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CHAPITRE I

CHAPITRE I:
État des lieux de
l'assainissement en
Algérie
CHAPITRE I
1- Généralités sur l'Algérie:
1-1/ Localisation géographique et superficie: L'État algérien,
officiellement appelé "République algérienne démocratique et populaire",
est un pays arabo-musulman dont la capitale est Alger. Au 1er janvier
2021, la population algérienne résidente avait atteint 44,6 millions
d’habitants. Avec une superficie de 2 381 741 km2, c'est à la fois le plus
grand pays d'Afrique, du monde arabe et du bassin méditerranéen. Il
s'étend de la côte méditerranéenne au nord jusqu'au cœur du désert au
sud, qui constitue plus de quatre - les cinquièmes de la superficie du
pays. Il partage plus de 6 385 km de frontières terrestres, avec
la Tunisie au nord-est, la Libye à l'est, le Niger au sud-est, le Mali au sud-
ouest, la Mauritanie et le Sahara occidental à l'ouest, et enfin le Maroc au
nord-ouest.

1-2/Densité: La densité de la population est de 18,40 habitants au


km2 en 2020, très inégalement répartie : la majorité se concentre sur les
côtes au nord du pays.

Plus de 90% de la population vit dans la partie nord du pays, qui


comprend le littoral Méditerranéen, les zones montagneuses de l’Atlas
Tellien, les plaines et les hauts plateaux. Dans cette partie du pays, la
pluviométrie varie entre 300 et 1400 mm / an, alors que dans la région
du Sahara et dans le sud de l'Atlas saharien, le montant annuel des pluies
ne dépassent pas 50 mm.

Seules les régions Nord du pays (Bassins côtiers, Bassins de l’Atlas


tellien, Hauts Plateaux, Chott Melghir couvrant une superficie de 300
000 km2 (13 % de la superficie totale du pays), disposent de ressources
en eaux superficielles et souterraines renouvelables. Le pays est divisé en
cinq régions hydrographiques, comprenant 19 bassins versants, Les
ressources en eau de surface renouvelables sont estimées à 11 milliards
de m3 pour l'ensemble du pays. Le Sahara, qui est la plus grande région
hydrographique (87% du territoire), ne produit que 0,5 milliards de m3
d’écoulement superficiel. Les ressources renouvelables d'eau souterraine
contenues dans les aquifères du nord sont estimées à près de 2,5
milliards de m3.
CHAPITRE I
1-3/Répartition de la population: L'espace algérien est ainsi
caractérisé par un très fort indice de concentration de la population ; près
de 90 % de la population sont concentrés sur les 12 % de la partie nord
du territoire. Bien que légèrement en recul, cette concentration reste très
élevée.

2- L'assainissement en Algérie
2-1/Définition: L’assainissement est un élément clé de la santé
publique et du bien-être environnemental. Les services d’assainissement
garantissent que les eaux usées sont éliminées de manière sûre et
efficace, réduisant ainsi les risques de maladies et de pollution.

Alger est la capitale de l’Algérie et la plus grande ville du pays. Elle est
située sur la côte méditerranéenne et est bordée par la mer. Alger est
également une ville densément peuplée, avec plus de 4.5 millions
d’habitants. La gestion des eaux usées dans une ville de cette taille est un
défi majeur, et c’est pourquoi le service public de l’assainissement à Alger
a connu une croissance significative au cours des dernières années.

Tipasa est une ville côtière située à environ 70 kilomètres à l’ouest


d’Alger. Elle est célèbre pour ses ruines romaines et a une population
d’environ 600 000 habitants. Le service public de l’assainissement à
Tipasa a connu des améliorations significatives ces dernières années,
notamment avec l’élimination des rejets vers la mer.

Historiquement, en Algérie, l’assainissement a toujours fait partie des


missions relevant du domaine de l’hydraulique et sa gestion est restée
indissociable de celle de l’alimentation en eau potable. De ce fait,
l’assainissement a été pendant très longtemps considéré comme un
problème secondaire et ceci s’est concrétisé par une mauvaise gestion du
réseau et des équipements, surtout celle des stations d’épuration.
L’assainissement reste un assainissement hygiéniste, par réseau,
puisqu’il est très rarement considéré sous sa dimension
environnementale.

2-2/Historique: A l’indépendance, l’amélioration des conditions


d’hygiène, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, exigeait un
développement important des réseaux publics d’eau potable et
d’assainissement et ce, non seulement pour rattraper les retards dans ce
CHAPITRE I
domaine mais également pour tenir compte de l’accroissement
démographique.

Entre 1970 et 1989: Toutes les missions relatives à l’hydraulique


sont regroupées au niveau d’un seul département ministériel : Le
Secrétariat d’État à l’Hydraulique entre 1970 et 1977, le Ministère de
l’Hydraulique de la mise en valeur des terres et de l’environnement entre
1978 et 1980, le Ministère de l’Hydraulique entre 1980 et 1984, le
Ministère de l’Environnement et des Forêts entre 1984 et 1989 et le
Ministère des ressources en eau jusqu’à ce jour. La première décennie de
cette période (celle du Secrétariat d’État à l’Hydraulique,
essentiellement) a été marquée par la mise en place des Directions de
l’Hydraulique de Wilaya (Département), la création d’entreprises
d’études et de réalisation. Les années 80 ont été essentiellement
caractérisées par :

— La création de l’Agence Nationale des Barrages, de l’Agence Nationale


de l’Eau Potable et de l’Assainissement et de l’Agence Nationale de
l’Irrigation et du Drainage.

— La création d’offices de Périmètre Irrigués (5 régionaux et 8 de


Wilaya).

— La création des établissements de l’eau.

— La promulgation d’un décret définissant les modalités de tarification


de l’eau potable, industrielle et agricole et l’affirmation du principe du
recouvrement progressif de l’amortissement des infrastructures.

Entre 1989 et 1999: Cette période a été notamment marquée


par:

— la modification du statut des établissements de l’eau (passage du statut


d’EPE à celui d’EPIC) [1],

— l’institution d’une redevance assainissement de 10 % puis de 20 % de


la facture d’eau potable,

— l’amendement du code des eaux pour élargir la concession du service


public de l’eau potable au secteur privé national et international,

— la création des agences de bassins hydrographiques.


CHAPITRE I
De 2000 à ce jour: Le changement le plus important a été la
création le 25 octobre 2000 d’un ministère des ressources en eau qui
compte dans son organigramme une direction de l’assainissement et de
la protection de l’environnement (DAPE) [2]. Cette direction est chargée
entre autre de :

— Définir et mettre en œuvre la politique nationale en matière de


collecte, d’épuration, de rejet et de réutilisation des eaux usées et
pluviales.

— Élaborer et suivre la réglementation technique en matière d’étude, de


réalisation et d’exploitation des ouvrages d’assainissement.

— Fixer les normes d’exploitation et d’entretien des réseaux de collecte


des eaux usées et pluviales et des systèmes d’épuration.

Les premières décisions du ministère ont été de créer ou reconduire des


agences et EPIC pour mieux gérer le domaine de l’eau, parmi ces EPIC on
citera l’Office National de l’Assainissement (ONA) [3, 4] qui est chargé
surtout, par délégation :

— D’élaborer et de réaliser les projets intégrés portant sur le traitement


des eaux usées et l’évacuation des eaux pluviales.

— De réaliser les projets d’études et de travaux pour le compte de l’État


et des collectivités locales.

— D’élaborer les schémas directeurs de développement des


infrastructures d’assainissement relevant de son domaine d’activité.

— De réaliser directement toutes les études techniques, technologiques,


économiques en rapport avec son objet.

— D’établir le cadastre des infrastructures d’assainissement et d en


assurer la mise à jour.

3- Démographique et l'assainissement
3-1/ Problématique: La mise en œuvre durant prés de trois décennies
de l’option de développement fondée sur la planification centralisée de
même que l’intensification de l’urbanisation due à l’explosion
démographique a certes permis d’améliorer la qualité de vie des citoyens,
mais au prix de déséquilibres écologiques et socio-économiques
CHAPITRE I
importants qui menace le développement futur du pays. L’analyse de la
situation actuelle en matière d’assainissement urbain fait apparaître que
l’impact attendu à travers les différentes réalisations, dans ce domaine,
n’est malheureusement pas à la hauteur des investissements consentis.

3-2/ Les réalisations: Pour rattraper le retard dans le domaine de la


construction de logements, les projets sont réalisés dans la précipitation
sans réflexions profondes tenant compte des différents aspects du
problème. En matière d’assainissement, les pouvoirs publics ne
pensaient qu’à raccorder la population aux réseaux avec une logique qui
privilégie l’investissement à l’exploitation. On négligeait les aspects tels
que l’épuration des eaux usées, les règles et les normes de conception, la
saturation des réseaux existants, le drainage des eaux pluviales, la
gestion et l’entretien des réseaux en service, et la prise en charge efficace
de l’information. Aujourd’hui, le linéaire de réseaux construits au niveau
national a atteint 33000 km à la fin 2005 (DAPE, 2006) avec un taux de
raccordement national moyen, hors population éparse, de prés de 85%
avec une population urbaine totale raccordée au réseau d'assainissement
estimée à 22.762.000 habitants, et prés de 4% de la population total ont
un assainissement autonome (CATE, 2001).

Dans le domaine de l’épuration des eaux, on dénombre à l’heure actuelle


une cinquantaine de stations d’épuration au niveau national dont 22 en
exploitation (fonctionnement très en deçà de leurs capacités), 03 en
travaux, 08 en cours de réhabilitation et 21 sujettes à réhabilitation ;
donc 32 stations à l’arrêt. Leur capacité varie de 1000 à 750 000 eqh
pour une capacité totale de prés 3,5 millions eqh ; soit prés de 15% de la
population raccordée (CATE, 1998 et 2001). La situation de l’épuration
des eaux usées est donc dramatique sachant que le volume global d'eaux
usées rejetées annuellement est évalué à près de 600 millions de m3 ,
dont 550 pour les seules agglomérations du Nord. Et il semblerait que ce
chiffre passerait à prés de 1150 millions de m3 à l'horizon 2020 (CNES,
2005).

3-3/ La démographie de l'Algérie est le domaine qui étudie de


l'ensemble des données concernant la population de l'Algérie, d'hier et
d'aujourd'hui.
CHAPITRE I
L'organisme se chargeant à la connaissance de la démographie en Algérie
est l'Office National des Statistiques publiant chaque année les données
relative à la démographie du pays. Ainsi, il a été estimé au premier
janvier 2021 que sa population était de 44 600 000 habitants, ce qui en
fait le huitième pays d'Afrique par son poids démographique et trente-
cinquième pays dans le monde 1. Le recul des naissances se poursuit pour
descendre sous le seuil d’un million durant l'année 2020 avec
992 000 naissances vivantes, et ce pour la première fois depuis 20142.

3-4/ Évolution de la population

On observe une augmentation rapide de la population algérienne depuis


l’indépendance.

En janvier 20163, la population de l'Algérie est évaluée à 40,4


millions d'habitants contre 12,7 millions en 19654.

En janvier 2019, la population algérienne est passé à 43 millions.

Population
Année (en
milliers)

1966 12 096

1970 13 309

1975 15 768

1980 18 666

1985 21 863

1990 25 022

1-
« Algeria », dans The World Factbook, Central Intelligence Agency, 4 avril 2023 (lire en ligne [archive])
2
-  « Table : Religious Composition by Country, in Percentages » [archive], sur Pew Research Center's Religion &
Public Life Project, 18 décembre 2012 (consulté le 12 octobre 2020).

3
- Office National des Statistiques algérien [archive]

4
- « Population Division of the Department of Economic and Social Affairs of the United Nations Secretariat,
World Population Prospects: The 2010 Revision » [archive], Nations unies
CHAPITRE I
1995 28 060

2000 30 879

2005 32 906

2010 35 978

2018 42 578

L'ONS se basant sur un Indicateur Conjoncturel de Fécondité  (ICF)


évalué à 2,4 enfants par femme et d’une espérance de vie à la naissance
projetée à 82 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes a estimé
que l'Algérie sera peuplée de 57 625 000 habitants en 2040.

3-5/ Structure de la population

La population masculine représente 50,7 % de la population totale. L’âge


moyen de la population passe de 28,0 ans à 29,4 ans entre 2009 et 2019,
il continue de croître sous l’effet de l’allongement de l’espérance de vie à
la naissance. De plus, au cours de la même période l’âge médian est passé
de 24,5 ans à 27,7 ans.

Âge moyen

Année
Masculin Féminin Ensemble
s

2009 27,8 28,1 28,0

2014 28,5 29,0 28,8

2019 29,1 29,7 29,4


CHAPITRE I
La population âgée de moins de cinq ans est passée de 11,8 % à 11,7 %
entre 2018 et 2019, au profit de celle âgée de 5 à 9 ans qui constitue
désormais 10,4 % de la population totale, contre 10,2 % en 2018. De
même, la part de la population âgée de moins de 15 ans poursuit sa
progression, elle passe de 30,1 % à 30,4 % durant la même période. De
plus, la part des personnes en âge d'activité de 15 à 59 ans continue de
décroître passant de 60,6 % à 60,0 % durant la même période.
Néanmoins, la part de la population âgée de 60 ans et plus est passée de
9,3 % à 9,5 % entre 2018 et 2019.

La population algérienne est très inégalement répartie sur le territoire, en


effet elle est très majoritairement concentrée à moins de 250 km du
littoral méditerranéen, au-delà de 250 km au sud du littoral la population
se fait rare hormis en quelques villes qui correspondent à des oasis.

Les 12 wilayas ayant une densité de moins de 20 habitants au


km2 (Djelfa, Laghouat, El Oued, Naama, El Bayedh, Ouargla, Ghardaïa,
Adrar, Bechar, Tamenrasset, Illizi et Tindouf) représentent 89 % de la
superficie du pays pour à peine 13 % de la population.

Les 36 autres wilayas, ayant toutes une densité supérieure à 20


habitants au km2, et toutes situées au nord du pays, représentent 11 % de
la superficie (soit environ 240 000 km2) et regroupent 87 % de la
population.

Parmi ces 36 wilayas du Nord, les densités les plus fortes se retrouvent
autour des grandes agglomérations (Alger, Oran, Constantine et
Annaba), viennent ensuite les wilayas littorales plus rurales (Chlef,
Tipaza, TiziOuzou, Jijel, Skikda, etc.), puis les wilayas intérieures
(Relizane, Mascara, Médéa, Souk Ahras, etc) et enfin les wilayas proches
du Sahara (Tébessa, M'sila, Tiaret, Saïda, etc.).

Densité de la population
Wilaya
(en habitant au km2)

Alger 3693,63

Oran 685,56

Blida 678,58
CHAPITRE I
Densité de la population
Wilaya
(en habitant au km2)

Boumerdès 504,14

Constantine 429,12

Annaba 423,56

Mostaganem 338,90

Tizi Ouzou 316,03

Béjaïa 279,25

Tipaza 272,86

Jijel 247,17

Sétif 229,09

Mila 225,09

Skikda 223,22

Chlef 209,16

Bouira 156,70

Ain Defla 156,42

Ain Temouchent 156,05

Bordj Bou Arreridj 152,73

Relizane 149,11

Mascara 131,98

El Tarf 122,32
CHAPITRE I
Densité de la population
Wilaya
(en habitant au km2)

Guelma 117,64

Tlemcen 104,75

Souk Ahras 96,48

Tissemsilt 93,43

Médéa 92,48

Batna 91,85

Oum El Bouaghi 81,38

Sidi Bel Abbès 66,09

M'sila 52,92

Saïda 48,88

Tebessa 45,60

Tiaret 40,96

Khenchela 39,41

Biskra 34,37

Laghouat 18,18

Djelfa 16,44

El Oued 11,87

Naâma 6,44

Ghardaïa 4,22
CHAPITRE I
Densité de la population
Wilaya
(en habitant au km2)

El Bayadh 2,90

Ouargla 2,63

Bechar 1,66

Adrar 0,94

Tamenrasset 0,32

Tindouf 0,31

Illizi 0,18

3-6/ Les problèmes liés à l'assainissement: Les principaux


problèmes se situent à trois niveaux :

- Pollution des milieux naturels (littoral, retenues de barrages, oueds)


due aux rejets directs ou indirects d’effluents évacués par les réseaux ;

- Inondations fréquentes par temps de pluie dues au non respect des


normes et des règles de conception d’une part et au manque d’entretien
des réseaux d'autre part ;

- Les risques de contamination humaine par les eaux usées (à travers les
eaux de consommation) ont augmenté paradoxalement avec
l’augmentation des taux de raccordement de la population aux réseaux
d’eau potable et d’assainissement (CATE, 1998).

La pollution des milieux naturels par les rejets directs ou indirects


d’effluents provenant de l’assainissement urbain (eaux pluviales et eaux
usées) commence à devenir très inquiétante. Dans les villes côtières, le
potentiel piscicole des eaux de mer commence à diminuer d’une façon
alarmante.

4- processus de traitement des eaux usées domestique


CHAPITRE I
Les eaux domestiques proviennent des activités humaines journalières :
bains, excréments, préparation des aliments et loisirs. Ces eaux sont
généralement constituées de matières organiques dégradables et de
matières minérales. Ces substances sont sous forme dissoute ou en
suspension.

La mission de l'assainissement ne se limite pas uniquement à la mise en


place d’un réseau de collecteurs qui déplace les eaux polluées avec leurs
nuisances vers l’extérieur de l’agglomération, mais également de protéger
le milieu récepteur et de préserver la qualité de l’environnement. La
station d’épuration permet de traiter les eaux polluées de manière à
réduire considérablement leur degré d’altération pour qu’elles puissent
être réutilisées ou rejetées dans le milieu récepteur sans impacts.

4-1/ Les étapes de traitement:

Une station d'épuration comprend obligatoirement deux filières de


traitement, la filière eau et la filière boue. Les résidus générés de cette
dernière, sont traités et déshydratés avant leur évacuation. Dans la filière
eau, l’eau est débarrassée de différents polluants avant son rejet dans le
milieu naturel. Cette filière comprend généralement5:

 Un prétraitement qui permet d’éliminer de l’eau les matières


en suspension (déchets grossiers, sables…) et les huiles.
 Un traitement primaire qui permet aux matières en
suspension de se déposer par simple gravité sous forme de boues.
 Un traitement secondaire élimine les matières en solution
dans l’eau (matières organiques, substances minérales…).
 La clarification (décantation secondaire).

 Certaines stations sont également équipées d’un traitement


tertiaire et il 'agit d’un traitement complémentaire ou « affinage »
dans le but, soit d’une réutilisation à des fins industrielles ou
agricoles, soit de la protection du milieu récepteur pour des usages
spécifiques.

5
- GAID 1984. JOSEPH ET AL 2002, Station d'épuration : Disposition constructives pour améliorer leur
Fonctionnement et faciliter leur exploitions.
CHAPITRE I

Figure 01: Principe général de fonctionnement d'une STEP à procédé


biologique.

a- Prétraitement: L’objectif principal de cette étape est de séparer


de la phase liquide les matières solides grossières, parmi les étapes
de prétraitements on peut citer : le dégrillage, le dessablage,
déshuilage et le dégraissage.

1-Dégrillage: Il a pour but d’éliminer toutes les impuretés qui


pourraient, par obstruction, provoquer dans les pompes des difficultés de
fonctionnement, cette étape est très importante parce qu’elle permet de
soumettre les eaux usées aux traitements ultérieurs sans trop de
problèmes.

2-Dessablage: Cette étape du procède est essentielle pour prévoir


les problèmes d'usure prématuré et même de bris d'équipement
causés par les sédiments transportés par les eaux usées. L'ajout de
bulles d'air dans la première section du bassin de dessablage permet
de retirer le sable et le gravier en 15 l'entrainant vers le fond. Un pont
roulant muni d'une pompe d'extraction en le soutirage. Une vis sans
fin prélève ensuite les solides recueillis afin d'alimenter un conteneur
qui servira à les manutentionner jusqu'au site d'enfouissement
autorisé
CHAPITRE I

Figure 01: dessabler.

3-Déshuilage et dégraissage: Consiste à enlever les matières


flottantes en surface. L’injection de bulles aide à séparer les matières
grasses de l’eau. On parle de déshuilage pour une séparation liquide –
liquide et de dégraissage pour une séparation solide – liquide. Les
matières ainsi recueillies seront incinérées ou mises en décharge, elles
auraient nuit au traitement biologique. Il existe différents dispositifs
de déshuilage-dégraissage conçus suivant la nature de l’eau à traiter6.

Le plus souvent, les fonctions de dessablage et de déshuilage sont


combinées dans un même ouvrage. dans la partie aval des
déssableurs, des aérateurs mécaniques à fines bulles favorisent la
flottation des écumes. Le pont roulant est aussi muni d'un racleur de
surface qui dirige les écumes, constituées principalement d'huiles et
de graisses, vers les bassins de stockage. Les écumes peuvent être
acheminées vers les bassins de stockage pour être déshydratés avec les
boues.

b- Traitement primaire Dans l’épuration des eaux usées, le


traitement primaire est une simple décantation qui permet
d’éliminer la majeure partie des matières en suspension. Les
bassins de traitement primaire sont souvent de forme conique mais
il existe d’autres types de décanteurs. Cette étape permet d’éliminer
6
- BOUMEDIENNE 2013, bilan de suivi des performances de fonctionnement d'unestation d'épuration a boues
activées : cas de la STEP AIN EL HOUTZ). Mémoire de licence en hydraulique, Université Abou-Bakr Belkaid de
Tlemcen
CHAPITRE I
70% environ des matières minérales et organiques en suspension
qui se déposent au fond du bassin où elles constituent les boues
dites ‫״‬primaires‫״‬.

Figure 03: décanteur primaire.

c- Traitement secondaire (biologique) : Cette étape de


traitement utilise les bactéries pour éliminer les polluants restants.
Cette étape est accomplie en forçant le mélange entre les eaux
usées, les bactéries et l’oxygène, l’oxygène aide les bactéries à
éliminer plus rapidement les polluants. L’eau est ensuite
acheminée dans d’autres réservoirs où les particules solides se
déposent à nouveau dans le fond, le traitement secondaire élimine
entre 90 et 95% des polluants.:

Eau usée + biomasse + oxygène = Eau épurée +


accroissement de la biomasse + gaz

Les traitements secondaires agissent essentiellement sur la pollution


organique biodégradable par des procèdes biologiques. On constate
les catégories de traitement suivant :

 Les procèdes biologiques intensifs à cultures fixées. Cas des lits


bactériens
 Les procèdes biologiques intensifs à boues activées : les
bactéries sont en suspension dans l'eau des bassins.
 Les procèdes biologique extensifs. Cas du lagunage : c'est un
procédé qui consiste en un lent écoulement de l'eau dans un ou
CHAPITRE I
plusieurs réservoirs peu profonds, où prolifèrent naturellement
des bactéries, algues et autres organismes vivants. Dans le
lagunage, les bactéries sont libres. L'apport d'oxygène peut être
naturel dans les installations de lagunage naturel, ou artificiel
(turbine ou diffusion de microbulles) dans les stations
d'épuration de type aéré.

4-2/ Les techniques intensives:

a- Lits bactériens. Le principe de ce procédé consiste à faire


ruisseler les eaux usées, préalablement décantées sur une masse
de matériaux poreux ou caverneux qui sert de support aux
micro-organismes (bactéries) épurateurs. L’aération est
pratiquée soit par tirage naturel soit par ventilation forcée. Il
s’agit d’apporter l’oxygène nécessaire au maintien des bactéries
aérobies en bon état de fonctionnement. Les matières polluantes
contenues dans l’eau et l’oxygène de l’air diffusent, à contre
courant, à travers le film biologique jusqu’au micro-organisme
assimilateurs. Le film biologique comporte des bactéries
aérobies à la surface et des bactéries anaérobies prés du fond.
Les sous-produits et le gaz carbonique produit par l'épuration
s'évacuent dans les fluides liquide et gazeux7.

7
- RGDS 2002, RUBRIQUE GUIDE DES SERVICES, ( Satin M; Belmi S : Agence de l’eau seine-normandie, Guides
des procédés épuratoires intensifs proposés aux petites collectivités, Nanterre).
CHAPITRE I

Figure 04: : Épuration des eaux usées par lit bactérien.

b- Disques biologiques: Le procédé de traitement des eaux


usées par des disques biologiques ou biodisques, est un procédé
de traitement biologique à cultures fixées. Le réacteur
biologique est constitué de plusieurs disques minces en
plastique montés sur un axe horizontal. Les micro-organismes
responsables de la dégradation de la matière organique sont
fixés naturellement sur les disques et forment un biofilm d’une
épaisseur d’environ 1 à 4 mm. Environ 40% de la surface des
disques est immergée.

Le mouvement rotatif des disques autour de l’axe expose


alternativement la biomasse à l’atmosphère et aux eaux usées permettant
ainsi l’aération et le mélange des eaux usées. Les forces de cisaillement
crées par le mouvement de rotation limitent l’épaisseur du biofilm et
entraînent un détachement de la biomasse excédentaire, qui est ensuite
séparée de l’effluent au moyen d’un décanteur secondaire.

Une étude comparative sur l’élimination de la pollution dissoute


carbonée et azotée d’eau usée urbaine a été effectuée simultanément sur
deux pilotes : Un lit bactérien et un réacteur à biodisque. Les résultats
montrent une intensification des réactions d’épuration sur lit bactérien
où un temps de séjour inférieur à 15 minutes permet une élimination de
plus de 65% de la DCO, 90% de la DBO5 et 80% de l’azote ammoniacal,
CHAPITRE I
des valeurs analogues de rendement sur les biodisques nécessitent un
temps de séjour supérieur à 3 heures8.

Figure 05: : Épuration des eaux usées par les disques biologiques.

c- Boues activées: Les boues activées constituent l’étape de


traitement secondaire dans les stations d’épuration, cette étape
a pour but d’éliminer la charge carbonée par une épuration
biologique de l’eau usée. C’est un procédé mettant en œuvre un
réacteur aérobie à biomasse en suspension9.

Le procédé d’épuration par boue activée consiste à mettre en


contact dans un réacteur biologique aéré les eaux usées avec les micro-
organismes en suspension. Le mélange eaux usées - flocs bactériens est
appelé liqueur mixte. Après un temps de contact suffisant, cette liqueur
est envoyée dans un décanteur, destiné à séparer l’eau épurée des boues.
Ces dernières sont recyclées dans le bassin d’aération afin d’y maintenir
une concentration élevée en biomasse. Dans le bassin d’aération les
micro-organismes s’agglomèrent sous forme de flocs et se développent en
utilisant la pollution comme substrat nécessaire à la production d’énergie
et à la synthèse de nouvelles cellules vivantes10 .

Les caractéristiques du procédé par boue activée son les suivantes :


Temps de séjour dans le bassin d’aération de 20 à 50 heures
8
- FERCHICHI ET AL 1994, Epuration d’eau usée urbaine par bio disques et lit bactérien .Water research, volume
28, February 1994, pages 437-443..) .
9
- AZZEDINE AZRO MASTER 2017, Thèse station d’épuration de tiaret 2017
10
- degremont 1989, Mémento technique de l'eau usée, tome I, édition cinquantenaire : Lavoisier, Paris
(France).
CHAPITRE I
 Temps de séjour dans le clarificateur de 5 à 10 heures.
 Volume du bassin d’aération par équivalent habitant (Eqh) : 0,2
m3.
 Volume du clarificateur par Eqh : 0,05 à 0,1 m3.
 Recirculation des boues : 5 à 10% des boues sont extraites du
circuit chaque jour, en fonction de leur concentration dans le
bassin d’aération et de la quantité présente dans le bassin de
décantation.
 Production de boue par équivalent habitant et par jours : 30 à 60 g
de matière sèche par jour soit 1 à 3 litres de boues non épaissies.
 Dans le réacteur biologique la biomasse doit être
approximativement égale à 10 fois la quantité de matière organique
entrante chaque jour11.

Figure 06: : Épuration des eaux usées par boues activées.

4-3/ Les techniques extensives :

a- Lagunage naturel: Le lagunage naturel est une technique


d’assainissement des eaux usées par un système ouvert de
bassins successif (marais reconstituée) qui permet d’épurer
complètement les matières organiques. Les micro-organismes
qui sont à la base de la dépollution se développent en
11
- AZZEDINE AZRO MASTER 2017, Thèse station d’épuration de tiaret 2017.
CHAPITRE I
suspension dans des bassins dont la profondeur n’excède pas 1,2
m. Il convient de prévoir trois bassins en série. La production de
l’oxygène est assurée par des algues qui se développent
naturellement dans les bassins et à partir du phénomène de la
photosynthèse, Le procédé permet d’obtenir des rendements
d’élimination de la pollution de l’ordre de 70 à 80% et un très
bon abattement de la pollution bactériologique12.
b- Lagunage aéré: C’est une technique d’épuration biologique
des eaux usées par culture libre avec un apport artificiel
d’oxygène. Dans l’étage d’aération, les eaux usées sont dégradées
par des micro-organismes qui consomment et assimilent les
nutriments.

Le principe de base est le même que celui des boues activées avec une
densité de bactéries faible et l’absence de recirculation. L’oxygénation
est assurée par un aérateur de surface ou insufflation d’air, la
consommation électrique de chacun de ces deux procédés est similaire
à celle d’une boue activée.

La décantation est assurée principalement par une ou deux simples


lagunes, les matières en suspension s’agglomèrent lentement sous
forme de boue, ces dernières doivent être régulièrement extraites.

4-4/ Traitement des boues : La boue qui résulte de la station


d'épuration est composée essentiellement de bactéries mortes, de
matières organique, des matières minérales et d'eau. Elles ont pour
caractère commun d'être liquide, fermentescibles et contiennent des
microorganismes qui peuvent être pathogènes. On distingue différent
types de boues selon le traitement appliqué pour épurer l'eau (les
boues primaires et les boues biologiques appelées boues secondaires).
Avant d'être acheminées pour être éliminées, les boues vont subir
différents traitement en vue de réduire leur pourvoir fermentescibles
ainsi que leur volume13 .

a- Épaississement: C’est une étape de réduction du volume des


boues, elle est réalisée soit par décantation où les boues sont
introduites dans un épaississeur dans le temps de séjour est

12
- MEEDDM 2007, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable de la Mer, 2007 (France).
13
- ARODI Bernal M. (2005). Elimination des hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans les boues
d’épuration par couplage ozonation-digestion anaérobie. Thèse en génie des procèdes, MONTPELLIER II France.
CHAPITRE I
élevé. Soit par flottation où les microbulles d’air injectées se
fixent aux particules de boues et remontent en surface puis elles
sont raclées.
b- La stabilisation:

1-La stabilisation aérobie : la stabilisation aérobie


consiste à mettre les boues dans des bassins d'aération dits bassins
de stabilisation aérobie.

2-La stabilisation anaérobie: La digestion anaérobie est


une fermentation en l'absence d'oxygène qui permet de stabiliser
les matières en transformant le plus complètement possible en gaz
méthane (CH4) et gaz carbonique14 .

3-La stabilisation chimique: Elle a pour but de réduire le


pouvoir fermentescible par l'adjonction d'agents chimiques.
Cet apport de réactifs ne modifie pas la quantité de matières
organiques biodégradables, mais agit essentiellement par
action bactéricide.

c- La déshydratation: constitue la seconde étape de réduction


du volume des boues sur les boues épaissies, afin d’obtenir une
siccité plus poussée (en moyenne comprise entre 20 et 30%
selon la nature des boues) ; elle conditionne le choix de la filière
de valorisation ou d’élimination finale. Le séchage est une
opération unitaire du traitement des boues consistant à évaporer
l'eau dans les boues traitées.

1-Le séchage: thermique vient obligatoirement après une


étape de déshydratation, mais la technique du lit de séchage ne
nécessite pas de déshydratation préalable.

4-5/ Traitement tertiaire : Les eaux épurées sont souvent rejetées


dans le milieu naturel à la fin du traitement secondaire. Toutefois, elles
peuvent quelque fois faire l’objet d’un traitement complémentaire ou «
affinage » dans le but, soit d’une réutilisation à des fins industrielles ou
agricoles, soit de la protection du milieu récepteur pour des usages
spécifiques. La désinfection est appliquée dans le cas d’un milieu
récepteur sensible (zone de baignade ou de conchyliculture…) car une
14
- DEGREMONT 1978, Mémento technique de l'eau : 8ème édition. Edition Technique et Documentation
Lavoisier, 1200p. .
CHAPITRE I
épuration classique n’élimine pas la pollution bactériologique. On ajoute
le plus souvent du chlore en sortie de station d’épuration dans un bassin
de « contact » ou on traite aux ultraviolets. Les traitements destinés à
éliminer l’azote et le phosphore sont des traitements complémentaires15.

5- La phytoepuration:
5-1/ Définition: La phytoépuration est au sens large l'épuration par
les plantes. Celles-ci peuvent contribuer à épurer ou dépolluer les trois
grands milieux que sont l'air, les sols et l'eau. La phytoépuration peut
être naturelle ou artificielle. Dans ce dernier cas, elle est largement
utilisée pour l'épuration de l'eau ou pour restaurer l'équilibre des
étendues d'eau stagnante en reproduisant les écosystèmes des mares et
des étangs.

La phytoépuration est un procédé d’assainissement naturel des eaux


usées. L’adjonction d’un marécage naturel permet la dépollution des eaux
usées par les racines de plantes aux propriétés épuratrices. Le procédé est
100% naturel, sans odeurs et il peut s’avérer esthétique.

Phytoépuration de l'eau: Il s'agit d'un système de traitement des eaux


usées utilisant des plantes (généralement plantes macrophytes),
des substrats et des microorganismes au sein d'une zone
humide artificielle16. Les systèmes de phytoépuration peuvent être
composés d'un ou plusieurs filtres plantés17.

5-2/ Plantes utilisées:


Les plantes qui sont le plus souvent utilisés dans les filtres sont des
plantes persistantes, telles que
les scirpes (Scirpus, Eleocharis), laîches (Carex), papyrus (Cyperus),
joncs (Juncus), roseaux communs (Phragmites) et massettes (Typha)18.

15
- GOMELLA ET GUEURREE 1983

16
- Zones Humides Infos n  86-87, 2015, Zones humides et épuration des eaux [archive]
o

17
- « phytoépuration et filtres plantés » [archive], sur MACROPHYT, 9 décembre 2014 (consulté le 9 décembre 2014)

18
- Plantes filtrant l'eau pour le traitement en phytoépuration  [archive], sur ecologs.org du 6 décembre 2008,
consulté le 26 juin 2017
CHAPITRE I
Des iris peuvent être plantés en bordure pour apporter une touche de
couleurs.
Pour le lagunage des piscines écologiques et filtre avec eaux en surface
ayant une teneur élevée en matière organique, on utilise généralement les
scirpes car ils tolèrent un haut niveau d'éléments nutritifs, se cultivent
facilement mais ne sont pas envahissants.
Les massettes et les roseaux ont été utilisés fréquemment en raison de
leur grande tolérance pour de nombreux types d'eaux usées, mais ils ont
l'inconvénient d'être envahissants, et leurs rhizomes sont un des aliments
préférés des rats musqués et des vers, ce qui peut amener ces animaux à
proliférer là où on ne le souhaite pas.
De plus, ce procédé fait appel à des technologies qui se complètent
parfaitement entre elles. Autre avantage, ce système est peu coûteux à
implanter lorsqu’on réalise les travaux soi-même et trouve sa place dans
les projets d’écohabitat. Ces bassins de décantation sont encouragés à
l’échelon des collectivités et font partie des projets à mettre en place dans
le cadre de la politique de transition écologique.

5-3/ fonctionne un système de phytoépuration 

Avant de creuser les deux bassins nécessaires pour optimiser la filtration.


On commence par choisir les plantes possédant la propriété d’absorber
les substances polluantes destinées à chaque étape de la filtration. Dans
le premier bassin où s’effectue la rétention des principaux agents
polluants, on va planter des bambous, des laîches, des massettes ou
encore des roseaux. Dans le second bassin construit en contrebas du
premier, on repique des végétaux épurateurs comme la menthe
aquatique, les iris ou la salicaire. Ce second bassin va permettre d’affiner
la pollution de l’eau. Une fois le cycle bouclé, l’eau filtrée est propre,
inodore et peut être employée pour arroser le jardin. Le
compost récupéré en surface du premier bassin d’épuration peut aussi
être réemployé pour enrichir la terre des plates-bandes, massifs et arbres
ornementaux.
CHAPITRE I

FIGURE 07

5-4/ Les étapes chimiques d’un cycle naturel de


dépollution des eaux :

Le prétraitement des eaux s’effectue dans le bassin directement


connecté à la sortie des eaux usées de la maison. Les roseaux et les joncs
produisent beaucoup d’oxygène et ils facilitent le développement d’un
grand nombre de bactéries. Elles conservent les macros particules en
surface tandis que les autres éléments se transforment en compost.
Dans le second bassin, les plantes retiennent les phosphates et les
nitrates et les autres agents polluants contenus dans l’eau. C’est durant
cette seconde étape que se décomposent les polluants ménagers
mélangés à l’eau.

Dans chaque bassin, on superpose des lits de gravier et de


sable toujours plus fins et un drain évacue l’eau vers le second bassin. Il
faut prévoir un dénivelé de minimum 1 mètre entre les deux bassins,
sinon, il faut installer une pompe de relevage pour transférer l’eau.
CHAPITRE I

FIGURE 08
5-5/ les avantages d’une station de phytoépuration  :

Une station de phytoépuration nécessite un peu de terrain pour


l’installer, mais ne coûte pas cher en matériaux et s’avère d’un entretien
très simple. Les plantes macrophytes s’adaptent à tout type de sol et elles
se montrent résistantes aux écarts de température et au gel. Ce
système, bien qu’à l’air libre, ne dégage aucune odeur
nauséabonde. Le principe de la phytoépuration est identique à celui du
compostage. Au contact de l’air, la dégradation des agents polluants
produit de l’humus et de la vapeur d’eau. Il faut simplement laisser le
temps aux plantes et aux joncs de coloniser chaque bac.

Enfin, le lagunage peut s’envisager aussi bien chez des particuliers qu’à
l’échelle d’une petite commune. Au printemps, il suffit de désherber
chaque bassin pour l’entretenir. Aucune énergie fossile est requise
pour la faire fonctionner et l’eau peut ensuite être directement rejetée
dans la nature ou vers un cours d’eau.
CHAPITRE I
6- État des lieux eau potable et assainissement en zone
rural:
Environ 19 % des Algériens vivent dans un état de pauvreté durable, en
particulier à la périphérie des villes et dans les zones reculées, ce qui a
poussé le gouvernement actuel à aller dans cette direction, espérant qu'il
réussira à réaliser le développement requis depuis des décennies.

Plus de huit millions d'Algériens sur une population totale estimée à


environ 43 millions dans le pays vivent dans des conditions de vie
difficiles, dans des zones pauvres à la campagne et à la périphérie des
grandes villes, où bon nombre des nécessités de base de la vie telles que
le logement, l'eau, l'électricité et les écoles manquent. Le gouvernement
algérien cherche à élaborer un plan urgent de réhabilitation de près de
deux milliards de dollars américains destiné à ces régions pour y
améliorer les conditions de vie, fournir les éléments de base nécessaires
et résoudre les problèmes de scolarisation.

L'aube de l'ère des ODD a été marquée par des millions de citoyens qui
n'ont pas accès à des services d'eau potable gérés en toute sécurité,
utilisent de l'eau non traitée à des fins de consommation et n'ont pas
accès à des services d'assainissement gérés en toute sécurité. Les
habitants des zones rurales n'ont pas accès à l'eau potable ou aux services
d'assainissement, les enfants des zones rurales sont deux fois plus
susceptibles d'avoir accès à des sources d'eau potable non améliorées que
les enfants des zones urbaines, et les enfants des zones rurales sont
presque les seuls à boire de l'eau de surface non traitée .

Le 15 février, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a surpris les


gouverneurs des États et les cadres du gouvernement du pays lors d'une
réunion élargie, en diffusant un film documentaire sur les conditions des
Algériens vivant dans des zones marginales et qui, après six décennies
d'indépendance, sont toujours sans l'eau, ce qui les oblige à la transférer
sur les animaux à de longues distances, Tebboune a décrit ces conditions
comme similaires aux conditions des Algériens pendant le colonialisme
français. Il est à noter que les scènes n'étaient pas une nouvelle
découverte pour les Algériens, mais la façon dont elles ont été présentées
comme une réalité tragique et son occasion a représenté un tournant,
une véritable révélation pour le gouvernement et une condamnation des
années de règne précédentes concernant les pauvres. politiques de
CHAPITRE I
développement local. teboune a souligné que ces scènes n'honorent pas
du tout l'Algérie.

A chaque incursion en Algérie, l'immersion dans la carte de la pauvreté et


de la marginalisation s'accroît encore, et des manifestations de
marginalisation, d'absence de développement et des fondamentaux de la
vie émergent. Et si les villages du nord et du centre souffrent de
marginalisation malgré leur proximité avec les villes et les municipalités,
le problème semble plus tragique dans les régions désertiques, où les
centres de population luttent contre la dureté de la nature en plus des
problèmes de vie. Et cette cruauté est causée par le sable, les tempêtes et
la chaleur élevée. A cela s'ajoute l'éloignement des villes.

Il existe de nombreuses zones d'ombre dans le sud et l'intérieur de


l'Algérie, et leurs problèmes se sont accumulés en raison de divers
facteurs, dont le plus important est peut-être l'absence d'une politique
nationale équitable dans la répartition des loyers, en plus de la
marginalisation par les autorités de la campagne et leur tendance à se
concentrer sur les villes et les grands centres de population, ce qui a
provoqué deux choses, le déplacement vers les villes, et la formation de
zones d'ombre pauvres avec ses autres problèmes et pressions sur les
villes, ainsi que le fait de vider la campagne de sa population qui
contribuent grandement au panier alimentaire local.Par conséquent, de
nombreux villages sont restés avec un petit nombre d'habitants, ce qui
n'encourage pas les autorités à mettre en œuvre des projets pour eux.

L'approche du gouvernement pour réformer les conditions des zones


d'ombre peut également contribuer à encourager un exode inversé à
l'avenir, si ces politiques réussissent réellement et si la population
ressent un réel intérêt de la part du gouvernement.

Le 14 août, le gouvernement algérien a annoncé le lancement d'un plan


d'urgence pour améliorer la vie de millions d'habitants des zones
marginales, qui comprend près de 12 000 projets couvrant plus de neuf
mille zones pauvres, liés à la réalisation de 208 projets
d'approvisionnement en eau potable.

Il convient de noter que les politiques gouvernementales en Algérie,


malgré la disponibilité et le flux des revenus pétroliers, n'ont pas réussi à
parvenir à un développement équilibré entre la ville et la campagne et à
CHAPITRE I
la consécration de la justice sociale au sein de la population. Cela a
conduit à un déséquilibre important des niveaux de vie entre les régions
et les classes sociales, et a contribué à la création de régions de l'ombre
restées en marge des intérêts gouvernementaux. Le développement des
médias sociaux a permis de révéler la réalité tragique de la population et
de condamner les responsables, incitant le gouvernement à annoncer un
plan de développement urgent avec lequel les habitants de ces zones
aspirent à améliorer leurs conditions et à se débarrasser des conditions
qui les entourent selon ce qu'ils considèrent comme un "droit au pétrole
algérien".

7- Cadre juridique et politique


sainissement (SNDA). Ces instruments de planification stratégique ont
fixé les objectifs, les plans d’action et les programmes en matière d’accès
à l’eau aux différents usages, d’assainissement et de préservation de la
ressource Le principe de développement durable est inscrit dans les
principaux textes de loi et instructions concernant l’aménagement du
territoire, la protection de l’environnement et la gestion et la mobilisation
des ressources en eau.

La nouvelle Constitution algérienne de 2016 consacre à travers son


article 19 l’utilisation rationnelle des ressources naturelles ainsi que leur
préservation au profit des générations futures.

La loi n°05-12 du 4 août 2005 relative à l’eau revoit complètement la


législation algérienne en la matière, et ce en vue de mettre en œuvre les
outils stratégiques de gestion intégrée de la ressource en eau dans le
cadre d’un développement durable.

Cette loi a été la première étape d’un processus de réforme, dans le sens
d’une politique nationale orientée vers l’équité et l’universalité de l’accès
à l’eau, la préservation qualitative et quantitative de la ressource, la
gestion rationnelle et économique planifiée à échelle du bassin versant.
Celle-ci est assortie de 43 textes d’application sur les budgets et crédits,
les organismes opérationnels et le personnel qualifié afin de mobiliser,
répartir et protéger au mieux les ressources en eau du pays.

Le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement, la préservation qualitative


et quantitative des ressources en eau sont expressément mentionnées
dans les textes juridiques algériens. Outre la loi relative à l’eau de 2005,
CHAPITRE I
ce droit est mentionné dans la loi n° 85-05 relative à la promotion de la
santé et dans la loi n°03-10 relative à la protection de l’environnement
dans le cadre du développement durable. Considéré comme le premier
consommateur des ressources en eau mobilisée (70%) avec un taux de
gaspillage important, le secteur de l’Agriculture est également visé par
cette panoplie de lois.

En effet, l’ODD 6 s’inscrit dans la stratégie du secteur des forêts en


relation avec « la Conservation des eaux et des sols et lutte contre la
désertification», en application de la loi relative à l’eau susmentionnée
ainsi que le décret n° 11-136 du 28 mars 2011 relatifs aux périmètres de
lutte contre l’érosion hydrique, qui identifie les secteurs concernés par
cette problématique et les étapes de mises en œuvre des plans
d’aménagement antiérosifs au niveau des bassins versants en amont des
barrages. Sur le plan institutionnel, le Ministère des Ressources en Eau
(MRE) est l’autorité centrale responsable de l’élaboration et de la mise en
œuvre de la politique nationale de l’eau, il dispose de relais déconcentrés
au niveau local avec les Directions des Ressources en Eau de Wilaya
(DREW). En 2001, des réformes institutionnelles ont modifié en
profondeur les établissements publics à compétence nationale, placée
sous la tutelle du MRE, et posé les jalons d’une gestion moderne du
secteur de l’eau et de l’assainissement. Les acteurs mis en place sont à
même, de par les attributions qui leurs sont conférées, de couvrir
l’ensemble des nécessités et des obligations de l’eau et de
l’assainissement pour un développement harmonieux et durable du pays.

• Les organes de consultation : le conseil national consultatif des


ressources en eau (CNCRE) au niveau national et les Agences de Bassin
Hydrographique (ABH) au niveau régional et qui associent les élus
locaux dans le cadre de leurs activités ;

• Agence de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (AGIRE) : elle


s’occupe, avec ses déclinaisons régionales (Agences de Bassins
Hydrographiques, ABH) de l’élaboration et le développement des
stratégies de gestion intégrée des ressources en eau ;

• Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (ANRH) : chargée du


suivi des ressources en eau au plan quantitatif et qualitatif, de la
préservation, de la protection et de la sauvegarde de ces ressources
contre toute forme de pollution ;
CHAPITRE I
• Agence Nationale des Barrages et Transfert (ANBT) : chargée de
mobiliser et de transférer les ressources en eau vers les lieux d’utilisation;

• Algérienne Des Eaux (ADE) : elle gère tout le processus d’alimentation


en eau potable et industrielle y compris la mise en œuvre des
programmes annuels et pluriannuels d’investissements ; Rapport
National Volontaire Algérie 2019 Énergie propre et d’un coût abordable
Institutions efficaces Égalité entre les sexes Eau propre et assainissement
Croissance économique consommation et Production responsables
Éducation de qualité Vie aquatique Partenariats Objectifs Justice
Industrie innovation et infrastructures Inégalités réduites Villes et
communautés durables Vie terrestre Pas de pauvreté Paix Faim zéro
Bonne santé et bien-être Lutte contre les changements climatiques 3 III.
Réalisations et niveau d’atteinte de l’objectif

• Les sociétés par actions (SEAAL pour l’agglomération Algéroise, SEACO


pour Constantine et SEOR pour Oran) créées dans le cadre de la gestion
déléguée du service public de l’eau et de l’assainissement, en partenariat
avec des opérateurs étrangers de renommée internationale.

• Les régies communales qui assurent encore la gestion du service public


de l’eau potable et de l’assainissement (au nombre de 152 régies jusqu’à
juin 2019) et qui font l’objet d’un transfert de gestion en totalité vers
l’ADE pour l’eau potable et l’ONA pour l’assainissement, à l’horizon
2020.

• Office National de l’Assainissement (ONA) : responsable de la gestion


et du développement des infrastructures d’assainissement urbain

; • Office National de l’Irrigation et du Drainage (ONID) : il gère les


périmètres d’irrigation que l’État et les collectivités locales lui concèdent.
Dans ce cadre, l’Office a également pour tâche de mettre en œuvre des
stratégies pour rationaliser l’usage de l’eau d’irrigation ;

• Les Directions des Ressources en Eau des Wilayas (DREW) : elles


assurent la représentation de proximité du MRE ;

• Les subdivisions des (DREW) : constituent le support technique aux


Assemblées Populaires Communales.

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