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Partie 1 : Tectonique analytique

Chapitre 1 : Le comportement mécanique des roches


Introduction:
La tectonique (ou la géologie structurale): c’est l’étude des déformations de la croûte
terrestre et des structures qui en résultent, à différentes échelles, depuis l’échelle du globe
(tectonique des plaques) à l’échelle d’échantillons (microtectonique). Elle décrit les
différentes structures géologiques (plis, failles, schistosité,…) afin de définir les différentes
phases tectoniques et d’établir une chronologie entre elles.
1. Notions de force et de contrainte (stress) :
La mobilité des plaques lithosphériques provoque des déformations intenses. Un corps
rocheux qui est soumis à des forces sera dit en état de contrainte. La contrainte (σ)
correspond à une force agissant sur une unité de surface (σ = dF/dS). Elle s’exprime en
Pascal (Pa = N/m2) ou en bar (1 bar = 105 Pa). Pour une même force, plus la surface sur
laquelle elle est exercée est petite, plus la contrainte développée est grande.

Ellipsoïde des contraintes : Si l’on considère 3 plans orthogonaux passant par le point P,
deux cas peuvent se présenter:

 La valeur de la contrainte sur chaque plan est constante. Il s’agit d’une contrainte
hydrostatique (isotrope), La représentation géométrique au point P correspond à une
sphère.
 La valeur de la contrainte n’est pas constante suivant Les 3 directions. Il s’agit d’une
contrainte anisotrope. La représentation géométrique au point P correspond à un
ellipsoïde dont les 3 axes portent les contraintes principales (σ1, σ2, σ3).

Contrainte isotrope Contrainte anisotrope

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2. Définition et types de la déformation :

2.1- Définition :

Le terme déformation en géologie signifie: changement de forme, de position, d’orientation


d’un objet géologique (roches) soumis à des contraintes.

La déformation Ɛ est la variation de la longueur définie par Ɛ = (l1-l0)/ l0 = Δl/l0

2.2- Les types de déformation:


- Déformation homogène/ déformation hétérogène : on parle de déformation
homogène lorsque les droites restent des droites et les parallèles restent des parallèles
entre l’état initial et l’état déformé. Dans le cas contraire, on parle de déformation
hétérogène.
- Déformation discontinue (fragile ou cassante) : lorsqu’on a création d’un plan de
rupture. C’est le cas des failles.
- Déformation continue (souple ou ductile) : lorsque la déformation se fait sans
cassure.

- le cisaillement pur (ou aplatissement pur): la déformation se fait de manière


continue homogène sans rotation (déformation coaxiale).
- le cisaillement simple : déformation continue homogène avec rotation
(déformation non coaxiale).

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3. La rhéologie : Les essais mécaniques et expérimentaux

La rhéologie est la science des lois de comportement des matériaux, qui lient, à un instant
donné, les contraintes aux déformations. Le comportement rhéologique des roches s'étudie
par le biais d'essais mécaniques au laboratoire, Lors de ces essais, des échantillons
cylindriques ou cubiques sont soumis à un état de contrainte connu tout en y faisant varier
différents paramètres tels que la température, la pression de confinement,…

Ces essais nous permettent de simuler en laboratoire la déformation fragile (cassante), qui
se traduira par le développement d'un plan de discontinuité dans l'échantillon, une fracture
par exemple, accompagné ou non de glissement sur le plan de discontinuité, ou la
déformation ductile, qui sera traduite par la distorsion et/ou la dilatation du matériau sans
rupture.

a- appareillage

Dans la plupart des cas, on utilise une presse ou une cellule triaxiale pour effectuer les essais
(figure 1). Le terme "triaxial" signifie que les trois contraintes principales, σ1, σ2 et σ3, sont
variables et peuvent être contrôlées pendant l'essai. En général, la contrainte axiale,
parallèle à l'axe long de l'échantillon, correspond à σ1 (en compression). Une pression de
confinement (Pc) sera générée tout autour de l'échantillon (σ2 = σ3) par un fluide sous
pression; la Pc est inférieure à σ1 et correspond donc à σ2 et σ3. Dans certains cas,
l'échantillon sera soumis à une extension axiale, où la pression de confinement sera

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supérieure à la contrainte verticale axiale et donc Pc = (σ1 = σ2) (en compression) et la
contrainte axiale deviendra σ3 (en extension).

Figure 1: Cellule triaxiale.

b- Diagramme contrainte-déformation :

La première réponse d'un matériau à la contrainte est la déformation élastique. Quand la


contrainte est relâchée, le matériau reprend sa forme initiale, comme la bande élastique que
l'on étire. Sur le schéma, la relation contrainte-déformation est linéaire dans le cas de la
déformation élastique. À un point donné le matériau a atteint sa limite d'élasticité. Si la
contrainte dépasse cette limite, le matériau est déformé de façon permanente; il en résulte
une déformation plastique (l'écrasement d'une balle de pâte à modeler par exemple). Avec
une augmentation de la contrainte, le matériau atteint un second seuil, son point de
rupture, et il se casse; c'est la déformation cassante (figure 2).

Figure 2: Comportement élastique suivi d'une déformation plastique et


rupture.

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c. Facteurs influençant la rhéologie des roches

Ces facteurs sont : le type de roche, la température, la pression de confinement (pression


lithostatique), la vitesse de déformation et le temps.

En fonction de la nature lithologique de la roche,


on distingue : L’augmentation de la température éloigne le
- des roches qui subissent la rupture au cours point de rupture et rend la roche plus ductile.
de la déformation élastique ou après un
début de la déformation plastiques : ce sont
des roches cassantes ou fragiles.
- Des roches qui subissent de grandes
déformations plastiques sans rupture : ce
sont des roches ductiles.

Lorsque la Pression et la température


augmentent, les roches présentent un
comportement ductile, donc elles vont se
plisser

Donc près de la surface, les roches se cassent.

Et lorsque la profondeur augmente, elles se


plissent.

L’augmentation de la pression de confinement


(ou lithostatique) éloigne le point de rupture et
rend la roche plus ductile.

4- Les niveaux structuraux :


L’ensemble des déformations, cassantes ou ductiles, sont étroitement liées à la nature des
matériaux affectés et aux conditions P-T du milieu. Ces conditions P-T augmentent avec la
profondeur, d’où l’individualisation de différentes parties de l’écorce terrestre appelés
niveaux structuraux, dont chacun est caractérisé par un type de déformation.
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On distingue 3 niveaux (Figure 3):

- Le niveau structural supérieur : c’est le domaine des failles. Le mécanisme de la


déformation c’est le cisaillement.
- Le niveau structural moyen : Caractérisé par des plis isopaques sans schistosité et par
quelques failles. Le mécanisme de déformation c’est la flexion.
- Le niveau structural inférieur : caractérisé par des plis anisopaques, accompagnés d’une
schistosité de fracture, de flux et d’une foliation, avec des recristallisations
métamorphiques. Le mécanisme de déformation c’est l’aplatissement.
- Après les roches métamorphiques subissent un début de fusion pour donner les
migmatites puis le granite d’anatexie. Le mécanisme de déformation c’est l’écoulement.

Figure 3 : les niveaux structuraux

Plis isopaques : les épaisseurs des couches sont Plis anisopaques : les épaisseurs des couches
constantes varient entre les flancs et la charnière

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Les plis synschisteux

5. Les structures géologiques:


Les déformations d’un massif rocheux peuvent être discontinues (fractures, failles,
diaclases,…) ou continues (plis).

Faille Plis

6. Les méthodes d’études des structures géologiques (Déformations) :


Une structure géologique est le résultat d’une déformation. L’objectif du géologue est de
comprendre comment elle s’est formée.

On commence par une analyse:


- Description des structures,
- Orientation des structures dans l’espace.
Puis l’interprétation:
- Rechercher la direction des forces (des contraintes)

- Les conditions T° et P (niveau structural).

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