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2009/2010

Etude comparative de deux


systèmes d’épuration des eaux
usées en milieu rural

BAILLY Loïc
GIRAUD-TELME Marc
ROY Axel
Groupe C

Tuteur: Mr FAYEAUX

Département Génie Biologique Génie de l’Environnement


Département Génie Biologique Génie de l’Environnement

Nous souhaitons, dans un premier temps, remercier notre tuteur Mr FAYEAUX


pour son aide et ses conseils permettant le bon déroulement de notre projet tuteuré.

Nous tenons à remercier aussi Mr Jean-Paul BERGER, Maire de la commune de


Saint-Forgeux-Lespinasse, Mr Michel FAZEKAS, Adjoint au Maire de la commune de
Saint-Forgeux-Lespinasse ainsi que Mr ESCOFFIER, Employé communal de Saint-
Forgeux-Lespinasse pour leur accueil lors de la visite du filtre planté de roseaux de la
commune et pour les informations importantes qu’ils nous ont transmises.

Nous remercions aussi Mr Bernard VILLEMAGNE, Conseiller Municipal de la


commune du Bessat, chargé de l’assainissement, pour son accueil lors de la visite du
filtre planté de roseaux de la commune et pour les informations qu’il nous a
communiqué.

De plus, nous remercions Mr Thierry BAILLY, Maire de la commune de Blye,


pour les données qu’il nous a transmises sur le lagunage de la commune.

Nous tenions à remercier Mr Antoine GILBERT, Technicien en Assainissement


Non Collectif à la Communauté de Communes du canton de Bourg de Péage, pour les
documents qu’il nous a transmis concernant les systèmes d’assainissement étudiés.
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Table des matières

Table des matières ............................................................................................................ 3

Introduction ....................................................................................................................... 1

I. Le lagunage naturel ................................................................................................... 2

1. Le principe du lagunage. ........................................................................................ 3

1.1. Prétraitement................................................................................................... 3

1.2. Les bassins ...................................................................................................... 3

1.3. Faucardage. ..................................................................................................... 7

1.4. Les boues. ....................................................................................................... 8

1.5. Contraintes/Avantages .................................................................................... 8

2. Lagunage de Blye. ................................................................................................. 9

II. Le filtre planté de roseaux ....................................................................................... 11

1. Présentation du système ....................................................................................... 11

2. Le principe ........................................................................................................... 12

3. Le fonctionnement ............................................................................................... 13

4. Les avantages du filtre planté de roseaux. ........................................................... 17

5. Les inconvénients du filtre planté de roseaux ...................................................... 17

6. Le filtre planté de roseaux de Saint-Forgeux-Lespinasse (42) ............................ 17

6.1. Présentation du village et du réseau d’assainissement ................................. 17

6.2. Le filtre planté de roseaux ............................................................................ 18

III. Paramètres biologiques et chimiques d’une station d’épuration : étude


comparative ..................................................................................................................... 19

1. Caractérisation d’un effluent brut ........................................................................ 19

2. Matière en suspension .......................................................................................... 20

2.1. Traitement des MES ..................................................................................... 21


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3. La matière organique ........................................................................................... 21

3.1. Relation entre la DBO5 et la DCO ............................................................... 21

3.2. Traitement de la pollution organique ........................................................... 22

4. Les matières azotées ............................................................................................ 23

4.1. Caractéristiques de la pollution azotée ......................................................... 23

4.2. Ammonification ............................................................................................ 23

4.3. Nitrification biologique ................................................................................ 24

4.4. Dénitrification biologique ............................................................................ 25

5. Le phosphore........................................................................................................ 26

5.1. Caractéristique de la pollution au phosphore ............................................... 26

5.2. Traitement de la pollution au phosphore ...................................................... 26

6. Comparaison des paramètres des effluents de sortie de deux stations différentes


Blye (lagunage) et Saint-Forgeux-Lespinasse (filtres plantés de roseaux) ................ 27

7. Bilan du comparatif ............................................................................................. 29

Conclusion ...................................................................................................................... 30

Bibliographie .................................................................................................................. 31

Glossaire ......................................................................................................................... 33

Index des tableaux et figures. ......................................................................................... 35

Table des annexes ........................................................................................................... 37


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Introduction

En France, l’assainissement rural est en pleine expansion. En effet, de nombreuses


petites communes installent des systèmes d’assainissement collectif pour répondre aux
mesures réglementaires européennes et ainsi réduire l’impact des rejets d’eaux usées sur
les milieux aquatiques. Cependant, il n’est pas rare de trouver des communes qui
rejettent sans traitements leurs eaux usées domestiques qui dégradent ruisseaux et
rivières situées en aval. Afin d’éviter cette pollution, des systèmes d’assainissements
simples d’exploitation ont vu le jour depuis les années 1990 ; c’est le cas notamment
des lagunages ou des filtres plantés de roseaux. Ces procédés conviennent parfaitement
aux petites communes qui possèdent un employé communal n’ayant pas
particulièrement de connaissances spécifiques dans les domaines du traitement des eaux
et de la maintenance mécanique (station d’épuration). En effet, un terrain dont la
topographie permet une alimentation gravitaire est favorable à l’implantation de ces
stations de traitement.

Vivant dans des petites communes possédant un de ces systèmes d’assainissement, cela
influença notre choix de sujet afin de comprendre l’épuration et le rejet de nos eaux
usées et d’appréhender les mécanismes de cette épuration biologique.

Chaque système possède néanmoins quelques exigences spécifiques à sa mise en place


et à son fonctionnement c’est pourquoi nous effectuerons une comparaison entre le
lagunage et le filtre planté de roseaux. Nous essayerons de comprendre comment
fonctionnent ces systèmes de traitement afin de déterminer lequel est le plus performant
au niveau de l’abattement de la pollution. De plus, il ne faut pas négliger les contraintes
d’exploitation du système car il est nécessaire de trouver un juste équilibre
environnemental, économique et humain afin de garantir une fiabilité et une longévité
de l’assainissement.

Pour cela, nous avons étudié le filtre planté de roseaux de Saint-Forgeux-Lespinasse et


le lagunage de Blye.

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I. Le lagunage naturel

Le lagunage a connu un développement important en France au cours des quinze


dernières années. On en dénombre aujourd’hui environ 2000 dans tout le pays.

De manière simple, le lagunage est une technique d’épuration des eaux usées par voie
naturelle. Elle est adaptée aux villages et communes de moins de 2000 habitants avec
une surface au sol d’environ 10 m² par équivalent-habitant.

Le lagunage est choisi pour divers critères. Essentiellement économique, écologique,


paysager.

Economique car il coûte trois fois moins cher qu’une station d’épuration et qu’il
nécessite peu d’entretien (donc moins coûteux) et ne demande pas de personnel qualifié
(l’entretien étant souvent réalisé par l’employé communal).

Ecologique car c’est un système naturel où se développe un véritable écosystème autant


faunistique que floristique qui reproduit le processus d’autoépuration tel qu’il est dans
les mares, étangs et autres étendues d’eaux par la dégradation de la matière organique
par des micro-organismes.

De ce fait, paysager, car le lagunage s’intègre très bien dans le paysage avec ses bassins
d’eaux, sa faune et sa flore.

Le lagunage est donc un procédé fiable, rustique, peu onéreux et écologique dont nous
allons voir son fonctionnement.

Afin d’en comprendre le fonctionnement sur le terrain, nous avons visité le lagunage de
Blye dans le Jura.

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1. Le principe du lagunage.

1.1. Prétraitement

Une fois acheminées, les eaux usées ne tombent pas directement dans le bassin. Elles
subissent d’abord un prétraitement grossier et passent dans un système nommé
dégrilleur qui permet de retenir les matières volumineuses et les déchets contenus dans
les eaux. Les éléments retenus seront fonction de l’écartement des barreaux de la grille.

Par la suite, elles passent dans un dégraisseur (annexe 1, page 1) mais on ne le trouve
pas obligatoirement dans tous les lagunages. Ce dégraisseur permet de retenir les
graisses en surface car elles ont une densité plus faible que l’eau.

Figure 1 : Le dégrilleur Photo 1 : Dégraisseur du lagunage de Blye (39).

1.2. Les bassins

Les eaux usées arrivent donc dans le premier bassin où le traitement naturel va
commencer à s’opérer.

Le dimensionnement du lagunage naturel s’appuie sur le fonctionnement de lagunages


installés depuis 15 ans en France. On recommande une surface de bassin par équivalent-
habitant d’environ 10 m² et une mise en œuvre sur 3 bassins. Ils sont le plus souvent

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construits l’un après l’autre en pente afin que l’écoulement soit gravitaire. Les bassins
peuvent nécessiter une imperméabilisation avant leur mise en eau afin d’éviter toute
pollution d’une éventuelle nappe souterraine par infiltration et également maintenir un
niveau d’eau constant dedans.

La surface totale définit un volume suffisant afin d’éviter la surcharge de matières


organiques mais d’avoir un temps de séjour des effluents suffisamment long pour être
traités.

On doit également prévoir des accès aux bassins d’une largeur de trois mètres pour les
véhicules d’exploitation, une accessibilité aux ouvrages de prétraitement (entretien
hebdomadaire) et des possibilités de mesures des débits en entrée et sortie de
l’installation.

Mais alors que trouve-t-on dans ces bassins qui permettent l’épuration naturelle des
eaux usées ?

Figure 2 : Schéma présentant les différents bassins du lagunage.

On rencontre donc trois bassins mais pour de petites communes, seuls deux peuvent
suffire, le bassin de lagune mixte n’étant pas indispensable.

Le premier bassin est la lagune à microphytes (végétaux microscopiques). Il est le plus


profond car jouant le rôle de bassin décanteur également tout en laissant la lumière

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pénétrer jusqu’au fond. Des boues vont alors s’accumuler dont nous parlerons dans un
second temps.

Ce bassin accueille les bactéries et les algues microscopiques qui participeront à la


dégradation de la matière organique. On parle alors de minéralisation de celle-ci. Les
microphytes vont transformer cette matière organique en eau, gaz carbonique, nitrates et
phosphates.

On distingue alors deux types de bactéries : les bactéries aérobies et anaérobies. Les
bactéries aérobies ont besoin d’oxygène pour vivre et vivent en pleine-eau. Elles
transforment les matières organiques en ammoniac puis en nitrates pour les produits
azotés (protéines) et en phosphates les produits phosphorés (acides nucléiques). Les
bactéries anaérobies, elles, n’ont pas besoin d’oxygène pour vivre, on les trouve donc
dans la partie anoxique du bassin, c'est-à-dire au fond où la matière organique se
décante. Elles vont donc la dégrader par fermentation anaérobie donc, minéralisation
des boues et dégagement gazeux (azotés) qui pourront être fixés par les algues.

Les algues (ou phytoplancton) jouent également un rôle très important dans l’épuration
des eaux usées (annexe 2, page 1). Comme toutes les plantes, elles contiennent de la
chlorophylle dans leurs tissus, d’où la couleur verte des bassins, qui va leur permettre
d’utiliser la lumière comme source d’énergie, autrement dit, effectuer la photosynthèse
pour assurer leur métabolisme. Grâce à ce phénomène et à l’assimilation du gaz
carbonique et des éléments minéraux rejetés par les bactéries, elles vont produire de
l’oxygène essentiel à la survie des bactéries aérobies.

Il est donc nécessaire de trouver le bon équilibre entre les bactéries et les algues. En
effet, si les bactéries sont en trop grand nombre, la demande en oxygène ne peut être
satisfaite par les algues et le milieu devient vite anoxique et conduit à des dégagements
de gaz nauséabonds. Le phénomène de prolifération excessive des algues peut aussi être
remarqué entrainant le dépérissement des algues en excès et une surcharge de dépôts au
fond du bassin. Mais ce phénomène est limité par la présence du troisième élément dans
ce premier bassin : le zooplancton.

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Il s’agit d’une faune microscopique qui se nourrit des bactéries, du phytoplancton et de


matière organique en filtrant les particules en suspension. Leur activité permet de
contribuer à la clarification de l’eau.

On peut également parler des germes pathogènes (coliformes et streptocoques fécaux)


susceptibles d’être présents dans les eaux usées. En effet la chute de température (37 à
15°C), le temps de séjour élevé dans les bassins, l’exposition aux rayons ultraviolets du
soleil et l’activité bactériophage du zooplancton permet de réduire le nombre d’agents
pathogènes.

Les eaux restent en moyenne 50 jours dans ce bassin à microphytes.

Après cette première étape, les eaux s’écoulent vers le deuxième bassin dit lagune
mixte.

Il est de même profondeur que le bassin précédent mais avec des banquettes sur les
bords pour pouvoir planter des macrophytes cette fois-ci. On va donc combiner
microphytes et macrophytes éliminer la matière organique qui serait susceptible d’être
encore présente et éliminer les éléments minéraux tels que les nitrates et les phosphates
qui participeront à la croissance des végétaux. Les principales macrophytes (annexe 3,
page 2) utilisées pour les plantations de lagunes sont Phragmites communis (roseau),
Scirpus lacustris (jonc des chaisiers), Typha latifolia (massette) et Iris pseudacorus (iris
des marais). Elles possèdent un rhizome souterrain et sont un abri pour les bactéries, les
algues et le phytoplancton qui se fixent sur la partie immergée de la tige. Elles
diversifient et équilibrent l’activité biologique.

On peut trouver de même des plantes flottantes telles que les lentilles d’eau qui jouent
un rôle important dans l’assimilation de l’azote et du phosphore minéral. Cependant,
elles font l’objet d’une surveillance accrue car leur prolifération excessive pourrait
perturber le bon fonctionnement du système.

Les plantes font aussi leur photosynthèse grâce au soleil, elles produisent donc de
l’oxygène nécessaire aux bactéries, algues et zooplancton.

On finit avec le troisième bassin, la lagune à macrophytes. Il est très peu profond car on
ne plante que des végétaux hélophytes (partie végétative inférieure dans l’eau et

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supérieure dans l’air) comme dans le précédent bassin. Il s’agit lors de cette dernière
étape d’éliminer au maximum les nitrates et les phosphates avant que l’eau ne soit
rejetée dans le milieu naturel. On veut pouvoir rejeter une eau semblable à celle que
l’on trouve dans le milieu. C’est pourquoi le dernier bassin est important car il recrée le
milieu naturel, on pourra alors trouver différentes espèces d’insectes, des batraciens et
également des canards.

Le cycle dure environ 80 jours.

Après vérification de l’étanchéité des bassins, les végétaux sont plantés avant la mise en
eau du lagunage. Il est plutôt déconseillé de remplir les bassins directement avec les
eaux usées mais procéder à un pré-remplissage qui permettra aux organismes
intervenant dans l’épuration de coloniser le milieu. Il pourra également vérifier la totale
étanchéité des bassins. Si les lagunes sont situées à proximité d’un cours d’eau, on peut
les remplir en pompant l’eau de la rivière. Si cela est impossible, on peut les remplir à
l’aide des bornes incendies mais l’opération est relativement coûteuse.

1.3. Faucardage.

Une fois l’installation mise en place, la pousse des végétaux, l’équilibre écologique
atteint et une année passée, le faucardage des macrophytes est nécessaire. Cette
opération est nécessaire pour conserver l’aspect esthétique du lagunage d’une part et
pour éviter le comblement progressif des bassins.

Pour des surfaces inférieures à 3000 m², on va couper les végétaux à la main depuis la
berge et, à pied ou en barque pour ceux qui ne sont pas accessibles depuis le bord.
Pour les surfaces supérieures à 3000 m², on préfèrera des coupes mécaniques depuis la
berge et un bateau faucardeur pour le milieu du bassin.
La coupe se fait au dessus de la surface de l’eau pour que les végétaux puissent
reprendre leur croissance.

Les tiges seront brûlées sur place ou emmenées dans une décharge.
Cette opération s’effectue généralement à la fin de l’été ou au début de l’automne.

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1.4. Les boues.

La lagunage naturel conduit à l’accumulation de boues dans le premier bassin prévu à


cet effet qui est d’un volume d’environ 0,1 m3 par équivalent habitant. On procède donc
à l’élimination des cônes de sédimentation à peu près tous les cinq ans. Pour cette
opération, la vidange du bassin n’est pas nécessaire car les boues sont en général très
fluides et le pompage y est assez aisé. On l’effectue lorsque les dépôts ont des nuisances
perceptibles (odeurs, gêne d’écoulements,…).

On procède au curage complet après dix ans de fonctionnement du lagunage. Pour cela,
on estime par des sondages le volume de boues à extraire, on met hors-circuit le premier
bassin si la configuration du site le permet (bassins en parallèle), on vidange alors
totalement le bassin et on dirige les eaux vers le second bassin généralement et on
extrait les boues à la pelle mécanique.

Si le volume de boues est en petite quantité, on peut les épandre sur les berges de
l’installation. Lorsque le volume devient plus important, l’épandage se fait sur les terres
agricoles. Elles sont bien stabilisées et minéralisées et sont un bon amendement
agricole. Mais elles doivent cependant correspondre à la loi du 22 décembre 1972 qui
définit et caractérise la composition de ces boues au niveau de la matière organique, de
l’azote et des métaux lourds pour être épandues.

1.5. Contraintes/Avantages

Le principal inconvénient que l’on pourrait trouver au lagunage est son emprise
foncière. Avec 10 m² nécessaire par équivalent habitant. Lorsque la population des
communes est importante, la surface au sol est très grande. A cela s’ajoute la contrainte
de l’imperméabilité du sol d’où la difficulté de trouver un terrain adéquat répondant à
ces critères.

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Ensuite, la qualité des rejets qui varient d’une saison à l’autre. En effet, en hiver le
métabolisme des végétaux se ralentit et l’assimilation des éléments par les macrophytes
est moins importante. Cependant, les normes de rejets sont toujours respectées.

On peut également associer le lagunage aux mauvaises odeurs. Ceci est dû à une
surcharge d’eaux usées dans le système, ce que l’on peut fréquemment rencontrer
pendant les périodes estivales. On aura une surcharge de bactéries par rapport aux
algues, donc moins d’oxygène, plus de bactéries anaérobies et plus de fermentations des
boues et des gaz nauséabonds qui seront dégagés.

Le curage des boues peut représenter de gros travaux lorsqu’il s’agit de vider
entièrement le premier bassin.

Mais une bonne gestion et un contrôle régulier du lagunage permet de pallier à ces
inconvénients. On retient aussi ses avantages qui font que ce système d’assainissement
collectif n’a plus à faire ses preuves et est le plus répandu en France. Outre le curage, le
lagunage est très facile d’exploitation et l’employé communal est le plus souvent en
charge pour nettoyer les systèmes de prétraitement et le faucardage une fois par an.
Le lagunage ne consomme pas d’énergie et ne demande pas de produits chimiques. Il
possède un rendement épuratoire très élevé et l’élimination des germes pathogènes est
très bonne en été. En dernier point, il présente un atout esthétique et il s’intègre
parfaitement dans le paysage.

2. Lagunage de Blye.

Le village de Blye se situe sur le Premier Plateau du Jura à une altitude de 474 m. Il y a
environ 150 habitants et le village possède un camping qui, en période estivale, apporte
une population saisonnière de 50 habitants supplémentaire. L’ensemble des habitations
et le camping sont reliés au réseau d’eaux usées.

Le village possède un réseau d’assainissement collectif unitaire c'est-à-dire qui


récupère aussi les eaux pluviales. Il collecte aussi quelques sources ce qui génère des
problèmes d’eau parasite dans le lagunage.

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Le lagunage a été créé en 2002 en remplacement des systèmes d’assainissement


autonomes que possédait chaque habitation. Il réduit considérablement l’impact des
rejets d’eaux usées sur la rivière d’Ain qui est l’exutoire du lagunage.

Le lagunage du village de Blye est conçu pour 250 EH. Il est constitué de trois bassins
tels que nous l’avons décrit précédemment. Ce système doit répondre au niveau
d’exigence D3 (annexe 4, page 2) en termes de rejets, c'est-à-dire qu’il doit avoir un
rendement minimum de 60 % sur la DCO et le NTK.

Nous utiliserons donc les valeurs du lagunage de Blye pour les comparer aux filtres
plantés de roseaux de Saint-Forgeux l’Espinasse.

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II. Le filtre planté de roseaux

1. Présentation du système

Le filtre planté de roseaux est un système d’assainissement collectif c'est-à-dire avec


une collecte des eaux usées chez le particulier. Il est basé sur l’association entre les
micro-organismes et les roseaux (Phragmite australis). L’épuration de l’eau est une
épuration biologique en milieu aérobie c'est-à-dire qui contient de l’oxygène sur un
milieu filtrant généralement composé de graviers et de sables. Le filtre planté de
roseaux est adapté pour les petites communes c'est-à-dire de 50 à 2000 EH. Il est
composé de deux étages de bassins filtrants d’une surface de 1,2 m² par équivalent
habitant (EH) et de 0,8 m² pour le second. Par exemple, une station de 1000 EH sera
composée d’un bassin de 1200 m² et d’un deuxième de 800 m².

Ce système de traitement est apparu en France dans les années 90 à titre expérimental.
Depuis les années 2000, il connaît un fort développement et aujourd’hui on retrouve
environ 600 filtres plantés de roseaux en France.

Le circulaire n° 97-31 du 17/02/1997 relative à l’assainissement collectif fixe les


normes de rejets pour les ouvrages de moins de 2000 EH.

Le filtre planté de roseaux permet d’obtenir un niveau d’épuration conforme au niveau


D4 (voir annexe) c'est-à-dire le plus restrictif. Ainsi pour ce système, la concentration
moyenne en sortie sur 24 h doit être inférieure ou égale à :

- 25 mg/l de DB05
- 125 mg/l de DCO
- 35 mg/l de MES

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2. Le principe

Pourquoi planter des roseaux dans le filtre ?

Pour favoriser le traitement secondaire (voir après), il faut créer une rhizosphère c'est-à-
dire un endroit oxygéné où les bactéries aérobies vont pouvoir rapidement se
développer. L’apparition de la rhizosphère sera facilitée par les roseaux. En effet, les
roseaux possèdent un important système racinaire qui permet une oxygénation du milieu
et les racines sont un lieu de vie pour les bactéries. Le roseau est particulièrement bien
adapté car son rhizome se développe aussi en période hivernale ce qui permet un bon
fonctionnement du filtre tout au long de l’année. De plus, le roseau étant une plante
assez grande, il possède une bonne prise au vent qui entraine le mouvement des racines
dans le sol. Ce phénomène permet un important brassage du filtre et des boues qu’il
contient. Ainsi, ces boues ne colmateront pas le sable et donc le pouvoir filtrant du
système.

Le traitement des eaux usées dans le filtre planté de roseaux peut-être séparé en trois
parties :

- Le traitement primaire
- Le traitement secondaire
- Le traitement tertiaire

Le traitement primaire correspond à une rétention physique des Matières En Suspension


(MES). Il est réalisé par le premier étage de roseaux qui retient l’essentiel des MES. En
effet, la couche de sable du filtre permet la filtration de ces matières. Celles-ci ce
déposent à la surface du filtre et forment un terreau.
Le traitement secondaire est réalisé par les bactéries aérobies présentes dans le filtre
planté de roseaux. Les bactéries vont réaliser une dégradation biologique des matières
dissoutes présentes dans l’eau. Cette dégradation est favorisée par la présence de la
rhizosphère.

Le traitement primaire correspond à une rétention physique des Matières En Suspension


(MES). Il est réalisé par le premier étage de roseaux qui retient l’essentiel des MES. En
effet, la couche de sable du filtre permet la filtration de ces matières. Celles-ci se

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déposent à la surface du filtre et forment un terreau.


Le traitement secondaire est réalisé par les bactéries aérobies présentes dans le filtre
planté de roseaux. Les bactéries vont réaliser une dégradation biologique des matières
dissoutes présentes dans l’eau. Cette dégradation est favorisée par la présence de la
rhizosphère.

Le traitement tertiaire représente les traitements de l’azote, du phosphore et de la qualité


hygiénique de l’eau. Celui-ci se déroule dans le second étage de roseaux. Il consiste
essentiellement en une nitrification ce qui permet l’élimination de l’ammoniaque qui est
un élément toxique pour les poissons. De plus, le sable permet de réduire la quantité de
germes pathogènes dans l’eau. Ceux-ci sont retenus par le filtre ce qui permet une
hygiènisation de l’eau. En ce qui concerne le phosphore, le filtre planté de roseaux
intervient faiblement car les matériaux utilisés sont essentiellement siliceux et ils ont
donc une faible capacité d’absorption du phosphore. De plus, les roseaux n’assimilent
que faiblement ce composé.

3. Le fonctionnement

Le filtre planté de roseaux est une succession de deux étages de bassins plantés de
roseaux (voir annexe). Il est composé d’un prétraitement et d’un traitement.
Le prétraitement est composé d’un dégrilleur et d’un déversoir d’orage. Le premier
permet de récupérer les éléments grossiers (papiers toilettes, serviettes hygiéniques,
couches, etc..) qui pourraient nuire au bon fonctionnement du système. Il est constitué
d’une grille métallique qui laisse passer l’eau mais qui stoppe les éléments grossiers.
Celui-ci doit être régulièrement nettoyé avec un râteau. Les déchets obtenus sont séchés
puis évacués avec les ordures ménagères.

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Grille Bac de séchage

Photo 2 : dégrilleur du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42)

Le second permet de ne pas saturer la station de traitement. En effet, lors d’un orage, si
le réseau est unitaire, le débit d’eaux arrivant à la station de traitement sera trop
important. Il se présente sous la forme d’un demi-tuyau qui en cas de trop fort débit
permet d’évacuer sans traitement une partie de l’eau arrivant à la station. Il est adapté à
la station de traitement donc par temps sec, toutes les eaux sont envoyées dans le filtre
planté de roseaux. Cependant, le déversoir d’orage peut être réglé de façon à accepter
une partie des eaux pluviales sans pour autant saturer le filtre.

Photo 3 : Déversoir d’orage du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42)

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Le traitement est généralement constitué de deux étages. Le premier étage est composé
de trois bassins alors que le second de deux bassins. Ces nombreux bassins permettent
un fonctionnement en alternance des différents filtres. En effet, chaque bassin doit être
alimenté seulement 1/3 de son temps pour 2/3 au repos. L’alternance d’alimentation des
bassins doit être réalisée tout les 3-4 jours.
Le premier et le second étage de bassin doivent être séparés par au moins 4 m de
hauteur pour pouvoir assurer un écoulement gravitaire entre le premier et le second
étage de roseaux.

Le bassin qui reçoit l’eau n’est pas alimenté en continu. En effet, on procède à des
bâchées c'est-à-dire que l’on accumule l’eau dans un petit bassin jusqu’à obtenir une
quantité suffisante (de 5 à 15 m3 suivant l’importance de la station). Lorsque la quantité
maximale d’eau est atteinte dans le bassin, l’eau est envoyée dans le filtre par un
système de siphonage auto-amorçant. Ensuite, l’eau se ré accumule et un nouveau
bâchée à lieu. Ce procédé permet une meilleure oxygénation de l’eau dans le bassin de
traitement ce qui favorise la croissances des batéries aérobies.

Photo 4 : Bassin accumulateur et système de siphonage du filtre planté de roseaux du


Bessat (42)

Les eaux usées arrivent par des tuyaux et sont déversées dans le filtre sur des petites
plaques de bétons pour ne pas endommager le filtre de graviers. Ce dernier, d’une

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hauteur moyenne de 80 cm, est composé de plusieurs couches de graviers de


granulométries différentes. On en retrouve trois principales : la couche filtrante, de
transition et la couche drainante. La couche filtrante, d’une épaisseur d’environ 40 cm,
est composée de sable siliceux de diamètre compris entre 0,2 et 0,4 mm. Elle permet de
filtrer les matières en suspension présentes dans l’eau usée. La couche de transition ;
d’une épaisseur moyenne de 20 cm, est composée de gravier de diamètre compris entre
5 et 10 mm. La dernière couche, d’une épaisseur de 20 cm environ, est constituée de
graviers grossiers c'est-à-dire de diamètre compris entre 20 et 40 mm. L’eau s’écoule
par gravité jusqu’au tuyau de drainage qui l’acheminera jusqu’au second étage de filtre.

Si le sol n’est pas naturellement étanche, c'est-à-dire qu’il ne possède pas de couche
d’argile, on dispose sur le fond du filtre une géomembrane qui permet d’assurer
l’étanchéité du système et ainsi éviter la pollution de nappes souterraines.

Figure 3 : Schéma type d’un bassin de filtre planté de roseaux

En sortie des deux étages de bassin, il y a un système permettant de calculer le débit


d’eau sortant de la station. On retrouve généralement un canal de type venturi (annexe
5, page 3) qui est normalisé. Il se présente sous la forme d’un demi-tuyau avec un
étranglement qui permet de mesurer la hauteur d’eau sortant de la station. La hauteur
d’eau est convertie en débit (l/s ou m3/h) à l’aide d’une table Venturi. Ce canal permet

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aussi de suivre le bon fonctionnement de la station et il est utilisé pour réaliser les
prélèvements d’eaux destinés à être analysés.

4. Les avantages du filtre planté de roseaux.

Le filtre planté de roseaux présente de nombreux avantages :

- Peu de nuisance olfactive


- Exploitation simple
- Peu d’entretien (seulement le faucardage des roseaux à l’automne)
- Faible production de boues (± 1 cm par an)
- Excellente intégration paysagère
- Très bon rendement

5. Les inconvénients du filtre planté de roseaux

- Nécessite une intervention humaine régulière (nettoyage du dégrilleur,


alternance de l’alimentation des bassins)
- Extraction des boues après environ 10 années d’utilisation
- Faucardage et élimination des roseaux à l’automne
- Rendement faible sur le phosphore

6. Le filtre planté de roseaux de Saint-Forgeux-Lespinasse


(42)

6.1. Présentation du village et du réseau d’assainissement

Le village de Saint-Forgeux-Lespinasse se situe au Nord de la Loire à 17 km de


Roanne. Il y a environ 500 habitants et ce village est situé à environ 300 m d’altitude.
Cependant, toutes les habitations ne peuvent pas être raccordées au filtre planté de

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roseaux car le village forme une bute et les habitations se trouvant de l’autre coté ne
sont pas reliées au réseau d’eaux usées.

Le réseau d’eaux usées peut être séparé en deux parties. En effet, le bourg est en réseau
unitaire alors que les lotissements possèdent un réseau séparatif ce qui permet de
collecter que les eaux usées et non les eaux pluviales. Ce système favorise le traitement
des eaux par le filtre planté de roseaux car il y a moins de fluctuations de débit.

6.2. Le filtre planté de roseaux

Ce système d’épuration des eaux à été crée en 2008 en remplacement d’un lagunage. Il
n’y a pas eu de forte emprise foncière car le filtre à été construit à la place du lagunage.
La commune de Saint-Forgeux-Lespinasse à souhaité changer son système d’épuration
des eaux usées car le lagunage engendrait trop de nuisance olfactive.

Le filtre a roseaux est conçu pour 500 EH mais seulement 300 EH sont connectés. Ce
système traite en moyenne 74,4 m3 d’eaux usées par jour.

Le coût de cette station de traitement est d’environ 300 000 €. La commune à été
subventionné à hauteur de 60 % par l’Agence de l’Eau et le Conseil Général de la Loire
(74 000 € de l’Agence de l’Eau et 100 000 € du Conseil Général de la Loire).

Une pompe de relevage est nécessaire pour transmettre l’eau du premier au second
étage de roseaux. En effet, le terrain n’étant pas très bien adapté (peu de pente),
l’écoulement gravitaire de l’eau ne peut être utilisé. Il y a deux pompes qui sont reliées
à un automate. Elles permettent une alimentation en alternance des bassins. L’alternance
se fait tous les 7 jours à l’aide d’une minuterie. Un système de flotteur permet de mettre
en marche la pompe lorsque le niveau d’eau dans le bassin d’accumulation maximal est
atteint.

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III. Paramètres biologiques et chimiques d’une station


d’épuration : étude comparative

Afin de répondre aux exigences réglementaires concernant les rejets d’assainissement


en milieu rural, il est indispensable de comprendre les mécanismes biologiques,
chimiques et physiques participant au traitement de la pollution afin d’en accroître
l’abattement. La pollution se divise en trois parties : organique, azotée, phosphorée, et il
existe entre les pollutions des relations d’antagonisme ou de synergie complexifiant son
traitement.

Les deux filières étudiées ont un système de traitement très proche, cependant les
exigences en matière de dépollution sont plus strictes pour le filtre planté de roseau que
pour le lagunage. L’étude des données chimiques fournies par les mairies de Blye et de
Saint-Forgeux-Lespinasse permettra de conclure si en effet le filtre planté de roseau à
un meilleur abattement de la pollution.

Afin de caractériser la pollution on peut soit utiliser la concentration en milligramme de


polluant par litre (mgO2/l par exemple), ou bien utiliser la notion d’abattement calculé par la
Concentration du polluant en entrée - Concentration du polluant en sortie
formule : × 100
Concentration du polluant en entrée

1. Caractérisation d’un effluent brut

Les différentes caractéristiques physico-chimiques d’un effluent brut permettent de


déterminer quelle sorte de traitement est nécessaire à son assainissement.

Paramètres Rapport Valeurs indicatives

DCO/DBO5 2,2 entre 2 et 3


DBO5/N/P 100/28/4 100/20/3
MES/DBO 1,6 Proche de 1
DBO/NTK 3,6 Proche de 5
NH4/NTK 0,79 0,66
DCO/Pt 54,6 Entre 20 et 70

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DCO/NTK 7,7 Proche de 10 -Le ratio DCO/N joue un rôle essentiel


pH 7,7 Entre 6 et 8,5 dans la concentration en biomasse
Conductivité (µS/cm) 1746 > 1000
autotrophe des boues et donc dans la
Température (°C) 17 <30
Rédox (mV) 30 -50 à 150mV vitesse de nitrification, même si la

Tableau 1 : Caractéristiques de l’effluent brut charge massique vient moduler son


de la station de Saint-Forgeux-Lespinasse influence.
obtenus lors du bilan 24h
-Le ratio DBO5/Pt : Pitman (1991) a
remarqué que la fraction de la DCO facilement biodégradable qui consiste largement en
acides gras volatils doit être d'environ 100 mg/1 pour obtenir une déphosphatation
biologique efficace et à partir d'une synthèse du fonctionnement des stations d'épuration
à Johannesburg, que l'élimination biologique complète du PT devient difficile avec un
rapport en eau brute de DCO/PT<50.

L’abattement de la pollution au phosphore passe par une grande quantité de matière


organique biodégradable, cependant une trop grande DBO n’est pas favorable à la
dénitrification de l’azote. Il faut trouver un compris afin d’optimiser le traitement de ces
pollutions.

-Le pH doit être compris entre 6 et 8,5 car un pH trop basique ( >8,5) entraine la
formation du gaz ammoniac NH3 par libération d’ion H+ des ions NH4+ en essayant
d’équilibrer le milieu, la production de NH3 est évacuer par stripping (volatilisation)
dans l’air ambiant. A l’inverse un pH trop faible permet l’ionisation de certains métaux
comme le cuivre par exemple qui peut devenir toxique même à faibles concentrations.

La signification des autres ratios peut être trouvée dans l’annexe 6, page 3. D’autres
paramètres sont expliqués dans l’annexe 7, page 4 et annexe 8, page 5.

2. Matière en suspension

MES = Matières en Suspension (en mg/l). C'est le résidu après évaporation (a 105°) des
matières solides ayant été filtrées des eaux usées (avec une porosité de 1,2 microns).
Dans les eaux usées domestiques, 70 à 80 % des MES sont des matières organiques.
Elles peuvent occasionner une plus ou moins grande turbidité de l’eau.

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2.1. Traitement des MES

Saint-forgeux Blye
MES (mg/l) 97% 51%

Tableau 2 : Comparaison de l’abattement de la MES des stations de Blye et Saint-


Forgeux-Lespinasse

Le traitement des matières en suspension s’effectue généralement par une simple


décantation. Il est plus performant dans le cas des filtres planté de roseau puisque l’eau
subit une filtration. Les MES se retrouvent sous forme de boues et s’accumulent dans
les stations d’assainissement. Les hauteurs de boues sont différentes entre le 1er bassin
de lagune et le 1er étage du filtre planté roseau, ceci est résumé dans l’annexe 9, page 6.

3. La matière organique

Elle est définie sous deux formes : la DBO et la DCO

DBO5 = Demande Biochimique d'Oxygène en 5 jours. C'est la quantité d'oxygène


consommée (en mg O2/1) par des bactéries en cinq jours lorsque celles-ci décomposent
de la matière organique. Ceci ne tient pas compte de l'oxygène nécessaire pour
l'oxydation de l'azote ammoniacal.

DCO = Demande Chimique en Oxygène. C'est la quantité d'oxygène consomme (en mg


0211) quand la matière organique réagit avec un agent oxydant fort.

3.1. Relation entre la DBO5 et la DCO

La DCO est toujours plus élevée que la DBO5. Le ratio DCO/DBO5 indique la
biodégradabilité de l’effluent. Dans des eaux usées domestiques non traitées, ce ratio est
autour de 2. S'il est beaucoup plus élève, ceci est un indicateur de rejets d'origine non

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domestique (agricoles ou industriels). Apres traitement, le ratio DCO/DBO5 augmente,


car les fractions de la matière organique non traitées par la station sont celles qui
résistent le mieux à l'action des bactéries.

3.2. Traitement de la pollution organique

Les microorganismes aquatiques consomment aussi l’oxygène dissout dans les eaux. Les
bactéries consomment les matières organiques mortes présentes dans l’eau, en les intégrant
dans leur cycle de respiration. La quantité de matière organique ne doit pas être trop
importante dans l’eau. Afin de garantir son autoépuration la quantité d’oxygène nécessaire
pour leur dégradation ne doit dépasser pas les capacités propres des eaux. Des zones
d’asphyxie dans les écosystèmes aquatiques peuvent être la conséquence d’une trop quantité
de matière organiques ce qui cause la fuite ou la mort des poissons. Il en résulte un
phénomène de dystrophisation, c'est-à-dire que les bactéries utilisant l’oxygène laissent la
place à celles qui ne l’utilisent pas. Il est donc nécessaire d’abaisser la quantité de matière
organique dans l’effluent pour ne pas endommager la vie dans l’exutoire, qui est
généralement un ruisseau dans le cas des stations rurales.

Figure 4 : Evolution la DBO5 et de la DCO de la station d'épuration de Saint-


Forgeux-Lespinasse entre 2006 et 2009.

La qualité du traitement par le filtre planté de roseaux est satisfaisante par temps sec.
On observe une forte diminution de la DCO lors du renouvellement du système

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d’assainissement (environ 5 fois). De plus, on peut constater que la concentration en


DCO dans l’effluent de sortie du lagunage n’était pas conforme à la norme.
Pour le paramètre DCO et pour des conditions similaires de précipitations, la filière
filtre planté de roseaux semble la plus adaptée pour le traitement des matières
biodégradables présentes dans l’eau.

4. Les matières azotées

4.1. Caractéristiques de la pollution azotée

L’azote est un des composants polluants de l’eau le plus important, sa réduction est
donc nécessaire.

L'azote présent dans les eaux de ruissellement provient essentiellement des déjections
humaines. Elles contribuent fortement à cet apport sous forme d’ammoniaque, d’acide
urique et d’urée. De même dans les eaux de cuisines, on trouve des acides aminés et des
matières azotés. Afin de mieux comprendre les formes de l’azote, un schéma est
présenté en annexe 10, page 6.

Il est présent dans l’eau surtout sous forme ammoniacale, dont l’épuration biologique
implique deux principales étapes du cycle de l’azote : la nitrification autotrophe aérobie
et la dénitrification hétérotrophe anaérobie. Le cycle de l’azote est présenté dans
l’annexe 11, page 7.

4.2. Ammonification

L’ammonification se réalise grâce à l’hydrolyse effectuée par les bactéries que le milieu
soit oxydant (station d’épuration) ou non (collecteur) selon la réaction suivante :
+
R - NH2 + bactéries ⇒ NH 4

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L'azote ammoniacal (NH4+) est très toxique pour les poissons, lorsqu'il se transforme en
ammoniac gazeux. Ce risque augmente avec le pH, c'est à dire la basicité, des eaux
recevant les effluents. La basicité est liée notamment à la teneur des eaux en calcium.

4.3. Nitrification biologique

La nitrification de l’azote se réalise grâce à l’action conjointe de deux populations


bactériennes autotrophes :

Bactéries nitritantes : oxydent l’azote ammoniacal en nitrites -> nitritation

NH4+ + 3 O ⇔ NO2- + H 2O + 2H+


2

Bactéries Nitratantes : oxydent les nitrites en nitrates -> nitratation

NO 2 + ½ O2 ⇔ NO 3
- -

Ces simples équations peuvent résumer la nitrification cependant de nombreux stades


intermédiaires interviennent puisque les bactéries réalisent l’oxydation en plusieurs
étapes.

La nitritation est réalisée par des bactéries nitreuses : Nitrosomonas, Nitrosococcus et


Nitrospira sont les principales responsables de la nitritation. La nitratation est
uniquement réalisée avec Nitrobacter.

Ces bactéries sont qualifiées d’autotrophe pour le carbone car elles utilisent le carbone
minéral comme seule source de carbone. Les formes réduites de l’azote sont source
d’énergie pour ces bactéries.

Lors de l’assainissement rural, l’azote oxydé sous forme de nitrates NO3-, n’est pas
présent dans les eaux non traitées. Celui-ci se forme lors de la transformation du NH4. Il
est source de problème lorsque l’eau rejetée dans le milieu parvient dans une nappe
phréatique utilisée pour l’alimentation en eau potable. De plus, il est aussi
problématique dans les milieux aquatiques car il engendre, lorsqu’il est en présence de
phosphore, un phénomène de dystrophisation.

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Figure 5 : Evolution de la concentration en NH4+ et NO3- de la station d'épuration de


Saint-Forgeux-Lespinasse entre 2006 et 2009

On observe une forte diminution de la concentration en NH4+ avec les filtres plantés de
roseaux et à l’inverse une forte augmentation des nitrates (NO3-), le processus biologique de
nitrification s’effectue correctement. Ce processus est plus accentué dans le cas des filtres
plantés de roseaux car la zone de vie favorable créée par les racines accélère le
développement des bactéries participant à la nitrification. Pour ce paramètre, le filtre planté
de roseaux semble plus adapté que le lagunage.

4.4. Dénitrification biologique

Les bactéries hétérotrophes en condition anoxique et présence de NO3- transforment la


matière organique en diazote selon l’équation :

Matière organique + bactéries + NO 3 ⇒ nouvelle bactéries + N2 + H2O + CO2


-

La dénitrification est la réduction des nitrates en azote moléculaire (N2). A partir des
nitrates, les bactéries hétérotrophes et aérobies facultative peuvent couvrir leur besoins
énergétiques par la dénitrification. On estime que la moitié des bactéries présentes en
STEP peuvent réaliser la dénitrification.

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La dénitrification est un enjeu important dans le traitement de la pollution à l’azote, en effet


la transformation des nitrites en diazote, qui est un gaz inoffensif contenu à une hauteur de
80% dans l’air, et non en nitrate, qui peut rendre impropre la consommation de l’eau,
permettrai de bénéficier de rejets très pauvres en polluants azotés et donc de meilleures
qualités.
Cette dénitrification, difficile à quantifier, est assez faible que ce soit dans le filtre plantés
de roseaux ou dans le lagunage. La dénitrification s’effectue dans des conditions
biologiques précises détaillées en annexe 12, page 9.

5. Le phosphore

5.1. Caractéristique de la pollution au phosphore

La disponibilité du phosphore est souvent en eaux douces le facteur limitant de la


croissance des algues : quand la teneur en phosphore augmente dans l'eau, la quantité de
biomasse végétale produite augmente. Lorsque celle-ci se dégrade, elle nourrit, elle aussi,
des bactéries consommatrices d'oxygène : on parle alors d'eutrophisation. Les phénomènes
d'eutrophisation sont surtout observes en milieux aquatiques fermes (lacs, réservoirs,
étangs, etc.). L'utilisation des lessives sans phosphates peut réduire le rejet global de
phosphates de deux tiers; le tiers restant provient des déjections humaines (annexe 13, page
10).

On retrouve le phosphore principalement sous deux formes :

P04-P = Orthophosphates (en mg P/l). Ainsi sont appelées les fractions minérales du
phosphore.
PT = Phosphore total (en mg P/l). Les fractions organiques du phosphore (en mg P/I)
peuvent être déterminées en soustrayant les orthophosphates du phosphore total.

5.2. Traitement de la pollution au phosphore

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Les rendements d’abattement du phosphore sont logiquement bas : tout comme l’azote
relargué sous forme de nitrate, la filière plantée de roseaux ne peut retenir l’élément
phosphore. Les performances en termes de rétention du phosphore sont minimes sur le
long terme (20%) et insuffisantes dans des zones sensibles à l’eutrophisation.

Dans ces zones, des rejets de 2 voire 1mgP/l peuvent être requis, même pour des petites
collectivités. Les petites agglomérations se trouvent alors confrontées à des problèmes
technico-économiques pour faire face à cette contrainte. Parmi les procédés d’épuration
extensifs, seul le lagunage naturel permet d’atteindre des abattements en phosphore de
l’ordre de 60%, ce qui reste insuffisant par rapport aux exigences réglementaires.

De plus ces performances sont essentiellement liées à la précipitation, par élévation du


pH des eaux, et à l’absorption par le phytoplancton dont la croissance est maximale en
été, ampleur de la tache pour mettre au point des traitements fiables et efficaces.

Des solutions plus efficaces sont à l’étude notamment au CEMAGREF de Lyon (annexe
14, page 10).

6. Comparaison des paramètres des effluents de sortie de


deux stations différentes Blye (lagunage) et Saint-Forgeux-
Lespinasse (filtres plantés de roseaux)

Blye Saint-Forgeux
Paramètres lundi 7 avril 2008 mercredi 12 août 2009 lundi 22 septembre 2008
Abattement DBO5 77% 85% 96%
Abattement DCO >14% 70% 92%
Abattement MES 29% 73% 97%
NTK 4 11 6,7
NO3- 24 <1 45,2
Pt 1 2,36 4,45

Tableau 3 : Comparaison des abattements et paramètre chimiques entre la station de


Blye et de Saint-Forgeux-Lespinasse (42).
Sur ce tableau, on voit clairement que l’abattement des pollutions est meilleur pour les
filtres plantés de roseaux que pour le lagunage. Seul le paramètre phosphore total (Pt)
est meilleur pour le lagunage que pour les filtres à roseaux pour des raisons expliquées
précédemment.

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Blye
Paramètres mardi 12 août 2008

Abattement DBO5 -230 %


Abattement DCO -165 %
Abattement MES -70 %
NTK (mg/L) <1
NO3- (mg/L) <1
Pt (mg/L) 1

Tableau 4 : Taux d’abattement ou concentrations des paramètres chimiques étudiés


pour un cas exceptionnel du lagunage de Blye (39).

Des cas exceptionnels se produisent comme par exemple le 12 août 2008, on obtient des
abattements négatifs, ce qui signifie que la pollution est supérieure en sortie qu’en
entrée de station. Des précipitations fortes ont eu lieu peu avant cette date et le réseau de
Blye étant unitaire, il en résulte une dilution de la pollution en amont de la station, d’où
les abattements négatifs. Cet exemple montre qu’un réseau unitaire n’est pas adapté à
un bon traitement de la pollution, c’est pour cela qu’il est nécessaire de prévoir un
passage en réseau séparatif en cas de renouvellement du système d’assainissement.

DCO (mg/l) DBO (mg/l) MES (mg/l) NTK (mg/l) PT (mg/l)


48 Saint- 48 Saint- 48 Saint- 48 Saint- 48 Saint-
stations Forgeux stations Forgeux stations Forgeux stations Forgeux stations Forgeux

Moyenne 88 37,5 17 6,6 16 8,7 13 3,6 7,9 2,8

Ecart-type 50 17 25,5 5,6 27 6,5 17 2,8 6,9 3,3


Nombre de
valeurs 122 4 119 3 122 3 120 3 118 3

Tableau 5 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie des deux stations avec
les données du SATESE (48 stations équivalentes aux filtres plantés de roseaux de
Saint-Forgeux-Lespinasse)
Pour tous les paramètres chimiques, la station de Saint-Forgeux-Lespinasse obtient des
concentrations inférieures à la moyenne des 48 autres stations, nous pouvons donc
conclure que cette station de traitement est très performante.

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DCO (mg/l) MES (mg/l) NTK (mg/l) PT (mg/l)


CEMAGREF Blye CEMAGREF Blye CEMAGREF Blye CEMAGREF Blye

Moyenne 141 71 54 21 19 7,5 7,5 1,68

Ecart-type 69 30 41 23 11 5 6 1

Tableau 6 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie du lagunage de Blye


avec les données du CEMAGREF de Lyon (lagunage équivalent à celui de Blye).

Pour tous les paramètres chimiques, la station de Blye obtient des concentrations inférieures
à la moyenne des autres stations, malgré le peu de données disponibles, nous pouvons
conclure que la station de Blye est performante. Les écarts-types sont élevés car
l’abattement de la pollution dépend beaucoup de la croissance du phytoplancton. Elle est
maximale en été lorsque l’eau a une température suffisante, c'est-à-dire lorsque la
photosynthèse algale est maximale.

7. Bilan du comparatif

Le traitement des pollutions est un enjeu complexe car les composés polluants sont divers et
variés, il existe souvent entre eux un lien biologique compliquant leur élimination.
Ils ne sont pas non plus sans répercutions sur l’installation elle-même, qui nécessite du
temps d’entretien. Ces tâches d’entretien peuvent être communes ou spécifiques aux
lagunes et filtres plantés de roseaux (annexe 15, page 10). Cependant le temps d’entretien
est inférieur pour les lagunes (98h/an pour 400 EH et 134 H/an pour 1000 EH (annexe 16,
page 11) que pour les filtres plantés de roseaux (103 h/an pour 400 EH et 192 H/an pour
1000 EH (annexe 17, page 12). Il est aussi quasi indispensable de disposer d’un réseau
unitaire si l’on choisi les filtre planté de roseau, puisque cette filière ne supporte pas des
trop grandes quantités d’eau à cause de la physiologie des roseaux. Un déversoir d’orage est
d’ailleurs prévu en amont du traitement afin d’évacuer le possible trop plein d’eau. Ces
eaux ne seront aucunement traitées, seule la dilution permettra de diminuer les quantités de
polluants.
Finalement le traitement des pollutions est globalement meilleur pour les filtres plantés de
roseaux, mais dans certaines conditions (réseau unitaire, risque de dystrophisation), il est
plus intéressant d’utiliser le système de lagunage.

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Conclusion

L’assainissement collectif est important dans les communes pour traiter les eaux usées
des habitations et ainsi rejeter dans le milieu aquatique, une eau démunie de la majorité
des pollutions. L’objectif de cette épuration est de rendre l’eau traitée chimiquement et
biologiquement proche du milieu dans lequel elle est rejetée afin d’éviter des
phénomènes d’anoxie, de dystrophisation et de contamination microbiologique du
milieu.

Le lagunage est un système ancien et rustique, bien implanté en France avec de bonnes
performances sur l’épuration de l’eau. Les filtres plantés de roseaux, assez récents dans
le domaine de l’assainissement, tendent à le remplacer du fait de ses meilleures
performances épuratives. Cependant, le lagunage n’est pas à négliger. Ce procédé
d’épuration est intéressant dans le cas de petites communes qui ne possèdent pas
d’employé communal pour effectuer les taches d’exploitation (nettoyage du dégrilleur,
alternance de l’alimentation des filtres). Le coût d’installation peut-être également un
atout pour la mise en place d’un premier système d’assainissement collectif.

Du point de vue de l’élimination des polluants, à travers nos analyses et comparaisons,


nous avons pu voir que le système de filtres plantés de roseaux obtenait de meilleurs
résultats au niveau de l’abattement de la pollution. Les communes disposant d’un réseau
unitaire devront privilégier le lagunage qui supporte mieux les variations de débit
d’arrivée d’eau dans la station mais il peut également convenir pour les filtres plantés de
roseaux où les fortes arrivées d’eaux seront palliées grâce au déversoir d’orage.

En conséquence, on peut déterminer que les filtres plantés de roseaux restent la


meilleure solution pour l’assainissement collectif des petites communes, même si son
implantation en France reste limitée. En effet, le système est assez peu connu et son
efficacité sur le long terme demeure inconnue. Une plus grande connaissance et une
meilleure communication sur les filtres plantés de roseaux auprès des communes
permettraient leurs sérieux développements.

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Disponible sur <
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000276647&categorieLien=cid>

Les techniques naturelles d’épuration des eaux. Disponible sur < http://www.nord-
ecologie-conseil.fr/le%20lagunage.html>

Yvan RACAULT, Le lagunage naturel: les leçons tirées de 15 ans de pratique en


France, 1995. Disponible sur <http://books.google.fr>

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Département Génie Biologique Génie de l’Environnement

Glossaire

CEMAGREF : (anciennement Centre national du machinisme agricole, du génie rural,


des eaux et des forêts) Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de
l'environnement. (Page 27)

CO2 : Dioxyde de carbone (Page 25)

DBO : Demande biologique en oxygène (Page 19)

DBO5 : Demande biologique en oxygène au bout de 5 jours (Page 11)

DCO : Demande chimique en oxygène (Page 10)

Equivalent Habitant (EH) : Unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une


station d'épuration. Elle se base sur la quantité de pollution émise par personne et par
jour.
(1 EH = 60 g de DBO5/jour soit 21,6 kg de DBO5/an). (Page 10)

Géomembrane : Membrane synthétique permettant d’obtenir l’étanchéité dans un


bassin. Elle est soumis à la norme AFNOR NFP 84-500. (Page 16)

H20 : Eau (Page 24)

Hygiènisation de l’eau : Réduction de la quantité de germes pathogènes dans l’eau.


(Page 13)

Macrophyte : plante aquatique de grande taille. (Page 6)

MES : Matière en suspension. (Page 11)

Microphyte : Végétal extrêmement petit (exemple le phytoplancton). (Page 4)

Minéralisation : Dégradation physique ou chimique d'une substance qui conduit à sa


simplification en substances minérales. (Page 5)

NO2- : Nitrite (Page 24)

NO3- : Nitrate (Page 24)

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NH4+ : Ion ammonium (Page 19)

NH3 : Ammoniac (Page 20)

NTK : Azote de Kjeldahl (Page 19)

Organisme autotrophe : qui est capable de produire de la matière organique à partir de


matière inorganique. (Page 20)

Organisme hétérotrophe : qui est contraint de se procurer de la matière organique. (Page


23)

Organisme aérobie : qui a la capacité de se développer dans un milieu oxygéné. (Page


5)

Organisme anaérobie : qui n’a pas besoin d’oxygène pour se développer, on distingue
les anaérobies strictes (O2 toxique), anaérobie facultative (qui peuvent utiliser
l’oxygène) et les aérotolérants qui supportent l’oxygène. (Page 5)

pH : potentiel Hydrogène, un pH proche de 7 est qualifié de neutre, au-delà de basique


et en deçà d’acide. (Page 20)

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Index des tableaux et figures.

Photo 1 : Dégraisseur du lagunage de Blye (39). (Page 3)

Photo 2 : dégrilleur du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42). (Page 13)

Photo 3 : Déversoir d’orage du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42).


(Page 14)

Photo 4 : Bassin accumulateur et système de siphonage du filtre planté de roseaux du


Bessat (42). (Page 15)

Figure 1 : Le dégrilleur, Source (CEMAGREF, L’exploitation des lagunages naturels :


guide technique à l’usage des petites collectivités, 1985, Page 28). (Page 3)

Figure 2 : Schéma présentant les différents bassins du lagunage, Source (CEMAGREF,


L’exploitation des lagunages naturels : guide technique à l’usage des petites
collectivités, 1985, Page 18) (Page 4)

Figure 3 : Schéma type d’un bassin de filtre planté de roseaux, Source (Groupe
macrophytes et traitement des eaux, Epuration des eaux usées domestiques par filtre
plantés de faitmacrophytes, page 6). (Page 16)

Figure 4 : Evolution la DBO5 et de la DCO de la station d'épuration de Saint-Forgeux-


Lespinasse entre 2006 et 2009. (Page 22)

Figure 5 : Evolution de la concentration en NH4+ et NO3- de la station d'épuration de


Saint Forgeux-Lespinasse entre 2006 et 2009. (Page 25)

Tableau 1 : Caractéristiques de l’effluent brut de la station de Saint-Forgeux-Lespinasse


obtenus lors du bilan 24h. (Page 20)

Tableau 2 : Comparaison de l’abattement de la MES des stations de Blye et Saint-


Forgeux-Lespinasse. (Page 21)

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Tableau 3 : Comparaison des abattements et paramètre chimiques entre la station de


Blye et de Saint-Forgeux-Lespinasse (42). (Page 27)

Tableau 4 : Taux d’abattement ou concentrations des paramètres chimiques étudiés pour


un cas exceptionnel du lagunage de Blye (39). (Page 28)

Tableau 5 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie des deux stations avec
les données du SATESE (48 stations équivalentes aux filtres plantés de roseaux de
Saint-Forgeux-Lespinasse). (Page 28)

Tableau 6 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie du lagunage de Blye


avec les données du CEMAGREF de Lyon (lagunage équivalent à celui de Blye). (Page
29)

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Table des annexes

Annexe 1 : Schéma de fonctionnement d’un dégraisseur. ........................................................... 1

Annexe 2 : Schéma présentant les mécanismes de l’épuration des eaux dans le lagunage.......... 1

Annexe 3 : Exemple de disposition des macrophytes sur les berges d’un lagunage. ................... 2

Annexe 4 : Les différents niveaux de qualité des rejets pour des STEP en milieu rural.............. 2

Annexe 5 : Canal Venturi du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42) ................ 3

Annexe 6 : Principaux paramètres analytiques (1)....................................................................... 3

Annexe 7 : Principaux paramètres analytiques (2)....................................................................... 4

Annexe 8 : Principaux paramètres analytiques (3)....................................................................... 5

Annexe 9 : Comparaison de la boue accumulée dans les filtres plantés de roseaux alimentés en
eaux usées et le 1er bassin de lagunages naturels ......................................................................... 6

Annexe 10 : Terminologie des formes de l’azote ........................................................................ 6

Annexe 11 : Schéma synoptique du cycle de traitement biologique de l'azote (d'après


RAHMANI 1993........................................................................................................................... 7

Annexe 12 : Conditions de la dénitrification ............................................................................... 9

Annexe 13 : Origine du phosphore en France. ............................................................................. 9

Annexe 14 : Traitement envisagé pour réduire le phosphore en sortie de filtres plantés de


roseaux ........................................................................................................................................ 10

Annexe 15 : Les différentes tâches d’entretient selon les procédés ........................................... 10

Annexe 16 : Principales opérations et temps minimum à consacrer à l'exploitation des


lagunages naturels ....................................................................................................................... 11

Annexe 17 : Principales opérations et temps minimum à consacrer à l'exploitation des filtres


plantés de roseaux à écoulement vertical .................................................................................... 12

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Annexe 1 : Schéma de fonctionnement d’un dégraisseur.


Source : CEMAGREF, L’exploitation des lagunages naturels : guide technique à
l’usage des petites collectivités, 1985, Page 28.

Annexe 2 : Schéma présentant les mécanismes de l’épuration des eaux dans le lagunage.

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Source : CEMAGREF, L’exploitation des lagunages naturels : guide technique à


l’usage des petites collectivités, 1985, Page 16.

Annexe 3 : Exemple de disposition des macrophytes sur les berges d’un lagunage.
Source : CEMAGREF, L’exploitation des lagunages naturels : guide technique à
l’usage des petites collectivités, 1985, Page 14.

Annexe 4 : Les différents niveaux de qualité des rejets pour des STEP en milieu rural.
Source :
http://www.salher.com/index2.php?page_language=fr&sceleton_main_center=format_t
ext&title=6

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Annexe 5 : Canal Venturi du filtre planté de roseaux de St-Forgeux-Lespinasse (42)

Annexe 6 : Principaux paramètres analytiques (1)


Source : Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration Origine et Solution –
Fiche technique N°8 : Principaux parametres analytiques

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Annexe 7 : Principaux paramètres analytiques (2)


Source : Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration Origine et Solution –
Fiche technique N°8 : Principaux paramètres analytiques

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Annexe 8 : Principaux paramètres analytiques (3)


Source : Dysfonctionnements biologiques des stations d’épuration Origine et Solution – Fiche
technique N°8 : Principaux paramètres analytiques

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Annexe 9 : Comparaison de la boue accumulée dans les filtres plantés de roseaux


alimentés en eaux usées et le 1er bassin de lagunages naturels
Source : Filtres plantés de roseaux à flux vertical et lagunage naturel en traitement
d’eaux usées domestiques en France : comparaison des performances et des contraintes
d’exploitation en termes de pérennité et fiabilité par Alain Liénard, Catherine Boutin,
Pascal Molle, Yvan Racault, François Brissaud et Bernadete Picot

Annexe 10 : Terminologie des formes de l’azote


Source : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, FNDAE n°25, Traitement de l'azote
dans les stations d'épuration biologique des petites collectivités, 1998

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Annexe 11 : Schéma synoptique du cycle de traitement biologique de l'azote (d'après


RAHMANI 1993
Source : Etude du processus de nitratation avec des boues actives : effets inhibiteurs de
l’ammoniac sur les bactéries nitratantes 1997.

➢ Oxygène dissous

La dénitrification ne se produit de manière significative que si la concentration


d’oxygène dissous dans le milieu est nulle. Cette absence d’oxygène est nécessaire pour
que les bactéries adoptent une voie métabolique plus complexe, lente et
énergétiquement plus coûteuse que celle utilisant directement l’oxygène dissous.

➢ Charge

La dénitrification est d’autant plus rapide que la quantité de carbone disponible est
importante et que ce carbone est rapidement biodégradable. Le carbone rapidement
biodégradable est essentiellement constitué de petites molécules (comme les acides gras
volatiles) et peut être estimé en première approximation par la DCO de l’eau usée
filtrée. Les processus de nitrification et de dénitrification étant souvent mis en œuvre au
sein de la même culture bactérienne, il s’agit donc de trouver un compromis entre la

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nécessité de travailler à faible charge pour favoriser le processus de nitrification et


l’intérêt de maximiser la vitesse de dénitrification en maximisant la charge appliquée.

➢ Température

La température influe peu sur la vitesse de dénitrification lorsque ses variations sont
progressives (acclimatation des bactéries) et que le carbone organique soit rapidement
assimilable est peu abondant.

En revanche, une variation brutale de température (exposition du soleil, par exemple :


voile de boues des décanteurs secondaires, éprouvettes) active de manière très nette la
dénitrification et l’on constate alors des remontées de boues entraînées par de petites
bulles d’azote gazeux ainsi que d’autres gaz comme le CO2.

➢ pH

Les pH optimaux se situent entre 6,5 et 7,5 et ne constituent donc pas un facteur
particulièrement limitant dans la plupart des cas de stations d’épuration. En milieu
faiblement tamponné, des pH acides pourraient conduire à des réductions incomplètes
des nitrates aboutissant à des oxydes nitriques et nitreux. Or le dénitrification doit être
faite après la nitrification qui est un procédé qui s’effectue à un pH neutre..

UTILISATION PAR LES VÉGÉTAUX

L’azote, fertilisant bien connu, est utilisé par les végétaux dans les stations d’épuration
qui en comportent (lagunage naturel, lits à macrophytes,…).

Pour les végétaux supérieurs (en excluant le cas des jacinthes d’eau en climat chaud) et
à la condition impérative qu’ils soient extraits du milieu, l’exportation d’azote ne
représente jamais plus de 15 % de l’azote amené par les eaux résiduaires. La présence
de ces hydrophytes n’apporte donc qu’une faible contribution à l’élimination d’azote
des eaux usées.

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Les algues microscopiques qui se développent en lagunage naturel utilisent par contre
une fraction importante de l’azote apporté (azote nitrifié, voire azote ammoniacal).
Toutefois, cet azote entrant dans la composition des cellules algales n’est pas soutiré du
système. Les algues meurent et rejoignent en grande proportion les dépôts en fond de
bassin (le reste des algues microscopiques est entraîné avec l’effluent épuré). Sous
l’action des bactéries anaérobies de ces dépôts une ammonification a lieu, relargant au
milieu naturel la plus grande partie de l’azote des algues.

Les mécanismes d’élimination principaux de l’azote en lagunage naturel restent donc la


nitrification et la dénitrification biologiques, même si les pH élevés atteints du fait de la
photosynthèse intense conduisent à un certain stripping de l’azote ammoniacal.

Annexe 12 : Conditions de la dénitrification


Source : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, FNDAE n°25, Traitement de l'azote
dans les stations d'épuration biologique des petites collectivités, 1998

Annexe 13 : Origine du phosphore en France.


Source : rapport IEEP-1999.

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-Assimilation végétale : certains végétaux (bambous, jacinthes…) absorbent


naturellement le phosphate mais cela nécessite beaucoup de surface de culture

-Déphosphatation physico-chimique au sein d’une filière de planté de roseaux :


utilisation de sel métalliques donc nécessité de s’en débarrasser ultérieurement,
possibilité de relargage du phosphore des boues

-Usage de matériaux spécifiques : rétention sur une phase solide par absorbation et
précipitation avec des matériaux poreux. Cette solution semble être la plus
envisageable.

Annexe 14 : Traitement envisagé pour réduire le phosphore en sortie de filtres plantés


de roseaux
Source : CEMAGREF

Annexe 15 : Les différentes tâches d’entretient selon les procédés


Source : Filtres plantés de roseaux à flux vertical et lagunage naturel en traitement
d’eaux usées domestiques en France : comparaison des performances et des contraintes
d’exploitation en termes de pérennité et fiabilité par Alain Liénard, Catherine Boutin,
Pascal Molle, Yvan Racault, François Brissaud et Bernadete Picot

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Annexe 16 : Principales opérations et temps minimum à consacrer à l'exploitation des


lagunages naturels
Source : Filtres plantés de roseaux à flux vertical et lagunage naturel en traitement
d’eaux usées domestiques en France : comparaison des performances et des contraintes
d’exploitation en termes de pérennité et fiabilité par Alain Liénard, Catherine Boutin,
Pascal Molle, Yvan Racault, François Brissaud et Bernadete Picot

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Annexe 17 : Principales opérations et temps minimum à consacrer à l'exploitation des


filtres plantés de roseaux à écoulement vertical
Source : Filtres plantés de roseaux à flux vertical et lagunage naturel en traitement
d’eaux usées domestiques en France : comparaison des performances et des contraintes
d’exploitation en termes de pérennité et fiabilité par Alain Liénard, Catherine Boutin,
Pascal Molle, Yvan Racault, François Brissaud et Bernadete Picot

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