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Université Ibn Zohr

Ecole Nationale des Sciences Appliquées


AGADIR

Pr. M’barek Feddaoui

GM3 1
INTRODUCTION

Définition et classification

Une machine à fluide (ou turbomachine) est un ensemble mécanique dont le rôle
est d’assurer un échange d’énergie entre un fluide en écoulement et un rotor
animé d’un mouvement de rotation.
Dans une machine, le fluide sera généralement emprisonné dans une capacité
dont le volume est variable pendant le transfert énergétique, alors qu’une
turbomachine forme au contraire un système ouvert.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

Machine motrice

Fluide Arbre de
transmission

Machine génératrice

1. Machine génératrice et machine motrice (ou réceptrice)

La puissance mécanique fournie au rotor d ’ une machine (ou d ’ une


turbomachine) génératrice permet d ’ obtenir une élévation du niveau
d’énergie du fluide, donc une augmentation de la pression de ce dernier.
On verra dans le chapitre du fluide compressible qu’il s’agit de la pression
d’arrêt du fluide.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

A cette famille appartiennent :


Les pompes
Les ventilateurs
Les compresseurs ou soufflantes
Les hélices marines et aériennes, qui tiennent une place particulière parce
qu’elles empruntent et rejettent le fluide dans un même milieu illimité.

Le fluide est gazeux pour les compresseurs et les ventilateurs, et il est liquide
pour les pompes; il est l’un ou l’autre pour les hélices. Dans un ventilateur,
l’apport d’énergie est peu important et les variations de masse spécifique
sont suffisamment faibles pour qu’on puisse considérer le gaz comme un
fluide incompressible. Dans un compresseur, par contre la compressibilité ne
peut être négligée. Pour les pompes, le fluide est à l’état liquide et les
phénomènes de compressibilité n’interviennent par à priori.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

Dans une machine ou turbomachine réceptrice (motrice) , l’énergie totale


du fluide est transformée en puissance mécanique disponible sur l’arbre de la
machine. Cette diminution d’énergie se traduit, pour le fluide, par une chute
de pression d ’ arrêt. Les machines de cette famille sont généralement
appelées turbines, à l’exception de celle qui aspirent et refoulent le fluide
dans un même milieu illimité: ce sont les éoliennes et les aéromoulinets.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

2. Machine radiale et machine axiale

L’élément essentiel dans la construction d’une turbomachine est la roue qui


porte les aubages.
Le trajet du fluide dans la roue par rapport à l’axe de rotation de la machine
permettra de la classer suivant 3 types :

Machines radiales, centrifuges ou centripètes

Les filets fluides sont contenus dans des


plans perpendiculaires à l’axe de rotation
(sauf au voisinage immédiat de l ’ axe de
rotation).

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

Machines axiales

Les filets fluides sont contenus dans des cylindres dont


l’axe est l’axe de rotation de la machine.

Machines mixtes, hélicocentrifuges, hélicocentripètes

Les filets fluides sont situés sur des surfaces de


révolution dont la génératrice suit le profil de l’aube.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

Pour échanger de l’énergie mécanique avec le fluide, les pièces mécaniques


doivent être mobiles et soumises à des forces de pression de la part du fluide.

On distingue deux types de machines:

1° Machines volumétriques

Pièces mécaniques isolent une certaine masse de fluide et lui impose des
variations de volumes.

Pas de variation d’énergie cinétique. Par contre, les variations de volume


entraînent des variations de pression (compresseur à palettes; à
engrenage….)

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

2° Machines à fluides ou turbomachines

Ecoulement continu → Débits importants


Puissance unitaire éventuellement élevée (>1 GW pour les turbines à vapeur)
Utilisent les variations d’énergie cinétique au travers de grilles d’aubes fixes ou
mobiles
Problèmes technologiques très importants

Classification

Machines axiales

 Composantes radiales des vitesses


nulles ou négligeables

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

 Possibilités de juxtaposition d’étages successifs

La grille fixe est située du coté où le fluide à le maximum d’énergie

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification

Machines axiales

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Définition et classification
Aubes et Grilles d’aubes

Les aubes sont des obstacles profilés placés dans l’écoulement. Elles peuvent être fixe ou
mobiles
Elle orientent les lignes de courant et sont responsable d’une déviation tangentielle du flux
de quantité de mouvement. L’énergie aérodynamique est reportée plus loin.
Les Grilles d’aubes sont formées en assemblant des aubes identiques

Remarque:
Pour une machine axiale, si la hauteur des aubes est petite devant le rayon moyen; on parle
d ’ aubes courtes. Sur des aubes longues, le caractère tridimensionnel est très marqué
(évolution de l’incidence avec le rayon)
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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

Définitions cinématiques:
C: vitesse absolue
U: vitesse d’entrainement
W: vitesse relative
   C1
C  U W
Angles: 
 
  U ,C  
 
  U ,W 
   C2
Avec: U r
Indices: 1-Entrée 2-Sortie
Roues a passage radial

En appelant ω la vitesse instantanée de rotation de la roue, et r la distance de la


particules à l’axe de rotation.

Aubes mobile de Machine radiale

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

 
C U CU

W
 Cr WU

Composante radiale de la vitesse:


Cr  C cos   W cos 
 
Roues centrifuges: Cr  0 ,   α et β  
2 2
 
Roues centripètes: Cr  0
,  α et β   3
2 2
Composante tangentielles de la vitesse:
CU  C sin  , WU  W sin 
CU  WU  U
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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

Aubes mobile de Machine axiale

 C2 
C U2

U  
CU  W2 U1
C1
W
WU 
 
W1
Ca  
U1  U 2 
U
 
Ca  0 ,   α et β   Roues a passage axial
2 2

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires
Les deux équations intégrales importantes pour l’étude des turbomachines sont:
1° - Equation de conservation de masse

S e  c n dS  0
  
cn  c .n Ou n Étant le vecteur unitaire de la normale à dS

2° - Equation de quantité de mouvement :

Résultante générale des forces

Se cz c n dS  F a  F P  F f   z  R
Moment résultant des forces

Se r cu c n dS  C m  C P  C f  N 
Se r cu c n dS  C m

c u vitesse selon la composant tangentiel
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

Considérant une machine à fluide radiale de rotation angulaire 

On obtient par l’application de l’équation de quantité de mouvement :

 Se
r cu c n dS  C m
CE  r22cu 2cr 2 S2  r11cu1cr1S1
CE  r2 2 cr 2 c2 sin  2 S2  r11 cr1 c1 sin 1S1
CE  qr2c2 sin  2  r1c1 sin 1 
q est le débit en masse traversant la roue,
CE représente le moment du couple moteur transmis par l’arbre à la roue mobile,
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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

La puissance PE  CE fournie par l’arbre de la machine (donc au fluide) est:

PE  qr2 c2 sin  2  r1 c1 sin 1 

PE  qu2c2 sin  2  qu1c1 sin 1


PE  qu2 cu 2  qu1cu1

PE  q  ucu 
12

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

YE est l’énergie mécanique acquise par seconde et par unité de masse de fluide à la
traversée de la roue. Pour un débit donné et une vitesse de rotation donnée, cette énergie
ne dépend que des angles d’entrée et de sortie du fluide, mais non pas du trajet suivi à
l’intérieure de la roue (elle ne dépond donc pas du tracé même des aubes):

 u2 c2 sin  2  u1c1 sin  1   ucu 


PE
YE 
q 12

D’après la définition de YE on observe que:

Pour les pompes, compresseurs et ventilateurs YE  0


Pour les turbines YE  0
Le débit massique q traversant la roue est:

q  1 cr 1S1  2 cr 2 S2
 2 r1b1 1c1 sin 1  2 r2b2 2c2 sin  2
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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

S’il s’agit d’une roue à passage axial, nous seront conduit à appliquer la résultante
générale des forces. L ’ application de la théorème des quantités de mouvement
s’effectue sur une surface de référence fixe limitée par deux plans parallèles encadrant la
grille d’aubes plane.

 Se
 ca cn dS  F a
En projetant les débits de quantité de mouvement et les forces mises en jeu dans la
direction de la vitesse u , on trouve pour une longueur de grille unité:

FE  qc2 sin  2  qc1 sin 1 


 c2
PE  FE u  quc2 sin  2  quc1 sin 1
u
1 2
PE
YE   uc2 sin  2  uc1 sin 1  u  cu 

c 1

q 12
Le débit massique q traversant la roue est:

q  1 ca1S1  2 ca 2 S2 21
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

YE étant toujours l’énergie mécanique fournie par seconde et par unité de masse au
fluide à la traversée de la grille.
Dans le cas des machines hydrauliques, on écrit généralement:

YE  gH E
Où H E est la hauteur d’Euler, hauteur représentative de l’énergie mécanique
échangée entre la roue et le fluide (mesurée par exemple en mètre).

Nous avons donc:


- Pour une machine à passage radial:
 ucu 
u2 c2 sin  2  u1c1 sin  1 1
HE   2
g g

c2 sin  2  c1 sin 1 u 12cu 


- Pour une machine à passage axial:

HE  u 
g g 22
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

Autre forme de l’équation d’Euler:


Le triangle des vitesses nous fournit la relation classique:
   
c uw 
u
W
 2  2 
w  c  u  
 2 
w  u  c  2u .c 
2 2 2

c
w2  u 2  c 2  2uc sin 
u c w 2 2 2
u c sin  
2
L’équation d’Euler s’écrit également:

YE  gH E 
c 2
2 c 2
1  u 2
2 u
2
1  w
2
1 w 2
2 
2
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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

YE  gH E 
c2
2  c12   u22  u12   w12  w22 
2
Cette équation mérite quelque discussion car, au deuxième membre apparaît une
somme de trois différences de carrés:
Pour une pompe ou un ventilateur, PE est essentiellement positif, par conséquent
la puissance de la machine peut être étudiée en fonction des trois inégalité
suivantes:
-c2>c1 ce qui conduit à faire croître la vitesse absolue de l’entrée vers la sortie de
la roue mobile.
- u2>u1 ce qui conduit à r2>r1 , donc à faire en sorte que la section de sortie soit
plus éloigné de l’axe de rotation de la section d’entrée.
- w1>w2 ce qui conduit à disposer les aubes de manière à constituer des canaux
interaubes divergentes.

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires
Exercie1

Une pompe centrifuge débite 1440 litres par minute sous une hauteur
manométrique totale de 27 mètres avec un rendement manométrique de 75%. On
admet que la perte interne vaut 5 fois l’énergie cinétique de l’eau dans son
mouvement relatif à la sotie de la roue. Le diamètre de celle-ci est D 2  0,2 m , et la
section utile à la sortie S2  0,2 D 2 . Calculer l’angle  2 de sortie et la vitesse de
2

rotation (figure1). On admet que l’eau entre radialement dans la roue.


g  9 ,8 m / s 2
c2
w2 u2
2

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires
Solution
w22
La perte de charge interne 5 correspond à la chute du rendement manométrique soit:
2g

5
w22
 1   H E 
1   H  0 ,25  27  9m

m
2g 0 ,75
D’où w2  6 m / s
D’autre part, la vitesse radiale ou vitesse débitante à la sortie de la roue est le quotient
du débit par la section utile à la sortie:
qv
cr 2   3m / s
S2
Par suite, l’angle réel de sortie dans le mouvement relatif est donné par:
cr 2
sin  2   0 ,5 soit  2  30
w2
Par ailleurs, la vitesse de rotation peut être calculée à partir de u 2 , au moyen de la
formule d’Euler:
u2 cu 2 H m
HE    36 m
g 

26
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

Nous avons donc:

u2 cu 2 u2 u2  w2 cos  2 
  36 m
g g
soit
u22  3 3u2  360  0

Nous trouvons deux solutions

 21,75m / s
u2 
 16 ,5m / s

Dans le cas de figure (aubes dirigées vers l’arrière)  2  30 , seule la solution positive
convient à:
60u2 60  21,75
n   2077 t / mn
D2   0 ,2
La solution négative correspondrait à une rotation de la pompe en sens inverse, les
aubes de la roue étant dirigés vers l’avant. Cela conduirait d’ailleurs à un angle
 2 égale à 180°-30°=150°, sin  2 étant inchangé.
27
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires
Exercie2

Une turbine Francis tournant à n=600 tours par minute absorbe un débit d’eau de
1 mètre cube par seconde Les diamètres d’entrée et de sortie de la roue sont
respectivement égaux à 1 mètre et 0,45 m, et les sections de passage
correspondantes à 0,14 et 0,09 m2. L’angle de sortie des directrices vaut   15 et
l’angle de sortie de la roue 135°.
Sachant que le rendement manométrique de cette turbine est égale à 78%, calculer la
hauteur de chute nette, ainsi que le couple et la puissance mécaniques sur l’arbre.

g  9 ,8 m / s 2

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires
Correction

La hauteur de chute utilisée par la turbine est déterminée lorsque l’on connaît les
triangles de vitesse à l’entrée et à la sortie.
Pour déterminer ces triangle de vitesses, nous utiliserons ici pour chacun deux
vitesse et un angle, en l’espèce les vitesses d’entraînement (circonférentielles) u1
et u 2 , les vitesses débitantes (radiales) cr 1 et cr 2 et les angles  1 et  2 donnés.
Les vitesses d’entraînement sont obtenues par.
Dn
u avec D1  1m D2  0 ,45m
60
Soit ici
u1  31,4 m / s

u2  14 ,14 m / s

Les vitesses débitantes sont le quotient du débit par la section normale offerte à son
passage, soit ici:
cr 1  7 ,14 m / s
cr 2  11,1 m / s

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

u1 cu 1 u2 cu 2
1 2
1 cr 1 2
c1 cr 2
w1 w2 c2

La construction des triangles de vitesses d’entrée et de sortie donne immédiatement les


résultats suivants:

 cr 1 7 ,14  cr 2 11,1
 c    27 ,6 m / s  w    15 ,7 m / s
sin  1 sin 15 sin  2 sin 135
1 2
 
 cr 1  cr 2
 u1
c  c sin    25 ,6 m / s  w   11,1m / s

1 1
tg  1 
u2
tg  2
 wu 1  u1  cu 1  4 ,8 m / s  cu 2  u 2  wu 2  3 ,04 m / s

 

Que nous utiliserons directement dans la formule d’Euler:

u1cu 1  u2 cu 2 835  43
HE    80 ,9 m
g 9 ,8
30
PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Composition des vitesses. Trajectoires

D’où la hauteur de chute nette:


HE 80 ,9
Hn    103,7 m
 0 ,78
La puissance sur l’arbre est par définition le produit de la hauteur H E par le débit poids:

PE  gqv H E  7 ,93  10 5 W  793kW

Le couple est le produit de cette puissance par la vitesse de rotation:

PE 7 ,93  10 5
CE    1,26  10 4 N .m
2
n 20
60

31
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Machines monocellulaires

Afin de donner un aperçu concret, on va sommairement décrire deux turbomachines parmi


les plus classiques :
- une pompe centrifuge, en tant qu ’ exemple de machine de compression à fluide
incompressible ;
- une turbine servant d’illustration aux machines de détente à fluide compressible.

1° Description d’une pompe centrifuge

Cette pompe est représentée sur la figure 1. La


turbomachine est définie entre les brides d’entrée
B1 et de sortie B2 .

 La machine se raccorde à deux tuyauteries


cylindriques :
- la conduite d’aspiration T1 , qui sert à amener le
fluide à l’entrée de la pompe (bride B1) ;
- la conduite de refoulement T2 , fixée à la pompe
par la bride B2 .
figure 1
32
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION
La partie active de la machine est constituée par la roue ou rotor R qui porte les aubages
mobiles M appelés encore aubes, pales ou ailettes et tourne à vitesse angulaire que l’on
supposera constante autour de l’axe OO′. Lorsque l’on observe la roue à l’arrêt, ces
aubages, tous identiques en forme, se déduisent l’un de l’autre par une rotation autour de
OO′ égale à 2π/nr , nr désignant le nombre total de pales ; ainsi, la couronne des aubages
mobiles présente par rapport à l’axe de rotation une symétrie d’ordre nr . L’espace compris
entre deux aubages mobiles constitue un canal mobile.

33
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION
À partir de la bride B1 , dont la forme est circulaire et qui dans l’exemple choisi admet OO′
pour axe, le fluide est aspiré par l’intermédiaire d’un conduit d’entrée, généralement
convergent, de façon à assurer une répartition homogène des vitesses à l’entrée C des
canaux mobiles que l’on appelle l’ouïe de la pompe.
Du fait du mouvement d’entraînement à vitesse angulaire constante imposé par l’arbre de
commande dans le sens indiqué par la flèche f (figure 1), les pales exercent des efforts de
pression sur le fluide, qui se traduisent par l’existence d’une surpression le long de leur
extrados (face menante) et d’une dépression sur leur intrados (face menée). Le travail de
ces forces exige un apport permanent d’énergie mécanique par l’arbre A qui doit être mû par
un moteur. Ici réside donc le principe essentiel de fonctionnement d’ une turbomachine
génératrice ; il y a transfert d’énergie entre l’arbre et le fluide.

34
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

L’énergie mécanique fournie par l’arbre au fluide pendant la traversée des canaux mobiles se
manifeste par un accroissement, d’une part, de la pression du fluide et, d’autre part, de son
énergie cinétique. À l’intérieur d’un canal mobile, l’écoulement peut être considéré comme
permanent, en première approche, par rapport à un repère mobile solidaire du rotor R.

Le stator S de la pompe, encore appelé corps ou enveloppe, porte une couronne d’aubages
fixes F, en nombre égal à nf ce qui lui confère une symétrie d’ordre nf , par rapport à l’axe OO′.
L’espace compris entre deux aubages fixes constitue un canal fixe ; les différents canaux fixes
sont alimentés de manière identique par le rotor et se trouvent parcourus par un écoulement qui
peut être considéré comme permanent par rapport à un repère absolu, tout au moins en
négligeant certains effets instationnaires qui seront vus ultérieurement.

35
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

En ralentissant le fluide, la couronne d’ aubages fixes, qui porte également le nom de


diffuseur, provoque une augmentation de pression par conversion d ’ une partie de
l’énergie cinétique.
Dans les aubages fixes, l’écoulement est également centrifuge.

 D’une manière générale, l’espace occupé par les couronnes d’aubages mobiles et fixes
est limité par deux surfaces de révolution de méridiennes respectives π1 et π2 sur la coupe
BB de la figure 1. Dans une machine strictement centrifuge, comme dans le cas de la
machine décrite ici, ces deux surfaces sont des plans perpendiculaires à OO′, et les
méridiennes π1 et π2 sont des droites également perpendiculaires à OO′. Par extension, on
continue toutefois à qualifier de centrifuges des turbomachines où π1 et π2 sont des courbes
dont la tangente en chaque point fait avec OO′ un angle assez peu différent de 90o.

36
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

 À la sortie du diffuseur, le fluide doit être collecté et conduit vers la tuyauterie T2 . Cette
dernière fonction est assurée par une capacité V qui s’enroule autour du diffuseur et qui doit à
sa forme géométrique le nom de volute ; dans une certaine mesure, cet espace est utilisé
pour une transformation complémentaire de l ’ énergie cinétique en énergie
piézométrique (c’est-à-dire la somme de l’énergie de pression statique et de l’énergie
de pesanteur.

T2

37
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

2° Description d’une turbine

Cette machine est représentée, sur la figure 2, dans deux versions industrielles :
- la figure 2a représente la coupe d’une turbine à gaz industrielle. L’alimentation et
l’échappement sont sensiblement axiaux ;
- sur la figure 2b est représentée la coupe d’une turbine à vapeur dont l’alimentation et le
refoulement s’effectuent par l’intermédiaire de pièces toriques.

figure 2 38
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Le fluide entre dans la turbine :


- par une conduite C dans le cas des turbines à gaz ou des réacteurs aéronautiques (figure 2a );
- par une conduite qui débouche dans une capacité T (figure 2b ) présentant souvent une
symétrie de révolution autour de OO′ et qui, de ce fait, porte le nom de tore d’admission ; cette
partie existe dans toute machine qui n’est pas alimentée axialement.
-Le rôle du tore ou de la conduite d’admission est d’alimenter une couronne d’aubages fixes F,
qui possède par rapport à OO′ une symétrie d’ordre nf . Pour mieux faire apparaître la forme des
aubages fixes, encore appelés distributeurs, parce qu’ils amènent le fluide au rotor en orientant
sa vitesse, on a coupé la machine par un cylindre de révolution admettant OO′ pour axe (coupe
BB).

39
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Aussi bien dans le tore que dans la couronne d’aubages fixes, l’écoulement est supposé
permanent. En outre, le tracé des canaux fixes, délimités par les distributeurs successifs F,
est tel que le fluide subit un accroissement de vitesse, c’est-à-dire qu’il y a conversion
d’une partie de son énergie piézométrique en énergie cinétique. Comme il s’agit d’un
écoulement de détente, on utilise également pour désigner les distributeurs le terme de
tuyères.
Le rotor R, appelé également roue, porte une couronne d’aubages mobiles ou ailettes M qui
présentent une symétrie d’ordre nr par rapport à OO′ ; deux ailettes consécutives délimitent
un canal mobile où, sous la réserve d’effets instationnaires, l’écoulement est considéré
comme permanent par rapport à un repère solidaire du rotor. La turbine décrite ici entre dans
la catégorie des machines axiales, caractérisées par le fait qu’à la traversée des aubages
fixes et mobiles la distance de chaque particule à l’axe OO′ varie peu.

40
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Dans une turbomachine rigoureusement axiale, les méridiennes π1 et π2 des surfaces de


révolution qui limitent les couronnes d ’ aubages fixes et mobiles seraient des droites
parallèles à l ’ axe de rotation OO′. Plus généralement, la famille des machines axiales
comprend toutes celles pour lesquelles la tangente en chaque point de π1 et π2 fait avec OO′
un angle modéré, c.à.d. passage axial

41
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Turbine axiale : principe de fonctionnement


42
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION
2° Description d’un compresseur

Les compresseurs de turbomoteurs ne doivent pas seulement augmenter la pression du fluide


actif avec un rendement aussi élevé que possible, mais en outre :
- assurer le débit requis ;
- alimenter la chambre de combustion avec un fluide suffisamment ralenti, stable et le plus
homogène possible.
Pour remplir ces différentes fonctions, il existe une très grande variété de compresseurs.

43
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

A- Compresseur axial

Un étage de compresseur axial est composé d’une grille d’aubes fixées sur une roue
mobile, suivie d’une grille d’aubes fixes constituant le diffuseur ou redresseur (figure1)

Figure 1– Différents types de construction entre paliers des compresseurs axiaux


44
PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

La figure 1 permet d’expliquer le fonctionnement d’un compresseur axial à partir du


développement plan d’une coupe cylindrique de rayon r. Le filet fluide, supposé axial à
l’entrée du compresseur, attaque le rotor avec la vitesse relative . L’angle d’attaque
permet la définition du profil de pale à son entrée. La cambrure du profil définit alors la
vitesse relative de sortie ramenée vers l’axe de la machine avec diminution concomitante
de son module , puisque les composantes axiales des vitesses varient peu à la traversée
d’une grille. Il s’ensuit une augmentation de la pression statique et aussi de la
pression totale.
Le stator a pour but de redresser l’écoulement sortant de la roue mobile, avec la vitesse
v2. Ce redressement entraîne aussi une diminution du module du vecteur vitesse (v3 <
v2), donc une augmentation supplémentaire de la pression statique.

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Figure 1 – Compresseur axial : principe de fonctionnement


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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Par ailleurs, l’évolution de la section annulaire de passage dans les étages successifs du
compresseur permet en diminuant progressivement la hauteur de la veine d’ajuster la vitesse
absolue jusqu’à une valeur assez basse pour entrer dans la chambre de combustion. Mais on
est limité dans la réduction des vitesses par des critères de ralentissement du fluide qui, s’ils
ne sont pas respectés, vont entraîner des pertes par décollements à l’intérieur des aubages.
Finalement, les sections annulaires d ’ un compresseur axial sont décroissantes (veine
convergente), au fur et à mesure de la compression, car l ’ augmentation de la masse
spécifique l’emporte sur la réduction de la vitesse axiale.

Pour des vitesses d’entraînement variant de 200 à 450 m/s, un étage de compresseur axial est
capable de fournir des taux de compression allant de 1,2 à 2.
Le rendement dépend de nombreux paramètres (charge aérodynamique des aubages,
nombres de Mach des écoulements, taille des machines, etc.), mais se trouve généralement
compris entre 0,80 et 0,90.

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION
B- Compresseur centrifuge
La figure 2 permet d’expliquer le fonctionnement d’un compresseur centrifuge. L’entrée
du rotor est tout à fait analogue à celle d’un compresseur axial. Dans le rotor, les pales
guident le fluide jusqu’à la sortie et l’enthalpie augmente, corrélativement à la vitesse
d’entraînement qui passe de u1 à u2 . L’ensemble de diffusion est chargé de ralentir
l’écoulement et de le ramener dans l’axe de la machine. L’élément radial effectue
surtout la première tâche (diffusion) et l’élément axial la seconde, d’où son nom de
redresseur.

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Compresseurs multiétages

Pour obtenir des rapports de pression élevés favorables au rendement du cycle, on est
conduit à associer plusieurs étages de compresseurs. Trois dispositions principales sont
couramment adoptées.

Les compresseurs axiaux multiétages : du fait de leur géométrie, ces étages de


compression sont les plus facilement empilables. Cette architecture privilégie le diamètre
du moteur au détriment de sa longueur ; on peut ainsi atteindre des taux de compression
de 12 et même au-delà avec un nombre d’étages pouvant approcher la vingtaine. Cette
architecture est souvent rencontrée dans le domaine des grosses turbines industrielles
et dans celui des turboréacteurs.
Les compresseurs axialo-centrifuges : ils associent un ou plusieurs étages axiaux à
un étage centrifuge en fin de compression. C’est le type de compresseur le plus
fréquemment rencontré sur les turbomoteurs de moyenne puissance ; on peut ainsi
atteindre des taux de compression de l’ordre de 20 avec 5 à 6 étages axiaux.
Les compresseurs centrifuges en série : cette configuration permet d’obtenir des
taux de compression élevés (de 14 à 18) avec seulement deux étages de compression.
C’est une architecture également utilisée pour les turbomoteurs d’aviation de petite et
moyennepuissance.

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

Le fluide, quittant les distributeurs, exerce sur chaque aube mobile un effort qui correspond à
l’existence d’une suppression sur l’intrados et d’une dépression sur l’extrados. S’il n’y a
pas de détente entre l’entrée et la sortie des canaux mobiles, les efforts aérodynamiques
ainsi appliqués aux ailettes résultent seulement du changement de direction que le fluide subit
au contact des ailettes et la turbine est dite à action ; dans le cas contraire, où une détente
complémentaire vient augmenter la vitesse du fluide à la sortie des aubages mobiles, elle est
dite à réaction. La coupe BB représente une turbine à réaction. Dans les deux circonstances,
le fait essentiel est que, entraînant le rotor à vitesse angulaire supposée constante, ces
efforts aérodynamiques produisent un travail moteur. De l’énergie a été soutirée au fluide et
transformée en énergie mécanique recueillie sur l’arbre.

À la sortie du rotor, le fluide est collecté par une capacité D ou D′ selon le mode de
conception, appelée fond d ’ échappement, d ’ où partent les conduites G qui assurent
l’évacuation du fluide (figure 2, coupe CC).

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

3° Fonctions des organes constituant une cellule

Les machines qui viennent d’être décrites comportent deux couronnes d’aubages : l’une fixe,
l’autre mobile, et des capacités qui assurent l’alimentation en fluide et l’échappement de
celui-ci. Cet ensemble d’organes constitue un étage ou une cellule de turbomachine ;
chacun de ces organes remplit toujours la même fonction :
- la couronne d’aubages mobiles, qui est portée par une roue animée d’un mouvement
de rotation à vitesse angulaire constante, opère un échange d’énergie mécanique entre le
fluide et l’arbre. L’écoulement relatif à l’espace tournant y est globalement permanent

-la couronne d’aubages fixes, qui est située en aval de la roue dans une machine
génératrice et en amont dans une machine réceptrice, est le siège d’une transformation
entre les deux formes piézométrique et cinétique de l’énergie du fluide. L’écoulement y est
globalement permanent par rapport à un repère fixe ;
- les capacités d’entrée et de sortie participent à un degré plus ou moins grand à la
conversion des énergies cinétique et piézométrique. Là encore, l ’ écoulement est
globalement permanent. Les couronnes d’aubages, qu’elles soient fixes ou mobiles, sont
fréquemment appelées grilles d’aubes. Par rapport à la description de principe qui vient
d’être faite, il existe quelques exceptions importantes :

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

- les hélices marines et aériennes, ainsi que la plupart des éoliennes, ne comportent pas
d’aubages fixes ;
- dans certaines pompes et compresseurs, le diffuseur ne revêt pas la forme d’une couronne
d’aubages fixes, mais simplement d’un espace dépourvu d’ailettes et délimité par deux
parois P′ et P′′ de révolution autour de l’axe OO′ (figure 3a ). Le rôle de ce domaine, appelé
diffuseur lisse, reste néanmoins le même, la vitesse du fluide s’y ralentit et sa pression
augmente ; mais dans des proportions différentes ;

- les capacités d’entrée et de sortie peuvent dans certains cas contenir des aubages qui sont
rigoureusement fixes lorsqu’il s’agit de réduire les pertes de l’écoulement par un meilleur
guidage, mais qui deviennent orientables lorsque l’on veut disposer d’un moyen d’action sur
la forme des courbes caractéristiques de la machine ;
- lorsque le débit de fluide alimentant une turbine est faible, il s’avère favorable, pour le
rendement, d’augmenter localement la hauteur des canaux en renonçant à la constitution
d’une couronne complète.
On se trouve alors dans la situation dite d’injection partielle où le fluide est amené au rotor,
soit sous la forme d’un ou de quelques jets (cas des turbines hydrauliques Pelton), soit au
moyen d’un secteur d’aubages fixes (cas des turbines à vapeur à injection partielle) (figure
3b).

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PRINCIPAUX ORGANES CONSTITUTIFS, FONCTION

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Fonctions et domaines d’utilisation des turbomachines

Récupération de l’énergie d’un fluide (turbines)


• liquide : récupération d’énergie potentielle hydraulique (barrages,…)
• gaz : turbines de dentiste, turbocompresseurs, turbopompes, …
• turbines associées à d’autres éléments (compresseurs, chambres de combustion,…)
pour la production d’énergie mécanique, ou pour la propulsion en aéronautique.
Compression de gaz (compresseurs)
•fonction qui se présente dans des domaines très diversifiés : industrie chimique
(pression de réaction), industrie pétrolière (extraction du pétrole), ou simplement
création d’air comprimé.
• compresseurs associés à d’autres éléments (turbines, chambres de combustion,…)
pour la production d’énergie mécanique, ou pour la propulsion en aéronautique.
 Transport de fluide
• élévation : fournir une énergie pour vaincre le champ gravitationnel (pompes)
• transport horizontal : apport périodique d’énergie au fluide pour vaincre les pertes de
charges (boosters)

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Fonctions et domaines d’utilisation des turbomachines

 Ventilation
Production d’énergie mécanique à partir d’une source de chaleur
•Production réalisée par des turbines à gaz ou des turbines à vapeur. Ces machines
associent dans un cycle thermodynamique turbines, compresseurs, sources de chaleur,
refroidisseurs,…Puissance variant de quelques kW à plusieurs dizaines de MW.
• Production d’énergie électrique (aérospatiale, avions, chars, réseau nationale,…)
• Production d ’ énergie mécanique : entraînement d ’ hélice de bateau, d ’ avion
(turbopropulseur), de rotor d’hélicoptère …
• Turbines à vapeur essentiellement destinées à la production de forte puissance
d’énergie électrique dans les centrales thermiques.
Propulsion par réaction
Ces machines associent dans un cycle thermodynamique turbines, compresseurs,
chambres de combustions, tuyères…
• Turboréacteurs
• Turbofans (multiflux)

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Fonctions et domaines d’utilisation des turbomachines

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PRÉSENTATION DES MACHINES À FLUIDES
Fonctions et domaines d’utilisation des turbomachines

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