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La répartition géographique de l’eau

• Le potentiel hydrique se caractérise surtout par une répartition géographique très dés
équilibrée . La Tunisie du Nord concentre à elle seule 80 % des eaux de surface et 60 % des
ressources globales.

• C’est également dans le contexte de cette planification centralisée des ressources en eau que
s’inscrivent les rapports entre bassins versants et grands foyers de consommation dont le
plus important est la Tunisie du Nord-Est. Les six gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous,
Bizerte, Nabeul et Zaghouan)

• L'accumulation d'hommes et d'activités fait de la région du Nord-Est un espace déficitaire. La


mise en place, dès les années 1970, d’un système hydraulique intégrant l’ensemble des
bassins versants du Nord est de ce fait finalisée par l’acheminement des flux d’eau des
principales zones productrices vers la Tunisie nord-orientale.

• ALIMENTATION EN EAU POTABLE


Acteurs du secteur AEP

L'inventaire des ressources en eau est confié à la Direction Générale des Ressources en Eau, sa
gestion à la Direction des Équipements et Grands Travaux Hydrauliques; ces deux directions relèvent
du Ministère de l'Agriculture. L'approvisionnement en eau potable est dévolu à la Société Nationale
d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). Cette répartition quelque peu éclatée entre
ressources et différents usages ne facilite pas la mise en commun des données sur la ressource en
eau et les usages qui en sont faits, même si la connaissance de l'hydrologie s'améliore beaucoup. A
l'échelle régionale, le suivi des prélèvements effectués par les différents usages n'est pas tout à fait
coordonné non plus : la direction régionale de la SONEDE a des données sur la consommation d'eau
des ménages et collectivités desservies et sur ses propres prélèvements, les arrondissements Génie
Rural et Périmètres Irrigués des CRDA disposent de données sur les prélèvements d'eau effectués
pour l'irrigation, mais surtout pour les périmètres publics; l'arrondissement Ressource en Eau
effectue pour sa part le suivi de la ressource, et devrait ainsi pouvoir suivre les prélèvements des
industries non raccordées. Ce système manque d'une certaine coordination pour le suivi des
quantités prélevées.

INSTITUTIONS

Le système politique de gestion de l'eau reflète les changements des dix dernières années.
L'administration et le Ministère de l'Agriculture gardent leur importance, mais un Ministère de
l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire a vu le jour, ainsi qu'un Comité National de l'Eau
encore balbutiant censé rassembler administration et usagers. Des sociétés publiques autonomes
sont chargées de fonction telles que l'alimentation en eau potable (SONEDE), l'exploitation du canal
et des adductions du Nord (SECADENORD), ces deux sociétés sous la tutelle du Ministère de
l'Agriculture, et un Office chargé de la gestion et de l'exploitation des ouvrages d'assainissement
(ONAS). On pourra par leur entremise viser à terme une certaine prie en charge du secteur de l'eau
par le secteur privé, sous forme de sous-traitance auprès de ces sociétés. Les Offices de Mise en
Valeur Agricole ont été remplacés en 1989 par les Commissariats au Développement Agricole, qui
représentent un début de décentralisation. La politique actuelle s'est aussi orientée vers plus de
participativité et d'implication des usagers avec la création des Associations d'Intérêt Collectif pour
l'alimentation en eau potable rurale, les périmètres publics irrigués, et peut-être bientôt pour les
usagers des nappes phréatiques subissant la surexploitation. Ces AIC sont soumises à la tutelle d'un
Groupement d'Intérêt Hydraulique, équivalent régional du Comité National de l'Eau

2.1. Organisation

Schématiquement, l'organisation du système d'institutions pour la gestion de l'eau est représenté à


la page suivante. On a surtout représenté la structure administrative qui constitue l'ossature du
système; les flèches représentent des relations de tutelle, les doubles flèches désignent quelques-
unes des relations entre organismes publics et usagers.

2.2. Compétences

Le tableau suivant résume les principales compétences des organismes présentés ici.
La SONEDE et la Direction Générale du Génie Rural du Ministère de l'Agriculture (arrondissements
Génie Rural des CRDA) se partagent la tâche : normalement la limite de compétence est
l'agglomération de 2 500 hab, au-dessus de laquelle la SONEDE est chargée d'assurer
l'approvisionnement. En dessous de ce seuil, le Génie Rural doit assurer la mise en place
d'infrastructures d'approvisionnement, et leur gestion et exploitation en commun avec les AIC d'AEP
rurale. Dans la pratique, la SONEDE développe son réseau là où l'habitat est suffisamment dense
pour que la mise en place d'un réseau reste rentable. Le GR s'occupe de l'habitat dispersé, et peut
chercher à utiliser de l'eau fournie par la SONEDE. L'assainissement urbain est assuré par l'ONAS. 1.2.
Quels services d'AEP ? En habitat dispersé, le Génie Rural est chargé d'assurer un approvisionnement
par des points d'eau collectifs (bornes fontaines, potences…) et le branchement des édifices publics
(dispensaires, …). La SONEDE dessert de son côté les usagers suivants : • 68% des
approvisionnements sont utilisés par l'usage domestique, • 6% par le tourisme, • 14 % par les
collectivités, • 12 % par les industries raccordées. 1.3. Objectifs du secteur L'alimentation en eau
potable est un secteur prioritaire. Il doit permettre d'assurer l'approvisionnement de la population et
le développement de l'activité touristique. Après une période où l'approvisionnement en eau potable
se faisait de manière hiérarchisée des grandes villes vers les petits villages, la politique actuelle est
basée sur le principe d'équité : on veut réduire les écarts entre les populations, et un effort
particulier est effectué sur la desserte AEP rurale. L'objectif est de passer d'un taux de desserte rurale
de 71% en 1990 à un taux de desserte de 90% en 2000. Le principe d'équité a poussé à consentir une
augmentation des prix de la SONEDE pour participer au coût plus élevé de la desserte rurale. Au delà
de l'équité, la politique d'aménagement du territoire qui cherche à lutter contre l'exode rural a choisi
comme fer de lance la desserte en services minimaux (électricité, transports, eau,
télécommunications…) pour maintenir les populations rurales. La politique sociale rurale est donc
plus axée sur ce thème que sur le développement de l'irrigation.

1. 4Economies d'eau

. Par contrat avec l'Etat, la SONEDE s'est engagée à diminuer les pertes techniques des réseaux pour
atteindre un rendement national moyen des réseaux de 80% en 2002. Réduire les consommations
des usagers pourrait ne pas être un objectif de rentabilité pour la SONEDE, mais la tutelle du
Ministère de l'Agriculture lui a imposé de mettre en place une politique de réduction des
consommations des ménages par des campagnes de sensibilisation et surtout par une politique
tarifaire progressive par tranches.

1.5. Tarification

Comme on l'a vu la tarification par la SONEDE repose sur un principe de progression par tranches
destiné à inciter l'usager aux économies d'eau. Le prix de l'eau potable comporte aussi une
redevance d'assainissement (principe pollueur – payeur). Etablissement public financièrement
autonome, la SONEDE devrait avoir une politique de tarification qui lui permette le recouvrement des
coûts de fonctionnement et d'entretien. Mais, alors que le coût de la mobilisation de l'eau dans les
barrages est encore assumé seulement par l'Etat, les redevances ne lui permettent de recouvrer que
90% des coûts; elle doit donc être subventionnée. De leur côté les AIC d'AEP rurale, outre leur
manque de moyens et d'engagement des usagers déjà évoqués, devraient, elles aussi, fonctionner
avec une autonomie financière, mais elles ne parviennent à supporter que 70% des coûts de
fonctionnement et d'entretien, à cause du coût élevé de l'approvisionnement qu'elles doivent
assurer : c'est là que la péréquation entre usagers urbains et ruraux intervient.

EAU AGRICOLE
2.1. Répartition des surfaces irriguées La surface irriguée peut être estimée à 334 000 ha en 1996
(même si les estimations sont très variables; ce chiffre est tiré de Polagwat, 1999).
2.2. Évolution des politiques agricoles et de développement rural

La structure des exploitations agricoles est encore marquée par l'époque collectiviste qui a repris une
partie des grands domaines issus de la colonisation. On a donc une agriculture domaniale dont font
partie les Périmètres Publics Irrigués, une agriculture privée productive ayant pu reprendre aussi une
partie des grands domaines et comprenant les Périmètres Irrigués Privés, et une petite agriculture
privée en difficulté sur des terres non irrigables. Ces petites exploitations ont tendance à devenir de
plus en plus nombreuses et de plus en plus petites (morcellement du foncier, Étude du secteur de
l'eau, 1999). La politique de développement rural vise plus à assurer les conditions d'une agriculture
productive dans les périmètres publics et privés, mais pas le développement de l'irrigation dans la
petite agriculture. Le IXème Plan définit ainsi les priorités de la politique agricole :

• soutenir l'agriculture lors de l'ouverture aux lois du marché, pour obtenir un meilleure qualité des
produits,

• soutenir la petite agriculture pour qu'elle développe les spéculations pluviales ou d'irrigation
complémentaire adaptées, l'eau servira cette politique sociale seulement à travers l'AEP rurale,

• prendre conscience que la ressource naturelle eau est limitée et développer un programme
d'économies d'eau

En 1999, l'agriculture représente 18% du PIB tunisien. L'irrigation représente 7% des terres arables,
35% de la valeur de la production agricole, 20% des exportations agricoles, 27% de l'emploi agricole.

2.3. Economies d'eau :

changements d'assolements Le dogme de l'autosuffisance alimentaire a été abandonné en Tunisie


au profit de la sécurité alimentaire, où la valeur des exportations agricoles doit permettre d'équilibrer
la balance commerciale alimentaire. On veut donc développer les avantages comparatifs de
l'agriculture tunisienne (traditionnels : dattes, olives,…; ou nouveaux : fleurs coupées, primeurs, …)
qui sont parfois des cultures pluviales (ou que le retour à des variétés indigènes permettrait de
produire sur le mode pluvial), et recentrer l'usage de l'eau vers des cultures à haute valeur ajoutée,
en cohérence avec le principe de la valorisation maximale du mètre cube utilisé. Pour des
productions stratégiques ou d'impact psychologique fort comme le céréales, l'irrigation
complémentaire doit assurer la sécurité d'approvisionnement minimum. L'objectif est que les
cultures irriguées à forte valeur ajoutée permettent de hisser la valeur de la production irriguée à
50% de la valeur de la production agricole totale.

2.4. Les instruments pour l'économie d'eau : tarification ?


Ce changement nécessaire d'assolement ne se fait pas tout seul : soit on l'impose
administrativement et réglementairement, il faut alors subventionner le prix de l'eau pour
accompagner une telle mesure. Si on laisse le marché décider de ces évolutions (comme le propose
le IXème Plan), il faut alors aussi que le prix de l'eau comme facteur de production soit laissé à
l'équilibrage du marché (N.Ennabli, 1998). Le premier objectif est le recouvrement des coûts de
production dans les périmètres publics. On pourra ensuite peut-être passer à un prix traduisant la
rareté de la ressource et la tension entre offre et demande.

2.5. PPI et PIP

Les Périmètres Publics Irrigués sont gérés par une AIC en relation avec les arrondissements
Périmètres Irrigués et AIC des CRDA. Ces deux organes techniques planifient la demande prévue en
fonction d'assolements imposés, réalisent les aménagements, et en assurent encore en partie la
gestion. L'arrondissement de vulgarisation et de promotion agricole est aussi un maillon important
pour la sensibilisation aux problèmes d'économies d'eau. Ces périmètres sont en général sous
intensifiés : dans le Sud, par exemple, développés à partir de nouveaux forages profonds, ils ne
remplissent pas les prévisions de production. Les AIC des PPI ne couvrent qu'entre 40 et 80% de leurs
frais de fonctionnement et d'entretien. Une meilleure formation technique et une meilleure
sensibilisation au rôle des AIC devraient permettre d'améliorer cette situation. L'Étude du Secteur de
l'eau recommande aussi la plus claire définition des rôles entre CRDA et AIC, de manière à donner
une autonomie à l'AIC pour qu'elle puisse devenir rentable. D'un point de vue technique, l'État par
l'intermédiaire des CRDA, subventionne l'investissement dans de nouveaux équipements d'irrigation
plus efficients. Les Périmètre Irrigués Privés s'approvisionnent surtout à partir des nappes
phréatiques. Ils sont peu contrôlés, utilisent des groupes motopompes dont l fonctionnement revient
parfois moins cher que l'eau subventionnée fournie de manière publique. Très axés sur la rentabilité
économique, et en l'absence de mécanisme de régulation de l'usage de ces ressources phréatiques,
ces périmètres ont tendance à surexploiter la ressource dont ils disposent. La création d'AIC de
nappes est proposée pour remédier à cette surexploitation.

LA MOBILISATION ET LE
TRANSFERT DES EAUX DE
SURFACE
A la fin de l’année 2017, la Tunisie compte 37 barrages avec une
capacité de retenue totale actuelle de 2 285 Mm3, 257 barrages
collinaires d’une capacité totale de 365Mm 3 et 909 lacs collinaires
d’une capacité totale de 58 Mm3 (le volume de la vase est déduit
pour ce qui concerne les grands barrages).
VII.1.1. Performances en termes de mobilisation
L’objectif de la stratégie de mobilisation de l'eau 2002-2011 visait le
développement de l'infrastructure conventionnelle (essentiellement
réservoirs et eaux souterraines) et l’atteinte du taux de mobilisation
des ressources en eau de 95% du potentiel. Le taux actuel de
mobilisation des eaux de surface est estimé à 92 %.
Les prévisions fixées dans le cadre de la GBO sont atteintes de façon satisfaisante.

Tableau 11 : Evolution de performance des indicateurs GBO pour la mobilisation des eaux de surface

Indicateur GBO Réalisé 2016 Prévu 2017 Réalisé 2017 Prévu


2018

Taux de mobilisation des 91,7 92 92 92


eaux de surface % *

Capacité de stockage des 2239 22 22 22


barrages millions de m3 85 85 85
* Ce taux a été déduit du calcul fait sur la base du volume mobilisable, à partir des ouvrages existants, indiqué dans le
rapport de GBO 2017, qui est de 2310 Mm3, divisé par le volume mobilisable

1... Evolution de la capacité utile des barrages


La situation hydraulique des barrages indique pour la date du 31 aout
2017, une capacité utile totale de 2078 Mm 3 (pour les 30 barrages
cités), alors que la capacité initiale de ces barrages était de 2787
Mm3. Une perte de 25% de capacité est constatée. Si on se réfère au
volume utilisable correspondant, il s’établissait à 709 Mm 3 à la même
date.
Selon plusieurs sources, les retenues des barrages tunisiens perdent
annuellement 0,86 % de leur capacité par alluvionnement
(DGBGTH). Le risque c’est qu’en 2030, la perte de capacité de
stockage des barrages en exploitation pourrait atteindre 43 % de leur
98,31
capacité
8
initiale16.Les taux d'envasement des barrages réservoirs par
an 7varient selon la nature de leurs bassins versants. Les barrages dont
leurs
6 bassins versant sont occupés par la couverture végétale
montrent
5 des taux d'envasement à environ de 0,3% par an (les
3,98
barrages
4 de : Beni Metir, Kasseb, Bouheurtma, Ghezala, Joumine).
C’est
3 le barrage de Sidi Salem qui affiche la vitesse d’envasement la
2,282,18

plus élevée, avec 1,78


2 une moyenne d’envasement de l’ordre de 8 Mm 3
par 1année. 0,78 0,65 0,62
0,4 0,36 0,35
0
0,19 0,19 0,19 0,18
Le barrage le plus important du dispositif se trouve donc
0,11 0,09 0,03 envasé à
près de 34% et la rapidité avec laquelle il se colmate compromet 0,03 0,02
sa
durée de vie restante.
Les estimations sur l'avenir de certains barrages en 2050 montrent
que la capacité de stockage deviendra : 43% pour le barrage Sidi
Salem, 38% pour le barrage de Nebhana, 6% pour le barrage de
Siliana, 5% pour le barrage deTaux
Sidi Saad, 16% pour le barrage d'El
d'envasement
Houareb, 18% pour le barrage de Chiba et 23% pour le barrage de
Lebna. Ces prévisions pourraient être revues à la hausse avec
l’augmentation de l’évaporation des eaux, qui devrait s’accroître sous
l’effet des changements climatiques.
Aucune donnée n’est disponible pour ce qui concerne la capacité
utile des barrages collinaires, ces infrastructures ne bénéficiant
d’aucun suivi régulier.

VII.1.2. Coûts de l’envasement


La sédimentation des réservoirs peut conduire à un coût additionnel de remplacement des barrages
ou à la construction de nouvelles capacités de stockage Le coût de réalisation de nouvelles capacités
de stockage est d’environ 13 millions $, sur la base de l’alternative la moins chère de restauration,
telle que la surélévation des barrages et la construction de barrages de remplacement. Par ailleurs, la
perte de production agricole due à la disponibilité limitée de l’eau provoquée par l’envasement des
barrages est estimée à 29,3 millions $. Par conséquent, le coût de l’envasement des barrages varie
entre 13 et 29.3 millions

1.3L es réalisations au cours de l’année 2017 et les prévisions de 2018 (détails en


annexe)
En 2017, la réalisation des barrages Serrat au Kef et Kebir à Gafsa a
été achevée avec des capacités respectives de 21 et 25 Mm 3.
La réalisation de trois autres barrages est en cours : Mellègue amont
(Kef) avec un avancement de 8%, Douimis (Bizerte) est à 25%. Le
réservoir de Kalaat Kébira est à 10%.
Le barrage réservoir de Saida est au stade d’élaboration du dossier
d’appel d’offres des travaux D’autres barrages sont au stade des études :
Tessa, Ghezala (délégation de Fernana) et Khalled.
Les études de surélévation des barrages de Bou Hertma, Rmal,
Nebhana, Sidi Saad et Ghezala sont en cours.
Les procédures de recrutement des Bureaux d’études des barrages de
Ouzafa, Boulaaba et Ragghay sont entamées.
Les travaux de construction du barrage collinaire de Sidi Salah à Sfax sont achevés.
Les procédures de passation des marchés de réalisation de des deux
barrages collinaires Sidi Soltane (Bizerte) et Hnita ont abouti en
2017.
Il est prévu d’entamer les travaux de 6 barrages collinaires en 2018 :
Sidi Soltane, Hnita, Khol, Halloufa, Demayem et Skifa. 14 autres
barrages collinaires sont en cours d’études.

VII.2. L’interconnexion des barrages et le transfert d’eau

VII.2.1. Situation actuelle


Les plus grands barrages du Nord sont interconnectés par de
nombreux canaux permettant d’effectuer des régulations en fonction
des stocks disponibles dans chaque réservoir et de leur salinité.
Complexe de transfert de Sidi Barrak (SECADENORD)

Les transferts revêtent actuellement une importance cruciale, et les


performances attendues sont atteintes.

Tableau 12 : Evolution de performance de l’indicateur GBO

pour la capacité de transfert des eaux de surface

Indicateur GBO Réalisé 2016 Prévu 2017 Réalisé 2017 Prévu


2018

Capacité de transfert des 800 800 800 800


eaux en millions de m3

VII.2.2. Les réalisations au cours de l’année 2017 et les prévisions de 2018 (voir
annexe)
Projets en voie d’achèvement :
 Travaux de transfert des eaux des barrages Melah, Tine,
Gamgoum et de El Harka vers le système de transfert Sidi
Barrak, Sedjnane, Joumine, Medjerda
 Leur mise en fonctionnement devrait avoir lieu en 2018.
2 projets sont en démarrage de réalisation :
 Connexion des barrages Houareb et Sidi Saad.
 Projet de transfert Saida-Belli
2 sont en phase d’études :
 Etude de faisabilité du transfert des excédents des eaux du Nord vers le Centre
Etude de modernisation du canal Medjerda Cap Bon
Infrastructure de mobilisation
Des systèmes locaux autonomes au système régional interconnecté:
Jusqu’aux années 1970, la mise en place des grandes infrastructures hydrauliques est à
la fois tardive et discontinue dans le temps comme dans l’espace. Les quelques
ouvrages importants existant avant 1945 (barrage de oued El Kebir, conduites de
Zaghouan, Jougar et Khlédia) alimentent exclusivement Tunis en eau potable. Ce n’est
que vers la fin de la période coloniale qu’est mis en chantier le premier programme
d’aménagement du bassin versant de la Medjerda. Malgré de multiples difficultés
financières et techniques, ce programme aboutit à l’installation d’un important réseau
de barrages (Mellégue, Beni Mtir et Laroussia) et d’organes de transfert ouest-est, vers
la basse vallée et Tunis. L’accroissement de la demande urbaine, agricole et touristique,
nécessite l’édification, entre 1959 et 1971, d’une nouvelle série de barrages de tailles
diverses, autonomes (Bezikh, Chiba, Lakhmés) ou articulés au réseau de Tunis (Kasseb,
Bir M’cherga).

17Cette première phase de la spatialisation du dispositif hydraulique de la Tunisie du


Nord s’est caractérisée par le renforcement des aménagements locaux et sub-
régionaux. Elle préfigure déjà, par les premières interconnexions de ses éléments (sous-
système de la basse vallée, réseau de Tunis) l’orientation ouest-est des flux de l’eau,
l’organisation définitive d’un système hydraulique régional centré sur la Tunisie du
Nord-Est. La réalisation d’un tel système reflète une nouvelle orientation de la politique
de l’eau, désormais fondée depuis les années 1970 sur des plans directeurs
d’aménagement à l’échelle des grandes régions géographiques : Nord, Centre et Sud. La
croissance rapide de la demande de la Tunisie orientale a certainement pesé sur les
choix des décideurs. Le plan directeur des eaux du Nord, auquel on intégra celui de
l’extrême Nord, repose en effet sur deux objectifs majeurs :

 la mobilisation à moyen terme (vers 2010) de la totalité des ressources


potentielles ;
 le développement et l’interconnexions des ouvrages de stockage et des réseaux
de transfert de l’eau.
L’eau constitue désormais un moyen de médiation de l’espace nord-tunisien. En
développant un système régional intégrant l’ensemble des bassins versants, l’État
occupe par ce biais une fonction clé dans la mobilisation et l’allocation des ressources
régularisables

Réseau de transfert et flux de l’eau

Les adductions régionales et inter-régionales articulées au réseau des barrages doivent


résoudre deux contraintes spatiales et structurelles. D’abord, le transfert sur de longues
distances, des excédents d’eau des régions productrices et la régulation de
l’approvisionnement des régions littorales confrontées à l’insuffisance des ressources
locales et à des risques de déficit de forte ampleur en période de sécheresse. Ensuite, la
structure rigide du réseau de transport reflète à la fois la direction et la dimension des
flux principaux. On y reconnaît deux grandes composantes spatiales :

 le sous-système de transfert Ouest-Est s’organise autour de la retenue de Sidi


Salem à l’amont et du barrage de dérivation de Laroussia et du canal Medjerda /
Cap Bon (Canal MCB) à l’aval. Au cours de l’année 1996-1997 (du 1  septembre
er

1996 au 31 août 1997), il régularise 163 millions de m  dont 72,6 sont alloués
3

aux périmètres irrigués de la basse vallée et 90,4 transférés vers Tunis, le Cap
Bon, le Sahel et Sfax. Les autres sous-systèmes, de moindre importance, sont
intra-régionaux, avec au sud la conduite Joughar-Zaghouan-Tunis, et au nord la
conduite Joumine Menzel Bourguiba-Bizerte (13 millions de m ) ;3

 le sous-système Nord-Sud s’articule à l’amont aux barrages de Sejnane et


Joumine et l’aval au système de transfert de la Medjerda. Sejnane est construit
pour assurer une double fonction, à l’image de Sidi Salem : celle de la collecte des
eaux du bassin versant de l’oued Sejnane, et celle, à terme de drainage et de
transit de ressources qui seront régularisées par les barrages de l’extrême Nord
avec lesquelles il sera interconnecté (Sidi El Barrak, Zerga, Moula…).

Le transfert inter-régional actuel est assuré par le canal de Joumine et la conduite


Ichkeul-Medjerda, dont les eaux atteignent la station de Belli au Cap Bon. En 1997, le
réseau nord-sud avait acheminé 38,5 millions de m . Au total et en l’état actuel des
3

réalisations, les différents réseaux de transfert ont fait transiter annuellement plus de
200 millions de m  d’eau dont 160 au profit de la Tunisie nord-orientale. Ils seront
3

davantage agrandis d’ici 2010 avec le raccordement des nouveaux ouvrages de collecte,
de l’extrême Nord au système de la Medjerda ; les nouvelles interconnexions
permettront ainsi de doubler les flux d’eau et de couvrir des besoins plus importants.
Mais déjà se posent les problèmes de régulation d’un système hydraulique
géographiquement très étendu et à la configuration très complexe.

21Le problème de l’eau dans la Tunisie du Nord-Est se pose à un double plan :

 au plan géographique, les ressources de la région servent essentiellement à des


usages locaux. Elles sont souvent surexploitées et ne peuvent donner lieu à des
transferts importants vers les grands pôles de consommation (périmètres
d’irrigation, villes, zones touristiques…) ;
 au plan du bilan global de l’eau, le déséquilibre tend à s’accentuer du fait de la
forte croissance de la demande et des limites des ressources potentielles locales.
L’importance des flux d’eau extérieurs souligne d’ores et déjà l’ampleur du
déficit.

22L’enjeu de l’eau est à la fois spatial et socio-économique. Les aménagements


hydriques modernes sont de ce fait une composante fondamentale de l’espace tunisien
et un facteur décisif de développement régional. Les grands transferts sont cependant
opérés, essentiellement au profit des régions les plus dynamiques, celles, notamment
qui forment la frange littorale du pays. Les réseaux des flux de l’eau ont ainsi renforcé
le caractère dissymétrique du territoire national.

23La gestion centralisée de ces flux implique également l’arbitrage étatique, permettant
de régler l’allocation inter-sectorielle et inter-régionale d’eau selon un référentiel de
priorités qui privilégie en périodes critiques les secteurs à caractère stratégique
(tourisme, eau potable, certaines cultures prioritaires, etc.). La mise en œuvre des
grands systèmes de transfert est ainsi en voie d’engendrer une nouvelle recomposition
des stratégies de l’eau, du niveau local au niveau national et une nouvelle
« reconstruction » socioéconomique de l’espace hydrique

Conclusion

On conclus de cette recherche, que nous devons trouver des solutions réelles et efficaces pour
économiser l'eau, le plus tôt possible car avec le temps, la situation s'aggravera encore plus et nous
pourrions atteindre le point où l'eau deviendra insuffisante

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