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BAILLY Loïc
GIRAUD-TELME Marc
ROY Axel
Groupe C
Tuteur: Mr FAYEAUX
Introduction ....................................................................................................................... 1
1.1. Prétraitement................................................................................................... 3
2. Le principe ........................................................................................................... 12
3. Le fonctionnement ............................................................................................... 13
5. Le phosphore........................................................................................................ 26
Conclusion ...................................................................................................................... 30
Bibliographie .................................................................................................................. 31
Glossaire ......................................................................................................................... 33
Introduction
Vivant dans des petites communes possédant un de ces systèmes d’assainissement, cela
influença notre choix de sujet afin de comprendre l’épuration et le rejet de nos eaux
usées et d’appréhender les mécanismes de cette épuration biologique.
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I. Le lagunage naturel
De manière simple, le lagunage est une technique d’épuration des eaux usées par voie
naturelle. Elle est adaptée aux villages et communes de moins de 2000 habitants avec
une surface au sol d’environ 10 m² par équivalent-habitant.
Economique car il coûte trois fois moins cher qu’une station d’épuration et qu’il
nécessite peu d’entretien (donc moins coûteux) et ne demande pas de personnel qualifié
(l’entretien étant souvent réalisé par l’employé communal).
De ce fait, paysager, car le lagunage s’intègre très bien dans le paysage avec ses bassins
d’eaux, sa faune et sa flore.
Le lagunage est donc un procédé fiable, rustique, peu onéreux et écologique dont nous
allons voir son fonctionnement.
Afin d’en comprendre le fonctionnement sur le terrain, nous avons visité le lagunage de
Blye dans le Jura.
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1. Le principe du lagunage.
1.1. Prétraitement
Une fois acheminées, les eaux usées ne tombent pas directement dans le bassin. Elles
subissent d’abord un prétraitement grossier et passent dans un système nommé
dégrilleur qui permet de retenir les matières volumineuses et les déchets contenus dans
les eaux. Les éléments retenus seront fonction de l’écartement des barreaux de la grille.
Par la suite, elles passent dans un dégraisseur (annexe 1, page 1) mais on ne le trouve
pas obligatoirement dans tous les lagunages. Ce dégraisseur permet de retenir les
graisses en surface car elles ont une densité plus faible que l’eau.
Les eaux usées arrivent donc dans le premier bassin où le traitement naturel va
commencer à s’opérer.
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construits l’un après l’autre en pente afin que l’écoulement soit gravitaire. Les bassins
peuvent nécessiter une imperméabilisation avant leur mise en eau afin d’éviter toute
pollution d’une éventuelle nappe souterraine par infiltration et également maintenir un
niveau d’eau constant dedans.
On doit également prévoir des accès aux bassins d’une largeur de trois mètres pour les
véhicules d’exploitation, une accessibilité aux ouvrages de prétraitement (entretien
hebdomadaire) et des possibilités de mesures des débits en entrée et sortie de
l’installation.
Mais alors que trouve-t-on dans ces bassins qui permettent l’épuration naturelle des
eaux usées ?
On rencontre donc trois bassins mais pour de petites communes, seuls deux peuvent
suffire, le bassin de lagune mixte n’étant pas indispensable.
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pénétrer jusqu’au fond. Des boues vont alors s’accumuler dont nous parlerons dans un
second temps.
On distingue alors deux types de bactéries : les bactéries aérobies et anaérobies. Les
bactéries aérobies ont besoin d’oxygène pour vivre et vivent en pleine-eau. Elles
transforment les matières organiques en ammoniac puis en nitrates pour les produits
azotés (protéines) et en phosphates les produits phosphorés (acides nucléiques). Les
bactéries anaérobies, elles, n’ont pas besoin d’oxygène pour vivre, on les trouve donc
dans la partie anoxique du bassin, c'est-à-dire au fond où la matière organique se
décante. Elles vont donc la dégrader par fermentation anaérobie donc, minéralisation
des boues et dégagement gazeux (azotés) qui pourront être fixés par les algues.
Les algues (ou phytoplancton) jouent également un rôle très important dans l’épuration
des eaux usées (annexe 2, page 1). Comme toutes les plantes, elles contiennent de la
chlorophylle dans leurs tissus, d’où la couleur verte des bassins, qui va leur permettre
d’utiliser la lumière comme source d’énergie, autrement dit, effectuer la photosynthèse
pour assurer leur métabolisme. Grâce à ce phénomène et à l’assimilation du gaz
carbonique et des éléments minéraux rejetés par les bactéries, elles vont produire de
l’oxygène essentiel à la survie des bactéries aérobies.
Il est donc nécessaire de trouver le bon équilibre entre les bactéries et les algues. En
effet, si les bactéries sont en trop grand nombre, la demande en oxygène ne peut être
satisfaite par les algues et le milieu devient vite anoxique et conduit à des dégagements
de gaz nauséabonds. Le phénomène de prolifération excessive des algues peut aussi être
remarqué entrainant le dépérissement des algues en excès et une surcharge de dépôts au
fond du bassin. Mais ce phénomène est limité par la présence du troisième élément dans
ce premier bassin : le zooplancton.
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Après cette première étape, les eaux s’écoulent vers le deuxième bassin dit lagune
mixte.
Il est de même profondeur que le bassin précédent mais avec des banquettes sur les
bords pour pouvoir planter des macrophytes cette fois-ci. On va donc combiner
microphytes et macrophytes éliminer la matière organique qui serait susceptible d’être
encore présente et éliminer les éléments minéraux tels que les nitrates et les phosphates
qui participeront à la croissance des végétaux. Les principales macrophytes (annexe 3,
page 2) utilisées pour les plantations de lagunes sont Phragmites communis (roseau),
Scirpus lacustris (jonc des chaisiers), Typha latifolia (massette) et Iris pseudacorus (iris
des marais). Elles possèdent un rhizome souterrain et sont un abri pour les bactéries, les
algues et le phytoplancton qui se fixent sur la partie immergée de la tige. Elles
diversifient et équilibrent l’activité biologique.
On peut trouver de même des plantes flottantes telles que les lentilles d’eau qui jouent
un rôle important dans l’assimilation de l’azote et du phosphore minéral. Cependant,
elles font l’objet d’une surveillance accrue car leur prolifération excessive pourrait
perturber le bon fonctionnement du système.
Les plantes font aussi leur photosynthèse grâce au soleil, elles produisent donc de
l’oxygène nécessaire aux bactéries, algues et zooplancton.
On finit avec le troisième bassin, la lagune à macrophytes. Il est très peu profond car on
ne plante que des végétaux hélophytes (partie végétative inférieure dans l’eau et
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supérieure dans l’air) comme dans le précédent bassin. Il s’agit lors de cette dernière
étape d’éliminer au maximum les nitrates et les phosphates avant que l’eau ne soit
rejetée dans le milieu naturel. On veut pouvoir rejeter une eau semblable à celle que
l’on trouve dans le milieu. C’est pourquoi le dernier bassin est important car il recrée le
milieu naturel, on pourra alors trouver différentes espèces d’insectes, des batraciens et
également des canards.
Après vérification de l’étanchéité des bassins, les végétaux sont plantés avant la mise en
eau du lagunage. Il est plutôt déconseillé de remplir les bassins directement avec les
eaux usées mais procéder à un pré-remplissage qui permettra aux organismes
intervenant dans l’épuration de coloniser le milieu. Il pourra également vérifier la totale
étanchéité des bassins. Si les lagunes sont situées à proximité d’un cours d’eau, on peut
les remplir en pompant l’eau de la rivière. Si cela est impossible, on peut les remplir à
l’aide des bornes incendies mais l’opération est relativement coûteuse.
1.3. Faucardage.
Une fois l’installation mise en place, la pousse des végétaux, l’équilibre écologique
atteint et une année passée, le faucardage des macrophytes est nécessaire. Cette
opération est nécessaire pour conserver l’aspect esthétique du lagunage d’une part et
pour éviter le comblement progressif des bassins.
Pour des surfaces inférieures à 3000 m², on va couper les végétaux à la main depuis la
berge et, à pied ou en barque pour ceux qui ne sont pas accessibles depuis le bord.
Pour les surfaces supérieures à 3000 m², on préfèrera des coupes mécaniques depuis la
berge et un bateau faucardeur pour le milieu du bassin.
La coupe se fait au dessus de la surface de l’eau pour que les végétaux puissent
reprendre leur croissance.
Les tiges seront brûlées sur place ou emmenées dans une décharge.
Cette opération s’effectue généralement à la fin de l’été ou au début de l’automne.
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On procède au curage complet après dix ans de fonctionnement du lagunage. Pour cela,
on estime par des sondages le volume de boues à extraire, on met hors-circuit le premier
bassin si la configuration du site le permet (bassins en parallèle), on vidange alors
totalement le bassin et on dirige les eaux vers le second bassin généralement et on
extrait les boues à la pelle mécanique.
Si le volume de boues est en petite quantité, on peut les épandre sur les berges de
l’installation. Lorsque le volume devient plus important, l’épandage se fait sur les terres
agricoles. Elles sont bien stabilisées et minéralisées et sont un bon amendement
agricole. Mais elles doivent cependant correspondre à la loi du 22 décembre 1972 qui
définit et caractérise la composition de ces boues au niveau de la matière organique, de
l’azote et des métaux lourds pour être épandues.
1.5. Contraintes/Avantages
Le principal inconvénient que l’on pourrait trouver au lagunage est son emprise
foncière. Avec 10 m² nécessaire par équivalent habitant. Lorsque la population des
communes est importante, la surface au sol est très grande. A cela s’ajoute la contrainte
de l’imperméabilité du sol d’où la difficulté de trouver un terrain adéquat répondant à
ces critères.
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Ensuite, la qualité des rejets qui varient d’une saison à l’autre. En effet, en hiver le
métabolisme des végétaux se ralentit et l’assimilation des éléments par les macrophytes
est moins importante. Cependant, les normes de rejets sont toujours respectées.
On peut également associer le lagunage aux mauvaises odeurs. Ceci est dû à une
surcharge d’eaux usées dans le système, ce que l’on peut fréquemment rencontrer
pendant les périodes estivales. On aura une surcharge de bactéries par rapport aux
algues, donc moins d’oxygène, plus de bactéries anaérobies et plus de fermentations des
boues et des gaz nauséabonds qui seront dégagés.
Le curage des boues peut représenter de gros travaux lorsqu’il s’agit de vider
entièrement le premier bassin.
Mais une bonne gestion et un contrôle régulier du lagunage permet de pallier à ces
inconvénients. On retient aussi ses avantages qui font que ce système d’assainissement
collectif n’a plus à faire ses preuves et est le plus répandu en France. Outre le curage, le
lagunage est très facile d’exploitation et l’employé communal est le plus souvent en
charge pour nettoyer les systèmes de prétraitement et le faucardage une fois par an.
Le lagunage ne consomme pas d’énergie et ne demande pas de produits chimiques. Il
possède un rendement épuratoire très élevé et l’élimination des germes pathogènes est
très bonne en été. En dernier point, il présente un atout esthétique et il s’intègre
parfaitement dans le paysage.
2. Lagunage de Blye.
Le village de Blye se situe sur le Premier Plateau du Jura à une altitude de 474 m. Il y a
environ 150 habitants et le village possède un camping qui, en période estivale, apporte
une population saisonnière de 50 habitants supplémentaire. L’ensemble des habitations
et le camping sont reliés au réseau d’eaux usées.
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Le lagunage du village de Blye est conçu pour 250 EH. Il est constitué de trois bassins
tels que nous l’avons décrit précédemment. Ce système doit répondre au niveau
d’exigence D3 (annexe 4, page 2) en termes de rejets, c'est-à-dire qu’il doit avoir un
rendement minimum de 60 % sur la DCO et le NTK.
Nous utiliserons donc les valeurs du lagunage de Blye pour les comparer aux filtres
plantés de roseaux de Saint-Forgeux l’Espinasse.
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1. Présentation du système
Ce système de traitement est apparu en France dans les années 90 à titre expérimental.
Depuis les années 2000, il connaît un fort développement et aujourd’hui on retrouve
environ 600 filtres plantés de roseaux en France.
- 25 mg/l de DB05
- 125 mg/l de DCO
- 35 mg/l de MES
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2. Le principe
Pour favoriser le traitement secondaire (voir après), il faut créer une rhizosphère c'est-à-
dire un endroit oxygéné où les bactéries aérobies vont pouvoir rapidement se
développer. L’apparition de la rhizosphère sera facilitée par les roseaux. En effet, les
roseaux possèdent un important système racinaire qui permet une oxygénation du milieu
et les racines sont un lieu de vie pour les bactéries. Le roseau est particulièrement bien
adapté car son rhizome se développe aussi en période hivernale ce qui permet un bon
fonctionnement du filtre tout au long de l’année. De plus, le roseau étant une plante
assez grande, il possède une bonne prise au vent qui entraine le mouvement des racines
dans le sol. Ce phénomène permet un important brassage du filtre et des boues qu’il
contient. Ainsi, ces boues ne colmateront pas le sable et donc le pouvoir filtrant du
système.
Le traitement des eaux usées dans le filtre planté de roseaux peut-être séparé en trois
parties :
- Le traitement primaire
- Le traitement secondaire
- Le traitement tertiaire
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3. Le fonctionnement
Le filtre planté de roseaux est une succession de deux étages de bassins plantés de
roseaux (voir annexe). Il est composé d’un prétraitement et d’un traitement.
Le prétraitement est composé d’un dégrilleur et d’un déversoir d’orage. Le premier
permet de récupérer les éléments grossiers (papiers toilettes, serviettes hygiéniques,
couches, etc..) qui pourraient nuire au bon fonctionnement du système. Il est constitué
d’une grille métallique qui laisse passer l’eau mais qui stoppe les éléments grossiers.
Celui-ci doit être régulièrement nettoyé avec un râteau. Les déchets obtenus sont séchés
puis évacués avec les ordures ménagères.
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Le second permet de ne pas saturer la station de traitement. En effet, lors d’un orage, si
le réseau est unitaire, le débit d’eaux arrivant à la station de traitement sera trop
important. Il se présente sous la forme d’un demi-tuyau qui en cas de trop fort débit
permet d’évacuer sans traitement une partie de l’eau arrivant à la station. Il est adapté à
la station de traitement donc par temps sec, toutes les eaux sont envoyées dans le filtre
planté de roseaux. Cependant, le déversoir d’orage peut être réglé de façon à accepter
une partie des eaux pluviales sans pour autant saturer le filtre.
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Le traitement est généralement constitué de deux étages. Le premier étage est composé
de trois bassins alors que le second de deux bassins. Ces nombreux bassins permettent
un fonctionnement en alternance des différents filtres. En effet, chaque bassin doit être
alimenté seulement 1/3 de son temps pour 2/3 au repos. L’alternance d’alimentation des
bassins doit être réalisée tout les 3-4 jours.
Le premier et le second étage de bassin doivent être séparés par au moins 4 m de
hauteur pour pouvoir assurer un écoulement gravitaire entre le premier et le second
étage de roseaux.
Le bassin qui reçoit l’eau n’est pas alimenté en continu. En effet, on procède à des
bâchées c'est-à-dire que l’on accumule l’eau dans un petit bassin jusqu’à obtenir une
quantité suffisante (de 5 à 15 m3 suivant l’importance de la station). Lorsque la quantité
maximale d’eau est atteinte dans le bassin, l’eau est envoyée dans le filtre par un
système de siphonage auto-amorçant. Ensuite, l’eau se ré accumule et un nouveau
bâchée à lieu. Ce procédé permet une meilleure oxygénation de l’eau dans le bassin de
traitement ce qui favorise la croissances des batéries aérobies.
Les eaux usées arrivent par des tuyaux et sont déversées dans le filtre sur des petites
plaques de bétons pour ne pas endommager le filtre de graviers. Ce dernier, d’une
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Si le sol n’est pas naturellement étanche, c'est-à-dire qu’il ne possède pas de couche
d’argile, on dispose sur le fond du filtre une géomembrane qui permet d’assurer
l’étanchéité du système et ainsi éviter la pollution de nappes souterraines.
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aussi de suivre le bon fonctionnement de la station et il est utilisé pour réaliser les
prélèvements d’eaux destinés à être analysés.
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roseaux car le village forme une bute et les habitations se trouvant de l’autre coté ne
sont pas reliées au réseau d’eaux usées.
Le réseau d’eaux usées peut être séparé en deux parties. En effet, le bourg est en réseau
unitaire alors que les lotissements possèdent un réseau séparatif ce qui permet de
collecter que les eaux usées et non les eaux pluviales. Ce système favorise le traitement
des eaux par le filtre planté de roseaux car il y a moins de fluctuations de débit.
Ce système d’épuration des eaux à été crée en 2008 en remplacement d’un lagunage. Il
n’y a pas eu de forte emprise foncière car le filtre à été construit à la place du lagunage.
La commune de Saint-Forgeux-Lespinasse à souhaité changer son système d’épuration
des eaux usées car le lagunage engendrait trop de nuisance olfactive.
Le filtre a roseaux est conçu pour 500 EH mais seulement 300 EH sont connectés. Ce
système traite en moyenne 74,4 m3 d’eaux usées par jour.
Le coût de cette station de traitement est d’environ 300 000 €. La commune à été
subventionné à hauteur de 60 % par l’Agence de l’Eau et le Conseil Général de la Loire
(74 000 € de l’Agence de l’Eau et 100 000 € du Conseil Général de la Loire).
Une pompe de relevage est nécessaire pour transmettre l’eau du premier au second
étage de roseaux. En effet, le terrain n’étant pas très bien adapté (peu de pente),
l’écoulement gravitaire de l’eau ne peut être utilisé. Il y a deux pompes qui sont reliées
à un automate. Elles permettent une alimentation en alternance des bassins. L’alternance
se fait tous les 7 jours à l’aide d’une minuterie. Un système de flotteur permet de mettre
en marche la pompe lorsque le niveau d’eau dans le bassin d’accumulation maximal est
atteint.
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Les deux filières étudiées ont un système de traitement très proche, cependant les
exigences en matière de dépollution sont plus strictes pour le filtre planté de roseau que
pour le lagunage. L’étude des données chimiques fournies par les mairies de Blye et de
Saint-Forgeux-Lespinasse permettra de conclure si en effet le filtre planté de roseau à
un meilleur abattement de la pollution.
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-Le pH doit être compris entre 6 et 8,5 car un pH trop basique ( >8,5) entraine la
formation du gaz ammoniac NH3 par libération d’ion H+ des ions NH4+ en essayant
d’équilibrer le milieu, la production de NH3 est évacuer par stripping (volatilisation)
dans l’air ambiant. A l’inverse un pH trop faible permet l’ionisation de certains métaux
comme le cuivre par exemple qui peut devenir toxique même à faibles concentrations.
La signification des autres ratios peut être trouvée dans l’annexe 6, page 3. D’autres
paramètres sont expliqués dans l’annexe 7, page 4 et annexe 8, page 5.
2. Matière en suspension
MES = Matières en Suspension (en mg/l). C'est le résidu après évaporation (a 105°) des
matières solides ayant été filtrées des eaux usées (avec une porosité de 1,2 microns).
Dans les eaux usées domestiques, 70 à 80 % des MES sont des matières organiques.
Elles peuvent occasionner une plus ou moins grande turbidité de l’eau.
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Saint-forgeux Blye
MES (mg/l) 97% 51%
3. La matière organique
La DCO est toujours plus élevée que la DBO5. Le ratio DCO/DBO5 indique la
biodégradabilité de l’effluent. Dans des eaux usées domestiques non traitées, ce ratio est
autour de 2. S'il est beaucoup plus élève, ceci est un indicateur de rejets d'origine non
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Les microorganismes aquatiques consomment aussi l’oxygène dissout dans les eaux. Les
bactéries consomment les matières organiques mortes présentes dans l’eau, en les intégrant
dans leur cycle de respiration. La quantité de matière organique ne doit pas être trop
importante dans l’eau. Afin de garantir son autoépuration la quantité d’oxygène nécessaire
pour leur dégradation ne doit dépasser pas les capacités propres des eaux. Des zones
d’asphyxie dans les écosystèmes aquatiques peuvent être la conséquence d’une trop quantité
de matière organiques ce qui cause la fuite ou la mort des poissons. Il en résulte un
phénomène de dystrophisation, c'est-à-dire que les bactéries utilisant l’oxygène laissent la
place à celles qui ne l’utilisent pas. Il est donc nécessaire d’abaisser la quantité de matière
organique dans l’effluent pour ne pas endommager la vie dans l’exutoire, qui est
généralement un ruisseau dans le cas des stations rurales.
La qualité du traitement par le filtre planté de roseaux est satisfaisante par temps sec.
On observe une forte diminution de la DCO lors du renouvellement du système
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L’azote est un des composants polluants de l’eau le plus important, sa réduction est
donc nécessaire.
L'azote présent dans les eaux de ruissellement provient essentiellement des déjections
humaines. Elles contribuent fortement à cet apport sous forme d’ammoniaque, d’acide
urique et d’urée. De même dans les eaux de cuisines, on trouve des acides aminés et des
matières azotés. Afin de mieux comprendre les formes de l’azote, un schéma est
présenté en annexe 10, page 6.
Il est présent dans l’eau surtout sous forme ammoniacale, dont l’épuration biologique
implique deux principales étapes du cycle de l’azote : la nitrification autotrophe aérobie
et la dénitrification hétérotrophe anaérobie. Le cycle de l’azote est présenté dans
l’annexe 11, page 7.
4.2. Ammonification
L’ammonification se réalise grâce à l’hydrolyse effectuée par les bactéries que le milieu
soit oxydant (station d’épuration) ou non (collecteur) selon la réaction suivante :
+
R - NH2 + bactéries ⇒ NH 4
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L'azote ammoniacal (NH4+) est très toxique pour les poissons, lorsqu'il se transforme en
ammoniac gazeux. Ce risque augmente avec le pH, c'est à dire la basicité, des eaux
recevant les effluents. La basicité est liée notamment à la teneur des eaux en calcium.
NO 2 + ½ O2 ⇔ NO 3
- -
Ces bactéries sont qualifiées d’autotrophe pour le carbone car elles utilisent le carbone
minéral comme seule source de carbone. Les formes réduites de l’azote sont source
d’énergie pour ces bactéries.
Lors de l’assainissement rural, l’azote oxydé sous forme de nitrates NO3-, n’est pas
présent dans les eaux non traitées. Celui-ci se forme lors de la transformation du NH4. Il
est source de problème lorsque l’eau rejetée dans le milieu parvient dans une nappe
phréatique utilisée pour l’alimentation en eau potable. De plus, il est aussi
problématique dans les milieux aquatiques car il engendre, lorsqu’il est en présence de
phosphore, un phénomène de dystrophisation.
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On observe une forte diminution de la concentration en NH4+ avec les filtres plantés de
roseaux et à l’inverse une forte augmentation des nitrates (NO3-), le processus biologique de
nitrification s’effectue correctement. Ce processus est plus accentué dans le cas des filtres
plantés de roseaux car la zone de vie favorable créée par les racines accélère le
développement des bactéries participant à la nitrification. Pour ce paramètre, le filtre planté
de roseaux semble plus adapté que le lagunage.
La dénitrification est la réduction des nitrates en azote moléculaire (N2). A partir des
nitrates, les bactéries hétérotrophes et aérobies facultative peuvent couvrir leur besoins
énergétiques par la dénitrification. On estime que la moitié des bactéries présentes en
STEP peuvent réaliser la dénitrification.
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5. Le phosphore
P04-P = Orthophosphates (en mg P/l). Ainsi sont appelées les fractions minérales du
phosphore.
PT = Phosphore total (en mg P/l). Les fractions organiques du phosphore (en mg P/I)
peuvent être déterminées en soustrayant les orthophosphates du phosphore total.
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Les rendements d’abattement du phosphore sont logiquement bas : tout comme l’azote
relargué sous forme de nitrate, la filière plantée de roseaux ne peut retenir l’élément
phosphore. Les performances en termes de rétention du phosphore sont minimes sur le
long terme (20%) et insuffisantes dans des zones sensibles à l’eutrophisation.
Dans ces zones, des rejets de 2 voire 1mgP/l peuvent être requis, même pour des petites
collectivités. Les petites agglomérations se trouvent alors confrontées à des problèmes
technico-économiques pour faire face à cette contrainte. Parmi les procédés d’épuration
extensifs, seul le lagunage naturel permet d’atteindre des abattements en phosphore de
l’ordre de 60%, ce qui reste insuffisant par rapport aux exigences réglementaires.
Des solutions plus efficaces sont à l’étude notamment au CEMAGREF de Lyon (annexe
14, page 10).
Blye Saint-Forgeux
Paramètres lundi 7 avril 2008 mercredi 12 août 2009 lundi 22 septembre 2008
Abattement DBO5 77% 85% 96%
Abattement DCO >14% 70% 92%
Abattement MES 29% 73% 97%
NTK 4 11 6,7
NO3- 24 <1 45,2
Pt 1 2,36 4,45
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Blye
Paramètres mardi 12 août 2008
Des cas exceptionnels se produisent comme par exemple le 12 août 2008, on obtient des
abattements négatifs, ce qui signifie que la pollution est supérieure en sortie qu’en
entrée de station. Des précipitations fortes ont eu lieu peu avant cette date et le réseau de
Blye étant unitaire, il en résulte une dilution de la pollution en amont de la station, d’où
les abattements négatifs. Cet exemple montre qu’un réseau unitaire n’est pas adapté à
un bon traitement de la pollution, c’est pour cela qu’il est nécessaire de prévoir un
passage en réseau séparatif en cas de renouvellement du système d’assainissement.
Tableau 5 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie des deux stations avec
les données du SATESE (48 stations équivalentes aux filtres plantés de roseaux de
Saint-Forgeux-Lespinasse)
Pour tous les paramètres chimiques, la station de Saint-Forgeux-Lespinasse obtient des
concentrations inférieures à la moyenne des 48 autres stations, nous pouvons donc
conclure que cette station de traitement est très performante.
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Ecart-type 69 30 41 23 11 5 6 1
Pour tous les paramètres chimiques, la station de Blye obtient des concentrations inférieures
à la moyenne des autres stations, malgré le peu de données disponibles, nous pouvons
conclure que la station de Blye est performante. Les écarts-types sont élevés car
l’abattement de la pollution dépend beaucoup de la croissance du phytoplancton. Elle est
maximale en été lorsque l’eau a une température suffisante, c'est-à-dire lorsque la
photosynthèse algale est maximale.
7. Bilan du comparatif
Le traitement des pollutions est un enjeu complexe car les composés polluants sont divers et
variés, il existe souvent entre eux un lien biologique compliquant leur élimination.
Ils ne sont pas non plus sans répercutions sur l’installation elle-même, qui nécessite du
temps d’entretien. Ces tâches d’entretien peuvent être communes ou spécifiques aux
lagunes et filtres plantés de roseaux (annexe 15, page 10). Cependant le temps d’entretien
est inférieur pour les lagunes (98h/an pour 400 EH et 134 H/an pour 1000 EH (annexe 16,
page 11) que pour les filtres plantés de roseaux (103 h/an pour 400 EH et 192 H/an pour
1000 EH (annexe 17, page 12). Il est aussi quasi indispensable de disposer d’un réseau
unitaire si l’on choisi les filtre planté de roseau, puisque cette filière ne supporte pas des
trop grandes quantités d’eau à cause de la physiologie des roseaux. Un déversoir d’orage est
d’ailleurs prévu en amont du traitement afin d’évacuer le possible trop plein d’eau. Ces
eaux ne seront aucunement traitées, seule la dilution permettra de diminuer les quantités de
polluants.
Finalement le traitement des pollutions est globalement meilleur pour les filtres plantés de
roseaux, mais dans certaines conditions (réseau unitaire, risque de dystrophisation), il est
plus intéressant d’utiliser le système de lagunage.
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Conclusion
L’assainissement collectif est important dans les communes pour traiter les eaux usées
des habitations et ainsi rejeter dans le milieu aquatique, une eau démunie de la majorité
des pollutions. L’objectif de cette épuration est de rendre l’eau traitée chimiquement et
biologiquement proche du milieu dans lequel elle est rejetée afin d’éviter des
phénomènes d’anoxie, de dystrophisation et de contamination microbiologique du
milieu.
Le lagunage est un système ancien et rustique, bien implanté en France avec de bonnes
performances sur l’épuration de l’eau. Les filtres plantés de roseaux, assez récents dans
le domaine de l’assainissement, tendent à le remplacer du fait de ses meilleures
performances épuratives. Cependant, le lagunage n’est pas à négliger. Ce procédé
d’épuration est intéressant dans le cas de petites communes qui ne possèdent pas
d’employé communal pour effectuer les taches d’exploitation (nettoyage du dégrilleur,
alternance de l’alimentation des filtres). Le coût d’installation peut-être également un
atout pour la mise en place d’un premier système d’assainissement collectif.
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Bibliographie
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Legifrance, Arrêté du 22 juin 2007 relatif au traitement des eaux usées, 2007.
Disponible sur <
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000276647&categorieLien=cid>
Les techniques naturelles d’épuration des eaux. Disponible sur < http://www.nord-
ecologie-conseil.fr/le%20lagunage.html>
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Glossaire
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Organisme anaérobie : qui n’a pas besoin d’oxygène pour se développer, on distingue
les anaérobies strictes (O2 toxique), anaérobie facultative (qui peuvent utiliser
l’oxygène) et les aérotolérants qui supportent l’oxygène. (Page 5)
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Figure 3 : Schéma type d’un bassin de filtre planté de roseaux, Source (Groupe
macrophytes et traitement des eaux, Epuration des eaux usées domestiques par filtre
plantés de faitmacrophytes, page 6). (Page 16)
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Tableau 5 : Comparaison des paramètres des effluents de sortie des deux stations avec
les données du SATESE (48 stations équivalentes aux filtres plantés de roseaux de
Saint-Forgeux-Lespinasse). (Page 28)
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Annexe 2 : Schéma présentant les mécanismes de l’épuration des eaux dans le lagunage.......... 1
Annexe 3 : Exemple de disposition des macrophytes sur les berges d’un lagunage. ................... 2
Annexe 4 : Les différents niveaux de qualité des rejets pour des STEP en milieu rural.............. 2
Annexe 9 : Comparaison de la boue accumulée dans les filtres plantés de roseaux alimentés en
eaux usées et le 1er bassin de lagunages naturels ......................................................................... 6
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Annexe 2 : Schéma présentant les mécanismes de l’épuration des eaux dans le lagunage.
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Annexe 3 : Exemple de disposition des macrophytes sur les berges d’un lagunage.
Source : CEMAGREF, L’exploitation des lagunages naturels : guide technique à
l’usage des petites collectivités, 1985, Page 14.
Annexe 4 : Les différents niveaux de qualité des rejets pour des STEP en milieu rural.
Source :
http://www.salher.com/index2.php?page_language=fr&sceleton_main_center=format_t
ext&title=6
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➢ Oxygène dissous
➢ Charge
La dénitrification est d’autant plus rapide que la quantité de carbone disponible est
importante et que ce carbone est rapidement biodégradable. Le carbone rapidement
biodégradable est essentiellement constitué de petites molécules (comme les acides gras
volatiles) et peut être estimé en première approximation par la DCO de l’eau usée
filtrée. Les processus de nitrification et de dénitrification étant souvent mis en œuvre au
sein de la même culture bactérienne, il s’agit donc de trouver un compromis entre la
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➢ Température
La température influe peu sur la vitesse de dénitrification lorsque ses variations sont
progressives (acclimatation des bactéries) et que le carbone organique soit rapidement
assimilable est peu abondant.
➢ pH
Les pH optimaux se situent entre 6,5 et 7,5 et ne constituent donc pas un facteur
particulièrement limitant dans la plupart des cas de stations d’épuration. En milieu
faiblement tamponné, des pH acides pourraient conduire à des réductions incomplètes
des nitrates aboutissant à des oxydes nitriques et nitreux. Or le dénitrification doit être
faite après la nitrification qui est un procédé qui s’effectue à un pH neutre..
L’azote, fertilisant bien connu, est utilisé par les végétaux dans les stations d’épuration
qui en comportent (lagunage naturel, lits à macrophytes,…).
Pour les végétaux supérieurs (en excluant le cas des jacinthes d’eau en climat chaud) et
à la condition impérative qu’ils soient extraits du milieu, l’exportation d’azote ne
représente jamais plus de 15 % de l’azote amené par les eaux résiduaires. La présence
de ces hydrophytes n’apporte donc qu’une faible contribution à l’élimination d’azote
des eaux usées.
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Les algues microscopiques qui se développent en lagunage naturel utilisent par contre
une fraction importante de l’azote apporté (azote nitrifié, voire azote ammoniacal).
Toutefois, cet azote entrant dans la composition des cellules algales n’est pas soutiré du
système. Les algues meurent et rejoignent en grande proportion les dépôts en fond de
bassin (le reste des algues microscopiques est entraîné avec l’effluent épuré). Sous
l’action des bactéries anaérobies de ces dépôts une ammonification a lieu, relargant au
milieu naturel la plus grande partie de l’azote des algues.
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-Usage de matériaux spécifiques : rétention sur une phase solide par absorbation et
précipitation avec des matériaux poreux. Cette solution semble être la plus
envisageable.
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