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CH V : LES MACHINES FRIGORIFIQUES 2010/2011

LES MACHINES FRIGORIFIQUES

I. Généralités

D’un point de vue thermodynamique, les machines frigorifiques (réfrigérateurs) et les pompes à
chaleur sont des machines thermiques qui consomment du travail pour prélever de la chaleur d’une source
froide et la restituer à une source chaude.
Lorsque le but recherché est de produire du froid pour refroidir un milieu ou le maintenir à une
température inférieure à l’ambiance, alors la machine thermique utilisée est une machine frigorifique.
Si, au contraire, le but recherché est la production de chaleur pour chauffer un milieu, ou le
maintenir à une température suffisamment haute, alors la machine thermique devient une pompe à chaleur.
Dans certains cas spécifiques, on peut utiliser à la fois le froid produit à la source froide et la chaleur
rejetée au « puits chaud ». Un tel système est alors généralement appelé thermofrigopompe.

Source chaude
TC
QC

W Machine
frigorifique

Qf
Tf
Source froide

Figure 1 : Schéma simplifié d’une machine frigorifique ditherme

II. Cycle de fonctionnement


D’une façon tout à fait générale, on appelle « cycle » la suite des transformations
thermodynamiques que doit subir le fluide frigorigène pour permettre la réalisation pratique d’une machine
thermique.
Dans la machine frigorifique le transfert de chaleur est effectué à l’aide d’un fluide frigorigène qui
décrit un cycle fermé inversé : la chaleur est prélevée par évaporation du frigorigène, les vapeurs dégagées
étant ensuite comprimées, puis refroidies et condensées avant d’être réadmises dans l’évaporateur, par
l’intermédiaire d’un détendeur.

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II.1.Le cycle idéal


Quelles que soient la puissance et la nature du fluide frigorigène, une machine frigorifique à
compression mécanique de vapeur comprend essentiellement les machines et dispositifs suivants :

Un évaporateur : qui vaporise le frigorigène en prélevant de la chaleur au frigoporteur (air, eau etc…) qui
se refroidit. La vapeur sortant de cet évaporateur est saturée. L’évaporation s’effectue à la température de
vaporisation Tf, correspondant à la pression d’évaporation Pf du fluide frigorigène. Le frigorigène prend au
fluide frigoporteur la chaleur qu’il a absorbé dans son circuit d’utilisation.

Un compresseur mécanique et son moteur : le compresseur aspire, sous la pression Pf, la vapeur de
frigorigène issue de l’évaporateur et la comprime jusqu’à la pression PC pour la rejeter dans le condenseur.
La pression PC sera telle que la température de saturation correspondant à cette pression soit légèrement
supérieure à la température du fluide de refroidissement dont on dispose.
Un condenseur : c’est un échangeur de chaleur à surface avec circulation d’un côté du fluide frigorigène à
condenser et de l’autre côté de fluide de refroidissement (air, eau, etc.…) appelé aussi fluide caloporteur. Il
condense le frigorigène en cédant la chaleur au caloporteur. Le fluide frigorigène quittant cet échangeur est
saturant. La condensation s’effectue à la température de condensation T C correspondant à la pression de
condensation PC.

Un détendeur : qui alimente en frigorigène l’évaporateur sans excès ni défaut. Le frigorigène y subit la
détente de PC à Pf.

Ces divers éléments sont reliés par des tuyauteries équipées des armatures de service et de sécurité
usuelles. Le schéma de principe de l’installation est présenté sur la figure 2 :

Figure2 : schéma de principe d’une machine frigorifique

Le cycle fondamental d’une telle machine peut être décomposé en quatre étapes illustrées dans un
diagramme enthalpique (lnP = f(h)) plus traditionnellement utilisé par les frigoristes.

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lnP (Pa)

3 2

4 1

h (kJ/kg)

Figure 3 : Cycle théorique d’une machine frigorifique à compression

1- 2: compression adiabatique réversible (isentropique) : au point 1, le liquide est entièrement vaporisé.


2-3: condensation isotherme et isobare : il y a liquéfaction. La différence d’enthalpie entre 2 et 3
représente la quantité de chaleur laissée au condenseur (donc fournie au caloporteur).
3- 4 : détente isenthalpique du liquide frigorigène au travers d’une vanne de laminage. L’enthalpie ne varie
pas car le froid produit sert pratiquement à refroidir le fluide.
4-1 : évaporation isotherme et isobare
Ce cycle fondamental s’accompagne des hypothèses suivantes d’une machine supposée idéale :
- Le compresseur est parfait (pas d’espace mort, parois imperméables, pas de frottements ni de résistance
passive)
- Les échanges de chaleur dans l’évaporateur et dans le condenseur se font d’une manière réversible
- Les parois des tuyauteries sont imperméables à la chaleur et l’écoulement du fluide s’y effectue sans
frottement ni résistance passive (sauf au détendeur évidemment).

II.1.1 Bilan des échanges de chaleur et de travail 

- Chaleur extraite à l’évaporateur : qf = h1 – h4 > 0


- Travail de compression : w = h 2 – h1 > 0
- Chaleur dégagée au condenseur : qc = h3 – h2 < 0
- Détente : h4 = h3 d’où Δh = 0 (isenthalpique)

II.1.2 Coefficients de performance

Pour caractériser l’efficacité d’une machine frigorifique ou d’une pompe à chaleur, on considère,
respectivement :

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- Le coefficient de performance frigorifique (MF):


froid produit à la source froide
COP F =
énergie apportée au système

d’ou

q f h1 −h4
COP F = =
w h2−h1

- le coefficient de performance calorifique (PAC) :


chaleur dégagée au puits chaud
COPC =
énergie apportée au système
d’ou
−qc h2−h3
COPC = =
w h2−h1

Ces rapports adimensionnels sont objectivement des rendements, mais on évite de leur donner ce
nom pour ne pas choquer les habitudes car ils ont très souvent des valeurs supérieures à l’unité,
contrairement aux rendements des machines thermiques produisant de l’énergie mécanique.

II.2. Le cycle réel

Le cycle réel d’une machine frigorifique (ou PAC) illustrées dans un diagramme enthalpique (lnP = f(h))
est présenté sur la figure 4.

ln P (Pa) Sous refroidissement


condensation désurchauffe

3 2
ln PC
Liquide
Compression
détente

L +V
Vapeur

ln PF
4 1

évaporation surchauffe à l’aspiration

h (kJ/kg)
figure 4 : le cycle réel

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