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Alimentation en eau

Chapitre 1 :
Rareté d’eau en Tunisie
Introduction
Les ressources en eau, en Tunisie sont limitées d’une part et la demande en eau est en
augmentation d’année à une autre d’autre part, c’est qu’il fait que la maitrise de la demande et
la réduction des pertes d’eau notamment sur les réseaux des distributions d’eau potable
constituent une exigence pour préserver les ressources à long terme. Ainsi ce présent chapitre
représente une synthèse bibliographique qui met en relief la situation hydraulique de la
Tunisie et sa stratégie en matière d’économie d’eau avec la stratégie de la Société Nationale
d’Exploitation et de Distribution d’Eau (SONEDE)

1.1- Ressources en eau de la Tunisie


A cause de son climat méditerranéen au Nord et saharien au Sud, le ressources en eau de la
Tunisie sont variables dans le temps et dans l’espace, en effet la pluviométrie moyenne
annuelle varie de moins de 100 mm à l’extrême au sud à plus 1500 mm à l’extrême nord du
pays. Ainsi cette situation fait que le potentiel de ressource en eau est limité et
géographiquement mal répartie, en effet ce potentiel est estimé à 4840 Mm3/an dont 56 %
sont des eaux de surface mobilisables à partir des grands barrages, des barrages collinaires et
des lacs collinaires et 44% des eaux souterraines, exploitables à partir des nappes phréatiques
et des nappes profondes, comme illustré dans la figure 1.1.

Figure 1.1 : Ressources en eau de la Tunisie (MARE, 2008)

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Malgré que cette situation qui apparait contraignante, la mobilisation des ressources en eau ne
cesse pas d’augmenter, ainsi la quantité totale d’eau mobilisée passe de 4060 Mm3 en 2004 à
4410 Mm3 en 2011 soit 95% de potentiel total. Le tableau 1.1 suivant illustre l’évolution de
ressources en eau.
Cette évolution est traduite par l’augmentation de la demande en eau par les différents
secteurs.
Tableau N° 1.1 : L’évolution de la mobilisation en eau (MARE, 2008)
Evolution de la mobilisation des ressources en eau Mm3
Ressources potentiel Mobilisables 2004 2006 2008 2011
Eaux de surface 2700 2500 2200 2300 2400 2500
Eaux souterraines 2140 2140 1860 1880 1900 1910
Total 4840 4640 4060 4180 4300 4410
Taux de mobilisation 87,5% 90,1% 92,7% 95,0%

1.1.1-Usage de l’eau

L’eau est une matière incontournable dans la vie humaine, ainsi elle utilisée directement ou
indirectement pour répondre à nos besoins mais son utilisation varie d’un secteur à autre, en
effet, en Tunisie l’agriculture est le plus grand consommateur de l’eau avec 83% des
ressources, en seconde position l’eau potable qui consomme 11% du volume total par contre
le tourisme n’utilise que 1% des ressources. La figure 1.2 résume la structure de la
consommation de l’eau par secteur en an 2000.

Figure 1.2 : Consommation de l’eau par secteur (MARE, 2000)

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La consommation de l’eau dépend des plusieurs facteurs notamment l’évolution


démographique de la population, son niveau de vie et le climat, ainsi pour notre cas, en
Tunisie les besoins en eau sont estimé à 461 m 3/hab/an en 2011 (Ben Slimane, 2011) donc
pour une population de 10 millions habitants les besoins vaut 4610 Mm3/an, comparé au 4640
Mm3/an des ressources mobilisables et de tenir compte de la projection de l’Institut National
de la Statistique (INS) de la l’année 1996 la population serait donc au minimum de 13
millions en 2030, à cette lumière on peut déduire que la situation hydrique actuelle est
stressante et elle serait dans le future proche défaillante c’est pour cela l’état a établi une
stratégie à long terme pour maitriser la demande et la gestion rationnelle des ses ressources
pour préserver l’équilibre entre la demande et les ressources.
1.2- Stratégie nationale en matière d’économie d’eau
1.2.1- Objectifs

La stratégie de la Tunisie en matière d’économie d’eau repose essentiellement sur trois axes
principaux :

 La maîtrise de la demande en eau et le contrôle de la consommation ;


 L’économie de l’eau dans la proportion de 30% ;
 La mise à contribution de 7% des eaux provenant des ressources non conventionnelles
(dessalement des eaux, exploitation des usées).

Ces objectifs sont concentrés sur la notion de la demande comme étant un facteur clé dans les
actions futures. L’allure du graphique ci-dessous met en évidence le rôle d’une gestion
efficiente de la demande pour préserver l’équilibre à long terme

Figure 1.3: Projection de la demande et les ressources exploitables (Gaaloul, 2011).

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1.2.2- Principales orientations


Les principaux facteurs agissant sur les recources telque l’évolution démographique de la
population et le climat constituent une problématique pour les ressources en eau aussi bien au
dévelopement soci-économique du pays. Ainsi les orientations de la stratégie nationale sont
concentrer pour préserver l’équibre entre la demande et les resources et qui se présentent
comme suit :
 Atteindre un taux de mobilisation de 95% par le renfercement des ressouces en eau
à l’aide de construction des ouvrages de mobilisation (barrages et lacs
collinaires…)
 La gestion intégréé des ressources en eau en valoriant les apports des années
pluvieuses dans le but de diminuer les effets de la sécheresse,
 L’economie d’eau et la maitrise de la demande dans tous les secteurs,
 Développer les ressources non conventionnelles en continuant l’utilisation des
euax usées et traitées dans l’agriculture et le recours au dessalement pour l’eau
potable,
 La protection des ressources en eau contre la pollution et contre la surexploitation
des nappes
1.3- Stratégie de la SONEDE en matière d’économie d’eau

La SONEDE, en tant qu’opérateur chargé de la production et la distribution de l’eau potable, a


mis en place une stratégie visant une utilisation judicieuse de l’eau, en effet, sa stratégie
repose sur les moyens suivants : moyens techniques, moyens financiers et les moyens de
sensibilisation.

1.3.1-Moyens techniques

Les moyens techniques sont constitués de plusieurs composantes qui servent à l’amélioration
des performances des réseaux et la maîtrise des pertes en eau, tel que :

 Réhabilitation des conduites : Il s’agit de remplacer les conduites vétustes, source


importante des fuites et de corrosion par des autres en polyéthylène haute densité qui
caractérisé par une grande étanchéité et résistance à la corrosion de matériau. Le
remplacement des conduites couvre 300 km par an soit 1% de réseau de la longueur
distribution (Ben Slimane, 2009).
 Rénovation des branchements : Les branchements en plomb sont caractérisés par une
mauvaise étanche et par suite ils produisent des fuites d’eau c’est pour cette raison la
SONEDE a mis un programme de rénovation de touts les branchements en plombe par
ceux en polyéthylène. La cadence de remplacement est 30 000 par an (Ben Slimane,
2009).
 Amélioration des comptages des volumes d’eau : Il s’agit de mettre en place des
instruments des mesures précis pour suivre les volumes distribués au niveau des ouvrages
de distribution et les volumes facturés au niveau des abonnées.

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- Au niveau des ouvrages de distribution : Actuellement le comptage des volumes


d’eau au niveau des ouvrages de transfert, d’adduction et distribution se fait à l’aide des
compteurs, débitmètres et mesure par déversoir, les mesures fournies par ces moyens ne
sont assez faible. Dans ce sens la SONEDE a mis un programme pour améliorer la
précision des moyens de comptage existants par le remplacement la mesure par
déversoir et les compteurs mécaniques âgés par des débitmètres électromagnétiques.
- Au niveau des abonnées : Le contrôle des volumes consommés par les abonnées est
primordial pour la SONEDE, en effet, la précision des compteurs des abonnées a un
impact direct sur son chiffre d’affaire, c’est pour cela la SONEDE a mis un programme
qui vise à fiabiliser le comptage des volumes consommés, par le remplacement de
75 000 compteurs par an de classe A et B de faible précision par des compteurs de
classe C de bonne sensibilité au petit débit d’eau B , également le remplacement des
compteurs bloqués qui couvre 45 000 compteurs par an (Ben Slimane, 2009).
 Maîtrise de débordement au niveau des ouvrages de stockages : Elle s’agit d’équiper
les réservoirs et les stations de pompage de grand site par un système de télégestion pour
éliminer les pertes d’eau par trop plein et optimiser le cout de distribution.
 Maîtrise de la pression : La maîtrise de la pression a un impact sur l’état du
fonctionnement du réseau, ainsi il influe sur les nombres des fuites et leurs volumes. Dans
ce cadre la SONEDE a établit un programme basé sur la cartographique et la modulation
de la pression sur leurs réseaux.
 Recherche des fuites : Les fuites représentent une grande source de perte d’eau, ainsi la
SONEDE a programmé l’inspection des fuites sur l’ensemble du réseau de distribution en
cinq ans par la réalisation de 7000 km par an de détection des fuites à l’aide des procédés
électro-acoustique et la corrélation (Ben Slimane, 2009).
1.3.2-Moyens financiers
Le prix de l’eau ou la politique tarifaire sont souvent utilisés comme mode de gestion de la
demande en vue de rationaliser l’usage de l’eau. Le système tarifaire de l’eau potable à la
SONEDE est progressif selon l’usage et la tranche trimestrielle de consommation d’eau
(figure 1.4), en effet, en 2011 la SONEDE a procédé à un réajustement tarifaire qui concerne
l’augmentation des redevances fixes et des redevances variables des abonnées consommant
plus de 1000 m3/trimestre. La réajustement des redevances variables comporte deux volets, le
premier consiste à la création de nouvelles tranches à savoir (101-150) et (151-500)
m3/trimestre et par conséquent deux nouveaux tarifs et le deuxième concerne l’augmentation
des tarifs des tranches supérieurs à 100 m3/trimestre se présentent ci-après :
(0-20) m3/trimestre : pas d'augmentation,
(21-40) m3/trimestre : pas d’augmentation,
(71-100) m3/trimestre : pas d’augmentation,
(101-150) m3/trimestre : 21,7% passant de 0.575 à 0.700 DT/m3,
(151-500) m3/trimestre : 9.6 passant de 0.890 à 0.975 DT/m3,
(501- +) m3/ trimestre : 15.2 passant de 0.890 à 1.025 DT/m3

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Figure 1.4 : Tarifs de l’eau potable 2011 (SONEDE, 2011)


1.3.3-Moyens de sensibilisation

La plus part du public continue à croire que l’eau, potable distribué est un ‘’don du ciel’’ et
par conséquent elle ne doit pas couter cher. La SONEDE continue à mesurer des compagnes
de sensibilisation et l’information à travers les mass-médias qui ciblent le large public a fin de
leur montre a fin qu’avoir de l’eau de bonne qualité disponible jour et nuit, hiver comme été
des couts de plus en élèves. En outre, la SONEDE participe à l'organisation et à l'animation de
séminaires qui ciblent des abonnés spécifiques à l'eau tels que l'administration, les
commerçants, les industriels et les hôteliers. Ces groupes d'abonnés sont sensibilisés
notamment sur le suivi et l'entretien de leurs installations internes d'eau, l'utilisation
d'équipements " économes d'eau " et l'usage rationnel de l'eau. Des spots passent souvent à la
télévision et s'adressent particulièrement aux femmes leur prodiguant des conseils pratiques
pour l'usage rationnel de l'eau notamment à la cuisine. Dans les programmes scolaires
l'importance de l'eau est mise en exergue afin de sensibiliser les enfants sur cette ressource
rare et précieuse qu'est l'eau.

Conclusion

Dans le futur, le secteur de l'eau potable fera face à une demande croissante de l'eau en
quantité et en qualité, donc l'eau coûtera de plus en plus cher.. Au niveau de l'entreprise le
plus urgent et le plus efficace est l'aspect matériel et technique et l'aspect financier d'un
programme d'économie d'eau.

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Chapitre 2 :
Méthodologie

Introduction
Ce chapitre est réservé pour détailler la méthodologie proposée pour améliorer les
performances des réseaux de distribution d’eau potable de la zone en question, en effet, il
constitue un support méthodologique dans lequel on va présenter l’organigramme du travail
et les logiciels avec lesquels nous allons modéliser notre réseaux également on va déchiffrer
la méthode proposée par l’IWA (International Water Association) pour quantifier les pertes

2.1- Organigramme du travail


L’organigramme présenté ci-après illustre les étapes principales de la méthodologie
proposée dans le cadre de ce travail :

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• digitalisation du réseau quantification et


de distribution sur réduction des
arcview pertes physiques
• simulation du réseau sur
Epanet
• compagne des mesures • sectorisation du réseau
• calage du modèle • instalisation des • test 1 : mesure du
• validation du modèle UAATD (Unités volume distribué et
d'acquisition,d'Archiva volume consommé et
ge et de transfert des facturé, pendnt 15
données) jours
• interprétation • test 2 : installation des
modélisation • recherche des fuites sur IFR
hydraulique le réseau • test 3 :
renouvellement des
compteurs

quantification et
réduction des
pertes apparentes

Figure 2.1 : Organigramme de la méthodologie

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2.2- Définitions
2.2.1-Système d’alimentation en eau potable
La desserte en eau potable d’une région nécessite un ensemble cohérent des ouvrages et
équipements hydrauliques pour amener l’eau depuis son captage dans le milieu naturel
jusqu’aux points des consommations passant par des ouvrages d’adduction et de distribution.
Ainsi un système d’AEP comprend les éléments suivants :
 Les ouvrages de captage
 Les ouvrages de traitement
 Les stations de pompages
 Les réservoirs
 Les canalisations
 Les branchements
 les accessoires pour le comptage, la régulation et la surveillance.
La figure 2.1 suivante illustre la conception générale d’un système d’AEP.

Figure2.1 : Configuration d’un système d’AEP


2.2.2-Le réseau de distribution
Un réseau de distribution d’eau potable a pour l’objectif de distribuer l’eau, à partir du
château d’eau jusqu’aux consommateurs, en fournissant un débit maximal avec une pression
au sol minimale compatible avec la hauteur des immeubles. Selon les choix économiques et
sécuritaires le réseau de distribution peut être un réseau ramifié, maillé ou bien englobe les
deux structures (mixte).

2.2.3- Rendement
Le rendement est indicateur général qui nous renseigne sur la performance du réseau ainsi on
distingue plusieurs définitions de rendement, nous retenons les définitions suivantes :
 Le rendement primaire : c’est rendement qui ne prend pas en compte que le volume
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consommé comptabilisé, c’est-à-dire les volumes d’eau facturé :

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Volume facturé(m3 )
𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫𝐢𝐦𝐚𝐢𝐫𝐞(%) = Volume distribué (m3 ) (2.1)

Le rendement primaire ne permet pas de comparer deux réseaux de configurations différentes.


Le nombre (ainsi que l'absence ou l'existence de comptage) des bouches d'arrosage, par
exemple, peut générer des différences importantes de rendement primaire entre deux services
apparemment identiques. Ajoutons que le rendement primaire est fortement lié à la longueur
du réseau et au nombre d’abonnés. Pour un réseau donné.
 Le rendement net : D’après IWA, ce rendement, parfois appelé rendement technique,
traduit bien la notion d’efficience du réseau, puisqu’il compare la totalité de l’eau utilisée
avec celle introduite dans le réseau. Pour le calcul du volume consommé, il faut additionner le
volume consommé comptabilisé et le volume consommé non comptabilisé.

Vcc(m3 )+Vcnc(m3 )
𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐧𝐞𝐭(%) = Volume distribué(m3) ∗ 100 (2.2)

Avec :

 Vcc : Volume consommé comptabilisé


 Vcnc : Volume consommé non comptabilisé

A titre d’exemple le tableau 1.2 suivant présente le rendement primaire et rendement net pour
certains réseaux des distributions en 2010.

Tableau N° 1.2: Rendements des certains réseaux de distribution (SONEDE,


2010)

Région Vdist(Mm3) Vcons(Mm3) Vcfacturé(Mm3) Vol de Rdp(%) Rdnet(%)


service
(Mm3)
Grand 143,102 117,656 116,736 0,920 81,6% 82,2%
Tunis
Grand 34,499 30,405 30,162 0,243 87,4% 88,1%
Sousse
Grand 47,454 38,523 37,886 0,637 79,8% 81,2%
Sfax
Tataouine 6,245 4,307 4,129 0,178 66,1% 69,0%

2.2.4-Types des pertes d’eau sur le réseau


Les pertes peuvent d’être produites aux différents niveaux du réseau d’eau potable, au niveau
des réservoirs, les conduites d’adduction, de distribution et au niveau des branchements. Ainsi
les réseaux et les ouvrages d’eau ne sont pas parfaitement étanches d’une part et les
consommations d’eau ne sont pas toutes connues avec exactitude d’autre part. De ce fait, il y
a toujours une différence entre le volume introduit dans le système à l’amont et les quantités

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d’eau arrivant au bout du système à l’aval. Cette différence constitue les « pertes d’eau » et
les volumes de service. Dans ce sens l’IWA classe les pertes en deux catégories :
 Pertes commerciales : c’est un volume d’eau consommé mais intégré dans les pertes en
raison d’erreurs de mesure (imprécision des compteurs) et de consommations détournées
(fraudes).
 Pertes physiques : C’est le volume des pertes d’eau effectives du service jusqu’au
compteur de l’abonné. Elles couvrent tous types de fuites (conduites, branchements), ruptures
de conduites, débordements de réservoirs,…
Les pertes physiques sont causées par les fuites et les casses qui peuvent d’être exister aux
différents niveaux dans les réseaux d’eau, on peut les classées en trois catégories :
- Casses et fuites apparentes : Elles se produisent au niveau de la surface et qu’elles
sont caractérisées par des grands débits et une perturbation de service telle que la
baisse de la pression même la coupure d’eau.
- Casses et fuites non apparentes : Elles sont difficiles à détecter car elles
n’apparaissent pas à la surface, ainsi elles nécessitent des opérations de détection
pour les localisées
- Fuites secondaires : elles sont dues aux mauvaises étanchéités aux niveaux des
raccordements des conduites et des branchements. Elles ont un débit très faible (250
l/h par heure selon les mesures nord américaines (Ben Slaimene, 2011)

Figure 2.2 : Exemples des pertes physiques


2.2.5-Bilan d’eau
Dans les réseaux d'eau potable, les pertes en eau peuvent atteindre un niveau élevé. Ainsi pour
pouvoir quantifier ces pertes l’IWA a été établit un bilan d’eau basé sur la détermination des
volumes suivants.
 Volume mis en distribution : il s’agit du volume introduit dans le réseau de
distribution d’eau potable. Il résulte de la somme algébrique des volumes produits,
importés et exportés. Cette définition est représentée par l’équation du bilan suivant :

[Vmd] = [Vpr] + [Vim] - [Vex] (2.3)

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Avec
 Vmd : volume mis en distribution,
 Vpr : volume produit : volume issu des ouvrages de production d’eau potable,
 Vim : volume importé : volume d’eau potable provenant d’un service extérieur,
 Vex : volume exporté : volume d’eau potable livré à un service extérieur au
réseau.
 Consommation autorisée: Désigne le volume d’eau consommé autorisée mesuré
et/ou non mesure et/ou facturé.
 Consommation facturée mesurée : Il résulte de la relève des compteurs des
abonnées.
- Consommation Autorisé facturée : C’est la somme algébrique de la
consommation facturée mesurée et la consommation facturée et non mesurée
- Consommation autorisée non facturé : c’est la somme de la consommation
non facturée mesurée et la consommation non facturée et non mesurée. .
 Volume consommé non comptabilisé : Il s’agit de la somme des volumes
consommés sans comptage, du volume de service du réseau, des volumes détournés
et des erreurs de comptage (IWA),
 Volume de service du réseau : C’est le volume non mesuré mais estimé au plus
proche, il s’agit de l’eau utilisée en toute connaissance de cause par l’exploitant pour
le nettoyage des réservoirs et le rinçage et la vidange des conduites par exemple.
 Pertes d’eau : Il s’agit la différence entre le volume injecté à l’amont et la
consommation autorisée. Elles sont classées soit en pertes apparentes (commerciales)
soit pertes réels (physiques).
 Pertes apparentes : Ces pertes sont dues d’inexactitudes aux compteurs des clients
et les erreurs des données (lecture des compteurs et facturation), il s’agit
principalement :
- Volume détourné : C’est le volume utilisé par les branchements clandestins,
les piquages avant compteurs, la falsification de ceux-ci, l'utilisation illégale des
poteaux d'incendie.
-Volume, résultant des défauts de comptage : C’est le volume résultant de
l'imprécision et du disfonctionnement des organes des compteurs, des oublis de
relevé, des erreurs d'évaluation et de lecture. Il représente la différence entre le
volume réellement utilisé par l'ensemble des utilisateurs disposant d'appareils de
comptage et le volume comptabilisé.
 Pertes physiques : Les pertes physiques sont appelées ‘’pertes réelles’’ par l’IWA,
elles se décomposent en deux catégories, le volume gaspillé et le volume des fuites :

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- Volume gaspillé : D’après l’OIEAU, le volume gaspillé est le volume perdu en


raison d'incidents d'exploitation. Ce volume est à mettre au compte de l'exploitant
du réseau, comme celui de service de réseau. Il s'agit surtout du débordement des
réservoirs ou /et des vidanges mal fermées.
- Volume des fuites : D’après l’OIEAU, le volume des fuites est le volume résultant
des défauts d'étanchéité du réseau. Cette notion concerne tous les ouvrages du
réseau, réservoirs, conduites de distribution et de branchement et les appareils de
robinetterie et de régulation.

Le tableau suivant illustre le bilan d’eau établit par l’IWA pour déterminer l’eau non
comptabilisé

Tableau N° 2.2 : Bilan de l’eau (IWA)


Consommation
mesurée facturée
Volume autorisé
Consommation non Eau facturée
facturé
mesurée et
comptabilisée
Consommation
Consommation
autorisé
mesurée non
Volume autorisé comptabilisé
non facturé Consommation non
mesurée et non
comptabilisée
Consommation non
autorisée
Imprécisions des
Volume d’eau Pertes apparentes
compteurs des
importé dans le (commerciales)
réseau (avec une clients et erreurs de
marge pour les traitement des Eau non
erreurs connues données comptabilisée
Fuites dans les (ENC)
conduites d’amenée
Pertes d’eau et/ou de distribution
Fuites et
débordement dans
Pertes physique les réservoirs de la
(réelles) compagnie
Fuites des prises de
service jusqu’au
point de
consommation du
client

Dans ce sens nous présentons le bilan d’eau du système de distribution de la SONEDE à


l’année 2011, en effet, le volume introduit dans le système de distribution a atteint 494,7
3 3 3
Mm dont 396,5 Mm (80,1 %) constitue la consommation autorisée, le reste 98,2 Mm

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3
(19,9 %) représente les pertes totales composées de pertes apparentes (20,9 Mm , 4,2
3
%) et de pertes réelles (77,3 Mm , 15,6 %).

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Tableau N°2.3 : bilan d’eau du système de distribution de l’année 2011 (SONEDE, 2011)

Consommation Facturée Volume


Consommation
Mesurée (Cfm) d'Eau
Autorisée
Vendue
Facturée (CAf) 389,7
Consommation (EV)
78,8%
Autorisée (CA)
Consommation Facturée
389,7 Non Mesurée (Cfnm) 389,7

78,8% 0 78,8%
Consommation Non
396,5 Facturée et Mesurée
Volume
(Cnfm)
introduit Consommation
0,1
dans le Autorisée Non Volume
80,1% 0,01%
système Facturée (CAnf) d'Eau
Consommation Non
Distribution Non
Facturée et non Mesurée
Vendue
(Cnfnm)
(EnV)
6,8 6,8
= 1,4% 1,4%
VD Pertes Volume détourné
494,7 apparentes ~0
100% (commerciales) Erreurs de mesures
20,9 20,9 105,0
4,2% 4,2% 21,2%

Pertes d'eau Pertes réelles


(Pet) (physique) Fuites sur le réseau de
(Prel) distribution

98,2
Fuites et trop-plein des
19,9% réservoirs sur le réseau
77,3 de distribution
15,6%
Fuites sur branchement
jusqu’au point de
comptage

2.2.6- Modélisation hydraulique


2.2.6.1- Définition d’un modèle hydraulique
Un modèle hydraulique représente analytiquement le réseau d'eau potable et permet de
reproduire son fonctionnement hydraulique. Il regroupe les lois de fonctionnement des
différents éléments constitutifs d'un réseau: les conduites, les vannes et notamment celles qui
sont fermées ou en commande, les appareils de régulation, les pompes et les
réservoirs. Le modèle du réseau est basé sur une représentation schématique sous forme des
nœuds et de tronçons :
 Un tronçon est un élément de conduite caractérisé par son nœud amont, son
nœud aval, sa longueur, son diamètre et sa rugosité.
 Un nœud est le point de jonction entre deux ou plusieurs tronçons: Il
peut correspondre aussi à un changement du diamètre ou de la nature de la conduite.

2.4.1- Equations de base du modèle


2.4.2.1- Charge hydraulique

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L’écoulement en charge dans les conduites d’eau potable est régie par les équations de la
mécaniques des fluides et notamment la célèbre équation de Bernoulli. Ainsi, l’énergie d’un
écoulement d’eau dans une conduite est exprimé sous la forme de charge qui correspond au
poids d’une colonne d’eau ayant la même énergie est donnée par l’équation de Bernoulli :
𝛂𝐔 𝟐 𝐏
𝐇= + +𝐳 (2.3)
𝟐𝐠 𝛒
Où :
 U est la vitesse moyenne de l'eau dans la conduite (= débit/ section), en m/s,
 P est la pression moyenne dans la conduite, en m
 g est l'accélération de la pesanteur (= 9,81 m/s2)
 z est la cote moyenne de la conduite, en m
 ρ est la masse volumique de l'eau (1000 Kg/m3)
 𝛂 est un coefficient dû à la non homogénéité des vitesses dans la section (1,05), elle
est prise en générale égal à 1.

La charge hydraulique diminue tout au long du son chemin a cause de frottement, donc Soit
H1 charge hydraulique dans la section S1 et H2 dans la section S2, le théorème de Bernoulli,
pour un fluide réel, permet d'écrire :

H1= H2 + J (2.4)

Où :

J représente la perte de charge totale entre la section S1 et S2. Ces Pertes de charge sont en
réalité de deux types: pertes charges linéaire et pertes de charges singulières

2.4.2.2- Pertes charges linéaires


Les pertes de charge linéaire sont dues d’une part, au frottement visqueux due à l’agitation
moléculaire des molécules d’eau, et d’autre part, à leurs contact avec les parois internes tout
au long de la conduite. Pour les évaluer on utilise une multitude des formules sans citer
toutes, on va utiliser dans notre projet la formule de Williams et Hazen, c’est la plus utilisé
aux états unis et en Tunisie par la SONEDE , et elle n’est applicable que pour les
écoulements des eaux, son expression comme suit :

𝐐 𝟏.𝟖𝟓𝟐 𝐋
𝐉 = ∆𝐇 = 𝟏𝟎. 𝟔𝟔 ∗ (𝐂 ) ∗ 𝐃𝟒.𝟖𝟕 (2.5)
𝐰𝐡

 J : Pertes de charge en (m) par mètre de conduite.


 Q : Le débit en (m3/s)
 D : Diamètre intérieur de la conduite en (m).
 L : longueur de la conduite
 Cwh : Coefficient de Williams-Hazen : Ce coefficient est directement

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Alimentation en eau

proportionnel au débit et dépend de la rugosité de la conduite, qui peut varier


avec l’âge de cette dernière. Voici quelques correspondances entre les
coefficients de rugosité K(en mm) et CHW.

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Alimentation en eau

Tableau N° 2.1: Quelques correspondances entre K et CHW (Zidi, 2010)


K (mm) CHW
0.001 146
0.100 136
0.500 116
1.00 106
2.00 95

2.4.2.3- Pertes de charges singulières


Les singularités rencontrées sur les canalisations sont généralement des changements de la
section de la conduite (élargissement, rétrécissements, diaphragmes,…) ou changements de
la direction de l’écoulement (coudes, dérivations, robinets, vannes,…).
La perte de charge locale (notée AHs ou Js peut généralement se mettre sous la forme :

∆𝐇s=Js=Ks*U2/2g (2.5)

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