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“ Cours de

Thermodynamique Industrielle
EN1-Q4

Cycles des Turbines à gaz



Réalisé par : Mme SAKLY MZALI Ahlem
Cycles des Turbines à gaz
Objectifs du cours

 Enoncer les applications industrielles et les éléments principaux


qui forment l’installation d’une Turbine à Gaz (TG) ;

 Etudier le cycle réel de Brayton des TG dans le diagramme


entropique ;

2
 Evaluer le rendement thermodynamique d’un cycle réel d’une TG ;

 Exploiter et comparer les techniques industrielles d’amélioration


du rendement thermodynamique du cycle de Brayton réel.
Introduction
3
Les applications des turbines à gaz concernent essentiellement les
turboréacteurs pour la propulsion aérienne et maritime et aussi
l’entrainement des alternateurs pour des générateurs de courant électrique
dans des centrales électriques.
 Les turbines à gaz industrielles, du point de vue de leur conception sont
massives et robustes et présentent un rendement variant de 28 à 38 %.
 Cependant les turbines à gaz spécifiques au domaine de l’aviation sont
légères et plus performantes avec un rendement de 35 % à 42%.
L’avantage essentiel de ces installations est un état de service très rapide et
donc une mise en route à pleine charge presque instantanée (en les
comparant aux turbines à vapeur). Le terme de « turbine à gaz » est dû à
l’état constamment gazeux du fluide thermodynamique utilisé.
4 I. Eléments de base et cycle d’une turbine à gaz
Dans sa forme la plus simple et la plus répandue, une Turbine
à gaz, appelée aussi Turbine à combustion, est composée des
éléments suivants :

1. Un compresseur (généralement axial, voir Annexe 1 ) qui


assure la compression de l’air ambiant (comburant) aspiré jusqu’à
des pressions allant à 30 bars.

2. Une chambre de combustion dans laquelle de l’énergie


thermique (résultat de la combustion d’un combustible injecté
sous pression avec l’air déjà comprimé) est transmise au fluide.
Cet apport de chaleur peut être supposé isobare.
3. Une turbine généralement axiale, dans laquelle sont détendus les
5
gaz chauds évacués de la chambre de combustion. La turbine
recueillie l’énergie de ces gaz. Elle est accouplée au compresseur
(montée sur le même arbre) et assure ainsi une double
fonctionnalité : entrainer le compresseur et aussi l’organe récepteur
(alternateur, hélice de bateau, machine…).

Remarque :

Avec un excès d’air dans la chambre de combustion, les gaz de


combustion sont assimilés à l’air chaud. Cet excès d’air permettra
également de limiter les températures à des températures au-
dessous des limites supportées par la turbine.
En se basant sur les conditions précédentes, la chambre de
combustion ne fera pas l’objectif de cette étude et pourrait ainsi être
appelée également chambre de chauffage.
6 refroidisseur


𝑄𝑐𝑐

𝑊ሶ𝑐 ሶ
𝑊𝑛𝑒𝑡

Figure 1. Schéma simplifié d’une turbine à gaz

L’expansion du fluide de travail (caractérisé par une température


élevée) dans la turbine entraine une puissance importante au
niveau de la turbine, ce qui permet d’obtenir en plus de la
puissance nécessaire pour actionner le compresseur ( 𝑊ሶ𝑐 ), la
puissance mécanique nette (𝑊ሶ 𝑛𝑒𝑡 ) récupérée sur l’arbre et qui est
directement exploitable.
7

Figure 2. Installation d’une turbine à gaz simple

Remarque : Dans une turbine à gaz, le rôle des aubes IGV: Inlet Guide
Vane (aubes directrices d’entrée) est de diriger l'air vers le compresseur. En
transportant l'air selon l'angle approprié, les aubes IGV assurent l’efficacité
de sa compression.
8

A l’issue de la turbine, les gaz à des températures relativement


importantes, sont rejetés dans l’atmosphère
(au niveau du point 4). Ainsi, des gaz frais sont aspirés par le
compresseur (point 1).

Cependant, et en se référant à l’aspect énergétique, le cycle du


fluide en circulation, peut être assimilé à un cycle fermé et ce en
ajoutant une transformation fictive entre les points 1 et 4 ; il s’agit
d’un refroidissement isobare des gaz dans un échangeur de
chaleur.
II. Cycle réel d’une turbine à gaz
9
1. Cycle de Brayton sur le diagramme entropique

Le cycle de fonctionnement le plus simple d’une turbine à gaz est connu sous le
nom de : cycle de Brayton.
Ce cycle présente l’allure suivante (figure 3) et se décompose des transformations
ci-dessous :
1------> 2 : compression du fluide moteur (généralement supposée
adiabatique) ;
2------> 3 : apport de chaleur par la combustion dans la chambre de
combustion (supposé isobare) ;
3 ------> 4 : détente dans la turbine (supposée adiabatique) ;
4 ------> 1 : retrait de chaleur vers l’atmosphère : transformation fictive qui a
pour intérêt de former un cycle d’un point de vue thermodynamique
(supposé isobare).
Les points (2s) et (4s) sur le diagramme de la figure 3 sont relatifs aux
10 transformations isentropiques (idéales de référence) portant respectivement sur
la compression et la détente réversibles. Les transformations réelles sont
irréversibles et sont génératrices d’entropie et provoquent un échauffement du
gaz plus important que celui des transformations réversibles.
Remarque : Un gaz sec se trouve loin de la courbe de saturation et dépourvu de
son liquide (d’où l’absence des domaines diphasiques sur les diagrammes
entropiques).

Figure 3. Cycle d’une TG sur le diagramme entropique


2. Application 1 : Cycle de Brayton simple
11 On considère une installation simple d’une TG formée des éléments de base suivants : un
compresseur, une chambre de chauffage et une turbine.
Le fluide actif est l’air, supposé comme un gaz parfait, avec 𝑐𝑝 = 1.01 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔. 𝐾 .
On donne :

 HP= 5 bar (Haute Pression du cycle)


 BP = 1 bar (Basse Pression du cycle)
 T1 = 30 °C
 T3 = 1200 °C
 La compression et la détente sont supposées adiabatiques, et on donne respectivement les
rendements isentropiques suivants : 𝜂𝑖𝑠_𝐶 = 0.8 et 𝜂𝑖𝑠_𝑇 = 0.85
 La puissance mécanique nette récupérée sur l’arbre de l’installation est :

𝑊𝑛𝑒𝑡 = 100 𝑀𝑊

a. Déterminer les températures et les pressions au niveau des différents points du sommet du
cycle.
b. En déduire les valeurs des différentes énergies échangées lors des transformations.
c. Evaluer le rendement thermodynamique du cycle et déterminer le débit massique du fluide en
circulation.
12 Rappel : Cycle de Brayton dans le cas d’une compression et détente isentropiques

Sur le diagramme de Clapeyron(PV) Sur le diagramme entropique


Solution de l’application
13
 Rappel : Le fluide de travail est l’air considéré comme gaz parfait. Un
gaz parfait est un gaz dont les molécules sont suffisamment éloignées
les unes par rapport aux autres de manière à considérer que les forces
d’interaction intermoléculaires sont nulles.
a. Les températures et pressions aux sommets du cycle

𝑃1 = 𝐵𝑃 = 1 𝑏𝑎𝑟
 Point 1 : ቊ
𝑇1 = 30°𝐶 = 303.15 𝐾

 Point 2s : la transformation 1------> 2s est une compression isentropique


(adiabatique +réversible), à laquelle s’applique la loi des gaz parfaits :
PV = nRT
Où : R= 8.314 𝐽Τ𝑚𝑜𝑙. 𝐾 (constante des gaz parfaits)

NB : relativement à la loi des gaz parfaits, les températures doivent être


exprimées en K
On note :
14
n: nombre de moles du gaz (air)
M = 28.97 g/mol : sa masse molaire.

On considère les propriétés massiques suivantes : v=V/m, et r =R/M = 287 𝐽Τ𝑘𝑔. 𝐾


Et on a : n = m/M et 𝐶𝑝 − 𝐶𝑣 = r
Il en découle : Pv = rT
𝐶𝑝 𝐶𝑝
On a : 𝛾 = = ≈ 1.4 (𝐶𝑝 − 𝐶𝑣 = 𝑟)
𝐶𝑣 𝐶𝑝 −𝑟
Rappel :
Loi de Laplace pour une transformation réversible A------>B :
𝑃𝑣 𝛾 = 𝑐𝑡𝑒
𝛾−1 𝛾−1
𝑇𝐵 𝑃𝐵 𝛾
Et : = =𝜏 𝛾 où 𝜏 est le taux de compression.
𝑇𝐴 𝑃𝐴
En appliquant la relation précédente à la transformation 1------> 2s, on
𝛾−1
détermine la température 𝑇2𝑠 = 𝑇1 𝜏 𝛾 = 480.123 𝐾
 Point 2
15 𝑊𝑖𝑠 ℎ2𝑠 −ℎ1
1------> 2 : compression réelle avec : 𝜂𝑖𝑠_𝐶 = = (le compresseur est un
𝑊𝑟é𝑒𝑙 ℎ2 −ℎ1
élément récepteur).
Or pour un fluide à 𝑐𝑝 constante, on a : ∆ℎ = 𝑐𝑝 ∆𝑇 ; donc :
𝑐𝑝 (𝑇2𝑠 − 𝑇1 ) 𝑇2𝑠 − 𝑇1
𝜂𝑖𝑠_𝐶 = =
𝑐𝑝 (𝑇2 − 𝑇1 ) 𝑇2 − 𝑇1
𝑇2𝑠 −𝑇1
𝑇2 = 𝑇1 + = 524.36 K
𝜂𝑖𝑠_𝐶
𝑃2 = 5 𝑏𝑎𝑟
𝑃3 = 𝐻𝑃 = 5 𝑏𝑎𝑟
 Point 3 : ቊ
𝑇3 = 1200°𝐶 = 1473.15 𝐾

 Point 4s : la transformation 3------> 4s est une détente isentropique


(adiabatique + réversible), à laquelle s’applique la loi des gaz
parfaits. La température 𝑇4𝑠 est donnée par :
𝛾−1
1
= 930.146 K
𝛾
𝑇4𝑠 = 𝑇3
𝜏
16  Point 4
𝑊𝑟é𝑒𝑙
3------> 4 : détente réelle avec 𝜂𝑖𝑠_𝑇 =
𝑊𝑖𝑠
(La turbine est un élément moteur)

Or pour un fluide à 𝑐𝑝 constante, on a :


𝑇3 −𝑇4
∆ℎ = 𝑐𝑝 ∆𝑇 ; donc : 𝜂𝑖𝑠_𝑇 = 0.85 =
𝑇3 −𝑇4𝑠
𝑇4 = 𝑇3 − 𝜂𝑖𝑠−𝑇 𝑇3 − 𝑇4𝑠 = 1011.6 K
𝑃4 = 1 𝑏𝑎𝑟
b. Les énergies échangées lors des différentes transformations
17
Rappel: bilan d’énergie en régime stationnaire:
𝒅𝑬 𝒗𝟐𝒊ሶ 𝒗𝟐𝒐
= 𝑸ሶ + 𝑾ሶ + 𝒎ሶ 𝒊 𝒉𝒊 + + 𝒈𝒛𝒊 − 𝒎ሶ 𝒐 𝒉𝒐 + + 𝒈𝒛𝒐 = 0
𝒅𝒕 𝟐 𝟐
Les variations de l’énergie cinétique et potentielle sont négligeables et
𝒎ሶ 𝒊 = 𝒎ሶ 𝒐 = 𝒎 ሶ
 Compression : le travail massique de compression est donné par :
𝑊𝑐 = ℎ2 − ℎ1 = 𝑐𝑝 𝑇2 − 𝑇1 = 223.42 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔

 Turbine : le travail massique de la détente est donné par :


𝑊𝑇𝑏 = ℎ4 − ℎ3 = 𝑐𝑝 𝑇4 − 𝑇3 = −466.16 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔

Donc, le travail net massique développé sur l’arbre est :


𝑊𝑛𝑒𝑡 = 𝑊𝑇𝑏 − 𝑊𝑐 = 242.74 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
 Chambre de combustion : la chaleur massique fournie au niveau
18
de la chambre de combustion est donnée par :
𝑄𝑐𝑐 = 𝑐𝑝 𝑇3 − 𝑇2 = 958.27 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔

 Chaleur rejetée par la transformation fictive qui est le


refroidissement :
𝑄0 = 𝑐𝑝 𝑇1 − 𝑇4 = −715.5 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
c. Le rendement thermodynamique du cycle simple de
Brayton
𝑊𝑛𝑒𝑡
𝜂𝑡ℎ = = 25.33 %
𝑄𝑐𝑐
Le débit massique du fluide moteur en circulation est donnée
par :

𝑊𝑛𝑒𝑡
𝑚ሶ = = 411.96 𝑘𝑔Τ𝑠
𝑊𝑛𝑒𝑡
19 Autrement, en se basant sur les températures au sommet
du cycle, et sans avoir recours au calcul des énergies
échangées relatives aux différentes transformations, le
rendement thermodynamique du cycle de Brayton simple
est donné par :

𝑇4 − 𝑇1
𝜂𝑡ℎ =1−
𝑇3 − 𝑇2
III. Modifications du cycle simple d’une TG
1. Pistes d’amélioration
20
L’amélioration de l’efficacité d’un cycle d’une TG implique
l’augmentation du rendement thermodynamique soit en augmentant
le travail net, soit en minimisant l’apport calorifique au niveau de la
chambre de combustion (chaleur consommée). La réduction de
l’irréversibilité dans les composantes est aussi un vecteur
d’amélioration
Les techniques industrielles les plus utilisées sont les suivantes :
 La régénération : cette technique consiste à préchauffer l’air avant
son admission dans la chambre de combustion.
 Le refroidissement intermédiaire lors des processus multi-
étagés : dont la finalité est la réduction du travail demandé par le
compresseur.
 La surchauffe : c’est une technique post-combustion qui vise à
augmenter la température à l’entrée de la turbine.
21
2. Application 2 : Cycle de Brayton à régénération
a. Principe

Pour les TG génératrices d’électricité, parmi les techniques


d’amélioration les plus utilisées du cycle de Brayton simple est la
régénération qui utilise l’enthalpie des gaz à la sortie de la turbine
(point 4) pour préchauffer l’air comprimé avant son admission
dans la chambre de combustion. Cette régénération ne peut avoir
lieu que lorsque 𝑇4 > 𝑇2 .
A cet effet, un échangeur de chaleur, appelé régénérateur ou
récupérateur de chaleur est installé entre la sortie du compresseur
(point 2) et l’échappement des gaz au niveau de la turbine (figure
4).
22

Figure 4. Installation d’une TG avec régénération

Entre les points 2 et 5, l’air comprimé est préchauffé, grâce au récupérateur


(régénérateur), jusqu’à la température T5. Ainsi l’air préchauffé accède à la
chambre de combustion et donc il faut fournir moins d’énergie calorifique pour
atteindre à l’issue de la chambre de combustion la température d’entrée à la
turbine T3 .
b. Aperçu sur les échangeurs (récupérateurs) de chaleur
23

 Rôle et types d’échangeur utilisés :

Un échangeur de chaleur est un système qui permet de transférer un


flux de chaleur d’un fluide chaud à un fluide froid à travers une paroi
et ce sans contact direct entre les deux flux (le fluide chaud ne reçoit
rien en échange). Les deux types d’échangeur les plus utilisés sont :

 L’échangeur à co-courant (ou encore appelé échangeur à courants


parallèles) ;
 L’échangeur à contre-courant (ou encore appelé échangeur à courants
opposés).
24

Figure 6 : principe de l’échangeur à co-courant et de


l’échangeur à contre-courant
 Efficacité d’un échangeur
25
Chaque échangeur de chaleur est caractérisé par son
efficacité ξ qui traduit la puissance réelle transférée par
rapport à la puissance maximale qui pourrait être transférée
(si la surface d’échange est infinie).

N.B : Il est crucial de distinguer entre « efficacité » et


« rendement » d’un échangeur. Le rendement est le rapport entre
la puissance réelle transmise et la puissance susceptible d’être
transmise en l’absence totale de pertes thermiques. Ces pertes
sont inévitables mais peuvent être supposées négligeables en les
comparant à la puissance transmise. De ce fait, généralement le
rendement des échangeurs est supposé égal à 100 % de manière à
travailler sous l’hypothèse que l’échangeur est adiabatique.
 Hypothèses de travail dans l’échangeur de chaleur
26  L’échangeur est adiabatique : absence de pertes thermiques vers
le milieu extérieur.
 Il n’y a pas de changement de phase des deux fluides au cours
du transfert thermique.

c. Détermination des températures aux niveaux des points 5 et 6 du cycle :

L’installation précédente est actuellement munie d’un récupérateur de


chaleur adiabatique d’efficacité ξ = 0.8
Toutes les autres données de l’application précédente (diapo 11) sont
maintenues pour pouvoir déceler les avantages apportés au cycle grâce au
récupérateur de chaleur.
Le bilan d’énergie dans le récupérateur traduit que le flux de chaleur perdu
par le fluide chaud vaut le flux de chaleur gagné par le fluide froid :
𝑚𝐶
ሶ 𝑝 𝑇4 − 𝑇6 = 𝑚𝐶 ሶ 𝑝 𝑇5 − 𝑇2
27
𝑻𝒄𝒆

Δ𝑻𝟒−𝟔
𝑻𝒄𝒔 𝑻𝒇𝒔

Δ𝑻𝟓−𝟐
𝑻𝒇𝒆

Figure 7 : profils des températures du fluide chaud


et fluide froid le long du récupérateur de chaleur
En travaillant dans l’hypothèse d’un échangeur adiabatique, on aura une égalité des écarts
des températures : 𝑇𝑐𝑒 − 𝑇𝑐𝑠 = 𝑇𝑓𝑠 − 𝑇𝑓𝑒
En régime permanent et en supposant que le fluide garde la même nature à
28
l’entrée et à la sortie du récupérateur, il en découle que :

∆𝑇5−2 = ∆𝑇4−6

L’efficacité du récupérateur ξ est définie par :

Les caractéristiques aux sommets 1, 2, 3 et 4 du cycle demeurent les


mêmes que celles déterminées précédemment. Les températures aux
niveaux des points 5 et 6 sont déterminées par les relations suivantes :
𝑇5 = 𝑇2 + ξ 𝑇4 − 𝑇2 = 914.15 𝐾
𝑇6 = 𝑇4 − 𝑇5 + 𝑇2 = 621.813 K
29
d. Détermination du nouveau rendement thermodynamique du cycle

La nouvelle quantité de chaleur massique fournie au niveau de la chambre


de combustion est donnée par :
𝑄´𝑐𝑐 = 𝑐𝑝 𝑇3 − 𝑇5 = 564.58 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
Cette quantité de chaleur a diminué (en la comparant à 𝑄𝑐𝑐 ) et ce grâce au
récupérateur de chaleur qui a permis d’exploiter l’enthalpie des gaz
chauds à la sortie de la turbine afin de préchauffer l’air avant son
admission dans la chambre de chauffage.
Ainsi, le nouveau rendement de ce cycle de Brayton avec récupération de
𝑊𝑛𝑒𝑡
chaleur est donné par : 𝜂𝑡ℎ = ≈ 43 %
𝑄´𝑐𝑐

Ce qui met en exergue l’intérêt de l’ajout d’un récupérateur de chaleur.


30

Figure 8 : Cycle de Brayton à régénération


(la compression et la détente sont isentropiques)
31
3. Turbine à gaz bi-étagée (avec 2 étages de compression + 2
étages d’expansion + récupération)
a. Principe et éléments formant l’installation

Une amélioration considérable du cycle de Brayton est le cycle bi-étagé qui


permet d’augmenter considérablement le travail net obtenu sur l’arbre
moteur. Ainsi, la compression se déroule dans deux corps de compresseurs,
et le gaz est refroidi entre ces deux compresseurs. Ce refroidissement
intermédiaire (transformation 2---3), a pour intérêt de réduire le travail de
compression consommé. Le gaz à la sortie de la première chambre de
combustion est détendu dans le premier corps de la turbine pour subir
ensuite une réchauffe soit dans la chambre de combustion soit dans un
réchauffeur (afin d’augmenter le travail développé) avant d’accéder au
deuxième corps de la turbine.
32

Figure 9 :Turbine à gaz biétagée (avec 2 étages de compression


+ 2 étages d’expansion + régénération)
33

Figure 10 : Allure du cycle de Brayton idéal sur le diagramme entropique


Turbine à gaz biétagée (avec 2 étages de compressions isentropiques + 2
étages d’expansion isentropiques +le même taux de compression
C/T+régénération)
b. Application 1
On considère une turbine à gaz bi-étagée. La première compression permet de passer de la
34
pression PA à la pression PI ; et la deuxième de PI à PB. La première détente permet de faire
l’expansion de PB à PR (PR différente de PI ) et la seconde de PR à PA.
Les compressions et les détentes sont supposées adiabatiques.
Le récupérateur de chaleur est caractérisé par son efficacité ξ.
On donne :
𝑃𝐵
𝜏= = 6.5
𝑃𝐴
𝑃𝐼
𝜏𝐼 = = 2.51
𝑃𝐴
𝑃𝑅
𝜏𝑅 = = 3.26
𝑃𝐴

𝑇1 = 15 °𝐶; 𝑇3 = 40 °𝐶; 𝑇6 = 800 °𝐶; 𝑇8 = 800 °𝐶


Chaque étage du compresseur est caractérisé par le rendement isentropique : 𝜂𝑖𝑠−𝐶 = 0.85 ;
Chaque étage de la turbine est caractérisé par le rendement isentropique: 𝜂𝑖𝑠−𝑇𝑏 = 0.88 ;
L’efficacité du récupérateur de chaleur est : ξ = 0.8
Solution de l’application 1 :
35
 Calcul de 𝑇2 (1---2 est la 1ère compression adiabatique)
𝛾−1
𝑃 0.2857 =1.3
On a : 𝜏𝐼 = 𝐼 ; et soit :𝜌𝐼 = 𝜏𝐼 𝛾 = 2.51
𝑃𝐴
𝑊 ℎ −ℎ 𝑇 −𝑇
𝜂𝑖𝑠_𝐶 = 𝑖𝑠 = 2𝑠 1 = 2𝑠 1
𝑊𝑟é𝑒𝑙 ℎ2 −ℎ1 𝑇2 −𝑇1
𝑇2𝑠 − 𝑇1
𝑑𝑜𝑛𝑐: 𝑇2 − 𝑇1 =
𝜂𝑖𝑠_𝐶
𝑇2𝑠
𝑜𝑟: = 𝜌𝐼
𝑇1

𝜌𝐼 −1
Donc : 𝑇2 = 𝑇1 1 + = 389.85 𝐾
𝜂𝑖𝑠_𝐶

(Pour plus de détails, voir la compression adiabatique sur les diapositives 14 et 15)

 Calcul de 𝑇4 (3---4 est la 2ème compression adiabatique)


𝛾−1
𝑃𝐵 𝑃𝐵 𝑃𝐴 𝜏
Soit: 𝜏´𝐼 = = . = = 2.59, et soit :𝜌𝐼 ´ = 𝜏´𝐼 𝛾 =1.312
𝑃𝐼 𝑃𝐴 𝑃𝐼 𝜏𝐼
Pareillement à l’équation donnant 𝑇2 , on établit l’expression de 𝑇4 :
36
𝜌´𝐼 −1
Donc : 𝑇4 = 𝑇3 1 + = 428.09 𝐾
𝜂𝑖𝑠_𝐶
 Calcul du travail massique consommé par les deux étages de compression :
𝑊𝑐 = 𝑊𝑐1 + 𝑊𝑐2 = 𝑐𝑝 𝑇2 − 𝑇1 + 𝑐𝑝 𝑇4 − 𝑇3 = 218.81 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔

 Calcul de 𝑇7 (6---7 est la 1ère détente adiabatique)


𝛾−1
𝑃 𝑃𝐵 𝑃𝐴 𝜏 𝑃𝐵 𝛾
On a : 𝐵 = . = = 2 𝑒𝑡 soit :𝜌𝑅 = =1.219
𝑃𝑅 𝑃𝐴 𝑃𝑅 𝜏𝑅 𝑃𝑅
𝑊𝑟é𝑒𝑙 𝑇6 − 𝑇7
𝜂𝑖𝑠_𝑇𝑏 = =
𝑊𝑖𝑠 𝑇6 − 𝑇7𝑠
𝑑𝑜𝑛𝑐: 𝑇6 − 𝑇7 = 𝜂𝑖𝑠_𝑇𝑏 (𝑇6 − 𝑇7𝑠 )

𝑇6 𝑇6
𝑜𝑟: = 𝜌𝑅 , donc : 𝑇7𝑠 =
𝑇7𝑠 𝜌𝑅
1
Donc : 𝑇7 = 𝑇6 1 − 𝜂𝑖𝑠𝑇𝑏 1− = 903.59 𝐾
𝜌𝑅

(Pour plus de détails, voir la détente adiabatique sur les diapositives 15 et 16)
 Calcul de 𝑇9 (8---9 est la 2ème détente adiabatique)
37 Pareillement à l’équation donnant 𝑇7 , on établit l’expression de 𝑇9 :
1
𝑇9 = 𝑇8 1 − 𝜂𝑖𝑠𝑇𝑏 1 − = 803.78 𝐾
𝜌´𝑅
𝛾−1
𝑃𝑅 𝛾
Avec : 𝜌´𝑅 = =1.4
𝑃𝐴

 Calcul du travail massique développé sur l’arbre (par les deux étages de
la détente) :
𝑊𝑇 = 𝑊𝑇1 + 𝑊𝑇2 = 𝑐𝑝 𝑇6 − 𝑇7 + 𝑐𝑝 𝑇8 − 𝑇9 = 443.31 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔

 Calcul du travail massique net (utile) sur l’arbre :


𝑊𝑛𝑒𝑡 = 𝑊𝑇 − 𝑊𝑐 = 224.5 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
38  Calcul de 𝑇5
Au niveau du récupérateur de chaleur, on a :
𝑇5 − 𝑇4
ξ=
𝑇9 − 𝑇4

Donc : 𝑇5 = 𝑇4 + ξ 𝑇9 − 𝑇4 = 728.13 𝐾

 Calcul de la chaleur consommée dans la chambre de combustion


Suite à la présence du récupérateur de chaleur, la chaleur nécessitée pour la
combustion se traduit par les transformations (5---6) et (7---8) :
𝑄𝑐𝑐1 = 𝑐𝑝 𝑇6 − 𝑇5 = 348.46 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
𝑄𝑐𝑐2 = 𝑐𝑝 𝑇8 − 𝑇7 = 171.25 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
Donc en total : 𝑄𝑐𝑐 = 𝑄𝑐𝑐1 + 𝑄𝑐𝑐2 = 519.71 𝑘𝐽Τ𝑘𝑔
39
 Détermination du rendement thermodynamique du cycle

𝑊𝑛𝑒𝑡
𝜂𝑡ℎ = ≈ 43.2 %
𝑄𝑐𝑐
c. Application 2
40
L’installation précédente du cycle de Brayton simple (voir diapositive 11)
est actuellement modifiée par la présence de 2 étages de compression +
2 étages d’expansion + récupération.

On donne :
 HP= 5 bar (Haute Pression du cycle)
 BP = 1 bar (Basse Pression du cycle)
1
 PI = 𝑃𝐵 𝑃𝐴 = 2.236 𝑏𝑎𝑟
2

 T1= T3 = 30 °C
 T6 =T8= 1200 °C
 Les compressions et les détentes sont supposées adiabatiques, et on donne
respectivement les rendements isentropiques suivants : 𝜂𝑖𝑠_𝐶 = 0.8 (pour les
deux étages de compression) et 𝜂𝑖𝑠_𝑇 = 0.85 (Pour les deux étages de la
détente). On maintient aussi le même récupérateur de chaleur et la même

valeur de la puissance nette 𝑊𝑛𝑒𝑡 = 100 𝑀𝑊.
41
Travail demandé
1.Déterminer les valeurs des températures et des pressions au
niveau des sommets du cycle.
2. Evaluer les différents échanges énergétiques relativement à
chaque transformation.
3. Evaluer le rendement thermodynamique de ce cycle. Interpréter
4. Tracer l’allure de ce cycle sur le diagramme entropique.
Annexe 1
42
Un compresseur axial a un débit axial, grâce auquel l'air ou le gaz passe le long de l'arbre
du compresseur à travers des rangées de pales rotatives et stationnaires. De cette
manière, la vitesse de l'air augmente progressivement à mesure que les pales stationnaires
convertissent l'énergie cinétique en pression.

Les compresseurs axiaux sont généralement plus petits et plus légers que leurs
homologues centrifuges et fonctionnent normalement à des vitesses plus élevées. Ils sont
utilisés pour des débits d'air constants et élevés à une pression relativement modérée, par
exemple dans les systèmes de ventilation. Compte tenu de leur vitesse de rotation élevée,
ils sont idéalement couplés à des turbines à gaz pour la production d'électricité et la
propulsion des avions.

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