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Chapitre I : Les grandeurs thermodynamiques totales

Chapitre I : LES GRANDEURS THERMODYNAMIQUES TOTALES

I. Définition des grandeurs thermodynamiques totales

I.1 Enthalpie de stagnation

Figure 1 . Etat de stagnation d’un fluide

1
ℎ0 = ℎ + 2 𝐶 2 (1)

La valeur ℎ0 atteinte par l’enthalpie lorsque le fluide est emmené au repos lors d’un processus
adiabatique réversible est appelée enthalpie de stagnation.

I.2 Température totale

ℎ 𝑇 1
∫ℎ 𝑑ℎ = ∫𝑇 𝐶𝑝 𝑑𝑇 ⇒ ℎ0 − ℎ = 𝐶𝑝 (𝑇0 − 𝑇) = 2 𝐶 2
0 0
(2)

𝑪𝟐
𝑻𝟎 = 𝑻 + 𝟐𝑪 (3)
𝒑

NB : Quantité Totale= Quantité de Stagnation = Quantité d’Arrêt

𝐶
- Nombre de Mach : 𝑀=𝑎 (4)

𝒂 = √𝛾𝑅𝑇 (5)

𝑅𝑢 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑈𝑛𝑖𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒𝑙𝑙𝑒 𝛾𝑅
𝑅= 𝜇
= 𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒
; 𝐶𝑝 = 𝛾−1 (6)

A l’aide des équations 5 et 6, l’Eq.3 devient :

𝑇0 𝛾−1
𝑇
=1+ 2
𝑀2 (7)

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L’état de stagnation est indicé « 0 ». Lorsqu’un fluide est emmené au repos par un processus
isentropique, les variables P, T et 𝜌 sont déterminées par les relations suivantes, déduites de
l’Eq.7

𝛾
𝑃0 𝛾−1 2 )𝛾−1
𝑃
= (1 + 2
𝑀 (8)

1
𝜌0 𝛾−1 2 )𝛾−1
= (1 + 𝑀 (9)
𝜌 2

Les valeurs critiques correspondent à M=1 :

𝑇0 𝛾+1
𝑇𝑐𝑟
= 2
(10)

2
𝑇𝑐𝑟 = (𝛾+1) 𝑇0 (11)

𝛾
2 𝛾−1
𝑃𝑐𝑟 = (𝛾+1) 𝑃0 (12)

1
2 𝛾−1
𝜌𝑐𝑟 = ( ) 𝜌0 (13)
𝛾+1

- Equation non linéaire du débit :

Pour un écoulement isentropique dans une conduite, il est possible de combiner plusieurs
équations en une seule afin d’exprimer le débit massique en fonction du nombre de Mach, des
conditions de stagnation et de la section de la conduite. Notamment

𝑚̇ = 𝜌𝐶. 𝐴 (14)

𝑃
= 𝑅𝑇 (15)
𝜌

A l’aide des Eq.5 et 6 on aura :

𝑃 𝑃 𝑃
𝑚̇ = 𝜌𝐶. 𝐴 = 𝐶. 𝐴 = 𝛾 𝐶. 𝐴 = 𝛾 𝑎𝑀. 𝐴
𝑅𝑇 𝛾𝑅𝑇 𝛾𝑅𝑇
𝑃
𝑚̇ = 𝜌𝐶. 𝐴 = 𝛾√𝛾𝑅𝑇 𝑀. 𝐴
𝛾𝑅𝑇

√𝑅𝑇
𝑚̇ 𝑃.𝐴
= 𝑀√𝛾 (16)

Des Eq. 7 ; 8 et 9 on obtient les rapports suivants :

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𝛾 1
𝑇0 𝛾−1 𝑃0 𝛾−1 2 )𝛾−1 𝜌0 𝛾−1 2 )𝛾−1
𝑇
=1+ 2
𝑀 2
; 𝑃
= (1 + 2
𝑀 ; 𝜌
= (1 + 2
𝑀 (16’)

𝛾+1
𝛾−1 −
2 ) 2(𝛾−1)
On obtient : 𝑚̇ √𝑅𝑇0 /𝑃0 . 𝐴 = 𝑀√𝛾 (1 + 2
𝑀 (17)

Connaissant le nombre de Mach, on peut trouver facilement le débit. Par contre, Il faut résoudre
une équation non linéaire pour trouver le nombre de Mach.

II. Représentation graphique des variations d’enthalpie dans les


turbomachines sur le diagramme (H, S)
Le diagramme (h-s) est utilisé pour représenter les transformations thermodynamiques
(enthalpies-entropies) dans les turbomachines. On peut ainsi visualiser et comparer les
variations d’enthalpie entre une transformation réelle et une transformation théorique.

Figure 2. Processus de détente au sein d’une turbine introduisant les grandeurs thermodynamiques
totales

II.1 Rendement isentropique d’une turbine


𝑇𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑟é𝑒𝑙 𝑊 ℎ −ℎ
𝜂𝑠𝑇 = 𝑇𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡𝑟𝑜𝑝𝑖𝑞𝑢𝑒 = 𝑊𝑟 = ℎ 1−ℎ 2 (18)
𝑠 1 2𝑠

II.2 Rendement total à total d’une turbine


ℎ −ℎ
𝜂𝑡𝑡−𝑇 = ℎ 01−ℎ 02 (19)
01 02𝑠

II.3 Rendement isentropique d’un compresseur


C’est l’inverse de celui d’une turbine

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ℎ2𝑠−ℎ1
𝜂𝑠𝐶 == ℎ2 −ℎ1
(20)

II.4 Rendement total à total d’un compresseur


ℎ02𝑠 −ℎ01
𝜂𝑡𝑡−𝐶 = ℎ02−ℎ01
(21)

Figure 3. Processus de compression introduisant les grandeurs thermodynamiques totales

II.5 Rendement total à statique et statique à total pour une turbine et un compresseur

ℎ −ℎ
𝜂𝑡−𝑠𝑡𝑇 = ℎ01 −ℎ02 (22)
01 2𝑠

ℎ −ℎ
𝜂𝑡−𝑠𝑡𝐶 = ℎ 2𝑠 −ℎ01 (23)
02 01

III Expressions des différents types de travaux au sein des turbomachines

III.1 Travail isentropique


Gaz parfait :

𝑃
𝜌
= 𝑅𝑇 (24)

𝛾
𝐶𝑝 = 𝐶𝑡𝑒 = 𝛾−1 𝑅 (25)

𝑊𝑠 = ∆ℎ𝑠 = 𝐶𝑝 (𝑇02𝑠 − 𝑇01 ) (26)

𝑇02𝑠
𝑊𝑠 = ∆ℎ𝑠 = 𝐶𝑝 𝑇01 ( 𝑇01
− 1) (27)

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𝛾 𝑇02𝑠
𝑊𝑠 = ∆ℎ𝑠 = 𝛾−1 𝑅𝑇01 ( 𝑇01
− 1) (28)

Transformation adiabatique :

𝛾−1
𝑇02𝑠 𝑃02 𝛾
𝑇01
= (𝑃 ) (29)
01

𝛾−1
𝛾 𝑃02 𝛾
𝑊𝑠 = ∆ℎ𝑠 = 𝛾−1 𝑅𝑇01 [(𝑃 ) − 1] (30)
01

𝜸−𝟏
𝜸 𝑷𝟎𝟏 𝑷𝟎𝟐 𝜸
𝑾𝒔 = ∆𝒉𝒔 = 𝜸−𝟏 𝝆 [(𝑷 ) − 𝟏] (31)
𝟎𝟏 𝟎𝟏

III.2 Travail effectif


Si on imagine une compression ou une détente formée d’une série d’étages infinitésimaux, le
processus peut être décrit par une équation du type 𝑷𝑽𝒏 = 𝑪𝒕𝒆 ; dans ce cas le travail
isentropique devient travail effectif.

𝒏−𝟏
𝜸 𝑷 𝑷 𝒏
𝑾𝒆𝒇𝒇 = 𝜸−𝟏 𝝆𝟎𝟏 [(𝑷𝟎𝟐 ) − 𝟏] (32)
𝟎𝟏 𝟎𝟏

III.3 Travail polytropique


En vertu des 2 principes de la thermodynamique, des définitions du travail et de l’enthalpie :

𝑑𝑈 = 𝑑𝑄 + 𝑑𝑊 (33)

𝑑𝑄 = 𝑇𝑑𝑆 (34)

𝑑𝑊 = −𝑝𝑑𝑉 (35)

ℎ = 𝑈 + 𝑝𝑉 (36)

On obtient l’équation générale de la thermodynamique pour un gaz parfait :

𝑻𝒅𝑺 = 𝒅𝒉 − 𝑽𝒅𝒑 (37)

D’où : ∫ 𝑇𝑑𝑆 = ∫ 𝑑ℎ − ∫ 𝑉𝑑𝑝 (38)

Sachant que pour un processus adiabatique : 𝑑𝑆 = 0 (39)

02 02
∫01 𝑑ℎ = ∫01 𝑉𝑑𝑝 (40)

02
ℎ02 − ℎ01 = ∫01 𝑉𝑑𝑝 (41)

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𝑪𝒕𝒆
Or pour un processus polytropique 𝑷𝑽𝒏 = 𝑪𝒕𝒆 ⟹ 𝑽 = 𝑷𝟏/𝒏 (42)

02 02 𝑑𝑝
Le travail effectif est par définition : 𝑊𝑒𝑓𝑓 = − ∫01 𝑉𝑑𝑝 = −𝐶𝑡𝑒 ∫01 (43)
𝑃1/𝑛

𝑛
𝑊𝑒𝑓𝑓 = − 𝑛−1 (𝑃02 𝑉02 − 𝑃01 𝑉01 ) (44)

𝑛
𝑊𝑒𝑓𝑓 = − 𝑛−1 𝑅(𝑇02 − 𝑇01 ) (45)

𝒏 𝑻
𝑾𝒆𝒇𝒇 = − 𝒏−𝟏 𝑹𝑻𝟎𝟏 ( 𝑻 𝟎𝟐 − 𝟏) (46)
𝟎𝟏

Or pour une transformation polytropique le rapport des températures vaut :

𝒏−𝟏
𝑻𝟎𝟐 𝑷𝟎𝟐 𝒏
𝑻𝟎𝟏
= (𝑷 ) (47)
𝟎𝟏

D’où l’expression du travail polytropique :

𝑛−1
𝑛 𝑃02 𝑛
𝑊𝑝𝑜𝑙𝑦 = − 𝑛−1 𝑅𝑇01 [(𝑃 ) − 1] (48)
01

𝒏−𝟏
𝒏 𝑷𝟎𝟏 𝑷 𝒏
𝑾𝒑𝒐𝒍𝒚 = − [( 𝟎𝟐 ) − 𝟏] (49)
𝒏−𝟏 𝝆𝟎𝟏 𝑷𝟎𝟏

IV. Expression du rendement polytropique en fonction du rendement


isentropique d’une turbomachine
- Pour une turbine :

Le rendement isentropique est défini par :

𝑾𝒆𝒇𝒇
𝜼𝒔𝑻 = 𝑾𝒔
(50)

Le rendement polytropique est défini par :

𝑾𝒆𝒇𝒇
𝜼𝒑𝒐𝒍𝒚 𝑻 = 𝑾 (51)
𝒑𝒐𝒍𝒚

𝑛−1
𝛾 𝑃01 𝑃02 𝑛
[( ) −1]
𝛾−1 𝜌01 𝑃01
𝜂𝑝𝑜𝑙𝑦 𝑇 = 𝑛−1 (52)
𝑛 𝑃01 𝑃02 𝑛
[( ) −1]
𝑛−1𝜌01 𝑃01

𝒏−𝟏

𝜼𝒑𝒐𝒍𝒚 𝑻 = 𝒏
𝜸−𝟏 (53)
𝜸

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- Pour un compresseur, c’est la formule inverse :

𝜸−𝟏
𝜸
𝜼𝒑𝒐𝒍𝒚 = 𝒏−𝟏 (54)
𝑲
𝒏

NB : Le rendement polytropique
- Considère que la compression ou la détente se produit suivant une série d’étapes
infinitésimales. C’est une abstraction mathématique.
- Il est indépendant du rapport de pression à l’entrée et à la sortie.
- Il s’agit du rendement total à total de chacune des étapes. Dans le cas où l’on emploie des
grandeurs statiques, on parlera de rendement statique.

IV.1 Relation entre les rendements isentropique et polytropique


- Cas d’une turbine :

Calculons le rapport des 2 rendements à l’aide des équations (49) ; (50) ; (51) et (53)

𝑛−1
𝑊𝑒𝑓𝑓 𝑛 𝑃01 𝑃02 𝑛
[( ) −1]
𝑊𝑝𝑜𝑙𝑦 𝑛−1𝜌01 𝑃01
𝜂𝑠𝑇 𝑊𝑠
𝜂𝑝𝑇
= 𝑊𝑒𝑓𝑓 = 𝑊𝑠
= 𝛾−1 (55)
𝛾 𝑃01 𝑃02 𝛾
𝑊𝑝𝑜𝑙𝑦 [( ) −1]
𝛾−1𝜌01 𝑃01

𝑛−1
𝑛 𝑃
[( 02) 𝑛 −1]
𝑛−1 𝑃01
𝜂𝑠𝑇
= 𝛾−1 (56)
𝜂𝑝𝑇 𝛾 𝑃
[( 02) 𝛾 −1]
𝛾−1 𝑃01

𝑛−1
𝑛 𝑃
[( 02) 𝑛 −1]
𝑛−1 𝑃01
𝜂𝑠𝑇 = 𝜂𝑝𝑇 𝛾−1 (57)
𝛾 𝑃
[( 02) 𝛾 −1]
𝛾−1 𝑃01

d’après la définition de 𝜂𝑝𝑇 (Eq. 53), l’Eq. 57 devient :

𝒏−𝟏
𝑷 𝒏
[( 𝟎𝟐) −𝟏]
𝑷𝟎𝟏
𝜼𝒔𝑻 = 𝜸−𝟏 (58)
𝑷 𝜸
[( 𝟎𝟐) −𝟏]
𝑷𝟎𝟏

𝑛−1
En exprimant la valeur de l’exposant 𝑛
en fonction de 𝜂𝑝𝑇 , d’après Eq.(53) on aura :

𝑛−1 𝛾−1
𝑛
= 𝜂𝑝𝑇 𝛾
(59)

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𝜸−𝟏
𝑷 𝜼𝒑𝑻
𝜸
[( 𝟎𝟐) −𝟏]
𝑷𝟎𝟏
𝜼𝒔𝑻 = 𝜸−𝟏 (60)
𝑷 𝜸
[( 𝟎𝟐) −𝟏]
𝑷𝟎𝟏

Déduction : 𝜼𝒔𝑻 ≥ 𝜼𝒑𝑻 (61)

- Cas d’un compresseur : On obtient la relation inverse de celui d’une turbine.


𝛾−1
𝑃
[( 02) 𝛾 −1]
𝑃01
𝜂𝑠𝐶 = 𝛾−1 (62)
𝑃 𝛾𝜂
[( 02) 𝑝𝐶 −1]
𝑃01

Déduction : 𝜼𝒔𝑪 ≤ 𝜼𝒑𝑪 (63)

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