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Selon René Descartes dans Les Principes de la philosophie : « Pour examiner la vérité,
il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut ».
Par ces mots, Descartes illustre les différentes natures de la vérité ainsi que le besoin de se
détacher ou bien de remettre en question ce que nous savons afin d’y accéder. Il démontre
également l’aspect incertain ou plus précisément dissimulé de la vérité et les contradictions
et la subtilité dont sa recherche est inévitablement composée. Cela instaure une
ambivalence concernant l’affectivité et la rationalité en tant que moteurs pour la recherche
de vérité. De ce fait, les principes ici exploités de la vérité et de l’affectivité supposent
plusieurs emplois ainsi que plusieurs définitions. Leur relation et les questionnements alors
provoqués interprètent une philosophie du sujet, et abordent les domaines de
l’anthropologie et de l’épistémologie. La vérité possède plusieurs interprétations, et en tant
que telle peut être définie soit comme un jugement conforme à son objet, soit comme un
jugement non-contradictoire. Elle se définit comme la correspondance entre ce qui est dit et
ce qui est ; c’est-à-dire que le discours qui est énoncé se veut objectif et correspondant à la
réalité. D’une autre manière, La vérité a aussi un sens pratique : la véracité désigne le fait de
dire la vérité. Parallèlement à cela, l’affectivité est un aspect de fonctions mentales, qui
définit le spectre de sentiments et passions négatives et positives de l’homme.
Les relations entre ces deux notions sont ambivalentes et incarnent toutes les deux
différentes positions par rapport à la vérité et à sa recherche. Elles disposent de positions
débattues quant à leur rôle dans cette recherche de la vérité, par rapport à leur primauté et
même à leur présence, plus particulièrement pour la notion d’affectivité. Cela questionne
l’origine et les composants de la recherche de la vérité, dans le sens où, dans le processus
permettant d’accéder à celle-ci, le rôle de l’affectivité est ambiguë est incertain, sa nature et
sa définition questionnent intrinsèquement sa nécessité ou non dans la recherche de la
vérité. Sa dimension et sa fonction même dans l’élaboration de la vérité sont brouillées et sa
part de subjectivité est dès l’origine en opposition avec le désir d’accès à la vérité. De cette
manière, ceci introduit le paradoxe de savoir si la recherche de la vérité doit être dénuée
d’affectivité.
Ainsi, cela nous amène à nous poser cette question : « Dans quelle mesure peut-on
concilier la dimension subjective de l'affectivité avec l'objectivité nécessaire à la recherche de
la vérité ? »
Nous analyserons en premier lieu en quoi la recherche de la vérité doit en effet être
dénuée d’affectivité, ensuite nous étudierons en quoi elle peut cependant aider ou encore
mener à la vérité dans la recherche de celle-ci. Enfin, nous verrons comment un équilibre est
nécessaire entre objectivité et affectivité dans la recherche de la vérité.
En effet, on peut voir l’affectivité en tant que guide dans la recherche de la vérité, par
exemple, comme énoncé précédemment, l’affectivité, les passions et les sentiments peuvent
mener à des conclusions ou bien des vérités qui seraient inaccessibles sans ces notions, par
exemple des vérités présentes en nous, propres à l’homme et à sa nature. De cette manière,
notre affectivité peut révéler des aspects de notre inconscient, des rêves ou des réactions
inhabituelles peuvent être des fenêtres sur des aspects cachés de notre psyché. En d’autres
termes, dans son ouvrage Le Livre du philosophe, Nietzsche avance que la notion de vérité a
évolué pour devenir une sorte de pathologie de l'humanité. Cette pathologie se manifeste
par le besoin de créer des réalités alternatives, souvent par souci de garantir une stabilité et
une sûreté ontologiques. Ainsi, les individus ont tendance à privilégier ces constructions
illusoires, ces nouvelles vérités pour eux-mêmes, lesquelles leur offrent une échappatoire à
une confrontation authentique avec la réalité, marquée par le risque et la créativité.
Nietzsche exprime cette idée en sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont ». cette
idée se manifeste également dans la philosophie de Jean-Jacques Rousseau, qui considérait
que la passion de la justice était, parmi d’autres, une émotion fondamentale, part de notre
affectivité, qui poussait les individus à rechercher la vérité et à lutter pour une société
équitable. Ici, cela illustre la présence des passions et de l’affectivité dans la recherche de la
vérité, cette même affectivité menant vers les moyens et les chemins d’accès à la vérité.
La recherche de la vérité se fonde également sur des motivations et des intérêts, ce
qui prouve que l’affectivité est dans un sens inhérente à la recherche de la vérité. L'homme
éprouve un inné besoin de vérité qui est inhérent à sa condition de départ, mais il demeure
insatiable, bien différent de la satisfaction que procure l'apaisement de la soif ou de la faim.
En essence, ce désir de vérité transcende les besoins utilitaires, car il provient de la quête de
la vérité elle-même, plutôt que des avantages pratiques qu'elle pourrait offrir. Cette
constatation se confirme à mesure que notre connaissance s'accroît, car plus nous en
apprenons, plus notre soif de savoir s'intensifie, et ainsi naît une curiosité sans fin, appelant
toujours davantage de découvertes. En d'autres termes, on pourrait affirmer que l'homme
est intrinsèquement attiré par la vérité avant même de développer un intérêt utilitaire envers
celle-ci. La distinction réside ici entre une quête profondément ancrée dans la nature
humaine et une simple approche optionnelle où la recherche de la vérité serait perçue
comme un moyen pour atteindre d'autres fins. On distingue en conséquence une présence
initiale de la vérité chez l’homme, d’un côté humain dans la vérité et sa recherche, explicitant
ainsi les relations ambivalentes entre l’affectivité, son manque occasionnel d’objectivité, et la
vérité comme souligné précédemment. On constate ici l’importance cruciale de l’affectivité,
en ce qu’elle possède un rôle déterminant dans la quête et dans la recherche de la vérité,
qui, subséquemment, est le but même de la philosophie. Par exemple, pour Platon, le Vrai
incarne, avec le Beau et le Bien, une valeur absolue.
De ce fait, on observe la présence inévitable de l’affectivité et le fait qu’elle puisse non
seulement aider, orienter mais aussi bien brouiller ou entraver la recherche de la vérité.
Comme le dit Platon, l'homme est un être nostalgique de la vérité. Sans cette nostalgie,
partie intégrante de notre affectivité, comment expliquer la curiosité, le besoin de vérité ?
Enguerrand Boonen 1LETT
Celle-ci possède un caractère équivoque, demandant à être déterminé et qui démontre son
besoin d’être conciliée, établie dans un équilibre entre elle-même et l’objectivité nécessaire à
la recherche de la vérité. Tout en étant illustrée comme source de la dimension émotionnelle
de la recherche de la vérité et composante de celle-ci, elle a été prouvée, dans certains cas,
comme troublante et surtout erronée par rapport à la vérité, induisant en erreur et ne
menant simplement pas à la vérité. Cela prouve la possible complémentarité de l'affectivité
et de la rationalité dans le cadre de la recherche de la vérité, cela au moyen d’un équilibre
néanmoins composé avec parcimonie de ces deux notions, qui possède une subjectivité juste
et mesurée, et une rationalité ainsi qu’une objectivité majeures et réfléchies.
intimement liée à la vérité de l'être. Cet équilibre est donc la clé pour une recherche de la
vérité stable et certaine et il permet la réalisation de la vérité par différents moyens, en
incluant une part d’affectivité et une part d’objectivité égales.