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POINCONNEMENT
I.Introduction
Les sols compressibles rencontrés dans la zone d'étude (argiles, marne sableuse …) sont
réputés par leurs mauvaises caractéristiques géotechniques. Aussi, les talus en remblai
poseront généralement des problèmes liés à la stabilité.
Les méthodes d'étude de la stabilité des pentes permettent, de déterminer le coefficient de
sécurité d'un remblai vis-à-vis d'une rupture intéressant à la fois le sol de fondation et le
remblai connaissant. La sécurité sera fonction des :
✓ Caractéristiques géométriques du remblai et des couches du sol
✓ Caractéristiques mécaniques (résistance au cisaillement et poids spécifique du remblai
et des sols de fondation)
1. Types de rupture
Dans leur construction et leur fonctionnement, les talus subissent des conditions de
chargement variées.
On peut recenser plusieurs types de ruptures : plane, dièdre, basculement, flambage et
circulaire (fig n°12 ).
On s’intéresse ici à la stabilité des pentes des versants naturels et à la stabilité des pentes de
talus des déblais mis en place dans les zones concernés par les travaux.
Les premiers nécessitent une connaissance géotechnique du terrain qui se trouve en parement
du talus après déblaiement, afin de prévoir les travaux de fixation indispensables.
Pour l’étude des problèmes profonds, il faudra poursuivre les investigations pour atteindre des
niveaux bien inférieurs à celui du parement du talus (surface du « cercle » de glissement
potentiel). Il faut aussi que cette reconnaissance permette d’explorer toute la surface du profil
en travers de déblai et non seulement la partie à l’aplomb de la plate-forme, de manière à y
inclure les talus. Il convient de rappeler l’influence sur les volumes de terrassement d’un
changement de pente de talus ou sur le coût des ouvrages de soutènement de celle de la
poussée des terres et du niveau de fondation à atteindre.
L’ensemble des caractéristiques des profils en travers et la situation et le type des ouvrages
confortatifs, doivent être totalement fixés en fin d’étude. Les rectifications éventuelles en
cours de travaux ne doivent être que de second ordre.
En considérant le profil en travers, la pente naturelle maximale atteinte est de 21.74°. Ce qui
est largement suffisant pour juger de la stabilité des pentes naturelles.
La rupture est constatée dans des remblais en sol compacté (remblai routier par exemple) qui
reposent sur une couche d’argile molle, de vase ou de tourbe souvent profonde. Les cercles de
rupture sont tangents à la base de la couche molle lorsque celle-ci est relativement peu
épaisse.
Si le facteur de sécurité vis-à-vis de la rupture est peu élevé tout en étant supérieur à 1, il peut
se produire un fluage du sol de fondation entraînant un tassement anormal du remblai latéral
de la couche molle et une perte de résistance du remblai ou de la fondation ou des deux.
i.Mode de calcul :
La méthode la plus courante pour le calcul de stabilité en rupture circulaire est la méthode des
tranches de Fellenius-Bishop (fig. n°14). Dans cette méthode, la courbe de rupture potentielle
est un cercle le long duquel on suppose que la contrainte de cisaillement mobilisée est égale à
la résistance au cisaillement du sol, divisée par le coefficient de sécurité F.
Formule de BISHOP :
Avec :
▪ n : nombre des tranches.
▪ 𝑏𝑖 : largeur de la tranche.
▪ 𝐻𝑖(𝑠𝑎𝑡) et 𝐻𝑖 : hauteurs moyennes saturées et non saturées de la n-ième
tranche.
▪ 𝛾𝑖(𝑠𝑎𝑡) et 𝛾𝑖 : densités du matériau traversé par le cercle hypothétique de
rupture.
▪ 𝑅𝑖 : Effort extérieur sollicitant la tranche i.
▪ 𝐶′𝑖 𝑒𝑡 𝜑′𝑖 : cohésion et angle de frottement interne du matériau traversé par le
cercle hypothétique.
▪ 𝛼𝑖 : l’inclinaison de la base de la tranche i par rapport à l’horizontal.
L’expression de 𝑚(𝛼𝑖) contient l’inconnu 𝐹𝑠 (implicite). L’équation est donc solutionnée par
itérations successives jusqu’à ce que la différence entre la valeur de Fs supposée et la valeur
obtenue soit négligeable.
C’est une opération particulièrement fastidieuse si elle est faite manuellement. Par conséquent
nous avons utilisé un logiciel pour alléger les calculs.
Les principaux types de données que le logiciel peut prendre en compte sont :
- la géométrie
- les caractéristiques de sol.
- les surcharges (charges réparties, charges linéaires)
Pour évaluer la stabilité dans le lot n°1, on a convenu de chercher la section critique qui
correspondra à une hauteur maximale en remblai ou en déblai.
On a donc comparé la ligne du profil en long du projet avec le niveau des terrains. Les
résultats obtenus sont capitalisés dans les tableaux n°17 et n°18
R9 17+900 19+260 7
R10 19+500 20+500 6.5
R11 20+680 21+100 3.4
R12 21+680 23+340 9.5
R13 23+580 28+760 20
R14 29+160 30+000 14
D7 15+080 15+520 15
D8 17+560 17+880 14
D9 19+280 19+480 10.3
D10 20+520 20+660 2.3
D11 21+120 21+620 9.4
D12 23+360 23+560 11.8
D13 28+780 29+140 19
i.Hypothèses de calcul
L’analyse des contraintes géotechniques engendrées par les remblais mis en place, nous exige
de fixer des hypothèses de calcul.
En effet, les paramètres géotechniques des remblais utilisés sont résumés si dessous :
• Poids volumique du remblai : ϒr = 20 KN/m3
• Cohésion : Cr = 0 KPa
• Angle de frottement : 𝜑r = 30°
• Surcharge d’exploitation de 30kPa équivalente à 1.5m de remblai.
Les paramètres utilisés dans le calcul de stabilité : poids volumique, cohésion et angle de
frottement sont extraits des tableaux ci-dessous contenant les valeurs expérimentales des
paramètres mécaniques retenues dans les calculs de stabilité.
→ Grés Calcaire :
Sondages Profondeur C 𝜑 (°) ɣ ( KN/mᵌ)
(m) (KPa)
SC01-V1 5.4-10.4 * *
17
SC02-V1 1-5.7 150 35 20.9
SP04-V1 1-6 150 37 24.6
→ Marno -Calcaire altérées + Calcaire :
SC04-V2 1-2 12 27
Cette stabilité tient compte des matériaux constituants le remblai. Dans notre cas, si on
conçoit d’adopter une pente des talus de 2H/1V, nous aurons une pente de talus de β =27°.
Dans ce cas l’angle de frottement interne φ = 38° est supérieur à l’angle de talus. On conclut
qu’on aura stabilité interne du talus.
Les calculs de stabilité vis-à-vis à la rupture circulaire ont été effectués via le logiciel Géo-
Studio qui nous présente les coefficients de sécurité relatifs à la stabilité des remblais des
Sections (1+2).
Afin d’analyser la stabilité des remblais, on évalue ceux dont la hauteur et les formations
sous-jacentes sont critiques et présentent un éventuel risque de rupture.
Le relevé piézométrique de la zone d’étude, montre une absence de la nappe souterraine. Les
caractéristiques de cohésion, angle de frottement interne et le poids volumiques prélevés à
partir des essais triaxiales sont répertoriés dans les tableaux précédents.
Une étude de la stabilité sera faite uniquement pour les remblais de plus grande hauteur pour
déterminer le coefficient de stabilité le plus critique. Les remblais prévus dans notre cas ont
une pente de 2H/1V, un poids volumique de 20kN/m3, un angle de frottement de 38° et une
cohésion 0 kPa.
Pour étudier la stabilité des remblais et des déblais nous avons menés les calculs sur les
profils de terrain jugés critiques.
La modélisation a été faite sur la base des sondages réalisés le long du tracé
Figure 3 : Profil en travers du remblai R2
atique
R*2
( 14.5
m)
Les figures n°17, 18 ,19 et 20 donnent les résultats de calcul de stabilité avec Géo-Studio :
40
30
1,740
20
10
Remblai
0
-20
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
30
1,000
20
10
Remblai
0
-20
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
40,5
35,5
30,5
25,5
20,5
15,5
1,852
10,5
5,5
Remblai
0,5
-4,5
-9,5
Grés Calcaire Conglomératique
-14,5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
40,5
35,5
30,5
25,5
20,5
15,5
1,083
10,5
5,5
Remblai
0,5
-4,5
-9,5
Grés Calcaire Conglomératique
-14,5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
Figure 8 : Résultat de calcul de la stabilté pour R*2 (avec séisme)
Récapitulation :
Le tableau n°21 représente une synthèse des évaluations des coefficients de sécurité pour les
remblais.
Les figures n°23 et 24 donnent les résultats de calcul de stabilité avec Géo-Studio :
40
35
30
25 1,608
20
15
10
5 Remblai
0
-5
Marno-calcaire indurée
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
40
35
30
25 1,012
20
15
10
5 Remblai
0
Marno-calcaire indurée
-5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
Récapitulation :
Le tableau n°24 représente une synthèse des évaluations des coefficients de sécurité pour les
remblais.
Tableau 8 : Coefficient de sécurité pour le remblai R7
D'après les résultats de cette étude nous pouvons conclure que le remblai reste stable
dans les deux cas.
Sableuse à
passage
indurés
Marno- 226.74 0 21.9
calcaire
indurée
Les figures suivantes donnent les résultats de calcul de stabilité avec Géo-Studio :
0,688
Remblai
Argile
Marne Sableuse
Marno-Calcaire indurées
Figure
0,374
14 Résultat de calcul de la Stabilité pour
R12 ( avec séisme )
Remblai
Argile
Marne Sableuse
Marno-Calcaire indurées
le coefficient de sécurité faible du remblai R12 nous montre son instabilité dans les
deux cas de calcul.
3. Stabilité au poinçonnement
i.Méthodologie
Il s'agit de vérifier que la capacité portante du sol 𝑞𝑢 à court terme est supérieure à la
surcontrainte due au remblai multipliée par un coefficient de sécurité F :
𝑞𝑢>𝐹.𝛾𝑟.𝐻
Avec :
γr : Poids volumique du remblai
H : la hauteur du remblai
F : coefficient de sécurité pris égal à 1.5
𝑞𝑢 =𝑁𝑐(𝐵/𝐻) 𝐶𝑢
Avec :
Nc : facteur de portance fonction de B/H, en général on prend la valeur 5.14
Les résultats des calculs de poinçonnement sont précisés dans le tableau n°27. A noter que par
simplification, nous avons supposé que la totalité de la couche avait les caractéristiques de la
partie la plus faible (Grés Calcaire). Cette hypothèse est naturellement très pessimiste mais
sans impact tant que le coefficient de sécurité est supérieur à 1,5. Le coefficient de sécurité au
poinçonnement est calculé à court terme par la formule :
Cu Nc γr H F
226.4 5.14 20 13.658 4.26>1.5
→ Calcul de coefficient de sécurité (section 2) :
Cu Nc γr H F
226.74 5.14 20 15.6 3.73>1.5
→ Stabilité au poinçonnement des remblais sur les sols compressibles :
La zone Remblai se caractérise par une formation géologique argileuse révélée par le
sondage SP-OA-V1 :
Cu Nc γr H F
10.98 5.14 20 9.5 0.29 <
1.5
Dans ce cas, la construction du remblai peut entrainer un risque de poinçonnement du sol.
→ Méthode pressiométrique :
Il existe une adaptation de cette méthode au calcul du tassement final pour les remblais ou
radiers, fondée sur une couche molle, compressible :
Avec :
EM : module pressiométrique.
α : Coefficient rhéologique
D’une façon générale, la contrainte Δσr(zi) s'exerçant sur une facette horizontale, résultant de
l'action d'une charge verticale uniformément répartie d'intensité q, est donnée par la relation :
Δz = q I
Avec :
I est un nombre sans dimension inférieur à 1, appelé coefficient d’influence.
Dans notre cas, ce coefficient est donné par l’abaque d’Osterberg. I sera fonction de la
profondeur z et des dimensions du remblai (a et b) (fig. n°27).
Ce
coefficient d'influence est calculé aussi à partir de la relation suivante :
Avec :
Ci-dessous
le résultat du
tassement calculé par la méthode pressiométrique sous le remblai de plus grande hauteur :
ii.Application à l'étude
On note que dans cette section, il existe des remblais dont la hauteur varie de 0.7 jusqu'à
13.6 m.
Afin d’évaluer le calcul du tassement pour le cas le plus défavorable, on prendra la hauteur
pour le remblai de 13.6 m sous un sol dont la cohésion non drainé est minimale (Grés
Calcaire).
On suppose qu’en plus de la charge du remblai Δσz, il existe une surcharge due au réseau
ferroviaire qui vaut 30KPa.
Δσ
Hi ΔH Tassement
Formations Izi (zi) Em (MPa) α
Zi (m) (cm) (cm)
(KPa)
(m)
Grés calcaire
SPO1- 0.5 0.5 151 260.7 1/3 14.5 0.27 0.27
Conglomératique
V1
Le tassement dans la section 1 dans le cas le plus défavorable est de 0.27 cm qui est une
valeur de tassement acceptable (par ce que est inférieur à 5cm).
On note que dans cette section, il existe des remblais dont la hauteur varie de 1.5 à 15.6 m.
Afin d’évaluer le tassement, on effectue les calculs pour le cas le plus défavorable soit pour le
remblai à 15.6 m de hauteur sous un sol dont la cohésion non drainé est minimale (Marno
Calcaire).
On suppose qu’en plus de la charge du remblai Δσz il existe une surcharge due au réseau
ferroviaire qui vaut 30KPa.
Δσ
Zi Hi ΔH Tassement
Formations Izi (zi) Em (MPa) α
(m) (cm) (cm)
(KPa)
(m)
Marno
PM04- calacire 0.1 0.5 171 226.4 1 4.9 0.37 0.37
V2 indurée
Le tassement dans la section 1 dans le cas le plus défavorable est de 0.37 cm qui est une
valeur de tassement acceptable (par ce que est inférieur à 5cm).
→ Calcul du tassement au niveau de la section 2 ( la zone compressible )
La hauteur de remblai correspond cette zone est de 9.5m et Δσ = Δσz + 95= 220kPa
Δσ
Zi Hi ΔH Tassement
Formations Izi (zi) Em (MPa) α
(m) (cm) (cm)
(KPa)
(m)
SP1- Marne
3.3 0.48 105.6 36.4 0.5 3.7 0.53 2.82
OA- Sableuse
V1
Marno-
Calcaire 7 0.45 99 226.4 1 8.1 0.354
Indurée
Nous signalons que les valeurs obtenus du tassement sont logiquement acceptables
Récapitulation :
Le tableau n°33 représente une synthèse des évaluations des tassements sous remblais
Tassement
Sondag H
Remblai N° pressiométri
es (m)
que (cm)
SP01- R2
13.6 0.27
Lot 1 V1
R7 15.6 0.37
PM04-
V2
SP-OA-
R12 9.5 2.82
V1
Les valeurs des tassements varient en général entre 0.27 et 2.82 cm. Le tassement général est
inférieur à 5 cm pour l’ensemble des remblais du Lot
i.Généralités
On appelle talus de déblai (fig. n°29), un talus bordant une tranchée réalisée par excavation du
terrain en place. La hauteur H de tels ouvrages (différence de côtes entre crête et pied) peut
dépasser 50 mètres.
Classiquement, les pentes adoptées pour les déblais dans les sols, valent 2/3, 1/2, 1/2,5 ou 1/3.
Selon les conditions locales, certaines pentes plus raides, voire verticales peuvent être
adoptées à titre provisoire : des pentes plus douces (1/4) sont retenues dans le cas des sols de
qualité exceptionnellement mauvaise ou soumis à un régime hydraulique particulièrement
sévère.
On verra que, pour des raisons de stabilité, le parement du talus peut parfois être subdivisé par
une ou plusieurs risbermes horizontales.
2.iiiNature des glissements de déblais
Les principales caractéristiques géométriques d'un glissement de déblai sont les suivantes :
Analyse de stabilité
L'analyse de stabilité se fait par calcul en rupture circulaire ou non circulaire si l'hétérogénéité
du sol le justifie à priori. Il existe, par ailleurs, des abaques pour le traitement des cas
simples.
Dans un tel calcul, trois types de paramètres se présentent :
▪ La géométrie ;
▪ Le régime hydraulique
▪ La résistance au cisaillement.
L’étude de stabilité des déblais sera faite uniquement pour les déblais de plus grande hauteur
(fig. n°31).
SC01-V1 Grés
( 20m) Calcaire 226.4 0 17
5,263
Grés calcaire
Grés calcaire
L’étude de stabilité des déblais sera faite uniquement pour les déblais de plus grande hauteur
(fig. n°34).
Figure 22 : Profil en travers du déblai D7
D7 15+220 15 SC03-V2
Tableau 21 : Caractéristiques mécaniques utilisé dans le calcul de la stabilité de déblai D7
calcaire
indurée
Les figures n°35 et 36 montrent les résultats de calcul de stabilité par le logiciel Géo-Slope.
4,622
Tuf Marneux
Grés
Marno-Calcaire indurées
Figure 23 : Résultat de calcul de la stabilité pour D7 ( Sans séisme )
2,710
Tuf Marneux
Grés
Marno-Calcaire indurées
Récapitulation :
Le tableau n°38 représente une synthèse des évaluations des coefficients de sécurité pour les
déblais
Conclusion :