Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Références bibliographiques :
MESSAI.T 2
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
I.1 Introduction :
Les Turbomachines forment une famille importante d’appareils qui utilisent un fluide
pour effectuer une transformation d’énergie. De manière générale, une turbomachine est
définie comme un dispositif qui permet de donner ou retirer de l’énergie à un fluide par
l’action dynamique d’un élément rotatif appelé le rotor. Le préfix turbo provient du latin
turbinis qui signifie qui tourne ou alors en rotation.
I.2. Classification des Turbomachines :
Il existe plusieurs façons de classifier les turbomachines. La première concerne le sens du
transfert d’énergie. On divise alors les turbomachines en deux :
Réceptrice 𝑾𝑾̇ < 𝟎𝟎: les turbomachines qui fournissent de l’énergie au fluide
(enthalpie).
Parmi les turbomachines réceptrices, on trouve les ventilateurs et les pompes, les
compresseurs (turbo compresseurs), les turbosoufflantes et les hélices aérienne et
marine.
Motrice 𝑾𝑾̇ > 𝟎𝟎: les turbomachines des quelles on retire de l’énergie du fluide pour
l’utiliser comme un travail mécanique. Dans ce cas, on parle alors de turbine (à
vapeur, à gaz et hydraulique),ainsi que les éoliennes.
Ces deux classes de turbomachines présentent des différences importantes du point
de vue de leur conception aérodynamique et sens de l’écoulement du fluide. En effet,
les machines réceptrice sont le siège d’une compression du fluide, alors que les
machines motrices font intervenir une détente.
On trouve une seconde classification des turbomachines en fonction de la direction
principale de l’écoulent par rapport à l’axe de rotation de la machine (Fig.I.1). Selon ce
critère on a :
Axiale : dans lesquelles la direction de l’écoulement est parallèle à l’axe de rotation
de la machine.
Radiale (centrifuge) : dans lesquelles une partie importante de l’écoulement à
l’entrée ou à la sortie est dans la direction normale (radiale) à l’axe de rotation.
(a) Axiale (b)
MESSAI.T 3
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
MESSAI.T 4
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
C1
Stator
C2 W2
U2
𝝎𝝎
Rotor
C3 W3
U3
Fig.I.2 Triangle de vitesses pour une turbine
En générale, l’écoulement dans une turbomachine a des composantes de vitesse sur les
trois axes, qui varient dans toutes les directions. Cependant, pour simplifier l’analyse, il
est généralement supposé que l’écoulement ne varie pas dans la direction tangentielle.
MESSAI.T 5
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
Dans ce cas, l’écoulement est axisymétrique, comme illustré dans Fig.I.3 (a).la vitesse dans
la direction axisymétrique est appelé méridionale.
Axe de rotation
𝑈𝑈 = 𝜔𝜔𝜔𝜔
Moyeu
𝜔𝜔
(b) Vue le long de l’axe (c) Vue regardant vers le bas sur une ligne
de courant
MESSAI.T 6
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
Le point de départ pour l’étude des turbomachines est l’équation d’Euler celle-ci peut être
déduire aisément du principe de conservation de l’impulsion angulaire ou moment de la
quantité de mouvement. En particulier, on considère un écoulement unidimensionnel en
régime stationnaire dans le rotor d’une turbomachine ayant des conditions uniformes à
l’entrée et à la sortie notées par les indices 1 et 2, respectivement. On applique alors,
l’équation :
𝒅𝒅
𝑴𝑴 = � 𝒓𝒓 ∧ 𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆 + � 𝒓𝒓 ∧ 𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆. 𝒅𝒅𝒅𝒅 (𝟕𝟕)
𝒅𝒅𝒅𝒅 𝑽𝑽 𝑺𝑺
Sur à un filet de fluide entre ses deux points illustrés à la figure I.4 et celle-ci devient :
𝑴𝑴 = � (𝒓𝒓 ∧ 𝒄𝒄𝒖𝒖 )𝝆𝝆𝝆𝝆. 𝒅𝒅𝒅𝒅 = 𝒓𝒓𝟐𝟐 × 𝝆𝝆𝟐𝟐 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑸𝑸𝒗𝒗𝒗𝒗 − 𝒓𝒓𝟐𝟐 × 𝝆𝝆𝟏𝟏 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑸𝑸𝒗𝒗𝟏𝟏 (𝟖𝟖)
𝑺𝑺
Et comme :
𝒎𝒎̇ = 𝝆𝝆𝟏𝟏 𝑸𝑸𝒗𝒗𝒗𝒗 = 𝝆𝝆𝟐𝟐 𝑸𝑸𝒗𝒗𝒗𝒗 (𝟗𝟗)
Alors :
𝑴𝑴 = 𝒎𝒎̇(𝒓𝒓𝟐𝟐 × 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 − 𝒓𝒓𝟐𝟐 × 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 ) (𝟏𝟏𝟏𝟏)
Direction de l’écoulement
𝑴𝑴 𝝎𝝎
MESSAI.T 7
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
D’après Euler pour un rotor ayant une vitesse de rotation ω, la puissance 𝑾𝑾̇ est donnée
par :
𝑾𝑾̇ = 𝑴𝑴𝑴𝑴 = 𝒎𝒎̇(𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝒓𝒓𝟐𝟐 − 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝒓𝒓𝟏𝟏 )𝝎𝝎 = 𝒎𝒎̇(𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑼𝑼𝟐𝟐 − 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑼𝑼𝟏𝟏 ) (𝟏𝟏𝟏𝟏)
Pour les turbomachines réceptrices tel que les ventilateurs et les pompes, les
compresseurs 𝑾𝑾̇ < 𝟎𝟎, par contre pour les turbomachines motrices comme les turbines à
vapeur, à gaz et hydraulique 𝑾𝑾̇ > 𝟎𝟎.
On peut ainsi considérer le travail spécifique (l’énergie par unité de masse) entre le rotor
et le fluide selon :
𝑾𝑾̇
𝑬𝑬 = = 𝒎𝒎̇(𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑼𝑼𝟐𝟐 − 𝒄𝒄𝒖𝒖𝒖𝒖 𝑼𝑼𝟏𝟏 ) (𝟏𝟏𝟏𝟏)
𝒎𝒎̇
Pour les machines hydrauliques, on exprime généralement l’énergie par unité de
poids,𝑚𝑚̇𝑔𝑔, dans ce cas la puissance par unité de poids a les dimensions d’une distance et
on a la note par le symbole H, que l’on l’appelle la charge et elle devient :
Ces deux équations montrent que le transfert d’énergie peut être répartir de différentes
manière. Le premier terme indique la variation d’énergie cinétique dans l’écoulement, le
deuxième, la variation d’énergie due aux forces centrifuge et le troisième la variation
d’énergie due aux vitesses relatives Wi.
Equation d’Eluer et équation de conversation de l’énergie :
Pour un volume de contrôle V et en négligeant les effets dissipatifs, ce principe s’écrit :
𝒅𝒅
� 𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆 + � (𝝆𝝆𝝆𝝆 + 𝒑𝒑)𝒗𝒗. 𝒅𝒅𝒅𝒅 = 𝑸𝑸̇ − 𝑾𝑾̇ + 𝑺𝑺 (𝟏𝟏𝟏𝟏)
𝒅𝒅𝒅𝒅 𝑽𝑽 𝑺𝑺
MESSAI.T 8
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
Où :
𝑸𝑸̇ : Taux de transfert de chaleur au volume de contrôle
𝑾𝑾̇ : Taux de travail extrait du volume de contrôle
e : énergie totale par unité de masse
S : Source d’énergie par unité de masse
𝒗𝒗.𝒗𝒗
L’énergie totale par unité de masse est définie 𝒆𝒆 = 𝒖𝒖 + 𝟐𝟐 + 𝒈𝒈𝒈𝒈 avec u étant l’énergie
𝒗𝒗.𝒗𝒗
interne, 𝟐𝟐
l’énergie cinétique et 𝒈𝒈𝒈𝒈 l’énergie potentielle.
Dans l’étude des turbomachines, on utilisera habituellement les hypothèses suivantes :
- Ecoulement permanent
𝒅𝒅
� 𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆𝝆 = 𝟎𝟎
𝒅𝒅𝒅𝒅 𝑽𝑽
- Ecoulement unidimensionnel
𝐦𝐦̇ = 𝛒𝛒𝟏𝟏 𝐯𝐯𝟏𝟏 𝐀𝐀 𝟏𝟏 = 𝛒𝛒𝟐𝟐 𝐯𝐯𝟐𝟐 𝐀𝐀 𝟐𝟐 (1 : entrée, 2 : sortie)
- Le taux de transfert de chaleur est faible en des termes relatifs (𝑸𝑸̇ = 𝟎𝟎)
- Aucun type de source S=0.
- Alors, l’équation de l’énergie devient :
-
𝑝𝑝2 𝑝𝑝1
−𝑊𝑊̇ = 𝑚𝑚̇ ��𝑒𝑒2 + � − �𝑒𝑒1 + �� (𝟏𝟏𝟏𝟏)
𝜌𝜌2 𝜌𝜌1
En plus, dans une turbomachine, à gaz où à vapeur, on peut considérer que la variation de
l’énergie potentielle est négligeable par rapport aux autres formes d’énergie (cinétique,
𝑝𝑝 𝑝𝑝 𝑣𝑣22 𝑣𝑣12
de pression et interne). Ainsi, �𝑒𝑒2 + 𝜌𝜌2 � − �𝑒𝑒1 + 𝜌𝜌1 � = �ℎ2 + � − �ℎ1 + �
2 1 2 2
et l’équation de l’énergie prend la forme répandue :
I.6. Rothalpie :
L’équation, valable pour un écoulement adiabatique et dans l’absence de termes sources,
peut s’écrire comme :
𝒉𝒉𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝑪𝑪𝟐𝟐𝟐𝟐 𝑼𝑼𝟐𝟐 = 𝒉𝒉𝟎𝟎𝟎𝟎 − 𝑪𝑪𝟏𝟏𝟏𝟏 𝑼𝑼𝟏𝟏 (𝟐𝟐𝟐𝟐)
Et en général :
𝟏𝟏
𝒉𝒉𝟎𝟎 − 𝑪𝑪𝒖𝒖 𝑼𝑼 = 𝒉𝒉 + 𝑪𝑪𝟐𝟐 − 𝑪𝑪𝒖𝒖 𝑼𝑼
𝟐𝟐
Le terme 𝒉𝒉𝟎𝟎 − 𝑪𝑪𝒖𝒖 𝑼𝑼 est appelé rothalpie Rth. A partir de cette dernière équation, on peut
définir l’enthalpie de stagnation relative. Notamment par :
MESSAI.T 9
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
1 1 1 1 1 1
𝑅𝑅𝑡𝑡ℎ = ℎ + 𝐶𝐶 2 − 𝐶𝐶𝑢𝑢 𝑈𝑈 + 𝑈𝑈 2 − 𝑈𝑈 2 = ℎ + �𝐶𝐶 2 − 𝐶𝐶𝑢𝑢 𝑈𝑈 + 𝑈𝑈 2 � − 𝑈𝑈 2
2 2 2 2 2 2
𝟏𝟏 𝟐𝟐 𝟏𝟏 𝟐𝟐
= 𝒉𝒉 + 𝑾𝑾 − 𝑼𝑼
�� ���
𝟐𝟐 �� 𝟐𝟐
𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆𝒆 𝒅𝒅𝒆𝒆 𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔 𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓𝒓
𝑣𝑣 2
𝑇𝑇0 = 𝑇𝑇 +
2𝐶𝐶𝑝𝑝
En utilise les relations :
𝛾𝛾𝛾𝛾
𝑎𝑎 = �𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾 𝐶𝐶𝑝𝑝 = 𝛾𝛾−1
On obtient
𝛾𝛾 1
𝑃𝑃0 𝑇𝑇0𝑠𝑠 𝛾𝛾−1 𝜌𝜌0 𝑇𝑇0𝑠𝑠 𝛾𝛾−1
=� � , =� � (𝟐𝟐𝟐𝟐)
𝑃𝑃 𝑇𝑇 𝜌𝜌 𝑇𝑇
Où l’indice s a été ajouté pour insister que le passage de l’état statique vers l’état de
stagnation s’effectue suivant un processus isentropique.
MESSAI.T 10
Chapitre I : Rappel sur les turbomachines
𝑃𝑃 𝑃𝑃
𝑚𝑚̇ = 𝛾𝛾�𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝑀𝑀𝑀𝑀 = 𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾
𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾 �𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾
𝑚𝑚̇�𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾
= 𝛾𝛾𝛾𝛾
𝑃𝑃𝑃𝑃
Maintenant en remplace la pression et température statiques en fonction de la pression
et température totales sachant que :
𝑇𝑇0 𝛾𝛾 − 1 2 𝛾𝛾 − 1 2 −1
=1+ 𝑀𝑀 ⇒ 𝑇𝑇 = 𝑇𝑇0 �1 + 𝑀𝑀 �
𝑇𝑇 2 2
𝛾𝛾 𝛾𝛾
𝑃𝑃0 𝛾𝛾 − 1 2 𝛾𝛾−1 𝛾𝛾 − 1 2 −𝛾𝛾−1
= �1 + 𝑀𝑀 � ⇒ 𝑃𝑃 = 𝑃𝑃0 �1 + 𝑀𝑀 �
𝑃𝑃 2 2
Finalement la relation de débit massique devient :
𝜸𝜸+𝟏𝟏
𝒎𝒎̇�𝜸𝜸𝜸𝜸𝑻𝑻𝟎𝟎 𝜸𝜸 − 𝟏𝟏 𝟐𝟐 −𝟐𝟐(𝜸𝜸−𝟏𝟏)
= �𝜸𝜸𝑴𝑴 �𝟏𝟏 + 𝑴𝑴 � (𝟐𝟐𝟓𝟓)
𝑷𝑷𝟎𝟎 𝑨𝑨 𝟐𝟐
MESSAI.T 11