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Histoire
Si le principe de propulsion par la transformation d'énergie chimique en énergie cinétique est connu
depuis l'Antiquité et les pièces d'artifice propulsées par poudre à canon depuis le IXe siècle, les moteurs à
ergols liquides ne sont connus que depuis la fin du XIXe siècle. Ce n'est que dans les années qui suivirent
la Seconde Guerre mondiale que les moteurs à poudre et à ergols liquides prirent leur place, pour la
propulsion de missiles et de fusées spatiales. Depuis, on n'a cessé de les perfectionner et au début du
e
XXI siècle leur emploi reste primordial pour la propulsion spatiale. Afin de pallier leur défauts, on
recherche des solutions alternatives, par exemple pour la propulsion de sondes spatiales ou l'accélération
atmosphérique par d'autres moteurs, plus ou moins proches : superstato, moteur ionique ou VASIMR.
Principe de fonctionnement
Le moteur-fusée est le type de moteur au principe de fonctionnement le plus simple : deux ergols brûlent
dans une chambre de combustion, sont accélérés par une tuyère de Laval et sont éjectés à grande vitesse
par une tuyère.
où:
= vitesse de sortie du flux, m/s
= température totale du fluide, K
= constante universelle des gaz parfaits = 8,3145 J/(mol·K)
= masse molaire des ergols, kg/mol
= = rapport des capacités thermiques
= Capacité thermique massique du gaz à pression constante
= Capacité thermique massique à volume constant
= pression statique de sortie en pascals
= pression totale du gaz en pascals
où:
à combustion frontale : le bloc brule "en cigarette", c’est-à-dire avec une surface de
combustion faible en regard du volume mais constante ;
avec un canal : un canal est pratiqué dans l'axe du bloc et la combustion évolue
radialement. Le canal peut être axisymétrique ou présenter un motif particulier, en étoile,
en U ou rond.
Les propergols les plus courants sont:
Pour donner un exemple de la complexité réelle (au-delà des informations de base données plus haut),
dans le cas, très médiatisé, des propulseurs d'appoint de la navette spatiale américaine, la mixture d'ergol
dans chaque moteur de propulseur consiste en (% massiques) :
acide nitrique-kérosène
hydrogène liquide-oxygène liquide (LOX)
LOX-kérosène
peroxyde d'hydrogène
oxygène-hydrazine
peroxyde d'azote-kérosène
peroxyde d'azote-hydrazine
peroxyde d'azote-1,1-diméthylhydrazine
Le refroidissement du moteur peut se faire de trois manières : soit
par circulation d'un ergol (généralement le carburant) autour du
moteur (premiers modèles), soit par pulvérisation interne du
comburant sur la paroi (moteurs de dimensions réduites), soit en
utilisant ces deux possibilités (moteurs principaux). Souvent, ces
moteurs utilisent des ergols cryogéniques, liquides, stockés à très Schéma de fonctionnement d'un
basses températures. moteur-fusée à ergols liquides
classique.
Chambre de combustion
La chambre de combustion est la partie où les ergols sont injectés et brulés. C'est également là que le
refroidissement interne est réalisé. Ses dimensions dépendent du couple d'ergols et du type d'injecteurs.
Tuyère de Laval
La tuyère de Laval est la partie située entre la chambre de combustion et la tuyère. Elle sert à accélérer
les gaz jusqu'à la vitesse du son.
Tuyère
La tuyère est la partie où les gaz accélèrent et sortent du moteur. Sa forme caractéristique est due au
besoin d'adapter la pression du flux de sortie à la pression ambiante, pour de raisons de stabilité de
combustion et de poussée. Cependant, en gagnant de l'altitude, le diamètre de sortie devrait s'élargir, ce
qui est difficile à faire avec une configuration classique. Pour contrer ce problème, un nouveau type de
tuyère est développée : la tuyère à compensation d'altitude, ou « aerospike ». Ce genre de tuyère a la
particularité de laisser un large espace aux gaz, leur permettant de 'coller' aux changements de pression.
Tuyère de type Évolution de la De haut en bas :
'aerospike' à température, vitesse pression ambiante
compensation et pression des gaz. trop basse, idéale,
d'altitude. Les gaz légèrement trop
collent à la paroi et élevée, beaucoup
peuvent se dilater trop élevée.
sans problème.
Exemple : le moteur de remontée du module lunaire du programme Apollo, les moteurs de manœuvre de
la navette spatiale.
Moteurs à monergol
Les moteurs à monergol n'utilisent pour leur fonctionnement qu'un seul ergol, celui-ci à la particularité de
s'auto-enflammer en présence d'un catalyseur ou d'une source de chaleur. Quelques moteurs fonctionnant
principalement au peroxyde d'hydrogène ont vu le jour aux débuts de l'ère spatiale, ils sont encore utilisés
dans la construction amateur.
Moteurs à triergol
Les moteurs à triergol utilisent trois ergols afin d'optimiser le compromis entre la poussée et le volume
des réservoirs, cette configuration n'est pas opérationnelle. On peut citer par exemple le RD-701 russe,
fonctionnant au mélange LOX-LH2-kérosène, qui devait équiper l'avion spatial MAKS.
Prospective
Moteurs-fusées nucléaires
La propulsion nucléaire spatiale applique la fission
nucléaire aux moteurs-fusées, ils pourraient
produire une poussée considérable et de longue
durée. Aucun moteur de ce type n'a été utilisé (les
grands risques d'accidents et de pollution ont
empêché le développement de ces technologies).
Sources
Daniel Marty (préf. Daniel Mugnier), Systèmes spatiaux conception et technologie, Paris,
Masson, 1994, 336 p. (ISBN 978-2-225-84460-7,
OCLC 31138733 (https://worldcat.org/oclc/31138733&lang=fr))
Philippe Couillard, Lanceurs et satellites, Toulouse, Cépaduès éditions, 2004, 246 p.
(ISBN 978-2-854-28662-5, OCLC 420071709 (https://worldcat.org/oclc/420071709&lang=fr))
(en) George Paul Sutton, History of liquid propellant rocket engines, Reston, American
Institute of Aeronautics and astronautics, 2006, 911 p. (ISBN 978-1-563-47649-5,
OCLC 63680957 (https://worldcat.org/oclc/63680957&lang=fr))
(en)George P Sutton et Oscar Biblarz, Rocket Propulsion Elements 8e édition, Wiley,
2010 (ISBN 978-0-470-08024-5)
Voir aussi
Références
1. Kollen Post (2018) Leaner and meaner: rockets that eat themselves (http://www.sciencema
g.org/news/2018/06/leaner-and-meaner-rockets-eat-themselves) | Science News, 1er juin
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