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Mode d’exécution et Stabilité de front de taille et

parois

Présenté par :
•BOUGHALIA MOHAMMED IMED EDDINE
•BOUGUEDOURA ABDERRAHMANE
Plan D ’exposé :
1- MODE d'exécution des tunnels
 Introduction
• Les méthodes d'exécution des tunnels
 conclusions 

2 - stabilité du front de taille et parois d’un tunnel


 terrain purement cohérent 
 Terrain frottants
 Autres Approches
 conclusions 
Introduction :
Le creusement des tunnels fait partie des techniques de construction où les
interactions entre les différents aspects des métiers du Génie Civil sont
particulièrement nombreuses.
Au-delà de la bonne connaissance des matériaux de construction et de leur
comportement, des matériels disponibles ou à « inventer », des impératifs de
sécurité, tant que pour le personnel de chantier que vis-à-vis de
l’environnement, de la règlementation, … il y a un acteur essentiel : le terrain !
 
C’est en effet « le terrain » qui va guider le projet, depuis la conception en
adaptant autant que possible les tracés et profils à la recherche d’une géologie «
favorable », jusqu’au chantier en adaptant les méthodes de réalisation au
comportement réel du terrain.
 
L’objet de cet présentation est ainsi de présenter les différentes méthodes de
construction des tunnels en relation avec les conditions de nature géologique,
hydrogéologique et géotechnique
Les méthodes d'exécution des tunnels

Il existe Quatre principales méthodes d’exécution des


tunnels :
 Tunnel en terrain difficile :
o méthode de creusement au tunnelier

o méthode par prédécoupage mécanique 

 Tunnel dans le rocher :


o méthode par attaque ponctuelle
o méthode traditionnelle à l’explosif 
La méthode traditionnelle à l'explosif :

Cette méthode est adaptée à une roche saine et homogène aux


caractéristiques géotechniques élevées. L’abattage à l’explosif
nécessite la perforation préalable de trous de mine (constituant
la volée) à l’aide de marteaux perforateurs (robots de foration
assistés par ordinateur permettant une automatisation intégrale
des opérations). Le plan de tir doit être adapté aux
caractéristiques du terrain afin d’assurer un découpage soigné de
l’excavation et de limiter les ébranlements. Après excavation, la
voûte est généralement renforcée par un soutènement, provisoire
à l’avancement des travaux, puis définitif lorsque l’ouvrage est
entièrement creusé.
Le choix du soutènement provisoire est fonction de
l’état des parois, suite aux dégradations provoquées par
les tirs d’explosifs et aux déformations liées aux
phénomènes de décompression du terrain.
Divers types de soutènement provisoires sont utilisés :
boulonnage d’ancrage .
boulonnage associé à un treillis métallique .
boulonnage associé à une faible épaisseur (5 cm) de
béton projeté renforcé par un treillis .
boulonnage associé à la mise en place d’un béton
projeté jusqu’à 20 cm d’épaisseur .
mise en place de cintres métalliques.
1.1.b- La méthode par attaque ponctuelle :
Si la roche est friable, l’excavation est exécutée par une machine
qui attaque ponctuellement et progressivement le sol.

Ces machines à attaque ponctuelle, automotrices sur pneus ou


chenilles sont équipées de bras orientables, à l’extrémité
desquels est placé l’appareil d’attaque (godet excavateur, brise-
roche, tête de havage à axe longitudinal ou transversal).

Les déblais sont évacués vers l’arrière.

La paroi est équipée à l’avancement d’un soutènement provisoire.

Cette technique est adaptée à tous les profils d’excavation.


1.1.c- La méthode par prédécoupage mécanique :
Cette méthode consiste à réaliser une succession de saignées d’épaisseur
15 à 30 cm et de 3 à 5 m de longueur dont le tracé suit le profil théorique
de l’extrados de la voûte à réaliser, à l’aide d’une haveuse (machine de
prédécoupage constituée d’un bâti support rigide auquel est fixé un
chariot mobile pouvant se déplacer sur le contour de la section à excaver 
et équipé d’une scie spéciale).
La saignée est remplie de béton à prise rapide, mis en place par projection
(béton projeté par voie sèche et éventuellement armé de fibres
métalliques), afin de constituer une voûte porteuse dans le massif
 encaissant. Après durcissement, cette prévoûte en béton assure le
soutènement de la cavité dont le terrassement peut-être entrepris en
pleine section.
Elle permet d’assurer pendant les travaux , la sécurité des ouvriers.
Chaque prévoûte à une forme légèrement tronconique pour permettre la
réalisation de la prévoûte suivante (recouvrement entre voûtes
successives :
0,50 m à 2 m).
1.1.d- La méthode de creusement au tunnelier :
Le creusement mécanisé des tunnels a connu des développements importants
durant les vingt dernières années, en particulier grâce à l’apparition et aux
évolutions technologiques des tunneliers. Ils ont permis d’élargir le domaine de
réalisation des tunnels dans des conditions géologiques délicates, pour une
grande gamme de diamètres et de terrains (sols meubles, roches tendres, argiles
molles, terrains instables ou aquifères, etc.) en améliorant considérablement la
productivité et la sécurité des chantiers.
Le tunnelier est une machine complexe qui assure en continu les fonctions
suivantes :
excavation du terrain ;
stabilisation et soutènement du front de taille ;
soutènement provisoire des parois du tunnel juste derrière le creusement ;
évacuation des déblais ;
mise en place du soutènement provisoire ou du revêtement définitif ;
guidage selon l’axe théorique prévu ;avancement automatique à l’aide de vérins.
Il permet de creuser des tunnels de
diamètre compris entre 2 et 20 mètres. Il
est particulièrement adapté pour le
creusement de terrains meubles sur de
grandes longueurs, du fait de son cout
d’investissement important. Sa vitesse
d’avancement est de l’ordre de 10 à 50
mètres par jour.
2 - stabilité du front de taille et parois d’un tunnel :
 - Lors du creusement d’un tunnel, la stabilité du front de taille est un élément clé en
termes de sécurité, une rupture pouvant mettre simultanément en danger le personnel
travaillant dans le tunnel ainsi que les personnes et les biens situés en surface. Il est donc
primordial d’assurer un état du front temporairement stable, tout en conservant des
conditions et un coût d’exécution acceptables. Il faut noter également que le sol à
proximité du front, soumis à de très fortes réductions de contrainte moyenne, est
également le siège de déformations importantes
 - La quantification de la stabilité est assez simple lorsque le milieu à excaver est purement
cohérent, et devient relativement difficile à exprimer si le terrain a des propriétés de
cohésion et de frottement. Ceci nous amène à dégager deux situations distinctes :
 • Les terrains argileux définis par une cohésion non drainée à court terme Cu.

 • Les terrains granulaires caractérisés par une cohésion C’ et un angle de frottement ϕ’.

 - De nombreux auteurs se sont penchés sur l’étude de la stabilité du front de taille :

 - Les études analytiques reposent sur l’analyse limite ou le calcul à la rupture Des
développements récents ont conduit à définir des mécanismes de rupture complexes qui
affinent les résultats
 - Les calculs numériques permettent de prendre en compte des stratigraphies complexes
ou des paramètres géométriques variés et d’étudier par exemple l’influence de la forme
de la section.
 Dans ce cas, le sol est généralement caractérisé par le critère de
2.1- terrain purement cohérent :
TRESCA et il est donc principalement régi par sa cohésion à court
terme Cu.
 2.1.1- Approches analytiques :

 Pour l’évaluation de la stabilité du front de taille d’un tunnel


analytiquement , deux approches sont principalement appliquées :
 •2.1.1.a - l’analyse de type équilibre limite :

 Le principe de cette méthode consiste à faire l’équilibre du bloc à


l’avant du front de taille .
 des difficultés de l’utilisation des analyses en équilibre limite provient
de la détermination de la surcharge à appliquer au bloc supérieur en
glissement. Les méthodes existantes permettent l’estimation de q,
contrainte verticale supérieure s’exerçant sur le bloc en glissement,
mais cette évaluation est sujette à caution. Si on se place à faible
profondeur, on peut utiliser la pression géostatique totale ou, si on
considère qu’un effet de voûte peut s’exercer latéralement, on aura
recours à la formule de Terzaghi (Terzhagi [1943])
•2.1.1.b - le calcul à la rupture avec les approches statiques et cinématiques :

ont travaillé sur un mécanisme cinématique d’effondrement constitué de deux blocs cylindriques, de
sections elliptiques, animés de mouvements de translation. « Davis 1980 »

Ce mécanisme dépend de trois paramètres α, β et δ et tient compte d’une surcharge de surface

Pour les sols cohérents ils aboutissent à la formule suivante :


2.1.2 - Approches numériques

- Romo & Diaz [1981] ont étudié la stabilité du front de taille d’un tunnel creusé par un bouclier
pressurisé en utilisant la méthode des éléments finis dans une représentation bidimensionnelle
plane.Les auteurs présentent leurs résultats en termes de surfaces de rupture critiques et de facteur
de sécurité le long de ces surfaces (rapport entre la résistance de cisaillement du sol et la contrainte
de cisaillement maximale) Pour une profondeur et un facteur de charge donné le tracé des isovaleurs
du facteur de sécurité fait apparaître en zone hachurée les surfaces critiques pour lesquelles le
facteur de sécurité est inférieur à 1
- Plus récemment, Eisenstein & Samarasekera [1990] ont proposé une nouvelle approche pour
étudier la stabilité globale d’un tunnel peu profond creusé dans de l’argile, qui combine les éléments
finis au calcul à la rupture

- Les mécanismes de rupture de Davis & al [1980] sont utilisés et la méthode des éléments finis
permet une distribution des contraintes et des pressions interstitielles plus réaliste et plus précise
2.2 - Terrain frottants :

2.2.1 -Approches analytiques :

•2.2.1.a - Analyse de type équilibre limite :

Les méthodes basées sur l’équilibre limite ont l’avantage d’être simples à appliquer mais
nécessitent des hypothèses simplificatrices sur la surcharge de rupture du bloc en
glissement (forme différente de la surface de rupture réelle) et le choix de la surcharge à
appliquer sur la face supérieure de ce bloc.

- Murayama cité par Pera [1984]) propose une approche bidimensionnelle souvent
utilisée par sa simplicité. Cette méthode est basée sur un équilibre limite associé à une
surface de rupture de type spirale logarithmique et admet un schéma de charge de type
Terzaghi .

- Cornejo [1989] utilise une démarche semblable pour les sols cohérents et granulaires,
avec un nombre de paramètres plus nombreux. La complexité de la formule résultante et
de la détermination des paramètres en font une méthode difficile à utiliser.

- Vollenweider [1988], Anagnostou [1996], Broere [1998] utilisent le schéma de rupture
de Horn [1961] pour déterminer l’expression de la pression de soutènement à appliquer
au front.
•2.2.1.b - Analyse de type statique et cinématique :
 L’étude de la stabilité du front par l’approche cinématique pour les milieux frottants, plus délicate, a
été développée essentiellement par Leca [1990]. Cet auteur a étudié par l’analyse limite trois
mécanismes tridimensionnels débouchant en surface. Pour une cohésion non nulle :
 Équation Approche cinématique Leca [1990

 QT ≥αS QS +αγ Qγ
 2.2.2 -Approches numériques :

 Eisenstein & Ezzeldine [1994] ont mené une étude numérique afin d’étudier la stabilité du front de
taille d’un tunnel creusé à l’aide d’un bouclier pressurisé à l’aide de deux modèles : axisymétrique et
tridimensionnel. Les auteurs ont considéré l’excavation d’un tunnel circulaire dans des sols
différents (pulvérulents et, cohérents). La cavité est complètement revêtue par un soutènement
rigide et le front est soumis à une pression équivalente à pression initiale des terres. Graduellement,
la pression au front est réduite ce qui crée un déplacement longitudinal qui augmente jusqu’à
l’instabilité du front de taille.
 Dans le cas d’un sol cohérent, le déplacement maximum δx a lieu dans le tiers inférieur du front
alors qu’il a lieu au centre du tunnel dans le cas d’un sol purement frottant
 l’approche axisymétrique (avec l’hypothèse d’une pression initiale du sol hydrostatique) apparaît
peu sécuritaire en sous estimant les mouvements du front et la pression nécessaire à la
stabilisation .
2.3 -Autres Approches :

 Une autre approche existante basée sur un combinaison de


considérations d’analyse limite et d’analyse variationnelle,
développée par Mokham & Wong [1989] et Ciblac [1996], est
plus rigoureuse que la méthode précédemment citée. Nous
allons en rappeler les principales étapes.
Les différentes approches présentées montrent l’influence de
la prise en compte de la géométrie tridimensionnelle de l’étude
et son impact sur les prévisions de stabilité.
 Malgré toutes les approches dont nous disposons, on ne met
pas en évidence un facteur de charge simple rattaché au niveau
de déformation du terrain. On n’a donc pas dans le cas des
terrains frottants un paramètre simple nous permettant d’avoir
une idée de la déformation
2.4- conclusions :
Dans le cas des sols cohérents, les études théoriques comme les
observations expérimentales montrent que le niveau de stabilité à court
terme du front de taille peut être apprécié essentiellement par le facteur
de charge. Celui ci prend en compte la contrainte verticale au niveau de
l’axe du tunnel, la pression appliquée au front comme la résistance au
cisaillement non drainée. D’autres facteurs tels que la profondeur
relative du tunnel et la longueur de galerie non soutenue ont également
une incidence non négligeable. Enfin, les observations et calculs ont
montré que le niveau de déformation au front est lié à la valeur du
facteur de charge. Le cas des sols frottants est plus complexe : le
paramétrage de la résistance du sol par deux facteurs ϕ et c ne permet
plus de définir le niveau de stabilité par un seul facteur. Il faut avoir
alors recours aux approches numériques ou aux calculs à la rupture de
type analyse limite dont les résultats peuvent s’exprimer sous forme
d’abaques.

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