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CHAPITR 1 Machines frigorifiques à un étage de compression

mécanique

1.1Principe de fonctionnement de la machine frigorifique

Tout est basé sur les propriétés physiques du fluide frigorigène. La machine
frigorifique est basée sur la propriété des fluides frigorigènes de s'évaporer et de se
condenser à des températures différentes en fonction de la pression.

En pratique, suivons le parcours du fluide frigorigène dans les différents équipements


et repérons le tracé de l'évolution du fluide frigorigène dans le diagramme des thermo-
dynamiciens, le diagramme H-P, enthalpie (ou niveau d'énergie) en abscisse et pression en
ordonnée.

Afin de comprendre le cycle frigorifique, il est tout d’abord nécessaire d’en maîtriser ses
bases physiques.

Comme chacun sait, il existe 3 états de la matière à savoir : solide, liquide et gazeux. Il est
courant de dire que ces 3 états dépendent de la température.

Prenons l’exemple connu de l’eau. On a l’habitude de dire qu’elle est à l’état solide en
dessous de 0°C. De 0 à 99°C, elle est à l’état liquide et à partir de 100°C elle passe à l’état
gazeux.

Mais cela est seulement vrai dans les conditions de pression atmosphérique normales à
savoir 1 atm soit environ 1 bar ou 100 000 Pa.

Si les conditions de pression changent, les températures de changement d’état vont


également varier. Ainsi, à une pression plus basse, une matière à l’état liquide nécessitera
une température moins importante pour passer à l’état gazeux. A l’inverse, si on augmente la
pression dans une matière à l’état gazeux, son passage à l’état liquide se fera dans des
conditions de température bien moindres.

Pour le cas du R 22

A la pression atmosphérique :

Le R22 est liquide à - 45°C et se met à "bouillir" aux alentours de -40°C. Si du fluide R 22 à
-45°C circule dans un serpentin et que l'air à 20° C passe autour de ce tuyau, l'air se
refroidira : il cédera sa chaleur au fluide qui lui s'évaporera. C'est le rôle de l'évaporateur de
la machine frigorifique.

A la pression de 13 bars :

Cette fois, le R 22 ne va "bouillir" qu'à 33°C. Autrement dit, si de la vapeur de fluide à 13


bars et à 65°C circule dans un serpentin et que de l'air à 20° C passe autour de ce tuyau, le
fluide se refroidira et à partir de 33°C, il se liquéfiera, il se condensera. En se condensant, il
va libérer énormément de chaleur. C'est le rôle du condenseur de la machine frigorifique.

Si l'on souhaite donc que le fluide puisse "prendre" de la chaleur : il doit être à basse pression
et à basse température sous forme liquide, pour lui permettre de s'évaporer. Si l'on souhaite
qu'il puisse céder sa chaleur : il doit être à haute température et à haute pression, sous forme
vapeur, pour lui permettre de se condenser.

On peut conclure que :

La production du froid ne se distingue pas de la production de chaleur uniquement en termes


d’échelle de température ou en terme de signe de la quantité de chaleur échangée. En effet,
on ne peut pas dire que la production du froid est simplement une production de chaleur
négative à basse température. La distinction principale vient de l’existence du second
principe de la thermodynamique qui, selon l’énoncé de Clausius, postule :

« Le passage de la chaleur d’un corps froid à un corps chaud n’a jamais lieu spontanément
ou sans compensation »

Alors qu’il peut tout à fait, sans compensation, s’effectuer un passage de chaleur d’un corps
chaud vers un corps moins chaud.

On peut donc définir la production de froid comme la mise en œuvre d’une suite de
transformations thermodynamiques permettant d’extraire de la chaleur d’un milieu (source
froide) pour abaisser et/ou maintenir sa température en dessous de la température ambiante.
Ces transformations sont subies par une substance active (le frigorigène), qui prélève de la
chaleur à la source froide, en rejette dans la source chaude et à laquelle on doit apporter de
l’énergie en compensation.

Le transfert de chaleur, entre intérieur et extérieur, ne peut se faire que si un équipement


rehausse le niveau de température entre le milieu où la chaleur est prise (air ou eau) et le
milieu où la chaleur est évacuée (air extérieur) : c'est le rôle de la machine frigorifique.

Pour réaliser un cycle dans lequel de la chaleur est extraite d'un côté et donnée de l'autre, il
faut compléter l'installation par 2 éléments :

1. Le compresseur, qui comprime le gaz en provoquant l'augmentation de température


jusqu'à + 65°C.

2. Le détendeur, qui, au départ d'un fluide à l'état liquide, "lâche" la pression : le fluide se
vaporise partiellement et donc se refroidit. Le liquide retombe à la température de - 40°C
(bien sûr, on choisira - 40°C pour faire de la congélation, et entre 0°C et + 5°C pour de la
climatisation).

Si ces différents équipements sont bouclés sur un circuit, on obtient une machine
frigorifique.

Il est à noter que le fluide utilisé est choisi selon sa capacité à absorber/ relâcher la chaleur à
des pressions données.
Elle se compose au minimum des 4 éléments suivants :

-un échangeur thermique 1 appelé évaporateur,


dans lequel le fluide frigorigènes introduit
essentiellement à l’état liquide se vaporise sous
basse pression P1, donc à basse température T1
en prélevant de la chaleur du milieu à
refroidir ; ce milieu est protégé thermiquement
de l’extérieur par une isolation thermique
convenable.
-Un compresseur 2 qui aspire les vapeurs
formées et les refoule sous haute pression dans :
-Un second échangeur thermique 3 appelé condenseur, refroidi par un fluide, air ou eau à la
température T2 et dans lequel le fluide frigorigène se liquéfie.
-un dispositif de détente 4 appelé régleur ou détendeur, au travers duquel le fluide
frigorigène s’écoule à l’état liquide dans l’évaporateur sous l’écart de pression existant entre
le condenseur et l’évaporateur

1.2 Application du premier principe :

q1 + q2 +W =0
|W| = |q2- q1|
Dont :
q1 production frigorifique de la machine pendant le temps t
q2 production calorifique de la machine pendant le temps t
Cette relation est valable dans tous les cas que la machine considérée soit parfaite ou non

on définit :

-En terme de puissance :

Q1=q1/t

Q2= q2/t

Q1 et Q2 sont les puissances frigorifique et calorifique de la machine pendant l’unité de


temps

-la production frigorifique

Kf = q1 / w = Q1/W
-la production calorifique (dans le cas d’une pompe à chaleur)
Kc = q2 / w = Q2/W

1.3 Application du deuxième principe

la machine étant par hypothèse réversible


q1/T1 + q2/T2 = 0

| q1|/T1 - |q2|/T2 = 0

| q1|/T1 = |q2|/T2

la production frigorifique spécifique maximum de la machine :

Kfm = T1 /( T2-T1)
la production calorifique spécifique maximum de la machine
Kcm = T2 /( T2-T1)

exemple de calcul
Ө1= - 10°C Ө 2= +30°C
T1= 263°K T2=303°K
Kfm = 6,575 watts thermique / watt mécanique absorbé

Dans ces conditions pour absorber à la source froide une quantité de chaleur équivalente à
environ 6,6 joules par exemple, il faut fournir à la machine réversible une énergie mécanique
de 1 joule (.
(ou pour une dépense= (6,6 × 3600/4,18 ×1000)=5,7 fg/h )
donc la puissance frigorifique spécifique est de 5,7 fg/h / watt
Pratiquement pour
- une armoire ménagère Kfm=1 à 1,5 fg/h / watt
-une application commerciale plus importante Kfm=2 à 3 fg/h / watt

Ces écarts entre la valeur maximum et les valeurs réelles sont dues à l’irréversibilité des
cycles des machines réelles, aux pertes mécaniques et calorifiques existant dans le
compresseur, la transmission, le moteur, etc…

1.4 Le diagramme enthalpique


1.4.1 Définition
Le diagramme enthalpique permet de suivre l'évolution de la pression, de la
température, de l’enthalpie, de l'entropie, du volume massique, du mélange liquide vapeur
d'un fluide frigorigène dans un système frigorifique.
Il existe un diagramme enthalpique pour chaque fluide frigorigène.
Sur le diagramme enthalpique, on peut suivre les différents changements d'état du fluide.
Le diagramme est délimité en abscisse par
l'échelle des enthalpies et en ordonnée par
l'échelle des pressions.

Les courbes de saturation se rejoignent au


point critique et divisent le diagramme en
trois parties :
- zone de liquide sous-refroidi
- zone de mélange liquide +vapeur
- zone de vapeur surchauffée
Ces trois zones correspondent aux différents états du fluide frigorigène dans un système
frigorifique.
Au dessus, du point critique un changement d'état n'est plus possible.

1.4.2 Evolution des différents paramètres :

La pression :
L'échelle des pressions évolue parallèlement à
l'axe des enthalpies. Une transformation qui
s'effectue à pression constante est une
transformation ISOBARE.
Pression en A = Pression en B = Pression en C = 5
bar absolus.
Symbole de la pression : P ; Unité de la pression :
bar

L'enthalpie :
L'échelle des enthalpies évolue parallèlement à
l'axe des pressions. L'enthalpie représente
l'énergie totale emmagasinée par 1 kg de fluide
frigorigène pour une pression et une température
donnée. Une transformation qui s'effectue à
enthalpie constante est une transformation
ISENTHALPE.
Enthalpie en A = enthalpie en B = 200 kJ/kg
Symbole de l'enthalpie : h ; Unité de l'enthalpie :
kJ / kg

La température :
Dans la zone de mélange liquide + vapeur,
la température et la pression sont liées
(relation Pression / Température). Dans les
autres zones la température et la pression ne
sont pas liées. Une transformation qui
s'effectue à température constante est une
transformation ISOTHERME.
Température en A = température en B = température en C = + 20 °C
Symbole de la température : T ; Unité de température : °C

Le volume massique :
Le volume massique représente le
volume occupé par 1 kilogramme
de fluide frigorigène.
Une transformation qui s'effectue à
volume massique constant est une
transformation ISOCHORE.
Volume massique en A = volume
massique en B = 0,2037 m³/kg
Symbole du volume massique : v" ; Unité du volume massique : m³ / kg

L'entropie :
L’entropie représente l'énergie interne
emmagasinée par 1 kg de fluide
frigorigène et par Kelvin. Une
transformation qui s'effectue à entropie
constante est une transformation
ISENTROPE.

Entropie en A = 1,701 kJ / kg.K

Symbole de l'entropie : s ; Unité de l'entropie : kJ / kg.K

Le titre :
Le titre représente le pourcentage de vapeur
par rapport au liquide. Si le titre reste
constant, on parle de ISOTITRE.

titre en A = 0,1 (10 % de vapeur et 90 % de


liquide)
Symbole du titre : x ; Unité : %

Remarques :
Les fluides frigorigènes sont toujours utilisés loin du point critique, et au voisinage de la
courbe de saturation. En conséquence on enlève la partie supérieure et l'on réduit la
représentation de l'état liquide en changeant d'échelle

.
1.5 Tracés des cycles de la machine frigorifique

− Le cycle théorique.
− Le cycle parfait.
− Le cycle réel.

I.5.2 Cycle théorique :


Ce cycle qui est représenté par les points 1-
2-3-4 est établi sur la base suivante :
− Pas de perte de charges dans les tubulures.
− Pas de SC au niveau de l’évaporateur.
− Pas de SR au niveau du condenseur.
Les transformations thermodynamiques
subies par le FF à l’intérieur de la machine sont les suivantes :
− Compression isentropique du FF vapeur entre les points 1 et 2.
− Condensation isothermique entre les points 2 et 3.
− Détente isenthalpe entre les points 3 et 4.
− Evaporation isothermique entre les points 4 et 1.

I.5.3 Cycle parfait :


Ce cycle qui est représenté par les points 1’-2’-3’-4’ est établi sur la base suivante :
− Pas de perte de charges dans les tubulures.
− SC au niveau de l’évaporateur.
− SR au niveau du condenseur.
Les transformations thermodynamiques subies par le FF à l’intérieur de la machine sont les
suivantes :
− Compression isentropique entre les points 1’ et 2’.
− Condensation isothermique entre les points 2’ et 3.
− SR du FF à la sortie du condenseur entre les points 3 et 3’.
− Détente isenthalpique entre les points 3’ et 4’.
− Evaporation isothermique entre les points 4’ et 1.
− SC du FF à la sortie de l’évaporateur entre les points 1 et 1’.
I.5.4 Cycle réel :
Ce cycle qui est représenté par les points 1’’-2’’’-3’-4’ est établi sur la base suivante :
− La compression est polytropique, le point 1’ se translate au point 1’’ (l’intégralité du
travail de compression n’est pas transmise au FF à cause des échanges thermiques entre le
système et le milieu extérieur).
− Le point 2’ devient 2’’’ pour tenir compte de:
-L’énergie perdue (notion de rendement indiqué).
-Pertes mécaniques.

1.6 Cycle frigorifique de référence:


Les différentes évolutions du fluide frigorigène dans la machine frigorifique sont
représentées sur le diagramme enthalpique, il s’agit du cycle frigorifique de la machine
communément appelée cycle de référence ou cycle pratique par les frigoristes.
Le cycle frigorifique de référence (cycle pratique) permet de s’affranchir des cycles
frigorifiques proposés par la théorie de la thermodynamique appliquée.
Néanmoins, ces cycles présentent un grand intérêt pour l’étude théorique des systèmes
thermodynamiques.
Le fluide frigorigène (FF) circulant dans le circuit frigorifique suit les évolutions suivantes :
-Entre 1 et 2 : compression des vapeurs de FF qui passent d’un niveau de basse pression (BP)
à un niveau de haute pression (HP).
-Entre 2 et 3 : désurchauffe des vapeurs de FF (HP).
-Entre 3 et 4 : condensation des vapeurs de FF (HP) qui deviennent du FF liquide (HP).
-Entre 4 et 5 : sous refroidissement du FF liquide (HP).
-Entre 5 et 6 : détente du FF liquide (HP) qui devient un mélange de liquide (BP) et d’une
faible quantité de vapeurs (BP).
-Entre 6 et 7 : évaporation du FF liquide (BP) qui devient des vapeurs de FF (BP).
-Entre 7 et 1 : surchauffe des vapeurs de FF (BP).
Le cycle frigorifique de référence (cycle pratique) permet d’effectuer l’étude et le
dimensionnement des machines frigorifique avec une précision acceptable.
En pratique, ce cycle est tracé sur les bases suivantes :
− Compression isentropique.
− Détente isenthalpique.
− Surchauffe de 5°C (pour étude de conception) ou SC mesurée.
− Sous-refroidissement de 5°C (pour étude de conception) ou SR mesuré.

1.7 Classification des cycles frigorifiques à compression mécanique


On distingue les cycles à compression à un seul frigorigène pur ou azéotropique de ceux à
plusieurs frigorigènes.
• Cycles à compression à un seul frigorigène pur ou azéotropique
- Cycle à compression mono étagée
On utilise un seul étage de compression mécanique pour la production de froid à
températures pas trop basses (généralement supérieures à – 20 ou – 25°C) et pour la plupart
des pompes à chaleur.
De tels cycles sont extrêmement répandus.
-Cycle à compression polyétagée
- Cycle à compression biétagée
Lorsqu’il s’agit de produire du froid à températures plus basses (généralement comprises
entre – 25 et – 45 oC), les cycles à compression monoétagée présentent divers inconvénients.
On fait alors appel aux cycles mettant en jeu deux étages de compression associés en série.
Ces cycles à compression biétagée sont très courants.
-Cycle à plus de deux étages de compression
On utilise de tels cycles pour la production de froid à des températures encore plus basses
(par exemple inférieures à – 45 ou – 50 oC) et ne mettant en jeu qu’un seul frigorigène. Ils
sont beaucoup plus rares.
• Cycles à compression à plusieurs frigorigènes
-Cycles à plusieurs frigorigènes purs séparés. Cycles en cascade
Lorsque l’écart des températures dépasse 80 à 100K, il n’est plus possible d’utiliser un seul
fluide. Le système qui met en œuvre ces cycles comprend plusieurs circuits frigorifiques
séparés, à compression mono ou polyétagée, utilisant chacun des frigorigènes différents. Ces
circuits élémentaires sont disposés en série et fonctionnent à des températures différentes.
Chacun d’entre eux communique thermiquement avec le circuit plus froid qui le précède et le
circuit plus chaud qui le suit.
La chaleur puisée à basse température est ainsi transférée, d’un circuit à l’autre, tandis que sa
température s’élève. Elle est finalement rejetée dans les milieux naturels, air ou eau, par le
dernier circuit (le plus chaud). On peut ainsi produire du froid à des températures déjà fort
basses (– 90, – 120, voire – 150 °C).
Dans ces divers cycles, à la place d’un frigorigène pur, on peut faire appel à un frigorigène
mélange azéotropique qui se comporte comme un fluide pur. Rappelons qu’à pression
constante un mélange azéotropique se vaporise ou se condense à température constante
comme le fait un corps pur.
- Cycle à mélange de plusieurs frigorigènes
Les fluides actifs de ces cycles sont des mélanges zéotropes, (ou non azéotropiques), de deux
(mélanges binaires) ou plus de deux constituants purs. Rappelons que durant la vaporisation
ou la condensation, à pression constante, d’un mélange zéotrope, la température varie. Avec
ces mélanges, on peut mettre en œuvre :
— des circuits à un seul étage de compression ;
— des circuits à plusieurs étages de compression.

REFERENCES :
[1]-TECHNIQUE GENERALE.TECHNIQUE DU FROID COURS DE BASE
https://www.coursindustriels.com/uploads/2/6/0/8/26080957/cours_general_le_froid.pd

[2] Maxime DUMINIL


Théorie des machines frigorifiques -Machine à compression mécanique TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
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