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COURS D’HYDROGÉOLOGIE

CHAPITRE 4
HYDRAULIQUE SOUTERRAINE

Consultant
Dr. Theodore Koffi Yao
Hydrogéochimiste-Géoenvironnmentaliste
yakoft@yahoo.fr

1
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PREAMBULE
3

Dans le cadre de ses


expérimentations pour améliorer la
qualité des filtres utilisés à la
purification des eaux d’alimentation
de la ville de Dijon en France, Henry
Darcy fut le premier à observer en
1856 la relation entre le débit à
travers le sable et la perte de charge
qui lui était associée.
Quoique expérimental au début, les
observations subséquentes en ont
fait une loi de portée générale qui
porte son nom.
INTRODUCTION (½)
4

La fonction conduite d’un aquifère permet le


transport de l’eau souterraine et sa transmission.

Cette fonction est imposée par la structure de


l’aquifère : paramètres géométriques et
hydrodynamiques.

Seule l’eau souterraine gravitaire participe à


l’écoulement et est soumise aux lois de
l’hydrodynamique souterraine.
INTRODUCTION (2/2)
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Dans un milieu poreux isotrope, l'écoulement


stationnaire d'un fluide visqueux incompressible
est régi par la loi de Darcy.

Ce chapitre traite de l’équation de Darcy qui est


le fondement de toutes les théories d’écoulement
en milieu continu en hydrogeologie.
OBJECTIFS DU COURS
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OBJECTIF GÉNÉRAL
Capable comprendre les lois d’écoulement en
milieu poreux particulièrement la loi de Darcy

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES OU COMPÉTENCES


ACQUISES
1. Enoncer la loi de Darcy et ses conditions de validité
2. Enumérer les paramètres hydrodynamiques de
l’aquifère
3. Appliquer la loi de Darcy dans cas pratiques
d’écoulement dans une formation géologique
PLAN DU COURS
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INTRODUCTION
1. LOI DE DARCY
1.1. Notion de milieux poreux
1.2. Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral
1.3. Enoncé de la loi de darcy
1.4. Conditions de validité
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
2.1. Perméabilité
2.2.Transmissivité
2.3. Diffusivité
2.4. Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe
2.5. Coefficient d’emmagasinement
CONCLUSION
3. ÉVALUATION FORMATIVE
1. LOI DE DARCY
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1.1. Notion sur les milieux poreux

Un milieu poreux est usuellement défini comme étant


un milieu solide contenant des pores; les pores sont des
espaces vides pouvant être interconnectés ou séparés.

Un terrain est homogène et isotrope lorsque le


coefficient de perméabilité de Darcy qui le caractérise,
conserve la même valeur quelle que soit la direction des
filets d’eau qui le parcourent.
1. LOI DE DARCY
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1.2. Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral


1. LOI DE DARCY
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1.3. Enoncé de la loi


La base fondamentale du calcul des quantités d'eau
souterraine ou débit d'une nappe, par l'hydrodynamique
souterraine est loi expérimentale de DARCY (1856).
Il a montré que : le volume d'eau Q(m3/s), filtrant dans
la colonne de sable de longueur L(m), à travers la
section A(m2), est fonction d'un coefficient de
proportionnalité K(m/s) est caractéristique de la
formation et de la perte de charge par unité de longueur
du cylindre Δh/L (sans dimension)

K matérialise la fonction circulation de l'eau souterraine


1. LOI DE DARCY
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1.3. Enoncé de la loi

Q
Q K .H V
V  ne A
S L
1. LOI DE DARCY
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1.3. Enoncé de la loi


Gradient hydraulique (Δh/L)
Il mesure le taux de diminution de la charge hydraulique dans le
sens de l’écoulement de l’eau.

1. Dans un terrain, la charge peut chuter de 1 m sur une distance


de 2 km pour un gradient moyen de 1 m/2000 m = 0,0005.
2. Dans un barrage de terre, la charge peut chuter de 15 m sur
une distance de 25 m pour un gradient moyen de 15 m/25 m =
0,6.
APPLICATION 1
13

Un perméamètre à charge constante contient un


échantillon de sable à grains moyens : longueur
de 15 cm ; section de 25 cm2; la différence de
charge est de 5 cm ; un total de 100 cm3 d’eau
est collectée en 12 mn.
Trouvez le coefficient de perméabilité de cet
échantillon
1. LOI DE DARCY
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1.4. Conditions de validité


La loi de DARCY est établie par des expériences de
laboratoire répondant à des conditions très strictes.
Quatre (4) conditions doivent être respectées pour que
la loi soit applicable :

1. la continuité;
2. l’isotropie;
3. l’homogénéité du réservoir;
4. l’écoulement laminaire.
1. LOI DE DARCY
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1.4. Conditions de validité


 La continuité est la caractéristique d’un milieu
perméable ayant des vides interconnectés dans le
sens de l’écoulement. Exemple : sable, grès,
alluvions, graviers, calcaire avec des microfissures…

 L’isotropie se dit d’un milieu dans lequel les


caractéristiques physiques sont constantes dans les
trois directions de l’espace. Dans le cas contraire,
le milieu est dit anisotrope.
1. LOI DE DARCY
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1.4. Conditions de validité


 Un milieu est dit homogène lorsque ses
caractéristiques physiques sont constantes en tous
points dans le sens de l’écoulement. Dans le cas
contraire, le milieu est dit hétérogène.
 Un écoulement laminaire est caractérisé par des
lignes de courant continues, rectilignes,
individualisées. La vitesse de l’écoulement de l’eau
est constante et elle est inférieure à la vitesse critique
au delà de laquelle apparaît l’écoulement
turbulent.
1. LOI DE DARCY
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1.4. Conditions de validité


Les conditions de validité de la loi de Darcy peuvent
paraître très restrictives si on considère les nombreuses
variations lithologiques des formations
hydrogéologiques (stratification, passage latéral de
faciès, schistosité…).

Mais en réalité les cas où la loi de DARCY n'est pas


applicable sont limités aux formations très
hétérogènes, aux réseaux karstiques et lorsque la
vitesse d'écoulement est très élevée.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à se
laisser traverser par l'eau sous l'effet d'un
gradient hydraulique.
Elle exprime la résistance du milieu à
l’écoulement de l’eau qui la traverse. Elle est
mesurée par deux paramètres :
 le coefficient de perméabilité
 et la perméabilité intrinsèque.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
a. le coefficient de perméabilité
Noté K, il est défini par la loi de Darcy :
K (m/s)= Q /A.I
Les valeurs du coefficient de perméabilité s'échelonnent
de 10 à 1.10-11 m/s et par convention, on peut
distinguer trois types de formations :
o formations perméables: K>1.10-4. Ex : Gravier,
sable grossier…
o formations semi-perméables:1.10-4> K >1.10-9.
Ex : sable argileux, sable fin
o Formations imperméables : K<1. 10-9. Ex : argile.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
a. le coefficient de perméabilité
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
a. le coefficient de perméabilité
Il existe 2 grands types de perméabilité dans le cas des
roches cristallines :
o la perméabilité de fissure ;
o la perméabilité de chenaux.
La perméabilité de fissure (très répandue en AO
dans les milieux cristallins) se rencontre dans les joints
de stratification,plans de faille, les zones de foliation, de
schistosité et de rubanement.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
a. le coefficient de perméabilité
Il existe 2 grands types de perméabilité dans le cas des
roches cristallines :
o la perméabilité de fissure ;
o la perméabilité de chenaux.
La perméabilité de chenaux est une perméabilité de
dissolution ou d’écartement ou d’élargissement.
On la rencontre dans les roches calcaires et dans les
roches cristallines là où les arbres poussent dans les
granites.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
a. le coefficient de perméabilité
Très souvent, la perméabilité de fissure ou de
chenaux peut être fermée
o soit par les sédiments transportés par les eaux de
ruissellement comme l’argile et les marnes,
o soit par une remontée tardive des minéralisations
appelée remontées hydrothermales.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
b. Perméabilité intrinsèque
C’est le paramètre qui caractérise la perméabilité
propre de la formation aquifère indépendamment
des caractéristiques du fluide.

Cette perméabilité géométrique notée k, dépend


des caractéristiques granulométriques du terrain et
s’exprime en m2 ou en darcy.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.1. Perméabilité
b. Perméabilité intrinsèque
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.2. Transmissivité
La production d'un captage dans un aquifère est
fonction de son coefficient de perméabilité K et de son
épaisseur e. C'est pourquoi un nouveau paramètre, la
transmissivité, notée T a été crée.
Elle évalue la fonction conduite de l'aquifère.
T(m2/s) = K(m/s) * e(m)
L'expression de la loi de DARCY Q = K * A * i
devient avec (A = e . L) :
Q = T * L * i d’où
T=Q/L.i
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.2. Transmissivité
o La transmissivité est inversement proportionnelle
au gradient hydraulique i de la nappe.
o Incluant l'épaisseur de l'aquifère, la transmissivité
permet de représenter sur des cartes, les zones de
productivité.
o La transmissivité est mesurée sur le terrain par des
pompages d'essai de longue durée.
o La transmissivité varie généralement entre 1.10-4 et
1.10-2 m2/s pour les milieux poreux et 1.10-2 et
1.10-1 m2/s pour les milieux fissurés.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.3. Coefficient d’Emmagasinement (S)


a. Définition
Le coefficient d'emmagasinement est le
volume d'eau libéré ou emmagasiné par
unité de surface de l'aquifère (1m2),
suite à une variation unitaire de la
charge hydraulique Δh.
Ce coefficient représente la fonction
capacitive du réservoir qui se
caractérise par le stockage ou la
libération de l'eau souterraine.

Il s’exprime en % et il est déterminé sur le terrain par les


pompages d’essai.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.3. Coefficient d’Emmagasinement (S)


b. Cas des nappes libres

Dans le cas d’une nappe libre, S correspond à la


quantité d’eau gravifique libérée sous l’action de la
force de la pesanteur.
Il est assimilable à la porosité efficace et varie
généralement entre 1 et 25 %.
La libération de l’eau dans une nappe libre s’explique
par le remplacement d'une partie de l'eau contenue
entre les grains par de l'air.
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.3. Coefficient d’Emmagasinement (S)


c. Cas des nappes captives
Le coefficient d’emmagasinement correspond aux
volumes d’eau extraits par décompression de la
formation aquifère.
Les modules d’élasticité étant faibles, le volume d’eau
libéré est beaucoup plus petit à caractéristiques égales
que dans les nappes libres.
Il varie généralement entre 1.10-4 et 1.10-3 (0.01 %
et 0.1 %).
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.4. Diffusivité

o La diffusivité D d’un aquifère est le rapport de la


transmissivité par le coefficient d'emmagasinement.

o D (m2/s) régit la propagation d'influences dans


l'aquifère (variation de la charge hydraulique ou de
pression, transmission de pollution..).

o D est importante dans les nappes captives (S faible)


que dans les nappes libres (S fort).
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.5. Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe


L'hydrodynamique souterraine considère
que l'écoulement à travers un milieu
homogène et continu, s'effectue selon des
trajectoires rectilignes, indépendantes de la
structure microscopique du réservoir.
La ligne de courant passe indifféremment à
travers les grains et les pores.
L’hydrodynamique souterraine permet de
calculer deux types
de vitesses :
a) Vitesse de filtration Vf
b) Vitesse effective Ve
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
33

2.5. Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe


a. Vitesse de filtration Vf
La vitesse de filtration V calculée par DARCY se rapporte à la
section totale (A) de l’écoulement. Elle n'a pas de réalité
physique.
Vf (m/s) = Q/A = K * i

Exemple
Soit le débit d’une nappe
Q = 1 m3/s et la section totale A = 0,2 km2
Vf = Q/A = 1/200 000 = 5. 10-6 m/s = 158 m/an
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.5. Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe


b. Vitesse effective Ve
Dans une nappe seule l'eau gravitaire se déplace entre
les grains de la formation. La surface efficace de
l’écoulement est ainsi réduite aux vides ménagés par le
corps solide et dépend donc de la porosité efficace ne.
L'expression de la loi de DARCY corrigée pour le calcul
de la vitesse effective Ve est:
2. PARAMÈTRES HYDRODYNAMIQUES
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2.5. Vitesses d’écoulement de l’eau dans une nappe


b. Vitesse effective Ve
La section efficace de l’écoulement est plus petite que la section
totale A. Donc à débit constant, la vitesse
effective Ve est plus grande que la vitesse de filtration Vf.
La vitesse effective se rapproche de la vitesse réelle de
déplacement de l’eau mesurée sur le terrain par les techniques
de traçage.
NB : le calcul de la vitesse effective est très important pour le
calcul du temps de transfert d’une pollution entre deux points de
la nappe.
Exemple
CONCLUSION
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◄ L'écoulement d'un fluide dans des roches poreuses se


retrouve dans de nombreux problèmes (extraction du
pétrole, infiltrations, ...) et est régi par la loi de Darcy. Cette
loi est fréquemment utilisée en hydrogéologie.

◄ Les principaux paramètres régissant l’écoulement des eaux


souterraines sont la transmissivité, la perméabilité, le
coefficient d’emmagasinement et la porosité efficace.
Certains paramètres sont indispensables pour connaître les
débits exploitables par un forage..
37
EVALUATION 1
38

Vrai ( ) ou faux ( )
1. Le coefficient de perméabilité K est fonction
inverse de 𝜇, et croît avec la température.
Vrai ou faux
2. La loi de Darcy s’applique dans les Graviers
très propres ou de remblais d'enrochement.
Vrai ou faux
EVALUATION 1

39
Vrai ( ) ou faux ( )
1. Tous les matériaux conduisent l'eau à des
degrés divers. Vrai ou faux
2. La perméabilité intrinsèque s’exprime en m/s.
Vrai ou faux
3. D est importante dans les nappes captives (S
faible) que dans les nappes libres. Vrai ou faux
EVALUATION 2
40

L’eau se déplace dans un aquifère


de grès à une vitesse moyenne de
4 m/a sous une perte de charge de
5 mm par m. Quelle est la
conductivité du grès si sa porosité
efficace est de 5 % ?
41

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