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4 – LES CYCLES ET MACHINES A VAPEUR D’EAU

4.1 - Introduction

Les cycles à vapeur d’eau sont réalisés à partir d’une chaudière qui évapore de l’eau
pour l’amener à une pression et une température élevées. La chaudière est un

Chaudière

Q1

Pompe
Turbine
w

Q2 W

Condenseur

Figure 14 : cycle d’une machine à vapeur d’eau

échangeur de chaleur fumée eau et vapeur d’eau. La fumée est elle-même réalisée
par combustion dans un foyer. La vapeur générée peut être saturante ou
surchauffée. Cette vapeur est acheminée vers le second organe principal du cycle
qui est la turbine. Une turbine est une roue à aube muni d’un arbre qui transmet la
rotation de la roue au milieu extérieur. La détente de la vapeur dans la turbine
l’amène à basse pression à l’entrée d’un échangeur de chaleur, le condenseur. Cet
échangeur de chaleur vapeur/eau condense la vapeur. Les condensats sont repris
par une pompe dite alimentaire qui les comprime pour les injecter dans la chaudière
bouclant ainsi le cycle.

D’un point de vue énergétique les meilleurs rendements possibles pour une
chaudière sont de l’ordre de 90 %. Les petites chaudières mal réglées peuvent avoir
un rendement inférieur à 60 %. Le rendement est très sensible à l’excès ou au défaut
d’air.

La turbine a quant à elle un rendement de 80 à 85 % correspondant au rapport de la


puissance effectivement disponible sur l’arbre moteur à la puissance fournie par le
travail de détente de la vapeur. Les pertes d’une turbine proviennent des frottements
du fluide, des gouttelettes sur les parois, des fuites par les joints et des échanges
thermiques par les parois mouillées.

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Les pertes du condenseur sont quant à elles provoquées par le rejet de chaleur vers
l’extérieur. On distingue deux types de condenseur utilisés dans les cycles à vapeur
d’eau. Ceux à contact direct et ceux à surface d’échange.

La pompe alimentaire consomme une partie du travail généré par la turbine. On


estime à 2 à 3 % la part de ce travail nécessaire à la compression adiabatique du
liquide avant son entrée dans la chaudière.

4.2 – Le cycle de RANKINE

4.2.1 - Définition

C’est un cycle de Carnot légèrement modifié. Le schéma ci-après présente le cycle


en diagramme de clapeyron.

A,, A B

A’ a b

Figure 15 : Cycle de Rankine d’une machine à vapeur d’eau en diagramme P-V

– La pompe alimentaire comprime le liquide de A’ à A”.

– Le fluide obtenu en A” est introduit dans la chaudière dont la pression est


constante. Il est chauffé de A” à A et évaporé de A à B.

– A la sortie de la chaudière la vapeur saturante est détendue dans la


turbine de B à b. Dans un cycle de Raukine la vapeur n’est pas
surchauffée avant sont introduction dans la chaudière. De ce fait la
détente Bb finie avec un titre relativement élevé.

– Après la turbine le fluide résultant est condensé de b à A’ dans le


condenseur.

Le cycle est représenté sur le diagramme de Mollier comme suit

37
H

A b

A,,
A’ a S

Figure 16 : Cycle de Rankine de la vapeur d’eau en diagramme de Mollier H-S

4.2.2 – Calculs pratiques

Compression du liquide par la pompe alimentaire (A’A’’)

L’expression de la variation différentielle d’enthalpie à la traversée d’une machine est


de la forme

dH = TdS + VdP
= δQ + δτ

la transformation A’A’’ est adiabatique supposée ici réversible ce qui conduit à un


travail de compression :

δτc = VdP

pour un liquide le volume est pratiquement constant par compression isenthalpique.


On en déduit le travail de compression après intégration

τc = V∆P Joules

Ce travail peut être exprimé en kJ par unité de masse comme sur le diagramme de
Mollier. On pose

τc = Ul∆P J/kg

Ul est le volume massique du liquide en m3/kg. Si ρl est la masse volumique du même


liquide on aura :

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∆ P
τc =
ρl
∆ P (bar) 105
= J/kg
1000 d
∆ P (bar)
= 103 J/kg
10 d

∆ P (bar)
τc= kJ/kg
10 d

Le travail de compression adiabatique d’un liquide est calculé à partir de cette


équation approximative où
∆P est la différence de pression exprimée en bars.
d est la densité du liquide
τc est le travail de compression exprimé en kJ/kg

Remarque : Le tableau de l’équilibre liquide-vapeur en Annexe 1 permet de trouver


les enthalpies des points de la courbe de saturation tels que A’, A et B.

- Chauffage isobare dans la chaudière

A pression constante la chaleur absorbée par le fluide dans la chaudière vaut

Q1 = QP = ∆H

Q1 = HB – HA’’

L’enthalpie du point B est obtenue sur le diagramme de Mollier. Celui du point A’’ est
à calculer de la façon suivante. On pose

HA’’ = HA’ + travail de compression du liquide

∆ P (bar)
H A'' = H A' +
10 d

HA’ est obtenu à partir du tableau de l’annexe 1.

- Détente dans la turbine

Le travail de détente dans la turbine se calcule par :

τd = ∆H

τd = Hb - HB

Les enthalpies Hb et HB sont obtenues à partir du diagramme de Mollier.

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- Condensation de la vapeur

Le condenseur opère à pression constante qui est soit la pression atmosphérique


soit une pression inférieure. On pose

Q2 = Qp = ∆H

Q2 = HA’ – Hb

- Rendement théorique ou thermodynamique du cycle

travail recueilli au milieu extérieur


η =
chaleur fournie par la chaudière

τd -τc
η =
Q1

∆ H détente HB - Hb
En négligeant τc devant τd , on pose η ≈ =
∆ H chaudière H B - H A''

Comme dans le cycle de Carnot, pour augmenter le rendement du cycle de Rankine


il faut augmenter la température de source chaude et diminuer celle de la source
froide.

La température à la source froide est limitée inférieurement par celle de la source


froide (rivière, lac, air atmosphérique…). Celle de la source chaude est limitée par les
progrès de la technologie (chaudières à très haute pression). Pour arriver malgré tout
à améliorer ce rendement avec ces limitations on a modifié le cycle de Rankine pour
donner le cycle de Hirn présenté par le sous chapitre suivant.

4.3. – Cycle de HIRN ou cycle avec surchauffe

La vapeur obtenue en fin de chauffage isobare dans la chaudière est saturante dans
le cycle de Rankine.

Dans un cycle de Hirn cette vapeur va être surchauffée dans un échangeur de


chaleur annexe avant sa détente dans la turbine. On aboutit au schéma de principe
de fonctionnement ci-après.

La transformation BD correspond à la surchauffe de la vapeur. Elle est réalisée dans


la chaudière.

Conséquences de l’adoption du cycle de Hirn

La détente « Dd » finit au point d de titre plus élevé que celui du point b correspond à
la fin de détente du cycle de Rankine ce qui a pour résultat d’accroître la durée de
vie des turbines généralement érodées par le martèlement des gouttelettes de

40
liquide. De plus un titre élevé en fin de détente rend la transformation moins
isenthalpique qu’elle ne devrait l’être du fait que les coefficients de convention de la
vapeur humide sur les parois de la turbine sont plus élevées.

H
D

d
A b
,,
A
A’ a S

Figure 17 : Cycle de Hirn en diagramme H-S

On constate d’autre part par un calcul approprié que le rendement est amélioré.

Le travail de détente τd est calculé par

τd = Hd - HD

La chaleur consommée à la chaudière est :

Q1 = HD – HA’’

Le rendement du cycle est :

( H D - Hd ) -τc
η =
H D - H A"

4.4 – Cycle de HIRN avec resurchauffe

On peut de nouveau augmenter le rendement du cycle de Hirn ou cycle avec


surchauffe en adoptant le cycle suivant appelé cycle avec resurchauffe. L’idée de
base de ce cycle est que dans une chaudière, le plus difficile à réaliser est la
vaporisation du liquide du fait de la chaleur latente élevée. Une fois le liquide
vaporisé, la surchauffe du fluide obtenue par apport de chaleur sensible n’est pas
coûteuse. On procède donc à une détente partielle DD’du fluide surchauffé pour
41
l’amener à saturation (figure 18). On le resurchauffera ensuite de D’ à E pour profiter
de la disponibilité de la vapeur saturante ainsi obtenue à pression intermédiaire. Une
seconde détente (Ee) va amener le fluide à la pression du condenseur en donnant
un second travail de détente comme indiqué par la figure 18.

H
D E

B
D’

e’
C x e
d
A b
,,
A
A’ a S

Figure 18 : Cycle de Hirn avec resurchauffe en Diagramme H-S

Le travail de détente total obtenu est la sommes des deux travaux

τtot = τd1 + τd2

= (HD’ – HD) + (He – HE)

La chaleur totale utilisée à la chaudière est obtenue par

Q1 = (HD – HA’’) + (HE – HD’)

Le rendement du cycle de Hirn avec resurchauffe est obtenu par

τ tot - τ c
η =
Q1

Remarque sur l’irréversibilité des détentes dans les turbines

Dans tout ce qui précède, nous avons considéré que les détentes étaient toutes
isentropiques. Il n’est est rien. Il y a toujours dans une détente une dégradation de
l’énergie disponible en chaleur qui fait que la transformation se fera à entropie
croissante. L’irréversibilité de la détente est mesurée par la variation d’entropie
constatée en fin de détente. C’est le cas de la transformation Ee’ comparée à la
transformation isentropique Ee.

On remarquera que le travail réel obtenu est plus faible que celui supposé dans la
transformation isentropique.

42
4.5 – Cycles avec soutirages

On peut réduire l’irréversibilité de chauffage A’’A du cycle de Hirn par un chauffage


progressif du fluide avant son admission dans la chaudière. Le principe de
fonctionnement d’un tel système est le prélèvement de la vapeur en cours de détente
dans la turbine pour réchauffer les condensats qui retournent à la chaudière.

On améliore ainsi le rendement du cycle au détriment de la quantité de travail de


détente grâce à ces soutirages de vapeur à la turbine.

La figure 19 donne le schéma de fonctionnement d’un cycle à Hirn à un soutirage.

H
D

S1
A α

A2'' d
' (1-α)
A1'' A1
A’ S

Figure 19 : Cycle avec soutirage en Diagramme de Mollier H-S

On voit que le travail total obtenu est calculé par

τd = (H S1 - HD ) + (1 - α ) (H E - HS1 ) kJ/kg

" "
α est la fraction du débit m soutiré en S1 pour chauffer le fluide parvenu en A1 de A1
'
à A1 . Pour calculer cette fraction on écrira l’équation de conservation de la chaleur le
long de l’isobare A1" S1

(1 - α ) (H A1'
- H A"
1
) = α (H S1 - H A'
1
)
La chaleur consommée à la chaudière passe de

Q1 = (H D - H A" )
à
Q '
1 = (H D - H A"
2
)
Q’1 < Q1

43
τd
Le rendement évalué par η = est alors élevé.
Q1

Remarque : Quelque soit le nombre de soutirages opérés, les calculs ci-dessus se


répètent pour chaque soutirage et le rendement global est amélioré pour chaque
nouveau soutirage supplémentaire.

Théoriquement on peut dire que pour un nombre de soutirage infini, le chauffage


irréversible A’’A disparaît et le cycle de Rankine correspondant serait donc
totalement réversible ou équivalent à un cycle de Carnot.

44
5 – DIAGRAMMES ET CYCLE FRIGORIFIQUES

5.1 – Diagramme H-LOG P

Les calculs frigorifiques utilisent un diagramme également dû à Mollier. Ce


diagramme comporte la pression en bar, atmosphère ou kg/cm2 sur une échelle semi
logarithmique en ordonnée et l’enthalpie en kcal/kg de fluide ou kJ/kg de fluide en
abscisse. Le diagramme H-log P permet tous les calculs d’échange de chaleur et de
travaux avec le milieu extérieur.

S3>S2
P C
P
C
S2 v1
S1 v 2 > v1

Tc

T2 > T1 x=0 x=0.4


A B T1 x=1

H H
(a) (b)

Figure 20 : Diagramme H-Log P, forme des courbes du diagramme

La figure 20 (a) et (b) donne l’allure des différentes courbes figurant sur le
diagramme de Mollier H–log P. On notera (voir Annexe 4) que le logarithme de la
pression est en base décimale.

Comme pour les diagrammes de Clayperon (P, V) ou de Mollier (H, S), le diagramme
H–log P présente une courbe de saturation pour chaque fluide avec à un point
critique C positionné au sommet de la courbe. L’isotherme critique Tc passe par le
point C comme indiqué par la figure 20a. Les propriétés du fluide vues en diagramme
(P -V) ou (H – S) sont directement transposables en diagramme H – log P c’est à
dire :

– Tout fluide dont le point figuratif est à l’intérieur de la courbe de saturation


est sous forme de mélange liquide – vapeur saturante.

– Lorsque le point figuratif du fluide est situé à droite de la courbe de


saturation on a une vapeur sèche ou surchauffée.

– A gauche de la courbe de saturation se situe les liquides.

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Un changement de phase liquide vapeur n’est possible que lorsque le fluide évolue
en restant en dessous de l’isotherme critique Tc.

On remarque que les diagrammes H – log P ne comportent des courbes que dans la
zone vapeur saturante ou sèche. L’intérêt de ces courbes dans la zone liquide est
faible, la plus part des paramètres variant peut pour les liquides.

Calcul du travail de compression isentropique et des chaleurs échangées avec le


milieu extérieur.

– Pour un fluide circulant en régime permanent on sait que le premier


principe devient

∆H = τ + Q

dans un compresseur on pose Q = 0 et le travail de compression τc se


met sous la forme.

τc = ∆H
= Hf - Hi

– On sait d’autre part que dans une transformation isobare la chaleur


échangée avec le milieu extérieur QP est

QP = ∆H
= Hf - Hi

Ces deux expressions montrent tout l’intérêt du diagramme de Mollier H-log P pour
les calculs frigorifiques. La connaissance des points de début et fin de transformation
permet le calcul soit de la chaleur soit du travail au cours du cycle frigorifique ainsi
que nous le verrons plus loin.

5.2 – Principe de la machine frigorifique à compression

B
C

condenseur
détendeur compresseur

D A
évaporateur

Figure 21 : Organes principaux d’un cycle frigorifique à compression

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Une machine frigorifique à compression comprend 4 éléments essentiels grâce
auxquels le cycle frigorifique est réalisé. Ce sont :

– Le compresseur
– Le condenseur
– Le détendeur
– L’évaporateur

Ces quatre éléments sont placés comme l’indique le schéma de la figure 21.

Le cycle correspondant pour une fluide frigorigène qui circule en circuit fermé en
passant par ces quatre organes est schématisé en diagramme P-V par la figure 22.

C B’ B
P2

A
P1
D

V
Figure 22 : cycle à compression en Diagramme P-V

5.2.1 – La compression AB

On suppose ici que le fluide frigorigène arrivant de l’évaporateur est saturant au point
A. Il est aspiré par le compresseur à l’état saturé et comprimé de façon isentropique
de A à B. La pression passe de P1 (pression à l’évaporateur) à P2 (pression au
condenseur). On constate que le fluide sortant du compresseur au point B est à l’état
de vapeur surchauffé. C’est toujours le cas pour la compression isentropique.

5.2.2 – Condensation BC

Un condenseur est un échangeur de chaleur entre un fluide extérieur de


refroidissement (air, eau,…) et le fluide frigorigène que l’on refroidit puis condense.
Lorsque le fluide en provenance du compresseur entre dans le condenseur, il est
d’abord désurchauffé c’est à dire refroidi de B à B’. A partir du point B’ toute tentative
de refroidissement ultérieure se traduit par une condensation de la vapeur dans
l’échangeur. Si le condenseur est bien dimensionné, le fluide est totalement
condensé de B’ à C. L’évolution BC est tout entière isobare.

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5.2.3 – Détente CD

Le détendeur est un appareil (parfois un simple capillaire) qui permet de ramener la


pression du liquide obtenu au point C de P2 à P1 avant son passage dans
l’évaporateur.

La détente CD est toujours isenthalpique. On a en effet

∆H = τ + Q

Avec

τ=0 pas de travail échangé avec l’extérieur

Q=0 pas de chaleur échangé avec l’extérieur

On en déduit que H est constant au cours de la détente. On remarquera qu’une telle


détente s’accompagne toujours d’une évaporation partielle du liquide. La chaleur
nécessaire à cette évaporation est prise au fluide lui-même qui perd une partie de sa
chaleur sensible. La compensation de la chaleur d’évaporation par celle de
refroidissement du fluide contribue à maintenir l’enthalpie H constante.

5.2.4 – Evaporation DA

L’évaporateur est comme le condenseur un échangeur de chaleur entre fluide


frigorigène froid et un fluide extérieur à refroidir. Le fluide frigorigène partiellement
évaporé en D s’évapore totalement de D à A en empruntant sa chaleur d’évaporation
au milieu à refroidir. C’est à ce niveau qu’il y a production de froid. La chaleur prise
au milieu à refroidir est exprimée en kcal/h ou en kW ou en frigories/heure .

1 frigorie/heure = - 1 kcak/h (prise à la source froide).

On remarque que comme au niveau du condenseur la pression à l’évaporation est


supposée constante pendant toute la phase d’évaporation D à A.

5.2.5 – Représentation du cycle en diagramme T, X

Le schéma de la figure 23 a pour objet de mieux faire comprendre les mécanismes


d’échange de chaleur en relation avec les températures et pressions du fluide
frigorigène.

Il ne correspond à aucun schéma standardisé à rechercher et retrouver dans les


documents de froid.

Le schéma consiste à présenter en ordonnées la température du fluide en fonction


de sa position dans le cycle. Cette position es notée x et placée en abscisse. Le
schéma est utilisé en liaison avec la courbe de saturation P s (T) du fluide frigorigène
utilisé.

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La température de condensation est notée Tc et dépend de la pression P2 atteinte en
sortie du compresseur (voir courbe Ps(T)).

La température d’évaporation est notée Te et dépend de la pression P1 à l’aspiration


du compresseur (courbe PS (T)). C’est donc la puissance du compresseur qui
déterminera la température de condensation Tc et la température d’évaporation Te.

Le croquis présente par ailleurs les températures Ta et Ti du milieu ambiant (ou milieu
de refroidissement du condenseur) et interne (ou milieu à refroidir c’est à dire
l’intérieur du réfrigérateur).

On constate que pour prendre la chaleur Q2 dans le réfrigérateur ou chambre froide il


faut que la température Te soit constamment inférieure à Ti. On peut par exemple
avoir Ti = - 5°C et Te = - 20°C. Ainsi le fluide frigorigène de passage dans
l’évaporateur s’évaporera en prenant la chaleur Q2.

De la même façon, pour rejeter la chaleur Q1 dans le milieu ambiant il faut que la
température Tc soit constamment supérieure à Ta. on peut avoir Ta = 35°C et Tc =
45°C. Ainsi le milieu ambiant (air ou eau) prendra constamment la chaleur Q1 au
fluide en passage dans le condenseur.

Le principe de la production de froid par compression consiste donc à maintenir Tc >


Ta et Te < Ti.

T P(Atm)
Condenseur (40°C)
Tc
Q1 P2 =16

Atmosphère Ta = 38°C

Chambre froide Ti = -5°C)


Q2
P1=3
Te
Evaporateur (-20°C)
Position du fluide dans le cycle T (°C)
Te=-20 Tc=40

Figure 23 : schéma descriptif de la production de froid

5.3 – Représentation du cycle en diagramme H – LOG P

5.3.1 – Transformations du cycle en diagramme H – LOG P

Le cycle est représenté par la figure 24 avec la description ci-après

– La compression a lieu de A à B. Le travail échangé est calculé par

τc = ∆H
= HB - HA

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– L’évaporateur a lieu de D à A. la chaleur Q2 échangée est :

Q2 = QP
= ∆H
= HA – HD

– La phase de condensation de B à C met en jeu la chaleur Q1 calculée par

Q1 = QP
= ∆H
= Hc – HB

P (bars)

C B’
P2 B

P1 A
D
H (kJ/kg)

Figure 24 : Cycle frigorifique à compression en diagramme H - Log P

On définit le coefficient de performance du système COP par le rapport

Q2
COP =
τc

HA - HD
COP =
HB - HA

Le COP remplace l’efficacité utilisée en thermodynamique classique pour calculer le


rendement des machines frigorifiques.

5.3.2 – Cycle pratique

5.3.2.1 – Surchauffe de la vapeur saturante sèche

Dans tout ce qui précède nous avons supposé que le fluide frigorigène en A et en C
était à saturation, les points correspondants étant sur la courbe de saturation. Dans
la pratique la vapeur sortant de l’évaporateur est surchauffé de A à A’ afin d’éviter la

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présence de gouttelettes liquide dans le compresseur, celles-ci étant préjudiciables à
la durée de vie de ce dernier.

On appelle surchauffe l’écart de température (TA’ –TA). Elle doit être en


fonctionnement normal de 3 à 7°C.

P (bars)

C’ C B’
P2 B

A
P1 A’
D

H (kJ/kg)

Figure 25 : Cycle pratique d’une machine frigorifique à compression.

De la même façon on sous refroidit le liquide sortant du condenseur de C à C’. On


diminue ainsi la proportion d’évaporation partielle de la détente isenthalpique tout en
évitant l’apport de bulles de vapeur au détendeur. On appelle sous-refroidissement
l’écart de température (Tc – Tc’). En fonctionnement normal il doit être de 4 à 8°C.

5.3.2.2 – Dimensionnement des tuyauteries

La puissance frigorifique d’une machine de production de froid est entièrement


déterminée par la connaissance exacte du cycle et du débit de fluide de circulation
dans ce cycle. Comme la masse volumique du fluide est variable tout au long du
cycle et dépend fortement des points considérés, les diamètres des tubes doivent
être également variables si on veut maintenir le même débit massique partout dans
le cycle.

Les valeurs de volumes massiques relevées sur le diagramme permettent de


calculer les diamètres des tuyauteries comme suit :

Si Pf est la puissance frigorifique de la machine et m le débit massique dans le cycle,


on pose

Pf = m ∆ Hévapo
Pf
On en déduit m =
∆ He

51
Le débit volumique qυ peut être exprimé de deux façons différentes

qv = mυ
π D2
= V
4

où υ est le volume massique du fluide en m3/kg


D est le diamètre de tube
V la vitesse de circulation imposée dans les tubes

On en déduit

1
 4 υ Pf 
2

D =  
 π V ∆ He 

Pratiquement, on relèvera les différentes valeurs du volume massique ν sur le


diagramme H–log P pour calculer les différentes valeurs de diamètre de tube. Ceux-
ci sont en fait normalisés. Le choix d’un tube particulier portera donc sur la valeur
normalisée immédiatement supérieure à celle calculée.

Les diamètres des tubes sont donnés en pouce avec la progression ci-après.

1
8 ’ ¼’ ½’ …

5.3.2.3 – Influence des organes annexes sur la forme du cycle :


pertes de charges et de chaleur dans ces organes

Nous avons jusqu’à présent supposé que la forme du cycle n’était déterminée que
par les 4 organes principaux que sont le compresseur, le condenseur, le détendeur
et l’évaporateur. Nous avons représenté ci-dessous un cycle de fonctionnement réel
prenant en compte tous les organes qui ont une influence sur la forme du cycle
frigorifique.

Remarque : Dans certaines installations on interpose un échangeur de chaleur entre


évaporateur et compresseur et entre condenseur et détendeur. Un tel dispositif
permet de faire la surchauffe et le sous-refroidissement à peu de frais, l’un
provoquant l’autre et vice-versa.

La figure 26 donne le schéma détaillé d’une installation frigorifique réelle.

52
Ligne d’aspiration Ligne de refoulement
1 3
8 9 2

Condenseur
Evaporateur
Echangeur de chaleur

7
Ligne liquide 4
5
6
Figure 26 : schéma global d’une installation frigorifique à compression

Le cycle résultant est donné par la figure 27. Nous avons exagéré à dessein les
effets et écarts au fonctionnement théorique pour la lisibilité du diagramme.

P (bars)

2
Pc
6 5 4 3

7 8
1
Pe
9

H (kJ/kg)

Figure 27 : représentation du cycle réel avec l’effet des organes annexes

Description du cycle.

– Tout d’abord la compression 1-2 n’est jamais réellement isentropique et


s’accompagnera donc d’un accroissement de l’entropie. On définit alors
un rendement isentropique du compresseur comme le rapport par :

∆ H isentropique
η =
∆ H réel

C’est une donnée fournie par le constructeur du compresseur.

– Lorsque la ligne de refoulement entre compresseur et condenseur est


longue on assiste à une perte de charge accompagnée d’une perte
thermique le long de cette ligne 2-3.

53
– Les cycles théoriques supposent toujours une perte de charge nulle dans
les condenseurs et dans les évaporateurs. Il n’en est rien. On peut
facilement perdre 1 à 2°C de température de condensation dûe à la perte
de charge 3-4 dans le condenseur.

– Comme expliquée précédemment, la présence de l’échangeur de chaleur


liquide/vapeur permet le sous refroidissement 4-5 du liquide pendant que
la ligne liquide provoque le refroidissement 5-6.

– Après la détente 6-7 le fluide dans l’évaporateur subit une perte de


charge 7-8 diminuant ainsi la température d’évaporation de 1 à 2°C en
rapport avec cette perte de charge.

– La ligne d’aspiration 8-9 provoque elle aussi une perte de charge et un


gain thermique qui aura pour conséquence une température T 2 en sortie
de compresseur plus élevée qu’elle ne devrait l’être.

5.4 – Machines à deux étages de compression

5.4.1 – Schéma du cycle

Lorsque l’écart de température entre évaporateur et condenseur est trop important, il


en résulte un taux de compression trop élevé pour un seul compresseur et le
rendement de celui-ci chute de façon significative. De plus, la température de fin de
compression isentropique augmente très fort et peut conduire à la destruction
partielle des molécules parfois fragile du fluide frigorigène.

Pour remédier à cet inconvénient on adopte un cycle à deux étages comme celui
présenté par la figure 29. Il existe plusieurs possibilités de cycle conduisant à la
résolution du problème posé. Celle que nous proposons ici est une solution parmi
d’autres.

Remarque : les machines à deux étapes sont le plus souvent adaptées aux
chambres froides pour produits surgelés où les températures internes peuvent
atteindre –25°C pendant que la température externe est supérieure à 35°C par
exemple. La température de fin de compression T B’ est en général limitée à 120 à
140°C pour divers fluides frigorigènes.

Le cycle ainsi modifié améliore le rendement global de l’installation au prix d’un ajout
d’organes supplémentaires qui vont augmenter l’investissement. Par exemple et pour
ce cycle.

– Deux compresseurs et deux détendeurs sont nécessaires là où il ne fallait


qu’un seul.

– On intercale dans le circuit une bouteille dite intermédiaire qui joue le rôle
de condenseur pour le circuit BP et le rôle d’évaporateur pour le circuit
HP.

54
B
C

condenseur
Compresseur HP

Détendeur HP
Bouteille intermédiaire A1
D1

C1
B1

Détendeur HP Compresseur BP

A
D
évaporateur

Figure 28 : Schéma d’une machine frigorifique à deux étages de compression

P (bars)

C
B B’

C1 D1 A1 B1

D A

H (kJ/kg)

Figure 29 : Cycle à deux étages de compression en Diagramme H-LogP

5.4.2 – Détermination des débits de fluide dans chaque étage

On remarquera que le travail de compression est

τc = τBP + τHP
= (HB1 – HA) + (HB – HA1)

55
Les chaleurs échangées au condenseur et à l’évaporateur se calculent de la même
façon que pour un cycle à un étage de compression.

Le COP est le rapport de la chaleur prise à l’évaporateur sur le travail total de


compression.

HA - HD
COP =
(
( H B1 - H A ) + H B - H A1 )
Pour calculer les débits des fluides frigorigènes nécessaires pour que la bouteille
intermédiaire reste en régime permanent avec les mêmes quantités de liquide et de
vapeur saturante on procède comme suit :

La puissance frigorifique du groupe est la Contrainte qui détermine le débit du fluide


dans le 1er étage (étage BP)

Pf = mBP x ∆Hévapo

De cette équation on déduit le débit de fluide m BP. L’équation de conservation de


l’énergie appliquée à la bouteille intermédiaire permet ensuite le calcul du débit de
fluide dans le 2ème étage (étage HP).

En régime permanent on doit avoir pour la bouteille

mHP HA1 + mBP HC1 = mHP Hc + mBP HB1

MHP (HA1 – HC) = mBP (HB1 – HC1)

On en déduit mHP.

5.4.3 – Choix de la pression intermédiaire PI de la bouteille

Pour minimiser les coûts de la machine, on recherche de préférence un compresseur


HP et BP de puissances identiques. On démontre que pour que les travaux des deux
compresseurs soient égaux, il suffit que leur taux de compression le soient. C’est ce
critère qui va fixer le choix de la pression intermédiaire Pi. On pose

Pression de refoulement
a =
pression d'aspiration

a est le taux de compression qu’on peut exprimé par

Pc P
a = = i
Pi Pe

On en déduit

56
Pi = Pc x Pe

5.4.4 – Influence du rapport γ des chaleurs massiques sur le


choix de PI et les températures de fin de compression

L’égalité des puissances des compresseurs BP et HP nous a conduit à la relation

Pc Pi
a= =
Pi Pe

En considérant que dans la zone de compression isentropique le gaz est


pratiquement parfait on pose
γ γ -1 γ −1 γ
 T4  P   P  T 
  =  c  =  i  =  2 
T
 3  Pi   Pe   T1 

P (bars)

T4'
Pc
T4
'
Pi ' T 3 T2'
Pi
T3 T2
Pe
T1

H (kJ/kg)

Figure 30 : Choix de la pression intermédiaire P’i > Pi

L’équation ci-dessus conduit à

γ -1
γ
T4 = T3 a
γ -1
γ
T2 = T1 a

On remarquera que toutes les températures de fin de compression (T 2 ou T4)


dépendent non seulement de a mais aussi de γ. Tous les fluides frigorigènes pour

57
lesquels γ est élevé comme l’ammoniac par exemple, ont des températures de sortie
compresseurs T2 et T4 élevées.

Dans le cas d’un cycle à un étage, le choix du fluide sera fait en tenant compte des
températures à ne pas dépasser. Pour un cycle à deux étages, on peut réduire la
température T4 (la plus élevée) en adoptant des taux de compression différents pour
les deux compresseurs HP et BP.

En choisissant aHP < aBP on aura les températures

γ −1
T’4 = T’3 a γ < T4
bp
γ −1
T’2 = T1 a γ < T4
hp

5.5 – Propriétés thermodynamiques des fluides frigorifiques

5.5.1 – Historique et anciens fluides frigorigènes

Il y a quelques années, avant le protocole de Montréal signé en 1987 les fluides les
plus utilisés étaient au nombre de quatre et sont :

Le fréon 12, le fréon 22, le fréon 502 et l’ammoniac. Tous ces fluides sont connus
sous l’appellation Rxyz. L’ammoniac se distingue des autres fluides par sa formule
(NH3). Les fréons ont quant à eux la formule chimique

C(x+1) H(y-1) F(z) Cl(2x+5-y-z)

Ils contiennent tous du chlore qui libéré par le fréon dans les hautes couches
atmosphériques a la propriété de détruire la couche d’ozone O3 qui protège notre
planète des rayons γ. C’est pourquoi le protocole de Montréal signé par la quasi
totalité des pays à décrété une réglementation liée à la fabrication, l’utilisation et
l’élimination progressive de toutes les molécules destructrices de la couche d’ozone.
On a pu à partir de mesures réaliser que les CFC (chlorofluorocarbures) étaient les
molécules les plus nocives vis à vis de la couche d’ozone. Les HCFC
(hydrochlorofluorocarbures) sont quant à elles moins destructives. Ces fluides
frigorigènes naguère prisés pour leurs coûts faibles et leurs performances bonnes
doivent aujourd’hui être éliminés et remplacés sous peine de détruire une partie de la
couche d’ozone.

La suite de ce chapitre explique quel fluide est incriminé et lequel ne l’est pas à partir
des formules chimiques ci-après,

– Lorsque y = 1 et (2x + 5) ≠ (y + z) on a un CFC. C’est le cas pour le R12


ou plus exactement le R012

– Lorsque (2x + 5) ≠ (y + z) et y ≠ 1 on a un HCFC. C’est le cas pour le R 22


ou plus exactement Ro22

58
– Lorsque 2x + 5 = y + z on a un HFC. C’est le cas pour le R134 qui est un
des nouveaux fluides frigorigènes.

Tous les CFC comme le R12, sont aujourd’hui bannis de la surface du globe. Les
HCFC comme le R22 ont un sursis d’une vingtaine d’années avant d’être interdis
comme les CFC. Tous les HFC comme le R134 sont inoffensifs.

5.5.2 – Propriétés thermo des anciens fluides frigorigènes

5.5.2.1 – Propriétés du R12 (R012)

– le R12 a pour formule chmique Cl2 F2 et est un CFC à éliminer à brève


échéance de la surface du globe.
– sa température d’ébullition à une atmosphère Te (atm) = - 30°C
– sa température critique Tc = 112°C
– sa chaleur de vaporisation a un atmosphère Lev(1 atm) = 38,07 kcal/kg
– Le rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,137
– Il est non toxique et bon marché
Le R12 qui était le fluide le plus utilisé il y a quelques années est totalement
abandonné aujourd’hui et tend à disparaître.

5.5.2.2 – Propriétés thermodynamiques du R22 (Ro22)

– le R22 a pour formule chimique CH Cl F2. C’est un HCFC qui doit être
éliminé progressivement de la surface du globe d’ici l’horizon 2020.
– sa température d’ébullition à une atmosphère Te ( 1 atm) = - 40,8°C
– sa température critique Tc = 96°C
– sa chaleur latente de vaporisation à 1 atm, Lev = 51,20 kcal/kg
– Son rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,184
– il est non toxique et peu cher
Le R22 continue à être largement utilisé surtout en Afrique où les moyens manquent
pour l’achat des nouveaux fluides.

5.5.2.3 – Propriétés thermodynamiques du R502

– Le R502 est un mélange de CFC et HCFC. Il est composé à 48,8 % de R 22


(CH Cl F2) et 51,2 % de R115 (C Cl F2 – CF3). Cette dernière molécule est
1 CFC qui fait que le R502 doit être abandonné à brève échéance.
– Sa température d’ébullition à une atmosphère = - 45,6°C
– Sa température critique Tc = 90,1°C
– Sa chaleur latente de vaporisation à une atmosphère, Lev = 37,44 kcal/kg
– Son rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,132.
Le R502 était très utilisé il y a quelques années pour les chambres froides. Il a
presque entièrement disparu remplacé par les nouveaux fluides.

5.5.2.4 – Propriétés thermodynamiques de l’ammoniac

– Sa formule chimique est NH3. Ce n’est pas un ‘’carbure’’.

59
– Sa température d’ébullition à une atmosphère Te = - 33,3°C
– Sa température critique Tc = 132,40°C
– Sa chaleur latente d’évaporation à une atmosphère Lev = 309,64/kg fait de
lui un bon fluide.
– Son rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,312 est hélas élevé.
– L’ammoniac présente les inconvénients d’un γ élevé et une toxicité qui
limite son utilisation aux très grandes installations où la présence d’un
technicien est indispensable.
L’ammoniac n’est pas frappé par la réglementation environnementale et a vu son
utilisation prendre de l’essor dans les grandes installations à la place de certains
CFC et HCFC.

5.5.3 – Les nouveaux fluides frigorigènes

5.5.3.1 – La réglementation environnementale

Depuis l’apparition des problèmes environnementaux liés à la destruction de la


couche d’ozone une nouvelle approche du choix des fluides frigorigènes a été mise
sur pied. Cette approche doit conduire à l’élimination totale des CFC dès maintenant
et à la réduction progressive de l’utilisation des HCFC.

Les fluides frigorigènes sont caractérisés par différents paramètres


environnementaux.

– L’ODP : Ozone Depletion Potential qui est le potentiel de destruction de


la couche d’ozone des fluides frigorigènes contenant du chlore. La
référence est le CFC 11.

– Le GWP : Global Warning Potential qui est la contribution du fluide


frigorigène à l’effet de serre. La référence est la molécule de CO 2. GWP =
100

– Le TEWI : Total Equivalent Warning Impact. Le TEWI prend en compte la


contribution directe du fluide frigorigène à l’effet de serre plus celle de
l’agent gonflant de la mousse d’isolation des chambres et locaux (GWP).
IL prend aussi en compte la contribution indirecte c’est-à-dire la
génération de CO2 du à la consommation électrique du système
frigorifique.

– TEWI = M fluide frigorigène x GWP fluide frigorigène


+ M agent gonflant x GWP agent gonflant
+ A (kg CO2/kwh) x C annuelle x n années.

Le remplacement des CFC doit faire l’objet d’une approche globale prenant en
compte l’efficacité énergétique des fluides frigorigènes. Deux types de remplacement
des CFC sont opérés :

– Les fluides de type « Drop-in » correspondent à des remplacements à


court terme généralement par des HCFC sans rien changer à

60
l’installation. Ce type de remplacement est destiné aux installations en fin
de vie.

– Les fluides de type « retrofit » (reconversion) correspondent à des


remplacements à long terme généralement par des HFC. Les huiles de
lubrification sont alors à changer.

5.5.3.2 – Propriétés physiques des nouveaux fluides

Les fluides frigorigènes nouveaux arrivent aujourd’hui par dizaines sur le marché. Il
est impossible de faire leur inventaire dans le cadre de ce cours. Nous citerons ici 4
fluides qui comptent parmi les plus utilisés à ce jour. Ce sont :

– Les fluides purs comme HFC-134a ou R134a

– Les mélanges de fluides comme


Le R404A ou HFC-125/HFC-143a/HFC-134a (44/52/4 %)
Le R410A ou HFC-32/HFC-125 (50/50 %).

On utilise de préférence les mélanges azéotropiques ou le liquide et la vapeur ont


toujours la même composition. On évite ainsi les phénomènes de glissement et de
séparation des constituants volatiles.
De tous ces nouveaux fluides, le R134 est aujourd’hui le plus répandu.

Propriétés physiques du R134a

– Sa température d’ébullition Te (1 atm) = - 26,3°C


– Sa température critique Tc = 101°C
– Sa chaleur latente à une atmosphère Lev = 51.40 kcal/kg
– Sa formule chimique est CH2F – CF3. C’est un HFC
– ODP = 0 GWP100 = 130

Il est souvent utilisé en remplacement du R12 et du R22.

Propriétés physiques du R404A

– Température d’ébullition Te (1 atm. ) = - 45°C


– Sa température critique Tc = 72.07
– Sa chaleur latente à une atmosphère Lev = 48.42 kcal/kg
– ODP = 0 GWP100 = 3300

Propriétés physiques du R410A

– Sa température d’ébullition Te (1 atm) = - 50,5°C


– Sa température critique Tc = 74.67 °C
– Sa chaleur latente d’évaporation Lev = 64.52 kcal/kg
– Le R410A est quasi azéotropique
ODP = 0 GWP100 = 1700

61
Les deux fluides R404A et R410A sont utilisés en remplacement du R502 et du R22 pour
les basses températures.

62
6 – L’AIR HUMIDE

6.1 - Définitions

L’atmosphère est composée de différents constituants qui sont l’azote, l’oxygène, le


gaz carbonique, la vapeur d’eau et bien d’autres éléments en quantités réduites.
L’ensemble forme un gaz parfait de masse molaire moyennes 29 g.

Pour étudier le comportement diphasique de ce mélange vis-à-vis de la vapeur d’eau


on divise ces constituants en deux parties :

– La vapeur d’eau de masse mv


– L’ensemble de tous les autres constituants appelé air sec de masse ma.

L’air atmosphérique ou air humide est donc composé d’air sec et de vapeur d’eau.
Sa pression totale P est la somme de la pression partielle de la vapeur d’eau Pv et de
celle de l’air sec Pa. Selon la loi de Dalton,

P = Pv + Pa

Tout volume V d’air atmosphérique ou d’air humide est relié aux pressions partielles
des deux constituants par les équations.

mv
Pv V = RT
Mv
ma
Pa V = RT
Ma

l’indice « v » réfère à la vapeur d’eau et « a » à l’air sec.

6.1.1 – Air saturé

De la même façon que les fluides purs peuvent être à l’état de saturation, l’air peut
aussi être saturé (de vapeur d’eau).

On dit que l’air est saturé à une température T donnée quand la pression partielle Pv
de la vapeur d’eau de cet air est égale à la pression de saturation Ps(T) de la vapeur
d’eau. Si mvmax est la masse de vapeur d’eau de l’air saturé ou masse maximale de
vapeur d’eau que peut contenir cet air, on pose pour tout air à saturation,

Pv = Ps(T)
mv = mvmax

Remarque : Ps(T) peut être calculé pour la vapeur d’eau à partir de la loi d’Antoine.

B
Ln ( Ps (T) ) = A -
T-C

63
A = 11,68 ; B = 3816 K ; C = 46,13 K

6.1.2 – Humidité relative ou degré hygrométrique d’un air


humide

Le degré hygrométrique ou humidité relative est défini comme le rapport de la


masse de vapeur d’eau mv contenue dans un volume d’air donné à la masse
maximale de vapeur d’eau que peut contenir cet air.

mv
e =
m vmax

en se reportant à l’équation d’état des gaz parfaits on a :

mv
Pv V = RT
Mv

On en déduit une autre relation définissant e. a la saturation on a :

Pv
e =
Ps (T)

Pour de l’air parfaitement sec on a

- mv = 0
- Pv = 0
-e =0

On a pu constaté qu’un tel air n’existe nul part à la surface du globe. Même dans les
déserts les plus arides on trouve toujours des traces d’eau.

Lorsque l’air est saturé, mv = mvmax, Pv = Ps(T), e = 1 ou 100 %.

L’humidité relative est toujours comprise entre 0 et 100 %.

6.1.3 – Humidité absolue ou teneur en vapeur d’eau

L’humidité absolue ou teneur en vapeur d’eau x d’un air humide est définie comme le
rapport de la masse de vapeur d’eau continue dans un volume de cet air à la masse
d’air sec contenue dans le même volume.

mv
x= kg par kg d’air sec
ma
L’unité de x est notée kg/kgAS signifiant kg de vapeur d’eau par kg d’Air Sec.

Exemple : x = 0,012 kg/kgAS


Ou x = 12 g/kgAS.

64
6.1.4 – Relation entre l’humidité relative et humidité absolue

Ces relations permettent de déterminer l’un quand l’autre est donné. On pose les
relations des pressions partielles Pv et Pa sous la forme :

mv
Pv V = RT
Mv
ma
Pa V = RT
Ma

en divisant ces deux équations membre à membre on a

Pv mv M
= x a
Pa ma Mv

en remarquant que :
m
x= v
ma

Mv 18
d= d est la densité de la vapeur d'eau égale à
Ma 29

Pa = P - Pv

On tire l’équation

d Pv
x=
P - Py

xP
et Pv =
x+ d

Ces deux relations sont très utilisées dans les calculs relatifs à l’air humide.

En posant

Pv
e = et donc Pv = e Ps
Ps

On aboutit à
xP
e=
(x + d) Ps

6.1.5 – Enthalpie de l’air humide h (x, t)

Pour définir l’enthalpie de l’air humide on part d’un état de référence

65
x = 0 kg/kgAS
t = 0°C
h = 0 kcal

Par convention l’enthalpie d’un air parfaitement sec et ramené à 0°C est nulle.

A partir de cet état appelé état de référence on considère 1 kg d’air sec chauffé de 0
à t°C. La chaleur absorbée par cet air à pression constante une atmosphère est
égale à sa variation d’enthalpie

∆ h = Cp (t – 0°)
= Cpt kcal pour 1 kgAS

On suppose ensuite qu’on évapore x kg d’eau initialement à 0°C dans cet air pour
l’amener à x kg/kgAS de vapeur d’eau à t°C. La chaleur correspondante est encore
égale à la variation d’enthalpie de l’eau.

∆ h = xLv + xCpv (t – 0°C)


ou h = (Lv + Cpvt) x kcal pour 1 kgAS

L’enthalpie résultante pour 1 kg d’air sec et x kg de vapeur d’eau est la somme des
deux enthalpies calculées.

h = Cpt + (Lv + Cpvt) x kcal/kgAS

Cp est la chaleur massique de l’air sec qui vaut 0,24 kcal/kg/°C


Cpv est la chaleur massique de la vapeur d’eau qui vaut 0,46 kcal/kg/°C
Lv est la chaleur latente d’évaporation de l’eau à 1 atm qui vaut 596 kcal/kg
On pose :
h = 0,24 t + (596 + 0,46 t) x kcal/kgAS

6.2 – Le diagramme de l’air humide et ses applications

Il existe essentiellement deux diagrammes qui sont les plus utilisés. Ce sont les
diagrammes de Mollier (h, x) et les diagrammes de Carrier (t, x). Dans les
applications de froid on préfère utiliser le diagramme de Carrier (t, x). C’est ce
dernier diagramme que nous allons décrire et utiliser tout au long de ce chapitre. On
trouvera en annexe 5 une copie de chacun de ces deux diagrammes.

6.2.1 – Diagramme de Carrier

C’est un diagramme qui comporte en ordonnée la teneur en eau x et en abscisse la


température t. Sa particularité est que l’ordonnée x est placée à droite sur le
diagramme et l’axe des températures dirigée vers la gauche (figure 31).

Outre l’humidité x et la température t, le diagramme comporte plusieurs autres


paramètres tels que :

66
– L’humidité relative e en %. La courbe de saturation (e = 100 %) est la
plus à gauche.

– L’enthalpie h représentée par un faisceau de droites obliques repéré par


la valeur de l’isenthalpe en kcak/kg AS ou kJ/kgAS

– Les droites de volume massique υ en m3/kgAS utiles dans les calculs des
quantités d’air sec contenues dans l’air humide.

Lorsque le point figuratif M d’un air a été placé sur le diagramme, toutes les
propriétés de cet air telles que hM, xM, tM, eM … sont déterminées ou calculables

6.2.1 – Evolution de l’air humide

x (g/kgAS)

h en kal/kgAS
8
D
6
4 C
2 E
0 B
A

t (°C)

Figure 31 : Evolutions de l’air humide sur le diagramme de Carrier

La figure 31 montre différentes évolutions de l’air humide en rapport avec un


traitement spécifique de l’air.

Transformation AB : Elle correspond au refroidissement de l’air par une surface


froide. C’est le cas pour une batterie froide en climatisation. L’air perd de la haleur (h
diminue), son humidité relative augmente et sa température diminue. On remarquera
que son humidité absolue reste constante.

Transformation AC : Elle correspond à une humidification isenthalpique de l’air


comme dans le cas d’une pulvérisation d’eau dans l’air ou encore dans le cas d’un
séchage de produits. L’enthalpie de l’air reste constante mais sa température
diminue et son humidité relative et absolue augmente.
Transformation AD : Elle correspond à un jet isotherme de vapeur d’eau dans l’air.
Celui-ci s’humidifie à température constante. On dit qu’il y a gain de chaleur latente
sans gain de chaleur sensible.

67
Transformation AE : Elle correspond à un chauffage de l’air comme dans le cas de
circulation d’air autour d’une résistance électrique. L’air reçoit de la chaleur (h
augmente) et son humidité relative décroît alors que son humidité absolue reste
constante.

Remarque : Les températures de l’air aux points A, B et C sont appelées


respectivement température sèche (ts) température de rosée (tr) et température
humide (ou température de bulbe humide th). Les températures sèche, humide et de
rosée d’un air donné sont toujours dans l’ordre :

Tr < th < ts

6.3 - Applications

6.3.1 – Mesure de l’humidité relative

Il existe essentiellement deux méthodes. La plus répandue est la mesure directe par
psychromètre électronique qui est un appareil formé d’une tige au bout de laquelle
est fixée une sonde capacitive qui convertie les variations d’humidité en variation de
résistance capacitive transmises à un boîtier électronique. Cette information est
reconvertie en humidité relative qui s’affiche sur un écran. Les mesures sont souvent
fluctuantes et les valeurs peu fiables. De plus la sonde vieillie vite et doit être
changée souvent ou alors étalonnée.

La méthode du psychromètre à deux thermomètres est simple et fiable. Deux


thermomètres, l’un muni d’un bulbe ou chiffon humidifié, l’autre maintenu sec sont
placés dans l’ambiance dont on veut mesurer l’humidité. La faible ventilation des
deux thermomètres les met en équilibre avec l’air ambiant. Le thermomètre sec
indique la température réelle ou température sèche de l’air. Le thermomètre humide
ou thermomètre à bulbe humide indique la température humide du même air
Pour utiliser ces deux températures dans la détermination de l’humidité relative, on
fait l’hypothèse suivante :

Le thermomètre humide indique la température d’un air qui a été saturé après son
passage sur le bulbe humide(point B). De plus la transformation de l’air est
isenthalpique. Le schéma de détermination de l’humidité est alors le suivant :

68
x (g/kgAS)

B
t = constante
h x

xA

th ts
t (°C)

Figure 32 : Schéma de détermination de l’humidité relative par la méthode des deux


thermomètres.

On place le point B sur la courbe de saturation comme indiqué par la figure 32. On
recherche ensuite le point A comme intersection des deux droites h = constante et t s
= constante. Le point A ainsi obtenu représente l’état de l’air ambiant.

Les mesures sont en général fiables. La méthode peut être appliquée indifféremment
à des thermomètres à mercure comme à deux thermocouples. Pour obtenir des
mesures les plus fiables possibles on préconise une circulation de l’air autour du
thermomètre à bulbe humide. Une simple ventilation pour obtenir une vitesse d’air de
l’ordre de 2 m/s suffit.

6.3.2 – Refroidissement d’un air en vue de la climatisation de


locaux

L’air traité pour la climatisation passe sur un échangeur de chaleur (évaporateur,


CTA, ventiloconvecteur…) pour être refroidi.

Lorsque la surface de la batterie froide n’est pas suffisamment froide pour amener
l’air à saturation on obtient la transformation A-B de la figure 33. Si la température de
la batterie froide est suffisamment basse l’air peut atteindre et dépasser son point de
rosée C. On a alors les transformations AD.

69
x (g/kgAS)

C B A
* *
TES
D *
E

t (°C) tes tr ts

Figure 33 : Cycle de transformation de l’air en Climatisation

En pratique, on constate que l’air n’est jamais à l’état de saturation exacte (point D)
après passage sur une batterie froide. Le point qui figure l’état de l’air à sa sortie de
la batterie sera le point E et la transformation de l’air est AE. Dans tous les cas, on
évalue la quantité de chaleur à retirer à l’air pour le refroidir en posant

Q = ∆h (kcal/kgAS)
= hE – hA

Pour obtenir cette chaleur sous forme de puissance frigorifique il faut multiplier Q par
le débit d’air sec

qv
ma = kgAS/h
νA

qv est le débit volumique de l’air mesuré au point A en m3/h

νa est le volume massique en m3/kgAS relevé au point A. La puissance frigorifique


nécessaire pour l’opération est :

Pf = ma ∆h frigories/heure ou kcal/h

6.3.3 – Chauffage d’air et séchage de produits

L’une des applications de l’air humide les plus courantes aussi bien dans l’industrie
qu’au niveau domestique est le séchage. Le séchage consiste à retirer de l’eau à un
produit pour l’amener à une teneur en eau nécessaire pour sa conservation, son
transport, son conditionnement etc. Pour cela on utilise un séchoir .

Pour faire du séchage, l’air de ventilation du produit est d’abord chauffé dans le
séchoir pour l’éloigner de la saturation transformation 1-2 de la figure 34.

70
x (g/kgAS)

* *
1
B A
2

t (°C)

T1 T2 T3

e1 e2 e3

Compartiment de Compartiment de
Chauffage Séchage

Figure 34 : Schéma des transformations de l’air dans un séchoir

Le passage de l’air sur les produits disposés dans le séchoir provoque son
humidification qui est supposée isenthalpique de 2 à 3. Il s’en suit donc une
dessiccation du produit pendant que l’air s’humidifie pour ressortir du séchoir au
point 3.

Les calculs ci-après sont réalisables le long des deux transformations 1-2 et 2-3.

Quantité de chaleur nécessaire à l’opération :

Q = ∆h
= h2 – h1 kcal/kgAS

Quantité d’eau évacuée par l’air :

meau = ∆x
= x3 – x1 kcal/kgAS

Lorsque le débit d’air sec est connu (calcul du paragraphe précédent) on en déduit la
puissance de chauffage et le débit d’eau évacuée par heure.

P = ma ∆h kcal/h
meau = ma ∆x kg d’eau/h

Les calculs relatifs aux séchoirs sont très souvent réalisés sur diagramme de Mollier.

71
ANNEXE 1

EQUILIBRE LIQUIDE-VAPEUR DE L’EAU

Entrée par les températures

LIQUIDE A L’EBULLUTION
VAPEUR SATURANTE
COMMERCANTE CHALEUR DE
t°C p bar V1 H1 S1 Vg Hg Sg VALORSITATION
m3/kg kJ/kg kJ/kg/k m3/kg kJ/kg kJ/kg/k L kJ/kg
0 0,0061 0,00100 0,0 0,0000 206,30 2500,5 9,1545 2500,5
10 0,0123 0,00100 42,0 0,1511 106,40 2518,9 8,8995 2476,9
20 0,0234 0,00100 83,9 0,2963 57,84 2537,3 8,6652 2453,4
30 0,0424 0,00100 125,6 0,4364 32,94 2555,5 8,4516 2429,9
40 0,0737 0,00101 167,3 0,5718 19,56 2573,5 8,2553 2406,2
50 0,1233 0,00101 209,1 0,7031 12,05 2591,3 8,0745 2382,2
60 0,1992 0,00102 250,9 0,8304 7,68 2608,8 7,9074 2357,9
70 0,3116 0,00102 292,8 0,9542 5,05 2625,9 7,7526 2333,1
80 0,4736 0,00103 334,7 1,0747 3,41 2642,5 7,6088 2307,8
90 0,7011 0,00104 376,7 1,1920 2,36 2658,7 7,4749 2281,9

100 1,013 0,00104 418,9 1,3063 1,673 2674,4 7,3500 2255,5


110 1,433 0,00105 461,1 1,4179 1,210 2689,6 7,2331 2228,5
120 1,985 0,00106 503,5 1,5270 0,891 2704,2 7,1236 2200,7
130 2,701 0,00107 546,1 1,6338 0,668 2718,3 7,0208 2172,2
140 3,614 0,00108 588,9 1,7383 0,508 2731,8 6,9240 2142,9
150 4,760 0,00109 631,9 1,8409 0,392 2744,5 6,8325 2112,6
160 6,180 0,00110 675,2 1,9416 0,307 2756,5 6,7456 2081,3
170 7,920 0,00111 718,8 2,0407 0,243 2767,6 6,6628 2048,8
180 10,027 0,00113 762,7 2,1382 0,194 2777,6 6,5833 2014,9
190 12,552 0,00114 807,0 2,2343 0,156 2786,3 6,5067 1979,3

200 15,55 0,00116 851,8 2,3293 0,1273 2793,7 6,4322 1944,9


210 15,08 0,00117 897,1 2,4232 0,1043 2799,4 6,3593 1902,3
220 23,20 0,00119 943,0 2,5162 0,0861 2803,4 6,2875 1860,4
230 27,98 0,00121 989,6 2,6086 0,0715 2805,4 6,2162 1815,8
240 33,48 0,00123 1036,9 2,7004 0,0597 2805,1 6,1452 1768,2
250 39,78 0,00125 1085,1 2,7918 0,0500 2802,5 6,0738 1717,4
260 46,94 0,00128 1134,3 2,8832 0,0421 2797,4 6,0019 1663,1
270 55,05 0,00130 1184,5 2,9747 0,0355 2789,5 5,9290 1604,9
280 64,19 0,00133 1236,1 3,0666 0,0300 2778,7 5,8549 1542,5
290 74,45 0,00137 1289,3 3,1593 0,0255 2764,9 5,7794 1475,6

300 85,9 0,00140 1344,2 3,2532 0,02160 2748,0 5,7022 1403,6


310 98,7 0,00145 1401,3 3,3489 0,01832 2727,7 5,6232 1326,0
320 112,9 0,00149 1461,3 3,4473 0,01549 2702,4 5,5401 1241,3
330 128,6 0,00156 1524,8 3,5495 0,01298 2666,4 5,4422 1141,5
340 146,1 0,00164 1593,5 3,6577 0,01077 2620,2 5,3321 1026,7
350 165,4 0,00175 1670,3 3,7768 0,00880 2562,3 5,2087 892,2
360 186,7 0,001191 1762,2 3,9159 0,00697 2483,1 5,0545 720,9
370 210,5 0,00223 1893,7 4,1131 0,00499 2339,9 4,8069 446,2
Etat critique : tc = 374,1°C Pc = 221,3 bar vc = 0,00318 m3/kg
Hc = 2099,7 kJ/kg Sc = 4,430 kJ/kg/K

72
EQUILIBRE LIQUIDE-VAPEUR DE L’EAU

Entrée par les pressions

LIQUIDE A L’EBULLUTION
VAPEUR SATURANTE
COMMERCANTE CHALEUR DE
p bar t°C V1 H1 S1 Vg Hg Sg VALORSITATION
m3/kg kJ/kg kJ/kg/k m3/kg kJ/kg kJ/kg/k L kJ/kg
0,010 7,0 0,00100 29,3 0,1061 129,20 2513,4 8,9734 2484,0
0,025 21,1 0,00100 98,4 0,3119 54,27 2539,3 8,6409 2450,8
0,050 32,9 0,00101 137,7 0,4761 28,20 2560,7 8,3930 2423,0
0,10 45,8 0,00101 191,7 0,6489 14,68 2583,9 8,1480 2392,2
0,20 60,1 0,00102 251,3 0,8316 7,65 2608,9 7,9060 2357,6
0,30 69,1 0,00102 289,1 0,9435 5,23 2624,4 7,7657 2335,3
0,40 75,9 0,00103 317,5 1,0255 3,99 2635,7 7,6667 2318,3
0,50 81,3 0,00103 340,4 1,0906 3,24 2644,7 7,5903 2304,4
0,60 85,9 0,00103 359,8 1,1449 2,73 2652,2 7,5280 2292,5
0,80 93,5 0,00104 391,6 1,2324 2,09 2664,3 7,4300 2272,7

1,0 99,6 0,00104 417,3 1,3022 1,694 2673,8 7,3544 2256,5


1,2 104,8 0,00105 439,2 1,3603 1,428 2681,8 7,2928 2242,6
1,5 111,4 0,00105 466,9 1,4331 1,159 2691,6 7,2177 2224,7
2,0 120,2 0,00106 504,6 1,5295 0,885 2704,6 7,1212 2200,1
2,5 127,4 0,00107 535,2 1,6066 0,718 2714,8 7,0466 2179,6
3,0 133,5 0,00107 561,2 1,6711 0,605 2723,2 6,9859 2161,9
4,0 143,6 0,00108 604,4 1,7757 0,462 2736,5 6,8902 2132,1
5,0 151,8 0,00109 639,9 1,8596 0,375 2746,8 6,8161 2107,0
6,0 158,8 0,00110 670,1 1,9300 0,316 2755,2 6,7555 2085,1
8,0 170,4 0,00111 720,6 2,0447 0,240 2768,0 6,6594 2047,5

10 179,9 0,00112 762,2 2,1370 0,1944 2777,5 6,5843 2015,3


12 188,0 0,00114 797,9 2,2148 0,1633 2784,7 6,5221 1986,7
15 198,3 0,00115 844,1 2,3131 0,1318 2792,5 6,4448 1948,4
20 212,4 0,00118 908,0 2,4453 0,0996 2800,6 6,3422 1892,6
25 223,5 0,00120 961,3 2,5527 0,0800 2804,4 6,2594 1843,1
30 233,8 0,00122 1007,7 2,6438 0,0667 2805,5 6,1880 1797,9
40 250,3 0,00125 1086,7 2,7949 0,0497 2802,4 6,0714 1715,7
50 263,9 0,00129 1153,8 2,9190 0,0394 2794,6 5,9735 1640,8
60 275,6 0,00132 1213,1 3,0257 0,0324 2783,9 5,8880 1570,8
80 295,0 0,00138 1316,4 3,2059 0,0235 2756,9 5,7412 1440,4

100 311,0 0,00145 1407,0 3,3582 0,01803 2725,6 5,6155 1318,2


120 324,6 0,00152 1490,2 3,4941 0,01429 2687,2 5,4971 1196,3
140 336,6 0,00161 1569,6 3,6203 0,01149 2637,7 5,3726 1066,7
160 347,3 0,00171 1648,5 3,7433 0,00931 2581,2 5,2471 929,9
180 357,0 0,00185 1732,9 3,8707 0,00752 2511,4 5,1062 778,5
200 365,7 0,00206 1826,7 4,0151 0,00591 2416,0 4,9375 589,3
220 373,7 0,00264 2009,7 4,2802 0,00385 2218,0 4,6023 208,4

73

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