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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Scientifique
Université d’Oran 2
Institut de Maintenance et Sécurité Industrielle IMSI

TURBINE A
VAPEUR A ACTION
Introduction

Les turbines à vapeur, comme toutes les turbomachines (et contrairement aux
machines volumétriques), sont des appareils à écoulement continu, ce qui veut dire
que, pour un régime de fonctionne est invariable en tout point.
La turbine à vapeur est un moteur thermique à combustion externe, fonctionnant
selon le cycle thermodynamique dit de Clausius-Rankine. Ce cycle se distingue par
le changement d’état affectant le fluide moteur qui est en général de la vapeur d‘eau
Turbine à
vapeur

Selon le mode Selon le mode Selon le sens


Selon le nbre
d’échappement d’action de la d’écoulement de
d’éléments
de la vapeur vapeur la vapeur

À contre Simple ou
pression À action élémentaire
Axial

À condensation À réaction Multicellulaires Radial

À soutirage ou
Mixte
prélèvement
Définition de la turbine à vapeur à action:

Une Turbine à vapeur est un moteur constitué d’un grand nombre de roues portant des
ailettes.
La vapeur saturée ou surchauffée qui entre est sous pression, elle traverse les roues
mobiles et sort à faible pression

• les jets sont fixés sur la partie intérieure de l’enveloppe de la turbine.


• La vapeur se déplaçant dans une tuyère fixe passe sur les ailettes incurvées
• les ailettes placées sur le bord des roues tournantes montées sur un arbre central
Les turbines à action dans lesquelles la détente se fait uniquement dans les aubages

➢ La forme la plus simple de turbine à vapeur est la turbine à action, dans lesquelles la
détente se fait uniquement dans les aubages fixes.

➢ Elles sont bien adaptée aux étages à forte pression et se prêtent mieux à la régulation
de débit.

➢ Cette turbine est conçue de manière à ce que la vapeur entrant par une extrémité de la
turbine se dilate à travers une succession de tuyères jusqu’à ce qu’elle ait perdu la
majeure partie de son énergie interne.
Description
1/stator :
il est généralement constitue en deux parties qui se referment sur le rotor suivant un plan de
joint diamétral horizontal.
2/rotor :
C’est la partie motrice de la turbine . Il est constitue d’une ou de plusieurs roues calées sur
un arbre. Ces roues portent sur leur périphérie des ailettes radiales appelées aubes.
3/l’arbre de la turbine:
il est en acier forgé, constitué de:
➢ 7 tronçons soudés à leur périphérie.
➢ une roue double à action suivie de 19 rangées mobiles.
➢ Un accouplement rigide relie l'arbre turbine à 1'arbre du compresseur.
4/enveloppe de la turbine :
Composée de 2 parties démontables assemblées suivant un plan horizontal passant par
l'axe de la machine. supérieure et inférieure constituée d'une partie HP en acier et d'une
partie BP en fonte
5/ tuyères :
sont des tubulures dont la section varie le long de leur axe principal suivant une forme
convergente ou divergente. Elles permettent de transformer l’énergie potentielle en énergie
cinétique. Elles dirigent cette vapeur vers les ailettes du rotor
Les tuyères (ou distributeurs) ont pour fonction la mise en vitesse de la vapeur et son
orientation dans la direction optimale choisie, avec le meilleur angle et un minimum de pertes
de charge.
La tuyère convergente :
➢Utilisée lors de faible vitesse de vapeur à la sortie ,cette sortie se termine par une zone de
guidage rectiligne, présentant le jet de vapeur sous un angle a dans les aubages mobiles.
La tuyère convergente -divergente:
➢Ce type de tuyère présente un col à l’entrée, les pertes de charge y sont élevées en raison de
choc de compression.
6/paliers et coussinets :
la turbine et comporte 2 paliers de butée côté compresseur. II enferme la butée et porte
l'appareil de mesure de déplacement de l'arbre.
Le vireur :
Pour parer aux inconvénients d'une répartition inégale de la température à l'arrêt
de la turbine, il faut mettre un vireur d'arbre d'une vitesse de 20 à 100 tours/min
jusqu'à la prochaine mise en service.
1 : Carter turbine
2 : Rotor
3 : Remplissage d’huile
4 : Arbre principal
5 : Couvercle
6 : Boîte à roulement
7 : Vidange
8 : Redresseur à aubes fixes
9 : Garnitures métalliques
d’étanchéité
10 : Bague de lubrification
11 : Joint d’accouplement
12 : Régulateur de vitesse
13 : Roulement
14 : Couvercle supportant les injecteurs
15 : Vannes d’admission
Une turbine à vapeur comprend
un ou plusieurs étages assurant
chacun deux fonctions :
• La détente de la vapeur qui
correspond à la conversion de
l’énergie potentielle en énergie
cinétique,
• La conversion de l’énergie
cinétique en couple de rotation
de la machine par le biais des
aubages mobiles.
Les machines réalisant la compression ou la détente d'un fluide ont une conception très
compacte pour des raisons de poids, elles tournent très vite (plusieurs milliers de tours par
minute)
Le principe de fonctionnement

La vapeur admise dans la turbine par la vanne d'admission est détendue dans une
ou plusieurs tuyères.
A la sortie de la tuyère la vapeur est animée d'une très grande vitesse (parfois
supérieure à la vitesse du son). La détente se fait entre p1 et p2
La vapeur vient alors percuter les ailettes de la roue de la turbine qu'elle met alors
en rotation.
A vitesse constante la puissance fournie par la turbine est égale à celle consommée
par la machine entraînée.
Toute variation de la puissance consommée, entraîne une variation de la
vitesse de rotation si l'on ne modifie pas la puissance motrice de la turbine.
La détente de la vapeur qui correspond à la conversion de l’énerqie potentielle en
énergie cinétique, La conversion de l’énergie cinétique en couple de rotation de la
machine par le biais des aubages mobiles.
A vitesse constante la puissance fournie par la turbine est égale à celle consommée
par la machine entraînée.
Cycle thermodynamique:
➢ Les machines thermodynamiques fonctionnent avec plusieurs transformations
successives et répétitives formant un cycle.
➢ Il comprend, la vaporisation de l'eau dans la chaudière, la détente dans la turbine, la
condensation dans un condenseur puis le retour à la chaudière grâce à un système de
pompage.
➢ Le cycle de Rankine lie la base des machines utilisant la vapeur d'eau dans les centrales
thermiques et nucléaires il comprend:
• deux isobares BP et HP
• deux isentropes (Q= 0)
➢ Il comprend le pompage de l‘eau 1-2.
son échauffement en 2-3,
sa vaporisation en 3-4
sa détente avec condensation partielle dans
la turbine 4-5, et sa condensation
dans le condenseur.
Dans ce cycle la compression et la détente
sont isentropiques.
L’échauffement et la condensation supposes
isobares.
Les caractéristiques d’une turbine :
•rapport de pression est utilisé en abscisse.
•le débit massique corrigé ou l'efficacité isentropique de la machine en ordonnée.
• Le paramètre des courbes est la vitesse de rotation corrigée

On constate la grande souplesse d'adaptation des turbines aux différents régimes de


fonctionnement :
• Cette souplesse tient en particulier à la stabilité d'écoulement dans les aubages liée
au gradient de pression qui y règne.
• la stabilité du débit vers les hauts rapports de pression, qui provient du régime
supersonique.
• La valeur limite atteinte par le débit, dès que le rapport de pression excède le
rapport critique, appelé débit critique
Les machines réalisant la compression ou la détente d'un fluide ont une conception
très compacte pour des raisons de poids, elles tournent très vite (plusieurs milliers de
tours par minute), pour cela on a:
• les coefficients d’échange thermique des gaz ont des valeurs faibles.
• les petites surfaces de contact fluide-paroi.
• l'échange de chaleur est minimale .
• fonctionnement de ces machines est pratiquement adiabatique
Dans ces conditions, la transformation idéale de référence est l'adiabatique réversible
Pour calculer le travail mis en jeu dans une détente adiabatique réelle, il y a deux
manières d'opérer :
• la première consiste à introduire un rendement isentropique ou adiabatique,
déterminé expérimentalement, c’est le rapport entre le travail de détente réelle et le
travail de détente isentropique .
• la deuxième manière consiste à introduire la notion de polytropique dont:
➢ les irréversibilités sont uniformément réparties pendant l'ensemble de la
transformation.
➢ p vk =cts
Particularité
Du point de vue de la construction :
* Les roues sont à disque.
* Montage facile.
Du point de vue fuites intérieures :
La vapeur agie par sa vitesse.
Les chutes de pression entre 2 roues successives.
Réchauffage facile (pas de risques d’avarie grâce au jeu important entre
les parties fixe et mobile).
Du point de vue Poussée axiale :
Poussée théoriquement nulle. En réalité il existe un léger degré de
réaction→ Poussée
Elle sera équilibrée par la butée →indispensable pour maintenir en
position relative les parties fixes et mobiles afin d’éviter le frottement
Possibilité de réaliser une détente importante en un seul étage.
Poussée axiale nulle.
Fuite inter étage faible.
Possibilité d'un grand jeu entre rotor et stator.
Puissance et rendement:
L'application à l'étage de turbine de la loi de la conservation de l'énergie donne :

Pour un débit-masse qm, exprimé en kilogrammes par seconde, la puissance fournie


par la vapeur dans l'étage considéré est par conséquent (exprimée en watts)

Or, l'examen des triangles des vitesses correspondant à l'entrée et à la sortie de


l'aubage mobile permet d'établir la relation :

où la grandeur Δcu, qui est la variation dans l'aubage mobile de la composante


tangentielle (cu) de la vitesse absolue de la vapeur, est donnée immédiatement par
l'épure des vitesses qu'on obtient en superposant les deux triangles construits
précédemment.
V : vitesse d’entrainement
Vf : vitesse absolu
Vr : vitesse relative
Réglage de puissance :
Pour faire varier la puissance sans modifier le rendement on agira
_ soit sur le débit Q.
_ soit sur la chute calorifique.
_ soit sur les 2.

Rendement :
Le rendement croît avec la pression de la vapeur et avec la température de
surchauffe. Cependant, l’augmentation de ces caractéristiques est limitée par la
teneur en eau de la vapeur en fin de détente. En effet, la courbe de détente peut
atteindre la courbe de saturation avec formation de gouttelettes qui nuisent à
l’efficacité des derniers étages de détente.
Réglage du circuit d’huile

Système d'huile de réglage: il contient


➢ Pompes d'huile :principale et auxiliaire.
➢ Réglage de la pression d'huile à 5 bars eff à l'aide de la soupape régulatrice de
pression.
➢ Consommateurs d'huile comme régulateur de vitesse de la turbine, dispositif de
démarrage et dispositif de sécurité de survitesse …

Système d'huile de lubrification : il contient


➢ Pompes d'huile: les précédents.
➢ Réglage de la pression d'huile
➢ Réfrigération et filtration.
➢ Consommateurs d'huile : palier combiné porteur et buté de la turbine, palier
porteur de la turbine et vireur…
Dans une turbine , l’huile son rôle est :
1. La lubrification des paliers , éventuellement de l’accouplement et du réducteur.
2. Le refroidissement des paliers ( chauffés par la vapeur )
3. La protection contre la corrosion acide ou atmosphérique.
4. La transmission du mouvement dans le régulateur.
5. Dans un circuit de turbine , l’huile est soumise à des contraintes très dures
6. La capacité du circuit est grande comparée au volume de la caisse à huile, de
L’ordre de 30 %.

L’huile reçoit une grande quantité de chaleur :


Certains paliers proches de l’arrivée de vapeur peuvent être très chauds
La carcasse de la turbine transmet sa chaleur aux tuyauteries d’huile
Dans les organes de régulation ou de sécurité l’huile peut séjourner longtemps dans
ces zones chaudes
Dans les grosses turbines ou à vitesse élevée , la vitesse tangentielle dépasse les 50
m/s . il s’ensuit un fort échauffement de l’huile.

Compte tenu de l’élévation de température de l’huile, il est nécessaire au travers du


passage d’un réfrigérant d’évacuer ces calories pour conserver à l’huile toutes ces
propriétés .
Domaine d’utilisation

Les turbines à vapeur sont notamment utilisées dans la production d’électricité à


partir d’énergie thermique ou pour la propulsion des bateaux. Dans les systèmes de
cogénération — c’est-à-dire utilisant à la fois la chaleur de traitement (celle utilisée
lors d’un processus industriel) et l’électricité —, la vapeur est portée à haute
pression dans une chaudière, puis extraite de la turbine à la pression et à la
température exigées par ce procédé. Dans ce cas, la turbine est dite à
contrepression. Les turbines à vapeur peuvent être utilisées en cycles combinés
avec un générateur de vapeur qui récupère la chaleur. Les unités industrielles sont
utilisées pour entraîner des machines, des pompes, des compresseurs et des
générateurs. Leur puissance nominale va de quelques centaines de
plusde1300Mwatt.
La turbine à vapeur est parfois associée à une turbine à gaz. Le rendement de la
turbine à gaz étant faible, elle est généralement utilisée pour la production
d’énergie de pointe, les calories des gaz d’échappement de la turbine à gaz servant
à faire fonctionner la chaudière de la turbine à vapeur
Dispositif de sécurité de la turbine à vapeur
Le but des dispositifs de sécurité est d'arrêter la machine en cas de défaut grave.
La turbine est munie des dispositifs de sécurité suivants:
➢ Relais de déclenchement d'arrêt.
➢ Sécurité de survitesse.
➢ Vannes d’arrêt principales.
➢ Protection contre le manque d'huile de graissage.
➢ Protection contre les pousses anormales.
➢ Protection contre les retours d'eau et de vapeur.
Le dispositif de démarrage:
Le régulateur ne Fonctionne que lorsqu'une vitesse minimal est atteinte. Celle-ci
est de 80% environ de la vitesse normale de marche.

Régulation de la vitesse:
Un régulateur maintient cette vitesse constante quelle que soit la charge sur
l'arbre dans les limites du fonctionnement. Ce régulateur est réglable et autonome,
puisqu'il possède sa propre lubrification. En plus du régulateur, la turbine est
équipée d'un limiteur absolu de vitesse, qui coupe l'alimentation en vapeur de
celle-ci lorsque la vitesse atteint ou dépasse la valeur maximale (survitesse).
La surveillance
La surveillance en marche porte principalement sur :
La vitesse de rotation
Le bon refroidissement des paliers
Le contrôle visuel de fuite de vapeur par les garnitures
Les vibrations
L’huile de lubrification, l’huile de régulateur
La turbine est munie des dispositifs de sécurité En cas de vibrations importantes
ou de bruits anormaux
Les avantages
Représente des moteurs à combustion externe.
➢ La turbine à vapeur est une technologie éprouvée, fiable, elle utilise les
combustibles les moins chers dans le marché (gaz, fuel, charbon, déchets,
chaleur résiduelle).
➢ Le chauffage peut même se faire par énergie solaire.
➢ Le rendement peut atteindre des valeurs sassez élevées d’où des frais de
fonctionnement réduits.
Les inconvénients
➢ le coût et la complexité des installations les réservent le plus souvent à des
installations de puissance élevée pour bénéficier d’économies d’échelle.
➢ Le refroidissement du condenseur nécessite de plus un important débit d’eau ou
des aéroréfrigérants encombrants ce qui limite d’emblée leur domaine d’emploi
aux installations fixes ou navales.
➢ Elle possède un faible rendement électrique à petite puissance ce qui en fait un
système peu rentable pour les petites installations de cogénération à partir de
biomasse
Conclusion

La turbine à vapeur est l’aboutissement d’un type de machines thermiques


introduit par les machines à vapeur à piston. Les contraintes inhérentes à leur
conception restreignent leur usage aux centrales électriques de forte puissance et à
des applications spécifiques. On peut ainsi citer l'aéronautique ou encore les
industries utilisant la vapeur sortant de la turbine. Dans ce cas on obtient de
l'électricité bon marché car la source froide n'est pas «gaspillée » dans un
condenseur. On appelle ces turbines, « turbines à contrepression ». Les turbines à
vapeur peuvent être utilisées en cycles combinés avec un générateur de vapeur qui
récupère la chaleur. Les unités industrielles sont utilisées pour entraîner des
machines, des pompes, des compresseurs et des générateurs. Leur puissance
nominale va de quelques centaines de Watts à plus de 1 300 MW.

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