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Conception et rédaction :
me
M Stella Anastasakis
M. André Delisle
me
M Marie-Noëlle Sergerie
RÉALISÉ PAR
Mars 2010
PARTENAIRES
Le Guide de gestion des odeurs est une initiative de RÉSEAU environnement qui a été appuyée
par des partenaires qu’il tient à remercier :
COMITÉ DE RÉVISION
Un comité multisectoriel a été mis sur place par RÉSEAU environnement pour encadrer la
rédaction du document. Ce comité est composé de représentants d’industries membres
provenant de plusieurs secteurs d’activités dont : l’enfouissement et le compostage de déchets,
l’équarrissage, l’épuration des eaux usées, la production porcine et agro-alimentaire, l’industrie
manufacturière, la recherche et le développement. Le Comité regroupe aussi des experts en
matière de technologies de détection, de mesure et de traitement des odeurs. Les personnes
suivantes ont participé à la préparation et à la révision du guide, et RÉSEAU environnement tient
à les remercier :
me
- M Josée Bergeron, BFI Usine de Triage Lachenaie ltée
- M. Raphaël Bruneau, RÉSEAU environnement
me
- M Monique Charland, Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ)
- M. Denis Choinière, Consumaj inc.
me
- M Hélène Lauzon, Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ)
- M. Rino Dubé, Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ)
me
- M Mara Lú Herrera Cohen, Odotech inc.
me
- M Céline Husser, Kemira Water
- M. Alexis Lautard, RÉSEAU environnement
- M. Raymond Leblanc, Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ)
- M. Michel Malo, Ville de Montréal
- M. Jean-Luc Plante, Sanimax,
- M. Denis Potvin, Conporec Inc.
- M. Pierre Purenne, Ville de Montréal
- M. Georges René, Ville de Québec
- M. Arnold Ross, GSI Environnement inc.
- M. Dimitri Tsingakis, Association industrielle de l’est de Montréal
- M. Nicolas Turgeon, Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ)
- M. René Schreiber, Association québécoise des industriels du compostage
(AQIC)
- M. Derek Webb, BIOREM Technologies Inc.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ......................................................................................................... 1
CONCLUSION ........................................................................................................... 67
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1-1 Classement des odeurs .......................................................................... 7
Tableau 2-1 Odeur et toxicité .................................................................................. 12
Tableau 3-1 Réglementation québécoise en matière de gestion des odeurs ............ 20
Tableau 4-1 Normes de mesures d’odeurs ............................................................... 32
Tableau 4-2 Comparaison des méthodologies de mesures d’odeur ......................... 33
Les fosses nasales contiennent 10 millions de cellules spécialisées dans l'odorat, concentrées sur une
surface de 4 centimètres carrés.
La relation entre une substance odorante présente dans l’air et son appréciation est semblable à
d’autres fonctions sensorielles, tel que le goût et l’ouïe; elle varie d’une personne à l’autre et fait
appel à des jugements de valeur : « J’aime, je n’aime pas, je suis indifférent, je ne tolère pas,
etc. ».
2
La perception humaine des odeurs s’effectue en deux étapes :
3
1.2 LES CARACTÉRISTIQUES DE L’ODEUR
L’odeur a une dimension à la fois subjective et objective. Les réactions des individus s’appuient
sur une expérience sociale, culturelle, psychologique et émotive et varient d’un individu à l’autre.
Toutefois, certaines études ont permis de cerner des comportements moyens d’un ensemble
d’individus. Il est donc possible de valider la présence des odeurs dans l’environnement, et
d’évaluer le degré de tolérance du milieu récepteur.
Quatre paramètres sont généralement utilisés pour caractériser la perception des odeurs: la
concentration, l’intensité, la qualité et le ton hédonique.
Une méthodologie scientifique, empruntée à la statistique, est utilisée pour associer une valeur à
chacun de ces paramètres. On fait appel à un groupe de personnes représentatives de la
population qui constituent un jury dont la mission sera d’évaluer des odeurs. Les membres d’un
jury sont triés et entraînés, on leur demande de flairer un ensemble d’échantillons et leurs
réponses sont consignées pour établir les valeurs recherchées. L’utilisation de ces paramètres et
les méthodes pour leur évaluation sont présentées dans le chapitre 4.
4
1.2.1 La concentration
Le premier aspect à considérer est la concentration de l’odeur perçue par un ensemble
d’individus dans le milieu récepteur.
Le seuil de détection olfactive correspond à la plus petite quantité de gaz nécessaire pour qu’une
odeur soit perçue par le nez. Ce seuil est atteint quand 50 % des membres d’un jury ont détecté
l’odeur et on y attribue la valeur d’une unité d’odeur (u.o.). La concentration correspond au
volume des gaz présents quand le seuil est atteint et s’exprime à son tour en unités d’odeurs.
Une unité d’odeur devient une valeur objective et mesurable. Ce paramètre est utile pour établir
la relation entre la source d’odeur et sa présence effective dans le milieu.
On peut distinguer deux autres seuils relatifs à la concentration odeur. Au degré de 2 ou 3
u.o./m³, le seuil de reconnaissance est généralement atteint. L’odeur est alors reconnue par 50%
des membres du jury. Quand la concentration de l’odeur aura atteint 5 à 10 u.o./m³, l’odeur sera
nettement perçue par 50% des membres du jury. Cette concentration est couramment appelée le
seuil de discernement.
1.2.2 L’intensité
L’intensité de l’odeur reflète la puissance de perception ressentie par les personnes exposées.
Une odeur intense peut constituer une gêne chez les individus.
La mesure de l’intensité est possible selon une méthodologie spécifique qui est expliquée dans le
chapitre 4. L’intensité peut être mesurée en fonction d’un gaz témoin, ou évaluée en fonction des
réactions des membres d’un jury (faible, moyenne ou forte intensité). Ce paramètre est utilisé
pour connaître le degré relatif d’inconfort des individus.
5
1.2.3 La qualité
La qualité d’une odeur correspond à son identification par un individu liée à une situation ou à un
événement vécu.
L’individu reconnaît une odeur et la qualifie en puisant dans sa mémoire olfactive. Il peut identifier
les odeurs de parfum, de propreté, et aussi d’ammoniac, d’œufs pourris, de résidus alimentaires
ou d’animaux. Si plusieurs odeurs sont en présence, l’individu peut les classer et les discriminer
[8].
La connaissance de ce paramètre peut être utile : comme certaines activités peuvent dégager
plusieurs gaz qui se mélangent dans l’air ambiant, l’identification de l’odeur par les individus
permettra de mieux cerner la cause principale de la gêne olfactive.
La mémoire olfactive
La mémoire olfactive est plus développée que celles qui sont associées aux autres sens.
Appliquons l’exemple à une personne n’ayant jamais été exposée à l’odeur de vin. À la première
exposition, elle ne pourra pas l’identifier, mais sa mémoire enregistrera immédiatement
l’information, de même que le contexte sensoriel et émotionnel pour se souvenir à la prochaine
occasion. C’est en faisant appel à cette mémoire olfactive que cette personne parviendra à
s’entraîner à discriminer les moindres subtilités, à les qualifier et à différencier un cépage d’un
autre [9].
6
1.3 LES CLASSES D’ODEURS
Certains composés odorants sont plus facilement identifiés en fonction de la mémoire des
situations ou des activités présentes dans l’actualité d’un individu.
Les classes suivantes peuvent donner un aperçu des relations entre les gaz émis par les
entreprises et les réactions sensorielles suscitées. Ces classes sont ici décrites à titre indicatif,
puisqu’il peut exister autant de catégories que de sensations.
7
1.4 LE PROCESSUS OLFACTIF
8
2. La problématique des odeurs
L’implantation et l’exploitation d’une entreprise dans une localité constituent une force génératrice
d’emplois et de retombées économiques. À divers degrés, sa présence implique une relation
étroite avec la communauté d’accueil. Par contre, certaines de ses activités sont susceptibles de
créer des préoccupations. Les voisins qui s’installent avant ou après l’implantation de l’entreprise
souhaitent une qualité de vie comparable à un autre secteur résidentiel. Ils sont alors sensibles
aux activités de leur environnement qui peuvent avoir des conséquences sur leur milieu de vie.
Dans ce sens, les odeurs deviennent un enjeu social à partir du moment où les membres d’une
communauté les perçoivent comme une gêne. Leurs effets sont de moins en moins tolérés et font
l’objet de plaintes répétées.
L’exposition d’une population aux odeurs peut entraîner une gêne olfactive et une réaction
différentes selon les circonstances particulières, comportant des pics d’odeurs intenses ou des
1
odeurs continues . Par ailleurs, la gêne est vécue comme une nuisance lorsqu’elle excède le
seuil de tolérance du voisinage d’un point de vue objectif (durée, fréquence, intensité, nature de
l’odeur, etc.) et qu’elle constitue un inconvénient anormal en regard à l’activité exercée. Dans le
présent document, l’utilisation du mot « nuisance » ne doit pas s’entendre comme une référence
au droit commun des nuisances applicable à la province du Québec. Ce terme n’est pas utilisé
dans son acception juridique, mais renvoie uniquement au fait qu’une odeur puisse être perçue
comme une gêne ou un inconvénient.
Le présent chapitre fait un survol de la problématique des odeurs, entre autres, leur provenance,
les facteurs qui influencent leur perception, les effets sur le milieu humain, ainsi qu’un rappel
historique de l’évolution des odeurs dans les préoccupations sociales et des solutions
préconisées.
Les intrants
Certains secteurs industriels réalisent des activités qui sont odorantes par nature, par exemple
l’industrie du compostage, de l’enfouissement, de l’équarrissage, de l’épuration des eaux usées.
Les odeurs sont alors présentes dans les intrants constitués de matières à traiter. Une attention
particulière est alors portée sur les conditions de réception et d’entreposage de ces matières.
Les procédés
D’autres industries utilisent des procédés de fabrication ou de transformation qui émettent des
odeurs, telles la cuisson pour certains procédés de production de pâtes et papiers, la
désulfuration utilisée dans une raffinerie, la fermentation nécessaire à la production de la bière.
Les activités de traitement de matières organiques peuvent aussi causer des odeurs, par
1
Van Harreveld A.P., 2001
9
exemple le retournement d’andins de compostage, ou l’aération de bassins de lixiviation. Les
procédures et les conditions d’opération sont alors évaluées pour en réduire l’impact.
Les extrants
Pour d’autres industries, c’est le résidu de production qui est odorant. C’est le cas, par exemple
pour l’industrie alimentaire, de l’élevage ou l’enfouissement de déchets. Les odeurs peuvent
aussi provenir de l’évaporation de produits chimiques, par exemple suite à la fabrication de
peinture, de vernis, de solvant ou d’autres produits. Le contrôle des émissions devient alors
nécessaire.
Le processus opérationnel
La cause des odeurs peut être attribuable aux opérations de l’entreprise au cours des activités
d’exploitation. Par exemple, la mise en place d’une nouvelle procédure opérationnelle ou d’une
autre activité peut être la cause d’émission d’odeurs. Là où elles ne sont pas attendues, les
odeurs peuvent être un signe de malpropreté, de fuites, de réactions incomplètes, de bris ou de
mauvais état d’équipement, et ce, même dans des entreprises qui n’émettent pas d’odeurs
caractéristiques.
Une revue des opérations peut dans ce cas s’avérer opportune, par exemple, le choix des
solvants, l’entretien des équipements, la ventilation ou l’utilisation de zones contrôlées pour
certaines opérations.
10
lesquelles il se trouve lui-même avant l’occasion d’odeur (santé, personnalité, situation émotive,
conviction sociale ou culturelle) [15].
L’analyse de ces facteurs est expliquée dans le prochain chapitre. Elle sera essentielle dans une
étude d’impact des odeurs sur le milieu.
Parmi les effets somatiques connus, notons la présence de nausée, de perte de l’appétit ou
encore d’un stress qui lui-même peut causer une augmentation de la tension artérielle.
Les études indiquent que la plupart des symptômes rapportés sont aigus dans leurs
2
manifestations, limités dans le temps et de nature subjective . Compte tenu de la fluctuation des
odeurs, de la grande variabilité et du caractère subjectif des symptômes, les études indiquent
que chaque situation doit être examinée au cas par cas [20].
2
Shusterman, 1992
11
subi ses effets irritants. La figure ci-après indique le seuil d’irritation dans une proportion 100 fois
plus élevée que la réaction humaine.
.
Figure 2-1 Relation entre la perception de l’odeur, la gêne et les effets irritants pour le
sulfure d’hydrogène [23]
.
Tableau 2-1 Odeur et toxicité [24]
Pour ces raisons, les spécialistes suggèrent alors de privilégier une approche basée sur la
perception des odeurs plutôt que toxicologique, dans le sens que les effets individuels sont en
3
général déjà existants avant la présence de dangers .
3
Cain, 1980
12
Les effets sociaux
La dispersion inadéquate des odeurs engendre souvent un sentiment de frustration de la
communauté affectée, qui a l’impression de subir une altération de son environnement et une
perte de contrôle sur son milieu de vie. Cette situation peut être un déclencheur des difficultés de
cohabitation entre le voisinage et l’entreprise concernée.
La gestion sociale des odeurs est un élément crucial de la saine gestion des odeurs. Le chapitre
7 y est entièrement consacré.
13
Au XXe siècle, les odeurs sont associées aux gaz qui se dispersent dans l’air, provenant
principalement du secteur industriel. Presque tous les États industriels du monde édictent des
lois sur la qualité de l’air, établissant des normes de débit à ne pas dépasser et obligeant les
industries à traiter les gaz dits odorants parmi les autres.
Le Québec suit un parcours semblable. Jusqu’à la fin des années 1960, les interventions des
trois ordres gouvernementaux (fédéral, provincial et municipal) dans ce domaine visent
essentiellement la pollution atmosphérique locale par voie réglementaire. Après 1970, les actions
sont davantage guidées par des préoccupations relatives à la santé et à la protection des milieux,
provoquant un ajustement de normes.
14
3. La saine gestion des odeurs
Comme il a été démontré dans les chapitres précédents, les enjeux autour des odeurs sont
variés et ils interpellent l’ensemble des intervenants dans le milieu, dont les citoyens, les
entreprises et les gouvernements.
Bien que leur bilan environnemental se soit beaucoup amélioré, les entreprises doivent
aujourd’hui être performantes sur les plans technique et économique, mais également
préoccupées par les effets de leur exploitation sur la communauté. De nombreuses industries
intègrent les impacts possibles de leurs activités sur la communauté dans leur mode de gestion.
On assiste désormais à la mise en place de solutions originales et novatrices, autant techniques
que sociales et réglementaires, dans un cadre particulier de saine gestion.
Le chapitre 3 présente le cadre de gestion des odeurs au Québec, la réglementation en vigueur
et les étapes nécessaires pour assurer une gestion proactive.
15
Au Québec, les associations professionnelles et sectorielles d’affaires travaillent activement à la
compréhension de la problématique et la cohésion des actions. Elles tentent de guider leurs
membres vers des solutions adaptées. Parallèlement, des standards de saine gestion des odeurs
et de relations avec le public propres à tous les secteurs ont été développés.
Les nouveaux projets sont élaborés selon une approche intégrée qui peut se démarquer par la
considération d’éléments particuliers :
Critères de localisation :
o Distance séparatrice avec les résidences ou autres activités sensibles;
o Conformité avec le plan d’urbanisme de la municipalité;
o Prise en compte du cadre physique et humain;
Adoption de standards de qualité :
o Normes à atteindre;
o Technologies propres;
o Réduction à la source;
o Mesures d’atténuation des impacts;
o Contrôle et suivi;
Relations avec la population :
o Comité de vigilance;
o Communication des actions entreprises;
o Relations publiques.
16
Les entreprises déjà installées aux prises avec des situations d’odeurs visent les mêmes
objectifs. La même démarche est nécessaire pour toutes les situations, soit la connaissance du
problème, la discussion avec la communauté et la mise en place d’un plan d’action. La figure
suivante démontre l’interrelation entre les actions proposées dans la démarche.
Devant ces défis, les entreprises sont appelées à choisir des options orientées sur les
« meilleures technologies disponibles » en mesurant rigoureusement les paramètres suivants :
Les ressources financières disponibles;
Les effets des odeurs sur le milieu et la sensibilité de la population aux inconvénients, qui
constituent le premier critère et le plus important;
Les effets des solutions choisies sur l’environnement;
L’état de la technologie disponible et les conditions de succès de la solution appliquée.
Si l’absence d’odeur est utopique dans le domaine industriel, l’efficacité et l’efficience des
mesures mises en place pourront témoigner de la volonté de trouver une solution acceptable
pour tous les acteurs concernés par une problématique odeur.
17
3.2 LE CADRE RÉGLEMENTAIRE
La réglementation en matière d’odeurs est appelée à jouer un rôle de contrôle et d’encadrement
qui tienne compte des intérêts des groupes d’individus concernés et des meilleures technologies
4
disponibles . Plusieurs approches sont préconisées. Une brève description de la réglementation
adoptée au Québec est présentée dans cette section, de même qu’un survol des expériences
dans d’autres États.
Dans l’ensemble, le gouvernement a plutôt opté pour une approche sectorielle, en publiant des
guides de bonnes pratiques et des directives ou en fixant des conditions d’installation d’industries
dans un territoire donné, en fonction des activités humaines. Toutefois, les exigences sont
différentes pour chacun des secteurs visés. Il est cependant à noter que dans les diverses
directives le gouvernement opte pour une mesure par olfactométrie, réalisée par un consultant,
par exemple dans le domaine agricole, des matières fertilisantes, ou de la qualité de l’air. Les
guides et directives peuvent être consultés à cet effet sur le site Internet du ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), ainsi que du ministère de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ou de leurs organismes
4
Ville de Montréal, 2004
18
habilités. Une liste non exhaustive des guides de bonne pratique publiés au Québec figure en
annexe au présent guide.
De plus, les municipalités définissent, au sein de leur plan d’urbanisme et de leurs règlements de
zonage, ou par un Règlement de contrôle intérimaire, le cadre de partage du territoire par les
milieux résidentiel et industriel ou agricole. L’exploitant devra porter une attention particulière au
règlement de zonage du site et des sites voisins lors de la conception du projet. Lors de
l’exploitation, l’entreprise veillera à ce que le règlement ne soit pas modifié. Une telle démarche
permettra à l’entreprise de prévenir le développement de secteurs résidentiels à proximité de son
site.
Par ailleurs, quelques municipalités ou MRC ont mis en place des politiques environnementales
ou de développement durable, dans lesquelles elles indiquent les orientations générales en
termes de cohabitation harmonieuse des divers intérêts.
Il convient d’ajouter que la Ville de Montréal possède un pouvoir plus étendu que les autres
municipalités, et peut exiger des normes d’assainissement de l’air, à l’instar du gouvernement du
Québec. L’ensemble des entreprises montréalaises est donc soumis à une réglementation
contrôlant l’émission des odeurs dans l’air. Il s’agit du règlement 2001-10, lequel remplace le
o
règlement n 90 de l’ancienne Communauté urbaine de Montréal (CUM) dont l’application a été
déléguée à la Ville de Montréal en 2002.
19
Le tableau suivant présente la réglementation québécoise applicable au domaine de la gestion
des odeurs.
Normes d’émission (concentration de Loi sur la qualité de l’environnement Règlement numéro 2001-10 sur les
composés odorants dans l’air (mg/m³) (L.R.Q., c. Q-2, a. 20, 22) [Lien]; rejets à l'atmosphère et sur la
délégation de son application (CUM
Normes de qualité de l’air Règlement sur la qualité de
règlement 90-1) [Lien];
(concentration en unités d’odeurs) l’atmosphère (L.R.Q., c. Q-1, r.20,
a.16), [Lien];
Localisation et aménagement en Loi sur la protection du territoire et des Propre à chaque municipalité ou
fonction des résidences et du activités agricoles, (L.R.Q., c. P-41.1, MRC :
voisinage a. 58, 62, 79)) [Lien];
Règlement de contrôle
Règlement de contrôle intérimaire Directive sur les odeurs causées par intérimaire;
les déjections animales provenant
Règlement de zonage;
d'activités agricoles (R.R.Q., c. P.-
41.1, r.3.02) [Lien]; Distances séparatrices;
Loi sur la qualité de l’environnement
(L.R.Q., c. Q-2, art. 19.1) [Lien];
Gestion des nuisances Loi sur les compétences municipales Propre à chaque municipalité ou
(L.R.Q., chapitre C-47.1, a. 51-61) MRC :
[Lien];
Encadrement dans les PGMR;
Code municipal du Québec (L.R.Q.,
Inspection;
chapitre C-27.1, a. 455, 492) [Lien];
Amendes;
Communication et mise sur pied de Loi sur les services de santé et les Propre à chaque municipalité ou
comités de vigilance services sociaux du Québec (L.R.Q. MRC :
Chapitre S-4.2, a.1) [Lien];
Plan de gestion des matières
Décrets ministériels. résiduelles
20
3.2.4 La législation dans les autres États
Une nouvelle approche juridique de la gestion des odeurs est adoptée par plusieurs États dans le
monde. En effet, en plus de fixer des normes d’émission, plusieurs gouvernements ont édicté des
procédures de contrôle qui obligent les entreprises visées à mesurer les impacts de leurs
activités sur le milieu récepteur. Pour ce faire, elles ont fixé des normes de mesure des odeurs
dans le milieu qui tiennent compte de la concentration, de l’intensité de l’odeur et de la perception
humaine. La Communauté européenne a établi une norme standardisée pour mesurer les
concentrations d’odeurs normées en termes d’unités d’odeur par mètre cube en proposant des
méthodes d’analyse par olfactométrie. À l’instar de l’Europe, plusieurs États américains,
brésiliens et australiens ont normalisé leurs méthodologies et approuvé des règlements s’y
référant. L’ensemble de ces normes en vigueur fait école et est repris sur une base volontaire
dans les autres États, dont le Québec. Les normes les plus utilisées sont décrites dans le
chapitre 4.
Si les activités d’une entreprise sont susceptibles d’émettre des composés odorants causant des
inconvénients dans l’environnement, cette dernière doit adopter une démarche proactive, qui lui
permettra de privilégier les solutions en amont, et de mettre en place des actions visant à établir
une cohabitation harmonieuse avec le milieu.
Une démarche décisionnelle doit être entreprise rapidement, laquelle s’appuiera sur un bref état
de la situation, sur une démarche à privilégier et sur les solutions à envisager. Un plan de travail
rigoureux permettra d’explorer les solutions qui semblent les plus efficaces et surtout d’éviter des
dépenses inutiles.
21
La figure 3.2 propose des éléments de réflexion qui pourront être adaptés selon la situation. Ces
éléments seront présentés dans les différents chapitres du guide.
Odeurs potentielles
(Nouveau projet)
Figure 3-2 Élément de réflexion pour une démarche de gestion des odeurs
22
4. La mesure des odeurs
Afin de mieux définir les solutions, il est important pour l’industrie de connaître la nature et le
degré des émissions d’odeurs à la source et leur dispersion dans l’air ambiant et dans le milieu
récepteur. Pour mesurer une odeur, il faut intervenir au niveau du signal reçu par le système
olfactif humain, qui est le seul capable de l’évaluer.
Des méthodologies éprouvées et normalisées sont disponibles pour échantillonner les gaz
odorants, pour évaluer leur concentration odeur et pour identifier leur composition.
4.1 L’ÉCHANTILLONNAGE
L’échantillonnage est réalisé selon une procédure rigoureuse, régie par un protocole précis. Il
peut se faire à la source, ou dans l’air ambiant (milieu récepteur).
La mesure des émissions à la source est généralement privilégiée. Il s’agit de prélever des
échantillons odorants à la source en vue de les analyser ensuite en conditions contrôlées et
standardisées au laboratoire d’olfactométrie.
À la source émettrice de gaz odorants, l’échantillon sera prélevé à un point précis, par exemple, à
la cheminée ou à différents endroits dans le cas de source surfacique.
Dans le cas d’émissions de composés odorants dus aux opérations, l’échantillonnage sera fait
dans les zones critiques (près d’une entrée, d’un système d’aération, ou encore à la surface de
matières odorantes non recouvertes). Plusieurs échantillons peuvent s’avérer nécessaires.
Dans le cas de sources surfaciques ou diffuses, des techniques sont utilisées pour capter les
gaz, comme celle de la chambre à flux ou du tunnel de vent. L’air prélevé est retenu dans un
contenant hermétique souple (sacs Tedlar, Nalophan, etc.) exempt de tout contaminant. De
l’information complémentaire concernant ces techniques est disponible sur Internet [39].
La mesure à la source permettra de connaître les caractéristiques des odeurs directement liées
aux activités de l’entreprise.
23
Figure 4-1 Montage de la chambre de flux pour un prélèvement sur une source
surfacique [40]
L’échantillonnage des odeurs, soit dans l’air ambiant, soit dans le milieu récepteur, pourra
s’avérer nécessaire pour valider certaines analyses ou pour connaître le comportement des
odeurs en relation avec celles provenant d’autres sources. Les méthodologies de prélèvement
varient selon les objectifs fixés. Toutefois, plusieurs études ont démontré des variations
fréquentes de concentration en air ambiant sur une période de quelques dizaines de secondes
[41]. Ainsi, il devient fondamentalement difficile d’effectuer des prélèvements ou des mesures
d’odeurs en air ambiant dû aux variabilités météorologiques et à l’influence de la dynamique de la
turbulence atmosphérique sur la dispersion d’un panache d’odeur.
Les échantillons peuvent être acheminés en laboratoire, selon les mêmes procédures que pour
l’échantillonnage à la source. Cependant, ils peuvent aussi être traités sur place avec une
procédure de dilution ou non, dépendamment de l’équipement utilisé.
Les premières servent à établir un inventaire des molécules existantes dans le gaz odorant, ainsi
que leur débit. Les secondes auront recours au nez pour flairer les odeurs et quantifier ou
qualifier le degré de gêne des odeurs.
Un survol des méthodologies les plus utilisées est ici présenté.
24
4.2.1 L’analyse physico-chimique
Les odeurs sont liées à la présence de composés chimiques dans l’air que l’on respire. Il est
parfois aisé d’identifier ces composés et de mesurer leur teneur dans l’air ambiant.
Dans ces cas, l’analyse physico-chimique est la méthode traditionnelle : elle est réalisée au
moyen d’un chromatographe équipé d’un détecteur spécifique; elle consiste à prélever les
éléments présents dans un échantillon gazeux et d’identifier les composés chimiques.
Le CG-SM (Chromatographie en phase gazeuse avec détection par spectrométrie de masse) est
bien connu pour mesurer ces composants présents dans l’air en quantité infime (de l’ordre du
g/m ) tels que les composés organiques volatils (COV) dont certains sont odorants.
3
L’analyse physico-chimique sera utile pour déterminer la nature et les concentrations des
produits odorants à éliminer. Ces mesures seront nécessaires pour choisir un procédé de
traitement adapté. On peut avoir recours à ces méthodes pour déterminer l’efficacité de réduction
de composés chimiques d’un système déjà en place.
Cependant, on peut rencontrer d’importantes difficultés. La concentration des composés odorants
est souvent si faible qu’ils ne sont pas détectables, même par les outils les plus performants. Par
ailleurs, l’analyse physico-chimique peut devenir complexe quand les composés odorants sont
nombreux, et il n’est pas rare d’en retrouver une centaine dans un milieu donné. Dans ces
mélanges, les composés dominants ne sont pas nécessairement ceux qui créent le plus de gêne
olfactive. De façon générale, il est difficile de prévoir l’odeur résultante de mélanges de
composés odorants identifiés par des méthodes analytiques en raison des phénomènes de
synergie, d’inhibition ou de masquage entre les différents composés au niveau de la perception
des odeurs [42].
25
échelles de références portant sur des faits. La mémoire olfactive des membres du jury n’aura
donc pas d’influence.
D’autres paramètres subjectifs de perception des odeurs peuvent être analysés par olfactométrie
à savoir : le ton hédonique, la gêne (degré d’inconfort), l’objection (niveau de tolérance) et la
force ressentie (mesure de l’intensité sans référentiel) [44]. Ces paramètres sont jugés subjectifs,
car ils font appel à la mémoire olfactive propre à chaque membre du jury. La mesure du ton
hédonique sera détaillée dans la section qui suit.
Diverses étapes de mesures sont détaillées par les protocoles ou normes, allant du choix et de la
formation des jurés, à la manipulation des échantillons, l’étalonnage de l’olfactomètre, le choix
des instruments, en passant par la méthode de compilation des données. Ces normes sont
essentielles pour assurer la fiabilité des analyses et pour être en mesure de comparer une
situation à l’autre. Ces normes ont été retenues par divers gouvernements et sont souvent
exigées par les directives ministérielles.
La mesure de concentration de l’odeur est liée à son seuil de détection. Pour ce faire, on fait
appel à l’olfactométrie à dilution dynamique. Cette méthode consiste à présenter à un jury
l’échantillon de composés prélevé, dilué à divers degrés dans un gaz inodore. Le travail du jury
se fait dans un laboratoire aménagé dans des conditions précises, sans odeur, humidité, ou
distraction.
Le seuil de détection olfactive sera atteint dès que 50 % du jury aura perçu l’odeur et une
3
annotation d’une unité d’odeur par mètre cube (1 u.o./m ) sera allouée à cette mesure. La
concentration odeur de l’échantillon sera calculée à cette étape et équivaut au nombre de
dilutions qui ont été requises pour atteindre le seuil de détection. Elle s’exprime en nombre
3
d’unités odeur par mètre cube d’air (X u.o./m ).
26
Diverses étapes sont détaillées par les protocoles ou normes, allant de la manipulation des
échantillons, à l’étalonnage de l’olfactomètre, au choix des instruments et des jurés, en passant
par la méthode de compilation des données. Les normes les plus couramment utilisées sont :
ASTM E679-91, EN 13725 et AS/NZ 4323.3 [45].
D’autres normes sont aussi utilisées au Québec pour déterminer la concentration odeur,
mentionnons la norme de la Communauté métropolitaine de Montréal et l’ASTM D1391-57
utilisée par le MDDEP dans son Règlement sur la qualité de l’atmosphère. Cette dernière norme
a été remplacée par les critères d’ASTM E679-91.
La mesure de la concentration odeur sert à donner une valeur objective de l’odeur dans l’air. De
plus, la concentration permet de définir le débit d’odeur qui sera nécessaire pour effectuer la
modélisation et ainsi adapter les solutions. Le débit d’odeur est calculé en multipliant la
concentration odeur (u.o./m³) par le débit d’air (m³/s). Il sera exprimé en termes d’unités d’odeur
par seconde (u.o./s).
Valeur objective
Valeur subjective
D’autres méthodes scientifiques sont utilisées pour évaluer le caractère subjectif de l’intensité de
l’odeur. Par exemple, la norme VDI 3882, Partie1, consiste à demander à un jury d’évaluer, sur
une échelle croissante, l’intensité ressentie par l’odeur sur une échelle de 0 (odeur non détectée)
à + 6 (forte intensité).
27
3
distinctement reconnues. Quand la concentration de l’odeur aura atteint 10 u.o./m , l’intensité de
certaines odeurs sera évaluée comme très forte alors que d’autres seront de faible intensité.
Les lois de Weber-Fechner et de Stevens décrivent la relation entre la grandeur d’un stimulus et
l’intensité de la perception. Ces lois sont des formules mathématiques qui sont acceptées dans la
littérature scientifique pour définir la relation entre l’intensité odeur et la concentration d’une
odeur.
L’utilisation de l’olfactométrie dynamique permet de mettre en relation la concentration et
l’intensité d’une odeur. La loi de Weber-Fechner permet de démontrer que pour deux composés
odorants (butanol et sulfure d’hydrogène) présentés à un jury à une même concentration (10
3
u.o./m ), l’intensité odeur de chaque composé perçue par le jury sera différente (voir figure 4.2).
La loi de Stevens permet de démontrer que, lorsque la concentration de l’odeur est trop élevée,
l’intensité atteint un degré de saturation et ne varie plus. Les figures suivantes représentent ces
démonstrations [46].
Courbe de Stevens
Intensité
Saturation
n = pente de
persistance
Inodorité
Concentration
28
4.2.2.4 La mesure du ton hédonique
Pour évaluer le ton hédonique, on demande à des personnes d’identifier sur une échelle le degré
de confort ou d’inconfort qu’elles ressentent en flairant ladite odeur. On utilise cette méthode
entre autres pour comparer la perception des odeurs selon certaines circonstances (amont/aval,
avec ou sans application de masquant, ancien/nouveau produit).
À titre d’exemple, la norme VDI 3882 partie 2 prescrit de demander à un jury d’évaluer
l’appréciation de l’odeur sur une échelle, qui va de -5 (odeurs extrêmement déplaisantes) à +5
(odeurs extrêmement plaisantes).
La figure suivante représente une gradation inspirée des mesures proposées par James A.
Nicell, spécialiste québécois en génie de l’environnement [47], laquelle calcule le degré
d’appréciation de gêne variant de 0 à -10.
29
La mesure objective de l’intensité odeur sur le terrain se fait par une comparaison au n-butanol. Il
s’agit alors d’utiliser les dilutions du n-butanol dans des flacons, que le jury compare avec l’air
ambiant. Pour ce type de mesure, le jury doit utiliser un filtre à charbon afin de « reposer » son
sens olfactif avec de l’air non odorant. Sans cette précaution, le jury pourrait s’habituer à l’odeur
de l’air ambiant. Le résultat de cette mesure est toujours exprimé en partie par millions de n-
butanol (ppm) (norme ASTM E544-99) [48].
L’olfactométrie terrain peut être employée par un jury, par des comités de citoyens, par le
personnel de l’entreprise. Les directives d’utilisation sont essentielles pour assurer la fiabilité des
résultats. L’utilisation du scentomètre dans des conditions météorologiques instables peut
5
devenir difficile. Aussi, cet instrument doit être employé avec parcimonie [49].
5
Mylner, 1991
30
Entre autres, le nez électronique permet d’évaluer en continu la performance des systèmes de
traitement d’odeurs mis en place. L’utilisation de cet appareil requiert du développement et de
l’adaptation pour chaque application.
Cette technique permet d’identifier les composés odorants, aussi appelés marqueurs olfactifs,
dans un mélange complexe de composés gazeux. Cette technique permet également de
caractériser l’odeur de chacun des composants et de caractériser séparément leurs qualités
odorantes [51].
Selon le besoin, les résultats peuvent s’exprimer en termes de concentration des gaz, d’intensité
d’odeur, de valeur hédonique ou de qualité.
31
Le tableau qui suit présente une liste des principales normes utilisées et leurs domaines
d’applications. Les normes soulignées guideront le lecteur vers un hyperlien explicatif.
Objet de
Norme Application
mesure
Guidelines for odor sampling and Échantillonnage et mesure
Échantil- measurment by dynamic dilution
lonnage olfactrometry AWMA EE6
États-Unis
Choix et ASTM STP 758 (1981) [52] Choix d’un jury selon des paramètres
formation EN-13725 rigoureux et formation des membres pour
d’un jury uniformiser les codes de réponse
ASTM-E679-91 [53] Mesure du seuil de détection ou de
États-Unis reconnaissance
EN-13725 [54] Mesure de la concentration odeur par
Europe olfactométrie dynamique
6
AS/NZ 4323-3 Mesure de la concentration odeur par
Concen- Australie et Nouvelle-Zélande olfactométrie dynamique
tration ASTM D1391-57 [55] Mesure de concentration dans l’atmosphère
États-Unis Norme actualisée par ASTM E679-91
Règlement sur la qualité de l’atmosphère
(R.R.Q.)
7
Article 3,04 du règlement 90 Ville de Montréal
6
AS/NZ 4323-3, 2001
7
COMMUNAUTÉ URBAINE DE MONTRÉAL, 1987
8
ASTM E544-99, 2006
32
4.4 LA COMPLÉMENTARITÉ DES MÉTHODES
Les deux approches de mesure, soit physico-chimique ou sensorielle, répondent à la recherche
de connaissance du comportement des odeurs. L’avantage des mesures analytiques physico-
chimiques est leur précision et leur reproductibilité, de même que leur capacité d’identifier les
composés susceptibles de causer des odeurs. Cependant, l’analyse physico-chimique ne permet
pas d’évaluer le ressenti olfactif. En contrepartie, l’analyse sensorielle permet d’évaluer l’odeur
telle que perçue par l’être humain. Le gaz odorant est alors analysé dans son ensemble et non
en fonction des caractéristiques de chacun des composés. Le choix de l’une ou l’autre des
méthodes sera fait en fonction de l’objectif de l’étude. Au besoin, les deux approches sont
complémentaires et permettent d’obtenir, lorsque requis, une caractérisation globale des odeurs.
Le tableau suivant met en lumière les méthodes de mesure d’odeurs et les normes.
33
4.5 L’ÉVALUATION DE LA GÊNE OLFACTIVE
Toutes les mesures des odeurs ont pour but de connaître la concentration des odeurs, leur
intensité, leur qualité et/ou leur valeur hédonique. En complémentarité avec ces valeurs, il est
possible d'utiliser une méthode d'enquête auprès des populations concernées afin de définir le
niveau de gêne olfactive auquel est exposée la population. Les enquêtes auprès des citoyens
sont traitées dans le chapitre 7.
34
5. L’analyse d’impact odeur
Dans la section précédente, plusieurs caractéristiques des odeurs et leurs méthodes de mesures
ont été examinées. Le gestionnaire est donc en mesure de lier les connaissances des odeurs
avec les facteurs qui influencent la gêne chez les individus et ainsi évaluer leur impact réel ou
potentiel dans le voisinage.
Une étude d’impact odeur constitue un outil de pointe afin de mieux cerner les enjeux. Elle offre
au promoteur des éléments de planification, de design, de contrôle, et ce, à toutes les étapes du
projet, de la conception à l’exploitation.
Elle est aussi utilisée dans le cadre de l’élaboration d’un plan de gestion environnementale de
l’entreprise ou pour développer des instruments de contrôle de l’air ambiant dans un quartier, une
municipalité, une région.
Concrètement, l’étude d’impact odeur a pour but de réaliser une série de simulations sur une
échelle spatiale et temporelle et de visualiser les scénarios de dispersion des odeurs à travers un
territoire donné à l’aide de cartes graphiques ou autres formats. Elle est effectuée selon une
méthode scientifique similaire à l’évaluation et à l’examen des impacts d’émission atmosphérique
sur la qualité de l’air.
Une étude d’impact odeur comprend les quatre éléments suivants : la définition des objectifs et
du contexte de l’étude, la caractérisation des sources émettrices et du milieu récepteur; la
modélisation de la dispersion atmosphérique et l’analyse des résultats. Une fois le diagnostic
posé, le gestionnaire sera en mesure de débuter une planification stratégique afin d’établir un
plan d’action.
35
La figure qui suit présente les divers éléments d’une étude d’impact odeur et de la planification
stratégique qui en découle.
36
5.1 LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE ET LE CONTEXTE
5.2 LA CARACTÉRISATION
Il faut identifier les sources d’odeurs fixes, surfaciques ou diffuses, inclure les données de
concentration et de débit à la source. Il faut ajouter les paramètres qui influencent la dispersion
des odeurs telles la fréquence et la durée.
Pour effectuer la modélisation, il faut obtenir les données météorologiques issues d’une tour
météorologique située préférablement sur le site étudié, ou dans un rayon immédiat. Ces
données proviennent de statistiques accumulées dans une période de temps donné, en général
pour une saison ou pour une année entière. Elles comprennent les courbes de la température, la
vitesse et la direction des vents, la classe de stabilité atmosphérique et les hauteurs de mélange.
Également, une bonne définition de la zone d’étude est importante, elle doit être réaliste et
raisonnable. Elle peut être choisie après discussion avec les professionnels, les citoyens et les
autorités s’il y a lieu. Les limites de la propriété doivent être connues, ce qui permet de vérifier le
respect des normes si applicables.
Choix de la méthodologie
Le choix de la méthodologie sera guidé par l’importance du projet, la complexité des sources
d’odeurs et la période de temps prévue. Comme c’était le cas pour la mesure des odeurs, une
série de modèles mathématiques ont été adaptés dans des logiciels, validés par les chercheurs
et standardisés afin d’assurer la fiabilité des résultats. Les logiciels américains sont généralement
utilisés au Québec. Mentionnons par exemple les logiciels ISC AREMOD, SCREEN, CALPUFF.
Ces modèles sont de type gaussien, d’autres sont de type Gilford ou Turner. Ajoutons le modèle
9
prescrit par la Ville de Montréal à l’article 3.04 du règlement 90 , et le nouveau modèle Tropos
mis au point au Québec [60].
9
COMMUNAUTÉ URBAINE DE MONTRÉAL, 1987
37
Toutefois, il faut s’assurer que les modèles utilisés pour la dispersion des odeurs considèrent les
pointes de concentration d’odeurs, autant que la concentration moyenne, puisque les solutions à
envisager doivent tenir compte des comportements inattendus des odeurs.
Il convient de spécifier que le MDDEP a produit un document pour guider les professionnels et
les entreprises dans le choix de la méthode, en fonction de la réglementation québécoise.
L’ensemble des directives sur les techniques de modélisation à utiliser se retrouve dans le guide
de la modélisation de la dispersion atmosphérique du MDDEP [61].
Une modélisation de la dispersion des odeurs dans l’atmosphère permettra de déterminer dans
quelles conditions le milieu récepteur sera en présence d’odeurs fortes ou persistantes. Grâce au
logiciel choisi, la modélisation est en mesure de simuler l’effet d’une émission d’odeur et son
étendue en termes de concentration, qui tienne compte de la source, de la vitesse et de la
direction des vents, des conditions géographiques et d’identifier sur la carte les pointes
anormales ou les dépassements de concentrations acceptables.
Les simulations sont normalement effectuées pour une certaine période de temps, généralement
pour une saison ou une année entière, selon le but recherché et en fonction des données
météorologiques.
En fonction des objectifs spécifiques fixés, la modélisation permettra de connaître l’origine des
odeurs, les conditions météorologiques en présence lorsque le seuil de détection olfactive est
dépassé, la durée des épisodes de dépassement et les fréquences auxquelles le voisinage y est
exposé et les distances parcourues par les odeurs.
38
Pour être en mesure d’évaluer dans le temps, la modélisation permet d’ajouter une notion de
percentile, qui est une valeur statistiquement non dépassée. Par exemple, un percentile 98 sur
une année signifie que le seuil sera dépassé 2 % du temps, soit 175 heures, à diverses périodes
et selon diverses conditions. En appliquant ce paramètre, on peut prévoir la fréquence de
dépassement prévue dans la prochaine année, et anticiper la gêne olfactive créée par les
répétitions. En général, aux fins de simulations, les percentiles utilisés sont d’une valeur de 95,
3
98 ou 99,5. Par ailleurs, les seuils utilisés de dépassement sont de l’ordre de 1 u.o./m , de 2,4 ou
de 5.
Le rapport de l’étude d’impact devient un élément essentiel dans la prise de décision. Il peut être
réactualisé au besoin. Dans quelques cas, une étude plus spécifique sera nécessaire pour
approfondir les connaissances d’un problème qui requiert une attention toute particulière (telle
l’intensité extrême d’une odeur), les résultats compléteront l’étude d’impact odeur.
Grâce à la modélisation, on est en mesure de visualiser les effets des sources odorantes sur le
voisinage, d’identifier et de quantifier plus particulièrement :
La source qui occasionne le plus d'impact chez les voisins;
La relation entre les concentrations odeur et les fréquences d’exposition;
Le niveau de dispersion de l’odeur par secteur dans la zone visée;
Le niveau d’odeur aux limites de la propriété;
Les pics de présence d’odeurs plus fortes dans l’espace et dans le temps et les
conditions météorologiques qui prévalent;
Les niveaux moyens, les fréquences et les durées de dépassement d’une valeur seuil;
Le niveau de gêne olfactive par secteur (caractère hédonique ou appréciation).
Le diagnostic posé, le gestionnaire sera en mesure d’établir un plan d’action qui comprendra les
mesures préventives, les mesures correctives, les investissements nécessaires, l’échéancier et
un plan de communication avec la population.
Le contrôle des odeurs était jadis empirique. Il aura fallu distinguer l’odeur de la composition
chimique du gaz, mieux connaître le processus de dispersion de l’odeur, accroître les recherches
et le développement des technologies et, finalement, trouver des techniques plus opportunes de
réduction et de contrôle des odeurs pour en arriver à gérer adéquatement les multiples
dimensions de la problématique. Forte de ces expériences, la saine gestion des odeurs devient
une façon de faire intelligente et repose désormais sur des méthodes scientifiques de
connaissance et de contrôle de plus en plus adaptées.
La résolution des problèmes reliés aux odeurs est complexe, mais passe nécessairement par la
mise en place de bonnes pratiques permettant d’atténuer leurs impacts. Les difficultés se
39
présentent quand il y a dépassement de la moyenne acceptable. En portant au centre de la
stratégie l’atténuation de la gêne occasionnée par les odeurs, les solutions sont mieux ciblées.
Les choix doivent être justifiés par des critères techniques, financiers, environnementaux et
sociaux. Il ne faut pas hésiter à avoir recours à des spécialistes quand la situation s’avère
complexe.
Le gestionnaire doit élaborer un plan de travail réaliste et applicable, basé sur une évaluation
objective de la situation.
Un gestionnaire avisé s’informera des expériences vécues par d’autres entreprises similaires,
tout en sachant qu’on ne peut « copier/coller » les solutions. Il cherchera aussi des informations
auprès de son association professionnelle ou patronale. Il rédigera un cahier des charges pour
s’assurer que la technologie proposée réponde efficacement à ses besoins.
Le processus décisionnel servant à l’élaboration de ce plan de travail doit être engagé en toute
transparence et un plan de communication est utile, si ce n’est nécessaire, pour faire connaître à
la population les efforts engagés.
Il se peut que les solutions envisagées nécessitent une approche par étapes et l’application d’un
plan évolutif, compte tenu des contraintes inhérentes à l’entreprise et des objectifs à atteindre. Le
gestionnaire responsable devra agir avec transparence, et expliquer ouvertement son plan
évolutif à la population. À cet effet, des méthodes de discussion et de consultation de la
population sont proposées dans le chapitre 7.
40
6. Les solutions techniques
La connaissance des odeurs étant maintenant acquise, les prochaines étapes nécessitent une
approche en deux parties, la gestion technique et la gestion sociale. Dans le présent chapitre,
l’attention est portée sur les solutions techniques. Le chapitre 7, quant à lui pourra guider
l’exploitant dans ses relations avec la communauté.
L’absence d’odeurs à la source représente un objectif inatteignable. Il faut plutôt miser sur des
stratégies de saine gestion assurant aux citoyens environnants de préserver leur qualité de vie.
L’efficacité et l’efficience des mesures mises en place doivent témoigner de la volonté de trouver
une solution acceptable pour tous les acteurs.
Les solutions techniques sont de plusieurs ordres. La prévention des odeurs constitue
évidemment la première approche. Cependant, quand les odeurs ne sont pas évitables, le
contrôle des odeurs peut se faire à la source, par des actions ne nécessitant pas de traitement, et
en fin de compte en utilisant des techniques d’atténuation ou de mitigation des odeurs.
Le présent chapitre fait un survol des solutions techniques disponibles, sans les qualifier.
Chacune des techniques peut répondre à un besoin qu’il est difficile d’identifier dans un simple
guide. Une approche de décision assortie de critères de sélection et d’atteinte de résultat suit
cette section.
41
6.1 LA RÉDUCTION À LA SOURCE
Avant d’implanter un projet, il sera nécessaire de bien sélectionner le site qui accueillera l’activité.
Il est important de considérer une distance minimale qui sépare l’activité des résidences et autres
activités humaines. L’exploitant pourra faire appel à des professionnels pour bien planifier une
activité pouvant émettre des odeurs. Une attention particulière devra être portée au règlement de
zonage du site et des sites voisins lors de la conception du projet puis lors de son exploitation.
Une telle démarche évitera à l’entreprise de se retrouver dans une situation de cohabitation
difficile avec le voisinage et, surtout, d’avoir à investir des sommes importantes qui peuvent
mettre en cause la viabilité de l’activité.
Plusieurs entreprises forment un comité avec les employés pour proposer un plan d’action
efficace et surveiller les pratiques.
42
Recherche de produits non odorants dans les procédés;
Attention portée aux procédures d’élimination;
Ajout d’un réservoir à évacuation contrôlée;
Ajout de pompes souterraines dans les réservoirs d’eaux usées;
Séparation des mélanges incompatibles qui produisent des odeurs;
Choix d’une diète appropriée pour les animaux (cas des installations d’élevage) [64];
Améliorer les conditions d’aération ou de ventilation;
Éviter certains mélanges gazeux qui génèrent des odeurs;
Réduire l’entreposage de produits odorants.
43
6.2.2 Le confinement des gaz odorants
Certaines activités industrielles sont réalisées à partir de matières premières odorantes. C’est le
cas, entre autres, pour le traitement de matières résiduelles, l’équarrissage, l’épuration des eaux
usées, l’application de colles ou de solvants. D’autres utilisent des produits ou produisent des
résidus odorants, pensons à l’élevage porcin, à la fabrication de peinture ou de pâtes et papiers.
Le confinement des gaz en milieu fermé, et ainsi des odeurs, est aujourd’hui une mesure
préventive de plus en plus pratiquée, voire nécessaire pour bien des projets d’envergure. Des
normes à ce sujet sont d’ailleurs fixées en fonction des risques et de la nature des odeurs. Bien
que cette pratique puisse s’avérer onéreuse, elle est cependant une méthode sûre pour mieux
contrôler l’émission de composés odorants.
Dans les cas où les actions visant à prévenir la formation des composés odorants ne donnent
pas les résultats escomptés ou ne peuvent être mises en œuvre, l’entreprise devra recourir à
l’utilisation de méthodes d’atténuation ou de technologies de traitement. Une panoplie de
procédés de traitement peut être utilisée pour le contrôle des émissions atmosphériques
industrielles. Quelques fois les investissements nécessaires sont importants, le choix des
solutions doit être soigneusement analysé.
44
6.3.1 L’utilisation d’agents neutralisants
Les agents neutralisants agissent sur les molécules odorantes pour les détruire, modifier leur
composition, empêcher leur formation, ou diminuer l’intensité de l’odeur.
Les neutralisants se présentent généralement sous forme liquide et sont aspergés par un
vaporisateur dans le milieu odorant. Les neutralisants solides sont plutôt utilisés sur des sources
elles-mêmes solides ou sur les résidus organiques. L’équipement requis est rudimentaire et
relativement économique. Toutefois, compte tenu du volume de produits à utiliser, cette opération
peut s’avérer onéreuse.
Étant une solution rapide, les neutralisants peuvent procurer un confort olfactif en remplaçant le
caractère désagréable d’une odeur par une sensation plus positive.
Il faut mentionner que les neutralisants sont utilisés surtout sur des sources surfaciques, en aval,
et en complémentarité avec d’autres actions.
L’absorption
L’absorption est un processus de transfert de masse (diffusion) d’un composé en phase gazeuse
vers une phase liquide. On décrit aussi l’absorption comme étant un procédé de lavage simple
lorsque le composé transféré n’est pas modifié ou comme un procédé de lavage chimique
lorsqu’une réaction chimique est mise en œuvre afin de favoriser un meilleur transfert.
Une fois l’analyse physico-chimique préalable des composés chimiques odorants réalisée, la
conception du procédé de lavage requiert notamment le choix du liquide de lavage (eau et
réactifs chimiques) et le type de contacteur à mettre en œuvre. Les types de contacteurs sont
variés : colonne à garnissage, colonne à pulvérisation et atomisation, colonne à plateaux, venturi.
Il existe deux types de réactions chimiques permettant l’élimination des composés odorants :
les réactions acide/base qui permettent l’accélération du transfert G/L (gaz liquide) des
polluants;
les réactions d’oxydation qui permettent la régénération en continu de la solution de
lavage par l’utilisation de produits oxydants tels que l’hypochlorite de sodium (eau de
Javel), l’ozone, le permanganate de potassium, etc.
La figure 6.1 présente le schéma de fonctionnement d’une unité le lavage classique constituée de
deux tours. La première tour acide a un pH compris entre 2 et 3 et est destinée à l’élimination des
composés azotés (NH3, amines, etc.). La seconde tour basique oxydante dont le pH est compris
entre 10 et 11 est destinée à l’élimination des composés soufrés.
Cette technique de désodorisation offre l’avantage d’être adaptable à de nombreux secteurs
industriels comme l’industrie chimique, pharmaceutique, d’équarrissage, les stations d’épuration,
etc. L’absorption permet de bonnes efficacités d’abattement pour une large gamme de débits, de
concentrations et de composés odorants en plus d’être flexible et rapide à mettre en œuvre. Le
principal inconvénient de l’absorption est son coût de fonctionnement, lié en grande partie à la
consommation importante de produits chimiques et à l’évacuation des eaux de lavage. Par
ailleurs, l’exploitation des systèmes de lavage nécessite des compétences spécifiques et un
programme de maintenance rigoureux.
45
Figure 6-1 Principe de fonctionnement d’une unité de lavage [67]
L’adsorption
46
du composé à éliminer, de la granulométrie du charbon, de l’humidité, de la température et de la
vitesse de passage du gaz à traiter.
La mise en œuvre industrielle de l’adsorption prend généralement la forme d’un lit de filtration fixe
à flux descendant (vitesse superficielle : 500 à 3 000 m/h) d’une épaisseur comprise entre 1 et 2
m. En mode de fonctionnement continu, une installation comporte au moins deux unités de
traitement, l’une étant en adsorption pendant que l’autre est mode régénération (voir figure 6.2).
La régénération est une opération qui consiste à ramener le média adsorbant à une capacité
d’adsorption proche de celle son état d’origine. La régénération thermique à l’aide de vapeur
d’eau ou de la chaleur est de loin la plus couramment utilisée à l’instar de la régénération
chimique, beaucoup plus spécifique. Il existe deux autres types de régénération, la régénération
biologique (mise en contact du matériau adsorbant saturé avec une biomasse bactérienne apte à
dégrader les composés retenus) et la régénération par dépressurisation. Couplée au chauffage,
la régénération par dépressurisation peut être envisagée lorsque les composés sont très volatils
et/ou peu retenus sur l’adsorbant.
10
ADEME, 2005
47
6.3.3 Les techniques destructives
Les techniques destructives font référence à l’oxydation complète des composés en dioxyde de
carbone, eau et différents oxydes ou produits d’oxydation. En désodorisation, les principales
techniques destructives concernent les procédés d’oxydation thermique, catalytique et
biologique. D’utilisation relativement simple, ils présentent aussi l’avantage de mettre en œuvre
des technologies classiquement rencontrées sur les sites de production industriels.
L’oxydation thermique
La mise en œuvre de l’oxydation thermique fait appel à une chambre de combustion dans
laquelle les effluents gazeux à traiter sont chauffés à des températures de l’ordre de 600 à 900
o
C à l’aide d’une flamme pendant une période de temps variant de 0,5 à plusieurs secondes
dépendant du type de composés à éliminer (voir figure 6.3). Outre la chambre de combustion, les
principaux éléments d’un épurateur thermique sont :
le brûleur (généralement de type veine d’air à rampe ou conique placé directement dans
le flux gazeux à traiter);
l’échangeur (pour le préchauffage des gaz et la réduction des coûts en énergie)
les dispositifs de contrôle et de régulation (température des gaz à la sortie, débit de
combustible au brûleur, etc.).
On distingue deux types d’épurateurs thermiques
Les épurateurs thermiques récupératifs qui utilisent un réacteur conçu avec des
matériaux réfractaires et des temps de séjour fixes;
les épurateurs thermiques régénératifs qui utilisent typiquement trois lits de céramique,
ou plus, pour préchauffer le gaz à traiter, récupérer la chaleur des gaz traités et assurer
la purge du système.
11
Figure 6-3 Schéma de principe d’un épurateur thermique en mode récupératif
11
ADEME, 2005
48
L’oxydation catalytique
L’oxydation par voie catalytique fait appel à des matériaux (catalyseurs) ayant la propriété
o
d’utiliser des températures d’oxydation plus basses (de 160 à 400 C) comparativement aux
épurateurs thermiques. Il existe trois grandes familles de catalyseurs : les catalyseurs à base de
métaux précieux (platinum group metal (PGM) : platine et palladium), les catalyseurs à base
d’oxydes métalliques (BMO) et les catalyseurs à base de terres rares (La, Sr).
On distingue les épurateurs catalytiques récupératifs et régénératifs. Les épurateurs catalytiques
récupératifs consistent en un lit de catalyseur au lieu d’une chambre de combustion. Les
épurateurs catalytiques régénératifs sont semblables aux systèmes thermiques régénératifs avec
en plus un catalyseur imprégné à la surface des lits de céramiques (voir figure 6.4).
12
Figure 6-4 Schéma de principe d’un épurateur catalytique en mode régénératif
Dans les cas où l’autothermie ne peut être atteinte, les coûts élevés notamment des
combustibles (gaz naturel, mazout, etc.) nécessaires au fonctionnement des systèmes
d’oxydation thermique et catalytique font en sorte que ces techniques sont onéreuses. De plus,
elles peuvent conduire à la formation de sous-produits indésirables (NOx, SOx, etc.) et à
l’émission accrue de gaz à effet de serre. Ces techniques sont donc à privilégier pour les cas où
les émissions à traiter sont très concentrées (ex. gaz de procédé). Dans plusieurs situations
industrielles, l’oxydation thermique est mise à profit par l’existence d’un four, d’une chaudière ou
d’un incinérateur en utilisant les effluents à désodoriser comme air de procédé.
12
IDEM
49
La torchère avec dispersion atmosphérique
La torchère est d’abord utilisée pour brûler les gaz comme le méthane, par le fait même elle
détruit les gaz plus odorants. La hauteur de la torchère ou de la cheminée est importante pour
maximiser la dispersion des gaz de combustion, ainsi que d’éventuels sous-produits de réaction.
Cependant, comme il n’y a aucune récupération de la chaleur produite par le brûlage, le produit
ne peut être valorisé, réduisant les sources de revenus.
La biofiltration
En raison notamment de sa simplicité de mise en œuvre, la biofiltration constitue la technique
biologique ayant fait l’objet du plus grand nombre d’applications pour la désodorisation d’effluents
gazeux industriels. En effet, la biofiltration consiste à faire circuler les gaz malodorants à travers
un lit de filtration composé de matières organiques (compost, tourbe, copeaux de bois, charbon
actif, etc.) ou inorganiques (céramiques, sable, roches volcaniques, etc.) qui fixent les molécules
et les dégradent grâce à un processus d’oxydation biologique (voir figure 6.5). La biodégradation
des polluants dans un biofiltre implique un grand nombre d’étapes plus ou moins complexes dont
les principales sont :
la phase de transport gazeux et d’équilibre des polluants à l’interface gaz-liquide;
la diffusion des polluants au sein de la phase liquide;
les phénomènes de sorption-désorption sur le support;
les processus de biodégradation.
50
a) b)
13
Figure 6-5 Schéma de principe d’un biofiltre a) de type fermé, b) de type ouvert
La biofiltration est une technologie verte (faisant appel à des processus naturels de
biodégradation) relativement peu coûteuse et efficace pour traiter une grande variété de
molécules odorantes (ex. H2S, NH3, COV). De plus, l’aspect modulaire de ce procédé permet de
3 3
traiter une large gamme de débit (de 1 000 m /h à plus de 500 000 m /h). Cependant, la
conception et les conditions d’opération d’un biofiltre (prétraitement des gaz, temps de séjour,
contrôle de la température, contrôle du taux d’humidité, contrôle du pH, etc.) demandent une
attention particulière. Ceci dans le but d’éviter notamment la création de chemins préférentiels et
de maintenir des conditions optimales de biodégradation des composés malodorants.
13
ADEME, 2005
51
Dans le domaine du traitement des eaux usées, une des techniques de biofiltration est la
rediffusion de l’air vicié dans les bassins de boues activées [68]. Il s’agit d’un principe de
recirculation économique des gaz malodorants, générés par exemple par la gestion des boues,
au système d’aération d’un bassin de type boues activées. Ce procédé peut s’avérer efficace et il
permet d’utiliser les systèmes d’aération (suppresseurs et diffuseurs) existants sur le site.
Toutefois, cette technique ne s’applique qu’à petite échelle.
Davis, W.T. (2000), Air Pollution Engineering Manual. 2nd Ed., AWMA, Wiley Interscience.
Kennes, C., Veiga, M.C. (2001). Bioreactors for Waste Gas Treatment. Kluwer Academic
Publishers.
Martin, G., Laffort, P. (1991), Odeurs et désodorisation dans l’environnement. Tec & Doc,
Lavoisier, Paris.
Mycock, J.C., McKenna, J.D., Theodore, L. (1995), Handbook of Air Pollution Control Engineering
and Technology, Lewis Publishers.
Vigneron, Dr S., Technologies de purification de l’air, IAP Sentic
52
Figure 6-6 Cheminement décisionnel pour atténuer les odeurs
53
LES CRITÈRES DE SÉLECTION
54
La figure suivante donne un exemple sur les domaines d’application des techniques d’épuration
d’air, et des plages opérationnelles de différentes techniques d’épuration d’air.
14
Figure 6-7 Domaine d’application des techniques d’épuration d’air
La recherche de l’efficacité
Si l’utilisation de telles techniques est envisagée sur un site, il est recommandé de réaliser au
préalable des tests (bancs d’essai) afin de vérifier dans des conditions bien déterminées
l’efficacité épuratoire des différents produits et des technologies envisagées. Le recours aux
projets pilotes à petite échelle est une pratique courante en Amérique du Nord et en Europe. Elle
donne l’occasion aux intervenants de l’entreprise de se familiariser avec l’exploitation des
différentes facettes de la technologie testée et de préciser plus tard les exigences dans le cahier
des charges. Il est reconnu que les essais pilotes entraînent des modifications à la technologie
testée pour l’adapter au contexte spécifique des gaz à traiter, et ce, avant même de procéder à la
conception finale; c’est un avantage indéniable et une étape préliminaire souvent essentielle à
l’atteinte des résultats souhaités.
14
ADEME, 2005
55
La nécessité d’un plan de mise en place
Une fois le choix arrêté sur une ou plusieurs technologies, le gestionnaire d’entreprise peut établir
un plan d’investissement en fonction de l’efficacité et des coûts totaux anticipés. Plusieurs firmes
se spécialisent dans une technologie ou une autre et peuvent soutenir les gestionnaires dans leur
démarche de gestion intelligente des odeurs, et ce, à toutes les étapes de sa réalisation. Ces
firmes sont en mesure de former le personnel de l’entreprise et de proposer un protocole de suivi
adéquat. Un système informatique peut aussi être mis en place suite à l’identification de
paramètres-clés, qui déclenchera des alertes au besoin.
Un tableau de bord ou une feuille de route peut être nécessaire. Il pourra être réalisé avec l’aide
du fournisseur de la technologie, des consultants-experts ou encore de l’association
professionnelle sectorielle, qui offre des services d’appoint dans de telles circonstances et des
informations pertinentes sur Internet.
L’importance du suivi
Les mesures de suivi sont essentielles, et prennent une importance particulière lorsque
l’exploitant a entrepris un plan de travail par étapes. Elles comprennent la collecte de nouvelles
données pour valider les actions entreprises. La fréquence de suivi est établie à l’avance et doit
être rigoureusement respectée.
La collecte de données peut se faire par les techniques énoncées au début de cette section. La
collaboration d’une firme ou entreprise spécialisée pourra être nécessaire.
La qualité des méthodes de suivi est tributaire de la capacité de l’entreprise à réagir rapidement.
56
La participation des citoyens
La participation des citoyens s’avère une condition essentielle à l’atteinte des objectifs en matière
de gestion des odeurs. Le prochain chapitre est consacré entièrement à la gestion sociale des
odeurs.
57
7. La gestion sociale des odeurs
La prise en compte des préoccupations des citoyens est essentielle dans un processus
d’implantation d’un projet industriel. L’insertion sociale d’un projet est une combinaison gagnante.
Deux raisons principales : la connaissance des préoccupations sociales permet de mieux cibler
les actions à réaliser pour prévenir ou atténuer les odeurs, et la discussion avec la population
permet de mieux faire valoir les actions entreprises. Une situation de bonne entente pourra aider
à trouver des compromis acceptables par les parties, qui sont préférables à l’imposition de règles
trop sévère. Le tout doit cependant se faire dans les règles de l’art. Le présent chapitre donne un
aperçu des enjeux réels et propose une démarche proactive.
De façon générale, les gens sont préoccupés par les risques et les inconvénients liés à
l’implantation d’un projet ou à l’exploitation d’une installation située à proximité de leur milieu de
vie. Ces préoccupations entraînent diverses réactions face à leur qualité de vie, ainsi qu’à la
qualité de leur environnement.
Un projet viable à long terme prévoit et tient compte des préoccupations des gens concernés et
cherche à trouver les réponses satisfaisant aux attentes. En ce sens, un des critères
prédominants en gestion des odeurs est l’acceptabilité sociale. Cette acceptabilité est une
condition incontournable et déterminante dans le bon voisinage d’une installation existante ou
dans un projet d’implantation en développement.
58
Les réactions de résistance sociale s’expliquent par le fait que les citoyens et les communautés
sont devenus beaucoup plus préoccupés par la protection de l’environnement et par leur qualité
de vie.
Les attitudes des promoteurs et des décideurs face à ces mobilisations sociales font la différence
dans le succès ou non des démarches d’implantation de leurs projets ou de la cohabitation avec
leur voisinage. Le plus souvent, le refus ou la dénonciation de l’opposition ne font qu’aggraver les
conflits et multiplier les obstacles à la bonne entente à tous les niveaux. Certains, dont les projets
sont la plupart du temps peu médiatisés, choisissent plutôt d’adopter des façons de faire
conciliantes en établissant des dialogues constructifs et des collaborations fructueuses avec les
communautés d’accueil de leurs projets et de leurs activités.
En ce sens, la gestion sociale des problématiques d’odeurs découle d’une approche prudente
axée sur l’intégration des considérations sociales et la prévention des conflits. Diverses stratégies
sont possibles pour favoriser la cohabitation des activités et des projets avec le voisinage et la
communauté. Les stratégies portent principalement sur la responsabilité sociale des entreprises
et la participation des citoyens aux décisions qui influencent leur qualité de vie et celle de
l’environnement.
59
Cette approche proactive, visant l’acceptation de la présence et du développement de l’entreprise
par la communauté, suppose de la part des industriels des attitudes d’ouverture, de transparence
et de souplesse face aux attentes exprimées par les citoyens concernés. De plus, elle inclut
diverses tâches dans les activités d’exploitation et des étapes additionnelles dans l’élaboration et
l’évaluation des projets. Ces ajouts servent à acquérir les connaissances requises sur la situation
sociale, à planifier les démarches d’échanges et de liaison avec la communauté, de même qu’à
mettre en place des outils, des mécanismes et des programmes de mesure des performances,
de même que des engagements dans la communauté. Il est plus valorisant pour le promoteur de
consacrer du temps à la prévention plutôt qu’à la gestion des plaintes.
Pour qu’un projet soit accepté par les citoyens, il faut leur fournir des outils et moyens qui les
rassurent sur le contrôle et l’influence qu’ils ont sur un projet. Les facteurs déterminant
l’acceptabilité sociale des projets et des installations industriels sont maintenant connus et
directement reliés aux perceptions des acteurs concernés. Ces perceptions sont influencées par
leur confiance envers les gestionnaires des entreprises, par leurs craintes et inquiétudes sur leur
sécurité et leur santé, sur la cohérence des décisions des élus et des gestionnaires, sur la
compassion et l’ouverture des promoteurs quant aux préoccupations exprimées, de même que la
nature des risques et des impacts qu’ils doivent subir sans avoir quelque contrôle que ce soit sur
les décisions qui les touchent directement.
60
7.3.1 La connaissance du contexte
La connaissance du problème est la première étape de toute démarche de gestion sociale des
odeurs. Pour ce faire, il faut décrire et comprendre le milieu d’insertion. Un profil social doit être
dressé, défini essentiellement comme le portrait de la situation :
Qui sont les acteurs concernés, quels sont leurs valeurs, leurs préoccupations et leurs
intérêts?
Quels sont les enjeux?
Quelles sont leurs perceptions de la situation et de l’entreprise?
Quelles sont les attentes des communautés locales, leurs besoins concrets en termes
d’information et de communication?
Autant de questions qui serviront à cerner la problématique. Cette étude sociale permettra de
faire un diagnostic de la situation, de déterminer les besoins et attentes des parties et de planifier
les actions et les démarches requises dans le cadre de la stratégie d’insertion sociale.
Dans le cas d’un nouveau projet, cela doit se faire à toutes les étapes d’élaboration, d’évaluation,
de décision et de réalisation du projet et le plus tôt possible dans cette démarche. Plus les
personnes concernées seront appelées à collaborer rapidement avec le promoteur, plus elles
permettront aux entreprises de connaître les préoccupations et plus les acteurs pourront avoir
confiance que leurs préoccupations sont réellement prises en compte.
Collaborer signifie donc associer les personnes concernées dans les décisions et les actions. Il
faut informer les voisins sur l’ensemble des enjeux et les consulter sur les projets, que ce soit leur
justification, leurs impacts environnementaux et sociaux, les technologies utilisées, les mesures
de prévention et d’atténuation, etc.
Plusieurs mécanismes permettent la collaboration avec la communauté, les intervenants clés, les
groupes organisés : les consultations en cours d’évaluation, les échanges avec les organismes
ou les contacts personnalisés, et les programmes de contributions aux initiatives
communautaires. D’une part, des canaux de communication avec les représentants municipaux
et gouvernementaux, fonctionnaires et élus, doivent être établis et maintenus. D’autre part, la
représentativité des intervenants invités à participer aux initiatives de collaboration doit être
assurée, règle de base de tout mécanisme de participation garantissant la présence de toutes les
parties intéressées en vue d’obtenir la diversité et la totalité des opinions exprimées par les
participants. Les formules bien organisées de participation permettent aux citoyens de mieux
comprendre les projets et les activités des industries, d’exprimer ouvertement leurs opinions et
préoccupations, et d’apporter leurs suggestions et propositions pour améliorer les situations.
Dans certains débats ou conflits complexes, le promoteur d’un projet ou l’exploitant d’une
installation contestée peut devoir recourir à un tiers externe neutre ou à des spécialistes des
relations communautaires pour faciliter la mise en place des bases requises pour des échanges
61
constructifs avec les intervenants concernés, et pour acquérir la confiance des citoyens
nécessaire à un exercice concerté de recherche des conditions acceptables d’implantation de
nouveaux projets ou de maintien des opérations existantes.
Les mécanismes de participation sont importants et les gens doivent pouvoir s’y engager avec
confiance pour apporter leur point de vue indépendant, proposer les sujets selon leurs
préoccupations et chercher les réponses à leurs questions. Les gens qui participent le font avec
toute la légitimité que leur donne leur connaissance concrète de leur milieu de vie et leur volonté
d’en protéger la qualité.
7.3.3 La vigilance
Une fois le projet accepté et implanté, la collaboration avec les parties concernées et la
communauté doit continuer dans une perspective de bon voisinage et de cohabitation
harmonieuse.
Les contacts et les échanges doivent être constants. Un des moyens concrets afin de maintenir
de bonnes communications avec les divers interlocuteurs est le comité de liaison ou de vigilance.
D’autres moyens d’assurer la vigilance peuvent aussi être envisagés, par exemple, une ligne
téléphonique accessible 24 heures sur 24, un site Internet permettant d’acheminer directement à
l’exploitant les plaintes ou les commentaires, une personne chargée des relations
communautaires disponible pour répondre aux questions ou aux demandes d’information. Ces
mécanismes de vigilance permettent aux citoyens de surveiller attentivement et de manière
soutenue l’acceptabilité sociale des activités et des projets, ainsi que d’en assurer l’amélioration
continue.
62
Les outils et moyens de surveillance et de résolution des problématiques d’odeurs sont diversifiés
et adaptés aux diverses situations rencontrées :
Une ligne téléphonique pour gérer les plaintes : une vigie permanente
Les plaintes liées aux odeurs sont généralement fondées sur une perception momentanée et
reliée à un événement particulier. L’instauration d’un système de gestion des plaintes permanent,
par exemple, en offrant une ligne téléphonique, assure un contact régulier et direct avec la
population. Avec un tel système, l’entreprise est en mesure d’évaluer immédiatement si les
plaintes formulées sont fondées et d’y remédier rapidement au besoin. Ce système entraîne un
temps de réaction réduit par rapport à un appel logé auprès du ministère du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) ou de la municipalité. La population pourra
alors reconnaître le sérieux de la démarche de gestion des odeurs et le professionnalisme des
gestionnaires.
63
Avec une contribution active des citoyens percevant les odeurs, les analyses et
évaluations d’experts peuvent être confirmées et validées à l’aide des résultats des
observations consignées par les citoyens. Les outils de participation citoyenne à l’analyse
des situations de nuisances d’odeurs sont par exemple des enquêtes et sondages
auprès des citoyens concernés, la constitution de réseaux d’observateurs, ou « réseaux
de nez » comme dispositif terrain d’observation et de mesure des odeurs perçues.
Une autre option est de former les citoyens à participer aux mesures de suivi des odeurs.
À des moments précis, les personnes choisies pourront noter, à l’aide ou non d’appareils
portables, leurs observations sur un formulaire prévu à cette fin et communiquer aux
responsables de l’entreprise leurs observations. Cette mesure constitue une méthode
considérée technique de mesure et suivi des odeurs, méthode qui fait appel à la gestion
sociale puisqu’elle sollicite la participation volontaire de citoyens préférablement formés à
cette fonction de surveillance.
Ces démarches qui mettent à contribution des citoyens suscitent aussi un contexte de
collaboration et donnent confiance aux observateurs qui acquièrent des compétences
d’observateurs et qui, à titre de vigiles crédibles, se sentent responsabilisés dans
l’instauration d’approches et de mesures de cohabitation des installations à risques
d’odeurs avec leur communauté d’accueil. Pour obtenir les résultats escomptés en
termes de cohabitation harmonieuse, les efforts de référence aux citoyens et de liaison
avec les acteurs concernés doivent être maintenus et supportés par les entreprises à la
source des nuisances auxquelles sont possiblement exposées les communautés [69].
Les plans d’intervention sur les odeurs peuvent inclure, par exemple, des moyens de suivi des
odeurs et d’autres informations sur les circonstances prévisibles d’épisodes d’odeurs. Des
« bulletins odeurs » ou des « alertes odeurs » peuvent aussi avertir les populations locales des
émissions d’odeurs momentanées ou anormales causées par des opérations spéciales, des bris
techniques ou des conditions atmosphériques particulières. Les comités de suivi et de
surveillance des odeurs peuvent servir de relayeurs de ces avis.
64
7.4 LES CONDITIONS DE SUCCÈS
Le succès de toute démarche de gestion sociale des problèmes d’odeurs dépend de plusieurs
conditions qui témoignent de la qualité de la gestion de l’entreprise.
Les critères d’évaluation de la qualité de gestion des décideurs dans la prise en charge des
problématiques d’odeurs sont principalement les suivantes :
La prévoyance
L’une des qualités cruciales est la prévoyance, qui permet d’anticiper les problèmes et
les solutions avant que les relations avec la communauté ne se détériorent de manière
irréversible. Une telle prévoyance conduit à déployer les ressources adéquates en temps
opportun, avant que les problèmes ne surgissent.
La crédibilité
La confiance des populations envers les promoteurs et les exploitants industriels
constitue un élément de base de la gestion sociale. Sans confiance, les relations avec la
communauté resteront tendues et distantes. La confiance doit néanmoins être
réciproque, ce qui amène les gestionnaires à considérer légitimes et pertinentes les
réactions des gens concernés. La gestion sociale est une relation de confiance qui
implique les gestionnaires d’entreprise à titre d’exploitants d’usines ou de promoteurs de
projets d’une part, et l’ensemble des citoyens d’autre part.
La diligence
Pour assurer l’efficacité des mécanismes de vigilance, une grande diligence est requise
de la part des gestionnaires d’entreprise. Des réponses doivent être apportées
rapidement aux plaintes et des actions de suivi doivent être prises et expliquées aux
auteurs des plaintes.
L’empathie
Le réflexe de tout promoteur doit être de se mettre dans la peau des gens concernés par
son projet, et plus particulièrement dans celle de ses voisins. C’est une autre des
conditions de succès de la démarche. L’empathie, c’est-à-dire le respect des
65
interlocuteurs, l’écoute active, le fait de considérer sérieusement les préoccupations
locales et sociales sont des clés de la réussite des démarches d’insertion sociale.
La compétence
Il faut ajouter aux notions précédentes la manifestation d’une certaine compétence et
d’un savoir-faire. Il doit en ce sens s’exprimer avec clarté et simplicité, en donnant l’heure
juste. Le promoteur doit aussi témoigner de son ouverture et de son honnêteté.
Ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, l’histoire et l’expérience nous l’enseignent, c’est
qu’il est difficile de se défaire d’une mauvaise image. Il faut donc promouvoir une image
forte de l’entreprise et de ses dirigeants. Il faut pour cela démontrer son expertise et son
professionnalisme.
L’acceptation
Parmi les conditions de succès se retrouve aussi le fait que les gestionnaires et
décideurs acceptent la participation des citoyens au processus décisionnel, de même
que la possibilité d’être influencés par les représentations des citoyens.
La diffusion
Les performances des efforts des entreprises pour gérer adéquatement les
problématiques d’odeurs seront aussi perçues positivement si des moyens appropriés
d’information et de diffusion sont instaurés pour rejoindre les intervenants concernés et
faire connaître les résultats obtenus.
Ceci suppose de documenter les actions posées, d’en mesurer les effets en termes
d’amélioration des situations, de reconnaître les difficultés et les obstacles persistants,
ainsi que d’évoquer les efforts et actions à venir et les résultats escomptés pour la
résolution des problèmes constatés.
66
Conclusion
Dans le Guide de gestion des odeurs, le Comité multisectoriel de RÉSEAU environnement a
souhaité partager avec les représentants d’entreprises et d’industries une démarche de gestion
des odeurs globale et applicable à tous les secteurs d’activités susceptibles d’émettre des
odeurs. Plusieurs guides sectoriels existent à ce sujet, or, à ce jour, aucun guide n’avait été
envisagé dans une approche globale de la problématique des odeurs.
De la définition générale de l’odeur, utile à la compréhension de processus olfactif, à celle des
préoccupations sociales, en passant par les méthodes de mesure et les solutions techniques, le
présent Guide offre une approche complète et novatrice.
L’entreprise responsable qui met en œuvre ou qui développe une façon de faire selon les
orientations qui lui sont ici proposées est, non seulement en voie de gérer sainement et
efficacement son problème d’odeurs, mais aussi de devenir une entreprise de référence en ce
qui a trait à l’application du concept de développement durable. Surtout, une entreprise
responsable se démarquera positivement dans son milieu.
La saine gestion des odeurs devient un secteur économique de pointe, et le savoir-faire au
Québec se développe de façon dynamique. Ce guide a été rédigé pour une large diffusion, et les
entreprises ou organismes qui souhaitent le bonifier ou faire connaître leurs expériences, sont
invités à communiquer avec RÉSEAU environnement, dont les coordonnées figurent à la page
couverture du Guide.
67
GLOSSAIRE
Acceptabilité Capacité d’acceptation d’une activité en fonction de la valeur que la population attribue
sociale aux conséquences de cette activité dans son environnement.
Adsorption Adhésion des molécules d'une substance gazeuse ou liquide à une substance solide.
L’adsorption correspond à l’étape de fixation, due à des forces physiques ou
chimiques, des composés présents dans le fluide sur un support solide (adsorbant)
durant la phase de transfert de matière fluide-solide.
Analyse Essai de quantification d’une odeur ou mesure de la concentration odeur à l’aide d’un
olfactométrique olfactomètre.
Analyse L'analyse sensorielle est un ensemble de méthodes de mesure objectives qui font
sensorielle appel aux sens de perception humains (vue, ouïe, odorat, goût, toucher). Dans le
cadre du présent guide, le terme « analyse sensorielle » fait référence aux méthodes
de mesure utilisant l’odorat comme détecteur.
Atténuation des Intervention pour réduire les sources d’odeurs, en termes de concentration ou
odeurs d’intensité.
68
Autothermie Le pouvoir calorifique du gaz à traiter est suffisant pour maintenir une température
d’oxydation adéquate à l’intérieur du réacteur sans autre ajout de combustibles (gaz,
mazout, etc.)
Biofiltration Procédé d’épuration biologique à cultures fixées. L’air à traiter subit normalement un
prétraitement (humidification, dépoussiérage, etc.) pour ensuite traverser un lit de
matériaux filtrants (compost, tourbe, copeaux de bois, etc.) humide où les composés
odorants sont captés (par absorption et/ou adsorption) et ensuite biodégradés par les
micro-organismes présents dans le milieu filtrant.
Charbon actif Charbon poreux sous forme de poudre, granule ou textile capable d'adsorber les
substances volatiles. Le charbon actif est traité spécialement par activation chimique
pour accroître ses propriétés adsorbantes, utilisées pour retenir certains composés
indésirables pour le traitement des fluides par adsorption.
Composé Substance ou composé volatil qui stimule le système olfactif de telle sorte qu’une
odorant ou odeur soit perçue.
substance
odorante
Concentration Nombre d’unités d’odeur dans un mètre cube de gaz aux conditions normalisées. La
3
odeur concentration d’odeur s’exprime en termes d’unité d’odeurs par mètre cube (u.o./m ).
Elle est aussi décrite par le nombre de dilutions du gaz odorant qui sont nécessaires
pour que le seuil de détection olfactive soit atteint par 50 % d’un jury.
69
Concentration La concentration sous les niveaux de nuisance (CSNN) est une notion de
sous les concentration établie par le gouvernement, laquelle a été établie à un niveau devant
niveaux de assurer une protection suffisante contre les nuisances de tout type. Présentement, on
nuisance n’a déterminé des valeurs de CSNN que sur la base des seuils d’odeur. La CSNN a
(CSNN) été établie à la valeur même du seuil d’odeur (seuil de détection olfactive), c’est-à-dire
à la concentration à laquelle la présence d’une substance est détectée par 50 % de la
population.
Confinement Ensemble des mesures visant à limiter ou à bloquer la migration des contaminants
sous forme solide, liquide ou gazeuse dans le sol ou dans les eaux souterraines.
Critère Niveau de gêne acceptable par la communauté, dans des conditions souhaitables et
d’acceptabilité réalisables, après entente avec la population ou ses représentants.
sociale
Débit d’odeur Quantité d’unités d’odeur traversant une section définie par unité de temps. C’est le
produit de la concentration d’odeur (Cod), de la vitesse de sortie (v), et de la superficie
de sortie (A) ou bien le produit de la concentration d’odeur (Cod) et du débit volumique
pertinent (V). Son unité est l’u.o./h (ou u.o./min ou u.o./s).
70
Diagnostic Processus d’inspection visant à dresser un portrait de la situation et conduisant à la
découverte des causes probables d’une problématique odeur. Le diagnostic comprend
une collecte de données (mesure, échantillonnage et analyse), un constat des effets,
une analyse de la situation et des risques, ainsi que des recommandations de voies
d’amélioration, de mesures correctives ou de prévention.
Échantillon Dans le contexte du présent guide, l’échantillon est un échantillon de gaz odorant.
C’est la quantité de gaz censée être représentative de la masse gazeuse ou du flux
gazeux concerné, et qui est analysée afin d’identifier la présence ou de mesurer la
quantité de gaz odorant ou des odeurs, par la mesure physico-chimique ou
sensorielle.
Effluent Terme général utilisé pour désigner tout fluide émanant d'une source.
Émission Rejet de substances odorantes dans l'atmosphère à partir d’une source (fixe ou
d’odeurs diffuse) ou d’émissions fugitives.
Entreprise Pour faciliter la lecture du Guide, le terme « entreprise » englobe tous les intervenants,
organismes, municipalités ou entreprises qui œuvrent dans les milieux industriel,
agricole ou municipal.
Étude d’impact Analyse des effets d’une ou de plusieurs sources d’odeurs sur le milieu avoisinant.
odeur Cette analyse est effectuée à l’aide de modélisation de la dispersion atmosphérique
des odeurs permettant ainsi de prédire l’impact et les nuisances olfactives des sources
d’odeurs étudiées. Cette étude permet d’établir le niveau d’exposition à l’odeur des
populations avoisinantes et les niveaux d’abattements des odeurs requis afin de
résoudre une problématique d’odeurs.
Exposition Contact d’un individu avec une substance productrice d’odeur qui est inhalée de façon
ponctuelle ou en continu.
71
Gêne de l’odeur Inconfort ressenti par un individu en fonction des odeurs qu’il perçoit.
Immission Présence d’odeur dans l’air ambiant. Concentration d’une substance chimique dans
l'air ambiant. Les immissions sont mesurées au point d’impact par prise d’échantillon
dans l’air qui nous entoure. [Institut de veille sanitaire, 2000, Guide pour l’analyse du
volet sanitaire des études d’impact].
Insertion Prise en compte des préoccupations sociales pendant l’élaboration d’un projet ou de
sociale mesures d’atténuation des effets odorants.
Intensité de Puissance relative de l’odeur perçue par le nez au-delà du seuil de détection et
l’odeur classée sur une échelle progressive.
Jury Groupe de personnes, ou panel formé d’au moins 4 personnes appelées à flairer un
mélange odorant. Les membres de ce jury utilisé pour les mesures olfactométriques
sont sélectionnés en fonction de leur capacité olfactive et doivent être conformes aux
normes d’évaluation utilisées.
Milieu Milieu géographique dans lequel les composés présents dans l’air sont susceptibles
récepteur d’être perçus sous forme d’odeurs par la population.
Mitigation des Intervention pour diminuer les effets des odeurs dans le milieu récepteur.
odeurs
72
Modélisation Réfère à la modélisation de la dispersion atmosphérique des odeurs. Ces
modélisations ont pour but de prédire les caractéristiques des panaches d’odeurs
produits par une ou plusieurs sources d’odeur. Ces modélisations sont effectuées à
l’aide de modèle mathématique en tenant compte des paramètres spécifiques au
projet étudié tel : la topographie du milieu, la météorologie locale, les caractéristiques
des sources d’immissions d’odeur, les caractéristiques du milieu émetteur et
récepteur. Ces modélisations sont à la base des études d’impact odeurs.
Nombre
Nombre de dilutions nécessaires pour obtenir un mélange dont l’odeur est détectée
d’unités odeur
par 50 % des membres d’un jury. La méthodologie de calcul de ce nombre d’unités
d’odeur varie en fonction de la norme de mesures d’odeur utilisée.
Norme de
Norme émise par un gouvernement ou un organisme pour assurer la constance dans
mesure d’odeur
les mesures d’analyse des odeurs. Les normes le plus couramment utilisées au
Québec sont le EN 13725 et ASTM 679-91.
Nuisance
Effet cumulatif d’épisodes de gêne olfactive qui dépasse le seuil de tolérance des
individus exposés ou qui constitue un inconvénient anormal en regard de leur bien-
être. Quatre principaux éléments entrent en considération lors de l’analyse de la
nuisance olfactive soit : la concentration d’odeur, la fréquence des épisodes d’odeur,
la durée des épisodes d’odeur, et le ton hédonique de l’odeur.
Niveau
Degré de réduction des odeurs - Les niveaux d’abattement des odeurs à la source
d’abattement
sont normalement exprimés en termes de % calculé de la façon suivante :
Odeur
Appréciation sensorielle résultant d'une excitation des cellules olfactives du nez par
des substances chimiques volatiles.
Olfactomètre Appareil dans lequel un échantillon de gaz odorants est dilué avec un gaz inodore
dans des proportions précises et présenté à un jury afin d’en déterminer les
caractéristiques telles que, la concentration d’odeur, le ton hédonique, l’intensité de
l’odeur.
73
Olfactomètre à Olfactomètre permettant la dilution d’un échantillon de gaz odorants dans un gaz
dilution inodore selon des proportions de volume précises.
statique
Olfactomètre à Olfactomètre qui délivre, à un débit continu, un mélange de gaz odorant et de gaz
dilution inodore à des taux de dilution précis.
dynamique
Olfactométrie Technique sensorielle de mesure des odeurs. L’odeur est présentée à des récepteurs
sensoriels (nez humain ou capteurs électroniques, par exemple) et le stimulus généré
permet la caractérisation quantitative (concentration et intensité) et qualitative (qualité
et ton hédonique) de l’odeur perçue.
Oxydation Réaction chimique au cours de laquelle les effluents gazeux sont portés à une
thermique température suffisamment élevée pour que la réaction d’oxydation, par l’oxygène de
l’air, se produise. Les composés organiques sont oxydés en composés inorganiques.
Les produits de l’oxydation sont le dioxyde de carbone (CO 2) et l’eau (H2O) ainsi que
d’autres produits d’oxydation en fonction des molécules de départ : oxydes d’azotes
(NOx), monoxyde de carbone (CO), dioxydes de soufre (SO2), acide chlorhydrique
(HCl).
Qualité de Classement des odeurs perçues par un individu en fonction de son expérience
l’odeur olfactive.
Scentomètre Olfactomètre portable, utilisé pour mesurer les odeurs sur le terrain. Il s’inspire de
l’olfactométrie pour estimer le nombre de dilutions requis pour atteindre le seuil de
perception olfactive d’un individu dans l’air ambiant.
74
Sensibilité Préoccupation de gens par rapport aux risques et aux inconvénients liés à
sociale l’exploitation ou l’implantation d’une activité dans leur milieu.
3
Seuil de Seuil (en u.o./m ) auquel la probabilité que l’odeur soit reconnue ou identifiée est de
reconnaissance 0,5.
Source Activité ou matière qui sont à l’origine de l’émission des gaz odorants.
d’émission des
gaz odorants
Source fixe Source d’émissions atmosphériques autres qu’un véhicule automobile, un aéronef, un
navire ou une locomotive, telle que décrite dans le Règlement sur la qualité de
l’atmosphère (Québec, Q-2, r.20).
Source Source fixe d’émissions atmosphériques dont les émissions proviennent d’un point
ponctuelle (ou particulier.
canalisée)
Source Source dont les émissions atmosphériques ne sont pas canalisées et dont toute la
surfacique (ou surface est émettrice. Un front d’enfouissement, un andain de compostage, une zone
diffuse) de recouvrement journalier sont des sources surfaciques.
Technologie Une technologie propre est un procédé industriel (ou une méthode de fabrication) qui
propre applique une stratégie environnementale préventive, non figée, en utilisant le plus
rationnellement possible les matières premières et/ou l'énergie tout en réduisant la
quantité et/ou la toxicité des polluants émis lors de la fabrication, de l'utilisation et de
l'élimination du produit.
Cette approche est différente des approches classiques qui se focalisent sur le
traitement des déchets et des émissions après leur création (approche «end of pipe»).
75
TLV Threshold Limit Value. Valeur limite d'exposition (VLE) établie par l'American
Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH), qui utilise TLV comme
marque déposée. Certaines administrations ont adopté les TLV comme limites
légales.
Ton hédonique Appréciation de l’odeur par un individu ou un jury, soit son caractère agréable ou
désagréable.
Toxicité Capacité propre d'une substance à provoquer des effets nocifs chez les organismes
vivants. [www.ecotoxique.com]
Unité d’odeur Unité de mesure de la concentration odeur, basée sur le nombre de dilutions par
mètre cube d’un gaz nécessaires pour que 50 % des membres d’un jury détectent une
odeur.
Valeur Degré de l’appréciation d’un jury associée au ton hédonique, variant de fortement
hédonique nauséabond, à indifférent, à très agréable.
VLE Valeur limite d'exposition (VLE), en anglais TLV (Threshold Limit Value) établie par
l'American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH). Certains
gouvernements ont adopté les TLV comme limites légales.
Zone sensible Une zone sensible comprend généralement des résidences, hôpitaux, écoles, de
même que des aires de repos ou de divertissement.
76
77
ANNEXE
LISTE DE GUIDES TECHNIQUES SUR LA GESTION DES ODEURS
Référence Document Lien
bibliographique internet
CRAAQ Comment réduire les émissions de poussières et lien
d'odeurs reliées aux productions animales
FPBQ La réduction des odeurs Une question lien
d'environnement
FPBQ Guide de bonnes pratiques agro- lien
environnementales pour la gestion des fumiers des
bovins de boucherie
FPBQ Brochure : La réduction des odeurs, une question lien
d’environnement...
FPPQ Projets d’élevage porcin et communications lien
locales, Comment vivre en harmonie
FPPQ Guide pratique sur le réglage des épandeurs de lien
lisiers et de fumier
MDDEP Guide sur la valorisation des matières résiduelles lien
fertilisantes Critères de référence et normes
réglementaires
Addenda 1 Addenda 2 Addenda 3
MDDEP Guide de la modélisation de la dispersion lien
atmosphérique
Collectif Environnement et santé publique, Fondement et lien
pratiques, 3e partie : milieux, expositions et
risques. Ch. 19 : Odeurs
MDDEP Critères de qualité de l’air, Cadre d’application et lien
de détermination
MDDEP Critères de qualité de l’air, Fiches synthèses lien
MDDEP Guide sur la valorisation des matières résiduelles
fertilisantes
Addenda 1 Addenda 2
78
79
RÉFÉRENCES
e
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e=%2F%2FQ_2%2FQ2R20.htm] (5 octobre 2008).
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1&_user=10&_coverDate=06%2F30%2F2007&_rdoc=7&_fmt=high&_orig=browse&_srch=doc-
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f03d264fc817898a] (8 octobre 2008).
Document non numérisé
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911, rue Jean-Talon Est, bureau 220
Montréal, Québec, Canada, H2R 1V5
Téléphone : (514) 270-7110
Télécopieur : (514) 270-7154
Courrier électronique : inforeseau-environnement.com
Internet : http://www.reseau-environnement.com
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