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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE TOGOLAISE

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE TRAVAIL-LIBERTE-PATRIE


: IFTS/FC-DUT/2015/GC-13/29
N° d’ordre

EXPOSE DE GEOTECHNIQUE

FONDATIONS SUPERFICIELLES

Présenté et soutenu par : TAKO Djidoula

Présenté par

TAKO Djidoula

ALABA Yannick

BESSE Gnimdou

Sous la Supervision de

Mr Adalgice NADJO

Ingénieur Génie civil


Sommaire

1. Généralités.................................................................................................. 1
1.1 Les fondations superficielles.....................................................................1
1.2 Caractéristiques d’un projet de fondation...................................................... 1
1.2.1 Reconnaissance des lieux et du sol.................................................1
1.2.2 Caractéristiques d’un bon projet............................................................ 2
1.3 Rupture et capacité portante....................................................................... 3
Courbes de tassement.................................................................................... 3
Rupture par cisaillement localisé ou généralisé pour les semelles filantes
superficielles................................................................................................ 4
2 Calcul de la capacité portante......................................................................5
2.1 Méthode « c-φ» : approche déterministe...............................................5
2.1.1 Semelle filante. Charge verticale et centrée.......................................5
2.1.2 Charge inclinée............................................................................. 13
2.1.3 Charge excentrée.........................................................................15
2.1.4 Fondations sur sols hétérogènes...................................................15
2.2 Dimensionnement d'une semelle à partir de l'essai pressiométrique.......16
2.2.1Capacité portante unitaire..................................................................16
2.2.2Capacité portante admissible d'une semelle......................................18
3. Tassement des fondations superficielles.................................................19
3.1 CALCUL DU TASSEMENT EN UTILISANT LA THEORIE DE L’ELASTICITE
20
3.2 Calcul du tassement en utilisant les résultats de l’essai
œdométrique........................................................................................................... 21
3.3 Calcul du tassement en utilisant les résultats de l’essai au pressiometre
Ménard....................................................................................................... 22
3.5 Tassement -Superposition des contraintes............................................24
4 CHOIX DU TYPE DE SEMELLE........................................................................25
4.1 Semelle simple..................................................................................... 26
i
Sommaire

4.2 Semelles combinées - rectangulaire......................................................26


4.3Semelles combinées - trapézoïdale.......................................................26
4.4 Semelles en porte-à-faux....................................................................... 27
4.5 Groupe de semelles.............................................................................. 28
5. PRÉCAUTIONS À PRENDRE.......................................................................... 29
6. CONCLUSIONS......................................................................................... 30

ii
Exposé : fondations

1. Généralités

Une fondation est destinée à transmettre au sol, dans les conditions les
plus favorables, les charges provenant de la superstructure. Lorsque le
terrain résistant se trouve à une faibl e profondeur et qu’il est facilement
accessible (nappe phréatique absente ou rabattue à l’intérieur d’un batardeau
par exemple), on établit la fondation directement sur le sol à proximité de
la surface. On réalise alors, en général, un empattement ou élargissement de
la base des murs ou des piliers. La plupart des ouvrages construits dans l’antiquité
ont été fondés sur des massifs avec empattement. Des règles empiriques
relatives à leurs dimensions ont été énoncées plusieurs siècles avant notre ère.
Aujourd’hui, on appelle « fondations superficielles », toutes les fondations
dont l’encastrement D dans le sol de fondations n’excède pas quatre ou cinq
fois la largeur B (ou le plus petit côté B).
Parmi les fondations superficielles, on distingue les semelles des
radiers. Les semelles sont de dimensions limitées, elles peuvent prendre l’aspect
de dalles carrées, rectangulaires ou circulaires, situées sous des poteaux, ce
sont les semelles isolées. Elles peuvent aussi avoir une grande longueur L, si
elles supportent un mur ou une paroi, mais leur largeur B reste limitée ; on
donne le nom de semelle filante à une semelle de largeur B et de longueur
infinie.
Les radiers ont des dimensions notables aussi bien en largeur qu’en
longueur. Ce sont des dalles carrées ou rectangulaires de grande surface. Ils
s’imposent :

— si la résistance du sol est faible,


— si les ouvrages transmettent des charges importantes conduisant à
des semelles dont la surface est voisine de la moitié de celle de la construction ;
ils sont, alors, le type de fondation le plus économique, sauf
éventuellement pour des charges ponctuelles très élevées et très espacées.

Pour projeter correctement un fondation, il est nécessaire d’avoir une


bonne connaissance de l’état des lieux au voisinage de la construction à
édifier,
1
Exposé : fondations

mais il est surtout indispensable de posséder des renseignements aussi


précis que possible sur les caractéristiques géotechniques des différentes
couches qui constituent le terrain de fondation, et ceci à une profondeur
suffisante qui dépend des dimensions de l’ensemble du système de fondations
projeté.

Dès que la fondation atteint une certaine importance, il est essentiel


de procéder à des sondages de reconnaissance soigneusement exécutés par
des spécialistes. Des prélèvements d’échantillons ou des essais au
pénétromètre (ou avec un appareil donnant des renseignements
analogues) doivent obligatoirement faire partie du programme de
reconnaissance. On ne saurait trop insister sur ces prescriptions dont la
méconnaissance est à l’origine de tant d’incidents graves ou de reprises en sous-
œuvre coûteuses.

Un projet de fondation correct doit répondre à trois sortes de


préoccupations :
•tout d’abord, la forme et l’emplacement des fondations doivent
êtrechoisis de manière à assurer la sécurité de la construction à l’égard des
modifications prévisibles de l’état des lieux
• puis, la fondation doit exercer sur le sol des contraintes
compatibles avec la résistance à la rupture de celui-ci, c’est le problème de la
capacité portante,
• enfin le tassement de la fondation doit être limité pour éviter le
basculement ou la ruine de l’ensemble et pour empêcher l’apparition de
fissures localisées qui rendraient l’ouvrage inutilisable.

Fig1.1 renversement puis effondrement d'un silo

2
Exposé : fondations

Fig1.2 Enfoncement de la pile d'un pont

Dès qu’une charge est appliquée sur une certaine surface d’un sol, elle
provoque un tassement. On peut étudier l’importance du tassement final
constaté en fonction de l’intensité de la charge appliquée. Cette relation peut
être représentée par une « courbe de tassement » (voire la figure suivante)

Fig1.3 Courbes de tassement (B largeur de la semelle).

3
Exposé : fondations

Si le sol est relativement compact ou résistant, la courbe a l’allure de la


courbe (a) de la figure ci-dessus. L’abscisse qd de l’asymptote représente sans
ambiguïté la pression maximale que le sol peut supporter avant la
rupture, c’est ce que l’on appelle la capacité portante. On notera que cette
pression q d est définie par le rapport de la charge qui provoque la rupture à la
surface de la fondation, c’est une contrainte moyenne et non une contrainte
maximale réelle mesurée sous la fondation.
Par contre, dans les sols peu compacts ou relativement mous, la courbe de
tassement a l’allure de la courbe (b) de la figure ci -dessus. La rupture n’est pas
très bien définie. La figure montre comment on peut déterminer dans ce cas
la capacité portante q’d.

Avant l’application de la charge sur une semelle, le sol de fondation est en


état d’équilibre élastique. Lorsque la charge augmente au -delà d’une certaine
valeur critique, le sol passe progressivement à l’état d’équilibre plastique. Les
études théoriques relatives à l’état d’équilibre plastique sous les semelles
filantes conduisent aux conclusions générales suivantes :
Au cours du passage d’un état à l’autre, la répartition des réactions du sol
sur la base de la semelle et l’orientation des contraintes principales dans le sol,
subissent des variations. La transition s’opère à partir des bords extérieurs de la
fondation et s’étend comme il est indiqué sur la figure IX -4 a de la figure
suivante qui s’applique à une semelle continue (ou « filante ») reposant sur un
massif homogène de sable.

4
Exposé : fondations

En général, les essais de laboratoire ont conduit à la connaissance des 3


paramètres suivants :
• c : cohésion
• φ : angle de frottement interne
• ϒ : poids volumique

Les valeurs à prendre en compte pour φ et c sont :


• Pour l’équilibre à court terme cu et φu = 0 ;
• Pour l’équilibre à long terme c’ et φ’.

Dans le cas d’une semelle filante, la contrainte de rupture sous charge


verticale centrée est obtenue grâce à la méthode de superposition de
Terzaghi, figures 2.1 et 2.2 :
La formule générale pour obtenir la contrainte de rupture q l ou qult est la
suivante :

5
Exposé : fondations

1
2
ϒ1BNϒ(φ) terme de surface ou de pesanteur

cNc(φ) terme de cohésion

(q+ϒ2D) Nq(φ) terme de surcharge ou de profondeur

Dans l’application pratique de cette méthode, on doit distinguer, selon la


mécanique des sols classique, le calcul à court terme en conditions non
drainées (en contraintes totales) et le calcul à long terme en conditions
drainées (en contraintes effectives).

Fig2.1 Schéma de rupture d’une fondation superficielle

6
Exposé : fondations

Fig2.2 Capacité portante. Méthode de superposition de Terzaghi

Le calcul à long terme pour les sols cohérents et le calcul dans les
sols pulvérulents sont des calculs en conditions drainées, en contraintes
effectives. La formule à utiliser est la suivante :

Le tableau ci-dessous indique les valeurs à retenir pour les facteurs


de portance selon les recommandations de l’ Eurocode 7 :
φ Nc Nq Nϒ Nϒ (EC7) φ Nc Nq Nϒ Nϒ (EC7)
0 5.14 1.00 0.00 0.00 25 20.72 10.66 10.88 9.01

1 5.38 1.09 0.07 0.00 26 22.25 11.85 12.54 10.59

2 5.63 1.20 0.15 0.01 27 23.94 13.20 14.47 12.43

3 5.90 1.31 0.24 0.03 28 25.80 14.72 16.72 14.59

4 6.19 1.43 0.34 0.06 29 27.86 16.44 19.34 17.12

5 6.49 1.57 0.45 0.10 30 30.14 18.40 22.40 20.09

6 6.81 1.72 0.57 0.15 31 32.67 20.63 25.99 23.59

7 7.16 1.88 0.71 0.22 32 35.49 23.18 30.21 27.72

7
Exposé : fondations

8 7.53 2.06 0.86 0.30 33 38.64 26.09 35.19 32.59

9 7.92 2.25 1.03 0.40 34 42.16 29.44 41.06 38.37

10 8.34 2.47 1.22 0.52 35 46.12 33.30 48.03 45.23

11 8.80 2.71 1.44 0.66 36 50.59 37.75 56.31 53.40

12 9.28 2.97 1.69 0.84 37 55.63 42.92 66.19 63.18

13 9.81 3.26 1.97 1.05 38 61.35 48.93 78.02 74.90

14 10.37 3.59 2.29 1.29 39 67.87 55.96 92.25 89.01

15 10.98 3.94 2.65 1.58 40 75.31 64.20 109.41 106.05

16 11.63 4.34 3.06 1.91 41 83.86 73.90 130.21 126.74

17 12.34 4.77 3.53 2.31 42 93.71 85.37 155.54 151.94

18 13.10 5.26 4.07 2.77 43 105.11 99.01 186.53 182.80

19 13.93 5.80 4.68 3.30 44 118.37 115.31 224.63 220.77

20 14.83 6.40 5.39 3.93 45 133.87 134.87 271.75 267.75

21 15.81 7.07 6.20 4.66 46 152.10 158.50 330.34 326.20

22 16.88 7.82 7.13 5.51 47 173.64 187.21 403.65 399.36

23 18.05 8.66 8.20 6.50 48 199.26 222.30 496.00 491.56

24 19.32 9.60 9.44 7.66 49 229.92 265.50 613.14 608.54

50 266.88 319.06 762.86 758.09

Tableau 2.1 facteur de portance

Exemple

8
Exposé : fondations

Lorsque le sol est un sol fin cohérent saturé, on doit faire un calcul à
court terme, en contraintes totales. Le sol est caractérisé par sa cohésion
non drainée cu. On prend :
c=cu et φ = φu = 0 (paramètres apparents).
On démontre par un calcul de limites que Nγ = 0 et Nq = 1, donc pour
une semelle filante :

qult = cu Nc (0) + ϒ2 D
avec N (0) = π + 2
c

exemple

Résolution
a) Qult = γD + 5.14 cu
= 16*1.5+5.14*30
= 178.2 kPa
Q = B* Qult
= 178.2*2
= 356.4 kN/mlin
b) Qult = (γD=0) + 5.14 cu
= 5.14*30
= 154.2 kPa

9
Exposé : fondations

Q = B* Qult
= 154.2*2
= 308.4 kN/m.lin

Remarque 1 : Facteur de sécurité

En règle générale, on peut prendre pour contrainte admissible le tiers de


la capacité portante qult. Mais il est plus satisfaisant d’introduire la capacité
portante nette qult — γD qui correspond à l’accroissement de la charge appli -
quée au massif dans le plan de la fondation ; toutes les fois que
l’encastrement
D a été réalisé à la suite d’un terrassement, le coefficient de sécurité ne
doit s’appliquer qu’à cette capacité portante nette.

En conséquence, en désignant par F le coefficient de sécurité, les


expressions ci-dessous donnent les contraintes admissibles pour des
semelles recevant des charges verticales centrées.

10
Exposé : fondations

Remarque 2 : Présence d’une nappe d’eau

L’existence d’une nappe d’eau dans la zone d’influence a surtout pour


effet de diminuer la contrainte effective dans le sol. C’est le poids volumique
des différentes couches du sol qui est affecté.

Profondeur Terme de Terme


de la surcharge profondeur
nappe γDNq γBNγ/2
D+B γ γ

D γ γ’

En surface γ’ γ’

Remarque 3 : Facteur de forme

Pour une semelle de longueur finie la résistance mobilisable par unité de


longueur est modifiée
• Résistance mobilisée sur les côtés
• Confinement sous la semelle diminue et donc la résistance au
cisaillement

Facteurs de forme
11
Exposé : fondations

Formede
Sc, Sq Sγ
la semelle Filante
Rectangulai re Circulaire
1,0 1,0
ou carrée 1 +(B/L)(Nq/Nc) 1-(0,4B/L)
(<1,2)

1,3 0,6
Tableau2.2 facteurs de forme

La formule est la suivante :

Exemple

Semelles circulaires
Pour les semelles circulaires, il est plus convenable d’utiliser le tableau
suivant pour déterminer les facteurs de capacité portante.
Tableau de Facteurs de capacité portante pour semelle circulaire
(d’après Biarez et Nègre)

φ 0° 10° 20° 30° 40°


Nϒ..... 0 0,53 3,80 21 156

12
Exposé : fondations

Nq..... 1 3,20 9,8 38 186


Nc..... 6,30 12,5 24,2 64 222
Tableau2.3 facteurs de capacité portante

Cas du milieu cohérent.

Pour une semelle circulaire fondée en milieu purement cohérent, on


obtient
qult = γD + 1,2 x 5,14 c
ou
qult = γD + 6,2 c
La norme Eurocode 7

La norme Eurocode 7 quant à elle nous fournit le tableau suivant


pour déterminer les coefficients de forme

Tableau2.4 facteur de forme d’après l’eurocode 7

Une charge inclinée a pour effets :


• Modification de la zone d'influence ce qui entraine une diminution
de la capacité portante,
• Danger de glissement de la fondation
Lorsque la charge appliquée à la fondation est inclinée par rapport à la
verticale, il y a lieu de corriger la relation initiale pour cette inclinaison.

13
Exposé : fondations

Fig 2.3 charge inclinée

14
Exposé : fondations

Fig2.4 charge excentrée

Une fondation repose souvent sur un massif constitué de plusieurs


couches de sol; la vérification de la contrainte admissible pour le niveau
d'assise n'est pas à elle seule suffisante.
Les valeurs des facteurs de portance indiqués ci-dessus sont valables dans
le cas d’un sol homogène, ou bien homogène sur une épaisseur relativement

15
Exposé : fondations

importante. L’épaisseur doit être suffisante pour que le mécanisme de rupture


puisse s’y développer.

Dans le cas d’un sol hétérogène, il est aussi nécessaire de vérifier, sur une
profondeur déterminée, que les contraintes transmises aux couches
sous- jacentes soient admissibles.
Par ailleurs, dans le cas d’une couche de sol homogène reposant sur une
couche de sol molle de qualité moindre, on peut appliquer la méthode de
la semelle fictive.
Avec cette méthode, on suppose que la fondation est placée sur la surface
supérieure de la couche molle. On suppose que la fondation a une
largeur égale à celle obtenue en supposant une diffusion avec la
profondeur de la contrainte à 1 pour 2 ou avec un angle de 30° (figure
suivante).

Fig2.5 Méthode de la semelle fictive

Cette méthode a était développée à l'origine par L. Ménard. La


contrainte de rupture (capacité
portante unitaire) sous charge verticale centrée est donnée par la formule :
ql = q0 + kP(p1-p0) = q0+ kP p1*

Pour une profondeur d'encastrement D de la fondation on a:


• q0 : la contrainte verticale totale ; q0 = γ2.D ;

16
Exposé : fondations

• p1 : est la valeur de la pression limite mesurée au niveau de la fondation ;


• p0 : est la contrainte horizontale initiale du sol au repos mesurée au
niveau de
la fondation ;
• Les valeurs de p1 et de p0 sont déterminées après exploitation des
résultats d'un essai
pressiométrique, elles figurent sur une fiche d'un sondage
pressiométrique ;
• p 1* = p 1-p 0est dite pression limite nette (figure suivante);
• kp : est un facteur de portance qu'on détermine à partir des deux
tableaux suivants.
Pour un terrain non homogène, 1 p * est remplacée par la pression
limite nette équivalente p1*
correspondant à la moyenne géométrique de p1 * entre les niveaux D et D
+ 1,5.B

Fig 2.6 Définition de la pression limite nette équivalente

17
Exposé : fondations

Tableau 2.5 Définition des catégories conventionnelles des sols

Tableau 2.6 Facteur de portance pressiométrique

La capacité portante unitaire admissible est donnée par la formule suivante:

18
Exposé : fondations

3. Tassement des fondations superficielles


Concernant le calcul des tassements, nous invitons nos chers camarades à
relire le cours de géotechnique de première année et plus particulièrement la
partie traitant du calcul des contraintes dans le sol et des tassements.
Le tassement des terrains sous l’action des charges est un phénomène
absolument général qui peut parfois prendre des proportions spectaculaires
et entrainer des désordres préjudiciables aux constructions. Ils peuvent ainsi,
en plus de créer des fissures importantes, affecter la stabilité des
ouvrages en question. C'est le cas de la Tour de Pise en Italie qui, à cause
d'un tassement différentiel, accuse un porte-à-faux de plus de 4 mètres ! De
tels dommages nécessitent des reprises en sous-œuvre souvent peu
esthétiques, difficiles et couteuses à réaliser. Exemple: Cathédrale de
Winchester en Angleterre (de 1905 à 1912). Elles sont d'ailleurs souvent
vaines. C'est le cas du palais des Beaux-Arts de Mexico.
Notons que les tassements ne sont pas dus uniquement à la
consolidation primaire ou secondaire. On se contentera à cet égard de
donner la liste des autres causes possibles établie par Sowers :
• présence de caves ou de galeries au voisinage de la surface,
• érosion souterraine,
• glissement de terrain,
• effet des vibrations et des chocs, particulièrement dans les sols
peu compacts,
• abaissement de la nappe phréatique,
• contraction du sol par dessiccation,
• insuffisance des blindages dans les fouilles,
• gonflement des argiles par humidification,
• action du gel,
• action d’agents chimiques (au voisinage des usines).

Comme on le voit, cette liste est longue et variée. Il convient donc d’être
attentif lors de la mise au point des projets.
Le niveau de fondation ayant été décidé, on calcule la contrainte
admissible du sol. On calcule également le tassement prévisible sous la
fondation. On vérifie que le tassement prévisible est inférieur ou égal au
tassement admissible.

19
Exposé : fondations

Il existe deux familles de méthodes d’évaluation du tassement des fondations


superficielles :
• Les méthodes basées sur les essais de laboratoire. Il s’agit principalement
de l’essai œdométrique. Cette méthode est utilisée surtout pour les sols
fins cohérents ;
• Les méthodes basées sur les essais in situ. Ces méthodes sont surtout
utilisées pour les sols pulvérulents à cause des difficultés de prélèvement
de carottes.

Le tassement s d’une fondation de forme circulaire, carrée ou rectangulaire,


infiniment rigide (tassement uniforme) ou infiniment souple (contrainte
uniforme), posée sur un massif semi-infini élastique linéaire et isotrope
prend la forme générale suivante :

Avec
• s est le tassement ;
• q est la contrainte appliquée sur la fondation (uniforme ou moyenne) ;
• E module d’Young du sol ;
• ν le coefficient de Poisson du sol ;
• B largeur ou diamètre de la fondation.
• Cf coefficient qui dépend de la forme de la fondation, de sa rigidité. Les
valeurs de ce paramètre sont données par le tableau ci-dessous :

circul
L/B aire 1 2 3 4 5 6 7 8 9 101520

Fondation rigide 0,790,88 1.21.43 1,59 1,72 1,83 1,92 2.02,07 2.13 2,37 2,54
Fondation centre 1,001,12 1,53 1,78 1,96 2,10 2,22 2,32 2,42,48 2,54 2,80 2,99

souple bord0,640,56 0,76 0,89 0,98 1,05 1,11 1,16 1.21.24 1,27 1,40 1.49
Tableau3.1 Coefficient de forme Cf

La théorie de l’élasticité peut être utilisée de différentes manières :

• On peut calculer directement le tassement (le tassement immédiat non


drainé) ;

20
Exposé : fondations

• On peut déterminer la distribution de l’accroiss ement de contrainte


verticale Δσz en fonction de la profondeur. Cette distribution
pourrait être utilisée par la suite pour calculer le tassement à l’aide de la
méthode œdométrique par exemple.

Pour les sols cohérents, le tassement d'une semelle peut être calculé en
divisant le massif de sol en couches : pour chaque couche, on calcule les
valeurs des contraintes, initiale et finale, à mi-hauteur. On détermine ensuite
le tassement de chaque couche. Le tassement total est la somme des
tassements pour l’ensemble des couches.
Il convient de distinguer, à une profondeur Z, dans un massif homogène
où la nappe phréatique est à la profondeur h, avec Z > h :
➢ La contrainte totale
σ0  ϒh .h + ϒsat .(Z-h)

➢ La contrainte effective
σ′0  ϒh .h + ϒ’ .(Z-h)

➢ La pression interstitielle
U = σ0 - σ′0 = γω (Z-h)

Les charges sur les fondations engendrent de nouvelles répartitions de


contraintes dans les sols sous-jacents. Nous nommerons cette contrainte de
surcharge Δσ.

A – Sols sous-consolidés
Soit le rapport suivant :
σc
OCR =
σ0F
On dit d’un sol qu’il est sous-consolidé lorsque le rapport OCR est inférieur
à 1. Ce cas est assez rare. Néanmoins la variation de l’indice des vides pour ce
genre de sol ce calcul par la formule : F
σ +Δσ
Δⅇ = C cLog 0
σ0F
B – Sols normalement consolidés

21
Exposé : fondations

Un sol est dit normalement consolidé lorsque le rapport OCR défini en A


est égal à 1. La formule pour calculer la variation de l’indice des vides est la
suivante :
F
σ 0+Δσ
Δⅇ = C cLog
σ0F
C – Sols surconsolidés
Un sol est dit surconsolidé lorsque le rapport OCR est supérieur à 1.
Deux cas sont à distinguer :
a) σ0 + Δσ < σc c’est-à-dire que la contrainte verticale effective finale
est inférieur à la pression de préconsolidation.
F
Dans ce cas :
σ +Δσ
Δⅇ = C rLog 0
σ0F
b) σ 0 + Δσ > σc c’est-à-dire que la contrainte verticale effective finale

est supérieur à la pression de préconsolidation.F Dans ce cas :


σ +Δσ
Δⅇ = C r Log(OCR) + C Log 0
σcc

Pour une couche i donnée, d’épaisseur Hi , le tassement est donné par :

∆H i HiΔⅇi
= 1+ⅇoi

Le tassement global pour un massif est la somme des tassements des


différentes couches qui la composent ; soit :

ΔH ∑ni=1 ΔHi

La technique de calcul du tassement d’une fondation à l’aide des résultats


d’un essai au pressiomètre Ménard que l’on expose dans ce paragraphe est
basée sur les recommandations du fascicule 62 titre V.
Cette méthode est bien utile surtout pour les fondations étroites
telles que les semelles de bâtiments et d’ouvrages d’art. Elle n’est pas bien
adaptée pour les fondations de grandes dimensions relativement à la
couche compressible telles que les radiers et les remblais. Considérons une
fondation ayant un encastrement supérieur ou égal à sa largeur B. Le tassement
après dix ans de cette fondation est donné par :
s(10 ans) = sc + sd

22
Exposé : fondations

Si la fondation a un encastrement presque nul. Il faut majorer le


tassement obtenu de 20%.
Les termes figurant dans la formule du tassement sont donnés par :

Tableau 3.2 Coefficients de forme

Tableau 3.3 Coefficient rhéologique α

23
Exposé : fondations

Fig 3.1 Modules pressiométriques à considérer pour le calcul du tassement


d’une fondation

Les modules Ec et Ed sont calculés de la manière présentée dans ce qui


suit. La figure précédente indique les notations utilisées pour le calcul.
On note par E1 le module mesuré dans la tranche d’épaisseur B/2 située sous la
fondation :
Ec = E1

Ed est donné par la formule suivante :

Lorsqu’on a un ensemble de fondations rapprochées, une attention


particulière doit être apportée à la superposition des contraintes qui peut
produire des tassements différentiels importants.

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Exposé : fondations

Fig 3.2 problèmes dues à la superposition des contraintes

Le choix du type ou du système de semelles dépend de :


■ Type de structure (nature des charges);
■ Conditions du terrain (géométrie, espace disponible, facilité de
construire).
On choisit le type de semelle ou le système de semelle de façon à
obtenir, dans la mesure du possible, une répartition uniforme des charges
appliquées. Une bonne répartition des charges assure un bon
fonctionnement de T ensemble fondation-structure et minimise les
tassements différentiels.
Lorsqu'on a une répartition non uniforme des charges, il faut construire
un système de façon à y remédier.
Dépendamment de la situation où on se trouve, on peut avoir les possibilités
suivantes :
• Semelle simple (filante, rectangulaire, carrée, circulaire)
• Combinées rectangulaire
• Combinées trapézoïdal
• En porte-à-faux

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Exposé : fondations

Lorsque les colonnes sont monolithiques (similaires) avec un mur


porteur (cas des murs extérieurs), le dimensionnement des semelles des
colonnes et du mur se fait séparément.

Fig 4.1 mise en œuvre Semelle simple

On utilise parfois une seule semelle pour reprendre les charges de deux
colonnes. Ceci peut être le cas lorsque deux colonnes sont très rapprochées ou
lorsqu'une colonne est située près de la limite du terrain.

Fig 4.2 mise en œuvre Semelles combinées - rectangulaire

Lorsqu’une colonne est située près de la limite du terrain, on peut aussi


avoir recours à une semelle trapézoïdale si la force extérieure (proche de
la limite du terrain) est supérieure à la force intérieure.

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Exposé : fondations

Fig 4.3 mise en œuvre Semelles combinées - trapézoïdale

Dans le cas de deux semelles en porte-à-faux, la distribution uniforme des


pressions sous les semelles peut être assurée par une poutre de liaison. La
poutre ne doit pas être appuyée sur le sol et elle doit être très rigide.

Fig 4.4 mise en œuvre Semelles en porte-à-faux

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Exposé : fondations

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Exposé : fondations

Fig 4.5 Groupes de semelles

a) Système de dalle uniforme


b) Système de dalle avec des semelles carrées
c) Système de poutres et dalle
d) Système de dalle avec base

Lorsqu’on est à proximité d’un bâtiment voisin, il faut vérifier que les
fondations de ce bâtiment ne soient pas affectées par les distributions de
contraintes provenant des nouvelles semelles.

Les excavations réalisées pour la construction des semelles peuvent


également être une source de désordre pour les semelles voisines. On peut
être amené à étançonner l’excavation lorsque le fond de celle -ci se situe à un
niveau inférieur à celui des fondations existantes.

L’excavation doit être remblayée avant la mise en charge si l’on compte


sur le terme surcharge.
Pour les excavations non étançonnées, il faut considérer la stabilité de ses
pentes. Dans un sol granulaire des pentes de 1V:2H sont habituellement
suffisantes. L’utilisation de pentes plus abruptes devrait être étudiée mais ne
devrait jamais dépasser les normes.
Si le fond de l’excavation se situe sous le niveau d’eau, il faudra prévoir un
système de pompage. Dans un matériau comme le silt, des instabilités du
fond sont à craindre et l’assèchement peut exiger que l’on fasse appel à des
équipements élaborés et coûteux (pointes drainantes et pompage par
succion).
Pour tous les matériaux, il faut faire attention pour éviter de remanier
le matériau du fond de l’excavation. S’il y a remaniement avec le matér iau
granulaire, il faudra le recompacter. Dans l’argile, il faudra l’enlever et le

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