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• Le potentiel hydrique se caractérise surtout par une répartition géographique très dés
équilibrée . La Tunisie du Nord concentre à elle seule 80 % des eaux de surface et 60 % des
ressources globales.
• C’est également dans le contexte de cette planification centralisée des ressources en eau que
s’inscrivent les rapports entre bassins versants et grands foyers de consommation dont le
plus important est la Tunisie du Nord-Est. Les six gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous,
Bizerte, Nabeul et Zaghouan)
L'inventaire des ressources en eau est confié à la Direction Générale des Ressources en Eau, sa
gestion à la Direction des Équipements et Grands Travaux Hydrauliques; ces deux directions relèvent
du Ministère de l'Agriculture. L'approvisionnement en eau potable est dévolu à la Société Nationale
d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE). Cette répartition quelque peu éclatée entre
ressources et différents usages ne facilite pas la mise en commun des données sur la ressource en
eau et les usages qui en sont faits, même si la connaissance de l'hydrologie s'améliore beaucoup. A
l'échelle régionale, le suivi des prélèvements effectués par les différents usages n'est pas tout à fait
coordonné non plus : la direction régionale de la SONEDE a des données sur la consommation d'eau
des ménages et collectivités desservies et sur ses propres prélèvements, les arrondissements Génie
Rural et Périmètres Irrigués des CRDA disposent de données sur les prélèvements d'eau effectués
pour l'irrigation, mais surtout pour les périmètres publics; l'arrondissement Ressource en Eau
effectue pour sa part le suivi de la ressource, et devrait ainsi pouvoir suivre les prélèvements des
industries non raccordées. Ce système manque d'une certaine coordination pour le suivi des
quantités prélevées.
INSTITUTIONS
Le système politique de gestion de l'eau reflète les changements des dix dernières années.
L'administration et le Ministère de l'Agriculture gardent leur importance, mais un Ministère de
l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire a vu le jour, ainsi qu'un Comité National de l'Eau
encore balbutiant censé rassembler administration et usagers. Des sociétés publiques autonomes
sont chargées de fonction telles que l'alimentation en eau potable (SONEDE), l'exploitation du canal
et des adductions du Nord (SECADENORD), ces deux sociétés sous la tutelle du Ministère de
l'Agriculture, et un Office chargé de la gestion et de l'exploitation des ouvrages d'assainissement
(ONAS). On pourra par leur entremise viser à terme une certaine prie en charge du secteur de l'eau
par le secteur privé, sous forme de sous-traitance auprès de ces sociétés. Les Offices de Mise en
Valeur Agricole ont été remplacés en 1989 par les Commissariats au Développement Agricole, qui
représentent un début de décentralisation. La politique actuelle s'est aussi orientée vers plus de
participativité et d'implication des usagers avec la création des Associations d'Intérêt Collectif pour
l'alimentation en eau potable rurale, les périmètres publics irrigués, et peut-être bientôt pour les
usagers des nappes phréatiques subissant la surexploitation. Ces AIC sont soumises à la tutelle d'un
Groupement d'Intérêt Hydraulique, équivalent régional du Comité National de l'Eau
2.1. Organisation
2.2. Compétences
Le tableau suivant résume les principales compétences des organismes présentés ici.
La SONEDE et la Direction Générale du Génie Rural du Ministère de l'Agriculture (arrondissements
Génie Rural des CRDA) se partagent la tâche : normalement la limite de compétence est
l'agglomération de 2 500 hab, au-dessus de laquelle la SONEDE est chargée d'assurer
l'approvisionnement. En dessous de ce seuil, le Génie Rural doit assurer la mise en place
d'infrastructures d'approvisionnement, et leur gestion et exploitation en commun avec les AIC d'AEP
rurale. Dans la pratique, la SONEDE développe son réseau là où l'habitat est suffisamment dense
pour que la mise en place d'un réseau reste rentable. Le GR s'occupe de l'habitat dispersé, et peut
chercher à utiliser de l'eau fournie par la SONEDE. L'assainissement urbain est assuré par l'ONAS. 1.2.
Quels services d'AEP ? En habitat dispersé, le Génie Rural est chargé d'assurer un approvisionnement
par des points d'eau collectifs (bornes fontaines, potences…) et le branchement des édifices publics
(dispensaires, …). La SONEDE dessert de son côté les usagers suivants : • 68% des
approvisionnements sont utilisés par l'usage domestique, • 6% par le tourisme, • 14 % par les
collectivités, • 12 % par les industries raccordées. 1.3. Objectifs du secteur L'alimentation en eau
potable est un secteur prioritaire. Il doit permettre d'assurer l'approvisionnement de la population et
le développement de l'activité touristique. Après une période où l'approvisionnement en eau potable
se faisait de manière hiérarchisée des grandes villes vers les petits villages, la politique actuelle est
basée sur le principe d'équité : on veut réduire les écarts entre les populations, et un effort
particulier est effectué sur la desserte AEP rurale. L'objectif est de passer d'un taux de desserte rurale
de 71% en 1990 à un taux de desserte de 90% en 2000. Le principe d'équité a poussé à consentir une
augmentation des prix de la SONEDE pour participer au coût plus élevé de la desserte rurale. Au delà
de l'équité, la politique d'aménagement du territoire qui cherche à lutter contre l'exode rural a choisi
comme fer de lance la desserte en services minimaux (électricité, transports, eau,
télécommunications…) pour maintenir les populations rurales. La politique sociale rurale est donc
plus axée sur ce thème que sur le développement de l'irrigation.
1. 4Economies d'eau
. Par contrat avec l'Etat, la SONEDE s'est engagée à diminuer les pertes techniques des réseaux pour
atteindre un rendement national moyen des réseaux de 80% en 2002. Réduire les consommations
des usagers pourrait ne pas être un objectif de rentabilité pour la SONEDE, mais la tutelle du
Ministère de l'Agriculture lui a imposé de mettre en place une politique de réduction des
consommations des ménages par des campagnes de sensibilisation et surtout par une politique
tarifaire progressive par tranches.
1.5. Tarification
Comme on l'a vu la tarification par la SONEDE repose sur un principe de progression par tranches
destiné à inciter l'usager aux économies d'eau. Le prix de l'eau potable comporte aussi une
redevance d'assainissement (principe pollueur – payeur). Etablissement public financièrement
autonome, la SONEDE devrait avoir une politique de tarification qui lui permette le recouvrement des
coûts de fonctionnement et d'entretien. Mais, alors que le coût de la mobilisation de l'eau dans les
barrages est encore assumé seulement par l'Etat, les redevances ne lui permettent de recouvrer que
90% des coûts; elle doit donc être subventionnée. De leur côté les AIC d'AEP rurale, outre leur
manque de moyens et d'engagement des usagers déjà évoqués, devraient, elles aussi, fonctionner
avec une autonomie financière, mais elles ne parviennent à supporter que 70% des coûts de
fonctionnement et d'entretien, à cause du coût élevé de l'approvisionnement qu'elles doivent
assurer : c'est là que la péréquation entre usagers urbains et ruraux intervient.
EAU AGRICOLE
2.1. Répartition des surfaces irriguées La surface irriguée peut être estimée à 334 000 ha en 1996
(même si les estimations sont très variables; ce chiffre est tiré de Polagwat, 1999).
2.2. Évolution des politiques agricoles et de développement rural
La structure des exploitations agricoles est encore marquée par l'époque collectiviste qui a repris une
partie des grands domaines issus de la colonisation. On a donc une agriculture domaniale dont font
partie les Périmètres Publics Irrigués, une agriculture privée productive ayant pu reprendre aussi une
partie des grands domaines et comprenant les Périmètres Irrigués Privés, et une petite agriculture
privée en difficulté sur des terres non irrigables. Ces petites exploitations ont tendance à devenir de
plus en plus nombreuses et de plus en plus petites (morcellement du foncier, Étude du secteur de
l'eau, 1999). La politique de développement rural vise plus à assurer les conditions d'une agriculture
productive dans les périmètres publics et privés, mais pas le développement de l'irrigation dans la
petite agriculture. Le IXème Plan définit ainsi les priorités de la politique agricole :
• soutenir l'agriculture lors de l'ouverture aux lois du marché, pour obtenir un meilleure qualité des
produits,
• soutenir la petite agriculture pour qu'elle développe les spéculations pluviales ou d'irrigation
complémentaire adaptées, l'eau servira cette politique sociale seulement à travers l'AEP rurale,
• prendre conscience que la ressource naturelle eau est limitée et développer un programme
d'économies d'eau
En 1999, l'agriculture représente 18% du PIB tunisien. L'irrigation représente 7% des terres arables,
35% de la valeur de la production agricole, 20% des exportations agricoles, 27% de l'emploi agricole.
Les Périmètres Publics Irrigués sont gérés par une AIC en relation avec les arrondissements
Périmètres Irrigués et AIC des CRDA. Ces deux organes techniques planifient la demande prévue en
fonction d'assolements imposés, réalisent les aménagements, et en assurent encore en partie la
gestion. L'arrondissement de vulgarisation et de promotion agricole est aussi un maillon important
pour la sensibilisation aux problèmes d'économies d'eau. Ces périmètres sont en général sous
intensifiés : dans le Sud, par exemple, développés à partir de nouveaux forages profonds, ils ne
remplissent pas les prévisions de production. Les AIC des PPI ne couvrent qu'entre 40 et 80% de leurs
frais de fonctionnement et d'entretien. Une meilleure formation technique et une meilleure
sensibilisation au rôle des AIC devraient permettre d'améliorer cette situation. L'Étude du Secteur de
l'eau recommande aussi la plus claire définition des rôles entre CRDA et AIC, de manière à donner
une autonomie à l'AIC pour qu'elle puisse devenir rentable. D'un point de vue technique, l'État par
l'intermédiaire des CRDA, subventionne l'investissement dans de nouveaux équipements d'irrigation
plus efficients. Les Périmètre Irrigués Privés s'approvisionnent surtout à partir des nappes
phréatiques. Ils sont peu contrôlés, utilisent des groupes motopompes dont l fonctionnement revient
parfois moins cher que l'eau subventionnée fournie de manière publique. Très axés sur la rentabilité
économique, et en l'absence de mécanisme de régulation de l'usage de ces ressources phréatiques,
ces périmètres ont tendance à surexploiter la ressource dont ils disposent. La création d'AIC de
nappes est proposée pour remédier à cette surexploitation.
LA MOBILISATION ET LE
TRANSFERT DES EAUX DE
SURFACE
A la fin de l’année 2017, la Tunisie compte 37 barrages avec une
capacité de retenue totale actuelle de 2 285 Mm3, 257 barrages
collinaires d’une capacité totale de 365Mm 3 et 909 lacs collinaires
d’une capacité totale de 58 Mm3 (le volume de la vase est déduit
pour ce qui concerne les grands barrages).
VII.1.1. Performances en termes de mobilisation
L’objectif de la stratégie de mobilisation de l'eau 2002-2011 visait le
développement de l'infrastructure conventionnelle (essentiellement
réservoirs et eaux souterraines) et l’atteinte du taux de mobilisation
des ressources en eau de 95% du potentiel. Le taux actuel de
mobilisation des eaux de surface est estimé à 92 %.
Les prévisions fixées dans le cadre de la GBO sont atteintes de façon satisfaisante.
Tableau 11 : Evolution de performance des indicateurs GBO pour la mobilisation des eaux de surface
VII.2.2. Les réalisations au cours de l’année 2017 et les prévisions de 2018 (voir
annexe)
Projets en voie d’achèvement :
Travaux de transfert des eaux des barrages Melah, Tine,
Gamgoum et de El Harka vers le système de transfert Sidi
Barrak, Sedjnane, Joumine, Medjerda
Leur mise en fonctionnement devrait avoir lieu en 2018.
2 projets sont en démarrage de réalisation :
Connexion des barrages Houareb et Sidi Saad.
Projet de transfert Saida-Belli
2 sont en phase d’études :
Etude de faisabilité du transfert des excédents des eaux du Nord vers le Centre
Etude de modernisation du canal Medjerda Cap Bon
Infrastructure de mobilisation
Des systèmes locaux autonomes au système régional interconnecté:
Jusqu’aux années 1970, la mise en place des grandes infrastructures hydrauliques est à
la fois tardive et discontinue dans le temps comme dans l’espace. Les quelques
ouvrages importants existant avant 1945 (barrage de oued El Kebir, conduites de
Zaghouan, Jougar et Khlédia) alimentent exclusivement Tunis en eau potable. Ce n’est
que vers la fin de la période coloniale qu’est mis en chantier le premier programme
d’aménagement du bassin versant de la Medjerda. Malgré de multiples difficultés
financières et techniques, ce programme aboutit à l’installation d’un important réseau
de barrages (Mellégue, Beni Mtir et Laroussia) et d’organes de transfert ouest-est, vers
la basse vallée et Tunis. L’accroissement de la demande urbaine, agricole et touristique,
nécessite l’édification, entre 1959 et 1971, d’une nouvelle série de barrages de tailles
diverses, autonomes (Bezikh, Chiba, Lakhmés) ou articulés au réseau de Tunis (Kasseb,
Bir M’cherga).
1996 au 31 août 1997), il régularise 163 millions de m dont 72,6 sont alloués
3
aux périmètres irrigués de la basse vallée et 90,4 transférés vers Tunis, le Cap
Bon, le Sahel et Sfax. Les autres sous-systèmes, de moindre importance, sont
intra-régionaux, avec au sud la conduite Joughar-Zaghouan-Tunis, et au nord la
conduite Joumine Menzel Bourguiba-Bizerte (13 millions de m ) ;3
réalisations, les différents réseaux de transfert ont fait transiter annuellement plus de
200 millions de m d’eau dont 160 au profit de la Tunisie nord-orientale. Ils seront
3
davantage agrandis d’ici 2010 avec le raccordement des nouveaux ouvrages de collecte,
de l’extrême Nord au système de la Medjerda ; les nouvelles interconnexions
permettront ainsi de doubler les flux d’eau et de couvrir des besoins plus importants.
Mais déjà se posent les problèmes de régulation d’un système hydraulique
géographiquement très étendu et à la configuration très complexe.
23La gestion centralisée de ces flux implique également l’arbitrage étatique, permettant
de régler l’allocation inter-sectorielle et inter-régionale d’eau selon un référentiel de
priorités qui privilégie en périodes critiques les secteurs à caractère stratégique
(tourisme, eau potable, certaines cultures prioritaires, etc.). La mise en œuvre des
grands systèmes de transfert est ainsi en voie d’engendrer une nouvelle recomposition
des stratégies de l’eau, du niveau local au niveau national et une nouvelle
« reconstruction » socioéconomique de l’espace hydrique
Conclusion
On conclus de cette recherche, que nous devons trouver des solutions réelles et efficaces pour
économiser l'eau, le plus tôt possible car avec le temps, la situation s'aggravera encore plus et nous
pourrions atteindre le point où l'eau deviendra insuffisante