gras.
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1963, Les principes de la réalité naturelle, introduction, traduction et note par Jean
Madiran, Paris, Nouvelle édition latine.
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1976, L’homme et son âme, selon saint Thomas d’Aquin, in « Revue Philosophique de
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2010, Initiation à la métaphysique de l’être chez Aristote, Yaoundé, Presses de l’UCAC.
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Qu’est-ce que le matérialisme dialectique, Moscou, Ed du progrès.
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Dictionnaire,
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http://sophia.free-h.net/spip.php?breve178.
http://lapausephilo.fr/2017/01/24.
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TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE ............................................................................................................................................2
INTRODUCTION.....................................................................................................................................3
I. PRESENTATION D’ARISTOTE................................................................................................4
A- Paratexte auctorial.................................................................................................................4
B- Paratexte éditorial..................................................................................................................5
II. L’ECONOMIE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME...................................................7
A- Approche définitionnelle et rapport entre matière et forme...............................................7
1- Approche définitionnelle...........................................................................................................7
2- Rapport entre forme et matière................................................................................................9
B- Intérêt philosophique de la théorie de l’hylémorphisme ..................................................10
1- Elucider la question du devenir ayant opposé les présocratiques........................................10
2. Rejeter la théorie platonicienne des idées séparées...............................................................12
C. Prolongement de la théorie par saint Thomas d’Aquin........................................................13
1. Point d’attente entre Aristote et Thomas d’Aquin sur l’hylémorphisme............................13
2. Points de démarcation entre Aristote et Thomas d’Aquin sur l’hylémorphisme................14
III. CRITIQUE CARTESIENNE DE LA THEORIE DE L’HYLEMORPHISME......................16
A- Rejet des formes substantielles et avènement de la physique mécanique........................16
1- Le rejet des formes substantielles...........................................................................................16
2- L’avènement de la philosophie mécaniste..............................................................................17
B- Le dualisme métaphysique contre l’hylémorphisme ontologique....................................19
1- La thèse du dualisme corps-esprit de Descartes....................................................................19
2- L’herméneutique du dualisme cartésien................................................................................20
IV. VERS UNE DIALECTIQUE ENTRE APPROCHE ARISTOTELICIENNE ET
APPROCHE CARTESIENNE EN MATIERE DE SOUS-DEVELOPPEMENT DES ETATS
AFRICAINS.............................................................................................................................................22
A- Rapprochement entre hylémorphisme et critère qualitatif du développement ..............23
B- Assimilation de la théorie cartésienne au critère quantitatif du développement............22
CONCLUSION........................................................................................................................................25
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................................26
TABLE DE MATIERES...........................................................................................................................27
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