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Chapitre I : Introduction à la mécanique des sols

I.1. Introduction

Le Génie civil est l’ensemble des activités conduisant à la réalisation de tout


ouvrage lié au sol. Le développement rapide du domaine de la construction sous
toutes leurs formes ainsi que leurs extensions montre que la géologie ne répondait
plus aux besoins des techniciens de la construction, de cette constatation
d’insuffisance la discipline dite géotechnique se développer.
La géotechnique est l'ensemble des activités liées aux applications de la mécanique
des sols, de la mécanique des roches et de la géologie de l'ingénieur.
Terrain : sol, roche ou remblai en place avant l’exécution des travaux de
construction.
Les roches : (silice, calcaire, feldspath, …) sont des matériaux durs qui ne peuvent
être fragmentés qu’aux prix de gros efforts mécaniques.
Les sols : sont des agrégats minéraux qui peuvent se désagréger en éléments de
dimensions plus ou moins grandes sans nécessiter un effort considérable. Ils
résultent de l’altération chimique (oxydation, …), physique (variation de température,
gel, …) ou mécanique (érosions, vagues, …) des roches.

I.1.1. La mécanique des sols

La mécanique des sols est l’application des lois mécaniques et hydrauliques au


matériau sol. Comparé aux nombreux autres matériaux étudiés en mécanique, les
bétons, les aciers, les plastiques, le bois..., le sol présente deux originalités. C’est tout
d’abord un milieu discontinu qu’il faudra donc étudier à la fois dans sa globalité et
dans sa composition élémentaire. D’autre part, c’est un matériau Triphasique formé
de grains solides, d’eau et d’air. Les phases non-solides jouent un rôle fondamental.

I.1.2. La mécanique des roches

La mécanique des roches est la science qui étudie et modélise le comportement des
roches et qui appliquent les lois et les principes de la mécanique et de l’hydraulique
au terrain considéré comme matériau d’ingénierie.
I.1.3. La géologie de l’ingénieur

Appelée aussi dans un sens restrictif géologie du génie civil, applique les principes
et les méthodes des sciences minérales et connexes aux travaux de l'ingénieur. Ce
dernier ne peut en effet négliger ni les caractéristiques des sols, des roches, des
massifs rocheux et des eaux souterraines, ni le rôle éventuel des processus
géologiques en action ou potentiels.

I.2. Objet de la mécanique des sols

La mécanique des sols est une discipline faisant partie des techniques de génie civil
qui a pour objet l'étude des matériaux constitués de particules solides, liquides, et
gazeuses qui forment les terrains meubles, et ce en préambule au calcul de fondations
pour la construction de bâtiment ou tout autre ouvrage de génie civil (pont, route,
tunnel, barrage,...). La mécanique des sols (et des roches) est la science qui regroupe
l’ensemble des connaissances et des techniques qui permettent :

 D’identifier les caractéristiques qui régissent le comportement mécanique du


sol.

 L’analyse de l’interaction sol-structure

 La réalisation correcte des ouvrages enterrés.


À titre indicatif, la mécanique des sols traite les problèmes relatifs aux fondations
diverses, ouvrages de soutènement, remblais et structures en terre, stabilité des
pentes et talus, route, piste d’atterrissage, tunnels, mines.

I.2.1. Disciplines de la mécanique des sols

Afin de réaliser les objectifs cités ci-dessus, plusieurs disciplines seront


nécessaires :
Géologie du terrain : l’étude de la géologie du terrain est d’une grande
importance. En effet, elle permet d’identifier les différentes couches du sol, leurs
épaisseurs et leurs pendages ainsi que la présence éventuelle de nappe d’eau
souterraine. D’autre part, l’étude géologique des couches présentes donne des
descriptions qualitatives du sol, répond sur quelques questions relatives à l’histoire
du dépôt et permet d’orienter les recherches préliminaires.
Caractéristiques physico-chimiques : L’étude des caractéristiques physiques et
chimiques des sols a montré sa grande utilité pour la prédiction ou l’interprétation du
comportement du sol. La majorité de ces propriétés sont déterminées par des essais
au laboratoire ou sur site.
Étude hydraulique : En présence d’eau, l’étude de la perméabilité des différentes
couches s’impose pour estimer la résistance du sol dans les conditions les plus
défavorables et le risque au glissement. La détermination du niveau de stabilisation et
l’étude du régime d’écoulement permet de choisir le matériel de pompage et
d’épuisement, comme il permet de parer aux phénomènes des sables boulant. La
détermination de la nature chimique de l’eau souterraine permet de prévoir le mode
d’étanchéité des structures enterrées.
Caractéristiques mécaniques : L’analyse du comportement mécanique des sols
repose sur les conclusions des disciplines précédentes ainsi que sur des essais de
laboratoire ou sur site. Cette discipline permet de déterminer la résistance du sol et
sa capacité portante, et par conséquent le choix du mode de fondation et les
dimensions des éléments enterrés. Enfin, elle permet de prévoir de façon quantitative
la déformation ou tassement du sol sous la charge de l’ouvrage.
Recherche théorique et modélisation numérique : Dans le but de la
compréhension des phénomènes physiques complexes, plusieurs théories ont été
développées. Elles décrivent les problèmes posés par des modèles mathématiques
rigoureux dont la résolution fait recours aux techniques informatiques et numériques
de plus en plus avancées et occupe une large partie de la recherche actuelle dans ce
domaine.
Conception et mise en œuvre : Ce sont les techniques acquises pour la
conception et la réalisation des ouvrages enterrés. Elle prend en compte l’étude des
coûts des différentes solutions possibles.
Autre que le savoir faire, la réglementation en vigueur doit être suivie pas à pas
pour garantir les conditions de sécurité que ce soit pendant la réalisation ou au cours
de l’exploitation de l’ouvrage.

I.2.2. Histoire de la mécanique des sols

La mécanique des sols moderne est née pendant les années 1910 à 1930, en
grande partie à la suite des travaux de Terzaghi (Bjerrum, Casagrande, Peck et
Skempton, 1960) et de Fellenius ainsi que des collègues de celui-ci en Suède (Bjerrum
et Flodin, 1960). Le terme de mécanique des sols a été utilisé d'une façon générale
après une série d'articles publiés par Terzaghi dans l'Engineering News Record
(Terzaghi, 1925). On peut suivre l’évolution de la mécanique des sols à travers son
apparition autant qu’une science à part entière et le développement de ses grandes
théories (voir le tableau ci-contre).
Tableau I. 1 La mécanique des sols à travers ses grandes théories.

Siècle Auteur Théorie

18ème Coulomb Résistance au cisaillement

Collin Rupture dans les talus d’argile

Darcy Ecoulement de l’eau à l’intérieur du sable

19ème Rankine Pression des terres sur les murs de soutènement

Drainage horizontal, remblai compacte avec contrefort


Gregory
pour stabiliser la pente des tranchées de voies ferrées

Atterberg Limites de consistance de l’argile

20ème Terzaghi Premier manuel moderne de mécanique des sols

Casagrande Essais sur la limite de liquidité

I.2.3. Domaine d’application

La géotechnique est une discipline que l’on peut intégrer dans le génie civil au sens
large, elle étudie les caractéristiques des terrains (sol et roche) en vue de leur
utilisation dans divers domaines, assavoir, le métier du bâtiment et des travaux
publics, comme matériaux de construction ou support d’assise.
Les sols peuvent :
 Supporter les ouvrages : fondations superficielles, fondations profondes, ...etc.
 Etre supportés : murs de soutènement, rideaux de palplanches, ... etc.
 Constituer l'ouvrage lui-même : remblais, digues, barrages en terre, ... etc.
On peut citer par exemple :
 Les fondations des bâtiments, des ouvrages d'art, des ensembles industriels ...
 Les ouvrages de soutènement (murs, rideaux de palplanches, ...),
 Les tunnels et travaux souterrains dans les sols,
 Les barrages et digues en terre,
 La stabilité des pentes naturelles et des talus et les travaux de stabilisation,
 Les ouvrages portuaires et maritimes (fondations de quais, ...),
 Les terrassements des routes, autoroutes, voies ferrées,
 L'amélioration et le renforcement des sols,
 La protection de l'environnement.

Figure I. 1 Exemple des constructions géotechniques


I.3. Définitions des sols

On distingue les roches et les sols ou les formations meubles.

I.3.1. Roches

Les roches se présentent en masse ou en fragments de grandes tailles. Elles sont


constituées par l'agglomération de minéraux qui peuvent être de différentes natures
ou identiques. D’après leur mode de formation, on distingue :
 Les roches sédimentaires : Elles sont produites par érosion, puis par dépôts
d’autres roches ou par dépôts d’autres résidus d’origine végétale ou animale ;
 Les roches magmatiques : Elles proviennent directement de l’écorce
terrestre, après refroidissement des magmas (fusions) volcanique ;
 Les roches métamorphiques : Il s’agit d’autres roches dont la composition
minéralogique et structures ont été modifiées par l’action combinée de forte pression
et de fortes températures.

I.3.2. Sols ou formations meubles

Atterberg en 1905 propose une nomination routière :


 Cailloux : Ce sont en général des éléments qui proviennent des roches. Leurs
formes peuvent être arrondies ou présentant des aspérités (angulaire), selon leurs
origines, ≥ 20 à 200 .
 Enrochements : C'est un ensemble de blocs de roches liés entre eux ou non et
utilisés pour la protection des parties immergées des ouvrages d'art. On les utilise
aussi pour protéger les berges des barrages en terre ou en remblai.
 Grave : Terrain alluvionnaire, possédant une granulométrie homogène, et est
utilisé pour la constitution de la couche de base des chaussées.
 Graviers : Ce sont des débris de pierre de grosseur intermédiaire entre les
sables et les cailloux. Ils ont d'une forte perméabilité et des bonnes caractéristiques
mécaniques, les sols graveleux constituent un bon sol de fondation, ≥ 2 à 20 .
 Sable : C'est un matériau formé d'éléments quartzeux de grosseur entre
200 2 pour les sables grossiers et entre 20 200 En fonction de
diamètre moyen des grains, on distingue, les sables fins, les sables moyens et les
sables grossiers. Les sables, secs ou saturés, n'ont pas de cohésion. Les sables
partiellement saturés, les eaux capillaires les douent d'une légère cohésion, dite
cohésion apparente.
 Limon : C'est un matériau de grosseur entre les sables et les argiles. Contenant
une teneur en calcaire suffisante, ces sols deviennent fertiles. Ils seront dits limons
organiques s'ils contiennent des matières organiques. Ces sols sont difficilement
compactables et ont de faibles portances, entre 2 à 20 .
 Argile : C'est un matériau constitué d'éléments fins allant au-delà de 2 . Ces
éléments sont constitués par un complexe de silicate d'hydro aluminium ( −
− ). La montmorillonite, l'illite et la kaolinite constituent les principaux
groupes de familles des argiles. On peut rencontrer des argiles qui portent le nom
de la région de leur provenance (ex: L'argile bleue de Chicago). Imbibées d'eau, les
argiles deviennent malléables.
 Calcaire : C'est le nom donné à un important groupe de roches sédimentaires
formées principalement de carbonate de chaux. Les propriétés de ces roches varient
des roches tendres aux roches dures.
 Marnes : Ce sont des roches meubles formées principalement de deux
constituants, les argiles et les calcaires. Leurs propriétés varient donc, en fonction du
pourcentage de chaque constituant, des argiles franches jusqu'aux calcaires francs. La
sensibilité à l'eau diminue quand la teneur en calcaire augmente.

I.4. Origine et formation des sols

Les sols et les roches se présentent sous forme d’agrégats de particules


généralement minérales, mais parfois organiques, de taille et de forme variables. La
nature et l’intensité des forces qui lient les particules de l’agrégat dépendent de la
nature du matériau. On ne traitera ici que des sols, qui peuvent être définis comme
des agrégats dans lesquels les particules sont faiblement liées et peuvent être
séparées par agitation ou trituration dans l’eau. Les roches sont traitées dans les
articles spécialisés de ce traité. Cette définition, assez imprécise, induit un certain
recouvrement entre sols et roches (certaines marnes, craies, argiles raides, roches
tendres). Les sols ont deux origines principales :
 la désagrégation des roches par altération mécanique ou physicochimique
sous l’effet des agents naturels :
 Fissuration consécutive à la décompression, aux effets des chocs thermiques
ou du gel ou aux contraintes tectoniques,
 Attaque mécanique (chocs et frottements) dans un processus naturel de
transport : gravitaire, glaciaire, fluvial, marin, éolien,
 Attaque chimique sous l’effet de circulations d’eaux ;
 La décomposition d’organismes vivants : végétaux (tourbes) ou animaux
(craies).
On distingue également :
 les sols résiduels, provenant de l’altération sur place des roches ;
 les sols transportés, provenant du dépôt des produits d’altération,
préalablement repris par un agent physique de transport. Ce sont les sols transportés
qui posent à l’ingénieur les problèmes les plus délicats ;
 Les formations géologiques de roches tendres.
Enfin, suivant leurs conditions de formation et de dépôt, les sols peuvent contenir
des matières organiques en proportion plus ou moins élevée.

I.5. Structure des sols

La structure du sol correspond à la configuration physique du sol. Le sol est un


matériau constitué de particules. Les dimensions de ces particules peuvent être
uniformes ou variées allant des cailloux de 20 et s’étendant jusqu’aux particules
fines de moins du micron. Autre que la grosseur des grains, les particules possèdent
d’autres caractéristiques telles que forme, texture et structure élémentaire.

II.5.1. Sols grenus

Les sols grenus, les sables et les graves principalement, sont constitués de matière
inerte telle que le quartz (SiO ).

Quelques formes typiques de grains grossiers Structure élémentaire Structure élémentaire


lâche (n=0.48) dense (n=0.26)

Structure en nid d’abeille Structure lâche Structure dense


Figure I. 2 Arrangement de sol à grains grossiers (sable)
Leurs comportements dépendent uniquement de la taille des grains, de leurs
formes, de leurs arrangements, etc.
Chez ce type de sol, l'effet de surface est négligeable devant l'effet de volume.
Les grains se détachent les uns des autres sous leur poids. La résistance à une
sollicitation mécanique d’un empilement de grains est assurée par des réactions de
contact grain à grain. Cette résistance est d’autant meilleure que le nombre de
contacts est élevé ce qui dépend en général de la courbe granulométrique et de l’état
de compacité du sol. Ces sols sont plutôt fortement perméables à l’eau.

II.5.2. Sols fins

Les sols fins ayant une taille des grains < 5 . Les particules restent collées les
une aux autres. Le sol présente une cohésion : il a l’apparence d’un solide et ne se
désagrège pas sous l’effet de la pesanteur. Les particules sont formées par un
empilement de feuillets. Elles ont une forme de plaquettes.

structure en nid d'abeille structure floconneuse


Figure I. 3 Arrangement des sols à grains fins

arrangement de groupement de Enchevêtrement d'amas arrangement de plaquettes


plaquettes d'argile d'argile d'argile
Figure I. 4 Différents arrangements de plaquettes d'argile

I.6. Conclusion

Nous avons présenté, dans ce chapitre, les différentes disciplines de la


géotechnique à savoir la mécanique des sols, la mécanique des roches et la géologie
de l’ingénieur. Donnant quelques appellations des sols, l’utilisation des sols en génie
civil, ainsi que la structure des sols. Par la suite, on verra l’identification et la
classification des sols en génie civil selon les règles en vigueur.
Chapitre II : Identification et classification des sols

II.1. Introduction

On caractérise et on classe les sols au moyen de plusieurs paramètres physiques,


granulométrie, plasticité, porosité, humidité, consistance. On distingue les paramètres
de nature et les paramètres d’état :
Les paramètres de nature indiquent les caractéristiques intrinsèques du sol. Ils ne
varient pas au cours du temps (poids volumique des grains solides, granularité,
argilosité, limites d’Atterberg, teneur en matières organiques,…).
Les paramètres d’état sont fonction de l’état du sol et caractérisent le
comportement du sol sous l’effet d’un chargement donné (teneur en eau, indice des
vides, porosité, poids volumique,...).
Nous regroupons dans ce paragraphe les essais géotechniques de laboratoire
classiques qui permettent de caractériser un sol.
En plus de l’inspection visuelle, on peut utiliser de nombreux essais géotechniques
de laboratoire classiques qui permettent de classifier, d’identifier et de quantifier les
sols, tels que :
— la courbe granulométrique ;
— le poids volumique ;
— la porosité ;
— la teneur en eau ;
— la forme des particules ;
— la rugosité de la surface des particules ;
— l’indice de densité ;
— les limites d’Atterberg ;
— le gonflement ;
— la teneur en carbonates ;
— la teneur en matières organiques ;

II.2. Caractéristiques physiques

Le sol c’est un matériau triphasé, composé des particules solides entourés de vides,
les particules solides sont les grains, les vides peuvent être remplis d’eau, d’air ou
d’air et d’eau en proportions variables, figure II.1.
Figure II. 1 Portion de sol constitué de grain solide S entouré de vides remplis d’air A et d’eau w
Pour décrire les relations entre ces phases, on représente le diagramme de phases

Figure II. 2 Diagramme de phases, montre la relation entre les volumes et les masses d’un sol.

a. La teneur en eau ( ) : un paramètre important, est le rapport de la masse


d’eau interstitielle à la masse des grains solides.

= 100 (%) Eq II. 1

Pour déterminer la teneur en eau à laboratoire, on pèse l’échantillon humide ,


on sèche à l’étuve à une température de 100 ° pendant 24ℎ et jusqu’à masse
constante soit , la teneur en eau est :


= 100 (%) Eq II. 1 bis

b. L’indice des vides ( ) : sa valeur varie de 0 à ∞, s’exprime par la relation


suivante :

= Eq II. 2
c. La porosité ( ) : sa valeur varie de 0 à 100 %, s’exprime par la relation :

= 100 (%) Eq II. 3

d. Le degré de saturation ( ) : si le sol est complètement sec = 0 %, si les


pores sont complètement remplis d’eau, le sol est dite saturé = 100 %, s’exprime
par la relation :

= 100 (%) Eq II. 4

e. La masse volumique ( = ) ou Le poids volumique ( = = ) : on

sait qu’en physique la masse volumique est un rapport de masse par unité de volume,
selon l’état de sol on distingue :
+
Masse volumique totale ou humide = = Eq II. 5

Masse volumique des grains solides = ≅ 2650 / Eq II. 6

Masse volumique de l’eau = ≅ 1000 / Eq II. 7

Masse volumique sèche = Eq II. 8

+
Masse volumique saturé = Eq II. 9

Masse volumique déjaugé = − Eq II. 10

f. La densité relative ou indice de densité ( ) : définie par la relation :



= Eq II. 11

: est l’indice des vides correspondant à l’état le plus compact.
: est l’indice des vides correspondant à l’état le plus lâche.
: masse des grains solides ; : masse d’eau ; : volume des vides ; : volume
des grains solides ; ou : volume total ; g : l’accélération de la pesanteur ou la
gravité.

 Relations entre les différents paramètres

A partir de relations citées précédemment on peut déterminer d’autres relations


combinant entre eux, tableau II.1.
Tableau II. 1 Relations entre les paramètres caractéristiques d’un sols.
Paramètre
1 1
= −1 −


= 1−
1+ −

= −1
1− −

1+
+ (1 + ) (1 + )(1 − )
1+
(1 − )
1+
− −
′ (1 − )( − ) −
1+

Détermination des masses volumique au laboratoire :

 Masse volumique humide ( ) NF P 94-53

- Par pesée hydrostatique :

Le principe de cette méthode est de pesé l’échantillon de sol dans l’eau, nous
savons que la masse d’un solide immergé dans l’eau égale à sa masse moins la masse
d’eau déplacé par l’immersion de ce dernier, principe de la poussée d’Archimède, la
masse volumique d’eau connue donc on connaitre le volume d’eau déplacé par le
solide. Le problème posé c’est l’altération d’échantillon à l’eau, la solution c’est de
protéger l’échantillon, pour ce faire on utilise la paraffine, mais on élimine le volume
et la masse de cette paraffine.

=
− − Eq II. 5 bis

Où :

 : la masse d’échantillon à l’air libre ;


 : la masse d’échantillon paraffiné à l’air libre (échantillon + paraffine)

 ′ : la masse d’échantillon paraffiné immergé dans l’eau (é ℎ +

– é é) ;
 : la masse volumique de la paraffine = 880 à 900 / ;

 : la masse volumique de l’eau = 1000 /


- Par la trousse coupante :

Dans cette méthode on détermine la masse par pesé, le volume est calculer selon la
géométrie de la trousse.

= Eq II. 5 bis

Où : la masse de la trousse coupante vide.

la masse de la trousse + l’échantillon.

Par la trousse coupante Par pesée hydrostatique


Figure II. 3 Principe de détermination de la masse volumique humide ou .

 Masse volumique des grains solides ( ) NF P 94-54

La masse volumique des grains solides est le rapport de la masse sèche des grains
au volume des grains, le volume des grains peut être déterminer par la méthode du
pycnomètre, figure II.4.

pycnomètre vide + pycnomètre vide + pycnomètre pleine


pycnomètre vide
échantillon échantillon d’eau
Figure II. 4 Détermination de la masse volumique des particules solides par pycnomètre.
∗( − )
= ⇒ = Eq II. 6 bis
( − )−( − )
On peut exprimer ces paramètres par la densité = , l’indice représente le

paramètre désiré à savoir ( ,ℎ … ). Par exemple la densité des grains solides


= ≅ 2.65.

II.3. Analyse granulométrique

L’analyse granulométrique, c’est l’étude au laboratoire de la répartition des grains


d’un sol selon leurs dimensions, en suivant un mode opératoire bien précis.
Pour les sols grossiers ( ≥ 80 ), on effectue un tamisage, tandis que pour les
particules très fines ( < 80 ), l’essai se fait par sédimentométrie. En général,
l’interprétation des résultats se fait en dressant la courbe du tamisât cumulé en
fonction du diamètre des grains, figure II.5.

Figure II. 5 Courbe granulométrique typique.


Pour la description de la répartition granulométrique, on introduit : le coefficient
de courbure et le coefficient d'uniformité (dit de Hazen). Selon la figure II.5 :
Tableau II. 2 caractéristique de la courbe granulométrique (cas figure II.5)
Passant Passant Passant
2 80 2
1- Argile verte de Romainville - - - 100% 97% 65%
2- Limon des plateaux (Beauce) - - - 95% 88% 30%
3- Argile sableuse (Carmaux) - - - 87% 63% 32%
4- Sable de dunes (Landes) 220 1.4 1 100% 0% 0%
5- Sable alluvionnaire (Missillac) 200 6 1.5 85% 8% 5%
6- Grave alluvionnaire de la seine 100 80 0.1 53% 8% -
Avec :

= Eq II. 12
= Eq II. 13

II.3.1. Analyse granulométrique par tamisage NF P94-056

Lorsque les particules ont un diamètre supérieur à 80 μ l opération d’analyse


granulométrique ou mécanique est un simple tamisage. On utilise habituellement des
passoires ou des tamis, par définition le diamètre d’une particule est égal à
l’ouverture intérieure des mailles du plus petit tamis la laissant passer.

Figure II. 6 Analyse granulométrique par tamisage.

D (diamètre d ouverture du passoire)


maille du tamis équivalent =
1.25
Tableau II. 3 Modules et dimensions nominales normalisées des tamis.

Modules 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
tamis 0.08 0.100 0.125 0.160 0.200 0.250 0.315 0.40 0.50 0.63
Modules 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
tamis 1.00 1.25 1.60 2.00 2.50 3.15 4.00 5.00 6.30 8.00
Modules 30 42 43 44 45 46 47 48 49 50
tamis 0.80 12.50 16.00 20.00 25.00 31.50 40.00 50.00 63.00 80.00
II.3.2. Analyse granulométrique par sédimentation NF P94-057

Lorsque la dimension des particules est inférieure à 80µm le tamisage n’est plus
possible. On a recours alors à la sédimentométrie. Cette méthode est basée sur la loi
de Stokes qui exprime la vitesse de décantation d’une particule sphérique dans un
liquide visqueux en fonction du diamètre de la particule.

= Eq II. 14
1.8 μ
La méthode consiste à mesurer à différentes époques, à l’aide d’un densimètre, la
densité d’une suspension de sol, on opère sur une suspension initialement homogène,
la décantation détruit cette homogénéité et à un instant donné t après le début de
l’expérience la densité de la suspension n’est plus constante, elle varie avec la
profondeur, on mesure donc avec le densimètre une densité moyenne à la profondeur
H du centre de gravité du bulbe du densimètre, les particules qui à l’instant initial
étaient en surface et qui à l’instant t sont à la profondeur H.
: vitesse /
, : poids volumique de la particule et du liquide respectivement KN/m3.
μ :la viscosité dynamique / .

1.8 μ
= = ( − 1) Eq II. 15
− −

: diamètre à l’instant
: volume de la suspension.
: la masse du sol sec
: la densité mesurer à l’instant t à l’aide du densimètre.

Densitomètre Suspention d’échantillon à différntes temps


Figure II. 7 matériels de sédimentométrie.
II.4. Consistance des sols fins (Limites d’Atterberg),

Les sables fin se présentent sous l’aspect de poudre – d’où leur nom de sols
pulvérulents – les argiles par contre forment des pâtes des lesquelles chaque grain est
relie aux grains voisins par des forces de cohésion dues à la présence des couches
adsorbées. La consistance qui en résulte dépend en grande partie de la teneur en eau
du matériau. Une argile complètement imbibée est liquide, par contre on trouve des
argiles desséchées qui se comportent comme des solides, c’est pourquoi, on distingue
trois états dans la consistance des argiles : les états liquide, plastique et solide.
On utilise généralement les limites définies en 1911 par Atterberg et précisées
ensuite par Casagrande :
- Limite de liquidité qui sépare l’état liquide de l’état plastique.
- Limite de plasticité qui sépare l’état plastique de l’état solide
- Limite de retrait qui sépare l’état solide sans retrait à celle avec retrait.

Figure II. 8 Détermination de la limite de liquidité.


II.4.1. Limite de liquidité ( ) NF P94-051 (Méthode de Casagrande à la coupelle)

Pour déterminer la limite de liquidité, on étend sur une coupelle une couche du
matériau dans laquelle on trace une rainure au moyen d'un instrument en forme de .

Figure II. 9 Détermination de la limite de liquidité.


On imprime à la coupelle des chocs semblables en comptant le nombre de chocs
nécessaires pour fermer la rainure sur 1 , on mesure alors la teneur en eau de la
pâte. Par définition, est la teneur en eau (%) qui correspond à la fermeture de la
rainure sur 1 , en 25 chocs.

II.4.2. Limite de plasticité ( ) NF P94-051

Pour déterminer la limite de plasticité, on roule l'échantillon en forme de cylindre


qu'on amincit progressivement (figure II.10). La limite de plasticité est la teneur en
eau du cylindre qui se brise (casse) en petits tronçons de 1 à 2 de long au moment
où son diamètre atteint 3 . ll faut donc réaliser des rouleaux de 3 de diamètre
sans pouvoir faire de rouleaux plus fins. On exécute en général deux essais pour
déterminer cette limite.

Figure II. 10 Détermination de la limite de plasticité.


II.4.3. Limite de retrait ( ) NF P94-060-1

Le sol est progressivement desséché dans un cylindre métallique jusqu'à atteindre


le retrait volumique. La mesure des différents volumes permet de retrouver la teneur
en eau correspondant à la limite de retrait.

II.4.4. Indice de plasticité NF P94-051

L'indice de plasticité, noté , est le paramètre le plus couramment utilisé pour


caractériser l'argilosité des sols. Il s'exprime par la relation :
= − Eq II. 16

II.4.5. Indice de consistance ( )

La comparaison de la teneur en eau naturelle d’un sol et des limites d’Atterberg


permet de se faire une idée de l’état d’une argile qu’on peut caractériser par son
indice de consistance :

= Eq II. 17

II.4.6. L’Activité ( )

L’activité est le rapport de l’indice de plasticité ( %) à la teneur en argile (%)

I =
Eq II. 18
=

Avec : et représentes la masse des éléments inferieurs à 2 et


400 , respectivement.

II.5. Classification des sols

Classer un sol, consiste à l'identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui


donner un nom afin de le rattacher à un groupe de sols de caractéristiques
semblables.
Les principales classifications utilisées en géotechnique sont :

 La classification USCS : mise au point par le Pr Casagrande à l'Université de


Harvard en 1942 pour la construction d'aéroports militaires, la classification USCS est
aujourd'hui largement utilisée dans divers domaines du génie civil et constitue un
standard international, " Unified Soil Classification System ".

 La classification des Laboratoires des Ponts et Chaussées LPC est adaptée de la


classification USCS.

 La classification GTR 92 (Guide Technique pour la Réalisation des remblais et


des couches de forme - septembre 1992) : utilisée dans les travaux de terrassement
est aussi très largement répandue.

 Classification des Laboratoire des Ponts et Chaussées (L.P.C.)


Le classement d’un sol vis à vis de la classification LPC se fait à partir de l’analyse
granulométrique (sols grenus) et les limites d’Atterberg (sols fins), complétée par des
essais très simples (couleur, odeur, effets de l'eau, etc.).

II.5.1. Les sols grenus

La classification des sols grenus se fait par la granulométrie et les limites


d'Atterberg, tableau II.4.
Tableau II. 4 Classification des sols grenus plus de 50% d’éléments > 80 .
Définitions Symbole LPC Conditions Appellations
(USCS)
60
= > 4 Grave propre
moins de 5 % Gb (GW) 10
( 30) bien graduée
d’éléments 1< = < 3
10 60
< 0,08 Une des conditions de Gb n’est Grave propre
Plus de 50 % des éléments > 0,08 ont un Gm (GP)
Graves pas satisfaite mal graduée
diamètre > 2 .
Limites d’Atterberg au-dessous de Grave
plus de 12 % GL (GM)
la ligne A (figure 14) limoneuse
d’éléments
Limites d’Atterberg au-dessus de
< 0,08 GA (GC) Grave argileuse
la ligne A (figure 14)
60
= > 6 Sable propre
moins de 5 % Sb (SW) 10
( 30) bien gradué
d’éléments 1< = < 3
10 60
< 0,08 Une des conditions de Sb n’est pas Sable propre
Plus de 50 % des éléments > 0,08 ont un Sm (SP)
Sable satisfaite mal gradué
diamètre < 2 .
Limites d’Atterberg au-dessous de
plus de 12 % SL (SM) Sable limoneux
la ligne A (figure 14)
d’éléments
Limites d’Atterberg au-dessus de
< 0,08 SA (SC) Sable argileux
la ligne A (figure 14)
Lorsque la teneur en particules fines (< 0,08 mm) est comprise entre 5 et 12 %, on utilise un double symbole. Par exemple : Sb-SL.
II.5.2. Les sols fins

La classification des sols fins se fait par le diagramme de plasticité, figure II.11, liés
aux limites d'Atterberg.

Figure II. 11.diagramme de plasticité de Casagrande (d’après Casagrande 1948).


 Classification triangulaire

Figure II. 12.Diagramme triangulaire de classification (d’après Jamagne 1967)


II.6. Conclusion

Nous avons présenté, dans cette partie de cours, les caractéristiques d’états et de
natures qui permettent l’identification des sols, les méthodes de classification des sols
fins et grenus. Dans la partie qui suit, on étudiera le compactage des sols, à
laboratoire et in-situe, qui permis d’améliorer les caractéristiques mécaniques de sol.
Centre Universitaire Nour Bachir– El Bayadh
Institut des Sciences et Technologies
Département de tronc commun 2ème année L.M.D Génie Civil (S4) Module : Mécanique des sols I (MDS I)

TD N°1 : caractéristiques physiques des sols

Exemple N° 1

Un échantillon d’argile saturée a une masse de 1526 g ; après passage à l’étuve, sa masse
n’est plus que de 1053 g. le constituant solide des grains a une densité de 2.7. on demande :

 La teneur en eau ;

 L’indice des vides ;

 La porosité ;

 Le poids volumique humide ;

 La densité humide / ;

On prendra g = 9.81 m/s.

Exemple N° 2

Un échantillon de sol a une masse de 129.1 g et un volume de 56.4 . La masse des


grains est de 121.5 g. le constituant solide des grains a une densité de 2.7 on demande :

 La teneur en eau ;

 L’indice des vides ;

 Le degré de saturation ;

On prendra g = 9.81 m/s.

Exemple N° 3

Un sable quartzeux pèse à l’état sec 15.4

Quel est son poids volumique humide et sa densité humide / quand il est saturé ?

On prendra : la densité du quartz : = 2.66 ;

L’accélération de la pesanteur : g = 9.81 m/s.

La masse volumique de l’eau = 10 / .


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TD N°2 : Identifications et classification des sols

Exemple N° 1

On procède au tamisage à sec de 3500 d'un sable sèche. On constate d'abord que la
passoire (l) de 12,5 mm ne retient aucune fraction du matériau. On utilise alors une colonne
de six tamis dont l'ouverture intérieure des mailles est, respectivement de haut en bas : 5;2; l;
0,5; 0,2 et 0,1 mm ; 0,08. les refus sur chacun des six tamis sont les suivants (de haut en bas) :
2l7 g ; 868 g ; 1095 g ; 809 g ; 424 g ; 39 g ; 20 g ; et le tamisât du dernier tamis recueilli sur
le fond qui ferme la colonne, est de 27 g.

- On demande de construire la courbe granulométrique et de déterminer le coefficient de


courbure ainsi que le coefficient d'uniformité (coefficient de Hazen).
- Classer le sol

Exemple N° 2

La détermination des limites d'Atterberg d'un échantillon de sol fin a donné les résultats
fournis par les tableaux A e t B

- Calculer les valeurs de la limite de liquidité et de la limite de plasticité


de ce sol. quel est son indice de plasticité ?
- Comparer les résultats obtenus pour , avec ceux donnés par la formule
.
approchée : =

- Classer le sol à l'aide de l'abaque de plasticité de Casagrande


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1- Classification des sols grenus 50% au moins des éléments > 80 µm.

2- Classification des sols fins 50% au moins des éléments < 80 µm.

Diagramme de plasticité de Casagrande.


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TD N°3 : Identifications et classification des sols

Exemple N° 1

 Le creusement d'une tranchée de drainage a permis de mettre à jour deux couches


d'argile dont les caractéristiques sont les suivantes:
1- = 72, = 35, teneur en eau ω = 65%
2- = 72, = 37, teneur en eau ω = 30%
Montrer que les deux argiles ont les mêmes limites d'Atterberg ; calculer leurs indices de
consistance respectifs. Qu'en concluez-vous quant à leurs propriétés ?
 Le remblaiement a nécessité la mise en place d'un poids sec de 49,5 d’un matériau,
ayant en place un volume de 3 m . Le poids volumique , des particules solides de ce sol
est égal à 27 / .
Déterminer :
a) la quantité d'eau qui serait nécessaire pour saturer les 3 m 3 de remblai ;
b) l'indice des vides et la teneur en eau de ce sol à saturation;
c) la valeur du poids volumique du sol à saturation.

Exemple N° 2

Quelle est la classification géotechnique des sols (1), (2) et (3) dont les courbes
granulométriques sont indiquées ci-dessous ?

Pour sol (1) on a = 36 et = 24, pour le sol (2) on a = 12 et = 8.

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