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A- Les correspondances des rangs dans les Unités administratives

Rang Services du Gouverneur Préfecture Sous-préfecture


Rang de Préfet – Les Secrétaires généraux
des Services du gouverneur ;
– Les inspecteurs généraux
des services régionaux
Rang de Sous- – Le chef de Cabinet du – Les adjoints
préfet gouverneur; préfectoraux
– Les inspecteurs des
Services régionaux ;
– Les chefs de division dans
les Services du gouverneur ;
Rang de Chef de – Les chefs de service dans – Les chefs de L’adjoint du sous-
Service de les Services du gouverneur; Service dans les préfet
l’Administration – Les chargés d’études dans Services de la
centrale les Services du gouverneur; préfecture

Rang de Chef de – Le secrétaire particulier du – Le secrétaire – Les chefs de


bureau de gouverneur particulier du bureau de la sous-
l’Administration – Les chefs de bureau dans sous-préfet ; préfecture.
centrale les services du gouverneur; – Le secrétaire
particulier du
préfet ;

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DEUXIEME PARTIE:

LE PROTOCOLE DANS LA PRATIQUE

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Chapitre 3 - L’ETIQUETTE

Selon le dictionnaire Littré, le terme étiquette consiste en des « formes cérémonieuses dont les
particuliers usent entre eux ». Au plan pratique, elle renvoie au traitement réservé aux personnes
disposant d’un titre. L’étiquette peut également renvoyer au traitement réservé aux symboles,
notamment le pavillon (drapeau). A travers l’étiquette des différentes personnalités, se crée un
cadre propice et une atmosphère facilitant les relations pacifiques et harmonieuses sur la scène
publique. Le protocole codifie les règles qui gouvernent l’étiquette à l’effet de donner à chaque
participant à une cérémonie/réunion/repas publique les prérogatives, privilèges et immunités
auxquels il a droit. Dans la pratique protocolaire l’étiquette est se détermine à travers les titres et
appellations officielles (Section 1) avec une incidence notable dans les échanges épistolaires
(Section 2).

Section I- Appellations et titres officiels

Il est toujours convenable dans la pratique administrative d’appeler une personnalité en


usant de son titre officiel. Une bonne connaissance des titres officiels est fondamentale dans la
carrière administrative, pour les besoins protocolaires mais surtout dans la pratique épistolaire.

I- Les titres et fonctions dans les Républiques

En principe, dans les Républiques, le Chef de l’Etat est généralement appelé « Monsieur le
Président ». Son épouse ne participe pas à la dignité. Dans la pratique administrative et
diplomatique, en raison du grand nombre d’organismes et d’associations ayant à leur tête des
présidents, il vaut mieux appeler le Chef de l’Etat « Monsieur le Président de la République ».
Les Présidents et Vice-Présidents des Assemblées recevront l’appellation « Monsieur le Président ».
Le Chef du Gouvernement quant à lui sera appelé « Monsieur le Premier ministre ». Les
membres du Gouvernement y compris les Ministres Délégués et Secrétaires d’Etat sont appelés
« Monsieur le Ministre ». Les femmes Ministres sont appelées Madame le Ministre. Les
Ambassadeurs sont appelés Monsieur/Madame l’Ambassadeur.

Par courtoisie, on conserve la même appellation aux anciens Présidents de la République,


Chefs de Gouvernement, Présidents et Vice-présidents des assemblées lorsqu’ils ont cessé leurs
fonctions. Il en est de même pour les anciens Ministres et les anciens Ambassadeurs.

Le titre d’Excellence : dans la pratique dictée par les usages internationaux


séculaires, ce titre est de plein droit dévolu au Chef d’Etat et autres personnalités
chargées de représenter de plein droit l’Etat à l’extérieur. Il en est ainsi du Ministre des
Affaires étrangères / Relations Extérieures, des Chefs de Mission Diplomatique
accrédités au Cameroun. En règle générale, les Ambassadeurs reçoivent par courtoisie dans le
pays où ils exercent leurs fonctions le titre d’ « Excellence ». Le même titre a été étendu par
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courtoisie aux Ministres plénipotentiaires Chefs de Mission. De même, ce titre est donné aux
hauts personnages étrangers, même dans les pays où il ne fait pas partie des appellations
officielles.

Dans la pratique interne il est courant d’observer un usage abusif, voire obséquieux du titre
d’Excellence aux personnalités non titulaires de ce titre. Il y a lieu de relever que le titre d’excellence
ne se rencontre en principe que dans la diplomatie et pour les personnalités ayant les pleins
pouvoirs pour représenter l’Etat et/ou le Chef de l’Etat à l’extérieur du pays. Il en est ainsi des
fonctionnaires de la diplomatie ayant au moins le grade de Ministre plénipotentiaire.

II- Les titres nobiliaires

Quoiqu’en voie de disparition, les titres de noblesse subsistent dans les sociétés modernes,
vestiges de l’époque médiévale. En Afrique la subsistance et le respect des valeurs traditionnelles
emporte le respect des titres dévolus aux membres des cours et chefferies traditionnelles.

Il est de rigueur de donner leur titre officiel ou nobiliaire aux membres des familles
régnantes. Les souverains sont appelés Sire ou Votre Majesté et, dans certains cas, on est amené
à leur parler à la troisième personne. Les souverains femmes sont appelés Madame ou Votre
Majesté. Ce protocole s’applique également aux souverains ayant abdiqué ou été déchus.

Les Princes souverains ont également droit à l’appellation de Monseigneur ou d’Altesse


Sérénissime. Les princes ou princesses royaux ont généralement droit au titre de Monseigneur
ou, Madame, et sont appelés Votre Altesse Royale.

Les règles de chaque cour déterminent les titres auxquels les membres des familles royales
et de l’aristocratie ont droit et il convient toutes les fois que cela est possible de se renseigner à
l’avance sur le nom, la qualité et l’appellation des personnes que l’on est destiné à rencontrer.

Les Princes et Princesses n’appartenant pas aux familles souveraines sont appelées
simplement Prince ou Princesse.

Il convient de relever que dans les Républiques qui ont remplacé les monarchies
européennes au cours du siècle dernier, on ne confère plus de titres de noblesse. Cependant, les
descendants des porteurs d’anciens titres jouissent toujours d’une préséance de courtoisie. Ainsi en
France, les titres de courtoisie reconnus sont : ducs, marquis, comte, vicomte et baron.

En Grande Bretagne, les titres nobiliaires sont mentionnés dans les présentations, sur les
cartes d’invitation, lors de l’annonce à l’entrée des salons et dans les correspondances officielles.
Ainsi on aura des titres tels que Duke, Duchess, Lord, Lady, Honourable (Fils des Comtes et
Vicomtes). Ainsi dans présentations et sur les cartes de visites on mentionnera seulement le titre
suivi du nom et du prénom de l’intéressé. A titre d’exemple, Sir John Brown et son épouse sera
appelée Lady Brown sans mention du prénom.

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III- Titres militaires, religieux et particuliers

Dans l’armée, l’habitude est d’appeler les officiers des armées de terre et de l’air par leur
grade. Les hommes, sauf s’ils ont un rang supérieur, font précéder le grade du pronom possessif
comme dans le service : mon Général, mon Colonel, mon Commandant… Les femmes, quant
à elles, disent : Général, Colonel…

Dans la marine le pronom possessif n’est pas utilisé dans le service, les officiers généraux
sont tous appelés Amiral, les officiers supérieurs et ceux qui ont un commandement,
Commandant, les officiers subalternes Monsieur.
Le Cameroun est assez attaché au respect des égards dus aux hautes personnalités
religieuses, signe du caractère laïc de l’Etat. Le syncrétisme et la cohabitation harmonieuse de
toutes les confessions religieuses est la finalité de la liberté de culte et de religion consacrée au
Cameroun. Il est d’usage de réserver aux hautes personnalités religieuses des marques particulières
de considération en raison du caractère spirituel et sacré de leur mission.

Section II- Le traitement épistolaire du genre dans la pratique protocolaire

Seront analysées dans cette section deux hypothèses spécifiques : le traitement du genre
dans la mise en œuvre des règles protocolaires d’une part et d’autre part la question de la
féminisation des titres d’autre part.

I- Le statut particulier du genre en matière de pratique protocolaire

La mise en œuvre rigoureuse des règles et usages protocolaires est souvent rendue difficile
face aux questions de genre.

Une première difficulté se pose très souvent en ce qui concerne le mari d’une femme faisant
partie d’une mission diplomatique – le mari de l’Ambassadeur. La femme chargée des fonctions de
chef de mission diplomatique est appelée suivant l’usage traditionnel « Madame l’Ambassadeur
», « Madame le Ministre », ou « Madame le Chargé d’Affaires ».

La femme de l’Ambassadeur a une place privilégiée par rapport aux autres femmes de la
mission. Lors des mises en place protocolaires, celle-ci a un rang protocolaire plus privilégié que
toutes les autres membres de la mission de sexe féminin. Mais cette règle ne s’applique pas
totalement au mari de l’Ambassadeur. La solution d’usage consiste à placer le mari de
l’Ambassadeur immédiatement après l’agent de la mission qui ferait fonction de chargé d’affaires
(donc le numéro 2 de la mission diplomatique) que celui-ci soit un homme ou une femme.

Dans les mêmes termes, dans la plupart des pays, il n’existe aucun statut officiel pour
l’épouse du Chef de l’Etat. Pourtant l’épouse du Chef de l’Etat doit être accueillie et traitée
avec des égards particuliers lorsque celle-ci accompagne le Chef de l’Etat ou lorsqu’elle
se déplace seule. Les autres fonctions auxquelles les épouses de Chefs d’Etat sont associées et

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participent de manière discrète mais réelle impliquent qu’un respect tout particulier leur soit
témoigné.

En pratique, c’est le protocole qui devra dans chaque cas d’espèce fournir aux Autorités
devant accueillir la « Première Dame » les indications nécessaires.

II- Le phénomène de la féminisation des noms de métiers, fonctions,

grades et titres

Il s’observe de nos un développement de la pratique selon laquelle il faut attribuer à chaque


titre son répondant féminin lorsque l’occupant du poste est une femme. Un bref rappel de l’histoire
et de la position de l’académie française serait utile à la compréhension de cette problématique.

En effet, au cours de l’année 1984, après que le Gouvernement eut pris une première
initiative en faveur de « la féminisation des titres et fonctions et, d’une manière générale, le
vocabulaire concernant les activités des femmes », l’Académie française, fidèle à sa mission qui est
de définir « des règles certaines à la langue française et la rendre pure, éloquente, fit publier une
déclaration rappelant le rôle des genres grammaticaux en français. Georges DUMEZIL et Claude
LEVI-STRAUSS, à qui les « immortels » avaient confié la rédaction de ce texte, concluaient ainsi :

« En français, la marque du féminin ne sert qu’accessoirement à rendre la distinction entre


mâle et femelle. La distribution des substantifs en deux genres institue, dans la totalité du lexique,
un principe de classification permettant éventuellement de distinguer des homonymes, de souligner
des orthographes différentes, de classer des suffixes, d’indiquer des grandeurs relatives, des
rapports de dérivation, et favorisant, par le jeu de l’accord des adjectifs, la variété des constructions
nominales … Tous ces emplois du genre grammatical constituent un réseau complexe où la
désignation contrastée des sexes ne joue qu’un rôle mineur. Des changements, faits de propos
délibéré dans un secteur, peuvent avoir sur les autres des répercussions insoupçonnées. »
Cette analyse scientifique irréfutable était donc assortie d’un avertissement dont n’a été tenu
aucun compte. Un catalogue de métiers, titres et fonctions systématiquement et arbitrairement
« féminisés » a été publié par la Documentation Française, avec une préface du Premier Ministre. La
presse, la télévision ont suivi avec empressement ce qui pouvait passer pour une directive
régalienne et légale ; or, peu auparavant, la Commission générale de terminologie et de
néologie, officiellement saisie par le Premier Ministre, avait remis à celui-ci un rapport dans lequel
elle déconseillait formellement la féminisation des noms, titres, grades, et fonctions, par
distinction avec les noms des métiers, dont le féminin découle de l’usage même. De ce
rapport, le Gouvernement français n’a pas non plus tenu compte, alors qu’aucun texte ne lui donne
le pouvoir de modifier de sa seule autorité le vocabulaire et la grammaire du français.

Sans revenir sur les arguments qu’elle exposait en 1984 et auxquels elle reste attachée,
l’Académie française déplore les dommages que l’ignorance de cette doctrine inflige à la langue
française et l’illusion selon laquelle une grammaire « féminisée » renforcerait la place réelle des
femmes dans la société.

Selon les « immortels » de l’Académie française, il est inutile, pour désigner un groupe de
personnes composé d’hommes et de femmes de répéter le même substantif ou le même pronom au
féminin, puis au masculin. Il faut également éviter d’indiquer entre parenthèses ou après une barre

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oblique la marque du féminin. De telles surcharges gênent considérablement la lecture et mettent
en péril la règle selon laquelle le pluriel s’accorde au masculin.

L’Académie a par ailleurs reconnu que l’indifférence juridique et politique au sexe des
individus « peut s’incliner toutefois devant le désir légitime des individus de mettre en accord, pour
les communications qui leur sont personnellement destinées, leur appellation avec leur identité
propre». Ainsi rien ne s’oppose à ce que des individus dans leurs relations, correspondances et
communications personnelles fassent la demande expresse que leur titre soit mis en accord avec
leur sexe de manière à être féminisé le cas échéant.

En définitive, selon l’Académie, il y a lieu de distinguer les noms de métiers de ceux des
grades, titres et fonctions. Pour les métiers l’académie n’est pas opposée à leur féminisation et se
borne à entériner les évolutions consacrées par la pratique. Cette règle est également acceptée en
ce qui concerne les fonctions. Mais pour les titres et grades, les choses sont plus compliquées
entrainant parfois des distorsions linguistiques et même juridiques de la féminisation, d’où la forte
réticence de l’Académie.

Section III- Exigences protocolaires dans les échanges épistolaires

Les correspondances officielles sont des pièces écrites échangées entre les différents
services administratifs, traitant d’affaires de leur compétence et dans lesquelles l’autorité qui
intervient le fait en raison de sa position d’autorité et des attributions qu’elle tient des règlements de
l’administration qui l’emploie. La correspondance est dite personnelle lorsque les échanges
sont faits entre personnes déterminées que les questions traitées soit relatives à l’administration ou
non. La correspondance est privée lorsqu’elle traite des questions non officielles.

La pratique protocolaire innerve et influence la rédaction administrative. Quel que soit le type
particulier de correspondance, le respect de certaines exigences protocolaires a un effet non
négligeable sur la bonne ou la mauvaise qualité de la rédaction. L’observance rigoureuse de
certaines formes contribue dès lors à faciliter les relations entre correspondants dans
l’administration en facilitant le caractère digeste, accessible et compréhensible de la
correspondance. Elle facilite en ce sens la collaboration horizontale et verticale au sein de
l’Administration à l’interne ou entre deux entités souveraines ou non. Les formules protocolaires son
courantes dans les lettres de cabinet ainsi que les lettres à forme personnelle. Ces formules peuvent
être résumées dans les tableaux ci-après en ce qui concerne les titres et appellations.

Autorités Appel Traitement (dans le texte Pronom personnel


de la correspondance)

Le Pape Très Saint Père Votre Sainteté Troisième Personne

Souverains Sire / Madame Votre Majesté Troisième Personne

Princes Souverains et Monseigneur Votre Altesse Troisième Personne


membres des Maisons Impériale/Royale/Sérénissime
Souveraines

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Cardinaux Monsieur le Votre Eminence Deuxième et Troisième
Cardinal Personne

Ministres Monsieur le Monsieur le Ministre Deuxième et Troisième


Ministre Personne

Ambassadeurs Monsieur Votre Excellence Deuxième et Troisième


l’Ambassadeur Personne

Destinataires Appel Traitement Courtoisie

Roi/Reine Sire/Madame Votre majesté Je prie Votre Majesté


d’agréer l’expression de mon
profond respect

Duc / Prince Monsieur le Votre Altesse Royale/ Je prie Votre Altesse Royale
Duc / Votre Altesse Sérénissime /Sérénissime d’agréer
l’expression de mon profond
Monseigneur
respect

Le Pape Très saint Père Votre Sainteté Je prie Votre Sainteté


d’agréer

Président de la Monsieur le Vous / Votre Excellence Je Vous prie d’agréer


République président de la Monsieur le Président de la
République République/Je prie Votre
Excellence de bien vouloir
Excellence
agréer l’expression de ma
plus haute considération

Préfet/Gouverneur Monsieur le Vous Je vous prie d’agréer/de


Préfet croire Monsieur le
/Gouverneur Préfet/gouverneur en
l’assurance de mon profond
respect

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Chapitre 4 - CEREMONIES ET RECEPTIONS OFFICIELLES ET
PRIVEES

Lors des cérémonies et réceptions officielles, prennent part des hommes et femmes ayant
une occupation officielle qui justifie leur invitation. Les cérémonies et réceptions sont des grands
moments de partage, de communion où se rencontrent le plus souvent des personnalités aux
origines et horizons divers rappelant la diversité plurielle au sein de l’Etat ainsi que la permanence et
la continuité de l’Etat, mais aussi la souveraineté et l’autorité des personnes chargées de
représenter les pouvoirs publics.

Le respect des préséances et des formes est essentiel dans les cérémonies officielles et
privées. Toute faute protocolaire, tout impair trouble l’harmonie de la réunion/réception, du succès
de laquelle les invitants attendent toujours quelque avantage. Les règles de courtoisie interviennent
notamment dans les appellations et titres donnés aux personnes invitées et dans le placement des
invités.

Nous examinerons dans ce chapitre les réceptions officielles (Section 1) et les réunions
officielles (Sections 2).

Section 1 : Les réceptions officielles

Dans les Services publics à l’intérieur comme à l’extérieur, les réceptions peuvent avoir lieu soit en
fin de matinée, soit dans l’après-midi, soit à dîner, soit sous forme de réception d’après dîner.

Les réceptions d’après-midi se donnent généralement à l’occasion d’une fête nationale, du passage
d’une personnalité, d’un congrès, etc…

Les diners officiels sont offerts en l’honneur d’un Haut responsable de l’Etat (Chef d’Etat, membre
du Gouvernement, Membre du Corps diplomatique). Les autres réceptions ont généralement un
caractère plus privé.

Dans tous les cas, pour le Chef d’Unité administrative, en tant que représentant de l’Etat et
personnage officiel de premier plan, ses cérémonies doivent être marquées par une
dignité et une correction particulière qu’il s’agisse d’une réception officielle de jour ou
d’un repas officiel. Dans tous les cas des règles particulières s’appliquent dès lors que des
personnalités se rencontrent pour la première fois.

I- Les réceptions de jour

Il est d’usage que les unités administratives donnent une grande réception le plus souvent
dans l’après-midi, à l’occasion de la fête nationale.

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Dans les réceptions officielles, il faut particulièrement prêter attention à 3 éléments en
particulier :

- Il faut marquer à tous les personnages officiels la considération qui leur est due ;

- Il faut donner à chacun les titres et appellation qui lui reviennent ;

- Il existe dans tous les pays à côté des Autorités officielles des notabilités qui ont droit à des
marques de considération particulière ou des attentions traditionnelles.

Chaque pays a ses règles et usages en matière de réceptions officielles. Suivant l’ordre
protocolaire et les préséances fixées par le décret de 1976, chaque Unité dispose d’une liste
officielle où figurent des personnalités, leur personnel ainsi que les personnalités avec lesquelles
l’unité est en relation permanente et celles qui occasionnelle lui rendent des services.

Des cartes d’invitation sont envoyées suivant un modèle arrêté au sein de l’unité
administrative ou la mission diplomatique. Les invités y répondent suivant les indications qu’elles
portent. Il faut toujours le faire si une réponse et demandée. Cette demande est souvent abrégée
en R.S.V.P.

La disposition des lieux commande de façon de recevoir. Mais de toute manière, il est
indispensable de prévoir avec la police l’organisation du service d’ordre, le circuit que
parcourront les voitures à l’arrivée comme au départ, leur lieu de stationnement le
moyen d’appeler les conducteurs au moment du départ. Si le temps est douteux, il faut
prévoir les dispositions pour permettre aux invités de descendre de leur voiture et d’y remonter à
l’abri des intempéries.

Lors des réceptions, les maitres de maison se mettent à l’entrée des salons où ils accueillent
leurs invités. Le personnel de l’unité administrative doit être mise à contribution pour la réussite de
la réception, c’est d’intérêt public. Les épouses du personnel de l’unité et autres personnes d’intérêt
arrivées avant le début de la réception doivent s’occuper des invités, les faire circuler et les diriger
vers le buffet.

Toutefois, le maitre de maison ne doit pas rester esseulé. Il doit être assisté de l’un de ses
collaborateurs pour faire face à toute éventualité et notamment accompagner une personne qui
arrive ou en rechercher une autre.

Quand la quasi-totalité des invités est arrivée, les maitres de maison quittent leur place et
circulent dans les salons. L’agent le plus élevé en grade les remplace à la porte en
compagnie d’un autre membre de la mission. Il doit faire prévenir le chef de mission de
l’arrivée d’une personnalité et la diriger vers lui.

Quand le mouvement de départ commence à se marquer, les maîtres de maison reprennent


leur place à l’entrée des salons où les invités prennent congé. Les réceptions officielles comportent
souvent des repas.

II- Les repas officiels

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On distingue une invitation officielle à sa forme. Sur la carte figure le titre de l’invitant. Si l’invitation
s’adresse également aux conjoints, le nom de l’épouse du chef de circonscription sera mentionné
après le titre de celui-ci.

Quand l’invitation à une réception ou un repas officiel porte la mention tenue de soirée, il y a lieu
sauf mention contraire de porter les décorations.

L’organisateur de la réception ou du repas choisit ses invités en ayant exactement présente à l’esprit
la place à sa table des hôtes qui doivent recevoir la plus grande considération. Il faut donc rédiger à
l’avance la liste des invités par ordre de préséance. Les invitations à un repas officiel ou
lorsqu’il y a des invités de marque doivent être envoyées dans la mesure du possible au
moins huit jours à l’avance.

L’invitation à un repas, contrairement à une réception officielle, est adressée à la


personne et non pas à la charge que celle-ci remplit. Les préséances des invités sont
déterminées d’après le rang personnel de chacun. Personne ne peut se faire représenter à un repas
officiel par une autre personne qui y occuperait sa place, tandis que la chose est possible lorsqu’il
s’agit d’une cérémonie publique à certaines conditions.

La personne à qui est adressée une invitation à un repas doit y répondre immédiatement ou au plus
tard 48 heures avant le début de la cérémonie. Elle peut l’accepter ou la décliner. Dans tous les cas
tact et courtoisie sont recommandés dans la réponse. Si l’on est incertain d’y prendre part, il est
préférable de décliner l’invitation plutôt que de récuser au dernier moment. La personne qui tarde
trop à répondre met son hôte dans l’embarras en le laissant dans l’indécision et en l’empêchant de
profiter de la circonstance pour inviter, éventuellement, une autre personne. Lorsque l’invité est
polygame, il est indiqué que celui-ci se fasse accompagner de l’une seule de ses épouses.

Il est plus correct de répondre à une invitation par lettre ou carte de correspondance. Certaines
invitations portent le numéro de téléphone de l’invitant. Il est admis que la réponse soit adressée
téléphoniquement. Mais s’il s’agit d’un repas officiel, il est plus séant de répondre par écrit.

NB :

- En principe, lors d’une réception officielle, le maître de maison assure la présidence de la


table. Mais des règles spéciales s’appliquent lorsque la partie reçue est son supérieur
hiérarchique. A titre illustratif un Chef d’Etat ou le Ministre des Relations Extérieures chez
son Ambassadeur, un Ambassadeur chez un Consul, un Ministre chez le Préfet/Gouverneur.
Lorsque le supérieur hiérarchique n’est pas accompagné de son épouse, il prend place en
face de l’invitant et l’épouse de celui-ci est assise à sa droite. Toutefois si le supérieur
hiérarchique est accompagné de son épouse, il s’assoit en face de l’invitant et l’épouse de ce
dernier s’assied à sa droite, tout de même que l’épouse de l’invité/supérieur hiérarchique
s’assied à droite de l’invitant.

- Lorsque les personnalités sont de même rang (par exemple, deux Chefs d’Etat, deux
Ministres), les deux personnalités sont placées l’une en face de l’autre, chacun ayant à sa
droite l’épouse de l’autre et à sa gauche la personnalité de rang le plus élevée de sa
délégation. Les deux personnalités peuvent également être placées côte à côte, l’invité étant
placé à droite de l’invitant et leurs épouses de part et d’autre des deux personnalités.

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III- Les règles relatives aux présentations

Au cours d'une réception officielle, la maîtresse/le maître de de maison fait les présentations
si elles sont nécessaires.

En de telles circonstances, il/elle se lève et va vers les invités, ou les attend lorsqu’ils arrivent
à peu près en même temps. Il/elle accueille et présente l’invité. Au besoin, il/elle l’accompagne au
salon ou l’aide à s’intégrer au cercle déjà formé en présentant le nouveau venu aux personnes déjà
présentes.

En ce qui concerne l’ordre des présentations, la règle est de présenter les hommes
aux femmes, les jeunes aux moins jeunes, les moins élevés dans la hiérarchie sociale,
administrative ou militaire aux plus élevés.

Les règles en général sont les suivantes :

- La personne la moins âgée est présentée à la plus âgée, sauf si la moins âgée
est plus importante.

- La personne la moins importante à la plus importante

- La subordonnée au supérieur hiérarchique,

- La personne la plus familière à celle qui est moins familière

- La personne la moins connue à la plus connue

- Le camerounais à l’étranger.

En ce qui concerne la formule des présentations, la formule peut être la suivante : «


Madame X, puis-je vous présenter Monsieur Y… ».

Dans le cas où l’homme et très important ou beaucoup plus âgé, « Monsieur K, permettez-
moi de vous présenter Madame G ».

Elle doit préciser en même temps le titre ou la fonction publique ou privée des personnes
présentées afin de les situer exactement dans la vie sociale. Cela facilite la mise en relation. Elle doit
veiller à ne pas écorcher le nom de famille d’une des personnes en présence.

Dans le même temps, la personne à qui l’on présente prend l’initiative de saluer, d’une main
franche, en regardant la personne présentée en face, mais sans insistance, et sans avoir l’air de la
scruter au fond d’elle. Si la personne à qui elle est présentée ne lui tend pas la main, elle le salue.

Une dame ne se lèvera que si elle est saluée ou présentée à une personne plus
âgée ou très importante. Lorsqu’une dame est présentée à un homme, c’est à elle que
revient l’initiative de la poignée de main.

La personne à qui l’on présente pourra répondre comme suit : « Bonjour Monsieur » et
surtout pas « Enchantée Monsieur » ; « Mes respects, Mademoiselle » et dans le cas d’une
dame « Mes hommages, Madame ».

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Section II : Réunions/repas mixtes et privés

Les règles protocolaires lors des repas auxquels participent des personnalités officielles et
des notabilités, accompagnées le cas échéant de leurs épouses, doivent faire l’objet d’une attention
particulière. Les difficultés naissent souvent de la mise en œuvre des règles de préséances (I) ainsi
que du fait des plans de table (II) ou, le cas échéant, lors de la préparation ou la déclamation des
allocutions de circonstance (III).

I- Les préséances pendant les réunions mixtes et/ou privées

A côté des dispositions qui concernent les préséances de droit/officielles et les marques d’honneur
qu’il convient d’attribuer sur la base d’un titre d’autorité reconnu, de nombreux usages accordent
des préséances de courtoisie selon les signes d’ordre social. L’inobservation des préséances de droit
dans des cérémonies à caractère officiel justifie les observations des intéressés et exige une
réparation adéquate. Les autres préséances, au contraire, n’ont pas un caractère obligatoire et
peuvent être adoptées suivant les contingences du moment et du lieu.

A- Dans le cadre des réunions/réceptions mixtes

Lorsque le repas est mixte, il n’y a pas lieu de modifier l’usage qui veut que les hommes et les
femmes soient dans la mesure du possible intercalés. Dans ce cas, les femmes sont placées suivant
la même préséance que leur mari. Les veuves conservent leur rang antérieur. Les femmes seules
sont placées suivant leur âge, leur situation personnelle, leurs distinctions honorifiques. Les femmes
mariées précèdent les divorcés.

Généralement, il se produit des conflits entre les préséances officielles ou de droit et


celles de courtoisie. Leur solution dépend de nombreux éléments variables suivant le
cas. Les agents devront selon le cas régler au mieux et selon leur propre appréciation.
Certains principes directeurs peuvent servir utilement de guide :

- Les préséances accordées aux hôtes de nationalité étrangère sont


universellement reconnues. A rang égal l’étranger aura la préséance sur les nationaux ; il
en est de même de celui qui vient de l’extérieur par rapport à celui resté au pays ;

- Lorsque le caractère rigoureusement officiel d’une réunion empêche de reconnaître une


préséance de courtoisie, il est préférable de ne pas inviter la personnalité qui
pourrait se froisser du traitement dont elle sera l’objet ;

- Dans les réunions où domine le caractère officiel, une fois les préséances de droit réglées, il
est possible d’admettre en raison des circonstances particulières de la cérémonie
certaines préséances de courtoisie qui ne soient pas de nature à provoquer des
incidents.

B- Préséances lors des réunions privées

A l’occasion des réunions privées, la présidence de la table appartient toujours au maître de maison.
En matière de préséances, les règles énoncées plus haut jouent dans leur ensemble. Ainsi les règles
de préséance officielle continuent de s’appliquer en ce qui concerne les personnalités de la
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République. Toutefois, les circonstances particulières de la réunion peuvent permettre d’intercaler
dans les préséances un ou plusieurs invités de marque sans qu’un personnage à caractère officiel ait
droit de se plaindre du traitement qui lui est réservé.

On peut alors prendre en considération non seulement les situations officielles, mais aussi les
préséances traditionnelles ou familiales et, s’il y a lieu, procéder à des adaptations et
aménagements justifiés par les circonstances du moment. C’est ainsi que l’on peut tenir compte de
l’âge des personnes, de leur situation sociale ou nobiliaire, de leur patentée vis-à-vis de la personne
qui reçoit.

- L’usage est que les jeunes gens cèdent le pas aux personnes âgées ;

- Les personnalités religieuses ont droit à un traitement particulier ;

- Les titres nobiliaires confèrent un rang reconnu dont on ne peut éviter de tenir
compte. A rang égal, prendre l’ancienneté du titre ;

- Les personnalités titulaires de certaines distinctions honorifiques bénéficient


dans leur pays de préséance particulière ;

- Un tour de faveur peut être souvent accordé à une personne reçue pour la
première fois dans une maison, et, à égalité de rang, aux étrangers ;

- Les membres de la famille de l’hôte passent de manière générale après les


invités.

Dans tous les cas les plans de table doivent être préparés et les places marquées à l’avance.

II- Les plans de table

Avant de se mettre à table, il convient d’apporter quelques éléments sur une cause de plus en plus
récurrente d’incidents protocolaires lors des réunions et cérémonies officielles. Il s’agit de la
ponctualité. Comme l’affirmait Louis XVIII, « l’exactitude (la ponctualité) est la politesse
des rois et le devoir de tous les gens de bien ». Arriver à l’heure dite est une obligation pour
toute personne invitée à une cérémonie/réception officielle. Il y a tout d’abord une marque
d’attention et de considération vis-à-vis des hôtes et des autres invités. En règle générale, on
n’attend pas un invité retardataire plus de 30 minutes par rapport à l’heure d’invitation. Le
retardataire doit pour sa part prendre toutes les dispositions pour avertir ses hôtes.

En ce qui concerne les plans de table proprement dits, ceux-ci sont fonction du type de cérémonie
et de la place d’honneur.

Dans les repas auxquels ne participent que des hommes, la première place est à la droite du maître
de maison. Lorsque ce dernier désire marquer une spéciale attention à un invité d’un rang
particulièrement élevé, il lui donne la présidence de la table en face de lui-même.

Lorsque les épouses participent aux repas, la première place est à la droite de la maîtresse de
maison, les femmes mariées placées dans l’ordre de préséance de leurs époux. Les femmes seules
sont placées selon leur situation personnelle, leur distinction honorifique, leur âge. Les femmes
mariées, veuves et divorcées passent normalement avant les célibataires.

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Si le maître de maison n’est pas marié ou si son épouse est absente, il peut, à son choix, faire
asseoir en face de lui une femme invitée ou le personnage du plus haut rang.

A- Repas auquel ne participent que des hommes

Le maître de maison afin de rendre un hommage spécial à un de ses hôtes de marque lui fait
partager la présidence de table suivant le schéma ci-après.

Maître
de maison
5 1 3 7

8 4 Hôte 2 6
d’honneur

B- Repas auquel assistent hommes et femmes

Ici, le maître et la maitresse de maison sont placé vis-à-vis.

Maître
de maison
(5) (2) (6)
3 (1) 4

6 (4) 2 Maîtresse 1 (3) 5


de maison

NB : Les chiffres entre parenthèses représentent les dames

C- Repas mixte où le maître et la maîtresse de maison sont placés en bout de table

(2) 4 (3) 1
de maison
Maîtresse
Maître de
maison

(4)
(1) 3 (4) 2

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NB : Lorsque le maître de maison doit honorer une personnalité supérieure en rang et/ou dignité (par exemple
un Ministre et un préfet), il lui cède la présidence de table et lui fait vis-à-vis si l’épouse de l’hôte de marque
n’est pas présente. Le cas échéant, si l’hôte de marque est accompagné de son épouse, ceux-ci président le
repas. L’invitant qui reçoit prend place à droite de l’épouse de son hôte de marque. L’épouse de l’invitant
prend place quant à elle à droite de l’hôte de marque.

A- Plan de table pour repas mixte (table en fer de cheval

Maîtresse et maître
(2) 1 de maison (1) 2

3 (3)

5 (5) 4
(4)

6 (7) 7 (6)

8 (8)

III- Les allocutions à caractère official pendant le repas

Au cours des cérémonies et repas officiels, des allocutions peuvent être prononcée par les autorités
y prenant part. L’allocution prend la forme d’un toast lors d’un repas officiel. Lorsqu’il y a échange
de toasts à la fin d’un repas officiel, il est d’usage que celui qui invite envoie la copie de son discours
ou du toast qu’il a l’intention de prononcer pour lui permettre de préparer sa réponse. Lorsqu’il
s’agit de réunion politique importante, la réponse au discours envoyé est également communiquée à
l’avance. Contrairement au discours qui obéit à des règles plus rigoureuses, le toast est plus souple
dans sa rédaction et son prononcé.

- Dans les cérémonies d’envergure internationale, il est d’usage que le Maire de la ville hôte
de l’évènement prononce en premier une allocution de bienvenue ;

- Les discours protocolaires sont prononcés suivant l’ordre décroissant des préséances. Ainsi
l’autorité administrative la plus élevée prononce le discours d’ouverture des travaux. De
même, celle-ci prononce un discours pour clôturer les travaux ;

- Les allocutions sont faites dans la langue maternelle de chacun puis interprétées. Mais si l’on
peut s’exprimer dans la langue maternelle de l’hôte d’honneur, ce serait préférable.

- Le toast doit contenir :

 Un salut à l’hôte d’honneur

 Un résumé des considérations que suggère la réunion

 Une formule de vœu à la personnalité que l’on veut honorer, à la prospérité du pays
ou de la région, et au bonheur

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- La réponse au toast doit contenir par analogie :

 Des remerciements pour l’accueil

 Un développement sur les considérations qui ont motivé la rencontre et l’affirmation


de la réciprocité des sentiments et de la convergence des vues

 Une formule de vœu.

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BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE

1- GANDOUIN (Jacques) : Guide du Protocole et des usages, Paris, Stock, 1991.

2- Albert CAMBON : Mais Que font ces diplomates entre deux cocktails ?, Paris, Armand
Colin,1975.

3- KISSINGER Henry, Diplomatie, Paris Fayard, 1996.

4- MOUSSA (F): Manuel de Pratique diplomatique. L’Ambassade, Bruxelles, Bruylant, 1972.

5- NJILIE David : Le protocole dans la République, l’Harmattan Cameroun, 2008.

6- SERRES (Jean) : Manuel pratique de protocole, Paris, La Biève, 2005.

7- SEYDOUX DE CLAUSSONNE (François) : Le métier de Diplomate, Paris, Editions France


Empire, 1980.

8- STEFFANINI (L.) : Que reste-il du cérémonial et de l’étiquette au XXIe siècle ?, in Le


Protocole, Les Correspondances du Ministère français des Affaires Etrangères, n°50, 3ème
trimestre 2001

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