Vous êtes sur la page 1sur 4

IV-4.

Mesures et essais en place et au laboratoire pour utilisation éventuelle de la roche


en construction, empierrage etc.

IV-4-1. Densité apparente

Masse volumique ; entre 2 et 2,8. Une bonne pierre de construction devra avoir une densité
apparente au moins égale à 2,5.

IV-4-2. Porosité

C’est la mesure du volume des vides. Elle est exprimée par le rapport : volume des vides /
volume de la roche. L’échantillon est séché à chaud puis imbibée d’eau sous vide et sous
pression d’eau.

IV-4-3. Gélivité

Conséquence de la perméabilité et de la capillarité de la roche ; dépend de la taille des pores.


Roche imbibée d’eau soumise à des cycles de refroidissement à 20°C.

IV-4-4. Perméabilité

A l’échelle macroscopique, la loi qui décrit l’écoulement d’un fluide en milieu poreux est la loi
de Darcy, mise en évidence par une expérience très simple dans laquelle Darcy a montré que le
débit volumique Q à travers une colonne de sable de longueur, L est proportionnel à la section
S de la colonne et au gradient de charge hydraulique ∆h/L. La charge hydraulique h (ou hauteur
piézométrique) est fonction de l’altitude Z, de la pression du fluide P, de la densité ρ et de la
gravité g.

𝑄 𝑘∆h 𝑝
= avec ℎ = (1)
𝑆 𝐿 ρg

Le facteur de proportionnalité k est appelé coefficient de perméabilité ou conductivité


hydraulique. La dimension de k est celle d’une vitesse. La loi de Darcy exprime la
proportionnalité entre un flux hydraulique et la force motrice responsable de ce flux (gradient
de hauteur piézométrique). Un inconvénient majeur de la loi de Darcy sous la forme précédente
est que le coefficient de perméabilité k dépend non seulement des propriétés du matériau, mais
aussi des propriétés du fluide (notamment sa viscosité µ). Une formulation plus générale de la
loi de Darcy est préférable :

𝑄 𝑘 𝑘∆p
= (2)
𝑆 µ 𝐿

Le paramètre k est la perméabilité intrinsèque du milieu poreux traversé. La perméabilité est


homogène à une surface : son unité SI est donc le m². En pratique, on utilise souvent comme
unité le Darcy, avec l’équivalence 1 Darcy = 0,9871012 m². Par comparaison on voit que k =
ρg/µ) k et donc pour de l’eau à 20°C, on a la correspondance suivante 1 Darcy = 0,96.10-5 m/s.

Dans le cadre général de la mécanique, à partir de la combinaison de l’équation d’état, de celle


de continuité et de celle de mouvement, on établit la relation fondamentale de l’hydromécanique
en milieu homogène et isotrope :

V = -k grad Φ, et pour un milieu anisotrope V = -k .grad. Φ (3)

Expressions dans lesquelles V désigne le champ de vitesse du fluide, Φ le potentiel, la


conductivité hydraulique prenant une forme tensorielle dans le milieu anisotrope. Un exemple
important de milieu poreux anisotropes est celui des roches réservoirs où la compaction se fait
préférentiellement selon la direction verticale en raison des forces de gravité : la perméabilité
verticale Kv est alors souvent plus faible que la perméabilité horizontale Kh, avec une
anisotropie marquée (le rapport Kh/ Kv peut aller jusqu’à 100).

La loi de Darcy ne s’applique, en toute rigueur, que pour un régime d’écoulement laminaire,
par opposition au régime d’écoulement turbulent. Lorsque la vitesse du fluide devient grande,
les forces d’inerties ne sont plus négligeables devant les forces de viscosité. Le domaine de
validité de la loi de Darcy correspond aux nombres de Reynolds faibles. Cette condition est
généralement remplie pour les circulations de fluides dans le massif rocheux, mais pas
forcément dans les mesures en laboratoire.

IV-4-4-1. Méthodes de mesures de la perméabilité

Selon l’ordre de grandeur des perméabilités à mesurer, différentes techniques peuvent être
utilisées en laboratoire. Pour les fortes perméabilités, les techniques basées sur l’établissement
d’un écoulement à travers un volume représentatif de roche sont préférables : méthodes à
charges constante, à charge variable. Dans ce cas la perméabilité est déduite par application
directe de la loi de Darcy. Pour les perméabilités plus faibles, une méthode transitoire est
couramment utilisée : elle consiste à estimer la perméabilité à partir de l’analyse de la diffusion
d’un incrément de pression dans un échantillon de roche, en système fermé.

Exemple de dispositif expérimental de mesure de la perméabilité

Le perméamètre de type I.F.P présenté ci-dessus permet de réaliser des essais de perméabilité
en conditions de charge constante. Dans le cas de l’injection de liquide, le calcul de perméabilité
se fait avec les notations suivantes, S : surface d’injection (m²), Pg : pression d’injection (pa),
Pf : pression en sortie (Pa), L : longueur de l’éprouvette, Q : viscosité du fluide (Pa.s), (1 Pa.s
= 1 Poiseuille = 10 poises), par la formule :

𝑄µ𝐿
𝑘 = (𝑃𝑔−𝑃𝑓)𝑆 (4)

La perméabilité au gaz est avec les paramètres définis dans l’équation 4 et Patm, la pression
atmosphérique (Pa) :

2𝑄µ𝐿𝑃𝑎𝑡𝑚
𝑘 = (𝑃²𝑔−𝑃²𝑓)𝑆 (5)

IV-4-4-2. Variabilité de la perméabilité des roches

La perméabilité des roches présente une très large gamme de valeurs : plus de 14 ordres de
grandeurs séparent les roches les plus perméables des roches les moins perméables. Pour fixer
les idées, une perméabilité de 1 Darcy est une forte perméabilité, celle par exemple d’un bon
aquifère ; dans le domaine pétrolier, la perméabilité des roches réservoirs intéressantes est
supérieure à la centaine de millidarcy. A l’opposé, pour le stockage en profondeur de déchets
radioactifs, on cherche les perméabilités bien inférieures au microdarcy. Les roches étant
soumises in situ à des conditions (contraintes, température…) qui ne sont pas celle de la surface,
il est intéressant de connaître quelle est l’évolution de la perméabilité en profondeur. Celle-ci
est en grande partie tributaire de la manière dont les propriétés géométriques des réseaux de
pores ou de fissures (volume accessible au fluide, connectivité) sont modifiées en réponse à
l’application de contraintes ou de température élevées. Pour ce qui est de l’effet des contraintes,
il faut séparer l’effet de la contrainte moyenne de celui du déviateur.

Dans un premier temps, examinons comment varie la perméabilité d’une roche soumise à une
pression moyenne croissante. Pour des roches saturées, La contrainte moyenne à prendre en
compte en considération est la croissante effective σ’ = σ-bp. Dans cette relation, σ est la
contrainte moyenne totale à la trace du tenseur des contraintes, et b est coefficient de Biot,
compris entre 0 et 1. Cette loi constitue une manière synthétique de prendre en compte les rôles
antagonistes joués par l’état de contrainte et la pression de pore sur la déformation du milieu
poreux. Une augmentation de contrainte effective a toujours pour effet de rendre le milieu plus
compact, et par conséquent de réduire le volume accessible au fluide : il en résulte une
diminution de perméabilité. La chute de perméabilité observée dépend fortement de la
géométrie des pores : elle prend souvent la forme d’une loi exponentielle du type :

K = ko exp[-γσ’]

L’amplitude de la décroissante est fixée par le paramètre y qui dépend de la nature des roches :
d’une manière générale, plus le facteur de forme des pores est faible, plus le milieu poreux est
déformable, et plus la perméabilité sera sensible à des variations de pression.

L’application d’un déviateur de contrainte provoque dans la roche des déformations


importantes : Lorsque la contrainte est suffisamment basse, la déformation reste élastique, mais
lorsque la contrainte déviatorique devient grande, la déformation devient inélastique, avec
développement de fissures qui vont affecter profondément le comportement du matériau. En
laboratoire la configuration classiquement utilisée pour lettre en évidence le rôle des contraintes
déviatorique est celle de l’essais triaxial. L’évolution de la perméabilité suit celle des
microstructures : décroissante lorsque la déformation de la roche est contractante, augmentation
lorsque la déformation devient dilatante. Cette hypothèse, somme toute logique, a été vérifiée
dans des roches à faible porosité mais peut être mise en défaut.

Vous aimerez peut-être aussi