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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE KASDI MERBAH - OUARGLA

FACULTE DES SCIENCES APPLIQUEES

DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL ET D’HYDRAULIQUE

Mémoire
PRESENTE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTER
Spécialité : Génie Civil
Option : Géo/Matériaux
Présenté par :
Melle : DEHANE Sarah
THEME :

Valorisation
alorisation des eaux épurées et de la nappe Mio-Pliocène
Pliocène dans la

confection du béton.

Devant le jury d'examen:


BEBBA A. Abdelhafid MC A Université
ersité de Ouargla Président
BOUTOUTAOU Djamel Pr Université de Ouargla Examinateur
HASSINI Messaoud Pr Université de Ouargla Examinateur
KRIKER Abdelouahed Pr Université de Ouargla Encadreur
BENSAKRANE Kaoutar Magister université de Ouargla Co-encadreur

Année Universitaire : 2014 / 2015


Remerciements
Avant tout, je remercie Allah « Louange à Allah, Seigneur de l'univers ».

Je remercie mon encadreur Monsieur KRIKER Abdelouahed, Professeur à

l'université KASDI MERBAH de Ouargla, d'avoir accepté mon projet et de

m'avoir prodigué tous les conseils indispensables. Un grand merci aussi à

mon Co-encadreur Mademoiselle BENSEKRANE Kaoutar pour le temps

qu'elle ma consacré, pour sa collaboration et sa disponibilité.

Je remercie Monsieur BEBBA A.Abdelatif, Maitre de Conférence à

l'Université de Ouargla, pour avoir accepté de présider le jury de cette thèse.

Merci également à monsieur BOUTOUTAOU Djamel, et monsieur HASSINI

Messaoud, Professeurs à l'université de Ouargla, qui m'ont fait l'honneur

d'être examinateurs de mon travail et ont accepté de consacrer du temps

pour la lecture et le jugement de mon mémoire.

Mes remerciement vont également à l'équipe de :

-Laboratoire de recherche EVRNZA de l'université Kasdi Merbah de Ouargla

-Laboratoire des travaux publics sud (LTPS) de Ouargla et de Ghardaïa.

-Station d'épuration de Ouargla.

-Laboratoire central de l'ONA-Alger.

-Laboratoire de l'agence nationale de ressources hydriques (ANRH-Ouargla

et Blida).

Mes remerciements vont à tout mes enseignants et collèges.

Enfin, je tiens exprimer toute ma gratitude à toute ma famille et mes proches

pour son soutien durant les années de travail.


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Résumé

Dans le cadre de cette étude nous allons étudier la possibilité de l'utilisation des eaux usées
épurées par la station de Ouargla dans la production de béton afin que la surexploitation des eaux
souterraines et le coût d'utilisation de l'eau potable dans le béton peuvent être considérablement
réduits. Pour mieux comprendre l'effet de type d'eau de gâchage sur certaines propriétés de
béton, nous avons utilisé des eaux soutirées à partir de la nappe Mio-Pliocène de Ouragla pour
préparer des éprouvettes de béton.

Le programme expérimental s'articulera autour d'une étude comparative des propriétés de trois
bétons et mortiers de même formulation et qui se diffèrent que par le type de l'eau de gâchage:
eau de robinet (ER), eau épurée (EP), eau de la nappe (EN).

Les résultats de la recherche montrent que l'utilisation des eaux épurée pour le gâchage de béton
améliore la résistance à la compression. Cependant, l'augmentation de temps de début de prise
obtenue avec l'eau épurée est trouvée non admissible selon les exigences des différentes normes
d'eau de gâchage. Le béton mélangé avec l'eau de la nappe Mio-Pliocène développe en globale
des résistances à la compression plus faible que celle du béton mélangé avec l'eau de robinet.

Mots clés : eau de gâchage, eaux épurées, eaux de la nappe, Ouargla, Mio-Pliocène, résistance
mécanique, temps de prise.
Abstract

This Project was conducted to study the possibility of usage of treated wastewater produce from
treatment plants in Ouargla in concrete production, so that the overexploitation of groundwater
and the cost of using potable water can be greatly reduced. Concrete specimens were prepared
using underground water from Mio-Pliocène water table to understand the effect of mixing water
type on some properties of concrete.

The experimental program will consist of a comparative study of the properties of three concrete
and mortar with the same mix design and which digger in the type of mixing water: Tap water
(ER), treated wastewater (EP) and underground water (EN).

The results showed that treated effluent increases the compressive strength. However, the
increase of initial setting time with treated waste water was found higher than the specification of
different standards of mixing water in concrete. Concrete made with water from the Mio-
Pliocene table showed in global a lower compressive strength when compared with potable
water.

Keywords: mixing water, treated waste water, underground water, Ouargla, Mio-Pliocene,
compressive strength, setting time.
Abréviations

AEP Approvisionnement en Eau Potable


OMS Organisation Mondiale de la Santé
STEP Station d'EPuration
ONA Office National de l'Assainissement
PEHD Polyéthylène Haute Densité

Ca3Al2O6 (C3A) Aluminates de calcium


(CaO)6 (Al2O3) (SO3)3(H2O)32 Ettringite
C-S-H Silicates de Calcium Hydratés
Ca(OH)2 Hydroxyde de calcium
C3A.CaSO4.12H2O Monosulfate

REUE Réutilisation des Eaux Usées Epurées


MES Matières En Suspension
RAG Réaction alcalis-granulats
ES Equivalent de Sable
ER Eau du Robinet
EN Eau de la Nappe Mio-pliocène
EP Eau usée éPurée
LTPS Laboratoire des Travaux Publics Sud

ANRH Agence Nationale des Ressources Hydrauliques


Table Des Matières

TABLE DES MATIERES

LISTE DES FIGURES…………………………………………………………………………. 8

LISTE DES PHOTOS………………………………………………………………………….. 9

LISTES DES TABLEAUX …………………………………………………………………... 10

INTRODUCTION GENERALE ………………………………………………………….…. 12

CHAPITRE 1 : Présentation DE La Zone D'Étude

1. Introduction ………………………………………………………………………...…. 16
2. Situation géographique da la zone d'étude…………………………………………... 16
3. Présentation climatique …………………………………………………..………........ 17
4. Contexte morphologique …………………………………………………………....… 19
5. Hydrologie ………………………………………………………………………….….. 20
6. Hydrogéologie ………………………………………………………………….……… 20
6.1. Nappe quaternaire (nappe phréatique) ……..………………………………. 20
6.3. Nappe du Complexe Terminal ………………………………….…………..... 21
6.3. Nappe du Continental Intercalaire (Albien) …………………….……...…… 21
7. Surexploitation des nappes souterraines ………..…………………………………… 21
8. Remontée De l'eau de la nappe phréatique ………...……………………………..…. 22
9. Assainissement de la ville de Ouargla ……………………………………………...… 24
10. Épuration des Eaux usées dans la ville de Ouargla …….………………………….. 25
10.1. STEP de Ouargla ……………………………………………………………… 25
10.2. STEP de Sidi Khouiled ……………………………………………………….. 27
10.3. STEP de N’Goussa ………………………………………………………..…... 28
10.4. Principe d'épuration des eaux par lagunage aéré ………..…………………. 28
10.5. Étapes d'épuration des eaux usées ………………………………………..….. 28
10.5.1. Arrivée de l'eau à la station d'épuration ………………………….…………. 28
10.5.2. Prétraitement ………………………………………………………………….. 39
10.5.3. Traitement secondaire …………………………………………………..……. 31
10.5.4. Traitement complémentaire ………………………………………………….. 32
11. Conclusion …………………………………………………………………………..…. 33
CHAPITRE 2 : Eau De Gâchage Pour Le Béton

1. Introduction ………………………………………………………………………..….. 35
2. Béton et ses constituants …………..……..…………………………………………… 35
2.1. Ciment et granulats ….………………………………………………………... 35
2.1.1. Hydratation du ciment ………….…………………………………………..… 37
2.1.2. Produits d’Hydratation ……………………………………………….…….... 38
2.2. Les adjuvants ……………………………………………………………....….. 38
2.3. Eau de gâchage pour le béton ……………………………………….….……. 39

6
Table Des Matières

3. L'eau dan le béton ……………………………………………………………….....…. 39


3.1. Organisation de l'eau dans le béton …….…………………………………… 39
3.2. Mouvement d'eau dans les pores et propriétés de transfert dans le
béton ………………………………………………………………………………….... 40
4. Qualité et qualité d’eau de gâchage ……………………...……………………….….. 41
4.1. Normes actuelles de l'eau de gâchage …………..……...……………………. 41
4.2. Critères d'acceptation d'eau de gâchage …...…………….………………….. 41
4.2.1. Exigences de performance ……………….…………………………………… 41
4.2.2. Exigences chimiques et physique ……………………………………...……... 42
4.3. Quantité d’eau de gâchage ……………..…………………………………….. 50
5. Les eaux usées traitées dans le mélange de béton ………...…………………...…….. 51
6. Conclusion …………………………………………………………………………...… 55
CHAPITRE 3 : Matériaux et Procédures Expérimentales

1. Introduction ………………………………………………………………..………….. 57
2. Matériaux, Formulation et Mise en œuvre ………………………..…………….…… 57
2.1. Caractérisation des matériaux de base ……………………….……...……… 57
2.2. Formulation de béton étudié ………….…………………………………...…. 65
2.3. Fabrication du béton, Mise en place et Conservation …...…………….……. 66
3. Méthodes expérimentales …….……………………………………………………….. 68
3.1. Propriétés des Ciments ………………………………………..……………… 68
3.2. Propriétés des Bétons à l'état frais ……………………………………...…… 69
3.3. Propriétés des Bétons à l'état durci ………………………………………….. 69
3.3.1. Résistance mécanique à la compression …………………………...………… 69
3.3.2. Résistance mécanique à la traction par flexion ……………….………….…. 70
3.3.3. Essai d'auscultation dynamique par vitesse du son ………………...………. 70
3.3.4. Mesure de la carbonatation …………………………………….…………..… 71
3.3.5. Essai d'absorption capillaire «EN 13294» ………………………..…………. 71
4. Conclusion ……………………………………………………………………… 72
CHAPITRE 4 : Résultats Et Discutions

1. Introduction …………………………………………………………………………… 74
2. Résultats des mesures de temps de prise ………………………..…………………… 74
3. Mesure de l'affaissement du béton frais……………………………………...…….… 76
4. Evolution des résistance mécaniques à la compression……………...…………...….. 76
5. Evolution des résistance mécanique à la traction …………………..………..……… 81
6. Evolution de la vitesse de son …………………………………………………...……. 84
7. Résultats des mesures d'absorption capillaire ………………………………………. 83
8. Résultats des mesures de carbonatation ………………………………………….….. 85
9. Conclusion …………………………………………………………………………...… 85
Conclusion générale et Recommandations……..……………………………………………. 87

Annexe A : Formulation du Béton

7
Table Des Illustrations

LISTES DES FIGURES

Chapitre 1

Figure 1.1 Carte de situation géographique de Ouargla [5] ………………………………….. 17

Figure 1.2 Evolution de volume de prélèvement d'eau pour les années (1989, 1998,

1998, 2012) [9] ………………………………………………………………………………… 22

Chapitre 2

Figure 2.1 Relation entre le rapport eau/ciment et la résistance du béton ………………...…... 50

Figure 2.2 Résistance à la compression, [42] ……………………………………….…………. 53

Figure 2.3 Effet de type d'eau sur le temps de prise, [41] …………………………...………… 54

Figure 2.3 Effet de type d'eau sur la résistance à la compression, [41] …………………..……. 54

Chapitre 3

Figure 3.1 Granulométrie du mélange du béton et de la droite de référence de Faury ……….... 59

Figure 3.2 Dispositif Pour L’essai De Resistance A La Flexion (3 points) ………………….. 70

Chapitre 4

Figure 4.1 Effet de type d'eau de gâchage sur le temps de prise ……………………………… 75

Figure 4.2 Evolution de la résistance à la compression en fonction de type d'eau et de milieu de


conservation ………………………………………………………………………….………… 78

Figure 4.3 Evolution de la résistance à la compression en fonction de type d'eau et de milieu de


conservation ……………………..…………………………………………………….……….. 79

Figure 4.4 Evolution de la résistance à la traction en fonction de type d'eau et de milieu de


conservation ……………………………………………………………………………………. 81

Figure 4.5 Evolution de vitesse de son en fonction de type d'eau et de milieu de conservation . 83

Figure 4.6 Absorption d'eau par capillarité en fonction de type d'eau et de milieu de conservation
………………………………………………………………………………………………… 84

8
Table Des Illustrations

LISTES DES PHOTOS

Chapitre 1

Photo 1.1 L'entrée des eaux usées à la station …...……………………………………………. 29

Photo 1.2 Dessableurs …………………………………………………………………….…… 30

Photo 1.3 Dégrilleurs ……………………………………………………………….…………. 30

Photo 1.4 Répartiteur vers les bassins d'aération …………………………………………..….. 30

Photo 1.5 Lagunes d’aération ……………………………………………………………….… 31

Photo 1.6 Lagunes de finition ……………………………………………………………...….. 32

Photo 1.7 La sorties de l'eau traitée ……………………………………………………….….. 32

Photo 1.8 Canal de transfert des eaux usées et de drainage vers Sebkha Safione …………..… 33

Chapitre 3

Photo 3.1 Récipients des eaux de gâchage ……………………………………………………. 65

Photo 3.2 Malaxage du béton, Mise en Place et Conservation ……………………………….... 67

Photo 3.3 Essai de mesure de prise du ciment …………………………………….…………… 68

Photo 3.4 Résistance mécanique à la compression ……………………………………………. 69

Photo 3.5 Fracture fraîche d'une éprouvette après aspersion d'une solution phénolphétaline .... 71

9
Table Des Illustrations

LISTE DES TABLEAUX

Chapitre 1

Tableau 1.1 Données météorologiques de la ville de Ouargla (2002-2012), [7] ………………. 18

Tableau 1.2 Données de bases de la STEP de Ouargla, [11] ………………………………...… 26

Tableau 1.3 Données de bases de la STEP de Sidi Khouiled, [11] …………………………..... 27

Chapitre 2

Tableau 2.1 Composition chimique de ciment portland ordinaire, [20] ……………………….. 36

Tableau 2.2 Les principaux critères des normes EN 1008 [28], ASTM C94 [27] et AS 1379 [29]
pour l'évaluation de l'eau de gâchage …………………………………………………………... 43

Tableau 2.3 Guide général sur le type et la quantité des substances dans l'eau destinée au gâchage
du béton, [15-30-32-33-34] …………………………………………………………………..… 48

Tableau 2.4 Temps de prise, [42] ……………………………………………………………… 53

Chapitre 3

Tableau 3.1 Analyse granulométrique du sable ………………..……………………………… 59


Tableau 3.2 Analyse granulométrique des graviers ……………………………………………. 59

Tableau 3.3 Masses volumiques des granulats ……………………………………………...…. 60

Tableau 3.4 Coefficient d'absorption et porosités des granulats ………………………….……. 60

Tableau 3.5 Propreté des granulats …………………………………………………………….. 62

Tableau 3.6 Caractéristique mécaniques des graviers …………………………………………. 63

Tableau 3.7 Caractéristique chimiques des granulats ………………………………………….. 63

Tableau 3.8 Caractéristique mécaniques et physiques de ciment …………………………..….. 64

Tableau 3.9 Caractéristique chimiques de ciment ………………………………………..……. 64

Tableau 3.10 Composition de clinker ………………………………………………………….. 64

Tableau 3.11 Caractéristique des eaux usées, de robinet et des eaux de la nappe ………….….. 65

Tableau 3.12 Formulation de béton selon Faury ………………………………………...……. 67

Tableau 3.13 Classification du béton selon la vitesse d'une impulsion ultrasonique, [46] ……. 72

10
Table Des Illustrations

Chapitre 4

Tableau 4.1 Valeurs des temps de prises des différents mortiers …………………….……….. 74

Tableau 4.2 Valeurs des résistances mécaniques à la compression des différents bétons et
milieux de conservation …………………………………………………………………...…… 76

Tableau 4.3 Pourcentage de variation des résistances mécaniques à la compression des


bétons………………………………………………………………………………………….... 78

Tableau 4.4 Pourcentage de régression des résistances mécaniques des bétons conservés dans les
eaux usées ……………………………………………………………………………...………. 80

Tableau 4.5 Valeurs des résistances mécaniques à la traction des différents bétons et milieux de
conservation ………………………………………………………………………...………….. 81

Tableau 4.6 Valeurs des vitesses de son des différents bétons et milieux de conservation …… 82

Tableau 4.7 Profondeurs de carbonatation des différents bétons et milieux de conservation … 85

11
Introduction générale

Introduction générale

Après l’eau, le béton est le produit le plus consommé dans le monde. On en fabrique 10
milliards de m3 chaque année, soit plus d’1,5 m3 par personne [1]. In addition, le béton est l'un
des secteurs les plus grands consommateurs d'eau. Environ 170 litres d'eau sont nécessaires à la
confection d’un mètre cube de béton, sans tenir compte les autres applications d'eau dans
l'industrie du béton.

L'eau est une ressource indispensable à la vie et depuis toujours, sa disponibilité a guidé
l’apparition et le développement d’organismes vivants sur la Planète. Aujourd'hui, le monde est
confronté par une crise de quantité et de qualité de l'eau poursuite à la croissance démographique
et l'urbanisation, industrialisation rapide et l'expansion de l'agriculture irriguée.

Le développement durable et écologique de l'industrie du béton est également entravé par la


pression augmentée sur les ressources d'eau. Pour faire face à cette situation, il est donc
important de mener des recherches de substitution partielle ou totale de l'eau potable par l'eau
épurée pour la confection de béton.

Dans les régions sahariennes du sud algérien les nappes souterraines constituent l'unique
ressource en eau. Malheureusement, l'augmentation des besoins en eau entraîne une exploitation
intensive de ces eaux souterraines. La région de Ouargla constitue un cas typique où l'essentiel
de l'alimentation en eau potable, industrielle et agricole se fait à partir des forages du continental
intercalaire (CI) et du complexe terminal (CT), ces derniers peuvent atteindre des profondeurs de
l’ordre de 1300 mètres, d’où le problème de leur renouvellement très lent et très insignifiant. Le
nombre des forages exploités est augmenté rapidement suite à l'évolution de la population dans
la région.
Dans la région de Ouargla, les débits extraits destinés à l’A E P et l'irrigation sont supérieurs
aux besoins. Une intensification de l'exploitation des eaux souterraines est enregistrée dans cette
région et qui fait l'abaissement de l'artésianisme des nappes profondes et l'apparition des
quantités non négligeables d'eaux excédentaires. Les conditions topographiques de la région qui
ne facilitent pas l'évacuation des eaux usées accompagnées à la présence d'une nappe
superficielle salée et souvent de faible profondeur ont entrainés des énormes problèmes relatifs

12
Introduction générale

principalement à l'évacuation d'eaux de la nappe phréatique et d'eaux d'assainissement dans la


région.
Dans le cadre de l'amélioration des conditions de drainage et d'évacuation des excédents
hydriques pour luter contre la remontée des eaux de Ouargla, trois stations d'épurations des eaux
usée ont été construites où les eaux épurée sont évacuées vers le canal de transfert qui collecte
d'une façon indépendante les eaux de drainage agricoles vers Sebkhat Sefioune, l'exutoire final
de Ouargla, situé à 41 Km au Nord de la ville.

Il ya une tendance croissante à considérer que la réutilisation de l'eau est une composante
essentielle de la gestion des ressources en eau et le développement durable, non seulement dans
les zones qui souffrent de pénurie d'eau mais aussi dans les zones disposant de ressources
abondantes d'eaux. Des grandes réussites des projets de réutilisation des eaux usées traitées sont
marquées dans les domaines agricoles, industriels et urbains.

Dans le cadre de cette étude nous allons étudier la possibilité de l'utilisation des eaux usées
épurées par la station de Ouargla dans la production de béton afin que la surexploitation des eaux
souterraines et le coût d'utilisation de l'eau potable dans le béton peuvent être considérablement
réduits.
Pour mieux comprendre l'effet de type d'eau de gâchage sur certaines propriétés de béton, nous
avons utilisé des eaux soutirées à partir de la nappe Mio-Pliocène à Ouragla pour préparer des
éprouvettes de béton.
Les eaux usées traitées et les eaux de la nappe souterraine, doivent respecter certaines exigences
normatives portant sur la teneur en chlorures, sulfates et matières solides en suspension pour être
utilisées comme eau de gâchage pour béton.

L'objectif de ce travail de mémoire est s'intéresser dans un premier temps à la valorisation des
eaux épurées dans la production de béton et d'étudier dans un deuxième temps l'influence de type
d'eau de gâchage sur les propriétés de béton et sur sa résistance dans un milieu agressif (eaux
usées).

Le programme expérimental s'articulera autour d'une étude comparative des propriétés de trois
bétons et mortiers de même formulation et qui se diffèrent que par le type de l'eau de gâchage.
Les résultats de résistance mécanique et de temps de prise enregistrés pour chaque type d'eau de
gâchage sont ensuite comparés avec les exigence_s des normes pour évaluer leur aptitude à
l'emploi.

13
Introduction générale

Ce travail est structuré en trois grandes parties. La première partie est consacrée à l'étude
bibliographique qui regroupe le nécessaire des connaissances théoriques en rapport avec notre
thème, la deuxième partie porte sur la partie expérimentale et la dernière sur les analyses des
résultats.

L’introduction présente le contexte ainsi que les objectifs de cette recherche.

Partie І : Chapitres 1 et 2
Le premier chapitre est consacré la présentation de la zone d'étude et des stations d'épuration
des eaux usées.
Le chapitre 2 est consacré à une revue de la littérature portant principalement sur la qualité
d'eau convenant à la fabrication du béton et sur la réutilisation des eaux usées épurées dans le
mélange de béton .
Partie II : Chapitres 3
Le chapitre 3 décrit les formulations des bétons qui ne se différenciant que par le type d'eau de
gâchage utilisée. Nous listons aussi le programme expérimental et procédure des essais qui nous
ont permis de mesurer les caractéristiques des ciments et des bétons.
Partie III : Chapitres 4
Le chapitre 4 est consacré à la présentation et à l'interprétation des résultats obtenus par les
bétons à base de trois types d'eaux. La comparaison entre les divers résultats va permettre
d'évaluer l'effet de type d'eau de gâchage sur le comportement mécanique et la durabilité de
béton et sur sa résistance dans un milieu agressif (eaux usées).
En conclusion, nous dressons une synthèse des données récoltées durant ce travail de recherche.
Nous évaluons la possibilité de l'utilisation des eaux épurées et des eaux souterraine dans la
confection de béton et quantifier l'influence de type d'eau de gâchage sur le comportement de
béton et présenterons les perspectives à ce travail.

14
Chapitre 1

Présentation De La Zone D’Étude

Il sera question dans ce chapitre de traiter la localisation de la zone d’étude et


de ses caractéristiques physiques, géomorphologie, hydrologie et climatique. Il
permet de mieux comprendre les problèmes de surexploitation des eaux
souterraines et d’évacuation des eaux excédentaires qui caractérisent cette
région et les critères de systèmes d'assainissement et traitement des eaux usées
dans la région.
Présentation De La Zone D’Étude

1. Introduction

Dans le cadre de cette étude nous allons étudier la possibilité de l'utilisation des eaux usées
épurées par la station de Saïd Otba à Ouargla et les eaux de la nappe Mio-Pliocène dans la
production de béton afin que la surexploitation des eaux souterraines et le coût d'utilisation de
l'eau potable dans le béton peuvent être considérablement réduits.

La station a été choisie pour sa grande capacité d’épuration, 400 000 équivalent/habitat à
l’horizon 2030. Elle est intégrée dans le mégaprojet « lutte contre la remontée des eaux de
Ouargla ».

Les eaux de la nappe Mio-Pliocène sont soutirées à partir de forage qui se trouve dans
l’exploitation agricole de l’université de Ouargla (Faculté des sciences de la nature et de la vie)
située au sud-ouest de Ouargla, à six kilomètres environ du centre ville, [2].

Dans ce qui suit nous allons donné un aperçu sur la zone d'étude.

2. Situation géographique de la zone d'étude

La wilaya d’Ouargla est située au Sud-est de l’Algérie, à une distance de 800 km de la capitale
Alger (figure 1.1). La willaya couvre une superficie de 163 000 km², [3]. Elle est limitée, [4]:

Au Nord : par les wilayates de Djelfa, d'El-Oued.


Au l'Est : par les Tunisie et El-Oued.
Au Sud : par les wilayates de Tamanrasset et d'Illizi.
Au Ouest : par la wilaya de Ghardaïa.

Elle se trouve dans le Nord-est de la partie septentrional du Sahara, à une altitude de 157m, et
aux coordonnées géographique 5° 19 ` Est de longitude et 31° 57 ` Nord de latitude, [3].

16
Présentation De La Zone D’Étude

Figure 1.1 Carte


Car de situation géographique de Ouargla [5]
3. Présentation climatique
limatique

Ouargla appartient à l’étage bioclimatique saharien et est caractérisée par une aridité nettement
marquée et une sécheresse quasi permanente,
permanente [6]. Selon M. Rouvillois (1975), le climat de
Ouargla est « l’un des plus rudes du Sahara nord oriental », [3].

La température moyenne annuelle est de 22,27 °C avec un maximum en juillet de 43,17°C, et


un minimum en janvier de 3,01°C,
3,01°C [7].

Généralement, il pleut rarement à Ouargla, les précipitations sont irrégulières entres les saisons
et les années. Le cumul moyen annuel de (2002-2012)
(2002 2012) est de 32,19 mm avec un maximum en
janvier de 8,8 mm. La période
ode pluviale de l'année est très restreinte, elle est de 2 à 3 mois, par
contre la période sèche s'étale sur le reste de l'année (Tableau 1.1).

Comme partout en milieu aride, l'évaporation est toujours plus importante sur une surface nue
que sous le couvert végétal surtout en été. Cela s'explique par les fortes températures et le fort
pouvoir évaporant de l'air et des vents desséchants. Elle est d'un
d'un cumul annuel de l'ordre de
2700.22 mm/an avec un minimum de 82.84 mm en décembre et un maximum de 413.27 mm en
juillet (Tableau 1.1).

17
Présentation De La Zone D’Étude

Tableau 1.1 Données météorologiques de la ville de Ouargla (2002-2012), [7].

Tm TM T.moy H Pré Evaporation


(C°) (C°) (C°) (%) (mm) (mm)

Janvier 3.01 17.6 10.5 58.42 8.8 82.84

Février 5.24 20.33 12.59 53.32 1.14 118.96

Mars 9.27 24.69 16.93 47.56 3.06 166.54

Avril 13.74 29.45 21.63 43.74 1.2 204.34

Mai 17.61 34.07 26.09 40.35 0.83 301.9

Juin 22.94 39.42 31.71 36.02 0.29 349.42

Juillet 26.29 43.17 34.76 34.37 0.12 413.27

Aout 25.33 41.92 33.84 38.41 0.61 385.32

Septembre 20.98 35.99 28.89 47.69 3.24 272.87

Octobre 15.9 22.32 23.51 51.08 5.63 199.44

Novembre 8.32 22.32 15.65 56.3 4.95 121.89

Décembre 4.31 17.79 11.09 58.5 2.32 83.43

Moyenne 14.41 29.09 22.27 47.15 *32.19 *2700.22

Avec:
TM: température maximale T moy: température moyenne
Tm: température minimale Préc : Précipitation.
H: Humidité relative *: cumul annuel

18
Présentation De La Zone D’Étude

Les vents dans la région sont fréquents, ils soufflent le long de l'année dans différentes
directions en fonction des saisons :

En hiver : se sont les vents d'Ouest qui dominent.


En printemps : se sont les vents du Nord, du Nord-est et les vents de sables qui
prédominent.
En été et en automne: ils viennent du Nord vers le Sud, [3].

L'air à Ouargla est très sec. L'humidité moyenne annuelle est de 47.15 %. Le taux d'humidité
varie d'une saison à une autre. Le maximum d'humidité étant de 58.5 % pour le mois de
décembre et le minimum est de 34.37 % pour le mois de juillet à cause des fortes évaporations et
des vents chauds durant ce mois (Tableau 1.1).

4. Contexte morphologique

La ville et ses palmeraies sont installées dans une cuvette qui constitue l’aboutissement de
l’artère hydrographique de l’oued Mya. Dans la région de Ouargla, le lit de cet oued est d’une
largeur variable mais toujours assez modeste. A 11 kilomètres au sud de l’agglomération, cette
largeur est d’environ 4 kilomètres, elle atteint ensuite 12 kilomètres environ, au niveau de
l’oasis, et à 7 kilomètres au nord, elle se rétrécit et devient égale à 6/7 kilomètres. A 20
kilomètres au nord de l’agglomération, dans la zone où se termine le parcours de l’oued Mya, la
largeur de la vallée atteint une trentaine de kilomètres. La pente générale moyenne de cette
vallée, depuis la ville de Ouargla, est l’ordre de 1 ‰, [6].

La région de Ouargla est caractérisée par, [6]:

Une falaise qui domine la falaise à une altitude d'environ 220mètres. La limite, quant à
elle moins élevée (160mètres), est beaucoup plus diffuse. Elle est composée par des
formations dunaires d'importance relativement modeste.
Les bas-fonds de la cuvette sont occupés par des alluvions ou les jardins de l'oasis sont
implantés.
La sebkha qui s'allonge de forme croissant, au nord de la ville, depuis l'oust (128m) vers
l'est (127m). Cette sebkha constitue un élément déterminant dans le paysage
morphologique de la cuvette, est composée de sols salés gypseux et très peu perméables
qui évoluent dans des conditions d'asphyxies prolongées.

19
Présentation De La Zone D’Étude

5. Hydrologie

Les grands réseaux hydrographiques de la région de Ouargla sont : Oued M’Zab, Oued N’Sa,
Oued M’Ya. L’oued M’Zab coule d’Ouest en Est sur environ 320 km de la région de Botma
Rouila à 750 m d’altitude jusqu’à Sebkhet Safioune à 107 m située au Nord de la cuvette de
Ouargla. La surface du bassin versant, est de 5000 km². Il n’y a pas d’écoulement pérenne.

Le bassin versant d`Oued N’Sa couvre une superficie de 7800 km². Il coule selon une direction
Ouest-Est dans son cours supérieur, en direction Nord-Nord-Ouest-Sud-Sud-Est dans son cours
moyen sur une longueur d’environ 100 km et de nouveau vers l’Est en son cours inférieur pour
se déverser dans Sebkhet Safioune. Le bassin de l’oued M’Ya couvre une superficie de 19800
km². Les écoulements sont plus fréquents en novembre, octobre, mai et juin. Les crues d`Oued
M’Ya se perdent à 200 km en amont de la ville de Ouargla, [8].

6. Hydrogéologie

Du point de vue ressources en eau souterraines, la région de Ouargla fait partie des deux
grands ensembles aquifères du Sahara septentrional, qui sont le continental intercalaire et le
complexe terminal. Ces deux systèmes aquifères de part leur dimension spatiale renferme
d'importantes ressources en eau, [4].

6.1. Nappe quaternaire (nappe phréatique)

Cette nappe est contenue dans les sables alluviaux de la vallée, en se localisant principalement
dans la vallée d’Oued Righ et dans la cuvette. Cette nappe s’écoule du Sud vers le Nord suivant
la pente de la vallée. Sa profondeur varie en fonction des points et des saisons, généralement
entre 1 et 3 m dans les zones urbaines et 0.5 à 0.9 m dans des les zones agricoles. Elle peut
dépasser 18 m au Sud de Ouargla, [3]. Elle affleure dans les zones basses (sebkhas et chott) et
dans certaines palmeraies. Cette nappe n`est pas exploitée à cause de sa grande salinité qui
dépasse les 15 g/l. En outre, elle est polluée, car elle se mélange aux eaux urbaines et aux eaux
de drainage de la palmeraie, [8].

20
Présentation De La Zone D’Étude

6.2. Nappe du Complexe Terminal

L’ensemble aquifère du Complexe Terminal (CT), comprend trois aquifères différents qui de
haut en bas, sont le Mio-pliocène, le Sénonien et le Turonien, [8].

Nappe Sénonien

La nappe artésienne du Sénonien est exploitée dans les calcaires entre 140 et 200 m de
profondeur. Elle est surtout utilisée dans l`alimentation en eau potable, [8].

nappe du Mio-Pliocène

L’exploitation de la nappe du Mio-pliocène par le creusement de nombreux puits artésiens, date


de 1883. Cette nappe est contenue dans les sables grossiers, atteints vers 30 à 60 m de
profondeur par les puits artésiens jaillissants qui autrefois irriguaient les palmeraies de Ouargla,
[8]. Elle s’écoule du Sud Sud-Ouest vers le Nord Nord-Est en direction du Chott Melghir.

6.3. Nappe du Continental Intercalaire (Albien)

Un ensemble aquifère du Complexe Intercalaire (continental intercalaire), contient la nappe de


l`Albien, et considéré parmi les plus grands réservoirs souterrains d`Afrique, couvrant une
superficie de 800.000 km². C’est une nappe fossile fortement artésienne qui n’est pas réalimentée
par la climatologie actuelle. Cette réserve en un réservoir de 2550 m d`épaisseur et de 800 à
1300 m de profondeur, doit être gérée comme une ressource minière épuisable. Sa température
varie de 30 à 70°C, son résidu sec est de l`ordre de 2 g/l. Elle est essentiellement utilisée pour
l`alimentation en eau potable et à l`irrigation, [8].

7. Surexploitation des nappes souterraines

Dans la région de Ouargla, le nombre de forages exploités est augmenté en 2012 à 1116 pour la
nappe de Continental Terminal et à 101 pour la nappe Continental Intercalaire, soit un totale de
1217 forages par rapport à 539 forages en 1990. Les volumes prélevés dans ces deux aquifères a
atteignent 618.56 Hm3/an en 2012 par rapport à 342 Hm3/an en 1989, [9].

21
Présentation De La Zone D’Étude

700
618
618,56

Volume de prélèvement Hm3


600
520
500 441
400 342
300
200
100
0
1989 1998 2004 2012
Année

Figure 1.2 Evolution de volume de prélèvement d'eau pour les années (1989, 1998,
1998, 2012), [9].
Dans la région de Ouargla, le
le débit extrait destiné à l’A E P est supérieur aux besoins. La
dotation journalière mesurée est en moyenne de (475,16 l/j/h) qui dépasse de trop les normes de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [100-150
[100 l/j/h]. De même, le débit extrait destiné à
l’irrigation est supérieur aux besoins actuels. La dotation mesurée pour l'agriculture est en
moyenne 1.60L/S/Hec, elle dépasse les normes 1L/S/Hec pour les plantes mixtes et 0.7L/S/Hec
pour les palmiers, [9].
Une intensification de l'exploitation des eaux souterraines
uterraines est donc enregistrée dans cette
région et qui fait l'abaissement de l'artésianisme
l'artésianisme des nappes profondes et l'apparition des
quantités non négligeables d'eaux excédentaires.
excédentaires

8. Remontée de l'eau de laa nappe phréatique

L’un des problèmes qui constitué une menace sérieuse pour l'environnement et pour le
développement de l'agglomération
lomération est la remontée de l'eau de la nappe phréatique qui est la
conséquence directe de la surexploitation des nappes profondes.
profondes

 Ouargla, la remontée des eaux de la nappe phréatique est le résultat de la mauvaise gestion
de l'eau potable et d'irrigation dans un système hydraulique dépourvu d'un réseau d'évacuation
efficace, des eaux résiduaires d'une part, et de l'inexistence d'un exutoire naturel permettant
l'évacuation des eaux, d'autre part. Le phénomène concerne pratiquement toute l'agglomération
et dont l'ampleur est plus conséquente en période hivernale du fait que la nappe atteint un niveau
de remontée maximum. En période estivale, par
par contre, la nappe connaît une baisse sensible de
son niveau (baisse de 60 cm)) en raison de l'intensité de l'évapo-transpiration.
l'évapo transpiration.

22
Présentation De La Zone D’Étude

Le niveau de la nappe phréatique est réglé par un équilibre entre les entrées et les sorties. Les
entrées sont principalement constituées par les rejets d’eaux d’origine domestique, de l’eau
excédentaire liée à une irrigation irrationnelle et par les eaux de ruissellement pluviale des et des
rares crues des trois oueds N’sa, Mzab et M’ya. Les sorties sont essentiellement dues à
l’évapotranspiration de la végétation, à l’évaporation des eaux de la nappe par capillarité
(lorsque la nappe est peu profonde) et par l’écoulement vers les point bas constitués par le Chott
et les sebkhas. Lorsque les entrées sont supérieures aux sorties, la nappe monte et remplit dans
un premier temps les pores de terrains sus-jacent. L’ascension capillaire est ainsi facilitée et
l’évaporation augmente, ce qui tend à stabiliser son niveau. Dans un deuxième temps,
principalement lorsque l’évaporation est faible en hiver, la nappe peut affleurer dans les points
bas et former des surfaces d’eau libre, dans les chotts et les sebkhas ou elle s’accumule. Lorsque
la température augmente, l’eau s’évapore, laissant des évaporites (gypse, sel ..) sur place, [5].

La remontée de l'eau est un phénomène naturel néfaste qui se traduit par:

• La menace permanente sur l'écosystème;


• La perte de l'équilibre naturel, et l'asphyxie de la palmeraie;
• La persistance des maladies à transmission hydrique;
• L’affaissement du sol sous certaines construction et routes, l’instabilité de l’assise de
certains ouvrages qui conduit à leur fissuration et par la suite l’affectation de leur
durabilité.
• L’effet chimique de la nappe sur les ouvrages hydrauliques et génies civils qui se
traduisent par la dégradation du béton soit leurs destructions.
• Le surcoût dans la réalisation des infrastructures et des constructions. (utilisation du
ciment résistant au sulfate « CRS »).

Devant cette situation catastrophique, et grâce à l’incitation des chercheurs locaux qui ont tirés
l’alarme sur les conséquences écologiques du phénomène de la remontée de la nappe, les
pouvoirs publics, représentés par l’Office National de l’Assainissement, ont lancé, entre 2005 et
2010, un vaste programme pour tenter de lutter contre cette remontée et ses conséquences sur
l’écosystème. Plusieurs aménagements ont été ainsi mis en place dont les plus importants sont la
réalisation d’une station d’épuration des eaux usées urbaines par lagunage aéré et la construction
d’un émissaire pour évacuer séparément les effluents urbains traités par lagunage et les eaux de
drainage agricole vers un nouvel exutoire, suffisamment loin des habitations, situé à 41 km au
nord de la ville de Ouargla, [10].

23
Présentation De La Zone D’Étude

9. Assainissement de la ville de Ouargla

Le réseau d'assainissement urbain de la ville d’Ouargla est de type unitaire, c'est-à-dire que les
eaux usées et les eaux pluviales sont collectées par un même ouvrage. Le réseau couvre
actuellement les trois communes : Ouargla, Rouissat et Ain Baïdha, [11].

Les principales caractéristiques du réseau d’assainissement urbain de la ville de Ouargla sont


résumées ci-dessous :

26 stations de relevage et de pompage.


106 km de canalisation et conduite de refoulement.
3 stations d'épurations (pour les 3 daïra de Ouargla, Sidi khouiled, N'goussa).
71km de drains.

Les critères qui sont pris en considération dans la conception de systèmes d’assainissement
sont, [11]:
Les eaux de drainage agricoles soient progressivement collectées et évacuées d’une
façon indépendante.
L’option zéro rejet d’eau usée soit atteinte avec l’abandon de l’assainissement autonome.
Les eaux de la nappe en ville soient récupérées dans les drains qui surplombent les
collecteurs d’assainissement.
La Sebkha de Safioune soit l’exutoire final de Ouargla.

24
Présentation De La Zone D’Étude

10. Épuration des eaux usées dans la ville De Ouargla

Dans le cadre du projet lutte contre la remontée des eaux usées, trois stations d’épurations ont
été réalisées à Ouargla, la principale est implantée au chef lieu de wilaya et les deux autres
stations secondaire sont implantées au commune de Sidi Khouiled à l’est de Ouargla et à
N’Goussa à 22 Km au nord de Ouargla.

Les stations ont pour rôle de rendre aux eaux rejetées par la ville une qualité compatible avec les
exigences du milieu récepteur. Après traitement, on les appelle des eaux usées épurées. Dans le
cycle d'assainissement classique de l'eau, celles-ci sont ensuite rejetées dans le milieu naturel. La
réutilisation des eaux usées épurées ou REUE propose de récupérer directement ces eaux usées
épurées, de leur appliquer un nouveau traitement et de s'en servir pour toutes sortes d'usages.

Les objectif principales des stations d'épuration dans la région de Ouargla sont, [11]:

Supprimer les nuisances et les risques épidémiologiques actuels ;


Protéger le milieu récepteur par l’élimination des rejets directs des eaux usées ;
Supprimer les risques de remontée des eaux par la suppression des apports hydriques à la
nappe superficielle.
Se garder la possibilité de réutiliser les effluents épurés pour une l'irrigation.
10.1. STEP de Ouargla

La station de lagunage d’Ouargla, mise en service en 2009, a été réalisée par la société
allemande Dwydag pour le compte de l’ONA. Elle se situe dans la région de Saïd Otba au nord
de la RN 49 entre les deux branches du canal de drainage existants (figure 1.3).

La capacité de la STEP est prévue pour traiter, à l’horizon 2015 la pollution de 250 000
équivalent/habitat, avec une extension à 400 000 équivalent/habitat1 à l’horizon 2030.

Sur une surface totale de 8HA, la station est composée de 06 bassins de traitement devisés sur 2
niveaux et dans lesquelles la charge biodégradable de l'effluent est détruite par voie bactérienne,
et deux lagunes de décantation, appelées aussi lagunes de finition, son rôle est de réduire à des
teneurs très basses les polluants peu ou pas éliminés, [11].

1
Equivalent habitant : correspond à la pollution quotidienne que génère un individu

25
Présentation De La Zone D’Étude

Tableau 1.2 Données de bases de la STEP de Ouargla, [11].

Premier niveau
Nombre de bassin 04 bassins d'aération
Volume total 340 800m3
Volume par unité de bassin 85 200m3

Surface totale 9.6ha


Surface par unité de bassin 2.4ha

Profondeur des bassins 3.5m


Temps de séjour 07 jours
Nombre d'aérateur 12 aérateurs dans chaque bassin
Deuxième niveau
Nombre de bassin 02 bassins d'aération
Volume total 227 200m3
Volume par unité de bassin 113 600m3

Surface totale 8.2ha


Surface par unité de bassin 4.1ha

Profondeur des bassins 2.8m


Temps de séjour 05 jours
Nombre d'aérateur 07 aérateurs dans chaque bassin
Troisième niveau
Nombre de bassin 02 bassins de finition
Volume total 148 054m3
Volume par unité de bassin 74 027m3

Surface totale 9.8ha


Surface par unité de bassin 4.9ha

Profondeur des bassins 1.5m


Temps de séjour 02-04 jours

26
Présentation De La Zone D’Étude

10.2. STEP de Sidi Khouiled

La capacité de la STEP de Sidi khouiled est prévue pour traiter, à l’horizon 2015 la pollution
de 10 000 équivalent/habitat.

La station fonctionne sur la base du procédé de traitement biologique extensif par lagunage
aéré. Sur une surface totale de 3.5HA, la station est composée de 04 bassins de traitement
devisés sur 2 niveaux, et une lagune de décantation, [11].

Tableau 1.3 Données de bases de la STEP de Sidi Khouiled, [11].

Premier niveau
Nombre de bassin 02 bassins d'aération
Volume total 6 600m3
Volume par unité de bassin 3 300m3

Surface totale 2 357 m2


Surface par unité de bassin 1 179 m2

Profondeur des bassins 2.8m


Temps de séjour 06-13 jours
Deuxième niveau
Nombre de bassin 02 bassins d'aération
Volume total 4 400m3
Volume par unité de bassin 2 200m3

Surface totale 1 760 m2


Surface par unité de bassin 880 m2

Profondeur des bassins 2.25m


Temps de séjour 03-07 jours
Troisième niveau
Nombre de bassin 01 bassin de finition
Volume de bassin 3 282m3

Surface de bassin 2 188m2

Profondeur des bassins 1.5m


Temps de séjour 03-06 jours

27
Présentation De La Zone D’Étude

10.3. STEP de N’Goussa

La capacité de la STEP de N’Goussa est prévue pour traiter, à l’horizon 2015 la pollution de
8 000 équivalent/habitat, avec une extension à 11 000 équivalent/habitat à l’horizon 2030.
La station fonctionne sur la base du procédé de traitement biologique extensif par les filtres
plantés de roseaux à écoulement vertical. Sur une surface totale de 2.9HA, elle est composée de
04 bassins de traitement au même niveau de surface de 300 m2.

10.4. Principe d'épuration des eaux par lagunage aéré

Par le terme d’épuration des eaux usées, on étend toutes les techniques, qui contribuent à
diminuer la teneur en composés indésirables contenus dans les eaux usées par des procédés
biologiques, chimiques et/ou mécaniques, [12].

La station d'épuration de Ouargla fonctionne sur la base du procédé biologique par lagunage
aéré. Le lagunage aéré est une technique d'épuration biologique extensif par culture libre avec un
apport artificiel d'oxygène.

Dans l'étage d'aération, les eaux à traiter sont en présence de micro-organismes qui vont
consommer et assimiler les nutriments constitués par la pollution à éliminer. Ces micro-
organismes sont essentiellement des bactéries et des champignons. L'oxygénation est, dans le cas
du lagunage aéré, apportée mécaniquement par un aérateur de surface ou une insufflation d'air.

Dans l'étage de décantation, les matières en suspension que sont les amas de micro-organismes
et de particules piégées, décantent pour former les boues. Ces boues sont pompées régulièrement
ou enlevées du bassin lorsqu'elles constituent un volume trop important, [13].

10.5. Étapes d'épuration des eaux usées

Les étapes par les quelles passent les eaux usées dans la station sont les suivantes:

10.5.1. Arrivée de l'eau à la station d'épuration

Les eaux brutes arrivent à la station d’épuration par refoulement de cinq stations de
refoulement. :

Refoulement 01 : conduite d’amenée des eaux usées de la station de pompage nœud


hydraulique de Chott (600mm de diamètre).
Refoulement 02 : conduite d’amenée des eaux usées de la station de pompage sidi
khouiled (315mm de diamètre).

28
Présentation De La Zone D’Étude

Refoulement 03 : conduite d’amenée des eaux usées de la nouvelle station de pompage


Caserne/Hôpital (400mm de diamètre).
Refoulement 04 : conduite d’amenée des eaux usées de la station de pompage Douane.
(500mm de diamètre).
Refoulement 05 : conduite d’amenée des eaux usées de la station de pompage route
N’Goussa. (700mm de diamètre).

Ces conduites débouchent dans un regard de dégazage. Ce dernier assure une oxygénation
naturelle des eaux brutes. Cette opération permet d’évacuer le H2S qui pourrait se former dans
les conduites de refoulement.

Photo 1.1 L'entrée des eaux usées à la station.

10.5.2. Prétraitement

Les eaux brutes débouchent dans un canal regroupant les installations de prétraitement
(dégrillage et de dessablage) a fin de ne pas perturber le bon fonctionnement de la station
d'épuration par des matières lourdes volumineuses ou difficilement biodégradables, et aussi de
limiter la fréquence de curage des lagunes. Les principales unités de cette étapes est :

A. Dégrillage

Le système comprend un ensemble de deux dégrilleurs automatiques disposés en parallèle


(espace entre barreaux de 25 mm). Un canal de secours équipé d’une grille statique (espace
entre barreaux de 40 mm) disposé en parallèle permet de by-passer complètement l’ensemble des
prétraitements. Les refus de l’ensemble des dégrilleurs sont acheminés au moyen d’une vis de
convoyage vers une benne à déchets, [11].

29
Présentation De La Zone D’Étude

B. Dessablage

Le dessablage est réalisé par l’intermédiaire de trois canaux en parallèle de 2 m de largeur et


23m de longueur. Chaque ouvrage est équipé d’un pont racleur permettant de ramener les sables
décantés dans une fosse placée à l’extrémité de chaque canal. Une pompe permet l’extraction des
sables vers un classificateur à sable. Ce classificateur est un séparateur dans lequel les particules
de sables sédimentent et sont extraites du fond par une vis d’Archimède, tandis que l’eau est
récupérée en partie supérieure après avoir franchi une cloison siphoïde. Les sables extraits sont
ensuite stockés dans une benne. La station actuellement n'et pas équipé d'un système de
déshuilage, [11].

Photo 1.2 Dessableurs. Photo 1.3 Dégrilleurs.

• Ouvrage de répartition

Disposé en tête de station en aval des ouvrages de prétraitement, il permet de répartir les eaux
usées vers les lagunes du premier étage. Cette répartition est assurée par six seuils déversants
identiques, de 1,50m de largeur, [11].

Photo 1.4 Répartiteur vers les bassins d'aération.

30
Présentation De La Zone D’Étude

10.5.3. Traitement secondaire

A la suite de ces prétraitements, les eaux à traiter subissent ensuite à un traitement par le
système de lagunage aéré.

A. Premier étage de lagunage aéré

Les bassins d’aération sont revêtus de géomembrane bitumineuse de type PEHD (polyéthylène
haute densité). Cette géomembrane est constituée par un liant bitumineux qui vient imprégner à
cœur et surfacer par un géotextile non tissé en polyester. Le géotextile confère à la géomembrane
ses propriétés mécaniques et le liant d'étanchéité, [11]. Les effluents sont répartis entre les
lagunes grâce à un répartiteur. La canalisation gravitaire de liaison entre l’ouvrage de répartition
et les lagunes du premier étage, et de liaison entre deux lagunes d’étage différent est revêtue
d’une géomembrane de type PEHD afin de faciliter la soudure et d’éviter les infiltrations et donc
les affaissements. Actuellement, il n'ya que deux lagunes qui fonctionnent au niveau de cet étage,
[11].

B. Deuxième étage de lagunage aéré

Les eaux en cours de traitement transitent de façon gravitaire des lagunes aérées de 1er étage
vers les lagunes aérées de 2ème étage. Actuellement il ya qu'une seule lagune qui fonctionne au
niveau de cet étage.

Aérateurs
Photo 1.5 Lagunes d’aération.

31
Présentation De La Zone D’Étude

Curage : Les Lagunes de deux étages doivent être régulièrement curée afin d’éviter les odeurs et
la dégradation du traitement par les départs des boues. Pratiquement le curage de la lagune
devient nécessaire quand le volume occupé par les boues s’approche de 25% du volume total de
la lagune, [11].

10.5.4. Traitement complémentaire

Les eaux sortant des lagunes aérées du 2ème étage sont dirigées vers les deux lagunes de
finition. Actuellement il ya qu'une seule lagune qui fonctionne au niveau de cet étage.

Photo 1.6 Lagune de finition. Photo 1.7 La sortie de l'eau traitée.

Canal de transfert

Les eaux épurées sont évacuées gravitairement vers le canal de transfert ver Sebkhat Sefioune
située à environ 40 km au nord. L'ouvrage conduit parallèlement deux débits dans deux chenaux
isolés l'un de l'autre, ces chenaux contiennent dans la partie Ouest : les eaux usées traitées par la
STEP de Ouargla et dans la partie Est : les eaux de drainage salées, [11].

32
Présentation De La Zone D’Étude

Eaux usées traité Eaux de drainage


Photo 1.8 Canal de transfert des eaux usées et de drainage vers Sebkha Safione.

11. Conclusion

En conclusion, la région de Ouargla possède d'énormes quantités d'eau souterraine qui sont
surexploitées et possède aussi plusieurs stations de traitement des eaux usées qui sont mal
exploitées où les eaux épurées ne sont pas valorisées dans l'agriculture. Des réflexions pour
rationnaliser et valoriser ces eaux épurées dans autres secteurs sont nécessaires.

Dans cet objectif nous avons envisagé l'utilisation de ces excès d'eau comme eau de gâchage
dans la production du matériau de construction le plus utilisé qui est le "béton".

Dans le deuxième chapitre nous allons donner les caractéristiques des eaux convenant à la
production de béton.

33
Chapitre 2

Eau De Gâchage Pour Le Béton

Le présent chapitre porte sur le rôle de l'eau dans la production de béton. Une
introduction à la composition de béton est présentée dans un premier temps,
avant de décrire le processus d’hydratation des constituants anhydres du
ciment, afin de donner une vue globale sur le rôle d’eau de gâchage qui
conduire à la prise et le durcissement du béton. Dans un second temps, une
revue bibliographique est compilée sur la qualité de l’eau convenant à la
fabrication du béton en termes de présence et limites des substances. Ensuite, le
rôle important de quantité d’eau de gâchage dans la détermination des
propriétés du béton est présenté. Dans un dernier temps, Une synthèse des
études antérieures portées sur l’utilisation des eaux traitées dans le mélange de
béton est présentée.

34
Eau de gâchage pour le béton

1. Introduction

Le béton est le matériau de construction le plus couramment utilisé dans le monde d'aujourd'hui.
Dans sa forme la plus simple, trois composants de base sont nécessaires à la confection du
béton : le ciment, les agrégats et l'eau. Le béton peut recevoir aussi des adjuvants, [14].
Composée de ciment et d'eau, la pâte lie les granulats en une masse qui, grâce à une réaction
chimique connue sous le nom d’hydratation, prend la dureté de la roche à mesure qu'elle durcit,
[15]. Dans ce procédé réside la clé d'une caractéristique remarquable du béton : il est plastique et
malléable lorsque le mélange est frais, puis résistant et durable lorsqu'il a durci. Ces qualités
expliquent pourquoi le béton peut servir à construire des gratte-ciel, des ponts, des maisons et
des barrages…, [16].

L’hydratation implique la dissolution des composés du ciment dans l’eau pour former des
hydrates qui se lient tous les composants individuels agrégés ensemble dans une homogénéité
matériau, le béton. L’eau étant donc un constituant indispensable à la confection des bétons à
base de liant hydraulique. Elle agit non seulement pour conduire à l’hydratation du ciment, mais
il est aussi indispensable pour assurer l’ouvrabilité et le bon compactage du béton. Elle influence
considérablement plusieurs de ses propriétés à l’état frais ou durci. Quand à l'état frais, la
quantité d'eau dans le mélange du béton conditionne entre autres la maniabilité et l'ouvrabilité du
béton. À l'état durci, de nombreux paramètres, notamment pris en compte dans les critères de
durabilité, sont influencés par la quantité et la qualité d'eau de gâchage: résistances mécaniques,
temps de prise, porosités, perméabilités, etc, [17].

2. Béton et ses constituants


2.1. Ciment et granulats

Parmi les composants du béton, le ciment est le plus important, dont la propriété essentielle est
de durcir au contact de l’eau. C’est pour cette raison qu’on appelle le liant hydrique du béton,
[18]. C’est l’écossais Joseph Aspdin qui réussit à breveter en 1824 un ciment à prise lente, qui lui
donna le nom portland, [19]. Le ciment portland est devenu le principal type des ciments
hydrauliques, qui satisfait à la plupart des exigences couramment énoncées pour le béton. Il est
constitué par un mélange très exactement dosé de calcium, de silicium, d'aluminium, d'oxydes de
fer et de petites quantités d'autres matières, qui résulte du broyage de clinker (tableau 2.1), [20].
Ce dernier correspond à une poudre composée par des phases minérales anhydres issues de la
cuisson d'un mélange d'environ 80 % de calcaire et de 20 % d'argiles.

35
Eau De Gâchage Pour Le Béton

Le ciment coûte jusqu'à 10 fois plus cher que les agrégats il est souhaitable d'avoir recours à un
minimum de ciment pour cette seule raison. Dans le béton standard, qui est dense, il est
nécessaire d'avoir suffisamment de pâte de ciment pour remplir les vides dans les agrégats. Pour
économiser le ciment il faut donc choisir des agrégats d'une granulométrie continue pour aboutir
à un minimum de vides. Les granulats fins et grossiers occupent environ 60% à 75% du volume
total de béton. Les granulats fins sont des sables naturels ou concassé dont la plupart des
particules ont une taille inférieure à 5 mm. Les gros granulats sont constitués d’une combinaison
du gravier ou de la pierre concassée dont le majeur partie des particules ont une dimension
supérieure à 5 mm, généralement entre 9.5 mm et 37.5mm, [15]. Des granulats recyclés ou
artificiel peuvent être utilisés comme substituant partiel des granulats naturels, en particulier
lorsque les agrégats de bonne qualité sont rares. Ils sont produits en concassant et en recyclant
des matériaux de chantiers de démolition comme les bétons ou en recyclant des sous-produits de
l’industrie tels les laitiers de hauts fourneaux, [21].

Tableau 2.1 Composition chimique de ciment portland ordinaire, [20]

Composant chimique Ciment portland ordinaire (%)

Silice (SiO2) 21.95


Alumine (Al2O3) 4.95
Oxyde de fer (Fe2O3) 3.74
Carbonate de calcium (CaO) 62.33
Oxydev de magnésium (MgO) 2.08
Trioxyde de soufre (SO3) 2.22
Oxyde de potassium (K2O) 0.56
Oxyde de sodium (Na2O) 0.32
Dioxyde de titane TiO2 0.17
Oxyde de manganèse (Mn2O3) 0.05
Chlorure (Cl-) 0.01

36
Eau de gâchage pour le béton

2.1.1. Hydratation du ciment

Le ciment prend et durcit à cause des hydrates, composés aqueux nés quand les composantes du
ciment réagissent avec l’eau. La réaction d’hydratation de ciment est une réaction exothermique
qui s’accompagne d’un dégagement de chaleur, [18]. La chaleur dégagée donne une indication
sur l’avancement du processus d’hydratation.

Pendant le processus d'évolution de chaleur trois phases principales se produisent, presque


immédiatement après l’addition d'eau, une partie des sulfates du clinker (sulfate de sodium et
sulfate potassium) et des sulfates rapportés lors du gypsage du ciment pendant la fabrication
(sulfate de calcium), vont se dissoudre, produisant une solution riche en sulfate (Phase I). Un
peut de temps après le mélange, les aluminates de calcium (Ca3Al2O6), notées C3A, vont se
réagir avec l'eau pour former un gel riche en aluminate. Le gel va se réagir avec les sulfates
présents dans la solution pour former des petits cristaux en forme de tige de l'ettringite ((CaO)6
(Al2O3) (SO3)3(H2O)32) , [20].

L’hydratation de C3A est une réaction fortement exothermique, mais il ne dure pas longtemps,
seulement quelques minutes, suivi par une période dormante au cours de laquelle le dégagement
de chaleur est relativement faible (Phase 2).

La première partie de la période dormante, est la phase la plus bénéfique pour couler le béton.
Les transformations physiques dans cette période sont détectées par l’augmentation du
raidissement de la pâte. À la fin de la période dormante, les silicates (C3S et C2S) commencent à
réagir donnent naissance à des Silicates de Calcium Hydratés, (notées C-S-H) d’une part, et de
l’hydroxyde de calcium (notées portlandite Ca(OH)2) d’autre part (phase 3). Cela correspond à la
principale période de l'hydratation du ciment, au cours de laquelle la résistance du béton
augmente, [20].

L’équation globale de l’hydratation du C3S est la suivante, [18]:

Ca3SiO5 + H2O → CaOSiO.H2O + Ca(OH)2 (2.1)

37
Eau De Gâchage Pour Le Béton

2.1.2. Produits d'hydratation

Les produits de la réaction entre le ciment et l'eau sont appelés "produits d'hydratation". Il existe
généralement quatre types principaux, [20] :

• Le Silicate de calcium hydraté:

Le silicate de calcium hydraté est le principal produit de réaction. Il constitue la principale


source de résistance du béton et souvent abrégé en utilisant la notation des chimistes du ciment «
C-S-H ».

• L'hydroxyde de calcium Ca (OH) 2

Souvent abrégé en «CH», l’hydroxyde de calcium est le résultat d'hydratation de silicate


tricalcique C3S.

• L’éttringite

L’éttringite qui est sous la forme de cristaux, est obtenue aux premiers stades de l'hydratation du
ciment. Sa formule chimique est CA6 [Al (OH)6]2 (SO4)3.26H2O.

• Monosulfate

Le monosulfate se produit dans les derniers stades de l'hydratation, après quelques jours, il
remplace totalement ou partialement l'ettringite. La formule chimique est C3A.CaSO4.12H2O.

2.2. Les adjuvants

Souvent sous forme de poudre ou liquides, les adjuvants sont des matériaux ajoutés au béton
pour lui donner certaines caractéristiques ne pouvant pas être obtenus avec des mélanges de
béton simple. En utilisation normale, les doses des adjuvants sont inférieures à 5% de la masse
de ciment, ils sont ajoutés lors de malaxage ou avant la mise en œuvre du béton. Les types des
adjuvants les plus couramment utilisés sont : l'accélérateur de prise, l'entraînement d'air, le
retardateur de prise et le Plastifiant (réducteurs d'eau).

38
Eau de gâchage pour le béton

2.3. Eau de gâchage pour le béton

L’eau de gâchage, est la quantité d’eau incorporée au mélange liant et granulat afin d’enclencher
sa prise, et pour conférer au béton sa plasticité, donc son ouvrabilité, [22]. L'eau utilisée dans le
mélange du béton doit être exempt de matières qui influent considérablement sur la réaction
d'hydratation du ciment ou d'interférer avec les phénomènes qui se produisent, pendant le
mélange, la mise en place et le durcissement du béton. En règle générale, l’eau naturelle qui est
potable et qui n'a pas de goût ou d'odeur, est généralement appropriée pour le mélange du béton,
[15]. Mais pour notre cas nous allons élargir les gammes d'eau de gâchage.

3. L'eau dans le béton

Au-delà de son rôle lors de l’hydratation, l’eau demeure présente dans le béton et continue de
modifier la microstructure. Les mouvements d'eau dans le béton sont responsables de plusieurs
problèmes de durabilité dont les phénomènes reliés au gel et au transport d'agent agressifs. Le
comportement de l'eau dans le béton est influencé par les ions en solution et par la dimension des
pores dans lesquels est contenue, [23].

3.1. Organisation de l'eau dans le béton

De façon générale, l’eau peut être classée en trois groupes : l’eau liée chimiquement, l’eau
adsorbée et l’eau libre. L’eau liée chimiquement est celle qui a servi à l’hydratation, elle ne
participe donc pas aux phénomènes de gel et de transport de l’humidité. L’eau adsorbée est
mobile mais elle est retenue sur les parois des pores par des forces de surface élevées. Une
épaisseur de quelques couches de molécules d’eau (soit ~ 10 à 5 Å) subit les forces de surface
de façon assez importante pour être considérée comme adsorbée. L’eau adsorbée recouvre les
parois des capillaires et des bulles d’air et occupe tout l’espace des micropores.

Dans les pores dont le diamètre est supérieur à environ 4 nm, l’eau sera retenue par des tensions
capillaires associées à la présence d’un ménisque. L’eau dite libre est l’eau contenue dans les
capillaires plus gros.

L’eau peut exister dans le béton sous ses trois phases : la vapeur d’eau, l’eau liquide et la glace.
Dans le béton, le changement de phase est régit par la pression et la température locales qui
peuvent différer des conditions atmosphériques ambiantes. Une variation de température ou de
pression dans l’environnement peut accentuer le changement d’état et provoquer, par exemple, la
condensation ou la vaporisation, [23].

39
Eau De Gâchage Pour Le Béton

3.2. Mouvement d'eau dans les pores et propriétés de transfert dans le béton

Les mouvements d'eau se produisent dans le béton à différents degrés de saturation. Le


transport de l'eau dans un milieu poreux peut être séparé en trois catégories: la perméabilité, la
capillarité et la diffusion de la vapeur d'eau, [23].

Ces trois grandeurs correspondent à trois mécanismes bien distincts de transport de matière :

-la perméabilité décrit un écoulement (d’eau ou de gaz par exemple) qui se produit sous gradient
de pression, elle dépend de la taille des espaces poreux dans lesquels s’écoule le fluide ainsi que
de leur interconnexion.

-La diffusion est relative au déplacement d’une espèce chimique à l’échelle moléculaire sous
gradient de concentration, [24].

-L’absorption est le résultat de différence de tension de surface dans les capillaires, elle dépend
des pores du béton qui sont ouverts sur le milieu ambiant, [25]. L’absorption capillaire est le
principal mécanisme de transport de l'eau dans la structure du béton. Elle est puissante et rapide
puisque qu’elle ne nécessite pas de pression pour fonction et elle crée un potentiel de dégâts
beaucoup plus élevée que n'importe quels autres mécanismes de transport. Selon un rapport
publié par le Dr Andrew Butler, [26] : "La vitesse d'absorption capillaire est de l'ordre de 10-6 m
/ s -un million fois plus rapide que la perméabilité". Il stipule également que : "l'absorption
capillaire est le mécanisme primaire de transport par lequel l'eau et les chlorures s'infiltrent dans
le béton".

La plupart des processus de dégradation rencontrés dans le béton ne peuvent être se produire
qu’en présence d'eau, dissous, les produits chimiques, et la présence d'oxygène. Le plus souvent,
les sels dissous ou d'autres produits chimiques nuisibles peuvent être rapidement transportés dans
le béton à travers le réseau capillaire, [26]. Les dégradations susceptibles d’affecter le béton sont
donc surtout dépendantes des possibilités de transport d’eau dans le béton. Plus la résistance du
béton augmente contre les phénomènes de transport, plus la durabilité augmente.

40
Eau de gâchage pour le béton

4. Qualité et quantité d’eau de gâchage


4.1. Normes actuelles de l'eau de gâchage

Les prescriptions concernant l'eau convenant à la production de béton et les méthodes permettant
d’apprécier son aptitude à l’emploi, sont spécifiées dans les normes suivantes :

- La norme internationale ASTM C94 -05 Standard Specification for mixing water used in
the production of hyraulic cement concrete, [27].
- La norme européenne EN1008-2002 Eau de gâchage pour bétons : les spécifications
d’échantillonnage, les essais et l’évaluation de l’aptitude à l’emploi, y compris les eaux
récupérée des fabrications de l’industrie du béton, [28].
- La norme australienne AS 1379-2007 Specification and supply of concrete, [29].
4.2. Critères d'acceptation d'eau de gâchage

Pour convenir à la confection de béton, les eaux ne doivent contenir ni composés risquant
d'attaquer chimiquement le ciment, les granulats ou les armatures, ni particules en suspension
dont la quantité pourrait modifier ses qualités originelles, principalement ceux liés à l'effet sur
ouvrabilité, la résistance et durabilité du béton, [30-31].

Les critères d’acceptation d’eau de gâchage sont devisées on deux : les exigences de
performance, et les exigences chimiques et physiques. Les exigences de performance les plus
courantes concernant l'eau de gâchage sont données en terme comparative sur la résistance à la
compression et le temps de prise, tandis que les exigences chimiques et physique concernent les
sels dissous et les solides en suspension dans l’eau.

4.2.1. Exigences de performance

Une eau de qualité douteuse peut être simplement testée en faisant deux séries d’échantillons du
même mélange de béton, une avec l'eau douteuse, et l'autre (utilisé comme témoin) avec l'eau
distillée ou l’eau dé-ionisée.

La résistance moyenne à la compression à 7 jours des éprouvettes de béton ou de mortier


préparées avec l’eau essayée, doit atteindre au moins 90% de la résistance moyenne des
éprouvettes correspondantes préparées avec l’eau de référence, [28].

En outre le temps de début de prise, obtenu sur des éprouvettes fabriquées avec l’eau essayée ne
doit pas être inférieur à 1h et ne doit pas s’écarter de plus de 25% du temps de début de prise
obtenu avec des éprouvettes préparées avec de l’eau de référence, [28].

41
Eau De Gâchage Pour Le Béton

Le temps de fin de prise ne doit pas être supérieur à 12 h et ne doit pas s’écarter de plus de 25%
du temps de fin de prise obtenu avec des éprouvettes préparées avec de l’eau distillée ou l’eau
dé-ionisée, [28].

4.2.2. Exigences chimiques et physiques

Les impuretés excessives, telles que les composés chimiques réactifs ou les particules en
suspension, peuvent non seulement influencer le temps de prise et la résistance du béton mais
aussi causer des efflorescences1, corrosion des armatures, instabilité du volume et une réduction
de durabilité.

Les spécifications des normes concernant l'eau de gâchage sont résumées dans le tableau 2.2.

1
Les efflorescences : défaut affectant la peau des bétons, qui consiste en l’apparition d’un dépôt cristallin souvent
blanchâtre dû à la carbonatation de la chaux

42
Tableau 2.2 Les principaux critères des normes EN 1008 [28], ASTM C94 [27] et AS 1379 [29] pour l'évaluation de l'eau de gâchage
* : Na2Oeq : Na2O + 0.68K2O. 1 partie par million pmm = 1mg/l

AS 1379
Paramètre EN 1008 ASTM C94
Cl- ≤ 500 mg/l (béton précontraint ou coulis). Béton précontraint ou les tabliers Spécifiée comme une limite totale pour le béton.
≤ 1000 mg/l (béton armé ou avec insert). des ponts ≤ 500 ppm. La teneur d’ions de chlorure ne doit pas dépasser
≤ 4500 mg/l (béton non armé et sans insert). Béton armée ≤ 1000 ppm. 0.8Kg/m3.
SO4-2 ≤ 2000 mg/l Sulfate, SO4≤ 3000ppm. Spécifiée comme une limite totale pour le béton.
La teneur d’ions de sulfate donnée en SO3 ne doit pas dépasser
50 g/Kg de ciment.

Les matières Recommandation: ≤ 1% de la quantité totale Le totale des solides par masse : 50000 ppm.
solides en d'agrégat du béton.
suspension
Contrôle préliminaire de l’eau de gâchage qui Alcalin, Na2Oeq ≤ 600ppm. Sucres < 100 mg/l.
comprend : les huiles et les graisses, les détergents, L’huile et le graisse < 50 mg/l.
la couleur, l'odeur, les acides et les matières PH > 5.
D’autres humiques (voir le tableau 1 de la norme).
impuretés et Alcalin, la teneur équivalent de Na2Oeq*<1500mg/l
contaminations Sucre < 100mg/l.
nocifs Phosphate, P2O5 < 100Mg/l.
Nitrates, NO3- ≤500Mg/l.
Plomb, Pb+2 ≤ 100 Mg/l.
Zinc, Zn+2 ≤ 100Mg/l.
La résistance moyenne à la compression à 7 jours et La résistance moyenne à la compression à 7 La résistance à la compression à 7 jours et 28 jours des
des éprouvettes de béton ou de mortier préparées jours des éprouvettes de béton ou de mortier éprouvettes de béton, préparées avec l’eau essayée provenant
avec l’eau essayée, doit atteindre au mois 90% de la préparées avec l’eau essayée, doit atteindre d'une source qui n’est pas trouvée dans les dossiers de service,
La résistance résistance moyenne des éprouvettes au mois 90% de la résistance moyenne des doit être d’au moins 90% de la résistance moyenne des
correspondantes (préparées avec de l’eau distillée éprouvettes correspondantes (préparées avec échantillons de contrôle (préparé avec de l’eau potable
ou dé-ionisée). de l’eau distillée ou dé-ionisée). provenant à partir d’un réseau de distribution).

Le temps de début de prise ≥ 1h et le temps de fin Le temps de fin de prise ne doit pas s’écarter Le temps de début de prise ne doit pas s’écarter de plus de 60
de prise ≤ 12h, dans les deux cas ils ne doivent pas de plus de 1h :30 du temps de prise obtenu min du temps de prise obtenu avec les éprouvettes de contrôle.
s’écarter de plus de 25% du temps de prise obtenu avec les éprouvettes de contrôle. Le temps de fin de prise ne doit pas s’écarter de plus de 90 min
Le temps de
avec les éprouvettes de contrôle. Le temps de début de prise ne doit pas du temps de prise obtenu avec les éprouvettes de contrôle.
prise
s’écarter de plus de 1h du temps de prise
obtenu avec les éprouvettes de contrôle. 43
En plus de la résistance à la compression et le temps de prise, il ya des limites maximales des
impuretés qui ne devraient pas être dépassées dans l'eau de gâchage.
La section suivante présente un résumé des effets de certaines impuretés dans l’eau de gâchage
sur la qualité du béton :

Carbonates et bicarbonates alcalins


Les alcalins forts comme les carbonates et les bicarbonates de sodium et de potassium, peuvent
avoir des effets différents sur les temps de prise 2 et la résistance du béton. Le carbonate de
sodium (Na2CO3) accélère le temps de début et de fin de prise, tandis que le bicarbonate de
sodium (NaHCO3) retarde les temps de prise. Les concentrations élevées de ces sels dans l’eau
de gâchage, réduisent sensiblement la résistance à la compression et à la traction du béton à 28 et
à 90 jours, [15-32].

Chlorure
La teneur totale de chlorure dans le béton ne doit pas dépasser certaines limites, en fonction de
type d'ouvrage réalisé et de l’environnement auquel il est exposé, en raison de son action
corrosive sur les armatures. Les différentes limites de teneur en chlorure dans l’eau de gâchage,
en fonction de type de béton confectionné, sont spécifiées dans les différentes normes décrites ci-
dessus (tableau 2.2), [15].

Sulfate
La teneur élevée des ions du sulfate (SO4-2) dans l'eau de gâchage peut provoquer une expansion
dans le béton suite à la formation de produits expansifs (l’ettringite de formation secondaire), ce
qui peut conduire à l’apparition des désordres sur les ouvrages, et engendrer une perte
considérable de masse et de résistance, [15].

Autres sels solubles


Les carbonates de calcium (Ca(HCO3)2) et de magnésium (Mg(HCO3)2) sont très peu solubles
dans l'eau, ils se trouvent rarement en concentration suffisante à affecter la résistance du béton.
Des concentrations allant jusqu'à 400 mg/l des bicarbonates de calcium et de magnésium ne sont
pas considérés comme dangereuses, [15].

Le sulfate de magnésium (MgSO4) et le chlorure de magnésium (MgCl2) peuvent être présents


dans des concentrations élevées dans l’eau mais sans effets néfastes sur la résistance du béton.

2
Les temps de prise : le temps de début de prise et le temps de fin de prise.

44
Eau de gâchage pour le béton

Sels de fer
Les eaux souterraines naturelles contiennent rarement plus de 20 à 30 mg/l de fer, mais les eaux
acides de mine peuvent porter des grandes concentrations. Le sel de fer à des concentrations
allant Jusqu’à 40.000 mg/l ne sont pas considérées comme préjudiciables sur la résistance du
béton, [15].

Sels inorganique
Les sels de manganèse, d’étain, de zinc, de cuivre et de plomb dans l'eau de gâchage, peuvent
retarder l’hydratation du ciment et le développement initial de résistance mécanique du béton.
Parmi ces cinq, les trois derniers sont les plus actifs, [15-33].

Les résultats de l’étude de Madhusudana, Reddy Babu et Ramana Reddy [33], ont montrées que
la présence de plomb à des concentrations élevées (≥ 3000 mg/l) dans l’eau désionisées réduit
considérablement la résistance à la compression et le temps de prise du béton. Pour une
concentration de 2000 mg / l, à l’âge de 3 et 7 jours, le développement de résistance à la
compression a été lente mais à partir 28 jours le développement de résistance est un peu plus
élevé à celui obtenue dans les éprouvettes témoins.

Les sels actifs comme retardateurs sont : l’iodate de sodium, le phosphate de sodium, l'arséniate
de sodium, et le borate de sodium. Ils peuvent retarder considérablement le temps de prise et le
développement de résistance, quand ils sont présents dans des concentrations de quelques
dixièmes en masse de ciment. En général, des concentrations jusqu’à 500mg/l peuvent être
tolérées dans l’eau de gâchage, [15].

Eau de mer
L’eau de mer contient plus de 35 000 ppm de sels dissous. Il est généralement convenable
comme eau de gâchage pour les bétons qui ne sont pas armés. Chlorure de sodium représente
78% de cette salinité tandis que le chlorure et le sulfate de magnésium représente 15%. Le béton
mélangé avec l'eau de mer peut avoir une résistance initiale élevée, mais la résistance à âge
avancé (après 28jours) peut être faible. Cette réduction de la résistance peut être compensée par
la réduction du rapport eau-ciment, [15].

L’eau de mer n'est pas autorisée à la confection des bétons armés et ne doit pas utilisé dans le
béton précontraint, en raison de risque de corrosion des armatures, en particulier dans les
environnements chauds et humides. Il est nécessaire de utiliser un ciment résistant au sulfate
avec un faible rapport eau/ciment, lorsque l’eau de mer est utilisée à la confection du béton non
armé, dans les applications marines.

45
Eau De Gâchage Pour Le Béton

Les sels de sodium ou de potassium présents dans l’eau de mer peuvent aggraver une réaction
d’alcali-granulat. Il est déconseillé donc d’utiliser l’eau de mer pour gâchée les bétons avec des
agrégats potentiellement réactifs. L’eau de mer peut aussi causer des efflorescences et
d’humidité sur les parements exposées à l’air et à l’eau, [15].

Eau acide
L’utilisation de l'eau de gâchage acide doit être fondée sur la concentration d'acides dans l'eau.
Généralement, l’acceptation est basée sur le pH, qui est un mesure de la concentration en ions
hydrogène sur une échelle logarithmique.
Les résultats de l’étude de Venkateswara, Sudarsana, Ramana et Vaishali [34], Ont montrées que
l’acide chlorhydrique HCl et sulfurique H2SO4 présents dans l’eau de gâchage, retardent les
temps de prise en raison de l’acidité accrue dans le mélange. L’acide chlorhydrique retarde
considérablement le temps de début de prise lorsqu’ il est présent à concentration de 500 mg/l
dans l’eau, tandis que le temps de fin de prise est retardé à 300mg/l. À partir de 300 mg/l, l’acide
sulfurique retarde de manière significative les temps de prise. Le développement de la résistance
à la compression et à la traction, à 28 et 90 jours, diminue avec l'augmentation de la
concentration de HCl et H2SO4. Cette diminution est significative à une concentration de 500
mg/l de HCl et 300 mg / l de H2SO4 . Des concentrations élevées en acide organique, tels que
l’acide tannique, peuvent avoir un effet important sur la résistance du béton, [15].

Eau alcaline
Les eaux du gâchage, ayant des teneures, de 0,5% en masse de ciment, d'hydroxyde de sodium
(NAOH), n’affectent pas la résistance et le temps de prise.

L'hydroxyde de potassium, à des concentrations allant jusqu'à 1,2% en masse de ciment, peut
avoir un petit effet sur la résistance du béton confectionné par certains types des ciments, mais la
même concentration peut réduire sensiblement la résistance à 28 jours avec d'autres types du
ciment, [15].

Impuretés organiques

L'effet des substances organiques, sur le temps de prise ou sur la résistance du béton, est un
problème très complexe. Les eaux très colorées ou avec une odeur perceptible doivent être
testées.

L'eau contenant des algues est inadaptée à la fabrication du béton parce que les algues peuvent
provoquer une réduction excessive de résistance, ils influencent sur le processus d’hydratation de
ciment ou provoquent une grande quantité d’air entraîné dans le béton, [15].

46
Eau de gâchage pour le béton

Sucre
Des petites quantités de saccharose, de 0,03% à 0,15% ou moins en masse du ciment, peuvent
retarder la prise du ciment. La limite supérieure de cette fourchette varie en fonction de type du
ciment. À 0.15% de sucre, la résistance du béton peut être réduite à 7 jours tandis qu’à 28 jours
elle peut être améliorée. Le sucre en quantité plus de 0,25% en masse de ciment, peut provoquer
un temps de prise rapide et une réduction de résistance à 28 jours. En générale, chaque type de
sucre influe de façon différente sur le temps de prise et sur la résistance, [15].

Limon ou particules en suspension


Environ 2000 mg/l d’argile en suspension ou des fines particules de roche, peuvent être tolérées
dans l'eau de gâchage. Des quantités plus élevées n’affectent pas la résistance du béton, mais
elles peuvent influencer sur d'autres propriétés dans certains mélanges du béton. Avant d’utiliser,
l’eau bouteuse doit être décantée pour réduire la quantité de limon et d’argile ajoutée au mélange
du béton par l’eau de gâchage. Lorsque les fines de ciment sont retournées dans l’eau de lavage3,
la concentration de 50.000 mg/l peut être tolérée, [15].

Huile
Des différents types d'huile sont parfois présents dans l’eau de gâchage. L’huile minérale, qui
n’est pas mélangée avec des huiles animales ou végétales, a un effet probablement moins sur le
développement de résistance du béton, que les deux autres types. À des concentrations
supérieures à 2,5% en masse de ciment, l’huile minérale peut réduire la résistance de béton en
plus de 20%, [15].

L’interaction avec les adjuvants

Lors de l’évaluation de l’effet d’eau sur les propriétés du béton, il est également important de
tester l'eau avec les adjuvants qui seront utilisés dans le béton. Certains composés qui se trouvent
dans l'eau de gâchage peuvent influencer sur l'efficacité de certains adjuvants.

Le Tableau 2.3 résume tous les effets des impuretés de l'eau sur le béton.

3
L’eau de lavage : eau clarifiée récupérée à partir de lavage des malaxeurs.

47
Eau De Gâchage Pour Le Béton

Tableau 2.3 Guide général sur le type et la quantité des substances dans l'eau destinée au
gâchage du béton, [15-30-32-33-34].

Les impuretés Les Limites Notes

Les solides L'eau contenant plus de 2000 ppm, doit être testée pour
2.000 ppm4 connaitre l’effet sur la résistance et sur le temps de prise du
dissous béton.
Le carbonate de sodium peut accélérer les temps de prise.
carbonate de sodium
Le bicarbonate de sodium peut retarder les temps de prise.
Na2CO3 ou bicarbonate
2.000 ppm Ils peuvent réduire la résistance à la compression et à la
de sodium NaHCO3 ou la
traction du béton à 28 jours et 90 jours.
somme des deux
Ils peuvent aussi aggraver la réaction alcali-granulats
0.06% −1% en poids du
Le Chlorure Cl- La corrosion des armatures est une préoccupation
ciment (en fonction du
primordiale.
type de béton)
Il peut provoquer une réaction expansive et par la suite la
Le Sulfate SO4- 3.000 ppm
détérioration du béton.
Bicarbonate de Calcium Les carbonates de calcium et de magnésium ont une faible
Ca(HCO3)2 et de 400 ppm solubilité dans l’eau et ils peuvent être négligées, mais pas
Magnésium Mg(HCO3)2 leurs bicarbonates.
Sulfate de Magnésium Des concentrations pouvant atteindre 4% d’ion négative de
4% en poids du ciment
MgSO4 et Chlorure de sulfate et chlorure de magnésium dans l’eau ne produisent
d’ion négatif
Magnésium MgCl2 pas des effets nocifs sur la résistance du béton.

Les nitrates du calcium, ajouté en 1.7% en poids du ciment,


Nitrates du Calcium
1.7% en poids du ciment accélèrent le temps de prise d’environ 10% et diminuent la
Ca(NO3)2
résistance de béton.
Dans l’eau de gâchage, les teneurs de 0.5, 1.2, et 4 % en
aucune limite n’est poids de l'eau d’ion négative de sulfate du fer ont montrées
Sulfate du Fer FeSO4
disponible que la résistance à la traction, à 28 jours et à 3 ans, dépasse la
résistance des témoins d’environ 10-15%.
À 2% en poids du ciment de sulfate ferrique, la résistance du
béton mesurée à 3 et à 28 jours est similaire ou supérieure à
Sulfate Ferrique aucune limite n’est
celle d'éprouvettes de référence. Les temps de prise peuvent
Fe(SO4)3.7H2O disponible
avoir certains retards mais ils sont généralement acceptables.

PH 6.0 − 8.0 Dans cette intervalle aucun effet significatif.


L’acide chlorhydrique et sulfurique présents dans l’eau de
Acide Sulfurique H2SO4 6250 ppm gâchage, retardent les temps de prise.
Le développement de la résistance à la compression et à la
Acide Chlorhydrique HCl 10.150 ppm traction, à 28 et à 90 jours, diminue avec l'augmentation de la
concentration en HCl et H2SO4.

Continue.

4
1 partie par million ppm = 1mg/l, 0.1% = 1000ppm.

48
Eau de gâchage pour le béton

Les impuretés Les Limites Notes


Le dioxyde de carbone dans l’eau peut constituer une source
aucune limite n’est d’acidité par la formation d’acide carbonique (H2CO3) qui
Dioxyde de Carbone CO2
disponible lui-même réagit pour former l’ion carbonate (CO3-2) et l’ion
bicarbonate (HCO3-).
Hydroxyde de Sodium Il peut entraîner une réduction significative de la résistance
2% en masse du ciment.
NAOH du béton.
À 1,2% en masse de ciment, l’hydroxyde de potassium peut
avoir un petit effet sur la résistance du béton confectionné
Hydroxyde de Potassium 1.2% en masse du
par certains types des ciments, mais la même concentration
KOH ciment
peut réduire sensiblement la résistance à 28 jours, avec
d'autres types du ciment.
Une concentration de 10% d’huile minérale dans le béton
permet de réduire la résistance d’environ 25-35%. À 2.5 %,
aucune limite n’est
L’huile minérale la réduction de résistance du béton, qui a subit à une cure
disponible
humide ou ce qui est curé à l’air libre, son respectivement,
8% et 20%.
Les sels de manganèse, d’étain, de zinc, de cuivre et de
Chlorure de Manganèse,
plomb dans l'eau de gâchage, peuvent retarder le temps de
Étain, Zinc, Cuivre et le
2% de CaCl2* en masse prise et le développement de résistance initial du béton
Plomb
du ciment Parmi ces cinq sels, les trois derniers sont les plus actifs.
Les sels de sodium de : (* quantité équimolaire)
Ils entrainent une réduction significative de résistance
iodate, phosphate,
initiale du béton.
arséniate et de borate
La concentration de 1% l’oxyde de zinc retarde fortement le
0.01 %en masse du
Oxyde de Zinc temps de prise et réduit considérablement la résistance du
ciment
ZnO béton.
Réduction de la résistance initiale. À doses plus élevée, il
Sulfite de Sodium
0.01−0.1% peut provoquer un effet préjudiciable sur le développement
Na2SO3
de la résistance du béton.
Ils peuvent provoquer une réduction excessive de résistance,
par l’influence sur le processus d’hydratation de ciment ou
Les algues
par une grande quantité d’air entraîné provoqué dans le
béton.
Les acides organiques peuvent nuire le durcissement du
Les acides organiques
béton.
0.5 % en masse du Il peut avoir un effet important sur la résistance du béton et
l’acide tannique
ciment le temps de prise.
À 0.03-0.06% en masse du ciment, le saccharose retarde le
temps de prise mais augmente la résistance du béton. A
Le saccharose 500 ppm
0.15% il provoque un temps de prise rapide et une résistance
réduite à 7 jours.

49
Eau De Gâchage Pour Le Béton

4.3. Quantité d’eau de gâchage

La plupart des propriétés du béton, et plusieurs aspects de sa durabilité dépendent des


caractéristiques de la pâte de ciment. La densité de la pâte de ciment et par conséquent la
porosité et la résistance sont déterminées par le rapport eau/ciment employé dans le mélange
original. En 1918, Abrams a constaté que le rapport en poids, entre l'eau et le ciment, influe sur
toutes les qualités souhaitables du béton, [35]. Cela est si vrai qu’on emploie le rapport
eau/ciment comme un indice de résistance dans les

mélanges de béton.

La relation entre le rapport eau/ciment et la résistance du béton est représenté dans la figure 1.2.

La résistance du béton est inversement proportionnelle au rapport eau/ciment. À partir de la


figure on peut voir qu’un faible rapport eau/ciment peut être utilisé lorsque le béton est mis en
œuvre par vibration, tandis qu’un grand rapport est nécessaire lorsqu’il est compacté à la main.

Vibration
Compacté à la main
La résistance à la compression

Un béton entièrement

compacté

Béton insuffisamment compactée

Le rapport eau/ciment

Figure 2.1 Relation entre le rapport eau/ciment et la résistance du béton.

50
Eau de gâchage pour le béton

• Conséquences d'un excès d'eau

Pour des dosages en ciment et en granulats constants, la maniabilité et l'ouvrabilité du béton


seront d'autant plus facilitées que le dosage en eau sera important. Mais, les ajouts d’eau non
maîtrisés peuvent avoir plusieurs conséquences, [17]:

diminution des performances mécaniques du béton;


augmentation de sa porosité concomitante avec une augmentation de ses propriétés de
transfert (perméabilité, diffusivité, etc.);
par voie de conséquence, la diminution de sa durabilité par augmentation des cinétiques
de pénétration du CO2 atmosphérique (risques de corrosion par carbonatation), des
chlorures (risques de corrosion par action des chlorures), des sulfates et des alcalins.
augmentation des phénomènes de retrait;
diminution de la résistance aux cycles gel/dégel;
risques de ségrégation et de ressuage.
5. Les eaux usées traitées dans le mélange de béton

Avec une croissance rapide de la population mondiale, les prélèvement d'eau ont triplé au
cours des 50 dernières années, [36]. Cette tendance s'explique en grande partie par l'expansion de
l'agriculture irriguée, l'urbanisation et l'industrialisation rapide. L'industrie du béton consomme à
lui seul plus d'un billion de litre d'eau chaque année dans le monde, sans tenir compte les autres
applications d'eau dans l'industrie du béton, [37]. Il est donc important de mener des recherches
de substitution partielle ou totale de l'eau potable par l'eau épurée pour confection le béton.

La réutilisation des eaux usées épurées agit à deux niveaux : premièrement elle évite les rejets
d’eaux issues de stations d’épuration dans le milieu naturel, et deuxièmement, elle constitue un
approvisionnement supplémentaire [38].

Plusieurs recherches à travers le monde ont étudié l'utilisation de l'eau recyclée dans le béton,
avec différents niveaux de réussite, [37]. L’utilisation d’eau recyclée pour la production des
bétons a connu une progression importante au cours des 15 dernières années. Cette progression
s’explique par l’augmentation des coûts de l’eau potable et par des règles environnementales
plus sévères concernant les caractéristiques physico-chimiques des effluents déversés
directement dans l’environnement ou dans les réseaux d’égouts municipaux. Dans l’industrie du
béton, le terme « eau grise » (gray water, aussi appelée eau recyclée traitée) englobe les eaux de
lavage des toupies des camions malaxeurs et les eaux de lavage utilisées dans les stations de
recyclage du béton frais. Seules les eaux grises traitées peuvent, sous certaines conditions, être

51
Eau De Gâchage Pour Le Béton

utilisées pour le gâchage des bétons. Les eaux grises traitées sont produites à l’aide
d’équipements spéciaux (recycleur à bétons, bassin de décantation) permettant de stocker, de
diluer et de contrôler la température des eaux grises, [39]. De manière générale, il a été constaté
que les bétons fabriqués avec l'eau recyclée sont durables et présentent des propriétés similaires à
celles des bétons réalisés avec l'eau potable, [37].

Cependant, il ya peu de chercheurs qui ont réalisés des études en laboratoire sur la faisabilité de
l’utilisation des eaux usées brutes et traitées dans le mélange et pour la cure du béton et du
mortier. Ils ont conclu certaines informations importantes sur cette possibilité, nous citons:

1. Tay et Yip (1987) [37], ont étudié l'utilisation de diverses quantités des eaux usées traitées.
L'eau traitée est utilisée dans des diverses proportions (0%, 25%, 50% et 100%) pour fabriquer
des éprouvettes de 100 mm du béton à l'aide d'un mélange de 01:02:04 (ciment, sable, agrégat)
et avec un rapport d'eau/ciment de 0,6. Les résultats de cette étude ont montré que la résistance
initiale à la compression du béton (3-28 jours) augmente avec l'augmentation des quantités des
eaux usées traitées utilisées dans le mélange de béton. A l’âge de 3 mois et plus, la résistance à
la compression des éprouvettes réalisées avec 100% des eaux usées traitées, et celles qui faites
avec l'eau potable, étaient similaires. L'utilisation des eaux usées traitées dans le béton n'a pas
un effet négatif sur le béton.
Ils ont également étudié l'effet du durcissement des cubes de béton dans les eaux usées
traitées. Ceci a été réalisé par fabrication des éprouvettes du béton avec l'eau potable, puis les
curées dans des eaux usées traitées. Les résultats ont été comparés par des éprouvettes qui
étaient coulées et curées dans l'eau potable. Ils ont montré que la résistance à la compression
des éprouvettes curées dans les eaux usées traitées a été supérieure à celui qui sont curées en
utilisant l'eau potable. La résistance à 28 jours des éprouvettes curées dans les eaux traitées a
été 1,5% plus élevé que ceux qui sont curés dans l'eau potable. Des recherches
complémentaires sur le sujet par Tay (1989) ont également démontré que l'utilisation des eaux
usées traitées comme eau de gâchage pour le béton n'affecte pas d'autres propriétés
(ségrégation, le retrait, l'absorption d'eau, la densité apparente et temps de prise), [40-41].
2. Cebecci Saatci (1989) [37-40-41], ont été rapportés sur l'utilisation des eaux usées traitées et
brutes dans le mélange de béton. Encore une fois, les eaux traitées ne montrent pas un effet
négatif sur le béton. Cependant, les eaux usées brutes réduisent la résistance à la compression
de 3 et 28 jours par 9%. Les résultats (temps de prise de mortier, et la résistance du béton) ont
montré que les eaux usées domestiques traitées biologiquement sont semblables à l'eau
distillée lorsqu'elles sont utilisées comme eau de gâchage.

52
Eau de gâchage pour le béton

3. D’après l'étude de Ooi Soon Lee (2001) [42],, le résultat a montré qu’une résistance à la
compression plus élevée a été obtenue par les éprouvettes de béton coulées
coulé en utilisant
l'effluent traité par rapport aux
a éprouvettes de béton réalisé avec l'eau potable (figure 2.2).
Avec un contrôle adéquat de la qualité d'eau, cet effluent traité peut aussi être considéré
comme une ressource potentielle d'eau
d'eau pour des applications spécifiques.
Les temps de prise initiale et finale de pâte de ciment mélangé avec l’effluent traité sont
supérieurs à ce qui est mélangé avec l'eau potable (tableau 2.4).

Eau de robinet Eau traitée

50
Résistance à la compression

41,24
37,17 38,27
38
40 33,2
30 24,46 26,22
(N/mm2)

20
10
0
7j 28j 90j
Age (jour)

Figure 2.2 Résistance à la compression, [42]

Tableau 2.4 Temps de prise, [42]

Temps de prise (min)


Type d'eau Teneur en eau (%)
Initial Final
Eau de robinet 145 165
32%
Eau traitée 155 170

4. Al-Ghusain
Ghusain et Terro (2003) [41], ont évaluée expérimentalement la pertinence de l'utilisation
des eaux usées traitées pour mélanger le béton. Des éprouvettes de béton ont été coulées en
utilisant l'eau du robinet (TW), les eaux usées avant traitement (PTWW), les eaux soumis à un
traitementt secondaire (STWW) et tertiaire (TTWW) obtenues à partir de l'usine de traitement
des eaux usées. Ils ont été trouvés que les temps de prise augmentent avec la détérioration de
la qualité d'eau (figure 2.33).. In addition, le béton mélangé avec l'eau PTWW et STWW a
donné des résistances plus faibles pour les âges de moins d'un an et la possibilité de corrosion
de l'acier a augmenté aussi. À un âge précoce de 3 à 7 jours, la résistance du béton à base de
TTWW était plus élevée que celle du béton fait avec TW
T (figure 2.4).
2 La possibilité de

53
Eau De Gâchage Pour Le Béton

corrosion de l'acier augmente avec l'utilisation de STWW et PTWW, notamment lorsqu’ un


mince enrobage de l'acier a été utilisé. Globalement, les eaux usées soumis à un traitement
tertiaire ont été jugée appropriées pour mélanger le béton sans effets négatifs.

Figure 2.3 Effet de type d'eau sur le temps de prise, [41]

Figure 2.4 Effet de type d'eau sur la résistance à la compression, [41]

54
Eau de gâchage pour le béton

Évaluation du risque sanitaire lié à l'utilisation de l'eau traitées

Cebecci et Saatci (1989) sont les seuls auteurs qui soulignent le fait que l'utilisation des eaux
usées traitées dans le béton ne pose pas de danger pour la santé, puisque l'activité pathogène des
microorganismes a été réduite considérablement lorsque le pH dépasse12, en raison de la
saturation rapide par l’hydroxyde de calcium formé par l'hydratation du ciment, [40].

6. Conclusion

Ce chapitre bibliographique nous a permis de décrire l’influence de quantité et qualité d’eau de


gâchage sur les propriétés du béton.
La composition physico-chimique d'eau de gâchage est importante car elle influence
considérablement sur la résistance mécanique de béton et le temps de prise de ciment.
L'eau utilisée dans la production de béton n'est pas aléatoire, elle doit respecter certaines
exigences normatives pour être utilisée comme eau de gâchage de béton.

La gamme des eaux qui peuvent être utilisées pour la production du béton de qualité est
relativement large. Mais est-ce-que les eaux épurées et les eaux de la nappe souterraine (Mio-
Pliocène peuvent être utilisées comme eau de gâchage de béton? C'est à cette question principale
qui autour de la quelle tourne notre sujet de recherche.

Bien que les études sur le sujet de l'utilisation des eaux épurées dans la production de béton sont
limitées elles concluent que, suivant leurs analyses physico-chimiques, les eaux épurées n'ont pas
un effet néfaste sur la résistance mécanique de béton et sur le temps de prise de ciment.

Nous espérons que la qualité des eaux épurées de la STEP de Ouargla nous donnent des résultats
acceptables.

55
Chapitre 3

Matériaux et Procédures Expérimentales

Dans ce chapitre nous présenterons le programme expérimental adopté pour


la confection des différentes éprouvettes étudiées. On décrit en particulier le
choix effectué pour les matériaux constituants du béton, la formulation, la
procédure de fabrication, la conservation des éprouvettes et les dispositifs
expérimentaux qui ont permis de réaliser les essais.
Matériaux et Procédures Expérimentales

1. Introduction

Le programme expérimental de cet étude est destiné à l'évaluation de l'utilisation des eaux usées
épurées dans la production de béton et de l'effet du type d'eau de gâchage sur certaines propriétés
de béton.

Les compositions mises au point s'appuient sur une même formulation de base en ne modifiant
que le type d'eau de gâchage. Les matériaux de base composant cette formulation (granulats,
ciment, eau) sont identifier et caractériser par des essais normalisés. Le test de caractérisation des
propriétés de béton à l'état frais a été réalisé.
Les essais réalisés sur le béton durcit ont pour objectif de déterminer les propriétés mécaniques
destructifs, à savoir la résistance mécaniques en compression et en traction des bétons étudiés (et
son évolution dans le temps), et non destructifs par l'auscultation dynamique par vitesse du son
(et son évolution dans le temps). La mesure de profondeur de carbonatation et de l'absorption
capillaire a été également réalisée afin d'évaluer la durabilité des différents bétons étudiés.

L'influence de type d'eau de gâchage sur l'hydratation du ciment a aussi été l'objet d'une étude à
travers des mesures de temps de prise.

2. Matériaux, Formulation et Mise en œuvre


2.1. Caractérisation des matériaux de base
A. Granulats

Les granulats présentent des caractéristiques très différentes selon leur origine. Ces
caractéristiques influant sur celles du béton, il est important de bien les connaître et de veiller au
respect des spécifications.
Les granulats choisis pour le béton de cette étude sont des sables et graviers d'origine naturelle,
concassés, de dimension variant de 0 à 5 mm : sable, et de gravier : 3/8, 8/15 et 15/25, fournis
par la carrière Haoud El-Hamra.

A.1. Analyse Granulométrique « NFP 18-560 septembre 1990 » :

La granulométrie est l’un des paramètres les plus importants à considérer dans l’établissement
d’une formulation de béton. Sa connaissance permet d'établir avec précision le dosage en
granulats de manière à optimiser le squelette granulaire et ainsi réduire sa compacité selon les
méthodes usuelles de formulation. L'analyse granulométrique permet également d'évaluer la
teneur en éléments fins à travers la valeur du module de finesse et la régularité de la granularité.
Les résultats des analyses granulométriques pour les granulats utilisés ont été résumés dans les

57
Matériaux et Procédures Expérimentales

tableaux 3.1 et 3.2. Les pourcentages de passant cumulé sont également représentés sous la
forme de courbes granulométriques dans la figure 3.1 en portant les ouvertures des tamis en
abscisse, et les pourcentages de passant en ordonnée. La courbe est tracée de manière continue et
semi-logarithmique.
Tableau 3.1 Analyse granulométrique du sable.
Poids
utilisé Refus Refus Pourcentage Pourcentage
Ouverture
pour Partiel cumulé Refus Passant
(mm)
l’essai (g) (g)
(g)
8 1.91 1.91 0.19 99.80
6.3 1.09 3 0.3 99.7
5 3.06 6.06 0.60 99.39
2.5 26.19 32.25 3.22 96.77
1000

1.25 82.73 114.98 11.49 88.50


0.63 309.63 424.61 42.46 57.53
0.315 478.4 903.01 90.30 9.69
0.160 80.83 983.84 98.38 1.61
0.08 15.42 999.26 99.92 0.074
Module de finesse
∑% ( . , . , . , . , . ) 2.46%

Facteur D’uniformité =
2

La valeur de facteur d'uniformité de sable est supérieure à 2, donc c'est un sable de granularité
étalée, [43]. Le module de finesse calculé est de 2.46% compris entre 2.2 et 2.8, ce qui signifie
que le sable choisi pour notre étude est de bonne qualité, [31].
Tableau 3.2 Analyse granulométrique des graviers.
Ouverture Pourcentage Passant %
(mm) 15/25 8/15 3/8
25 100 / /
20 100 / /
16 75.62 96.25 /
12.5 19.97 68.23 /
10 7.58 39.03 99.95
8 1.65 12.90 93.73
6.3 0.41 2.34 72.24
5 0.38 0.47 47.26
4 0.30 29.22
3.15 0.30 11.47
2.5 3.35
2 1.70
1.6 1.18

58
G 3/8
Sable

Droite de référence

G 8/15

G 3/8

Figure 3.1 Granulométrie du mélange du béton et de la droite de référence de Faury


A.2. Masse volumique absolue et apparente « NFP 18-554 » et « NFP 18-555 » :

Les masses volumiques doivent nous renseigner sur la densité propre de matériau et également
sur les valeurs des porosités, et présentent aussi une grande utilité dans les études relatives à la
composition et la formulation des bétons.

Les masses volumiques obtenues pour les différents granulats sont présentés dans le Tableau 3.3.

Tableau 3.3 Masses volumiques des granulats.

matériaux
Propriétés mesurées
Gravier (15/25) sable
Masse volumique absolue (g/cm3) 2.58 2.60
3
Masse volumique apparente (g/cm ) 1.38 1.53

La masse volumique absolue de granulat utilisé est de 2.58 compris entre 2t/m3˂ ˂ 3t/m3 ce
qui signifie que le granulat est de type courant selon la classification des normes, [43].

A.3. Absorption d'eau et porosités « NFP 18-554 » :

La porosité d’un échantillon de granulats est un paramètre important de formulation d'un béton
car elle influence sa compacité, ce qui a un impact sur ses propriétés mécaniques.
La connaissance du coefficient d’absorption d’eau d’un granulat permet d’ajuster la teneur en
eau de gâchage entrant dans la composition du béton.
Les résultats des mesures d’absorption d’eau et des calculs de porosités sont présentés dans le
Tableau 3.4.

Tableau 3.4 Coefficient d'absorption et porosités des granulats.

matériaux
Propriétés mesurées
Gravier (15/25) sable
Porosité intergranulaire (%)
46.51 41.15
Pint =( 1- ( / ))*100

Coefficient d’absorption (%) 2 -

La valeur de coefficient d'absorption d'eau de gravier est inférieure à 5%, valeur maximale peu
sévère pour certaine béton, [31].
Matériaux et Procédures Expérimentales

A.4. Propreté de granulat :

La propreté des granulats doit être toujours vérifiée, l'utilisation des granulats pollués provoquant
une baisse résistance mécanique et une augmentation de retrait, [31]. La propreté des granulats
peut s’apprécier de différentes façons telles que :

L’essai équivalent de sable « NFP 18-597 » qui permet de mesurer la propreté des
sables entrant dans la composition des bétons.
L’essai bleu de méthylène « NFP 94-068 » qui permet d’évaluer le degré d’activité
des particules fines argileuses qui sont nuisibles à la résistance de béton.
Propreté superficielle des granulats « NFP 18-591 » qui permet de déterminer le
pourcentage pondéral des particules inférieures à 0.5mm mélangées ou adhérentes à la
surface des granulats supérieurs à 2mm.

Les résultats de nos essais ; conformes aux normes ; sont montrés dans le Tableau 3.5

Tableau 3.5 Propreté des granulats.

matériaux
Propriétés mesurées
gravier sable
Equivalent de sable ES (%) - 64.04
Valeur au bleu de méthylène 0 - 1.09
Propreté pour granulat (%) 0.74 -

Le Sable utilisé dans cette étude a un 60%≤ES≤70%. Alors c'est un sable légèrement argileux de
propreté admissible pour les bétons de qualité courante pouvant présenter un retrait légèrement
plus fort, [31].
La valeur de bleu de méthylène est légèrement supérieure à 01, valeur limite selon les
spécifications, [31].

A.5. Friabilité de sable « NFP 18-576 » : qui permet de caractériser la résistance d'un sable à
l'usure au moyen de micro-Deval.

La friabilité de sable mesurée est de 19.41%. La valeur est inférieure à 60%, limite acceptable
pour un béton courant, [31].

61
Matériaux et Procédures Expérimentales

A.6. Caractéristiques mécaniques des graviers :

Lors de fabrication de béton, le malaxage est une source de frottement intense entre grains. Si
ceux-ci ne sont pas assez résistants, ils peuvent se casser en produisant des sables ou des
éléments fins. Les essais effectués sont :

Essai Los Angeles « NFP 18-573 Décembre 1990 » qui permet de déterminer la
résistance à la fragmentation par chocs des éléments d'un échantillon de granulat.
Résistance à l’usure ; essai Micro Deval « NFP 18-572 Décembre 1990 » qui permet
de mesurer la résistance à l'usure par frottement des éléments d'un échantillon de
granulat.

Le Tableau suivant regroupe les résultats obtenus :

Tableau 3.6 Caractéristique mécaniques des graviers.

Propriétés mesurées Gravier (15/25)


Los Angeles (%) 25.96
Micro Deval (10/14) (%) 35.87

La valeur de coefficient de Los Angeles est inférieur la limite de spécification qui est 40, ce qui
explique que le gravier est acceptable pour confectionner le béton, [31].

Le gravier a une valeur de Micro-Deval légèrement supérieure à la valeur de granulats naturels


qui est 35, le gravier est donc résiste un peu mal à l'usure en présence d'eau, [45].

A.7. Composition chimique des granulats :

Les essais chimiques effectués sur les différents granulats ont été réalisés au niveau du
laboratoire des travaux publics (LTPS ).

Tableau 3.7 Caractéristique chimiques des granulats.

matériaux
Propriétés mesurées
Gravier Sable
Insoluble % 27.83 92.76
Trioxyde de Soufre SO3(%) 0.33 0.29
Gypse CaSo4,2H2O 1.82 1.6
Carbonates CaCO3(%) 70 09
Chlorure Cl- (%) 0.011 0.006
Chlorure de sodium NaCl (%) 0.019 0.010

62
Matériaux et Procédures Expérimentales

Certains granulats peuvent contenir des soufres sous forme de pyrites qui risquent de se
transformer en sulfates ou bien provoquer des taches de rouille ou de s éclatements superficiels
présentant l'aspect de petits cônes au fond desquels on observe la présence d'un grain de couleur
foncée. La teneur en soufre (SO3) de notre granulat est inférieure à 1%, limite définit par les
normes [31]. La quantité d'ions chlore de granulats est inférieure à 0.4% valeur de limite pour les
bétons armés, [44].

B. Ciments

Un ciment résistant aux sulfates CRS, qui est conforme à la Norme Algérienne NA443-2002, est
utilisé dans la confection des éprouvettes. Il est choisi pour sa résistance dans les milieux
agressifs qui a était confirmée lors des études précédentes réalisées au niveau de l'université de
Ouargla [45]. Les caractéristiques physiques, mécaniques et chimiques sont présentées
respectivement dans les Tableaux 3.8 et 3.9.

Tableau 3.8 Caractéristique mécaniques et physiques de ciment.

Classe de résistance (MPa) 42.5


Classe environnementale normalisée ES
Résistance en compression à 2 j (MPa) ≥ 10
Résistance en compression à 28 j (MPa) ≥ 40
Retrait à 28 j (µm/m)
≤ 1000
Début de prise (min)
≥ 60
Stabilité mesurée sur éprouvette de pâte pure
(mm) ≤ 05

Tableau 3.9 Caractéristique chimiques de ciment.

Type de SO3 SO3 Résidus Pertes au


MgO
matériau (si C3A ≤ 3%) (si C3A ≤ 5%) insolubles feu (%)
Ciment (%) ≤ 3,5 ≤ 2,5 ≤ 0,75 ≤4,0 ≤3,0

Les pourcentages des principaux composés anhydres du ciment selon Bogue sont regroupés dans
le Tableau 3.10.

Tableau 3.10 Composition de clinker.

C3A C4AF+2(C3A)
≤5,0% ≤20,0%

63
Matériaux et Procédures Expérimentales

C. Eau de gâchage

Pour atteindre l’objectif de notre étude, des éprouvettes de béton sont coulées en utilisant trois
types des eaux :

• Eau du robinet (ER): qui circule dans le laboratoire LTPS-Ouargla.


• Eau usée épurée (EP): obtenue à partir de la station de traitement des eaux usées de
Ouargla (Step de Said Otba).
• Eau de la nappe Mio-pliocène (EN).

Nous avons soumis chaque échantillon d'eau à des analyses physico-chimiques selon les
méthodes normalisées, au niveau de laboratoire de la station d’épuration (STEP-Ouargla et
Alger), laboratoire de l'agence nationale des ressources hydrauliques ANRH (Ouargla et Blida).
Les résultats recueillis sont présentés au Tableau 3.11.

Tableau 3.11 Résultats d'analyses des eaux usées, de robinet et des eaux de la nappe.

Concentration
Paramètres Unité Limites tolérables
EP EN ER
PH - 7.9 7.8 7.35 PH > 5.
Totale des solides en
mg/l à56 - - ≤ 50000 mg/l [27].
suspension
Equivalent de Na 2 O Na2Oeq*<1500mg/l
mg/l 12.85 4.97 7.48
(totale des alcalins) [28].
Sulfate de l'eau, SO2-4 mg/l 1880 885 950 ≤ 2000 mg/l [28].
Chlorure, Cl- mg/l 3880 1045 755 500-4500 mg/l [28].
Phosphate, P2O5 mg/l 4.95 0.05 - < 100mg/l [28].
Nitrate, NO3- mg/l 1.07 18 14.5 ≤500mg/l [28].
Plomb, Pb+2 mg/l 0.152 0.032 - ≤ 100mg/l [28].
Zinc, Zn+2 mg/l 0.053 0.038 - ≤ 100mg/l [28].

L’eau usée traitée (EP) est légèrement trouble de couleur brun jaunâtre. Les résultats de dosage
des ions montrent une concentration élevée en sulfate, chlorure, potassium et sodium (alcanité)
par rapport à l'eau de robinet et de la nappe. Cependant, la concentration des constitutions d’eau
traitée reste dans les limites de différentes normes, comme indique le tableau 3.11.

L’eau de la nappe mio-pliocène est chlorurée et sulfatée par rapport à l'eau de robinet mais qui
reste aussi dans les limites de différentes normes.

64
Matériaux et Procédures Expérimentales

Les quantités des eaux nécessaires à la confection de béton seront stockées dans des récipients en
plastique lavés au préalable par les eaux à utiliser (photo 3.1).

Photo 3.1 Récipients des eaux de gâchage.

2.2. Formulation de béton étudié

Le béton est formulé pour une résistance à la compression simple de 25 MPa. Cette formulation
a été conduite en s’appuyant sur la méthode de Faury . Les résultats de calcules de composition
de béton pour un mètre cube sont donnés dans le tableau 3.12. Les détails de calcul da la
formulation du béton sont présentés dans l’annexe A.

65
Matériaux et Procédures Expérimentales

Tableau 3.12 Formulation de béton selon Faury.

Quantité pour 1 m3
Composition
En masse (Kg) En volume (L)
Eau 211 211
Ciment 350 112.9
Gravier (3/8) 285 110.46
Gravier (8/15) 814.2 315.6
Sable 650 250
2.3. Fabrication du béton, Mise en place et Conservation

La mise en œuvre du coulage de béton est établie selon la norme NF P 18- 404 avec les
principaux éléments suivants :

1. Humidification du malaxeur,

2. Introduction dans le malaxeur les composants dans l'ordre suivant : gravillon, ciment, sable.

3. Malaxage pendant 30 secondes (granulat seulement) et pendant 1 minute (pour l’ensemble de


ces composants solides),

4. Introduction de l’eau de gâchage,

5. Malaxage pendant 1 minute 30 secondes,

6. Vérification des propriétés d’ouvrabilité du béton formulé via un test d’affaissement.

Les diverses formes d’échantillons coulés selon les essais envisagés étaient des cylindres 16x32
cm destinés aux mesures de résistance mécanique à la compression et des prismes 7x7x28 cm
pour les mesures de résistance à la traction.

Les bétons ont été mis en place par vibration à la table vibrante en deux couches pour les moules
prismatiques et en trois couches pour les moules cylindriques (10 secondes par couche pour les
moules prismatiques et 30 sec pour les moules cylindriques ).

Les éprouvettes de béton, démoulés à 24h après le coulage, sont conservées pendant 28 jours
dans l’eau.

Après cette cure, une série des éprouvettes reste maintenue dans l'eau jusqu'à le jour de l'essai
pour servir des témoins et une autre série est immergée pendant la période de l'étude dans les
eaux usées afin de caractériser les performances mécaniques et la durabilité dans un milieu
agressif.

66
Matériaux et Procédures Expérimentales

Éprouvettes à couler

Malaxage

Mesure d'affaissement, Remplissage des moules, Vibration

Conservation des éprouvettes

Photo 3.2 Malaxage du béton, Mise en place et Conservation

67
Matériaux et Procédures Expérimentales

3. Méthodes expérimentales
Dans ce paragraphe, nous exposerons les protocoles expérimentaux qui nous ont permis de
mesurer les caractéristiques des ciments et des bétons à l’état frais et durci.

3.1. Propriétés des ciments


• Essai de consistance et de temps de prise « NF EN-196 3 »

L’essai a pour but de déterminer le temps de prise avec un appareil de Vicat, c'est-à-dire la
durée qui s’écoule entre le temps de début de prise, qui correspond au moment ou l’on observe
une augmentation de la viscosité, ou raidissement de la pâte, et la fin de prise qui est le moment
ou la pâte cesse d’être déformable et se transforme en un matériau rigide. Il est nécessaire de
connaître le début et la fin de prise des liants hydrauliques afin de pouvoir évaluer le temps
disponible pour la mise en place correcte des bétons.

La teneur en eau idéale pour obtenir une pâte à consistance normalisée est obtenue par l'essai
de consistance.

Photo 3.3 Essai de mesure de prise du ciment

68
Matériaux et Procédures Expérimentales

3.2. Propriétés des bétons à l'état frais

Durant l'opération de malaxage, l'essai d'affaissement au cône d'Abrams est réalisé d'après la
norme «NF EN 12350-2, 1999».

3.3. Propriétés des bétons à l'état durci


3.3.1. Résistance mécanique à la compression

Les éprouvettes utilisés pour déterminer la résistance mécanique en compression des différents
bétons étudiés sont des éprouvettes cylindriques de diamètre 16 cm et de hauteur 32 cm.

La presse utilisée est d'une capacité maximale de 3000 kN, asservie en force. La résistance en
compression a été évaluée suivant la norme «NF EN 12390-3».

La résistance du béton est donnée par la formule suivante : = F/S (3.1)

Avec: F= la charge maximale à la rupture de l'éprouvette.

S = l'aire de la section chargée de l'éprouvette.

Photo 3.4 Résistance mécanique à la compression

69
Matériaux et Procédures Expérimentales

3.3.2. Résistance mécanique à la traction par flexion

L’essai a été effectué conformément à la norme française «NF P18 - 407».

Les éprouvettes utilisés sont des éprouvettes prismatiques de dimension 7x7x28cm. Le dispositif
utilisé est un dispositif de flexion 3 points (fig: 3.2).

La résistance à la traction est obtenue en appliquant la formule de la résistance des matériaux :

, = 6Mv / a3 (3.2)

Avec:

Mv= Pa / a3 (3.3)

Mv : le moment de la rupture enregistré.

a : la cote de la section carrée de l’éprouvette.

Pa: charge de rupture de l’éprouvette en flexion (N).

Figure 3.2 Dispositif Pour L’essai De Resistance A La Flexion (3 points)

3.3.3. Essai d'auscultation dynamique par vitesse du son

L’essai a été effectué conformément à la norme française NFP18 - 418.

Le principe utilisé est celui de la mesure du temps de propagation des ondes longitudinales dans
le béton émises par un ébranlement.

Connaissant la distance d parcourue par les ondes, on en déduit une vitesse

V= d (3.4)

La vitesse est exprimée le plus souvent en mètres par seconde.

70
Matériaux et Procédures Expérimentales

Une vitesse élevée de propagation des impulsions indique généralement un béton de bonne
qualité. Une relation générale entre la qualité du béton et la vitesse de diffusion des impulsions
est décrite au tableau suivant :
Tableau 3.13 Classification du béton selon la vitesse d'une impulsion ultrasonique, [46]
Classification du béton Vitesse de propagation (m /s)
Très bon V ˃ 4575
Bon 4575 ˃ V ˃ 3660
Moyen 3660 ˃ V ˃ 3050
Mauvais 3050 ˃ V ˃ 2135
Très mauvais V ˂ 2135
3.3.4. Mesure de la carbonatation

Le principe du test à la carbonatation repose sur le fait que le pH du béton carbonaté est plus
faible que celui du béton sain. Pour déterminer la zone carbonatée, il est généralement utilisé un
indicateur coloré tel que la phénolphtaléine. La couleur que prend la phénolphtaléine dépend du
pH. Elle sera rose pour un pH compris entre 8,2 et 12 et incolore au-delà et au-deçà de cette zone
de virage. Cet essai se réalise généralement sur une coupe fraiche de béton.

Photo 3.5 Fracture fraîche d'une éprouvette après aspersion d'une solution phénolphétaline

3.3.5. Essai d'absorption capillaire «EN 13294»

La détermination de la porosité consiste essentiellement en des mesures d’absorption d’eau à la


pression atmosphérique.

L'essai est effectué sur des éprouvettes déshydratées à l'étuve jusqu'à masse constante. Elles sont
ensuite subir un sciage sur une face et un traitement imperméabilisant sur les autres faces à l’aide
de résine époxy ou de paraffine.

71
Matériaux et Procédures Expérimentales

Les éprouvettes ainsi préparées sont posées dans un bac contenant du sable saturée d'eau sur les
faces sciées pendant 72heures.

On mesure ensuite en fonction du temps, l’accroissement du poids de l’éprouvette du à la


remontée capillaire de l’eau par la formule :
.
AC = (3.5)
!.√

P: poids d'eau absorbée en g;

S: surface de la face sciée en cm2.

t = 72 heures.

4. Conclusion

L'étude expérimentale a pour objectif de qualifier la possibilité de l'utilisation des eaux usées
épurées et quantifier l'influence de type d'eau de gâchage sur les propriétés des bétons. Pour cela,
nous sommes donc appuyés sur une formulation de base en ne modifiant que le type d'eau de
gâchage.

Les eaux usées épurées sont conformes aux spécifications requises pour l'eau de gâchage de
béton non armée selon les différentes normes. Les eaux de la nappe Mio-Pliocène satisfont tous
les conditions requises pour le béton armé.

Un programme expérimental a été établi pour caractériser des ciments et bétons, dans l'optique
d'identifier le rôle du paramètre eau de gâchage et milieu agressif (eau usée)

72
Chapitre 4

Résultats Et Discutions

Les différents résultats expérimentaux obtenus lors de cette étude sont


présentés et interprétés dans ce chapitre.
Résultats et Discutions

1. Introduction

L’ensemble des résultats obtenus lors de cette étude fera l’objet d’une étude comparative afin
d’évaluer l'impact de type d'eau et de milieu agressif sur la résistance et la durabilité des bétons.
Les résultats de résistance mécanique à la compression et de temps de prise enregistrés pour
chaque type d'eau de gâchage sont ensuite comparés avec les exigences des normes pour évaluer
leur aptitude à l'emploi.

2. Résultats des mesures de temps de prise

Cette section présente les résultats des mesures de temps de début et de fin de prise des trois
mélanges de mortiers qui ont les mêmes formulations et qui ne diffèrent que par l'eau de
gâchage. Le ciment utilisé pour la formulation est un ciment résistant au sulfate. Le temps de
prise de ce type de ciment est long par rapport aux autres types de ciment, [47].

Le tableau 4.1 présente une comparaison des temps de prises pour chaque type de mortier.

Tableau 4.1 Valeurs des temps de prises des différents mortiers.

Temps de prise (min)


Type d'eau Teneur en eau (%)
Début de prise Fin de prise
ER 255 355
EP 31% 325 440
EN 300 390

Afin d'étudier l'effet de type d'eau de gâchage sur le prise de ciment, les courbes de temps de
début et de fin de prise sont tracées (figure 4.1).

74
Résultats et Discutions

Début de prise fin de prise


500

Temps de prise (min)


400

300

200

100

0
ER EN EP
Type d'eau de gachage

Figure 4.1 Effet de type d'eau de gâchage sur le temps de prise.

A partir de ces résultats, voici les commentaires que l'on peut émettre:

La comparaison des temps de début de prise montre une variation entre les mortiers
mélangés avec l'eau de robinet (255min), l'eau de la nappe (300min) et avec l'eau épurée
(325min).
L'eau épurée augmente le début de prise à 1 heure 10 minutes (environ 27%) par rapport à
l'eau de robinet. Cette augmentation de temps de prise dépasse les exigences des différentes
normes qui limitent l'écart à moins de 1 heure (25%).
L'eau de la nappe augmente le temps de début de prise à environs 17%, ce qui est admissible
selon les normes.
Comme pour le début de prise, le temps de fin de prise est influencé par le type d'eau de
gâchage.
Par rapport à celui obtenu par l'eau de robinet, le temps de fin de prise s'écart de 1 heure 25
minutes (24%) avec l'eau épurée et de 35 minutes (9%) avec l'eau de la nappe. Ces valeurs
restent dans les limites des différentes normes.
Ces résultats peuvent s'expliquer par l'effet des sels actifs comme retardateurs de prise
comme le zinc et le plomb, qui sont présents dans l'eau épurée et de la nappe.
Le retard de temps obtenu par l'eau épurée est très utile pour le bétonnage par temps chaud,
le transport de béton et pour le bétonnage en grande masse.

75
Résultats et Discutions

3. Mesure de l'affaissement du béton frais

La mesure de l'affaissement à l’aide du cône d’Abrams permet de contrôler l'ouvrabilité. La


consistance désirée pour les bétons est une ouvrabilité plastique, un ajustement a été apporté sur
le dosage en eau dans le but de maintenir l'affaissement entre 7 et 8cm.

4. Evolution des résistance mécaniques à la compression

La résistance mécanique en compression est une caractéristique essentielle du béton et l’un des
paramètres fondamentaux de notre étude. Par conséquent, sa détermination et son évolution ont
été suivies pour les trois compositions de béton étudiées et pour les deux milieux de
conservation. L’objectif initial de cette étude est que la résistance moyenne à la compression à 7
jours des éprouvettes de béton préparées avec les eaux testées, doit atteindre au moins 90% de la
résistance moyenne des éprouvettes correspondantes préparées avec l’eau de robinet.

Le tableau 4.2 présente les résultats de la résistance à la compression des bétons préparés aves
les différentes types d'eau de gâchage.

Tableau 4.2 Valeurs des résistances mécaniques à la compression des différents bétons et
milieux de conservation.
Résistance Mécaniques En Compression fcj
Milieu de (MPA)
Age
Conservation Eau de Eau de Eau Épurée
Robinet (ER) Nappe (EN) (EP)

7 jours laboratoire 22.31±0.88 21.3±0.25 23.83±0.77

28jours laboratoire 26.5±2.75 23.37±0.37 29.25±3.12


laboratoire 30.08±2.7 29.05±3.4 30.08±2.7
1 mois (+28j)
eaux usées 29.62±2.2 28.25±0.9 29.17±1.8
laboratoire 31.90±4.5 33.72±3.6 34.63±4.9
3 mois (+28j)
eaux usées 30.08±1.3 31.90±4.5 32.81±1.3
laboratoire 34.63±0.9 35.55±1.3 41.02±4
6 mois (+28j)
eaux usées 32.63±2.9 33.54±2.3 38.28±1.3
laboratoire 40.10±1.8 37.37±3.1 49.68±4.3
12 mois
eaux usées 34.64±1.8 34.18±4.9 41.02±4

76
Résultats et Discutions

D'après le tableau 4.2, l'analyse des résultats obtenus par les éprouvettes conservées dans le
laboratoire comme témoins, permet d'apporter les commentaires suivants :

Dès 7 jours, on observe des écarts de résistance suivant le type d'eau utilisée, avec une
résistance en compression de 23.83MPa pour les éprouvettes réalisées avec l'eau épurée,
22.31MPa pour les éprouvettes d'eau de robinet et de 21.3MPa pour les éprouvettes des eaux
de la nappe.
 l'âge de 7 jours, les éprouvettes préparées avec l’eau épurée et l'eau de la nappe présentent
des résistances à la compression acceptable par apport aux éprouvettes d’eau de robinet
selon l’exigence des normes, [28].
 l'âge de 1mois (+28j) les bétons malaxés avec l'eau de robinet et épurée développent des
résultats similaires. Néanmoins, on constate que le béton mélangé avec l'eau de la nappe
développe une résistance plus faible que les autres bétons.
L'analyse comparative des résultats des bétons mélangés avec l'eau de la nappe et de robinet
démontre que la résistance en compression avec l'eau de la nappe est amélioré à l'âge de
3mois et 6mois (+28j). Mais au bout d'un an, cette résistance est réduite. Ceci peut être
s'expliquer par la concentration de nitrate dans l'eau de la nappe qui diminue fortement la
résistance mécanique, [31].
A partir de l'âge de 3mois (+28j), les éprouvettes préparées avec les eaux épurées présentent
les résultats maximaux.

A partir de l'analyse comparative entre les résultats obtenus par les éprouvette témoins et celles
qui sont conservées dans les eaux usées, on observe que des faibles valeurs de résistance à la
compression sont enregistrées pour les éprouvettes conservées dans les eaux usées.
L'analyse de l'histogramme d'évolution de la résistance en compression (figure 4.2) permet de
révéler un comportement distinct entre les différentes eaux utilisées et milieux de conservation :

La forme de tous les graphes montrent que la résistance en compression augmente avec le
temps quelque soit le mode de conservation.
Les eaux usées influencent négativement sur la résistance en compression de béton.
La comparaison des évolutions des résistances au jeune âge ( 7j et 28j) montrent que l'effet
des eaux épurée sur la résistance se manifeste au jaune âge au contraire avec les eaux de la
nappe Mio-Pliocène.

77
Résultats et Discutions

ER EN EP

Résistance en compression (MPa) 60


50
40
30
20
10
0
7j 28j 1mois 3mois 6mois 12mois 1mois 3mois
mois 6mois 12mois

Témoins eaux usées


Aje de chargement, Milieu de conservation

Figure 4.2 Evolution de la résistance à la compression en fonction de type d'eau et de milieu de


conservation

Afin de pouvoir apprécier les différences de la résistance obtenues lorsqu'on


lorsqu' utilise les eaux
épurées ou de la nappe souterraine comme eau de gâchage à la place d'eau de robinet, il parait
intéressant de quantifier les pourcentages de variation entre elles.
elles. Le tableau
t 4.3 récapitule
l'ensemble de pourcentage de variation de résistance des bétons malaxées avec les eaux testées
(EN ett EP) par rapport à l'eau de robinet (ER).

Tableau 4.3 Pourcentage de variation des résistances mécaniques à la compression des bétons.
Pourcentage de Variation De Résistance à
Age la Compression /eau potable (%
%)
Eau de Nappe (EN) Eau Épurée (EP)

7 jours -4.52 +6.81

28jours -11.81 +10.37


1 mois (+28j) -3.42 0
3 mois (+28j) 5.70 +8.55
6 mois (+28j) 2.65 +18.45
12 mois (+28j) -6.80 +16.41

78
Résultats et Discutions

Nous présentons sur la figure 4.3 ci-dessous les évolutions de pourcentage de variation de
résistance entre les eaux testées et l'eau de robinet.

EP EN
20
15
% de résistance / ER

10
5
0
5- j7 j28 mois1 mois3 mois6 mois12

10-
15-
Aje

Figure 4.3 Evolution de la résistance à la compression en fonction de type d'eau et de


milieu de conservation.

Ces résultats permettent de faire les remarques suivantes :

A partir de l'âge de 7jours, les éprouvettes préparées avec les eaux épurées présentent les
résultats maximaux mais de façon différenciée suivant les écarts enregistrer sauf pour l'âge
de 1 mois (+28j) où les écart sont nulle.
 l'âge de 6 mois (+28j) les bétons avec l'eau épurée développent un écart important par
rapport à l'eau de robinet.
Les effets positives de l'utilisation des eaux épurée se manifeste dès le 7 jours au contraire
des eaux de la nappe ou l'effet ne s'apparait que pour l'âge de 3mois (+28j).
Pour l'ensemble des résultats, le béton malaxé avec l'eau épurée développe une résistance
qui s'écart d'environ 0% à +18.45% comparativement au béton témoin tandis que l'écart
obtenu par les eaux de la nappe se compris ente -4% à +5.7%.

Pour montrer l'influence de milieu agressif (les eaux usées) sur la résistance à la compression
de chaque type de béton, nous présentons dans le Tableau 4.4 le pourcentage de régressions de la
résistance en compression des bétons conservés dans les eaux usées par rapport aux témoins
(conservés dans le laboratoire).

79
Résultats et Discutions

Tableau 4.4 Pourcentage de régression des résistances mécaniques des bétons conservés dans
les eaux usées.
Pourcentage de régression De Résistance à la
Compression /Témoins (%)
Age
Eau de Eau de Eau Épurée
Robinet (ER) Nappe (EN) (EP)

1 mois (+28j) -1.52 -2.75 -3.02

3 mois (+28j) -5.7 -5.39 -5.25


6 mois (+28j) -5.77 -5.65 -6.67
12 mois (+28j) -13.61 -7.30 -17.43

L’analyse de résultats de pourcentage de régression obtenu sur les différents bétons a mis en
évidence l'influence de milieu agressif sur le béton qui conduit à la diminution de résistance à la
compression c'est-à-dire la diminution de la rentabilité structurelle du béton et donc la durabilité
du béton.

Les valeurs de régression présentent des résultats distincts suivant le type d'eau incorporée dans
le mélange du béton. Le béton avec l'eau de robinet se caractérise par une résistance plus élevées
dans le milieu agressive à l'âge de 1 mois. Au bout d'un an, les bétons confectionnés avec l'eau
de la nappe développent une résistance supérieure (-7.30%), mais le béton avec l'eau épurée
présente toujours les faibles résistances dans le milieu agressif (-17.43%).

Le pourcentage de régression de résistance se développe avec le temps ce qui explique l'effet


continu de milieu agressif sur la résistance de béton.

80
Résultats et Discutions

5. Evolution des résistance


ésistance mécanique à la traction

Les résultats de la résistance


nce à la traction des différents
différents bétons sont donnés dans le tableau 6.4 et
traités sous forme d'histogramme dans la figure 4.5
Tableau 4.5 Valeurs des résistances mécaniques à la traction des différents
différent bétons et milieux de
conservation.
Milieu de Résistance Mécaniques à la traction ftj (MPA)
Age
Conservation Eau de Robinet (ER) Eau de Nappe (EN) Eau Épurée (EP)

28 jours laboratoire 2.74±0.11 2.72±0.09 2.76±0.17


1 mois laboratoire 3.71±0.37 3.74±0.24 3.79±0.2
(+28j) eaux usées 3.69±0.10 3.72±0.23 3.74±0.25
3 mois laboratoire 4.11±0.45 4.18±0.12 4.22±0.10
(+28j) eaux usées 3.82±0.50 3.93±0.51 4.08±0.25
6 mois laboratoire 4.70±0.15 4.71±0.15 4.72±0.04
(+28j) eaux usées 4.63±0.21 4.64±0.15 4.65±0.13
12 mois laboratoire 5.55±1.24 5.15±0.7 6.44±1.47
(+28j) eaux usées 5.05±0.45 4.86±0.37 5.74±0.97

ER EN EP
7
Résistance à la traction (MPa)

6
5
4
3
2
1
0
28j 1mois
mois 3mois 6mois 12mois 1mois 3mois 6mois 12mois

Témoins Eaux Usées


Aje de chargement , Milieu de conservation

Figure 4.4 Evolution dee la résistance à la traction en fonction de type d'eau et de milieu de
conservation

81
Résultats et Discutions

Conformément à la résistance mécanique à la compression, la résistance à la traction est


influencée par le type d'eau de gâchage utilisée. Les bétons confectionnés avec l'eau épurée
présentent une résistance à la traction plus élevée qu'avec les deux autres types, Cet effet étant
plus marqué à l'âge de 12mois (+28j).
La résistance à la traction est influencée par le milieu agressif avec des écarts de régression
pouvant atteindre (-9%) pour l'eau épurée, (-10.86%) pour l'eau de robinet et (-5.63%) pour les
eaux de la nappe au bout d'un an. Ces résultats s'expliquent par l'attaque chimique des eaux
usées qui entraîne une réduction des propriétés structurelles du béton , telles que la résistance en
compression et en traction.

6. Evolution de la Vitesse de Son

La comparaison entre les vitesses de son des différents bétons étudiés nous permet d'étudier
l'influence de type d'eau de gâchage et de milieu agressif sur le degré de compacité et
l'homogénéité du béton.

Les résultats de la vitesse de son des différents bétons sont présentés dans le tableau 4.6 et traités
sous forme d'histogramme dans la figure 4.5.

Tableau 4.6 Valeurs des vitesses de son des différents bétons et milieux de conservation

Milieu de Vitesse de son (m/s)


Age
Conservation Eau de Robinet (ER) Eau de Nappe (EN) Eau Épurée (EP)
1 mois laboratoire 4203.14±230 4172.89±8 4227.02±23
(+28j) eaux usées 4194.9±28 4165.7±108 4201.25±164
3 mois laboratoire 4241±82 4265.13±32 4281.4±8
(+28j) eaux usées 4211±101 4240±41 4260.8±95
6 mois laboratoire 4274.8±8 4284.3±97 4342.21±62
(+28j) eaux usées 4245.2±44 4251.6±48 4318.84±93
12 mois laboratoire 4387.8±156 4394.05±140 4488.8±262
(+28j) eaux usées 4348.5±58 4356.37±44 4447.1±49

82
Résultats et Discutions

ER EN EP
4600
4500
Vitesse de son (m/s)

4400
4300
4200
4100
4000
1mois 3mois 6mois 12mois 1mois 3mois 6mois 12mois

Témoins Eaux Usées


Aje de chargement , Milieu de conservation

Figure 4.5 Evolution de vitesse de son en fonction de type d'eau et de milieu de conservation

Les résultats de compacité et d'homogénéité de béton qui sont appréciés par la vitesse de son,
peuvent être analysés en parallèle avec les résultats de la résistance à la compression
compressi des
différents bétons qui sont générés par le type d'eau de gâchage utilisée, l'âge des éprouvettes
éprouvette et
l'effet de milieu agressif. Le béton avec l'eau épurée présente une
un meilleure compacité à savoir
son vitesse de son obtenue par rapport au deux autres types de béton ce qui confirme les résultats
résul
de la résistance mécanique en compression.
compression
Le milieu agressif influe négativement sur la compacité des bétons.
L'évolution de vitesse de son avec le temps
te s'explique par la réaction d'hydratation qui améliore
la compacité et la résistance de béton.

7. Résultats des mesures


esures d'absorption
d' capillaire

L'absorption capillaire est un phénomène physique par lequel un liquide migre de l'extérieur
vers l'intérieur d'un milieu poreux grâce à un phénomène de remontée capillaire. Cette absorption
entraîne
ne un gain de masse du matériau. Comme nous détaillons dans le programme expérimental
dans le chapitre 3,, c'est grâce au suivi de la variation de masse d'éprouvettes préalablement
séchées que la capacité d'absorption d'eau des différents bétons est évaluée.
évaluée.
La figure 4.6 présente les résultats du coefficient d'absorption
d'absorption des différents bétons à 12 mois
d'âge.

83
Résultats et Discutions

ER EN EP
2,5
2,18 2,2

Coefficient d'absorption capillaire


2,06
1,93
93
2
1,67
1,5
(g/cm2) 1,5

0,5

0
Témoins Eaux usées
Milieu de conservation

Figure 4.6 Absorption d'eau par capillarité en fonction de type d'eau et de milieu de conservation

Pour les éprouvettes témoins, on constate que les absorptions capillaires diffèrent suivant le
type d’eau de gâchage utilisée,
utilisée les bétons avec l'eau épurée présentent un coefficient plus faible
(1.5g/cm2) que ceux avec l’eau de la nappe et l’eau de robinet qui présentent des coefficients
plus élevés (1.67 et 2.06 pour l’eau de la nappe et l’eau de robinet respectivement).

L'analyse de l'influence de milieu agressif (eaux usées) fait apparaître des coefficients plus
élevés (environ +28.66%, +31% et +5% de différence pour l'eau épurée, l’eau de la nappe et
l’eau de robinet respectivement). Ceci pourrait démontrer qu'une porosité accessible à l'eau est
plus développée dans les éprouvettes conservées dans les eaux usées ce qui est néfaste pour la
résistance de béton contre les agents agressifs
agressifs et qui influence de manière négative sur la
durabilité de béton.

84
Résultats et Discutions

8. Résultats des mesures de carbonatation

La carbonatation est un phénomène naturel de vieillissement du béton. Cependant, son


apparition, puis son évolution peuvent avoir des conséquences sur la pérennité des ouvrages.

Le test à la phénolphétaéine est réalisé sur des fractures fraîches pour chaque type de béton à
l'âge d'un an. Nous présentons dans le tableau 4.7 ci-dessous les valeurs de profondeur de
carbonatations des différents bétons.

Tableau 4.7 Profondeurs de carbonatation des différents bétons et milieux de conservation

Profondeur de carbonatation (mm)


Milieu de
Age Eau de Robinet Eau de Nappe Eau Épurée
Conservation
(ER) (EN) (EP)
laboratoire 0 0 0
12 mois
eaux usées 0.5 0.5 0.55

Au bout d'un an, nous constatons que le milieu agressif favorise une cinétique de carbonatation
plus rapide que celle obtenue avec les éprouvettes témoins.

Dans le milieu agressif, on observe une légère différence entre les profondeurs de carbonatation
des bétons avec l'eau de robinet et de la nappe et celles mesurées avec le béton avec l'eau épurée.

9. Conclusion

L'utilisation d'eau épurée comme eau de gâchage augmente le temps de début de prise à
environs 27% à celui obtenu avec l'eau de robinet, ce qui dépasse les limites normatives (25%) et
qui limite donc son emploi dans un béton ordinaire. Cependant, ce retard de temps est très utile
pour le bétonnage par temps chaud, transport de béton et pour le bétonnage en grande masse.

L'analyse globale des résultats de la résistance mécanique à la compression montre que le type
d'eau de gâchage et le milieu agressif auraient des effets directs sur la résistance en compression.

L'utilisation d'eau usée épurée comme eau de gâchage n'a pas un effet néfaste sur la résistance
à la compression, au contraire l'eau épurée améliore la résistance dès les premiers âges. Les
résultats sont on accord avec les travaux réalisés par Tay et Yip (1987), Cebecci Saatci (1989)
et (Ooi Soon Lee, 2001), [41-43].

85
Résultats et Discutions

 l'âge de 7 jours, les éprouvettes préparées avec l’eau épurée et l'eau de la nappe Mio-
Pliocène présentent des résistances à la compression acceptable par apport aux éprouvettes d’eau
de robinet selon les exigences des normes, [28].

L'effet positive de l'utilisation des eaux épurée sur la résistance en compression se manifeste
dès le 7 jours au contraire des eaux de la nappe ou l'effet ne s'apparait que pour l'âge de 3mois
(+28j).

Les bétons malaxé avec l'eau épurée présentent un coefficient absorption capillaire plus faible
que ceux avec l’eau de la nappe et l’eau de robinet. Ceci pourrait démontrer qu'une porosité
accessible à l'eau est moins développée avec l'eau épurée ce qui influence de manière positif sur
la durabilité de béton.

Les valeurs faible de résistance en compression et en traction obtenues par les éprouvettes
conservées dans les eaux usées mettent en évidence l'effet néfaste de l'attaque chimique des eaux
usées qui entraîne une réduction des propriétés structurelles du béton, telles que la résistance en
compression et en traction et donc de durabilité de béton. Ce constat est en accord avec d'autres
études Bensekrane (2011), [45]. Le milieu agressif influe aussi négativement sur la compacité
des bétons et favorise aussi une cinétique de carbonatation plus rapide que celle obtenue avec les
éprouvettes témoins.

86
Conclusion générale et perspectives

Conclusion générale

La région de Ouargla soufre par une crise d'eau, cette crise n'est due à son rareté mais plutôt
d'une mauvaise gestion de cette ressource qui est surexploitée et qui entraîne des problèmes
relatifs à l'évacuation et l'assainissement d'eaux excédentaires. Les stations d'épuration sont
construites donc pour supprimer les risques de remontée des eaux et diminuer le volume
d'effluent rejeté dans le milieu récepteur par la réutilisation des eaux épurées. Il convient alors de
s'interroger sur la possibilité de l'utilisation des eaux épurées par la station de Ouargla dans la
production de béton.

Bien que les études ont montré que le type d'eau de gâchage a un effet important sur les
propriétés de béton, nous avons utilisé des eaux soutirées à partir de la nappe Mio-Pliocène à
Ouragla pour préparer des éprouvettes de béton.

Malgré que les études sur le sujet de l'utilisation d'eau épurée sont limitées elles concluent que,
suivant leurs analyses physico-chimiques, les eaux épurées n'ont pas un effet néfaste sur la
résistance mécanique de béton et sur le temps de prise de ciment.

Dans cette optique, nous avons établi un programme expérimental reposant sur une étude
comparative des propriétés de 3 bétons et mortiers de même formulation et qui se diffèrent que
par le type de l'eau de gâchage. Les résultats de résistance mécanique et de temps de prise
enregistrés pour chaque type d'eau de gâchage sont ensuite comparés avec les exigences des
normes pour évaluer leur aptitude à l'emploi.

L’ensemble des données récoltées à partir de programme expérimentale a montré des


comportements très divers suivant le type d'eau utilisée et de milieu de conservation. Il permit
d’émettre certaines remarques sur les effets de ces paramètres:

87
Conclusion générale et Recommandations

Type d'eau de gâchage


- La qualité de l'eau de gâchage est un paramètre qui joue un rôle important sur les propriétés
de béton et de mortier.
- Le type d'eau de gâchage influe directement sur le temps de prise de ciment.
- L'eau épurée augmente le début de prise à 1 heure 10 minutes (environ 27%) par rapport à
l'eau de robinet. Cette augmentation de temps de prise dépasse les exigences des différentes
normes qui limitent l'écart à moins de 1 heure (25%). Ce que limite l'emploi de l'eau épurée
dans un béton ordinaire.
- L'augmentation de temps de prise obtenu avec l'eau de la nappe est admissible.
- La résistance en compression est influencée par ce paramètre avec notamment les valeurs
plus fortes observées dans la majorité des cas pour le béton malaxé avec l'eau épurée.
- L'influence de ce paramètre se change avec le temps, comme le montrent les valeurs
similaires obtenues par les bétons avec l'eau épurée et de robinet à l'âge de 1 mois (+28j).
Cette remarque est confirmée avec l'évolution de la résistance obtenue avec l'eau de la
nappe.
- L'utilisation des eaux épurée pour le gâchage de béton améliore la résistance en
compression.
- Le béton mélangé avec l'eau de la nappe Mio-Pliocène développe en globale des résistances
à la compression plus faible que celle du béton mélangé avec l'eau de robinet.
- Les coefficients d'absorptions capillaires diffèrent suivant le type d’eau de gâchage utilisée,
les bétons avec l'eau épurée présentent un coefficient plus faible que ceux avec l’eau de la
nappe et l’eau de robinet. Ceci pourrait démontrer qu'une porosité accessible à l'eau est
moins développée avec l'eau épurée ce qui influence de manière positif sur la durabilité de
béton.
Milieu de conservation agressif (eau usée)
- L'agressivité des eaux usées a un effet néfaste sur la résistance de béton. L'effet de ce
paramètre est augmenté avec le temps. Ceci entraîne la réduction de la rentabilité
structurelle et la durabilité de béton.
- Une porosité accessible à l'eau est plus développée dans les éprouvettes conservées dans les
eaux usées ce qui est néfaste pour la résistance de béton contre les agents agressifs et qui
influence de manière négative sur la durabilité de béton.

88
Conclusion générale et perspectives

Recommandations

Ce travail de recherche fournit des données relatives aux comportement des bétons et mortiers
malaxés avec les eaux épurées et les eaux de la nappe souterraines (Mio-Pliocène). Mais des
questions demeurent en suspens et des perspectives de recherche pour les répondre sont
nécessaires.

-La teneur élevée en chlorure dans l'eau épurée a fait poser la question de l'effet de l'eau épurée
sur les armatures de béton.

- L'interaction de différentes composantes d'eau épurée avec le ciment doivent être analysé pour
mieux comprendre les résultats de la résistance mécanique et le temps de prise obtenus dans cette
recherche.

-L'aspect sanitaire de l'utilisation des eaux épurées doivent être bien évalué surtout lorsque les
ouvriers seront en contacte direct avec ces eaux.

89
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Annexe

Annexe A : Formulation du Béton

La partie suivante présente en détail le protocole de mise au point de la formulation du béton


(Tableau 3.12).

La formulation du béton a été faite selon la méthode de "Faurry" où on a fixé initialement un


rapport E/C de 0.6. Le principe de la méthode consiste à :

• déterminer la courbe optimale du mélange des éléments secs;

• calculer les pourcentages de ces constituants qui permettent de donner un mélange sec dont la
courbe soit aussi voisine que possible de la courbe optimale;

• déduire la composition d’un mètre cube de béton.

La courbe optimale Ce n’est plus un segment de droite ; mais deux segments formant une ligne
brisée. Il faut définir : l’origine, l’extrémité et le point de brisure.

• origine : point de l’axe des abscisses correspondant au tamis de 0,0065 mm.


• extrémité : point d’abscisse D et d’ordonnée 100.
• point de brisure : abscisse D/2; ordonnée yD/2 donnée par la formule :
Y = A +17.8 √ (A.1)

Où :

D : plus grande dimension de tamis.

A : constante, traduisant la consistance du béton désiré et de la provenance des granulats (tableau


A.1)

Tableau A.1 Valeurs de A

1. D < 25 mm : Béton armé courant pour bâtiment et ouvrage d'art.


Consistance Sable roulés Sable concassés
du béton Granulats roulés Granulats concassés
Assez plastique 24 à 26 26 à 28 30 à 32
Plastique 30 à 32 28 à 30 32 à 34

2.
25 < D ≤ 50 : béton légèrement armé A = 15÷20
50 < D ≤ 80 : granulats roulés A = 15 ÷ 20
D > 80 : granulats roulés A = 12

3. béton de pistes A = 15
Annexe

- Détermination de la courbe optimale:

Pour couler les éprouvettes cubique on un mélanges des gravier 3/8 et 8/15:
1. Origine : abscisse 0,0065 mm, sur l'axe de d.
2. Extrémité: Ordonnée 100%, abscisse: Dmax
Dmax = D1 + (D1 – D2) × (A.2)

Avec:

D1 : est la dimension du tamis qui serait tout juste suffisante pour laisser passer la totalité des
granulats.

D1: est la dimension du tamis qui serait après le tamis D1.

X = 100% - %D1

Y = %D1 - %D2
.
Dmax = 12.5 + (12.5 – 10) × .
= 17.56

3. Point de brisure: abscisse: Dmax / Dmax/ 2 = 8.78, Ordonnée : Y(Dmax/ 2)

Y = A +17.8 √ (A.3)

La valeur de A : le tableau A.1 donne A = 32

On aura Y (D/2) = 62.15 % → valeur arrondie: Y (D/2) = 62 %

- Calcul des pourcentages des constituants sec de mélange:

1. Volume absolu du ciment = = = 112.9 dm3.


.

2. Volume d'eau de gâchage:


E=( ) x 1000 (A.4)

K : coefficient qui dépendant des agrégats, de la consistance et de la mise en œuvre de béton


donnée par le tableau suivant:
Tableau A.2 Valeurs de K
Matériaux utilisés
Moyen de mise en
Consistance
œuvre Sable roulé Sable roulé s. concassé
gravier roulé g. concassé g. concassé
Très fluide Sans vibration ≥0.37 ≥0.405 ≥0.46
Molle Moyen 0.35-0.37 0.375-0.405 0.43-0.46
Ferme Vibration poussée 0.33-0.35 0.350-0.375 0.40-0.43
Annexe

La valeur de K : le tableau A.2 donne K= 0.375


.
E(L) = ( ) x 1000 = 211
√ .

3. Volume absolu des éléments secs = 1000 dm3 – volume d'eau


= 1000-211 = 789 dm3

D’où
.
Le pourcentage de ciment = x 100 , soit C = 14.32%.
!

4. Détermination des pourcentages des agrégats

Les pourcentages de sable et gravier sont déterminé par la méthode graphique à partir de la
courbe granulométrique (figure 5.1) et le calcul de la composition d'un mètre cube de béton est
donné dans le tableau suivant:

Tableau A.3 Calcul de la composition d'un mètre cube de béton.


Volume absolu Masse
Volume Poids
Composition % des éléments volumique
absolu (Kg)
secs absolue (g/cm3)
Eau / / 211 1 211
Ciment 14.31 789 112.9 3.1 350
Gravier (3/8) 14 789 110.46 2.58 285
Gravier
40 789 315.6 2.58 814.24
(8/15)
Sable 31.69 789 250 2.6 650
Totaux 100 / 789 / /

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