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Université Hassiba Benbouali Chlef

Faculté de Technologie

Département de Génie des Procédés

(UED 3.2)

3eme Année Licence

Présenté par : Dr. Baraka Oussama

Année Universitaire : 2020-2021


Titre Page
Table des matières 1
Table des figures 4
Table des Tableaux 6
Préambule 7
Chapitre I : La technologie du vide 8
I.1. Définition de la cryogénie. 9
I.2. Historique de la cryogénie. 9
I.3. Les domaines d’applications. 10
I.4. Technologie du vide. 11
I.5. Définition du vide. 11
I.6. Limites des domaines du vide. 11
I.6.1. La pression. 11
I.6.2. La densité moléculaire. 11
I.6.3. La théorie cinétique des gaz. 12
I.6.4. Le libre parcours moyen. 15
I.6.5. Les domaines du vide. 15
I.7. Applications du vide. 17
I.8. Faire le vide. 18
I.8.1. Qu'est qu'il faut faire. 18
I.8.2. Comment faire. 18
I.8.3. Installation du vide. 19
I.8.4. La charge de gaz à évacuer. 19
I.9. Les principaux types de pompes. 21
I.9.1. Selon leur principe de fonctionnement. 21
I.9.2. Selon le régime de vide. 21
I.10. Les principaux types de pompes. 22
I.10.1. Pompes à palettes. 22
I.10.2. Pompes à palettes sèches. 23
I.10.3. Pompes à membrane et pistons. 23
I.10.4. pompes à spirales. 24
I.10.5. Pompes à becs ou griffes. 25
I.10.6. Pompes birotors synchrones. 26
I.10.7. Pompes à diffusion. 26
I.10.8. Pompes turbomoléculaires. 27
I.10.9. Pompes à sublimation. 28
I.10.10. Pompes ioniques. 29
I.10.11. Getters non evaporables. 30
I.10.12. Pompes cryogéniques. 30
Chapitre II : Procédés de séparation et de purification des fluides 32
cryogéniques
II.1. introduction. 33
II.2. Les mélanges. 33
II.3. Techniques de séparation des fluides. 33
II.3.1. Purification. 33
~1~
II.3.2. Chromatographie. 33
II.3.3. Évaporation. 34
II.3.4. La filtration. 34
II.3.5. Centrifugation. 35
II.3.6. Le raffinage. 35
II.3.7. L'absorption. 36
II.3.8. L'adsorption. 36
II.3.9. L'osmose inverse. 37
II.3.10. Cristallisation. 37
II.3.11. Sublimation. 38
II.4. Procédés de séparation – Rectification. 38
II.4.1. La distillation. 38
II.4.2. Différents types de distillation. 39
II.5. La détente de Joule-Thomson. 45
II.5.1. Introduction. 45
II.5.2. Étude de la détente de Joule-Thomson. 45
II.5.3. Cas d’un gaz parfait. 48
II.5.4. Cas d’un gaz de Joule. 48
II.5.5. Cas d'autre fluide : Température d’inversion. 48
II.5.6. Applications. 49
II.6. Les technologies de séparation de l’air. 50
II.6.1. Généralités sur l’air. 50
II.6.1.1. Composition de l’air. 50
II.6.1.2. Points d'ébullition des composants de l'air. 51
II.6.2. Propriétés et utilisations de L’oxygène. 52
II.6.3. Propriétés et utilisations de L’Azote. 52
II.6.4. Propriétés et utilisations de L’Argon. 53
II.6.4. Les étapes de base de la séparation cryogénique de l'air. 53
Chapitre III : Procédés de liquéfaction des gaz 56
III.1. Rappel thermodynamique. 57
III.1.1. Les diagrammes thermodynamiques du corps pur. 57
III.1.2. Premier principe de la thermodynamique appliqué à un système 58
ouvert.
III.1.3. Bilan énergétique des systèmes ouverts en régime permanent. 59
III.1.4. Application pour quelques machines en régime permanent. 59
III.1.4.1. Compresseur et pompe. 59
III.1.4.2. Turbine. 60
III.1.4.3. Echangeur de chaleur. 60
III.1.4.4. Le séparateur. 61
III.1.4.5. Adsorbeur à tamis moléculaire. 61
III.1.4.6. Vanne de détente. 61
III.1.4.7. Colonne de distillation. 62
III.2. La liquéfaction des gaz. 62
III.2.1. Principe. 62
III.2.2. Cycle de Linde. 62
III.2.2.1. Principe de fonctionnement. 62
III.2.2.2. Bilan enthalpique. 64
III.2.3. Cycle de liquéfaction avec travail extérieur : cycle de Brayton 64
inverse.

~2~
III.2.4. Cycle de Claude. 65
III.2.4.1. Principe de fonctionnement. 65
III.2.4.2. Bilan enthalpique. 66
III.2.5. Paramètres de performance d’un système de liquéfaction. 66
III.3. Principe de la réfrigération. 67
III.3.1. Principe. 67
III.3.2. Cycle en cascade. 68
III.3.3 Fluides frigorifiques. 69
Chapitre IV : Applications cryogéniques 70
IV.1. La supraconductivité. 71
IV.1.1. Mise en évidence expérimentale de la supraconductivité. 71
IV.1.2. Définition. 71
IV.1.3. Fermions et bosons. 71
IV.1.4. Modèle BCS pour la supraconductivité. 72
IV.1.5. Effet Meissner. 73
IV.1.6. Classification des supraconducteurs. 73
IV.1.7. Matériaux supraconducteurs. 75
IV.1.8. Applications de la supraconductivité. 75
IV.2. La cryogénie alimentaire. 76
Références. 78

~3~
N° de figure Titre Page
Figure I.1 Histoire de la cryogénie . 10
Figure I.2 La loi de distribution des vitesses de Maxwell. 13
Figure I.3 Les vitesses (la plus probable, moyenne et quadratique). 14
Figure I.4 La loi de distribution des vitesses de Maxwell et la température. 15
Figure I.5 Les domaines du vide et leurs applications. 17
Figure I.6 Les différents régimes. 18
Figure I.7 Comment faire le vide. 18
Figure I.8 Installation du vide. 19
Figure I.9 La charge de gaz à évacuer. 20
Figure I.10 les principaux types de pompes Selon leur principe de fonctionnement. 21
Figure I.11 les principaux types de pompes. 22
Figure I.12 Pompes à palettes. 23
Figure I.13 Pompes à membrane et pistons. 24
Figure I.14 pompes à spirales. 25
Figure I.15 Pompes à becs ou griffes. 25
Figure I.16 Pompes birotors synchrones. 26
Figure I.17 Pompes à diffusion. 27
Figure I.18 Pompes turbomoléculaires. 28
Figure I.19 Pompes à sublimation. 28
Figure I.20 Pompes ioniques. 29
Figure I.21 Getters non evaporables. 30
Figure I.22 Pompes cryogéniques (bain d’hélium). 31
Figure I.23 Pompes cryogéniques (cryogénérateur). 31
Figure II.1 Schéma du principe de séparation de la chromatographie d'exclusion. 34
Figure II.2 Schémas de principe évaporation simple. 34
Figure II.3 Schémas de principe filtration par aspiration. 35
Figure II.4 Schémas de principe centrifugation. 35
Figure II.5 Schémas de principe le raffinage du pétrole. 36
Figure II.6 Différence entre l'absorption et adsorption. 36
Figure II.7 Schémas de principe d'osmose inverse. 37
Figure II.8 Schémas de principe de Cristallisation. 37
Schémas de principe de Sublimation ( Le diiode se sublimera à 187
Figure II.9 38
°C).
Figure II.10 Colonne à plateaux et agrandissement d’une partie de deux plateaux. 39
Figure II.11 Schéma de distillation simple. 39
Figure II.12 Schéma de colonne binaire. 40
Figure II.13 Colonnes binaires d’épuisement et de concentration. 41

~4~
Figure II.14 Colonnes complexes. 42
Figure II.15 Fractionnement de pétrole brut. 42
Figure II.16 Schéma de distillation extractive. 43
Figure II.17 Colonne de distillation extractive (pour acétate de méthyle). 44
Figure II.18 Schéma de distillation discontinue. 44
Figure II.19 Schéma des vannes de détente de joule – Thomson. 45
Figure II.20 Dispositif utilisé pour la détente de Joule - Thomson. 45
Figure II.21 Le diagramme (T, P). 49
Figure II.22 Composition de l’air. 50
Figure II.23 Points d'ébullition des gaz de l'air. 51
Figure II.24 Les étapes de bases de séparation cryogénique de l’air. 55
Fonctionnement du processus principal d’une séparation cryogénique
Figure II.25 55
de l’air.
les allures des principales transformations du corps pur en coordonnées
Figure III.1 57
de Clapeyron.
Figure III.2 Le diagramme entropique. 58
Figure III.3 Le diagramme enthalpique. 58
Figure III.4 Système ouvert à plusieurs entrées (i) et sortie (j). 59
Figure III.5 (a) Compresseur et (b) pompe. 59
Figure III.6 Turbine. 60
Figure III.7 Echangeur de chaleur. 60
Figure III.8 Le séparateur. 61
Figure III.9 Adsorbeur à tamis moléculaire. 61
Figure III.10 Vanne de détente. 61
Figure III.11 Colonne de distillation. 62
Figure III.12 Cycle de Linde : (a) diagramme P-V (b) diagramme T-S. 63
Figure III.13 Cycle de Linde. 63
Comparaison des cycles de Linde et de Brayton inverse - diagramme
Figure III.14 64
T-S-.
Figure III.15 Comparaison des cycles de Linde et de Brayton inverse. 65
Figure III.16 Cycle de Claude : Diagramme T-S. 65
Figure III.17 Cycle de Claude. 66
Figure III.18 Cycle de réfrigération (b) Diagramme enthalpique. 67
Figure III.19 Cycle en cascade pour production de froid à – 196 °C. 68
Différence de la variation de la résistance en fonction de la
Figure IV.1 température pour deux métaux un supraconducteur et un autre non 71
supraconducteur.
(a) métal non supraconducteur et (b) Réseau de matériau
Figure IV.2 supraconducteur (c) Formation des paires de Cooper à très basse 72
température dans un métal.
Figure IV.3 l'apparition de la bande interdite. 72
Effet Meissner dans une sphère supraconductrice refroidie dans un
Figure IV.4 champ magnétique uniforme, au dessous de la température critique les 73
lignes de champ sont éjectés de la sphère.
Figure IV.5 Diagramme de phase d'un supraconducteur (a) type I et (b) type II. 74
Courbes d’aimantation en fonction du champ appliqué d’un
Figure IV.6 74
supraconducteur de type I ou de type II .
Le nettoyage cryogénique (a) nettoyage des réservoirs (b) nettoyage
Figure IV.7 77
mélangeur (c) enlèvement des résidus sucrés.

~5~
N° de Tableaux Titre Page
Température d’ébullition de différents gaz à pression
Tableau I.1 9
atmosphérique.
Tableau II.1 Les familles des adsorbants. 37
Point d’ébullition et le travail idéal de liquéfaction de quelques
Tableau III.1 67
gaz.
Valeurs des températures critiques et champs critiques pour
Tableau IV.1 75
quelques supraconducteurs.

~6~
Ce document est destiné aux étudiants de la troisième année des filières scientifiques et
techniques. Il présente le module suivant Procédés Cryogénique'' à travers quatre chapitres.

La température est liée à l'agitation des molécules qui constituent un système physique. A
l’état naturel, lorsque deux corps sont mis en contact, ils peuvent échanger de l'énergie (sous
forme de chaleur). Pour quantifier cette agitation, les chercheurs utilisent une grandeur
appelée la température. L’unité de mesure internationale utilisée est le kelvin.

La cryogénie s’intéresse à l’étude des très basses températures, comment les produire, les
maintenir et les utiliser dans des conditions spécifiques. Cette discipline a aujourd’hui ouvert
de nouvelles voies de recherche et d'applications. la manipulation des très basses températures
nécessite l’utilisation d'un système de refroidissement permettant la production et le maintien
de très basses températures, il utilise un ou plusieurs réservoirs de liquides très froids qui, de
manière générale, sont l’azote et l’hélium.

~7~
La technologie du vide
Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

I.1. Définition de la cryogénie :

La cryogénie consiste en la production des basses températures et l’étude des phénomènes


physiques qui ont lieu à ces températures. On considère que le domaine de la cryogénie
commence à 120K environ jusqu’au zéro absolu. En effet, 120K est la limite en dessous de
laquelle les principaux gaz atmosphériques se liquéfient (Tableau I.1).

Les fluides cryogéniques ont donc des températures d’ébullition très basses. Pour les industriels,
la cryogénie est un outil. Elle est utilisée pour maintenir en froid des applications spécifiques.

On appelle point d'ébullition d'un corps les conditions de température et de pression qui doivent
être réunies pour qu'il passe rapidement de l'état liquide à l'état gazeux.

Tableau I.1 : Température d’ébullition de différents gaz à pression atmosphérique.


Méthane Oxygène Argon Azote Néon Hydrogène Hélium
T 11.6 K 90.2 K 87.3 K 77 K 28 K 20.3 K 4.2 K
ébullition

I.2. Historique de la cryogénie :

Avoir de très basses températures, c’était l’objectif de grands nombres de chercheurs


scientifiques et des physiciens. Commençant par la première liquéfaction de l'ammoniac (1789)
par simple compression en voulant vérifier la loi de Boyle-Mariotte ( (PV)T=constante), en
1823 M. Faraday liquéfie le chlore de la même façon mais échoue avec les gaz de l’air qu’il
considère donc comme des "gaz permanents". Après Joules et Thomson montrent que la détente
rapide d’un gaz peut conduire à un refroidissement sensible de celui-ci (1852) et en 1863 T.
Andrews montre qu'il existe une température dite critique au dessus de la quelle il est impossible
le liquéfier un gaz même en augmentant la pression.
La première liquéfaction de l’air (L.Cailletet et R.Picret 1877) et la première séparation de
l’oxygène et de l’azote (K.Olszewski et S.Wroblewsks 1883 ) furent rapidement suivies par la
liquéfaction de l’hydrogène , rendu possible par l’invention d’un réservoir isolé sous vide avec
écran de rayonnement (J.Dewar ,1898).
Ce pendant , ce fut la première liquéfaction de l’hélium (H.Kamerlingh onnes ,1908) qui ouvrit
la voie de la recherche sur la matière condensée aux basses températures, un domaine qui est
aujourd’hui encore un aspect majeur de la recherche et qui engendra la découverte de nouveaux
phénomènes tels que la supraconductivité (H.Kamerlihgh Onnes ,1911) et la superfluidité (W.
Hkeesom, 1928) qui ne furent expliques qu’au cours de la deuxième moitie du 20e siècle.
La cryogénie n’a cessé de progresser vers des températures de plus en plus basses atteignant
aujourd’hui des valeurs d’environ 0.1 nK dans les laboratoires spécialisés grâce à l’association de
techniques de dilution de l’hélium et de désaimantation adiabatique.

9 UHB Chlef Dr. Baraka Oussama


Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

Figure I.1 : Histoire de la cryogénie .

I.3. Les domaines d’applications :

Les domaines de la cryogénie sont multiples. Les basses températures rencontrées en cryogénie
peuvent être utilisées en recherche fondamentale pour :
- révéler et étudier les phénomènes physiques de basse énergie (1 K correspond à 10eV ou
10-23J), occultés à température ambiante par les excitations thermiques.
- créer de nouvelles formes de matière condensée dominées par l’énergie de « point zéro »
d’origine quantique (supraconductivité, superfluidité).
D’un point de vue industriel, les principales applications sont :
- Les hauts champs magnétiques demandés pour l’imagerie médicale, la physique des particules
ou les réacteurs de fusion. Ces machines utilisent des aimants refroidis à basse température pour
atteindre l’état supraconducteur.
- Les moteurs à réactions (utilisés pour la propulsion spatiale) utilisant des ergols cryogéniques.
Le seul couple d'ergols de ce type utilisé en situation réelle est l’oxygène liquide (LO2) avec
l’hydrogène liquide (LH2).
- Le refroidissement des cibles cryogéniques autour de 20K (microballon de deutérium-tritium
solide) utilisées en fusion inertielle.
- Le refroidissement des détecteurs spatiaux (appelés bolomètres). Ces détecteurs permettent de
mesurer le rayonnement électromagnétique solaire. Afin d'accroître leur sensibilité et de réduire
leur « bruit » intrinsèque, c'est-à-dire le rayonnement parasite qu'ils émettent, les bolomètres sont
refroidis à des températures cryogéniques.
- L’obtention de vide secondaire (entre 10-1 et 10-8 mmHg) avec les cryopompes
(1mmHg=133.322Pa). Ces pompes statiques cryocondensent les gaz présents dans l’enceinte.
Une fois les particules piégées, elles sont relâchées à plus haute température lors d’une phase de
régénération.
- La biologie utilise le froid pour conserver divers produits, pour la préparation de produits
pharmaceutiques et pour de nombreuses autres opérations.
- La médecine et la chirurgie emploient depuis longtemps des produits de base préparés grâce à la
cryogénie : oxygène, protoxyde d’azote, etc.

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Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

- Les liquides cryogéniques usuels tels que l’oxygène et l’azote et les gaz rares de l’air sont
employés en quantités massives dans la sidérurgie et la métallurgie (notamment argon/hélium
pour la soudure).
- Réduction de volume : stockage et transport de combustibles et fluides cryogéniques.

I.4. Technologie du vide


La technologie du vide regroupe l'ensemble des solutions pour produire, réguler et mesurer le
vide.

I.5. Définition du vide :

- Le vide est le terme couramment utilisé pour désigner l’état d’un gaz raréfié ou l’ambiance
correspondant à un état dont la pression est inférieure à celle de l’atmosphère (1.013*105 Pa).
Ou
- Le vide signifie absence de matière par extension et communément, absence de gaz.

I.6. Limites des domaines du vide :


I.6.1. La pression :

Dans un volume fermé, étanche, le nombre de molécules présentes à un instant donné doit être
inférieur au nombre de molécules du même volume lorsqu’il est ouvert à la pression
atmosphérique. Cette définition est insuffisante, car elle ne permet pas de quantifier par une
mesure la grandeur du phénomène. Comme il est difficile de compter les molécules, on a choisi
une grandeur physique proportionnelle à ce nombre de molécules : c’est la pression.

La pression est une notion physique fondamentale. Elle correspond à la force par unité de
surface qu'exerce un fluide ou un solide sur celle-ci.

La loi des gaz parfaits donne la pression :

P=nRT/V (I.1)

avec n nombre de molécules dans le volume considéré,


R constante des gaz parfaits (8.314 J/mol.k),
T température thermodynamique,
V volume.

Le vide est alors le domaine des installations où la pression est inférieure à la pression
atmosphérique (1,013.105 Pa, dans les conditions normales). Nous rappellerons que l’unité légale
de pression est le pascal et que l’on emploie encore fréquemment le torr et le millibar :
1 Pa = 0,75.10-2 Torr = 10-2 mbar
1 Torr = 133 Pa = 1,33 mbar
1 mbar = 1 hPa = 102 Pa = 0,75 Torr.

I.6.2. La densité moléculaire :

C’est le nombre de molécule par unité de volume à P et T donné.

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Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

Dans le cas d’un gaz parfait :

PV  nRT
R  NK
PV  nNKT (I.2)
PV  n molécule KT
n molécule P
n 
V KT
Avec :
P est la Pression du gaz (en Pascal) ;
V est le Volume occupé par le gaz (en mètre cube) ;
n est la quantité de matière (en mole) ;
R est la constante des gaz parfaits : R = 8,314 462 1 J K−1 mol−1, on a en fait R=K N où N est
nombre d’Avogadro (6,022×1023 mol−1) et K est la constante de Boltzmann (1,38×10-23 J·K−1) ;
T est la Température absolue (en kelvin).

I.6.3. La théorie cinétique des gaz :

Le modèle cinétique moléculaire est une théorie scientifique qui s’applique aux gaz. Il présente
les gaz comme étant constitué de particules qui sont continuellement en mouvement, et ce sans
aucune perte d’énergie.

Voici ce qu’il faut surtout retenir de cette théorie :

1. Les gaz sont formés de particules microscopiques. La distance séparant ces particules est
énorme par rapport aux dimensions des particules elles-mêmes.
2. Ces particules se déplacent continuellement en ligne droite et dans toutes les directions.
3. Ces particules entrent continuellement en collision et frappent les parois du récipient qui les
renferme. Toutes les collisions se produisent sans perte d’énergie (collision élastique).
4. L’énergie cinétique du mouvement de translation de ces particules est relative à la température
absolue. L’énergie cinétique moyenne des particules de n’importe quel gaz est donc identique à la
même température.

Tous les gaz sont caractérisés par les propriétés physiques énoncées ci-dessus même si leurs
propriétés chimiques sont grandement différentes. La théorie cinétique permet d'expliquer la
majorité des comportements physiques des gaz.

a. La loi de distribution des vitesses de Maxwell :


Les molécules d'air dans une pièce ne se déplacent pas toutes à la même vitesse, même si l'air est
uniformément à la même température. Certaines molécules d'air vont bouger extrêmement
rapidement, tandis que d'autres ne vont quasiment pas bouger. La vitesse des molécules dans un
gaz n'est donc pas uniforme, et chaque molécule possède un grand éventail de vitesses possibles.

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Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

Comme il est impossible de mesurer la vitesse d'une molécule en particulier, on s'intéresse plutôt
à "la distribution des vitesses dans un gaz en fonction de la température". Cette loi, qui représente
la répartition des vitesses des molécules dans un gaz parfait

L'axe des abscisses pour cette représentation de la distribution des vitesses représente les vitesses,
et l'axe des ordonnées le nombre de molécules. Cette courbe représente donc le nombre de
molécules ayant une vitesse donnée pour chaque vitesse possible.

Figure I.2 : La loi de distribution des vitesses de Maxwell.

La formule donnant la loi de distribution des vitesses de Maxwell est la suivante :


3  mv 2 
 
 m  2  2 kT 
f (v )    4v e (I.3)
 2kT 
La quantité f(v) représente la densité de probabilité d'obtenir une vitesse v donnée. La densité de
probabilité f(v) dépend de la température T du gaz considéré, de la masse m des molécules, et de
la constante de Boltzmann k.

b. La vitesse la plus probable :


La vitesse correspondant au pic de la distribution des vitesses de Maxwell n'est pas la vitesse
moyenne d'une molécule dans le gaz. Cette vitesse est la vitesse la plus probable vp, en effet, la
courbe montre bien qu'un plus grand nombre de molécules est susceptible d'avoir cette vitesse
plutôt que n'importe quelle autre vitesse.
df (v)  2kT 
vp     (I.4)
dv  m 

c. La vitesse moyenne :
La vitesse moyenne vm des molécules dans le gaz est en fait située un peu à droite du pic, en
raison de la plus grande "queue" à droite de la courbe, qui fait qu'un plus grand nombre de
molécules se trouvent à droite du pic.

  8kT 
v m   v f (v)dv    (I.5)
0
 m 

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d. La vitesse quadratique :
Une autre quantité souvent utilisée est la vitesse quadratique moyenne vq. La vitesse quadratique
moyenne est la racine carrée de la moyenne des carrés des vitesses.
On utilise la moyenne quadratique parce que les vitesses ne sont pas toutes positives. En effet,
une vitesse est un vecteur, elle a donc une norme, une direction et un sens dans l'espace. Comme
il y a autant de molécules qui se déplacent dans un sens (avec une vitesse positive), que de
molécules qui se déplacent dans le sens opposé (avec une vitesse négative). Le calcule du vitesse
quadratique moyenne des molécules se révèle utile car l'énergie cinétique d'une molécule est
proportionnelle au carré de sa vitesse.
 3kT
v q   v 2 f (v)dv  (I.6)
0 m

Figure I.3 : les vitesses (la plus probable, moyenne et quadratique).

e. La loi de distribution des vitesses de Maxwell et la température :


Lorsque le gaz est chauffé jusqu'à une température plus élevée, le pic de la courbe se décale vers
la droite (car la vitesse moléculaire moyenne va augmenter). La forme de la courbe restant la
même malgré ce décalage, le maximum de la courbe va avoir tendance à diminuer afin de
maintenir l'aire sous la courbe constante. De la même manière, lorsque le gaz est refroidi à une
température plus basse, le pic de la courbe se décale vers la gauche ; le maximum est alors plus
élevé, là encore pour garder la même aire sous la courbe. Ce phénomène est illustré par la figure
ci-dessous qui représente un échantillon de gaz (avec un nombre de molécules constant) à
différentes températures.
À mesure que le gaz refroidit, la courbe devient plus haute et plus étroite. De la même manière,
quand le gaz se réchauffe la courbe devient de plus en plus large et moins haute. Cela vient du
fait que l'aire en dessous de la courbe (c.à d. le nombre total de molécules) doit rester constante.
Si de nouvelles molécules sont introduites dans l'échantillon, l'aire totale en dessous de la courbe
augmente. Et inversement, si des molécules s'échappent de l'échantillon, l'aire totale sous la
courbe diminue.

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Figure I.4 : La loi de distribution des vitesses de Maxwell et la température.

I.6.4. Le libre parcours moyen :

Le libre parcours moyen est la distance moyenne parcourue par une particule se déplaçant (telle
qu'un atome, une molécule, un photon) entre deux impacts successifs (collisions) modifiant sa
direction, son énergie ou d'autres propriétés.

Pour une particule ayant une vitesse relative élevée parmi un ensemble de particules identiques
distribuées aléatoirement dans l'espace :
1
 (I.7)
n

Dans le cas où la distribution des vitesses est conforme à la Loi de distribution des vitesses de
Maxwell :
1
 (I.8)
2n
Ou n la densité moléculaire, et σ la section efficace de collision.

I.6.5. Les domaines du vide :

On a pris l’habitude de délimiter la gamme des pressions inférieures à la pression atmosphérique


de 105 Pa à 10-13 Pa en plusieurs domaines définis arbitrairement et dont les limites sont
approximatives :

I.6.5.1. Extrême-vide (XHV extreme high vacuum) :


Ce domaine s’étend sur un niveau de pression inférieur à 10-8 Pa, la densité moléculaire est
inferieur à 104 molécules/cm3 et le libre parcours moyen d'une molécule est inferieur à 105 km.
Les problèmes de mesure ou du moins de leur validité commencent à ce stade. Les applications
actuelles sont celles des physiciens pour les études fondamentales sur la structure de la matière
(accélérateurs).

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I.6.5.2. Ultravide (UHV ultra high vacuum) :


Son domaine s’étend sur un niveau de pression de 10-5 à 10-8 Pa, la densité moléculaire est entre
109 et 104 molécules/cm3 et le libre parcours moyen d'une molécule est entre 1 et 105 km.
Ce domaine, réservé il y a quelques années aux certaines applications industrielles : fabrication
de tubes électroniques (tubes à rayons X, tubes images...), simulation spatiale et produits pour
satellite, etc.

I.6.5.3. Vide secondaire ou vide poussé :


Le vide secondaire est le vide obtenu par la pompe dite secondaire dans une installation. Son
domaine est classiquement celui des pompes à diffusion et des pompes turbomoléculaires.
Son domaine s’étend sur un niveau de pression de 10-1 à 10-5 Pa, la densité moléculaire est entre
1013 et 109 molécules/cm3 et le libre parcours moyen d'une molécule est entre 10 cm et 1 km.
L’état du gaz est raréfié et son régime d’écoulement est moléculaire : c’est le domaine du vide
moléculaire.
Vide poussé est le terme normalisé pour le vide secondaire.

I.6.5.4. Vide intermédiaire ou vide moyen :


Son domaine va de 102 Pa à environ 10-2 Pa, la densité moléculaire est entre 1016 et 1013
molécules/cm3 et le libre parcours moyen d'une molécule est entre 0.1 et 100 mm.
Le régime d’écoulement est laminaire et transitoire. Cette zone de pression entre le vide grossier
(ou vide primaire) et le vide poussé (vide secondaire) revêt une grande importance dans les
grosses installations (supérieures à un volume de 1 m3 ou possédant une charge dégazante
importante).
I.6.5.5. Vide grossier :
Ce terme normalisé nous vient de la traduction du mot anglais « rough ». Il choque de nombreux
utilisateurs de ce vide et beaucoup le remplacent par vide industriel.
Il désigne, en général, le domaine de pression du vide grossier (105 Pa à 102 Pa), la densité
moléculaire est entre 1019 et 1016 molécules/cm3 et le libre parcours moyen d'une molécule est
entre 0.1 et 100 μm.
Il est caractérise par des débits-volumes de pompage très grands (à partir de plusieurs centaines
de mètres cubes par heure jusqu’à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes par heure)
appliqués à de très grosses installations de production (distillation sous vide, métallurgie,
procédés chimiques, etc.).

I.6.5.6. Vide absolu ou vide parfait :


Le vide absolu est défini théoriquement par un espace complètement dépourvu de matière.
Le vide absolu est théorique car, pour une pression de 10-12 Pa (déjà difficile à obtenir en
laboratoire), il y a encore 270 000 molécules de gaz dans un volume de 1 litre et il faut se rendre
dans les espaces interstellaires pour obtenir suivant les endroits suite à l’influence du
rayonnement solaire entre 0,2 et 10 particules par centimètre cube, soit une pression de 10-16 à
5.10-15 Pa.

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Figure I.5 : Les domaines du vide et leurs applications.

I.7. Applications du vide :

- Utiliser la force mécanique de la pression atmosphérique (ventouses reliées à une pompe à


vide).
- Pour déplacer un équilibre thermodynamique (ex: pour évaporer de l'eau à température
ambiante il suffit de la mettre sous vide à une pression de 23 mbar = 0.23 Pa, sécher des surfaces
ou des poudres sans les chauffer).
- Réduire la concentration en oxygène (conservation des aliments).
- Pour permettre le passage de particules légères ( accélérateurs de particules de façon à ce que
les particules légères qui sont accélérées ne soient pas freinées par des collisions aves les
molécules de gaz).
- Simulation spatiale (on teste au sol les satellites et équipements avant les envoyer dans
l'espace).
- Dans la cryogénie (isolant thermique).
- L'analyse des surfaces (pour éviter que les molécules gazeuses ne recouvrent trop rapidement
les échantillons et ne faussent ainsi les observations).
- Atmosphère inerte et suppression de la contamination (Une atmosphère inerte, c'est une
atmosphère composée de molécules ne risquant pas de réagir avec celles présentes dans le milieu
réactionnel).

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I.8. Faire le vide :


I.8.1. Qu'est qu'il faut faire :

- abaisser la pression.
- diminuer le nombre de molécules contenues dans le récipient.
- créer un flux de molécules du récipient vers un système d'aspiration.

Figure I.6 : Les différents régimes.

I.8.2. Comment faire :


On fait le vide soit par le transfert d'un volume du récipient à l'extérieur, soit par la diminution
du nombre de molécules contenues dans le récipient par piégeage (adsorption).

Figure I.7 : Comment faire le vide.

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I.8.3. Installation du vide :

Figure I.8 : Installation du vide.

a. Enceinte :
Elle est caractérisé par :
- Le volume.
- La pression.
- La nature du gaz.
- La surface (dégazage des parois).

Canalisation :
Elle est caractérisé par :
- Le diamètre. - Le Régimes d’écoulement.
- La longueur. Influent sur - La Perte d’efficacité.
- Le nombre d’éléments.

Pompes :
Elle est caractérisé par :
- Le type.
- Le Débit volumique (vitesse de pompage).
- La Pression limite (avec installation).
- La sélectivité de pompage (nature du gaz).

I.8.4. La charge de gaz à évacuer :


Pour faire le vide, il faut évacuer les gaz présents.
Afin de dimensionner une installation, il faut définir la charge de gaz à évacuer ou le flux de
pompage dans une enceinte qui contient du gaz à une pression > 1 atm.

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Plusieurs types de gaz doivent être évacués :


- les gaz initialement dans le volume ;
- mais aussi les gaz issus de :
- la vaporisation,
- la désorption,
- la perméation,
- la transporisation,
- la retrodiffusion.
a. La vaporisation : les molécules à la surface d'un matériau se transforment en gaz (pour les
pompes mécaniques, la compression tend à recondenser ces vapeurs ce qui peut dégrader la
pompe).
b. La désorption : les particules gazeuses adsorbées ou absorbées.
- Adsorption : on désigne la fixation de molécules d’un fluide (adsorbat) à la surface d’un solide
(adsorbant). On distingue deux types d’adsorption : l’adsorption physique ou physisorption, où
les forces liant l’adsorbat à l’adsorbant sont intermoléculaires (Van Der Waals) ou
électrostatiques, et l’adsorption chimique ou chimisorption où il se produit une réaction chimique
entre l’adsorbat et l’adsorbant (force de covalence). La fixation de l’adsorbat sur l’adsorbant
s’accompagne d’un dégagement de chaleur appelé chaleur d’adsorption. L’opération de libération
de l’adsorbat, appelée désorption.
- Absorption : est un phénomène physique et chimique dans lequel des atomes, molécules ou
ions pénètrent dans une phase. Ce phénomène est différent de l'adsorption où les molécules
adsorbées restent à la surface.
c. La perméation : les gaz passent au travers des solides même si la paroi ne présente aucun
trou.
d. La transporisation : passage de gaz au travers de canaux capillaires.
e. La rétrodiffusion : molécules du fluide moteur.

Figure I.9 : La charge de gaz à évacuer.

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I.9. Les principaux types de pompes :

Une pompe à vide permet de réduire le nombre de molécules (pompes volumétriques ou


cinétiques) ou de réduire leur vitesse et donc d'abaisser la température (pompe à fixation).

Une pompe travaille dans un domaine limité de pressions:


- la pression maximale est dite d'amorçage.
- la pression minimale est dite limite.
- entre les deux, la pompe a une caractéristique S=f(P, nature du gaz pompé).
S est appelé débit-volume ou capacité d'aspiration ou vitesse de pompage.
Les pompes à transfert sont aussi caractérisées par leur taux de compression  :

Prefoulment

Paspiration

I.9.1. Selon leur principe de fonctionnement :

a. Pompes volumétriques : compression par


réduction de volume.
b. Pompes cinétiques : orientation des molécules
vers la sortie.
c. Pompes à fixation : piègent les gaz en les
fixant par la physisorption ou chimisorption d’une
substance à grande surface réelle (par exemple une
surface poreuse).
- la physisorption : par exemple tous les gaz rares
sur n’importe quel solide ou tous les gaz sur des
solides inertes (faible liaison).
- la chimisorption : par exemple les gaz actifs sur
métaux (O2 sur W)
(forte liaison).

Figure I.10 : les principaux types de


I.9.2. Selon le régime de vide : pompes Selon leur principe de
fonctionnement.
a. Pompes primaires ou préliminaires : (régime visqueux, vide grossier à moyen) capables de
refouler le gaz pompé à Patm. De P atmosphérique à P=10-3mbar.
b. Pompes secondaires : (régime moléculaire) à partir du vide moyen jusqu’à l’ultra vide. Après
une pompe primaire (prévidage nécessaire).
Avec pompe primaire au refoulement pour pompes de transfert.
c. Pompes intermédiaires : entre pompes primaires et secondaires.

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Figure I.11 : les principaux types de pompes.

I.10. Les principaux types de pompes :


I.10.1. Pompes à palettes :
Principe de fonctionnement : Un rotor excentré entraîne 2 palettes appliquées sur les parois du
stator par la force centrifuge et un jeu de ressorts pour assurer en permanence le contact entre
l'extrémité des palettes et le corps de pompe.. la rotation des palettes permet de faire croître le
volume coté aspiration et décroître le volume coté refoulement.
Par expansibilité, les molécules occupent le volume croissant coté aspiration. Dans le volume
décroissant coté refoulement, la pression augmente jusqu'à la pression atmosphérique, la soupape
se soulève alors et permet au gaz comprimé de s'échapper.
Il faut noter la présence d'huile (joint dynamique, lubrifiant) et la nécessité d'un refroidissement
dans certains cas.
Lest d'air : Le taux de compression élevé des pompes à palettes peut entraîner la condensation
de certains gaz dans le volume de refoulement (a1,a2, a3, a4). Si, au moment de la compression,
la pression partielle d'une de ces vapeurs atteint la pression de vapeur saturante, elle se liquéfiera
et s'émulsionnera à l'huile. Il en résulte que le vide ne s'améliore pas. Une légère injection d'air
dans le corps de pompe permet, lors de la compression (b2) , de ne pas atteindre la pression de
vapeur saturante du corps condensable avant l'ouverture de la soupape et donc de l'évacuer.

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Figure I.12 : Pompes à palettes.


Caractéristiques :
• Elles sont essentiellement utilisées pour faire le vite et permettent d'obtenir des pression jusqu'à
10-4 mbar.
• compression par réduction de volume.
• rectiligne (pompes à piston) ou circulaire ( pompes à palettes).
Prefoulment 1000
• Fort taux de compression :    3  106
Paspiration 10
3
• Débit-volume : 1 à 300 m /h.
• Grande durée de vie.
• Pas de sélectivité sur les gaz.
• Fiables, de faible coût, compactes et silencieuses.
• En revanche la présence d'huile peut poser des problèmes de contamination pour certaines
applications.

I.10.2. Pompes à palettes sèches :


Même principe de fonctionnement que la pompe à palettes. On n'utilise aucune injection d'huile.
Les palettes sont réalisées en matériaux auto-lubrifiants (graphite ou téflon) et doivent être
changées régulièrement.

I.10.3. Pompes à membrane et pistons :

Principe de fonctionnement : Une membrane souple est animée d'un mouvement alternatif
créant un volume variable communiquant tantôt avec l'enceinte à pomper tantôt avec le
refoulement grâce à 2 clapets. La membrane doit être changée périodiquement. Cette pompe très
simple.

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A aspiration
B bielle
C chambre de compression
M membrane
R refoulement
Sa soupape d'aspiration
Sr soupape de refoulement

Figure I.13 : Pompes à membrane et pistons.

Caractéristiques :
• Elle permet d'atteindre des pressions jusqu'à 10-4 mbar.
• Fiables, compactes et robustes.
• Peu chère; Maintenance aisée.
• Propre et Sèche.
• Sélectivité sur les gaz légers.
• Débit volume faible.

I.10.4. pompes à spirales :

Principe de fonctionnement : Animée d’un mouvement épicycloïdal, une spirale mobile


imbriquée dans une spirale fixe, mais sans contact, crée un volume périodiquement variable.
L’aspiration est à la périphérie et, au cours du mouvement, le volume emprisonné se réduit en se
déplaçant vers le centre où est situé l’orifice de refoulement. il n'y a pas de contacts
gaz/roulements grâce à la transmission par soufflet.

Caractéristiques :
• Pression limite de 10-2 mbar.
• Débits-volumes de 15 à 600 m3/h.
• Robuste et simple à utiliser.
• Sèche.
• Sélectivité sur les gaz légers.
• Poussières (vanne de sécurité obligatoire).
• Joints sur spirales à changer toutes les 9000h.

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Figure I.14 : pompes à spirales.

I.10.5. Pompes à becs ou griffes :

Principe de fonctionnement : Deux rotors semblables, comportant un évidement et un ergot,


tournent synchrones et sans contact dans un stator en forme de 8. L'admission et le refoulement
se font par des lumières opposées pratiquées dans les flasques latéraux du stator. Le mouvement
réciproque des rotors engendre un volume variable croissant quand la lumière d'aspiration est
dégagée et décroissant quand celle de refoulement apparaît.
Caractéristiques :
• L'emploi de plusieurs étages en série (4 en général) permet d'obtenir une pression limite de10-2
mbar.
•Débits-volumes jusqu'à 800 m3/h.
• Sèche.
• Température élevée pour être protégée des condensables.
• Très résistante (poussières, chimie, condensables,etc…).
• Maintenance limitée (20000h).
• Chère.
• Sélectivité sur les gaz légers.

Figure I.15 : Pompes à becs ou griffes.

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I.10.6. Pompes birotors synchrones :


Appelées communément Roots du nom de l'inventeur.

- Principe de fonctionnement : Deux rotors en forme de 8 tournent en sens inverse sans contact
entre eux ni avec le corps de pompe. Le gaz en provenance de la partie gauche est emprisonné
dans la partie concave des pistons puis éjecté vers la droite de la pompe.

Caractéristiques :
Pressions d'amorçage et limite : Le Roots classique est utilisé comme pompe intermédiaire
(dépresseur), suivie d'une pompe à joint d'huile. Sa gamme de travail est 10 à 10-4 mbar.
• Débit volume très important (100 à 135000m3/h).
• pour pomper de grands volumes et des flux élevés.
• simple, robuste, compacte, sèche, peu de maintenance.
• Refroidi le plus souvent à l’eau.

Figure I.16 : Pompes birotors synchrones.

I.10.7. Pompes à diffusion :

- Principe de fonctionnement : un jet supersonique de molécules lourdes donne une direction


privilégiée aux molécules du gaz pompé, par collisions. La direction privilégiée du gaz vers la
zone haute pression.

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Le fluide moteur est évaporé par chauffage dans une enceinte étanche et s'échappe par des
ajutages précis.

Caractéristiques :
• Pressions d'amorçage et limite : dépendent l'une et l'autre du fluide.
• Débit-volume : en général peu différent suivant les gaz, compris entre 100 et 50000l/s.
• Domaine de fonctionnement : 10-3 à 10-8 mbar.
• Robuste, simple, peu sélective, pas de pièce mobile donc pas de vibrations, taux de compression
élevé.
• Elles sont utilisées comme pompes secondaires.
• Faible coût de maintenance.
• Position verticale uniquement, rétrodiffusion d’huile (pollution).

Figure I.17 : Pompes à diffusion.

I.10.8. Pompes turbomoléculaires :

- Principe de fonctionnement : Turbine composée d'un empilement de rotors et stators


à ailettes, disques ou cylindres, tournant à grande vitesse supérieure à la vitesse
moyenne des molécules , et imposant aux molécules la direction vers la sortie.

Caractéristiques :
• Débit volume élevé, de qq 100litres /s jusqu’à 5m3/s.
• Débit volume varie en fonction de la nature des gaz (+ faible pour gaz légers).
• domaine de fonctionnement : 10-2 à 10-9 mbar.
• taux de compression varie avec la nature du gaz : 107 pour air, 1012 pour N2 et avec le nombre
d'étages.
• doit être refroidie à l’eau ou à l’air.
• Rapidité de mise en service (5 min), utilisable dans des positions variées.
• Vibrations haute fréquence (nouvelles pompes à paliers magnétiques ne vibrent pas mais coût
élevé).

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• fragilité si objet pénètre dans la pompe.


• Sélective (plus efficace pour les gaz lourds).

Figure I.18 : Pompes turbomoléculaires.

I.10.9. Pompes à sublimation :

- Principe de fonctionnement : Un film de métal sublimé déposé sur une paroi froide capture
les particules gazeuses par physi- ou chimi-sorption (formation d'un composé chimique). Le
métal le plus utilisé est le titane, flashé par chauffage résistif à intervalles de temps régulier.

Figure I.19 : Pompes à sublimation.

Caractéristiques :
• Pompe sèche, débits volumes importants, simple.
• Très sélective, filament chauffé.

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I.10.10. Pompes ioniques :

- Principe de fonctionnement : Les pompes ioniques, aussi appelées « pompes ioniques à


pulvérisation » ou « pompes à pièges » sont des pompes qui capturent et ionisent les gaz à l’aide
d’un ensemble anode et cathode. Des électrons oscillent entre 2 cathodes en titane en passant
dans une anode cylindrique creuse, en présence d'une forte induction magnétique. Sous l'action
combinée de l'induction et de la ddp cathode-anode, ces électrons ionisent les atomes du gaz
résiduel. Les ions positifs formés bombardent les cathodes et pulvérisent le titane. Celui-ci se
combine chimiquement avec les gaz actifs, les gaz inertes sont plus ou moins piégés par
enterrement. Ces substances ne contribuent plus à la pression du système de vide et sont
durablement capturées dans la pompe ionique.
L'efficacité d'ionisation et la probabilité de liaison avec le titane dépendent de la nature du gaz ,
de sorte que le pompage est très sélectif. La capacité totale de fixation est limitée.

Figure I.20 : Pompes ioniques.

Caractéristiques :
• Dv faibles.
• Sélectives : bonne pour H2,O2,H20, moins pour He, Ne, pompe mal Ar.
• Pompe chère.
• Pression maximale d’utilisation 10-8Pa.
• Pompe lourde, propre.

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I.10.11. Getters non evaporables :

- Principe de fonctionnement : Les corps utilisés sont Ti, Zr, ZrTi, ZrC et surtout ZrnAlm(84% -
16%). Sous forme de poudre, ils sont pressés à froid sur un ruban de constantan (dimensions
typiques : 30 mm x 0.2 mm). Le processus de pompage est la diffusion activée, de sorte que le
ruban doit être chauffé lors de la première utilisation (~ 700°C pendant 1 heure pour faire
pénétrer les atomes piégés en surface).
Le ruban est chauffé par effet Joule et la température de travail est, en général, de 400°C.
Caractéristiques :
• Vide propre, simple
• faible débit, saturation, activation à haute T°,
• très sélective; Le méthane (CH4 ) et les gaz rares ne sont pas pompés.

Figure I.21 : Getters non evaporables.

I.10.12. Pompes cryogéniques :

- Principe de fonctionnement : Il existe différents types de pompes ( bain d’hélium,


cryogénérateur ).
Une paroi refroidie par un cryofluide (T<77K) capture les molécules gazeuses :
- par condensation si le gaz est au- dessus de sa pression de vapeur saturante.
- par adsorption sur un condensat gazeux ou sur du charbon actif.

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Procédés Cryogéniques La technologie du vide Génie des procédés

Figure I.22 : Pompes cryogéniques (bain d’hélium).

Figure I.23 : Pompes cryogéniques (cryogénérateur).

Caractéristiques :
Gamme de fonctionnement : 10-3>P>10-10 mbar.
• P élevée: la paroi est réchauffée par le gaz et la saturation est rapide.
• Pompe primaire nécessaire.
• Régénération nécessaire.
• Débit volume dépend de la nature du gaz, très efficace pour vapeur d’eau (air : 1000 l/s, argon :
600 l/s, eau : 3 à 4000 l/s, H2 : 600 l/s) .
• Efficace pour de forts débits à P< 10-6 mbar.
• vide propre.
• vibrations basse fréquence.

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Procédés de séparation et de purification des
fluides cryogéniques
Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques
II.1. introduction :

Un procédé de séparation est une technique permettant de convertir un mélange de substances


en deux ou plusieurs composants distincts.
Le principe d'un procédé de séparation est d'utiliser la différence de propriétés entre le
composé d'intérêt et le reste du mélange. Plus la différence de propriété sera grande, plus la
séparation sera meilleure. Ainsi, le choix du procédé de séparation commence par une bonne
connaissance de la composition du mélange et des propriétés des différents composants.

Les buts de ce type de procédé peuvent être divers :


- purification : des impuretés doivent être extraites du composé d'intérêt.
- élimination d'une partie du solvant.
- fractionnement : séparation d'un mélange complexe en plusieurs mélanges différents.

II.2. Les mélanges :

Un mélange est une substance composée de plusieurs constituants différents. Il existe deux
types de mélanges :
- Un mélange hétérogène est un mélange pour lequel on peut distinguer au moins 2
constituants à l’œil nu.
Exemples : jus d’orange, eau boueuse, eau+huile, boissons gazeuses,…

- Un mélange homogène est un mélange pour lequel on ne distingue pas les différents
constituants à l’œil nu.

Exemples : eau sucrée, eau salée, sirop, lait,….

II.3. Techniques de séparation des fluides :

II.3.1. Purification :

En chimie, la purification est le fait de séparer, plus efficacement, la ou les substances


voulues du reste des molécules présentes pour l'obtention d'un produit pur.

II.3.2. Chromatographie :

La Chromatographie, méthode d'analyse physico-chimique, est utilisée pour purifier des


composés chimiques ou biologiques à des fins d'analyse ou de purification en quantité.
Elle consiste à faire entraîner les constituants à séparer sur une phase stationnaire immobile
(solide ou liquide fixé), à l’aide d’une phase mobile (liquide ou gaz). Chaque soluté est
exposé à une force de rétention ( par la phase stationnaire) et une force de mobilité ( par la
phase mobile).

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Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques

Figure II.1 : Schéma du principe de séparation de la chromatographie d'exclusion.

II.3.3. Évaporation :

L'évaporation est utilisé pour séparer des liquides en s'aidant des différences de volatilité ( le
passage de la phase liquide d'une substance à sa phase gazeuse).

Figure II.2 : Schémas de principe évaporation simple.

II.3.4. La filtration :

La filtration est un procédé de séparation permettant de séparer les constituants d'un mélange
qui possède une phase liquide et une phase solide au travers d'un milieu poreux.
les particules solides étant retenues par le filtre (nommé résidu ) qui laisse passer le liquide
(nommé filtrat ou perméat). Il existe deux types de filtrations, filtration par gravité et filtration
par aspiration.

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Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques

Figure II.3 : Schémas de principe filtration par aspiration.

II.3.5. Centrifugation :

La centrifugation est un procédé de séparation des composés d'un mélange en fonction de


leur différence de densité en les soumettant à une force centrifuge. Le mélange à séparer peut
être constitué soit de deux phases liquides, soit de particules solides en suspension dans un
fluide.

Figure II.4 : Schémas de principe centrifugation.

II.3.6. Le raffinage :

Le raffinage est un ensemble d'opérations et de traitements (mécaniques ou chimiques) qui


permet d'améliorer les caractéristiques d'un produit et de fabriquer, à partir d'un produit brut,
un produit commercial.
il est utilisé dans l'industrie pétrolière permet la séparation des liquides volatils grâce aux
différences de points de condensation (ce qui crée diverses étapes dans le processus).

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de purification des fluides cryogéniques

Figure II.5 : Schémas de principe le raffinage du pétrole.

II.3.7. L'absorption :

Appelée filtration en profondeur. c'est la Pénétration d’une substance dans une autre
substance . Ce mécanisme consiste à retenir à l'intérieur du réseau poreux du filtre des
particules dont la taille peut être inférieure au diamètre des pores.

II.3.8. L'adsorption :

L'adsorption est l'accumulation de substances à partir de gaz ou de liquide sur la surface d'un
solide. Ceci permet d'éliminer des impuretés.

Figure II.6 : Différence entre l'absorption et adsorption.

L’adsorption, à ne pas confondre avec l’absorption, est un phénomène de surface par lequel
des atomes ou des molécules de gaz ou de liquides (adsorbats) se fixent sur une surface solide
(adsorbant) selon divers processus plus ou moins intenses comme les interactions de Van der
Waals ou les interactions dipolaires.
Le phénomène inverse, par lequel les molécules adsorbées sur une surface s’en détachent,
notamment sous l’action de l’élévation de la température, ou de la baisse de pression, se
nomme la désorption.
Les adsorbants sont généralement utilisés sous forme de granulés sphériques ou de tiges. Ils
doivent avoir une bonne résistance à l'abrasion et à la température et avoir des pores de faibles
diamètres, ce qui résulte en une surface spécifique élevée. Les adsorbants industriels les plus
connus peuvent être classés en trois familles (tableau II.1).

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de purification des fluides cryogéniques
Tableau II.1: Les familles des adsorbants.

Classe Exemples
Adsorbants carboné Charbon actif et graphite
Adsorbants oxygénés Alumine activée, gel de silice et zéolithes
Adsorbants polymères souvent des polymères styréniques réticulés

l'adsorption peut être classée en deux familles :


- l’adsorption physique ou physisorption met en jeu des liaisons faibles, du type forces de van
der Waals.
- l'adsorption chimique ou chimisorption met en jeu des énergies de liaison importantes, du
type liaisons covalentes, ioniques ou métalliques entre les espèces chimiques adsorbées et
l’adsorbant.

II.3.9. L'osmose inverse :

L'osmose inverse est un procédé de séparation en phase liquide par perméation à travers des
membranes semi-sélectives sous l'effet d'un gradient de pression. Elle est utilisée pour le
traitement de l'eau, notamment la désalinisation de l'eau de mer et la production d'eau
purifiée, et dans l'industrie agroalimentaire.

Figure II.7 : Schémas de principe d'osmose inverse.

II.3.10. Cristallisation :
La cristallisation (un corps passe à l'état de cristaux) est une opération unitaire du génie
chimique consistant à isoler un produit sous forme de cristaux. La cristallisation est utilisé
pour isoler un produit pour le récupérer sous forme solide, c'est en quelque sorte l'inverse
d'une distillation, ou pour purifier un produit, lors de la cristallisation, les impuretés sont
rejetées dans la phase liquide.

Figure II.8 : Schémas de principe de Cristallisation.

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II.3.11. Sublimation :

Quelques solides passent directement par chauffage à l'état gazeux sans passer par la phase
liquide. Cette sorte de solide peut être séparée d'un mélange en chauffant ce dernier au-delà
du point de sublimation et en fournissant une surface froide pour la sublimation inverse
(condensation).

Figure II.9 : Schémas de principe de Sublimation ( Le diiode se sublimera à 187 °C).

II.4. Procédés de séparation – Rectification :

II.4.1. La distillation :

La distillation est un procédé de séparation de mélange de substances liquides dont les


températures d'ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les constituants d'un mélange
homogène. Sous l'effet de la chaleur ou d'une faible pression (loi des gaz parfaits), les
substances se vaporisent successivement, et la vapeur obtenue est liquéfiée pour donner le
distillat.
La distillation peut être effectuée de plusieurs manières : discontinue, continue, sous vide et
fractionnée.

- Distillation discontinue :
Une distillation discontinue est une distillation où le mélange à séparer est chargé une fois
dans l'installation et d'où les composants sont distillés les uns après les autres. Ceci implique
un changement permanent de la composition du mélange initial et des profils de température.

- Distillation continue :
Une distillation continue est une distillation où l'installation de distillation est
continuellement alimentée avec le mélange à séparer. Ce type d'installation permet de
travailler sans modification des profils de composition ainsi que de température.

- Distillation sous vide :


Certains produits sont trop peu volatils à pression ambiante ou se décomposent avant de
s'évaporer du fait de leur haut point d'ébullition. Dans ce cas, la pression de l'installation est
réduite à l'aide d'une pompe à vide afin de réduire le point d'ébullition.

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Figure II.10 : Colonne à plateaux et agrandissement d’une partie de deux plateaux.

II.4.2. Différents types de distillation :

Distillation simple :

La distillation simple était autrefois appelée simplement distillation.

L’alimentation liquide I passe dans un échangeur W où elle est partiellement évaporée. Le


mélange biphasique entre dans un séparateur S qui assure une bonne séparation du liquide et
de la vapeur. La phase vapeur est condensée dans un condenseur C et constitue le distillat D.
La phase liquide est recueillie au fond du ballon séparateur et constitue le résidu E.

Figure II.11 : Schéma de distillation simple.

Distillation moléculaire :

La distillation moléculaire est une distillation simple qui permet la purification de produits de
masse molaire élevée et particulièrement thermosensibles.
À la pression de fonctionnement, le libre parcours moyen des molécules est du même ordre de
grandeur (quelques centimètres) que la distance entre la paroi chaude et le condenseur. Les
débits de produits évaporés ne sont pas seulement proportionnels aux pressions de vapeur des
constituants mais aussi à la racine carrée de leur masse molaire, ce qui permet de séparer des
produits ayant la même pression de vapeur et des masses molaires différentes.

Distillation en colonnes binaires :

On entend par colonne binaire une colonne qui sépare un mélange en deux produits qui sont
soit des corps purs, soit des mélanges comportant moins de constituants que le mélange
initial.

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La colonne K est constituée d’une enveloppe cylindrique verticale qui renferme les dispositifs
permettant d’assurer un bon contact entre les flux liquides et gazeux qui la traversent à
contrecourant. Ce sont des plateaux ou des garnissages.

Le mélange à distiller (alimentation ou charge) est introduit dans la colonne à un niveau


déterminé de façon à obtenir au mieux la séparation désirée. Dans la colonne, le liquide se
déplace par gravité de haut en bas ; la vapeur se déplace de bas en haut grâce à l’énergie de
pression.

Le liquide arrivant en fond de colonne est partiellement vaporisé dans le rebouilleur B qui
crée la phase vapeur nécessaire à la distillation. Le liquide non évaporé est extrait en fond de
colonne et constitue le résidu E (on dit aussi produit de fond ou produit de pied ou raffinat).
La vapeur arrivant en tête de colonne est condensée dans le condenseur C. Une partie des
condensats est renvoyée en tête de colonne et constitue la phase liquide dans la partie
supérieure de la colonne, c’est le reflux. Le reste est soutiré et constitue le distillat D (ou
l’extrait, ou le produit de tête).

Il existe deux types de colonne :


— colonne d’épuisement : une colonne dans laquelle l’alimentation est introduite en tête de
colonne ; ce type de colonne est utilisé quand on désire obtenir un résidu aussi pauvre que
possible en constituant volatil et que l’on ne cherche pas à avoir un distillat très concentré en
produit volatil.

— colonne de concentration : une colonne dans laquelle l’alimentation est introduite en fond
de colonne ; ce type de colonne est utilisé quand on désire obtenir un distillat très concentré
en produit volatil, le résidu étant assez mal épuisé en produit volatil.

Figure II.12 : Schéma de colonne binaire.

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Figure II.13 : Colonnes binaires d’épuisement et de concentration.

Distillation en colonnes complexes

Dans certains cas où l’on n’exige pas une très grande pureté des produits intermédiaires, il est
possible d’obtenir plus de deux produits dans une même colonne. On effectue un certain
nombre de soutirages latéraux le long de la colonne en phase liquide ou en phase vapeur.

Pour séparer une impureté peu volatile et peu abondante, On effectue un soutirage latéral au
fond du colonne, en phase vapeur, quelques plateaux au-dessus du rebouilleur (figure II.14 a).
Exemple : cela est utilisé dans la séparation formol-méthanol pour réduire la teneur en acide
formique du formol (sur la figure II.14 a : D = méthanol ; SL = formol ; E = acide formique +
formol).

De même, une impureté volatile et peu abondante, On effectue un soutirage latéral à la tête
du colonne, en phase liquide, quelques plateaux au-dessous de la tête de colonne.
Exemple : sur la figure II.14 b : D = ammoniac ; SL = éthanol.

Exemple : l’utilisation la plus caractéristique des colonnes complexes est certainement celle
des colonnes des installations de distillation initiale du pétrole brut. Après un dessalage
éventuel et un étêtage, le pétrole brut est distillé, généralement dans deux colonnes en série
(colonne atmosphérique et colonne sous vide) de façon à obtenir des coupes caractérisées par
un intervalle de distillation (figure II.15).
Ces produits sont ensuite soumis à des traitements chimiques ou physiques pour l’obtention
de produits commercialisables.

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Figure II.14 : Colonnes complexes.

Figure II.15 : Fractionnement de pétrole brut.

Distillation azéotropique

La distillation azéotropique est un procédé de distillation qui permet de séparer les


constituants d’un mélange formant un azéotrope ou présentant une volatilité relative voisine
de l’unité.

Distillation extractive

Comme la distillation azéotropique, la distillation extractive est un procédé de distillation qui


permet de séparer, dans certains cas, les constituants d’un mélange ayant des points
d’ébullition voisins ou formant un azéotrope.

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Elle consiste habituellement à ajouter un autre composant par exemple un solvant comme la
montre la figure II.16.
La colonne de distillation extractive K1 est alimentée par la charge à distiller I. Le solvant est
introduit quelques plateaux au dessus de l’alimentation du mélange à séparer. La colonne
comporte trois sections :

— une section de concentration, en tête, dans laquelle le constituant le plus volatil est
débarrassé des traces de solvant ;
— une section de lavage ou d’absorption, dans laquelle le constituant le moins volatil est
absorbé par le solvant ;
— une section d’épuisement dans laquelle le solvant est bien séparé du constituant le plus
volatil.

Le mélange sortant en fond de la colonne de distillation extractive est distillé dans la colonne
de régénération K2. Le solvant purifié obtenu en fond de colonne est recyclé dans la colonne
de distillation extractive.

Figure II.16 : Schéma de distillation extractive.

Distillation réactive

La distillation réactive consiste à distiller les produits d’une réaction au fur et à mesure qu’ils
se forment, pour déplacer les équilibres et atteindre un taux de conversion de 100 %. Dans
certains cas d’éviter la formation d’azéotropes difficiles à séparer
Par exemple, la fabrication de l’acétate de méthyle est un exemple typique. La colonne de
distillation réactive est alimentée par les réactants I1 et I2. La colonne comporte trois sections :

— une section de distillation en tête, dans laquelle le produit de la réaction le plus volatil est
purifié (dans le cas de l’acétate de méthyle, il s’agit d’une distillation extractive, la partie
supérieure de la colonne comporte donc une section de concentration et une section de
lavage);
— une section de réaction dans laquelle les produits sont en contact avec le catalyseur ; c’est
là que la réaction prend place, avec un excès de réactant I1 au sommet et un excès de réactant
I2 au bas de la section ;
— une section d’épuisement dans laquelle le produit le moins volatil est purifié.

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Figure II.17 : Colonne de distillation extractive (pour acétate de méthyle).

Distillation fractionnée (Séparations discontinues)

La distillation fractionnée permet de séparer les constituants d’un mélange basée sur les
différentes températures d’ébullition. Dans un mélange, les espèces chimiques qui le
constituent n’ont pas toutes la même température d’ébullition.

Le produit stocké dans R0 est chargé dans une chaudière B munie d’un moyen de chauffage.
La vapeur produite dans B monte à travers une colonne K en s’enrichissant en produit léger
(qui a la plus petite température d’ébullition) avant d’arriver au condenseur C.

Le condensat est partagé par réglage entre le reflux qui est renvoyé en tête de la colonne et
rétrograde jusqu’à la chaudière en s’enrichissant en produit lourd, et le soutirage ou distillat
qui est refroidi dans un réfrigérant W avant d’être envoyé au stockage.

Les produits qui distillent les premiers sont envoyés dans le réservoir R1 jusqu’à ce que la
composition du distillat atteigne la valeur désirée pour le premier constituant que l’on
souhaite obtenir avec une bonne pureté. Le distillat est alors envoyé dans le réservoir R2,
R3,.....,RN, par ordre de volatilité décroissante.

Figure II.18 : Schéma de distillation discontinue.

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II.5. La détente de Joule-Thomson :

II.5.1. Introduction :

la « détente » est une transformation au cours de laquelle on impose une diminution de


pression. Que le fluide se déplace de manière brutale (DJGL ' Joule-Gay Lussac') ou lente
(DJT ' Joule-Thomson').

Les détentes d’un gaz sont précieuses pour connaître ses propriétés. Elle constituent un critère
expérimental pour valider le modèle adapté à sa description dans le domaine de température et
de pression considéré.

• La DJGL privilégie les variables (T, V ) et permet de comparer les comportements de


l’énergie interne d’un gaz réel et d’un gaz parfait vis-à-vis du volume (1ere loi de Joule).
• La DJT privilégie les variables (T, P) et permet de comparer les comportements de
l’enthalpie d’un gaz réel et d’un gaz parfait vis-à-vis de la pression (2ème loi de Joule).

II.5.2. Étude de la détente de Joule-Thomson :

On appelle la transformation décrite détente de Joule - Thomson ou Joule - Kelvin car le


physicien Thomson est devenu Lord Kelvin après avoir été anobli.
En pratique, elle est réalisée à l’aide d’une conduite calorifugée ou le gaz , sous certaines
conditions thermodynamique , sa pression est diminuée en traversant un obstacle (paroi
poreuse ,vanne filtre, orifice…..).

Figure II.19 : Schéma des vannes de détente de joule – Thomson.

1. Dispositif :

Figure II.20 : Dispositif utilisé pour la détente de Joule - Thomson.

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On étudie l’écoulement lent d’un fluide dans un tube séparé en deux régions par un milieux
poreux (coton, verre fritté...).
- Le tube est formé de parois indéformables et adiabatiques.
- Dans la partie gauche, la pression est uniforme et égale à P1 et dans la partie droite, la
pression est aussi uniforme mais égale à P2. Pour qu’il y ait écoulement de gauche à droite, il
faut que P1> P2.
- On suppose que l’écoulement est stationnaire, c’est-à-dire que toutes les variables
macroscopiques sont indépendantes du temps.
- On suppose de plus que l’écoulement est lent ce qui permet de négliger l’énergie cinétique
macroscopique du fluide.

2. Définition des systèmes :

On a un écoulement, c’est un système ouvert. Pour pouvoir appliquer le premier principe, il


faut se ramener ce système ouvert à un système fermé.
Étant donné que l’écoulement est permanent, l’état d’une tranche de gaz ne dépend que de sa
position, c’est-à-dire que deux tranches de gaz différentes occupant la même position mais à
deux instants différents t1 et t2 seront dans le même état thermodynamique lorsqu’elles
occupent cette position.
On considère le système fermé (S'), la tranche A1A2B1B2 qui après écoulement (pendant dt)
devient A'1A'2B'1B'2.
On aura besoin d’un autre système (S) : A1A'1B1B'1 qui devient après passage à travers la zone
poreuse A2A'2B2B'2.

Pour le système (S), on pose :


État initial (1) : Volume V1, Pression P1 et Énergie interne U1.
État final (2) : Volume V2, Pression P2 et Énergie interne U2.

3. Premier principe :

On applique le premier principe à (S') entre l’état initial et l’état final :


U  S    W  Q
avec Q = 0 puisque la transformation est adiabatique.

Les parois sont indéformables donc seules interviennent les forces de pression du reste du gaz.
À gauche, la limite A1B1 s’est déplacée d’une longueur L1 et a balayé un volume V1. De ce
côté, le système est poussé par une force F1= P.S où S est la section. Le travail reçu est donc
moteur et vaut :

W1 = F1.L1 = P1.S.L1= P1.V1

Le raisonnement est identique : la limiteA2B2 s’est déplacé d’une longueur L2 et a balayé un


volume V. De ce côté, le système est retenu par une force F2= P2.S. Le travail reçu est donc
résistant et vaut :

W2= -F2 .L2= -P.S.L2=-P2.V2

On en déduit le travail total reçu par le système (S') :

W= W1+ W2= P1.V1- P2V2

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ou : dW   Pext dV avec Pext  Pgaz


0
W1   P1  dV  P1V1  0
V1
V2
W2   P2  dV   P2V2 0
0

W  W1  W2  P1V1  P2V2
finalement : U  S    P1V1  P2V2

4. Enthalpie constante :

L’expression du travail fait intervenir les variables du système (S). On est donc amené à
effectuer un changement de système pour montrer que les variations d’énergie interne de (S')
et (S) sont égales. On compare alors les systèmes (S) et (S') en faisant intervenir la partie
commune centrale A'1A2B'1B2 sur le dessin. On a déjà signalé que comme l’écoulement est
indépendant du temps, l’énergie de cette partie reste constante. Ainsi :
A1A2B1B2= A1A'1B1B'1+ A'1A2B'1B2
A'1A'2B'1B'2= A'1A2B'1B2+ A2A2B2B'2
Si on calcule la variation d’énergie interne de (S') et (S) en faisant intervenir la partie centrale,
on trouve :

U  S    U A1 A2 B1B2  U A1 A2 B1B2  (U 2  U A1 A2 B1B2 )  (U 1  U A1 A2 B1B2 )

et après simplification :

U  S    U 2  U1  U  S 

En appliquant le premier principe à (S') , on obtient d’après :

U  S    U  S   U 2  U1  W  Q
soit :

U 2  U1  P1V1  P2V2

en regroupant les termes :

U 2  P2V2   U1  P1V1   H 2  H1  0  H  0


La détente de Joule - Thomson est une transformation à enthalpie constante, on dit
qu’elle est isenthalpique.

La transformation est donc irréversible, puisqu’il se déplace spontanément dans le sens des
pressions décroissantes donc le fluide ne peut revenir seul en arrière.

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II.5.3. Cas d’un gaz parfait :

Un gaz parfait obéit à la deuxième loi de Joule donc si sa variation d’enthalpie est nulle, sa
variation de température l’est aussi.

H  0  C p T  0  T  0  T2  T1

Un gaz parfait subit une détente de Joule - Thomson isotherme, ce qui est équivalent à la
deuxième loi de Joule. En effet, si H  0 et T  0 , l’enthalpie H n’est fonction que de la
température T.

II.5.4. Cas d’un gaz de Joule :


P(Vnb)nRT
Pour un gaz de Joule UGJU(T)
L’énergie interne d’un gaz de Joule vérifie la première loi de Joule.
De plus, si la capacité thermique à volume constant est constante sur l’intervalle de
température considéré, on a :
dU  U 
   nCVm  U (T )  nCVmT
dT  T V
Soit : H GJ  U GJ  PV  nCVmT  nRT  nbP  n(CVm  R )T  nbP
 H 
Remarque : puisque C P     n(CVm  R)  CV  nR
 T  P
un gaz de Joule vérifie, comme un GP, la relation de Mayer : C P  CV  R C
On peut donc écrire : H GJ  nC PmT  nbP
Pour une détente de Joule-Thomson entre l’état 1 et l'état 2, on a :
b
H  0  C Pm (T2  T1 )  b( P2  P1 )  0  T  T2  T1   ( P2  P1 ) 0
C Pm
Le modèle du gaz de Joule ne permet d’interpréter que les DJT conduisant à une
élévation de la température du gaz .

II.5.5. Cas d'autre fluide : Température d’inversion

Pour savoir si la température d’un fluide augmente ou diminue à la suite d’une DJT, il faut
tracer les courbe correspondant à une enthalpie constante dans le diagramme (T, P). Pour
produire ce diagramme, on mesure pour divers bouchons poreux, la température T2 et la
pression P2 du fluide à la sortie, les conditions du fluide en entrée {T1,P1} sont les mêmes
dans toutes les expériences.
Si les expériences sont reprises avec d’autres conditions à l’entrée du tube, on peut tracer
plusieurs courbes appelées « isenthalpiques » sur le diagramme (T, P). On observe que
certaines des courbes isenthalpiques passent par un maximum, c’est-à-dire un point où la
T T
pente est nulle :  0
P P

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Figure II.21 : le diagramme (T, P).

La courbe en pointillé qui relie ces points maximaux est appelée la courbe d’inversion et la
température en ces points, la température d’inversion. La température au point où la courbe
d’inversion intercepte l’ordonnée (P = 0) est appelée la température d’inversion maximale.
On remarque que le coefficient de Joule-Thompson (la pente d’une courbe isenthalpique) est
négatif à droite de la courbe d’inversion (µJT< 0) et positif à gauche (µJT> 0).

Définition : On appelle coefficient de Joule-Thompson la pente d’une courbe isenthalpique


dans le diagramme (T, P) du fluide considéré. Il mesure la variation élémentaire dT de la
température que provoque une variation élémentaire dP de la pression pendant une détente
élémentaire isenthalpique du fluide :

T T
 JT  
P P

< 0 : la température du fluide croît


 JT  = 0 : la température du fluide est constante
> 0 : la température du fluide décroît

La température du fluide augmente durant une détente qui se produit du côté droit de la
courbe d’inversion, et diminue durant une détente qui se produit du côté gauche de la courbe
d’inversion.

L’effet de refroidissement ne peut donc être réalisé à moins que la température du fluide soit
inférieure à la température d’inversion.

II.5.6. Applications :

On appelle « détendeur » les éléments qui produisent un effet Joule-Thomson . De tels


détendeurs ont trouvé de nombreuses applications selon qu’on désire produire une diminution
de pression ou une diminution de température.

- Détendeur des bouteille de gaz comprimés :

Les gaz que l’on utilise sont souvent comprimés pour limiter le volume de stockage. Par
exemple une bouteille de butane pour l’usage domestique ou d’air pour la plongée. Dans les
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deux cas, le détendeur permet de ramener la pression du gaz à la pression ambiante, soit pour
le brûler (butane) soit pour le respirer.

- Détendeur des réfrigérateurs et climatiseurs :

On utilise un détendeur pour assurer la chute de température et de pression nécessaire, de


manière à ce que le fluide frigorigène prenne un transfert thermique aux aliments du
congélateur.

- La liquéfaction des gaz :

La liquéfaction des gaz concerne la réfrigération à des températures inférieures à -100°C. La


réfrigération à ces basses températures présente beaucoup d’intérêt dans les secteurs
alimentaire, médical, vétérinaire, industriel et de la physique.
Aussi pour la production et l’utilisation des gaz liquéfiés.

II.6. Les technologies de séparation de l’air :

L'air est séparé pour la production de l'oxygène, de l'azote, de l'argon et dans certain cas
spéciaux d'autres gaz rares (krypton, xénon, hélium, néon) par la distillation cryogénique d'air.
Les usines de séparation d'air sont conçues pour produire de l'oxygène, et de l'azote par le
processus de la compression, du refroidissement, de la liquéfaction et de la distillation de l'air.
Les produits peuvent être fabriqués en forme gazeuse pour l’approvisionnement en
canalisation (pipelines) ou en tant que liquide cryogénique pour le stockage et la distribution
au prés des sites d’utilisation par des camions citernes.

II.6.1. Généralités sur l’air :

II.6.1.1. Composition de l’air :

L'air est un mélange des gaz qui constitue l’atmosphère terrestre, ses deux principaux
constituants sont l'azote (78 %), oxygène (21 %), il reste également d'autres gaz , l'argon (0.9
%), l'anhydride carbonique CO2, néon, hélium, krypton et xénon. L'air est habituellement
considère comme uniforme gaz (aucune variation ou fluctuation) avec des propriétés
ramenées à une moyenne des propriétés de ses différents composants.

Figure II.22 : Composition de l’air.

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En plus, l’air contient différents impuretés et contaminants :


- La vapeur d’eau : qui se trouve à une teneur variable, suivant les conditions
météorologiques, et sous plusieurs formes : vapeur, gouttelettes en suspension, particules de
glace.
- Des polluants : tels que les hydrocarbures (méthane, éthane, éthylène, propane…….).
- Des gaz acides : tel que H2, S2, SO2, HCl, SO3, CO2…. qui sont des agents corrosifs.
- Bactéries et poussières.

Pour faire la séparation de l'air, les constituants qui ont un effet inquiétant sur le processus,
doivent être enlevées par des méthodes comme filtration et épuration par adsorption ou
absorption.

II.6.1.2. Points d'ébullition des composants de l'air :

L’industrie sépare les constituants de l’air par distillation. Chaque gaz est récupéré quand sa
température d’ébullition est atteinte. Pur, le gaz isolé peut alors être à nouveau liquéfié si
nécessaire.

La figure II.23 présente les points d'ébullition pour les majorités des gaz qui compose l'air.
Cette température est mesuré à la pression atmosphérique. On peut voir beaucoup plus
facilement qui est le plus froid ou le plus chaud, par exemple le point d’ébullition de l’Azote
liquide est plus froid que le Argon liquide, qui est plus froid que l’oxygène liquide, ce qui
donne une idée sur l'ordre de récupération des gaz pur.

Figure II.23 : Points d'ébullition des gaz de l'air.

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II.6.2. Propriétés et utilisations de L’oxygène :

L’oxygène est un gaz dans les conditions ordinaires (15°C et 1 bar), l’oxygène est un gaz
indispensable à la vie, il est incolore, sans odeur, et sans saveur. A la pression atmosphérique
pour des températures inférieures à – 183°C, c’est un liquide bleu pâle c’est un gaz très réactif
et corrosif qui se combine directement à la plupart des éléments pour former des oxydes.

Le dioxygène est produit industriellement à partir de la distillation de l’air liquide. Ses


application :

- L'oxygène joue un rôle important en tant que gaz respirable, dans les processus de
respiration, notre corps absorbe l'oxygène de l'air dans nos poumons pour alimenter les
cellules. il est employé pour réanimer les malades dans la chirurgie et pour ceux qui ont des
difficultés respiratoires.

- Les industries chimiques et pétrolières combinent l'oxygène avec les hydrocarbures pour
produire des produits tels que l'antigel, le plastique, les polymères, et le nylon.
- Pour soudage, découpe, chauffage et brasage,
- Le dioxygène contribue à de très nombreuses réactions de combustion, domestiques ou
industrielles (énergie thermique...). Il est ainsi à la base de toutes les énergies liées à la
combustion.
- L'oxygène permet par exemple de faciliter le thermoformage et le raffinage du verre.
- L'industrie du papier utilise l'oxygène pour augmenter la blancheur de papier tout en
réduisant le besoin d'autres produits chimiques de blanchiment.
- Accélération des réactions d'oxydation dans différents secteurs et procédés ; augmentation
des températures de procès dans la métallurgie, l'industrie des céramiques et du verre ;
accélération de procédés biologiques et biochimiques.

II.6.3. Propriétés et utilisations de L’Azote :

L’azote est un gaz dans les conditions ordinaires 15 °c et 1 barre. L’azote est un gaz incolore,
sans odeur et sans saveur. C’est le composant principal de l’air (78.08 % en volume). A la
pression atmosphérique, pour des températures à – 196°c ; c’est un liquide incolore, un peu
plus léger que l’eau. L’azote ne peut entraîner ni la respiration, ni la combustion (gaz inerte),
mais joue un rôle essentiel en tant qu’élément de la matière. C’est un gaz ininflammable.
L’azote est livré soit gazeux sous pression dans des bouteilles, soit liquide à basse température
sous sa propre pression de vapeur saturante.

Le diazote est produit industriellement à partir de la distillation de l’air liquide. Ses


application :

- L'azote est un composant essentiel des aminoacides et, en tant que tel, un élément de base de
toute forme de vie (métabolisme, protéines et ADN).
- l'azote pur est utilisé pour gonfler les pneus des avions et de formule 1 de sorte que les roues
ne prennent pas feu lors du décollage et de l'atterrissage suite au fort développement de
chaleur.
- L'azote fait aussi fonction de gaz propulseur.
- Un gaz de protection (exemple l'emballage de produits alimentaires).

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Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques
- L'azote liquide est utilisé en cryogénie comme moyen de refroidissement, par exemple pour
stocker des produits alimentaires ou pour la surgélation rapide. D'autres domaines
d'application de l'azote liquide sont le refroidissement du béton, la congélation des sols en
génie civil ainsi que la cryochirurgie dans le domaine médical.
- li est également utilisé pour créer des chambres sous atmosphère inerte confinée (pour
couvrir) dans le procès et le stockage des équipements.

II.6.4. Propriétés et utilisations de L’Argon :

L’argon est un gaz rare incolore, inodore, non combustible, extrêmement peu réactif qui est
plus lourd que l’air (densité relative = 1.78).L’argon est le gaz rare le plus fréquent dans
l’atmosphère (il constitue 0.93 % de l’atmosphère) et le troisième composant de l’air en
quantité. Il est obtenu par fractionnement de l’air.
Ses application :

- Gaz de protection, l'argon agit comme un conservateur pour allonger la durée limite de
conservation des produits.
- pour le soudage, dégazage de bains de fusion.
- Comme gaz de remplissage (lampes à incandescence / vitrages isolants), gaz d’éclairage
pour lampes à décharge.
- Comme milieu laser dans les lasers à argon ionisé.
- Un agent extincteur gazeux.
- Pour gonfler la combinaison des plongeurs.

II.6.4. Les étapes de base de la séparation cryogénique de l'air :

Les étapes de base de cette technologie sont décrites comme:

1er étape : Aspiration et compression de l’air ambiant

C’est l’une des parties les plus importantes de l’installation ; l’air est aspiré grâce à un
turbocompresseur (une relation entre le débit et la quantité de production). Lors de son
aspiration, l’air est comprimé à environ 5 bars. A l'entrée du compresseur, les particules de
poussière sont éliminés par un filtre à air mécanique.
l'air comprimé est refroidi pour atteindre approximativement la température ambiante en
passant par des échangeurs de chaleur refroidis par air ou par eau.

2eme étape : L’épuration de l’air

L’air ambiant n’est pas pur, il est donc indispensable de le purifier en piégeant ses
constituants (humidité, dioxyde de carbone, hydrocarbures, particules de poussière) avant que
l'air n'entre dans la partie distillation.

Cette étape est importante pour :


- Satisfaire aux spécifications de qualité du produit.
- éviter la formation de bouchons de neige carbonique et de glace lors de refroidissement (
peuvent être déposés sur les surfaces à l'intérieur des équipements de traitement)
- éviter le risque d’explosion (l’oxygène réagit chimiquement à la présence d’hydrocarbures).

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Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques
Pour se débarrasser de la vapeur d'eau et du dioxyde de carbone, l'air est passé dans un
premier niveau d’épuration ( réaliser grâce à des filtres retenant les particules de plus de 2
microns). Ensuite une seconde étape ( par un tamis moléculaire rempli d’alumine et de
zéolithe).

3eme étape : Le refroidissement de l’air

Il se fait dans des échangeurs de chaleur à contre – courant, soit dans les régénérateurs ou
échangeurs réversibles en même temps que l’épuration, de manière à amener l'air
d'alimentation à la température cryogénique.

4eme étape : La liquéfaction de l’air

Une partie de l’air est liquéfiée dans la ligne d’échange, La production de froid nécessaire est
obtenue par détente avec travail extérieur dans une turbine ou dans un détendeur, cette détente
est toujours limitée aux conditions thermodynamiques qui évitent l’apparition de liquide.

5eme étape : La distillation

La séparation d'air dans l'oxygène pur et l'azote pur est effectuée dans deux colonnes, les
colonnes à moyenne et basse pression. La différence des points d'ébullition des constituants
de l’air est exploitée pour réaliser la séparation. L'oxygène devient liquide à -183°C, l'argon à
-186 °C et l’azote à -196°C.
Pour effectuer la séparation, il faut porter l’air à la température de rosée grâce à une
récupération des frigories des gaz sortant des colonnes de distillation.
L’air devenu liquide (-200 °C ) est remonté dans une colonne de distillation pour la
séparation.
L’azote est le gaz qui se liquéfié à la température la plus basse pour une pression donnée, dans
la colonne de distillation, l'air est chauffé doucement; l’azote redevient donc gazeux et
remonte. Un circuit complémentaire constitué d’un compresseur et de turbines de détente
permet de liquéfier l’azote gazeux accumulé en tête de colonne.
Dans le bas de la colonne, il reste un « liquide riche » à forte teneur en oxygène et argon. Ce
liquide passe dans une colonne basse pression qui présente des conditions pression
/température différentes. Dans cette colonne, les résidus d’azote sont évacués ; après cette
seconde distillation l’oxygène est pur à 99,6%.
Le troisième constituant de l’air – argon – est faiblement représenté, mais il est « piégé » de la
même façon que l’oxygène ou l’azote.

6eme étape : Retrait et stockage

L'oxygène; l'argon et l'azote gazeux sont introduits dans des canalisations pour transport aux
utilisateurs. En forme liquide, l'oxygène, l'argon et l'azote sont stockés dans les réservoirs et
transportés aux clients par des camions-citernes.

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Procédés Cryogéniques Procédés de séparation et Génie des procédés
de purification des fluides cryogéniques

Compression d'air

Pré-refroidissement de l'air

Purification d'air

Refroidissement d'air

Séparation d'air

Retrait et stockage

Figure II.24 : les étapes de bases de séparation cryogénique de l’air.

Figure II.25 : Fonctionnement du processus principal d’une séparation cryogénique de l’air.

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Procédés de liquéfaction des gaz
Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

III.1. Rappel thermodynamique :


III.1.1. Les diagrammes thermodynamiques du corps pur :
III.1.1.1. Le diagramme de Clapeyron ( diagramme P-v) :

Les allures des principales transformations du corps pur en coordonnées de Clapeyron sont
présenté dans la figure III.1.
On notera qu’une isotherme est aussi une isobare pour un mélange biphasé (liquide – vapeur).
La pente d’une isentropique est toujours supérieure (en valeur absolue) à celle d’une
isotherme.
Le taux de vapeur saturante xv d’un mélange liquide–vapeur est donné par la règle des
moments chimiques : xv=LM/LG.

Figure III.1 : les allures des principales transformations du corps pur en coordonnées de
Clapeyron.
III.1.1.2. Le diagramme entropique ( diagramme T-S) :
isotherme : droites horizontales.
isentropique : droites verticales.
isobare :
- cas d'un fluide homogène à Cp constante : On obtient des arcs d'exponentielles .
- cas d'un mélange biphasé : les isobares sont aussi des isothermes, représentées par
des droites horizontales.
- cas du gaz parfait : Les isobares se déduisent les unes des autres par des translations
// à l'axe des abscisses.
isochore:
- cas du fluide homogène à Cv constante : on obtient des arcs d'exponentielles , la pente de
l'isochore étant supérieure à celle de l'isobare passant par le point considéré.
Courbes isotitres :
Soit un mélange liquide - vapeur représenté par le point M, à la température T, de titre en
vapeur xv.
La construction des lignes isotitres est alors évidente : on trace la courbe de saturation (rosée
+ ébullition), en suite on trace les différents paliers LG pour différentes températures et en fin
on cherche la position du point M sur [L,G] divisant LG dans un rapport donné (xv=LM/LG).

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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

Figure III.2 : Le diagramme entropique.

III.1.1.3. Le diagramme enthalpique (ou diagramme P-h) :


isotherme : Dans la zone de mélange Lv, la température et la pression sont liées (relation
pression / température). Dans les autres zones la pression et la température ne sont pas liées.
isenthalpique: L’échelle des enthalpies évolue parallèlement à l’axe des pressions..
isobare : L’échelle des pressions évolue parallèlement à l’axe des enthalpies.
Courbes isotitres : Soit un mélange liquide - vapeur représenté par le point M, à la
température T, de titre en vapeur xv.
isotropique : on obtient des arcs d'exponentielles.

Figure III.3 : Le diagramme enthalpique.

III.1.2. Premier principe de la thermodynamique appliqué à un système ouvert :

La variation d’énergie totale d’un système ouvert résulte des échanges d’énergies avec le
milieu extérieur :
ET  U  EC  EP  Q  Wt  U ij  EC ij  EPij  Wtij
- Energie interne : U ij  iU i   j U j .
1 1
- Energie cinétique : ECij  i mi ci2   j m j c 2j .
2 2
- Energie potentielle : E Pij  imi gzi   j m j gz j

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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

III.1.3. Bilan énergétique des systèmes ouverts en régime permanent :

Figure III.4 : Système ouvert à plusieurs entrées (i) et sortie (j).

ET  U  EC  EP  Q  Wt  U ij  EC ij  EPij  Wtij


1 1
ET  Q  Wt  i(U i  mi ci2  mi gzi  PiVi )   j (U j  m j c 2j  m j gz j  PjV j )
2 2

Si on introduit l’enthalpie: H  U  PV
1 1
ET  Q  Wt  i( H i  mi ci2  mi gzi )   j ( H j  m j c 2j  m j gz j )
2 2
2
De plus, si on note par hT  H  c  gz l'enthalpie totale par unité de masse
ET  Q  Wt  imi (hTi )   j m j (hTj )
On divisant sur ‘dt’ on obtient :
dET
 Q  Wt  im i (hTi )   j m j (hTj )
dt
ET : Puissance totale échangée avec le milieu extérieur.
Q : Puissance thermique échangée avec le milieu extérieur.
Wt : Puissance technique échangée avec le milieu extérieur.
m : débit massique de fluide.
dET
En considérant un régime permanent : 0
dt
Q  Wt  m (hTs  hTe )  m hT

III.1.4. Application pour quelques machines en régime permanent :


III.1.4.1. Compresseur et pompe :

a b
Figure III.5 : (a) Compresseur et (b) pompe.

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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

dET
 Q  Wt  im i (hTi )   j m j (hTj )
dt
dET
En considérant un régime permanent : 0
dt
Q  0 , adiabatique.
Wt  im i (hTi )   j m j (hTj )  0  Wt  m (hTs  hTe )

III.1.4.2. Turbine :

Figure III.6 : Turbine.


dET
En considérant un régime permanent : 0
dt
Q  0 , adiabatique.
Wt  m (hTs  hTe )  Wt  m (hTe  hTs )

III.1.4.3. Echangeur de chaleur :

Figure III.7 : Echangeur de chaleur.

m e1 : Débit de Fluide chaud m c .


m e 2 : Débit de Fluide froid m F .
dET
En considérant un régime permanent : 0
dt
Q  0 , adiabatique.
Wt  0 , paroi indéformable.
 m (h
i i Ti )   j m j (hTj )  0  im i (hTi )   j m j (hTj )
m e1he1  m e 2 he 2  m s1hs1  m s 2 hs 2
m e1  m s1  m c et m e 2  m s 2  m F

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m c (he1  hs1 )  m F (hs 2  he 2 )   , chaleur échangé.

III.1.4.4. Le séparateur :

Figure III.8 : Le séparateur.


Bilan de matière : me  ms1  ms 2
  

III.1.4.5. Adsorbeur à tamis moléculaire :

Figure III.9 : Adsorbeur à tamis moléculaire.

Bilan de matière : m e  m c  m s

III.1.4.6. Vanne de détente :

Figure III.10 : Vanne de détente.

Bilan de matière : m e  m s
Bilan enthalpique :
m s hs  m L hL  m V hV et m s  m L  m V
m m m m
On obtient : hT  L hL  V hV , fraction vapeur : X  V et fraction liquide Y  L
m m m m
hT  hL
hT  (1  X )hL  XhV  X 
hV  hL

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III.1.4.7. Colonne de distillation :

Figure III.11 : Colonne de distillation.

dET
En considérant un régime permanent : 0
dt
Q  0 , adiabatique.
Wt  0 , paroi indéformable.
 m (h
i i Ti )   j m j (hTj )  0  im i (hTi )   j m j (hTj )
m e1he1  m e 2 he 2  m s1hs1  m s 2 hs 2  m s 3 hs 3

III.2. La liquéfaction des gaz :


La liquéfaction d'un gaz permet de l'emmagasiner, de le transporter. La liquéfaction d’un gaz
peut s’obtenir de plusieurs façons. La première fait appel à l’augmentation de la pression, la
seconde à la diminution de température. Une troisième méthode combine les deux
précédentes.
L'opération la plus simple à réaliser pour liquéfier un gaz est la compression isotherme. Cette
opération ne peut être réalisée que si la température initiale du gaz est inférieure à la
température critique.

III.2.1. Principe :
Pour les gaz dont la température critique est inférieure à la température ambiante les premiers
essais de liquéfaction furent réalisés par Cailletet (France) et Pictet (Suisse) en 1877. En 1895,
Linde réussit à fabriquer pour la première fois de grandes quantités d'air liquide. La machine
de Linde sera perfectionnée par Claude en 1905. Ces machines utilisent des cycles à détente.
On peut distinguer trois grandes familles de procédés thermodynamiques cryogéniques (T <
125K) :

1. Les procédés à détente isenthalpique de Joule-Thomson.


2. Les cycles inverses de Brayton à détente isentropique.
3. Les procédés mixtes associant une détente isenthalpique et une détente isentropique (cycle
de Claude).

III.2.2. Cycle de Linde :


III.2.2.1. Principe de fonctionnement :

1 à 2 : Le gaz introduit au point 1 dans les conditions ambiante (T1 et P1) passe par un
compresseur dans cette première étape ca nécessite une utilisation importante d’énergie suivi
par un dégagement de chaleur à la sortie d’un compresseur au point 2 : P2 > P1.

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2 à 3 : Ce cycle comporte un refroidissement préliminaire permettant d'abaisser la


température du gaz sous la température d'inversion de Joule-Thomson.
le gaz passe à travers un échangeur de chaleur ou il subira une détente isobare dont ses
condition à la sortie au point 3 : T3 < T2.

3 à 4 : En suite il traversera la vanne de J.T ou il va subir une détente isenthalpique H=Cst


permettant d'atteindre une température inférieure à la température critique ou le gaz sera
liquéfié partiellement et on aura à la sortie (point 4) un mélange (L+G).
(La détente isenthalpique ne diminue la température du gaz que si sa température avant la
détente est inférieure à la température d'inversion).

Après la détente on obtient une fraction y (4 à 6) de liquide et une fraction (1-y) de vapeur (4
à 5) . Cette vapeur froide est envoyée dans un échangeur contre-courant qui refroidit le gaz
comprimé à température ambiante (5 à 1).

(a) (b)
Figure III.12 : Cycle de Linde : (a) diagramme P-V (b) diagramme T-S.

Figure III.13 : Cycle de Linde.

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III.2.2.2. Bilan enthalpique :

Considérons le système ouvert limité aux pointillés : ce système n'échange ni travail, ni


chaleur avec l'extérieur.
i m i (hTi )   j m j (hTj )  0
qm 2 h2  qm 6 h6  qm1h1  0

Bilan enthalpique :  qm1  qm 2  qm 6
 h6  hliq

Soit : qm 2 h2  qm 6 hliq  (qm 2  qm 6 )h1  0
qm 6 h2  h1
Le taux de liquéfaction est : y  
qm 2 hliq  h1
Remarque :

Pour un gaz parfait, l'enthalpie ne dépend que de la température, donc : h2 = h1 ; le cycle de


Linde ne peut conduire à une liquéfaction pour un gaz parfait.

III.2.3. Cycle de liquéfaction avec travail extérieur : cycle de Brayton inverse

Dans le cycle de Linde, le refroidissement isenthalpique est obtenu au cours d'une détente
sans production de travail. On peut imaginer de refroidir le gaz en actionnant une turbine et
donc, de fournir en même temps du travail . Si l'on veut se rapprocher d'un cycle idéal
(amélioration du rendement), le gaz doit être détendu dans une turbine idéalement réversible.
On ne peut utiliser la turbine que dans une zone de température plus élevée (détente sèche).
Donc dans le cycle de Brayton la détente isenthalpique du cycle de Linde est remplacée par
une détente avec extraction d’énergie.
On obtient alors le cycle de Brayton qui fournit du travail mais ne génère pas de liquide.

Figure III.14 : Comparaison des cycles de Linde et de Brayton inverse - diagramme T-S-.

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Figure III.15 : Comparaison des cycles de Linde et de Brayton inverse.

III.2.4. Cycle de Claude :


III.2.4.1. Principe de fonctionnement :

Le cycle de Claude est l’assemblage d’un cycle de Brayton et d’un cycle de Linde.
Le début du cycle est le même que celui de Linde.
La totalité du gaz issu du compresseur (1 à 2), est refroidit dans un premier échangeur (2 à 7).
Le gaz est séparé en deux fractions.
- 15 % est détendu dans la turbine, à la sortie de la turbine, le gaz (refroidi et détendu) rejoint
l'étage BP de l'échangeur et refroidit alors la fraction (1-x) de gaz dirigée vers le liquéfacteur.
( L'objectif de la turbine est double : provoquer un refroidissement important du gaz (point 8),
qui permettra par l'intermédiaire d'un échangeur de refroidir le gaz issu de la compression
isotherme (1 à 2) et produire du travail mécanique.
- 85 % du fluide subit un second refroidissement (7 à 3) , puis est envoyé dans la détente
isenthalpique H=Cst (3 à 4) permettant d'atteindre une température inférieure à la température
critique ou le gaz sera liquéfié partiellement et on aura à la sortie (point 4) un mélange (L+G).
Après la détente on obtient une fraction y (4 à 6) de liquide et une fraction (1-y) de vapeur (4
à 5) . Cette vapeur froide est envoyée dans un échangeur contre-courant qui refroidit le gaz
comprimé à température ambiante (5 à 1).

Figure III.16 : Cycle de Claude : Diagramme T-S.

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Figure III.17 : Cycle de Claude.

III.2.4.2. Bilan enthalpique :

qm 2 h2  W  qm 6 h6  qm1h1
 qm1  qm 2  qm 6

 W  qm 7 (h7  h8 )
 qm 7  qm8  xqm 2

 h6  hliq
Soit : qm 2 h2  x(h7  h8 )  h1   qm 6 h6  h1 
Le taux de liquéfaction est :
q h h h h
y  m6  1 2  x 7 8
qm 2 h1  hliq h1  hliq
Le taux de liquéfaction sera positif si :
h1  h2  x(h7  h8 ) 0
Cette condition ne nécessite pas forcément h1-h2> 0 (condition du cycle de Linde). Le taux de
liquéfaction pour le cycle de Claude est très supérieur à celui du cycle de Linde.

III.2.5. Paramètres de performance d’un système de liquéfaction :


Quatre fonctions qui peuvent indiquer la performance d’un système de liquéfaction :
1ére fonction : le travail nécessaire à la compression d’une unité de masse du gaz
W
m
2eme fonction : le travail nécessaire à la liquéfaction d’une unité de masse du gaz
W
mf
mf
3eme fonction : la fraction liquéfiée y 
m

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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

4eme fonction : le rapport entre le travail théorique minimum et le travail réel nécessaire pour
le système appelé le rendement thermodynamique
 Wi
FOM  m
W
mf

Tableau III.1 : Point d’ébullition et le travail idéal de liquéfaction de quelques gaz.

Gaz Pt d'ébullition (K)  Wi


Travail idéal de liquéfaction
m
(KJ/Kg)
He3 3.19 8178
He4 4.21 6819
H2 20.27 12019
N2 77.36 768.1
Air 78.8 738.9
CH4 111.7 1091
O2 90.18 635.6

III.3. Principe de la réfrigération :


La réfrigération d’un système consiste à extraire de l’énergie, cette énergie peut être reçue de
l’extérieur au dissipée dans le système. Ce principe est généralement utilisé pour produire du
froid. Réfrigérateurs, congélateurs, armoire frigorifiques,… Dans les quelles circule un fluide
frigorigène dans un circuit fermé.

(a) (b)

Figure III.18 : (a) Cycle de réfrigération (b) Diagramme enthalpique.

III.3.1. Principe :
1 à 2 : Le fluide s’évapore sa température et sa pression reste constante, mais son enthalpie
augmente (le fluide passe de l'état mélange liquide vapeur à l'état vapeur surchauffée basse
pression). C’est la phase à laquelle le fluide capte les calories du milieu a refroidir.

4 à 5 : Le gaz est comprimé, l’augmentation de la pression suit une augmentation de


température (le fluide passe de l'état vapeur basse pression surchauffée à l'état vapeur haute
pression surchauffée).
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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

6 à 7: Le fluide subit une condensation à une température plus élevée et une pression
constante. Il permet de céder de la chaleur, l'enthalpie diminue (le fluide passe de l'état vapeur
haute pression surchauffée à l'état liquide haute pression sous-refroidi).

8 à 1 : Le fluide ce détend (abaissement brusque de la pression) à travers un orifice, une partie


du fluide se vaporise (le fluide passe de l'état liquide haute pression à l'état mélange liquide
vapeur).

Retour à l'étape 1 à 2 : répétition du cycle.

III.3.2. Cycle en cascade :


Il est aussi possible d'utiliser des cycles de réfrigération en cascade. Le transfert de froid
s’effectue d’étage en étage, l'évaporateur de l'un d'eux servant de condenseur à l'autre et ainsi
de suite, ce qui permet de descendre a des températures très basses.
Exemple : Un cycle en cascade pour production de froid à – 196 °C.

Le premier étage est constitué d’un cycle propane qui est comprimé à 10,8 bar afin de pouvoir
être condensé à 30 °C dans le réfrigérant à eau. Ce premier cycle assure le transfert de froid
entre la température de l’eau (25 °C) et celle de – 42 °C.
Un deuxième cycle, constitué d’éthylène comprimé à 17 bar, assurera le transfert de – 42 à –
104 °C.
Un troisième cycle, constitué de méthane comprimé à 27 bar, assurera le transfert de – 104 à –
161 °C.
Par un quatrième cycle utilisant de l’azote comprimé à 22 bar, on peut, si on le désire, assurer
un transfert jusqu’à – 196 °C.

Figure III.19 : Cycle en cascade pour production de froid à – 196 °C.

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Procédés Cryogéniques Procédés de liquéfaction des gaz Génie des procédés

III.3.3 Fluides frigorifiques :


On appelle fluides frigorigènes les composes facilement liquéfiables. Ces fluides ont pour
formule générique :
CxHyFzClk Avec : y + z + k = 2 x + 2
Ils s'appellent :
- CFC : Chlorofluorocarbures (fréons) si y  0 .
- HCFC : Hydrochlorofluorocarbures si y  0 .
- HFC : Hydrofluorocarbures si k = 0.
Le nom d'un fréon est condense dans un symbole de la forme :
Rabc = R(x-1) (y+1) (z)
Exemple :
R161 : x -1 = 1 donc x = 2; y + 1 = 6 donc y = 5, z = 1 et k =2x+2-y-z donc k= 0 => C2H5F
Fluoroéthane.

Si le symbole ne comporte que deux chiffres : Rbc, il convient de le considérer comme un


nombre a trois chiffres de la forme R0bc.
Exemple :
R22 : x - 1 = 0 donc x = 1, y + 1 = 2 donc y = 1, z = 2 et k=2x+2-y-z donc k = 1 => La
formule du fréon est donc : CHClF2 (Chlorodifluorométhane).

Si le numéro commence par 4 ou 5, il s'agit d'un mélange.


Exemple : R404a est un mélange de R134a, R125 et R143a.

Composes organiques :
Si le numéro commence par 6, le fluide est un compose organique, code de façon arbitraire.
Exemple : R601 Pentane.

Composes inorganiques :
Si le compose commence par un 7, le fluide est un compose inorganique et le nombre suivant
le 7 représente la masse molaire du fluide exprimée g.
Exemple : R717 : ammoniac NH3, R744 : dioxyde de carbone CO2.

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Applications cryogéniques
Procédés Cryogéniques Applications cryogéniques Génie des procédés
- la supraconductivité et La cryogénie alimentaire-

IV.1. La supraconductivité :
IV.1.1. Mise en évidence expérimentale de la supraconductivité :
Sous certaines conditions la résistivité d’un matériau peut devenir nulle (la conductivité
infini), le matériau devient alors supraconducteur. Le phénomène de supraconductivité
n’apparaît qu’en dessous une certaine température appelée température critique TC.
On montre expérimentalement que la résistivité d’un supraconducteur est inférieure à
10-25 Ω.m par comparaison avec la résistivité du cuivre à 300 K qui est de l’ordre de 10-7 Ω.m.

Figure IV.1 : Différence de la variation de la résistance en fonction de la température pour


deux métaux un supraconducteur et un autre non supraconducteur.

IV.1.2. Définition :
La supraconductivité est la propriété que présentent certains matériaux de conduire le courant
électrique sans résistance lorsque leur température est inférieure à une certaine valeur appelée
température critique Tc. Ce phénomène se caractérise non seulement par l'absence de
résistance électrique mais aussi par l'annulation du champ magnétique à l'intérieur du
matériau " effet Meissner " (du nom de Walther Meissner qui l’a découvert en 1933 avec
Robert Ochsenfeld).

IV.1.3. Fermions et bosons :

Fermions : (du nom du physicien italien Enrico Fermi) sont des particules qui ne peuvent pas
coexister au même endroit et dans le même état ( à condition qu'ils sont identiques) : cette
interdiction s'appelle le principe d'exclusion de Pauli. les fermions ont des spins de valeur
demi-entière, Le fait qu'une particule soit un un fermion a d'importantes conséquences sur les
propriétés statistiques observables en présence d'un grand nombre de particules, ils sont des
particules qui obéissent à la statistique de Fermi-Dirac.
Exemple : L'électron (la première orbitale ou couche électronique (la plus rapprochée du
noyau) ne peut contenir que deux électrons qui ont la même énergie mais des spins opposés
S=±1/2.
Bosons : (du nom du physicien indien Satyendranath Bose) sont Les particules qui sont
capables de se rassembler à plusieurs dans le même état physique. les bosons ont des spins de
valeur entière et ils obéissent à la statistique de Bose-Einstein . Plus généralement, les bosons
montrent une tendance à s'agréger lors des processus d'interaction entre les particules.
Exemple : Le photon.

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IV.1.4. Modèle BCS pour la supraconductivité :
A la température ambiante, les métaux ont une certaine résistance au flux des électrons, du à
la vibration des atomes ce qui permet aux électrons de ralentir et céder une partie de leur
énergie au métal (Le métal s’échauffe par effet joule).

Dans la transition de la phase normale à la phase supraconductrice (T<TC), le modèle BCS


découvert en 1957 par Bardeen, Cooper et Schrieffer, qui leur valut le prix Nobel, permet
d'expliquer la supraconductivité dans les métaux. Ce modèle est basé sur l’hypothèse d'une
interaction attractive, à très basse température, entre les électrons de conduction, conduisant à
la formation de paires d'électrons appelées paires de Cooper.

Une paire de Cooper est formée de deux électrons dont les mouvements sont corrélés. Les
électrons, négatifs, interagissent avec le réseau d'ions positifs. Un électron donné attirera le
réseau d'ions vers lui. Comme l'électron se déplace plus rapidement que les ions, il laissera un
excès de charge positive sur son passage, ce qui attirera un autre électron. Ainsi, les vibrations
cristallines sont les médiatrices d'une force attractive entre électrons. les électrons ne sont pas
à la même place au même endroit et la force de répulsion directe entre les électrons peut être
entièrement compensée par la force d'attraction retardée causée par le réseau d'ions.
Ces paires se comportent comme des bosons ( particules de spin entier). Les paires de Cooper
se superposent pour former une grande onde collective le condensat. Les paires se déplacent
alors sans rencontrer la moindre résistance, d'où la supraconductivité. Cela peut sembler très
étrange, mais ça a été vérifié expérimentalement. Le couplage est appelé une interaction
phonon.

(a) (b) (c)


Figure IV.2 : (a) métal non supraconducteur et (b) Réseau de matériau supraconducteur (c)
Formation des paires de Cooper à très basse température dans un métal.

La formation de paires de Cooper entraîne l'apparition d'une bande interdite au voisinage du


niveau électronique le plus haut occupé appelé niveau de Fermi EF.

Figure IV.3 : l'apparition de la bande interdite.


L'énergie de chaque électron est abaissée d'une quantité Δ, et donc l'énergie nécessaire pour
rompre une paire vaut:
Eg = 2 Δ
C’est l’énergie de gap du supraconducteur.

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Cette énergie peut être fournie par agitation thermique, et donc pour que le matériau reste
supraconducteur il faut que:
kBT < Eg
Ce qui explique l'existence d'une température critique TC définie par :
E 2
TC  g  TC
kB kB
IV.1.5. Effet Meissner :
L'effet Meissner a été découvert par Walter Meissner et Robert Ochsenfeld en 1933.
Si un matériau est soumis à un courant électrique et est traversé par un champ électrique à
température ambiante, on refroidit le matériau jusqu'à sa température critique, il y'a alors
apparition d'un courant sur la surface du matériau. Ce courant induit un champ magnétique
par la loi de Lenz, qui s'oppose au champ magnétique extérieurs. Lorsque la température
critique est atteinte, la somme des champs magnétique totale est expulsé du matériau. Plus
aucun champs magnétique ne traverse le matériau.
Cependant un champ magnétique suffisamment fort a pour effet de détruire la
supraconductivité. Le seuil, ou valeur critique, du champ magnétique qui détruit la
supraconductivité est noté Hc, il dépend de la température.

Figure IV.4 : Effet Meissner dans une sphère supraconductrice refroidie dans un champ
magnétique uniforme, au dessous de la température critique les lignes de champ sont éjectés
de la sphère.

IV.1.6. Classification des supraconducteurs :


- Supraconducteurs de type I ou supraconducteurs conventionnels :

Les supraconducteurs de type I ont été découvert en premier et requièrent une très basse
température critique. Ces types de matériaux sont caractérisés par une transition brutale vers
un état de supraconductivité et un parfait diamagnétisme. Leurs propriétés sont expliquées par
la théorie BCS.
Les supraconducteurs de type I sont caractérisés par un seul champ critique HC (seuls deux
états sont possibles, l’état avec effet Meissner, et l’état normal où le matériau retrouve une
résistivité élevée). Lorsqu’ils sont soumis à un champ magnétique extérieur H l’induction
magnétique B est nulle à l’intérieur tant que H< HC. Ils se caractérisent par un écrantage total
du champ extérieur assuré par des courants supraconducteurs circulant à la périphérie du
matériaux (Fig. IV.4). Donc, la répartition des courants n’est pas homogène, le courant
circule uniquement en surface, dans l’épaisseur de London.

- Supraconducteurs de type II ou non conventionnels :


Il existe d'autres supraconducteurs, dits de type II, dont les caractéristiques ne sont pas aussi
simples c-à-d les propriétés ne peuvent pas être expliquées par la théorie conventionnelle. Ils
ont une température critique plus élevée que dans le type I.

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Ces matériaux de deuxième espèce possèdent deux champs magnétiques critiques HC1 et HC2
dépendant de la température. Ainsi, ils peuvent se trouver dans trois états : l’état normal, l’état
supraconducteur, et l’état mixte, où la phase normale coexiste avec la phase supraconductrice.
Sous HC1, le matériau est complètement à l’état supraconducteur. Lorsqu’il franchit ce champ
magnétique critique, il se retrouve à l’état mixte, c'est-à-dire que le flux commence à pénétrer
dans l’objet à travers de minces faisceaux appelés vortex. Si ce champ dépasse HC2, le
matériau atteint l’état normal de la même façon qu’il avait outrepassé la température critique
sans être soumis à un quelconque champ magnétique extérieur. A ce jour, aucune théorie
satisfaisante ne permet de décrire le phénomène de la supraconductivité à haute température
critique.

(a) (b)
Figure IV.5 : Diagramme de phase d'un supraconducteur (a) type I et (b) type II.

Figure IV.6 : Courbes d’aimantation en fonction du champ appliqué d’un supraconducteur de


type I ou de type II .

La différence entre les deux types de supraconducteur est plutôt liée aux propriétés de
pénétration du champ magnétique dans le métal supraconducteur, et plus précisément à la
valeur comparée de la profondeur de pénétration λ et la longueur de cohérence ξ.

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IV.1.7. Matériaux supraconducteurs :
Après la découverte de la supraconductivité du mercure en 1911 par Onnes on testa tous les
éléments de la classification périodique. La plupart des métaux de transitions peuvent devenir
supraconducteurs bien que les meilleurs conducteurs à la température ambiante à savoir le
cuivre, l’or et l’argent ne présentent pas de propriétés supraconductrices alors que des
éléments isolants peuvent devenir supraconducteurs. Le tableau suivant donne quelques
exemples de matériaux supraconducteurs avec les valeurs des températures critiques et des
champs critiques.

Tableau IV.1 : Valeurs des températures critiques et champs critiques pour quelques
supraconducteurs.
Supraconducteurs de type I Supraconducteurs de type II
Matériaux TC (K) HC (T) Matériaux TC (K) HC (T)
Al 1 0.01 La2-xSrxCuO4 38 40
Pb 7.2 0.08 MgB2 39 >50
Nb-Ti 9 14 La(Fe,F)As 55 -
Nb 9.2 0.2 YBa2Cu3O6.9 92 >100
PbMo6S8 15 60 Bi2Ca2Sr2Cu3O10 110 >120
Nb3Ge 23 38 Ti2Ca2Ba2Cu3O10 125 >130

IV.1.8. Applications de la supraconductivité :


La supraconductivité est étudiée et appliquée dans de nombreux domaines.

- Médecine :
En médecine, les IRM (Imageries par Résonnance Magnétique) utilisent de très forts champs
magnétiques crées par une bobine de fil supraconducteur plongé dans un liquide très froid
comme l’hélium.

- Stockage d'énergie :
L’énergie peut être stockée par le passage d'un courant électrique dans une bobine de fil
supraconducteur. Une fois la bobine court-circuitée, le courant circule quasi-indéfiniment sans
pertes et produit un champ magnétique. L’énergie est donc stockée dans la bobine sous forme
magnétique et électrique.

- Bobines supraconductrices :
Les bobines supraconductrices permettent de produire des champs magnétiques de plusieurs
teslas (1 tesla vaut à peu près 10 000 fois le champ de la Terre). Elles sont obtenus en
utilisant des bobinages de plusieurs milliers de tours de fils supraconducteurs plongés dans
un liquide très froid. Ces champs magnétiques élevés sont utilisés pour la Résonance
Magnétique Nucléaire en chimie et en physique, dans les laboratoires de physique pour
étudier l’effet des champs sur les solides et explorer les ainsi les propriétés magnétiques des
matériaux.

- Electronique et télécommunications :
Malgré l’inconvénient des nécessaires basses températures, les propriétés exceptionnelles des
supraconducteurs permettent de concevoir des circuits électroniques performants et originaux.

Transport électrique par câbles supraconducteurs. il conduit le courant électrique sans


résistance, donc sans pertes d'énergie (par effet Joule). Il permet ainsi d’atteindre une capacité
de transport nettement plus forte qu’un câble traditionnel.

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Dans Les filtres les plus performants disponibles pour les antennes relais des réseaux mobiles.

D’autres systèmes électroniques permettent de protéger les circuits des surtensions, ou de


construire les appareils de mesure de champ magnétique ultra sensibles.

La supraconduction est aujourd’hui davantage appliquée aux courants faibles, c’est-à-dire aux
applications de traitement de l’information comme les téléphones portables ou les ordinateurs
(un ordinateur quantique).

Et d'autre applications :

- La lévitation magnétique permet quant à elle de construire des trains à sustentation


électromagnétique qui avancent sans contact avec des rails.

- La fusion nucléaire.

IV.2. La cryogénie alimentaire :

La cryogénie intervient dans les procédés de transformation jusqu'au transport et la vente des
produits alimentaires. Pour refroidir, surgeler, croûter, durcir, former, protéger, inerter,
désoxygéner… les aliments.

le froid cryogénique : on peut préserver les qualités gustatives et nutritionnelles de nos


produits, assurer la sécurité alimentaire et améliorer la performance technique et économique
des process de fabrication.

La cryogénie alimentaire ou la cryoconservation : consiste la conservation d'aliments par


une surgélation très rapide laissant l'aliment dans l'état dans lequel il était au départ,
contrairement à la congélation classique qui provoque la déshydratation de surface et la
formation de gros cristaux de glace dans le produit. Pour arriver à ce résultat, il faut plonger
l'aliment dans de l'azote liquide.
L'aliment est plongé dans de l'azote liquide, l'énergie contenue dans les molécules de l'aliment
passe dans l'azote, tous les mouvements et les transformations moléculaires sont stoppés, donc
et l'aliment se refroidit et se fige très vite. Lorsqu'on réchauffe l'aliment, l'azote liquide
s'évapore et les molécules de l'aliment se remettent en mouvement, l'aliment est dans le même
état que celui dans lequel il était avant d'être congelé.

La cryopréservation : a pour but de suspendre l'évolution des cellules et de pouvoir les


remettre en mouvement par la suite, Elle est utilisée pour conserver le sperme, les tissus et
comme dernier espoir pour les gens n'ayant plus d'espoir de guérison avec les techniques
médicales actuelles.
La cryopréservation fonctionne comme la cryogénie alimentaire mais elle est plus complexe à
appliquer, il faut éviter les dégâts que peuvent entraîner les très basses températures.

Le nettoyage cryogénique : est une technique de propreté qui utilise la glace carbonique et
ses propriétés physiques comme moyen de décollement instantané des pollutions.
Le Nettoyage Cryogénique permet de traiter efficacement tous types de pollutions sur tous
types de surfaces en utilisant la glace carbonique (dioxyde de carbone solide).

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Le nettoyage cryogénique est appliqué dans divers secteurs de l’industrie (agro-)alimentaire
comme la production d’alimentation et de boissons, l’industrie du chocolat, la boulangerie
industrielle,….
Les arguments techniques :
- Méthode plus rapide et efficace que tout autre système de nettoyage.
- Nettoyage non-abrasif et sec : Pas d’usure aux objets nettoyés, sûre pour les équipements
électriques.
- Décontamination efficace, écologique & économique.

(a) (b) (c)


Figure IV.7 : Le nettoyage cryogénique (a) nettoyage des réservoirs (b) nettoyage mélangeur
(c) enlèvement des résidus sucrés.

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