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Indicateurs de pollution

des eaux, des sols et de


l’air

Prof. Adama Hilou


Professeur titulaire de Biochimie et Chimie des Substances naturelles
Univ. Joseph Ki-Zerbo
Contenu
• Chapitre 1: Rappels de la chimie de l’environnement
• I Introduction
• 1. Introduction au concept de l’Environnement
• 2. les systèmes
• 3. l’Homme et l’Environnement

• II Historique et causes de la pollution


• 1. Définitions: pollution, polluants,
• 2. Causes des pollutions
• 3. Sources des pollutions
• 4. Classification des polluants
Chapitre 2: physico-chimie des substances présentes dans
l’environnement
I. Notions de bases, Définitions et Unités de mesures
II. Propriétés physiques et chimiques
III. Effets liés à la quantité
IV. Effets liés à l’Application
V. Transport, dispersion
VI. Persistance
VII. décomposition
VIII. Accumulations
IX. Effets nocifs et désagréments organoleptiques
X. Analyses épidémiologiques
XI. Evaluation de la toxicité et Eco-toxicologie
XII. Surveillance de la qualité de l’environnement
Chapitre 3: Rappels des méthodologies analytiques en Chimie
de l’environnement
I. Les d’échantillonnages
II. Les conditions de conservation et l’acheminement vers les
laboratoires
III. Les Méthodes analytiques par volumétrie
IV. Les Méthodes analytiques spectrométriques
V. Les Méthodes analytiques par électriques
VI. Les Méthodes analytiques par Chromatographie
VII. L’interprétation des résultats et leur communication
Chapitre 4 : les indicateurs de la pollutions de l’Air
• I Rappels: structure, composition et propriétés de l’Atmosphère
• 1.chimie et physico-chimie atmosphériques
• 2.temps de mélange
• 3.durée de vie
• 4. Les sources
• 5. Emission, transmission et déposition
• 6. Sources naturelles et puits
• II. Nuisances dues aux pollution de l’Air et bases physiologiques
• III. Bases de la photochimie
• IV. Evaluation de la pollution de l’Air et la règlementation de la qualité de l’Air
• V. Polluants spécifiques
• 1. Le CO2
• 2. Le CO
• 3. Les SOx
• 4. Les composés organiques volatils
• 5. l’Ozone dans la stratosphère
• 6.les Aérosols
Chapitre 5 : les indicateurs de la pollutions de l’Eau
• I Aspects fondamentaux:
• 1.Importance et propriétés physiques
• 2.Reaction acido-basique
• 3.systèmes ouvert/fermés
• 4. précipitations d’hydroxydes et floculation
• II. Cycles de l’eau et polluants « naturelles » de l’eau
• 1. les eaux naturelles
• 2. Cycles de l’eau
• 3. Polluants de l eau
• 4. teneur en oxygène et autoépuration
• III. Evaluation de la pollution de l’Eau
• 1. Examens preliminaires
• 2. Indicateurs/Tests biologiques
• 3. Les Demandes en oxygene
• 4. Autres indicateurs: equivalent habitant, AOX, COT
• IV. Polluants spécifiques
• 1. Les Produits de lavage et de nettoyage
• 2. Les Dibenzodioxines, les Dibenzofuranes, les Biphenyles polychlorés
• 3. Les Huiles
• 4. Les Pesticides
Chapitre 6: les indicateurs de la pollutions du sol
• I Aspects fondamentaux:
• 1.Importance, composition, propriétés physiques et fonctions des sols
• 2.Deteriorations des sols
• 3.Fertilisations des sols
• II. Pollutions du sol
• 1. les polluants du sols: pH, Effet tampon
• 2. Pesticides
• 3. Les métaux lourds: importance, sources, cycles, toxicités spécifiques
• III. Evaluation de la pollution du sol
• 1. Examens préliminaires
• 2. Indicateurs/Tests biologiques
• IV. Polluants spécifiques
• 1. Le mercure
• 2. Le plomb
• 3.le Cadmium
Chapitre 7 les Risques chimiques
• I Définitions
• II. Typologies
• III. Annexes
Objectif du cours

Ce cours a pour objectif de faire ressortir les différents paramètres


pouvant indiquer l’état de pollution d’un écosystème (compartiment
de l’environnement)
Résultats Spécifiques
1. Avoir une connaissance de la pollution et de son
impact de

2. Comprendre les éléments qui peuvent indiquer l’état de


pollution d’un environnement

3. être en mesure d’utiliser des éléments pour caractériser


l’état de l’environnement (eau, sol et air)
Démarche méthodologique

1. Présentation succincte des notions importantes de la pollution


(Introduction et rappels)

2.Présentation des paramètres importants de


caractérisation de l’état de l’environnement

3. Approche participative des étudiants

4. Séminaires, Evaluation écrite, Travail personnel


Chapitre 1: Rappels de la chimie de l’environnement

• I Introduction
• 1. Introduction au concept de l’Environnement
• 2. les systèmes
• 3. l’Homme et l’Environnement

• II Historique et causes de la pollution


• 1. Définitions: pollution, polluants,
• 2. Classification des polluants
• 3. Sources des pollutions
• 4. Causes des pollutions
I. Introduction
1. Le concept « environnement »
Ernst Haeckel, père de l’écologie et disciple
Allemand de Charles Darwin
2. Les systèmes
3. L'homme et l'environnement
L'homme est une partie de l'écosystème de la Terre. Il influence son environnement

et réciproquement: l'homme utilise l'environnement et le transforme à travers

l'économie, la technique, etc. ; ainsi il crée son espace vital et assure ses besoins

(Figure 1-3).

Interactions entre l'homme et l'environnement


(schéma simplifié).
. - Les relations sont représentées par des lignes.
Entre-temps, l'homme est devenu le facteur déterminant dans l'écosystème. Il est
surtout beaucoup intervenu dans l'aménagement de la nature par l 'industrialisation
et a fortement transformé son environnement.

Ce n'est que lors des dernières années que la conscience du public a été touchée,
en partie probablement du fait que les effets des émissions industrielles sont de plus
en plus patentes et mesurables grâce aux moyens perfectionnés de diagnostic
médical et des études épidémiologiques de plus en plus approfondies.

Aujourd'hui, il est bien entré dans les esprits qu'à l'avenir la croissance et la
recherche d'un rendement maximal ne peuvent plus (à eux seuls) être la marque
d'une économie sans faille.
Les mécanismes d'autorégulation du marché dans leur forme actuelle ne

sont pas capables de résoudre les problèmes environnementaux qui se

posent à 1 'échelle mondiale.

Des réflexions concernant l'environnement ont entre-temps acquis une

grande valeur dans les processus décisionnels concernant notre société et

aussi le monde industriel. Indirectement les principaux intervenants dans la

chimie de l'environnement sont l' homme et son environnement !


parce que les effets en retour négatifs de l'activité industrielle des hommes ne sont,

pour la plupart. visibles ou perceptibles que de nos jours.

Le développement ultérieur de l'environnement- et par conséquent de la Terre-

dépendra de la façon dont l'homme comprendra le comportement du système de la

biosphère et de la façon dont il prendra connaissance des relations, des

rétroactions ou d' autres manières d'agir de ce système et de la façon dont il pourra

alors s'y intégrer.


4. Impact et pollution de l'environnement

Dans les discussions concernant l' environnement et sa chimie. Il existe deux autres notions de

toute première importance.

Sous le concept d' impact environnemental (en angl. environmental impact),on entend l’ 'ensemble

de tous les facteurs qui perturbent l'environnement.

De telles perturbations environnementales ont lieu, quand l 'environnement naturel – « l'état

«normal »-est influencé par des interventions physiques, chimiques, biologiques et

technologiques, comme par exemple lorsque des matériaux sont soustraits de l environnement en

grandes quantités par l'exploitation des richesses naturelles ou lorsque certains domaines de

1'environnement sont remplis de matières « non naturelles»,


comme les gaz d'échappement, les eaux usées ou les déchets.

Lorsqu'il se produit des dommages vis-à-vis de la nature, par l'introduction de substances,on parle

souvent (dans un sens étroit) ' de pollution de l'environnement (angl. environmental pollution).

Selon le domaine de l’environnement concerné. on peut faire par exemple la distinction entre la

pollution de rair. des eaux ou des sols.


5. Homme, Santé et environnement
a. Santé et environnement

• Parmi les multiples facteurs qui déterminent la santé humaine et le développement

des pathologies, la qualité des milieux (air, eau, sols…) déterminée par les

contaminants (biologiques, chimiques, physiques) et les nuisances (bruit,

insalubrité…) qu’ils véhiculent, ainsi que les changements environnementaux

(variation climatique, biodiversité…) jouent un rôle fondamental.

• En effet, il est avéré que certaines pathologies sont aggravées, voire déterminées,

par l’environnement
27
• Les constats récents suivants peuvent être relevés :

de l’ordre de 30 000 décès anticipés par an sont liés à la pollution

atmosphérique urbaine,

un doublement de la prévalence des maladies allergiques respiratoires est

enregistré depuis 20 ans,

seules 37 % des ressources en eau potable disposent aujourd’hui de périmètres

de protection,

la qualité de l’eau dans le milieu naturel se dégrade de manière continue,


28
• Les constats récents suivants peuvent être relevés :
14 % des couples consultent pour des difficultés à concevoir, celles-ci
pouvant être liées à des expositions à des substances toxiques pour la
reproduction,

7 à 20 % des cancers seraient imputables à des facteurs


environnementaux,

près d’un million de travailleurs seraient exposés à des substances


cancérogènes,

les risques liés aux expositions dans les locaux sont mal connus alors
que la population y séjourne environ 80% de son temps.
02/06/2020 29
Les 4 grands déterminants de l’état de santé d’une population :

1. Facteurs génétiques;
2. Comportements individuels;
3. Qualité des soins médicaux;
4. Environnement.

NB: La détérioration de l’environnement a une grande responsabilité dans la montée des maladies de
civilisation (dépression nerveuse, HTA (hypertension artérielle) troubles digestifs)

30
b. Littérature et pollution de l’environnement

« Silent Spring »

Le livre déclare que l'utilisation non


contrôlée de pesticides peut
entrainer une mortalité non
seulement chez les animaux,

en particulier les oiseaux, mais aussi


chez les humains.

02/06/2020 31
« Silent Spring »

« Nous avons vu contaminer le sol, les eaux et les aliments, priver de poissons les rivières,
d’oiseaux les jardins et les campagnes désormais silencieuses. L’homme, ne lui en
déplaise, appartient lui aussi à la nature. Comment pourrait-il échapper à une pollution si
complète du monde entier. »
Rachel Carson in Printemps Silencieux, 1962
In http://www.lamain.me/info/ag/docs/printemps_silencieux.pdf
Accéder le 18 mars 2013 32
c. La maladie de Itaï Itaï à Toyoma

02/06/2020 33
• La maladie de Itaï Itaï à Toyoma

Les premiers cas de maladie dus à l'intoxication au cadmium ont été


signalés en 1912.

La maladie de Itaï Itaï provoque un ramollissement des os et une


insuffisance rénale et a été nommée ainsi par la population locale à cause
des violentes douleurs aux articulations et à la colonne vertébrale.

34
• Jinzu est un fleuve de la région de Toyoma au bord duquel est installée une
industrie lourde.

Or Jinzu était utilisée pour irriguer les cultures de riz mais aussi comme source d'eau
de lavage et d'eau potable.

 Augmentation de la mortalité des poissons de la rivière

 Concentration importante de Cd dans riz consommé par les habitants

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La maladie de Minamata
Compagnie qui a débuté son activité en 1908
comme centrale hydroélectrique.

Utilisation d’acétaldéhyde aboutissant à la


formation d’un dérivé, le méthyl de mercure
déversé dans la mer sans aucun traitement.

Pendant des décennies, et jusqu’en 1966, la société Chisso, dirigeant


une usine pétrochimique, a déversé 150 tonnes au total des dérivés
méthylés du mercure dans les eaux de la baie de la ville de Minamata au
Japon. 36
d. La maladie de Minamata
Contamination des fonds marins et par suite les poissons (avec des taux
atteignant jusqu'à 50mg/kg de poids frais de poisson)
Contamination des pêcheurs et leur famille qui s'en nourrissaient.

02/06/2020 37
Baie de Minamata et son complexe industriel
02/06/2020 38
• La maladie de Minamata

Comme conséquence:

Dysfonctionnements nerveux et des malformations chez les nouveau-


nés : près de 3 000 cas officiellement recensés et 10 000 personnes
seraient affectées à un degré moindre.

Jusqu’à ce jour, interdiction de la pêche dans la baie,

Il y a des opérations de décontamination et de drainage ont eu lieu


sur une superficie de 58 hectares.

39
6. Le concept de Chimie de l’Environnement
La notion d'environnement est apparue seulement depuis quelques années. accolée

à quelques autres notions du monde scientifique ; exemple: «chimie analytique de

l'environnement» ou« génie chimique appliquée à l'environnement ».

Particulièrement la chimie de l'environnement constitue une jeune discipline au sein

de la chimie .qui nécessite une délimitation par rapport à d'autres disciplines

scientifiques.
Sous la dénomination chimie de l'environnement (en angl. environmental chemistry)

nous voulons désigner ce domaine de la Chimie qui traite des aspects chimiques

des processus intervenant dans l'environnement.

Pour approfondir cette définition, la chimie de l'environnement traite des sources et

des puits, du transport (des cycles), de la distribution ainsi que des réactions et

des effets des substances dans l’ eau, le sol et l’ air et leurs impacts sur le

monde vivant, donc sur les hommes, les animaux, les plantes et les

microorganismes; ainsi que sur des choses inertes telles que les bâtiments et les

matériaux.
Au cœur de la chimie de l’environnement. on trouve donc les

propriétés des composés, leur répartition dans l 'environnement et les

connaissances qu’on peut en déduire sur les processus complexes se

situant entre origines et effets.


Autrefois, sur un plan chimique, quand il s'agissait d'environnement, il était habituel de

n'avoir qu'une vision locale, la « chimie de la vie autour de nous», la chimie de tous les

jours ;

mais aujourd'hui il est devenu primordial de porter son regard beaucoup plus loin, de façon

plus globale et ceci à cause de la distribution plus étendue des substances qui posent

problème pour l'environnement.

Le« réacteur où se déroulent les réaction du globe terrestre » est aujourd'hui au centre de l'

intérêt que portent les hommes à leur environnement.


• Compte tenu de la multitude des activités humaines, les substances qui peuvent

parvenir dans l'environnement sont tellement nombreuses, qu'un choix s'avère

nécessaire:

• Dans la suite, nous traiterons avant tout de substances qui se sont formées dans

des quantités ou des concentrations telles qu'elles peuvent générer des dommages

de nos jours, longtemps après leur apparition, selon les circonstances.


Parfois les termes chimie écologique ou écochimie sont employés comme synonymes

de «Chimie de l'environnement». Ceci est à différencier de l’écotoxicologie, qui est la

science de la distribution des substances chimiques et de leurs effets sur les

écosystèmes, dans le cas où il y a des dommages créés de façon directe ou indirecte.

Avec cette notion d'écochimie, on dénomme un domaine de recherche

interdisciplinaire, qui s'occupe du sort des substances chimiques dans la biosphère ;


on y inclut aussi l' utilisation de telles substances chimiques et leur

influence sur l'environnement, leur transformation à travers les

métabolismes, leur décomposition sous des influences

environnementales, etc.
II. la Pollution dans l’Histoire des sociétés humaines

1. Introduction

L'histoire de l'environnement et de sa chimie est avant tout l'histoire de sa pollution.

Pour une grande part, ce sont les changements opérés dans l'air, l'eau et le sol par

les êtres humains qui en sont à la base, à savoir la pollution due à la circulation, aux

petites et grandes industries et à l' agriculture.

Dans le passé, les pollutions de l'air étaient en général dus à des «problèmes de

fumées», qui concernaient avant tout le dioxyde de soufre et les poussières. Déjà les

romains se plaignaient de
la saleté de l'air de leur ville. Les problèmes devinrent de plus en plus importants

quand on commença à rechercher du charbon à partir du 13e siècle,

principalement dans les villes.

Par exemple, en 1578, ELISABETH l interdisait la combustion du charbon à Londres, pendant que le

parlement siégeait ; et dans une loi édictée en 1627 à Lyon, on trouve explicitement le texte suivant:

«Aerem corrumpere non licet » (il est interdit de polluer l'air).


Antoine Laurent de LAVOISIER ( 1743- 1794)- qui est le plus souvent connu pour

ses travaux fondamentaux en chimie – était impopulaire en France car accusé d'être

à l'origine de pollutions de l'air. Il n'avait pas cette mauvaise réputation à cause de

ses expériences chimiques. Par contre, il voulut limiter la fuite des personnes qui

cherchaient à échapper au paiement des impôts en construisant un mur autour de la

ville (LAVOISIER était un fonctionnaire, des impôts à Paris). Mais à cause de ce mur,

les odeurs, les fumées, etc. restaient à l'intérieur de la ville. La résistance de la

population parisienne contre cette construction devint tellement importante, qu'après

quelque temps d'existence, ce mur dût être détruit.


Au plus tard depuis le milieu du 20e siècle, de nouvelles pollutionset de nouveaux

dangers qui leur sont liés ont eu pour origine les nombreux moteurs à combustion

présents dans le trafic routier et aérien.


2. Pollution de la Biosphère

a. Pollution de l'eau

La plupart des villes anciennes, exceptées quelques-unes comme

Babylone, rejetaient leurs déchets, encore jusqu'au 19e siècle, directement ou indirectement dans les

fleuves et les lacs. Ce n'est que dans cette période qu'on trouve les premiers essais d'épuration des eaux

usées. Par contre. des unités d ·alimentation en eau centralisées sont déjà citées à la fin du ISe siècle,

entre autres à Bâle, Berne, Nuremberg, Munich.

L'eau provenant avant tout des puits était la source de vie dune ville. Lors de sièges de ces villes. l'eau
garantissait une certaine autarcie ; par exemple au milieu du Ise siècle. la ville de Nuremberg possédait 100 puit
municipaux. La pollution de ces puits a été sévèrement punie, parfois jusqu'à la peine de mort, dans certaines
villes. Entre autres, il était interdit d'y jeter les excréments. dy laver son linge ou d’y faire boire les chevaux.
En ce qui concerne l'utilisation des fleuves. des ruisseaux ou des lacs comme

moyens de transport des déchets, nos ancêtres étaient extrêmement généreux.

Des manufactures de laine, des laveries, des tanneries, des forgerons et des

fabricants de parchemins avaient souvent le droit particulier de rejeter leurs déchets

dans les fleuves pendant la nuit (il s'agissait de déchets liquides comprenant par

exemple des colorants pour les textiles, des substances servant à la préparation des

cuirs ou des acides et des bases pour le traitement des surfaces de métaux) ; des

droits similaires avaient été octroyés aux teintureries et aux abattoirs.


Les problèmes d'environnement ont eu très tôt des conséquences sur la planification au

niveau des villes: ainsi, par exemple, les élus municipaux de la ville de Paris faisaient

attention à ce que les tanneurs et les bouchers s'installent en dehors de l' agglomération et

en aval du fleuve. où leurs eaux de rejets ne pouvaient plus contaminer leur propre ville.
b. Pollution émanant de l'industrie

Les premières activités industrielles comprenaient les mines, la poterie (7000 avant
J.-C.) et la fabrication du verre.

L'industrie chimique telle qu'on la conçoit aujourd'hui débuta vers 1850; c'est aussi à
cette époque qu'on situe le début de l'industrialisation.

C'est la première fois que des substances chimiques, avant tout du carbonate de
sodium et d'autres composés alcalins, ont été utilisées en quantité importante dans
l'industrie textile- lors de la fabrication de la laine - et dans l' industrie du verre.

Déjà les premiers procédés de fabrication du carbonate de sodium ont posé des
problèmes pour le traitement des déchets formés.
À 1' occasion d ·un concours. proposé par 1' Académie des Sciences en 1775,
Nicolas LEBLANC (1742-1806) développa un procédé de fabrication de
carbonate de sodium (dit procédé LEBLANC). Dans ce procédé. le sel, NaCl, est
transformé en sulfate de sodium par l'acide sulfurique:

Le chlorure d'hydrogène, HCL formé a d 'abord été simplement éliminé dans


l'atmosphère, ce qui a entraîné comme conséquences le dépérissement des
arbres et d'autres plantes situés dans le voisinage de l'usine. Au début de
l'exploitation de ce procédé. il était rare d'utiliser du calcaire, CaC03, pour
neutraliser ce chlorure d'hydrogène. Le sulfate de sodium réagit ensuite avec du
calcaire et du charbon conduisant au carbonate de sodium:
Na2S04 + CaC03 + 2 C Na2C03 + CaS + 2 C02 (1-2)
Enfin on extrait le carbonate de sodium du produit de réaction avec de l'eau. Le
sulfure de calcium, CaS, produit secondaire de la réaction. constituait un déchet.

Dans le procédé mis en œuvre en 1861 par Ernest SOLVAY (1838-1922) pour
l'élaboration du carbonate de sodium (procédé SOLVAY) il se formait également des
déchets: avant tout du chlorure de calcium, qui devait être éliminé. En particulier lors
de la fabrication du savon, on avait besoin de quantités croissantes d'hydroxyde de
sodium NaOH.

Autrefois on fabriquait la soude avant tout par « caustification »,c’est-à-dire par


réaction entre une solution de carbonate de sodium et de la chaux éteinte.
Plus tard, la soude a été préparée à 1 'échelle industrielle par électrolyse

du chlorure de sodium, au cours de laquelle il se formait du chlore comme


produit secondaire, qui autrefois était simplement largué dans l'atmosphère,
mais constitue de nos jours la base d'une chimie du chlore très vaste et
importante.
c. Protection du travail, risques professionnels

Pris dans le sens le plus large, le premier risque professionnel causé par des influences

chimiques dans l'histoire de !"humanité est probablement l'influence des métaux lourds lors de

l'extraction des métaux et des minerais, et lors de leur fusion.

Au moyen-âge l'industrie métallurgique était florissante ; par exemple dans le commerce et les

secteurs de l'économie, on avait de plus en plus besoin de pièces de monnaie. Le mercure était

nécessaire pour les miroirs, et on produisait du cuivre, du plomb et du fer utilisés dans les

nombreuses guerres qui sévissaient alors.


Pendant cette période. il y avait aussi des empoisonnements à cause des métaux ou des composés métalliques lors

de certaines activités. Par exemple des pharmaciens, des religieuses et des moines ont souvent été empoisonnés par

les constituants toxiques de l'encre : les uns parce qu'ils fabriquaient l'encre, les autres, parce qu'ils mouillaient les

plumes avec leur salive avant d'écrire.


La fabrication des colorants à grande échelle commença en 1857 avec la synthèse de
l’aniline et de composés voisins, en particulier en Allemagne (par exemple en 1873 et
1897 avec la production d'alizarine et d'indigo). Pour la première fois, on se rendit
compte qu'il y avait une relation entre la production d'aniline et l'apparition de cancers
de la vessie : ces maladies ont particulièrement touché les ouvriers allemands, car en
1913 la production mondiale en colorants atteignait 160 000 t dont 140 000 tétaient
produites en Allemagne.

(Ce n'est que plus tard qu'on constata que le produit responsable de cette maladie n'était pas l'aniline mais la 2-
naphtylamine. une autre amine aromatique. qui était un produit intermédiaire dans la fabrication des colorants.)
d. Pollution provenant de l'agriculture
Il y a environ 8000 ans que l'homme a commencé à développer l'agriculture, et à uti
liser des engrais, avant tout des pesticides.

Dans le cours de l'histoire, de nombreux composés chimiques ont été utilisés contre
les épidémies. En Chine par exemple, les hommes qui vivaient il y a 4000 ans
utilisaient la «fumée de soufre» contre les rats. Dans son livre De ag ri cu/tura (200
avant J.-C.), CATON écrivait qu'on utilisait de l' huile pour lutter contre la peste. En
77 après J .-C., selon PLINE L'ANCIEN, on a combattu des organismes nuisibles
présents sur les vignes avec de l'oxyde d' arsenic sous forme de As203. Déjà les
grecs et les romains utilisaient le dioxyde de soufre, «soufre brûlant », comme
produit de lutte contre les insectes.
Au cours du 19e siècle s'ajoutèrent de nouveaux composés inorganiques comme le
«vert de Paris » qui était efficace dans la lutte contre les sauterelles et autres
insectes. Des composés soufrés ont été utilisés à l'encontre des champignons nuis
ibles, comme par exemple des mélanges de soufre et d'hydroxyde de calcium, des
polysulfures de calcium.

Au cours du 19e siècle s'ajoutèrent de nouveaux composés inorganiques comme le


«vert de Paris » qui était efficace dans la lutte contre les sauterelles et autres
insectes. Des composés soufrés ont été utilisés à l'encontre des champignons nuis
ibles, comme par exemple des mélanges de soufre et d'hydroxyde de calcium, des
polysulfures de calcium.
Déjà avant 1900, des pesticides organiques ont été synthétisés.

Parmi les tout premiers, dont certains sont encore utilisés aujourd‘ hui, on trouve le
4,6-dinitro-o-crésol (1882) et le chlorure de phénylmercure (J 915)

1.4 Prise de conscience de l'environnement

Lors des débats de ces dernières années, certains thèmes ont joué un rôle
important comme «le dépérissement des forêts», « les pluies acides », «le trou
d'ozone', « l'effet de serre». «les éléments toxiques dans la nourriture». Une
nouvelle prise de conscience de l’environnement s'est répandue dans tous les
domaines de la société, de même que dans le monde politique.
L'importance qu'attribue le législateur à la protection de l'environnement se reflète entre
autres dans le nombre déjà important de lois et de règlements. qui ont été établis dans
ce cadre lors des trente dernières années. En outre, une politique de l'environnement

commune a été définie dans le Traité sur l'Union européenne en vigueur depuis le 1er
juillet 1987. avant tout dans J'article 130 R ~po litique de la Communauté dans Le
domaine de l'environnement» (article 174 dans la version consolidée).

Concernant l'environnement. beaucoup de gens pensent qu' il existe des menaces


fondamentales à l'encontre de l'humanité:
 Utilisation prodigue des ressources naturelles ;

 Pollution de l'air. de l'eau et du sol :

 Déforestation ;

 Effets sur le climat (réchauffement de la planète, fonte des glaciers).

 Effets liés à la croissance de la population mondiale.


Pour beaucoup de milieux de la société, la façon de voir J'environnement est
pessimiste. les idées concernant la protection de l'environnement prennent parfois des
aspects religieux.

Dans beaucoup de domaines concernant l'environnement, quelques « éco-citoyens »,


avec des revendications exagérées. exercent une terreur écologique. Beaucoup de
citoyens se sentent vraiment menacés ; ils estiment que l' état der environnement est
mauvais ou très mauvais, malgré le fait qu'objectivement la qualité der air et de l'eau est
meilleure qu' il y a par exemple 40 ans.

Beaucoup de gens. dans notre société, ne se préoccupent que depuis peu de temps de
J'impact de leurs activités sur l'environnement naturel Il y a plusieurs raisons à cela.
D'abord: notre temps de vie s'est allongé.
Un garçon nouveau-né peut s'attendre, en France, à une espérance de vie
moyenne de 77 ans, et de 84 ans pour une fille; cette espérance de vie est la plus
élevée qui n' ait jamais existé jusqu'alors (aux alentours de l'année 1900 l’
espérance de vie moyenne était de l'ordre de 43 ans pour les hommes et de 47
ans pour les femmes). Et jamais le temps de travail d' un individu n'a été plus bas.
Nous devons cela entre autres à la chimie et à ses progrès réalisés dans les
domaines de l'hygiène, de la pharmacie. etc. À côté d' un état d' information plutôt
faible en ce qui concerne la protection de l'environnement, il existe d'autres raisons
expliquant le malaise ressenti par certains citoyens.
Sur J'ensemble de la Terre. la chimie analytique moderne est aujourd'hui capable
de prouver J'existence de nombreux composés- à J'état de traces, c'est-à-dire
dans des concentrations, que même un scientifique peut à peine concevoir.
exprimées par exemple en « nanogrammes par litre» - dont on discute des dangers
potentiels d'une manière controversée dans le monde public. Il faut se représenter
qu’une concentration de 1 ng/l dans de l'eau est celle qu’on peut établir par
exemple pour du sucre, quand on en place un seul morceaudans environ 3
milliards de litres d'eau. ce qui correspond à peu près à 80 % du volume du Lac du
Bourget. De telles concentrations se situent en dehors de nos expériences
normales.
C’est pourquoi on surestime les dangers qui peuvent provenir de substances se
trouvant dans de si faibles concentrations- ou, à partir de données de concentrations
mal interprétées. il peut en résulter des revendications pas toujours justifiées. Une
information énonçant que « dans certains aliments on a détecté un produit nocif»

ne signifie pas pour autant que la santé de l'humanité soi t mise en danger. (Ce sont
les scientifiques et les ingénieurs qui doivent réaliser une évaluation critique des
résultats des ana lyses!)
Les toxicologues sont aujourd'hui loin de pouvoir dire que pour un polluant

X: «X dans une concentration C après une action de Y jours. il s'en suivra

une conséquence Z ». Pour quelques substances comme les

dibenzodioxines polychlorées, on suppose que même des concentrations

inimaginablement faibles peuvent provoquer des dommages aux

organismes. à la condition que ces substances pui sent agir suffisamment

longtemps. On sait très peu de choses sur les effets simultanés de plusieurs

substances, effets qui peuvent se multiplier («effet de synergie»)


Cause et définition de de la Pollution
• Paracelse (1493-1541):

• « Toutes les substances sont des poisons. La dose distingue le poison du


remède » (Il n’y a pas de substance toxique, il n’y a que des doses toxiques).

• Ex: oxygène

02/06/2020 70
Qu’est ce qu’un polluant ?

• Selon Moriarty (1983), le terme polluant se rapporte aux substances


présentes dans l’environnement, en partie à cause des activités humaines
et qui ont des effets délétères sur les organismes vivants.

• Selon Bang (1980), la pollution est essentiellement un jugement de valeur


sur ce que chacun souhaite trouver dans l’environnement ; ce jugement
étant ou non étayé par des donnés scientifiques et implique toujours un
choix.
Qu’est ce qu’un polluant ?
Polluant
Toute substance naturelle ou d’origine anthropique que
l’homme introduit dans un biotope donné dont elle était absente
ou encore dont il modifie ou augmente la teneur lorsqu’elle y est
spontanément présente.

Peut agir comme un polluant :


- Toute modification d’un processus physique qui conduit à
accroître les flux d’énergie ou les niveaux de radiation dans
l’environnement ;
- Espèce allochtone introduite dans un écosystème éloigné de
son aire d’origine (Krishna Das)

Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3


Types de polluants

Actuellement, environ 100 000 molécules sur le marché,

historique dont certaines, ou leurs métabolites, sont toxiques


pluies acides Micropolluants minéraux :
déchets radioactifs arsenic (As), cadmium (Cd), cuivre (Cu), chrome (Cr), mercure
nitrates
(Hg), nickel (Ni), plomb (Pb) (circulaire n° 90-55 du 18 mai
pesticides
1990)
métaux lourds
Micropolluants organiques :
pollution organique

pollution fécale Polychlorobiphényles (PCB), Hydrocarbures aromatiques


polycycliques (HAP), Solvants chlorés, dérivés du benzène,
1850 1900 1950 2000 phénols et dérivés, pesticides …
•Radioéléments :
radon 222, césium 137

Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3


Cause de la Pollution

« Constitue une pollution toute modification du flux de l'énergie, de


l'intensité des rayonnements, de la concentration des constituants
chimiques naturels ou encore l'introduction dans la biosphère de
substances chimiques artificielles produites par l'homme »
Dictionnaire encyclopédique des pollutions (Ramade, 1992)

Deux principales évolutions sont corrélées avec l’importance de la pollution :

• le développement de la technologie ;

• l’explosion démographique
74
Historique de la pollution: Relations entre l’homme et son environnement

Dans “essai sur le principe de population”, Malthus montre que la population


humaine croît de façon géométrique alors que les ressources disponibles
croissent de façon arithmétique:

Émet l’hypothèse que la population va dépasser la capacité de support du milieu

Dégradation des terres par déforestation et désertification, famines, maladies et


guerres

Réponse pessimiste par rapport à la perspective optimiste selon laquelle


l’habilité de l’homme lui permettrait de maîtriser son environnement sans
Thomas Malthus (1766-1834)
aucune limite, perception valable grâce aux progrés de l’agriculture et de
économiste anglais
l’industrialisation au 19ième siècle, mais fortement remise en doute
actuellement suite aux changements globaux du climat et de l’atmosphére.
Historique de la pollution: Relations entre l’homme et son environnement

• La croissance et la distribution de la population jouent un rôle significatif dans la


durabilité des ressources mondiales.

• Relation entre la croissance de la population et la dégradation de l’état général de


l’environnement.
• Production primaire avant l’industrialisation environ à 150 milliards de tonnes de ressources en
matière organique
• 40% utilisé par la population humaine actuelle, 60% restant pour supporter plantes et animaux
• 12% détruit par la déforestation et 27% utilisé directement pour les ressources énergétiques
• 100% permettrait de supporter une population de 15 milliards mais sans préserver les habitats
naturels et la biodiversité

• Situation compliquée par une grande disparité entre les continents et les pays dans
les réglementations gouvernementales, l’avancement des technologies, les niveaux
d’industrialisation et les patrons de consommation existant à travers le monde.
Population humaine
Taille Utilisation des ressources

Entreprises humaines
Agriculture Industrie Loisirs Commerce international

Transformation Pertes et ajouts


de la terre d’espèces
Feux de forêt Cycles Espèces invasives
Défrichage biogéochimiques Chasse
Sylviculture Carbone, azote, Pêches
Pâturages eau
Produits xénobiotiques
Perte de la
Changements diversité biologique
climatiques Extinction
Effet de serre d ’espèces et de
Aérosols populations
Perte d ’écosystèmes
Source: Vitousek et al.,1997
Effets des populations humaines

Dégradation: 40% de la surface des continents (déforestation, agriculture, urbanisation

Utilisation de 8% de la production primaire des océans

Accroissement des concentrations de CO2 dans l’atmosphère de 30%

50% de l’azote fixé dans les terres est due à l’activité humaine (fertilisation, cultures,
utilisation des combustibles fossiles)

20% des plantes ont été introduites par l’homme

20% des espèces d’oiseaux sont disparues ou en voie de disparition depuis 2 siècles.

22% des ressources marines sont décimées ou surexploitées et 44% sont à leur limite
d’exploitation
Cause de la Pollution
Explosion démographique

Source:https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_d%C3%A9mographique, accédé le 7/03/2017


02/06/2020 79
Cause de la Pollution
Explosion démographique

Année où le milliard Durée nécessaire à


Effectifs
supplémentaire a été l’accroissement
(milliards)
atteint (années)
1 ≈ 1810 > 2 000 000
2 1930 120
3 1960 30
4 1975 15
5 1987 12
6 1999 12
7 2012 13
02/06/2020 80
Cause de la Pollution
Explosion démographique

Cette explosion démographique (dénommée parfois


« bombe P ») a pour conséquences :
la décroissance des ressources naturelles par surexploitation
du milieu;
l’eau fait défaut;
la déforestation ;
la désertification ;
la perte de la diversité végétale et animale ;
l’augmentation des pertes humaines lors de catastrophes
« naturelles » ;
l’augmentation des conflits dans le monde
la faim dans le monde.

02/06/2020 81
Cause de la Pollution
Explosion démographique

Cette croissance de la population s’accompagne


de changements socio-économiques :
le développement du modèle économique de
consommation de masse ;

le changement du comportement et des rapports


humains;

les activités de loisirs dont le tourisme ont augmenté.

02/06/2020 82
Principales sources de pollution: Agglomérations les plus importantes en 1950, 2000, 2015

• En 2000, 47% de la population


mondiale vit dans des centres
urbains;

• En 2030, 60% de la pop.


mondiale vivra dans des villes.

• Les grands centres urbains


sont des sources importantes
de polluants atmosphériques.
Source: U.N., World
Urbanization Prospects,
The 1999 Revision
Principales sources de pollution: Croissance des grands centres urbains entre 1950 et 2015

Source: U.N., World Urbanization Prospects, The 1999 Revision


Sources de la Pollution

• Production d’énergie

• Activités de l’industrie

• Activité de l’agriculture

02/06/2020 85
Sources et diversité des polluants
Accroissement démographique
+
Développement technologique
=
Augmentation de la pression anthropique
sur les écosystèmes

* Les activités agricoles : engrais, pesticides, irrigation, espaces


* La production industrielles : rejets toxiques, nuisances olfactives …
* Les productions et utilisations énergétiques : ressources et déchets
* Le phénomène urbain : espaces, transports, rejets, nuisances
* Les transferts des biens, des services et des personnes

* Très grande diversité de molécules et de produits


* Commercialisation de molécules de synthèse
* Diffusion planétaire
* Pollution de tous les milieux

Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3


Krakatoa Sources de pollutions naturelles

Métaux lourds
Particules
Composés acides

perso.orange.fr/.../images/air/03_krakatoa.jp www.futura-sciences.com/.../686/or_031.jpg
g

www.marclemo.com/cevennes/zones/can_hospitale. www.bzh-explorer.com/local/cache-vignettes/L3.
..
Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3
Causes anthropiques
Qualité de vie

Cadre de vie
Activités humaines
- aménagements : « transformations »
- prélèvements : « ressources »
Composante - rejets : « déchets »
Socio Paysages
démographique
Biodiversité
Impacts Agréments ...
écologiques
static.howstuffworks.com/gif/ozone-pollution-...
Impacts
humains
Environnements de proximité
Facteurs abiotiques

Niveaux d’intégration
génome
écologiques
cellule peuplement
Individu
tissu
organe
communauté
Niveaux d’intégration
biologiques
population
écosystème
écocomplexe
Biome
sellingstupid.files.wordpress.com/2007/04/pol.
..
Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3
Sources de la Pollution
Production d’énergie

Part dans la production


Sources d’énergie
mondiale
Pétrole 34,9 %
Gaz 21,1 %
Charbon 23,5 %
Nucléaire 4%
Autres(énergie 13,8 % (dont 10,7 % de biomasse-
renouvelable) essentiellement du bois)

02/06/2020 89
Production d’énergie

La pollution due à l’usage des hydrocarbures fossiles ou d’autres sources


d’énergie se situe à différents niveaux :
 lors de l’extraction, avec les fuites de pétrole (surtout « off shore »), mines à ciel
ouvert monopolisant de grandes étendues de sol, extraction et broyage du
minerai d’uranium radioactif, eaux de drainage des mines ;

 lors du transport, avec les marées noires accidentelles, dégazages

90
Production d’énergie: les marées noires
Production d’énergie
les marées noires

Atlantic Empress
Production d’énergie: les marées noires

Exxon Valdez
Production d’énergie: les marées noires

Amoco Cadiz
Production d’énergie: les marées noires
Navire Année lieu Rejets (tonnes)
Torrey Canyon Mars 1967 Îles Sorlingue au Sud Ouest de 119 000
l’Angleterre Utilisation de dispersants pour pétrole
qui se révèlent au final plus toxiques
que le pétrole en lui même
L’Amoco Cadiz Mars 1978 Cotes Finistère 223 000
Plateforme Juin 1979 Golfe du Mexique 467 000
pétrolière d’Ixtoc 1 Pollution atmosphérique suite à la
combustion
Atlantic Empress Juillet 1979 Près de Trinidad et Tobago 287 000
Cela suite à une collision avec un autre
pétrolier, l’Aegan Captain lors d’une
tempête tropicale
Nowruz dans le golf Janvier 1983 Zone de conflits Iran - Irak 272 000
Persique Après qu’un navire ait heurté une
plateforme
Le Castillo de 1983 Afrique du Sud 252 000
Bellver Sur une zone riche de par sa faune et
sa flore, où la moitié des fruits de mers
sud africains étaient péchés
Odyssey Novembre 1988 1000 kms des cotes de la 132 000
nouvelle-Ecosse, au Canada La plus grosse partie du pétrole a brulé
Exxon Valdez Mars 1989 Alaska 37 000
Marée noire de plus de 7000 km2
ABT Summer Mai 1991 1 000 kms des cotes de 260 000
l’Angola
Le Haven Avril 1992 Côte d’azur en France et côte 145 000
Ligur en Italie touché. Du pétrole jusqu’à 500 mètres de
profondeur
Plateforme Avril 2010 Golfe du Mexique 835 000 95
pétrolière Explosion de la plateforme
La pollution due à l’usage des hydrocarbures fossiles ou d’autres
sources d’énergie se situe à différents niveaux :

 lors de la transformation, les rejets d’effluents gazeux et liquides qui entraînent une pollution de
l’atmosphère, des eaux par divers composés organiques.

 La pollution due à l’usage des hydrocarbures fossiles ou d’autres sources d’énergie se situe à
différents niveaux :

02/06/2020 96
Lors de l’utilisation avec des rejets de composés issus de combustions incomplètes, la combustion

des matières fossiles dans les différents secteurs est responsable de la libération :

 de 90 % des oxydes de soufre produits par l’homme,

 de 85 % des oxydes d’azote,

 de 30 à 50 % de l’oxyde de carbone,

 de 40 % des matières particulaires,

 de 55 % des matières organiques volatiles,

 de 15 à 40 % du méthane,

 et de 50 à 80 % du dioxyde de carbone ;

97
Principales sources de pollution: Consommation mondiale du pétrole entre 1976 et 2001

Millions de barils/j

25%
Asie, Pacifique
Afrique M.Orient
Ex URSS
25%
Europe

Amérique du Nord 25%

Source: BP Amoco
Principales sources de pollution: Cas du charbon

• Le charbon relâche 29% plus de C/unité d’énergie que le pétrole et 80% plus de C que le gaz
naturel.

• Il compte pour 43% des émissions annuelles globales de C, soit  2,7 milliards de tonnes.

• Le charbon est le combustible fossile le plus abondant, avec des réserves estimées à 1000 ans

• Fumée de charbon: pollution particulaire, et SO2.

• En dépit de la baisse générale de l’utilisation des combustibles fossiles à travers le monde, les É.U.
et le Danemark dépendent du charbon, respectivement à 53 et 74%, pour leurs productions
d’électricité, comme c’est le cas des pays d’Europe de l’est.
Principales sources de pollution: Consommation mondiale du charbon, entre 1950 et 1998 (million de tonnes)

Chine

É.U.

Inde
Reste du
monde
Principales sources de pollution: Cas de l’énergie nucléaire
3. Principales sources de pollution: Consommation mondiale d’énergie nucléaire entre 1976 et 2001

Million de tonnes équiv. pétrole

Reste du monde Forte augmentation


depuis 1976
Asie-Pacifique
Ex URSS Distribution
dans 4 continents
Europe

Am. du Nord

Source: BP Amoco
Production d’énergie: Émissions d’équivalent carbone par type d’habitant

Émissions d’équivalent
Pays carbone (kg/habitant/an : base
2000)
États-Unis 6 718
Allemagne 3 292
France 2 545
Mexique 1 000
Mozambique 416
02/06/2020 103
Sources de la Pollution: Activités de l’industrie

Le poids de l’industrie sur l’environnement est très important. En Occident, l’industrie


représente :
• 15 % de la consommation de l’eau;
• 35 % de l’énergie finale utilisée (pays de l’Est 60 %, Ouganda 11 %, Chine 69 %) ;
• 25 % des émissions d’oxydes d’azote (44 % des émissions anthropiques) ;
• 40 à 50 % des émissions d’oxydes de soufre (90 % des émissions anthropiques) ;

104
Sources de la Pollution: Activités de l’industrie

Les principales causes de la pollution


industrielle sont:

 la production d'énergie,

 les activités de l'industrie chimique

 et les activités agricoles.

105
Activités de l’industrie

50 % des contributions à l’effet de serre ;


60 % de la demande biologique en oxygène et des matières en suspension dans
l’eau ;
68 % des 2 100 millions de tonnes de déchets solides produits par l’industrie
mondiale ;
90 % des 338 millions de tonnes de déchets dangereux.

02/06/2020 106
Sources de la Pollution: Activités Agricole

02/06/2020 108
Sources de la Pollution: Activités Agricole

L’agriculture porte atteinte à l’environnement de différentes façons :


par l’accroissement des terres cultivables. ;

par la consommation d’eau;

par l’utilisation d’engrais chimiques: 146 millions de tonnes d’engrais ont été
répandus en 1990 sur la terre (contre 7 millions en 1945 et 53 en 1968);

par l’utilisation de pesticides et d’herbicides;

par le rejet de gaz dans l’atmosphère;


 par la sélection d’organismes animaux et végétaux à haut rendement. Cette sélection
aboutit à une décroissance de la diversité biologique.

109
Les enjeux de la pollution

On distingue donc en général 3 grandes sources de pollution :


 la production d’énergie ;

 les activités liées à l’industrie moderne ;

 l’agriculture moderne.

Cette pollution peut affecter tous les 3 compartiments de la biosphère (l’air, l’eau , le
sol).

• Compte tenu de notre contexte de pays peu industrialisé mais essentiellement


agricole, la pollution d’origine agricole revêt une acuité particulière avec des
risques sanitaires importants en cas de contamination des eaux.
02/06/2020 110
4. Critères de classification Des polluants

Nature : physique, chimique, biologique

Niveau d’organisation affecté : individu, espèce, population,


communauté

Milieu touché : atmosphère, sols, eaux

- Type d’usage : industrie, agriculture, habitation, transport

- Mode de contamination : inhalation, ingestion, contact

- Mode d’action biologique (biochimique, physiologique


02/06/2020 111
Chapitre 2: physico-chimie des substances présentes
dans l’environnement
I. Notions de bases, Définitions
II. Propriétés physiques et chimiques
III. Effets liés à la quantité
IV. Effets liés à l’Application
V. Transport, dispersion
VI. Persistance
VII. décomposition
VIII. Accumulations
IX. Effets nocifs et désagréments organoleptiques
X. Analyses épidémiologiques
XI. Evaluation de la toxicité et Eco-toxicologie
XII. Surveillance de la qualité de l’environnement
I. Notions de bases, Définitions
1. Terminologies et Définitions

D'abord quelques remarques concernant les notion de« substance» et de «composé».

on entend par substances les éléments chimiques et leurs composés tels qu' ils se
présentent à l’état naturel ou tels qu’ils sont obtenus par tout procédé de production
contenant éventuellement tout additif nécessaire pour préserver la stabilité du produit et
toute impureté résultant du procédé, à l'exclusion de tout solvant pouvant être séparé
sans affecter la stabilité de la substance ni modifier sa composition;

on entend par préparations les mélanges ou solutions composés de deux substances ou


plus.
Dans l’environnement, on considère que les termes de «substance» et de
«composé» sont synonymes; on parle par exemple de substances ou de composés
acceptables pour l'environnement.

Sous la notion de substance chimique, on comprend tous les composés qui ont été
produits par des procédés chimiques au laboratoire ou dans l'industrie.
2. Typologies et cycles des pollutions

Les pollutions de l'environnement peuvent être subdivisées en:

 - pollutions créées par la consommation de l'espace vital,

 - pollutions physiques

 et pollutions provoquées par des substances (Figure 3-1).

Ces effets se recouvrent et/ou s'influencent en partie.

Par la suite. il s'agira presque exclusivement de pollutions de l'environnement dues aux


substances.
L'importance d'une substance pour l'environnement dépend de sa quantité et de la voie par
laquelle elle parvient dans les différents compartiments ainsi que des interactions qui ont
lieu entre elle et les êtres vivants (hommes, animaux, plantes, microorganismes).

Pour que des substances puissent avoir un impact, elles doivent se partager entre les
différents milieux de l'environnement: l'air, l'eau et le sol, pour atteindre les êtres vivants.

Les composés sont transportés entre les différents compartiments de l'environnement. lls
passent de l'un à l'autre par des processus comme les précipitations, la dissolution, la
vaporisation, l’adsorption et la désorption (Figure 3-2).

Dans le système complet des cycles auxquels les composés participent il existe beaucoup
de possibilités - des voies différentes - par lesquelles ils peuvent parvenir dans
l'environnement, changer de lieu de présence.
Dans le secteur industriel, les produits chimiques parviennent dans l'environnement et
jusqu'aux organismes , entre autres:

 lors de la production, directement à travers l'air ou les eaux usées, ou indirectement


lors du traitement des déchets liés au procédé,

 lors de la défaillance des installations de sécurité pendant la production, le stockage


ou le transport des substances,

 lors de l'utilisation finale, par exemple de laques, de pesticides ou de solvants (voir


Figure 3-3).
 Les pollutions de l'environnement par les substances peuvent etre différenciées selon la
manière dont elles sont répandues géographiquement:

 on dit qu'elles sont globales – indépendamment du milieu dans lequel elles se trouvent
- quand on peut les observer partout dans le monde;

 elles sont désignées comme régional~ quand elles sont éloignées de leur source de
seulement environs 1000 km;

 et on parle de pollutions locales lorsqu'elles atteignent: Environs 100 Km (Tableau 3-1).

 Les pollutions locales peuvent concerner les trois milieux, air, eau et sol;
 les pollutions de l'environnementales globales se trouvent avant tout dans l'air et sont transportées par l'air.

 On parle d'une répartition ponctuelle. lorsqu'une substance se répand sur une distance
d'environ 100 m.
 On entend souvent le mot« national» quand on parle de pollution de l'environnement
par les substances. Comme les restrictions des applications et leurs types dépendent
de réglementations nationales propres à chaque pays, avec le terme national on peut
seulement constater ce qui se rapporte aux sources des polluants, mais ne dit rien
sur leur répartition, car celle-ci ne se limite pas aux frontières des pays.
 Lorsqu'on parle de substances chimiques qui ont un impact sur l’hommes et sur
l'environnement, on parle souvent de« produits chimiques préoccupants» on pense
alors à des substances comme;
Remarque: les dioxines, dont on parle beaucoup pour leur dangerosité, ne sont pas des substances

utilisées par l'homme. Mais émises dans l'environnement lors de la décomposition d'autres
substances tances.
Déterminer que telle substance à tel moment, est « un produit chimique préoccupant» ne dépend pas
- ou pas principalement des personnes qui travaillent avec de tels produits, ni du jugement des
toxicologues ou de l'état des connaissances dans le domaine de la recherche, mais dépend pour une
bonne partie de l'actualité dont dépend une telle substance au sein des discussions publiques.

Il existe quelques autres notions relatives aux composés qui ont une certaine
importance.
Sont considérées comme substances ou préparations dangereuses au sens de la
législation européenne, celles qui sont
Les définitions de ces différentes catégories de danger se trouvent dans le Tableau 3-2.
Des exemples de substances possédant de telles caractéristiques sont notés dans le
Tableau 3-3.
Des propriétés comme« inflammable », «nocif» ou « toxique» constituent aussi la base
dune classification des substances dans des catégories de danger en vue de leur
transport, par exemple sur les routes (voir Section 6.4).

Au lieu de« substances dangereuses» pour l'environnement. on parle aussi souvent de


xénobiotiques (du grec xenos, étranger: bios, vie). Dans le sens le plus large, on englobe sous ce
terme tous les composés qui, suite à l'activité humaine, volontairement ou non parviennent ou se
forment dans l’environnement, ou qui existent dans des concentrations nettement plus importantes
que l’on trouve dans des conditions naturelles (cas par exemple des métaux lourds).
Dans un sens plus étroit, on entend par xénobiotiques des substances qui sont étrangère
dans un système biologique et pratiquement pas dégradables: c'est le cas pour notre
biosystème,de nombreux composés organiques chlorés comme les biphényles
polychlorés (en angl. on parle aussi parfois de persistant organic pollutants. POP).
Relativement à ces substances dangereuses pour l'environnement l'introduction des
composés, c'est-à-dire la façon dont ils parviennent dans l’environnement joue un rôle
évident.
Il s'agit d'introduction naturelle quand une substance parvient dans l'environnement par
exemple par la respiration ou par les excrétions des êtres vivants, ou par les éruptions
volcaniques.
On parle d'introduction anthropogénique lorsque la substance est générée par les activités
humaines et transportée dans l’environnement.
Dans la suite, nous parlerons de ces deux sortes d'introduction ;
Les conséquences en sont des changements dans la composition des composés dans
certains compartiments de l’environnement assortis d'effets souhaités ou non souhaités.
Les différentes informations concernant le comportement des composés dans
!"environnement peuvent être déduites à partir des nombreuses propriétés physiques et
chimiques (voir Section 3.2).
Mais aussi la quantité de substances produites et émises (Section 3.3), leur application
(Section 3.4), leur tendance à la dispersion (Section 3.5). leur persistance (Section 3.6)
et leur dégradabilité (Section 3.7) ainsi que leur accumulation dans les organismes et
les sédiments (Section 3.8) jouent un rôle dans les effets nuisibles direct ou indirects,
qu'une substance est capable d'exercer (Section 3.9).
II. Propriétés physiques et chimiques
1 Importance pour l'environnement

Il existe de nombreuses propriétés physiques et chimiques. Qui indiquent si un composé peut


ou non avoir une influence négative
Si on n connaît par exemple la solubilité et la volatilité (pression de vapeur) des
composé ainsi que leur coefficient de partage entre les différentes phases. on peut
ainsi estimer, si et dans quelle proportion ils peuvent se déplacer d'un compartiment
de l'environnement dans un autre.
On peut en déduire des informations sur leur mobilité (cf. Sections 3.5 et 3.6) dans
l'hydrosphère, la pédosphère ainsi que l’atmosphère ainsi que des réflexion sur les
tendances de ces composés à se distribuer entre les domaines de l'environnement
non biologiques et biologiques.
Par exemple entre l’eau d’un lac et les tissus graisseux des poissons.
Ce sont de telles connaissances qui sont importantes pour déterminer l’mpact des
composés sur l’environnement, car des substances parviennent très souvent par cette
voie depuis le milieu abiotique jusque dan les organismes vivants (biosystème).
2.Température, pression de vapeur
En ce qui concerne les propriétés physiques d'un composé. Les premiers paramètres
importants pour l’environnement sont la température de fusion ou l' intervalle de
température dans lequel se produit la fusion; pour certaines substances c'est la
température de ramollissement qui joue un rôle.
À côté de cela, d'autres paramètres physiques sont pris en compte, comme la température
de congélation, la température d'ébullition, le domaine d'ébullition, le commencement de
l'ébullition et la température de sublimation.
La pression de vapeur peut aider à déterminer la mobilité d'une substance.il s'agit de la
pression qui règne, dans un état saturé, dans la phase gazeuse au-dessus d'une
substance solide ou liquide. C'est une mesure de la tendance d'un composé à 'évaporer:
plus la pression de vapeur d'un composé est levée, plus ce composé s’évapore
rapidement.
La pression de vapeur augmente exponentiellement avec la température (Figure 3-4).
Habituellement la valeur de la pression de vapeur est donnée à la température ambiante
(20 °C) et comme une fonction de la température.
3. Solubilité, répartition
La solubilité des substances est aussi d'une grande importance pour leur mobilité (voir
Section 3.5), particulièrement dans l'eau et dans les matières grasses.
Par solubilité dans l'eau (S), on entend la concentration d ' une substance à l'état saturé
dans l'eau (dis tillée) à une température déterminée. En général. on exprime S en kg/m3,
g/l. et aussi souvent en mg/kg ou en g/kg. Lors de la bioaccumulation des substances
dans les tissus graisseux, la propriété de solubilité dans les graisses revêt une
importance particulière.
Un coefficient de partage qui décrit la solubilité des substances dans le graisses, est le
coefficient de partage 1-octanol/eau
Une autre grandeur physico-chimique caractéristique est la constante de Henry qui décrit
la solubilité physique d'un gaz dans l'eau.
D' après la loi de HENRY
c(X) = KH · p(X)

la concentration c(X) d'un gaz X dans l'eau (par exemple en mol/l) est proportionnelle à la pression de vapeur p(X)
(en bar) du gaz au-dessus de la solution aqueuse. Le facteur de proportionnalité est la constante de HENRY, KH

Les gaz dissous sont en général d'autant plus volatils. Que la valeur de KH est petite.
Les gaz possèdent une constante de HENRY inférieure à 2 mol/(bar 1) (quelques
exemples sont donnés dans le Tableau 3-4), qui ne réagissent pas avec l'eau, sont
en général très volatils et. pour cette raison, se trouvent en faible concentration dans
les eaux de surface; de plus. en général, ils montrent une forte tendance à la
dispersion dan l'atmosphère.
4. Point d'éclair
Une propriété physico-chimique, qui a aussi une grande importance pour caractériser la
dangerosité d'une substance inflammable et explosible, est le point d'éclair. Cette valeur
est la température d'échauffement la plus basse d'un liquide inflammable, à laquelle, dans
des conditions précises, des vapeurs sont produites dans des quantités telles, qu'au-
dessus de la surface du liquide, il se forme un mélange vapeur/air inflammable sous l'effet
d ' un allumage externe (exemples de sources d’allumage: une flamme ou un fil
incandescent).
Le point d'éclair est le critère important retenu druns quelques textes concernant le
stockage et le transport vis-à-vis de la protection contre le feu, pour classer une substance
comme« substance dangereuse»
C'est ainsi qu'en France le décret no 88-1231 du 29 décembre 1988 relatif à certaines substances et
préparations dangereuses ainsi que les arrêtés du 20 avril 1994 Et du 21 février 1990 répertorient les
substances et préparations inflammables selon trois catégories de dangers :
Quelques exemples de substances avec leur catégorie de
danger leur propriété de solubilité dans l'eau sont donnés dans le
tableau 3-5.

Les liquides insolubles ou partiellement solubles dans l'eau ne


peuvent pas être éteints avec de l'eau: le plu souvent ils
surnageraient et donc propageraient le feu.
C'est la raison pour laquelle, pour éteindre de tels incendies. il
faut utiliser des extincteurs à base de mousse ou de poudre.

Par contre les liquides solubles dans l'eau, moins dangereux,


peuvent être éteints avec l’eau.
L'importance des différentes propriétés physico-chimiques pour
estimer la dangerosité des composés vis-à-vis de l’
environnement est résumée dans la Figure 3-5.
III. Effets liés à la quantités de production
pour caractériser les effets de l' introduction de substances dans l’environnement, les
quantités de production peuvent donner les premiers indices.
Si des substances ne sont produites annuellement qu’en petites quantités, selon leurs
propriétés, elles peuvent conduire à un enrichissement ponctuel ou local à proximité des
lieux de leur fabrication ou de leur application : mais globalement une telle substance
restera plutôt négligeable « faute de masse» (et ne sera. peut-être même pas détectable).

Les substances produites par l'industrie chimique sont largement répandues dans
l'environnement. De plus en plus de substances chimiques sont produites et utilisées en
quantités toujours plus importantes. Il y a 50 ans, la production mondiale de l'industrie
chimique était de l'ordre d' environ 1 million t/a ; elle se situe aujourd'hui aux alentours de
400 millions t/a.
Le nombre des substances chimiques (sous forme de composé unique) qui sont sur Je
marché dans l'Union européenne (EU) est supérieur à 100 000, Le nombre des préparations
dépasse l 000 000.
Beaucoup de ces substances chimiques arrivent sur le marché en quantité importantes
(Tableau 3-7). Mondialement, ce sont seulement 3000 composés qui constituent la base de la
quantité de substances produites annuellement.
Les chiffres de production et par conséquent aussi de émissions des produits chimiques. qui
sont en rapport avec le standing de vie d'un pays en général, peuvent être estimés par le
produit intérieur brut annuel lorsque la structure industrielle est à peu près la même. Ceci est
particulièrement valable pour des produits comme les solvants, les détergents ou les
plastifiants. Mai de cette manière là, on ne peut pas estimer les quantités de production pour
des substances, qui sont produites dans un pays, et utilisées dans d’autres pays (c'est le cas
par exemple des pesticides).
Les données concernant la production et les émissions de certaines substances par rapport aux
pays respectifs sont dans la plupart des cas accessibles dans les pays de r ouest. Par exemple on
peut tirer beaucoup d'informations en France auprès d'établissements publics tels que le Centre
interprofessionnel technique et d’étude de la pollution (CITEPA), l’institut français der
environnement (IFEN) ou l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’energie (ADEME).
mais il est souvent difficile de déterminer la production mondiale des substances chimiques de
base ou des produits qui en découlent: les chiffres de production réels ne sont connu que pour
quelques composés, dans certains pays; pour d'autres il faut une estimation. Même pour des
substances comme certains composés chlorés (par exemple les chloroéthanes, chloroéthènes.
chlorobenzènes ou biphényles chlorés) on ne peut dire qu'approximativement quelles ont été les
quantités produites et combien le sont encore mondialement. Une méthode, qui dans beaucoup de
cas donne au moins des valeurs d'un ordre de grandeur à peu près fiable consiste à estimer la
production mondiale comme équivalent à 3 à 4 fois celle des USA.
on peut relativement bien déduire, d'une manière indirecte, des informations sur la production
et l'application des substances à partir de leur accumulation. par exemple chez des oiseaux
sédentaires ou chez les poissons de fleuves ou de lacs, ou dans les sédiments. En particulier
les pollutions constatées au niveau des embouchures des grands fleuves permettent de tirer
des conclusions sur la nature et la quantité des substances introduites en amont par les
industries ou les activités agricoles.

Souvent on ne peut réaliser qu'une estimation approximative de la quantité d'une substance


produite qui est déjà parvenue ou va encore parvenir dans l'environnement. Et on sait encore
très peu de choses sur les émissions qui peuvent être engendrées régionalement ou
globalement par les déchets (par exemple les boues, les déchets chimiques), qui parfois ne
sont pas traités conformément à la réglementation.
Un calcul simple de modèle peut aider à répondre à ces questions : si on suppose que
100000 t d'une substance sont produite. annuellement et que cette substance est
entièrement répartie dans un des compartiments de l'environnement, l'air. l'eau ou le sol.
on obtient des pollutions différentes. en fonction entre autres de la durée de son
introduction (voir Tableau 3-8).
Ces hypothèses ne correspondent pas à la réalité, car les substances produites ne
parviennent que partiellement dans ce compartiment, ne se dispersent pas d'une
manière idéale, peuvent aussi être décomposées ou éloignées d'une autre façon d'un
des compartiments. par exemple par les pluies.
Mais une première estimation sur l'ordre de grandeur des pollutions possibles est tout de
même apportée par ces chiffres, si on considère que beaucoup de substances chimiques
sont produites à plus de 1000000 t/a (cf. Tableau 3-7).
Toutes les substances, fabriquées en grandes quantités. n'ont pas la même importance
vis-à-vis de l'environnement; c ·est le cas par exemple du béton, du ciment, de l'acier.
Mais leur production. par exemple à travers leurs émissions, peuvent cependant avoir un
certain impact sur l’environnement.
IV. Effets liés à l’Application
Le type d'application est la façon dont on applique et on utilise une substance; il dé termine où un
composé parviendra prioritairement dans l'environnement. À côté d' autres paramètres d'influence.
Le type d 'application permet d'envisager comment un composé va se comporter ultérieurement
dans l’environnement.
Lors d’une application ouverte, une substance a la possibilité de se disperser dans J'espace d'une
manière incontrôlée. Appliquer des peintures au pinceau ou au pistolet et répandre des pesticides ou
les disperser à partir d’un avion sont des exemples d’applications ouvertes de produits chimiques de
types et d'actions différentes.
Lors d'une application fermée. une réutilisation complète de la Substance ou sa destruction (désirée)
sont possibles. Un exemple typique est l 'utilisation de produits chimiques dans un procédé fermé.
On utilise souvent des composés toxiques, par exemple le phosgène, comme produits
intermédiaires réactifs, qui normalement ne se répandent pas dans l’environnement, sauf en cas
d’accident.
V. Transport, dispersion
Le transport des substances définit leur changement de lieu dans l’environnement . On parle aussi de
dispersion (également appelée souvent mobilité) et on entend par là. dans la chimie de l'environnement
la tendance des produits chimiques à se propager dans d’autres domaines de l'environnement depuis l'
endroit où ils ont été appliqués ou utilisés pour la première fois (Figure 3-6). Il s’agit donc de la capacité
d'une substance de parvenir à d ' autres endroits où e elle déploiera éventuellement ses effets ou sera
transformée.
Le transport des substances est conditionné par leur introduction dans l'environnement. La plupart des
composés sont introduits dans la nature et y sont dilués, par exemple dans l'air au dessus des
cheminées d'une unité de production ou dans le cours d’eau le plus proche par l'intermédiaire des eaux
usées. Les substances sont souvent introduites dans l'environnement d' une manière diffuse : elles sont
émises à partir de nombreuses sources, qui ne peuvent pas être déterminées avec exactitude, par
exemple les terpènes à partir des arbres ou le plomb à partir des véhicules automobiles.
La distance jusqu'à laquelle les substances sont transportées dépend de leurs propriétés physiques
(comme leur pression de vapeur, leurs points d' ébullition et de fusion, leur solubilité dans
l'eau. leur capacité à être adsorbées. leur tension superficielle). mais aussi de leur stabilité
chimique. Car le transport demande du temps: si les substances sont enlevées des
compartiments les plus importants, l'air et l'eau, en des temps très courts (par exemple en
quelques heures ou même quelques minutes). donc si la durée de vie de la substance est très
courte. alors ces substances ne peuvent s'étendre que d'une manière limitée. Ceci signifie à
contrario que les composés qui sont répandus de manière globale doivent être suffisamment
stables chimiquement.
Enfin la rapidité de transport réalisée dans un compartiment a aussi une influence sur la
distance. Les substances sont transportées avant tout par l'atmosphère et par le cycle de
l'eau (nappe phréatique incluse); mais aussi les organismes qui changent de lieu et les
activités des êtres humains apportent leur contribution au phénomène de transport. (Par
contre, le sol n'a pas de fonction de transport.)
VI. Persistance
La notion de « persistance» a été utilisée pour la première à propos des pesticides; depuis lors,
elle a été appliquée aussi à d'autres substances. La persistance est la propriété qu'ont les
composés de pouvoir rester dans l'environnement, sans être altérés par des processus
physique, chimiques ou biologiques. La persistance correspond donc à la stabilité des
composés dans l'environnement, à leur résistance à une décomposition ou une transformation
dans la nature.
Toutes les substances inorganiques, par exemple les sels de métaux lourds. sont en principe
persistantes; elles peuvent au plus être transformées en ct· autre composés inorganiques. La
persistance est donc une notion d'un grand intérêt, surtout pour les substances organiques.
Les composés se transformant en d'autres composés organiques qui ensuite ne peuvent plus
être détruits dans a nature sont aussi considérés comme persistants.
On distingue une persistance voulue et une persistance non désirée.
La persistance voulue est une condition importante pour qu'en général une substance chimique
puis e être utilisée: dans le cas idéal, la persistance d’un composé est optimale lorsqu'elle dure
jusqu'à la fin de l’effet souhaité: ensuite la substance doit perdre se effets et pouvoir être si
possible complètement décomposée.
Ainsi on exige des tensioactifs qu'ils puissent rester stables pendant leur stockage : ils ne doivent
être dégradables qu'après leur utilisation. pour qu'ils ne soient pas nocifs vis-à-vis des cours
d’eaux. Les laques et les peintures doivent par contre rester très longtemps persistante en tant
que couches protectrices tant sur les véhicule automobiles que sur les façades des maisons. afin
de résister aux intempéries et au rayonnement solaire et ne pas e décomposer rapidement.
On parle de persistance non désirée si la stabilité d’une substance dépasse le temps pendant
lequel on attend d’elles certaines propriétés ou certains effets. Les nombreux composés
organiques contenant du chlore font partie des composé typiques à persistance non désirée
(exemple classique: le DDT:
Si la décomposition biotique de xénobiotiques ·arrête à un stade intermédiaire auquel il s’est
formé un produit de décomposition. on parle de persistance secondaire ou tertiaire.
Par exemple le DDT est décomposé par les microorganismes en DDE (dich
lorodiphényldichloroéthène), produit toxique; le DDE ne possède plus aucun effet insecticide.
mais est considéré comme très dangereux pour l’eau et soupçonné d'être cancérigène.
Formation de métabolites

Cas du DDT (dichloro – diphenyl – trichloroéthane)


et de son métabolite, le DDE (dichloro –
diphenyléthylène) (Krishna Das)
Des xénobiotiques peuvent donc être décomposés en d’autre xénobiotiques, par exemple

Dans ces cas. des produits de décomposition plus toxiques que les produits de
départ peuvent se former; c'est Je cas par exemple du chlorure de vinyle dans
la nappe phréatique, qui provient de la biotransformation du trichloro- et du
tétrachloréthylène.
II n’existe pas de mesure absolue de la persistance des composés. Cependant.
elle est en étroite relation avec leur réactivité chimique. Pour cette raison. on
peut utiliser quelques données sur la réactivité et la stabilité de composés
représentatifs de différents groupes de substances. au moins afin de comparer
leur persistance,
par exemple:
- les composés insaturés sont moins persistants que les saturés
- les alcanes sont moins persistants que les aromatiques:
- la persistance des aromatiques augmente aves le nombre de substituants :
- le atomes d'halogène en tant que substituants augmentent plu la persistance des composés
que les groupements alkyles.
Pour évaluer la réactivité d'une substance et pouvoir la comparer à d'autres. on peut utiliser,
entre autres, la mesure de sa vites de réaction avec une espèce chimique présente dans
l'environnement, par exemple avec des radicaux OH (cf. Section 7.5), ave.. l'ozone ou avec
l'oxygène atomique.
On peut aussi utiliser le valeurs DBO. Concernant la décomposition des substances dans les
stations d'épuration ou dans les eaux de surface dans le but de faire une description
comparative de leur persistance.
La persistance d'un composé peut aussi être caractérisée par son temps de demi-vie biologique.
C’est le temps au bout duquel la moitié d'une substance organique est décomposée par des
organismes en un ou plusieurs autres composés.
Pour de nombreux composés persistant , par exemple les hydrocarbures chlorés, sa valeur est voisine
de plusieurs années.
Par contre les composés non persistants peuvent être décomposés dans l'environnement seulement
après quelque semaines. quelques jours ou même quelque heures. selon leur réactivité (cf. Section
3.7).
VII. Décomposition
Dans l'environnement. des substances peuvent être décomposées par des voies
chimiques ou biologiques, donc être transformées en d'autres substances. Un composé
peut être considéré comme décomposable. si, sou l'influence de microorganismes, de la
lumière. d'humidité et d 'autres facteurs. il peut se transformer en espèces chimiques plus
simples existant parfois dans la nature.
On entend par décomposition la propriété d 'une substance naturelle ou anthropogénique
à être transformée en composés plus simples par des procédés biochimiques, chimiques
ou physiques. De toute évidence. décomposition et persistance (cf. Section 3.6) sont des
propriétés opposées.
Par décomposition biologique, on entend la transformation d’une substance par l'
intermédiaire d'enzymes existant dans la nature lors du métabolisme des
microorganismes, par exemple par des bactéries dans l'épuration biologique des eaux
usées ou par des plantes.
En général de telles transformations ont lieu dans le cadre de métabolismes qui
nécessitent peu d 'énergie. Par le terme de métabolisme, on comprend toutes les
réactions chimiques ayant lieu dans l'organisme, nécessaires au maintien des processus
de la vie; ces réactions concernent l’apport d'énergie, mais aussi l'introduction, la
transformation , la décomposition de certains composés dans les organismes ainsi que
leur élimination et le maintien ou l'augmentation de la biomasse.
Il s'agit dune décomposition non biologique si une substance est décomposée sans
lïnftuence de matière vivante. Il y a de nombreuses voies de décomposition de ce type
envisageables et réalisables, entre autres:
- l'hydrolyse, donc la réaction avec l'eau :
- les oxydations avec différents oxydants comme r oxygène moléculaire, 02; l'oxygène
atomique dans son état fondamental ou à l'état excité, respectivement 0 et 0*; l’ozone 03 : les
radicaux OH; ou
- des réactions photochimiques
En particulier, on parle de minéralisation. quand la décomposition d'une substance organique
conduit en totalité à des composés inorganiques de base tels que C02. H20, H4, 03-. H2S
,P043- .
La nature des produits formés et la vite e à laquelle les composés se transforment dépendent
des compo é eux-mêmes. Du milieu dans lequel ils se trouvent (air. eau. sol), du type d’ énergie
fournie (les plus importants étant le rayonnement UV du Soleil et la chaleur) et aussi des
partenaires réactionnels. nous parlerons davantage des réactions de décomposition là où il s·
agira de « puits» pour certaines substances.
Formation de métabolites

Dégradation :
Action physicochimique conduisant à la minéralisation plus ou
moins complète d’une molécule

Biodégradation :
Dégradation biologique effectuée par des êtres vivants
(bactéries, champignons) et obtention de métabolites de plus
faible poids moléculaire.
Biodégradation primaire = attaque partielle des molécules ;
peut aboutir à des métabolites plus persitants, plus
biodisponibles et quelquefois plus toxiques que la molécule
initiale ;
Biodégradation ultime : dégradation complète de la molécule
; conduit à CO2, CH4, eau, éléments minéraux ; moins de risque
que résultat de biodégradation primaire. (Sage Rhône Méditerranée
Corse, modifié)
VIII. Accumulation
1. Remarques préliminaires
En principe. toute substance, naturelle ou anthropogénique. Peut être absorbée par des
organismes. Des substances dont un organisme n'a pas besoin soit ne subissent pas de
résorption, soit sont désorbées de nouveau. Si un organisme ne dispose pas de mécanismes
spécifiques soit pour empêcher a résorption, soit pour r éliminer une fois qu'elle est absorbée,
alors cette substance s’accumule.
Un organisme ne peut pas absorber n'importe quelle quantité d' une substance étrangère; par
contre, pour toutes les substances. au bout d ' un certain temps, il y a une limite qui est
atteinte. On parle d' un état de saturation, lorsque l'absorption et la désorption d'une substance
se déroulent à la même vitesse («équilibre dynamique )>). Le temps nécessaire pour atteindre
cet état dépend de la substance et de chaque genre biologique, même de l'organe impliqué
dans certains cas. et peut durer de quelques heures à plusieurs années.
Sous le terme d" accumulation. on entend le fait que des substances - éléments, polluants
organiques, etc. - se trouvent dans certains compartiments de l’écosystème dans des
concentration plus élevées que dans un autre compartiment de l 'environnement ou que
dans la nourriture .le processus par lequel ces substances se sont accumulées est aussi
appelé accumulation. Lorsqu’on parle de ce concentrations, il ne s'agit pas de valeurs
absolues mais de rapports de concentration.
Lorsqu’inversement, la concentration d'une substance dans un compartiment, par exemple
dans un organisme, est, à l'état saturé, plus basse que celle qui existe dans un autre
compartiment, par exemple dans un milieu voisin ou dans la nourriture on parle d '
appauvrissement. Selon le compartiment dans lequel les concentrations des composés
augmentent, on distingue entre accumulation biologique et géologique.
On peut considérer comme une autre forme d'accumulation celle qui prévaut dan
l'atmosphère: des substances, liées à des poussières, ont souvent des concentrations plus
élevées que dans l'air libre.
On peut déduire de la relation existant entre les concentration d'une substance présente
dans plusieurs phases dans quel compartiment de l'environnement elle va s'accumuler. par
exemple par un modèle simple dans lequel s'établit un partage à l 'équilibre entre les trois
domaines : air. eau et phase solide (Tableau 3.9)
2. Accumulation biologique, bio-accumulateurs
Lors de J' accumulation biologique (bioaccumulation), des substances sont stockées
dans les organismes - parfois seulement dans certains organes des êtres vivants- c'est
le cas de quelques composés organiques étrangers accumulés dans les organismes
des espèces aquatiques ou des métaux lourds dans le foie des mammifères.
L'accumulation des éléments ou des composés dépend de chaque être vivant. Par
exemple différentes plantes d'eau, dans un même environnement. accumulent du
potassium, du sodium, du calcium et du silicium dans des proportions très divergentes
es unes des autres (Tableau 3-10). Mais aussi différents éléments, comme le sodium
ou le magnésium. le phosphore ou le fer peuvent, au sein des mêmes orgiasmes. être
très différemment accumulés ou soustraits (Tableau 3-11 )
La voie par laquelle la contamination parvient dans un orgasme revêt aussi une grande
importance: directement à partir du milieu environnant (eau,sol,air) dans l'organisme ou à
travers la chaine alimentaire (accumulation directe ou indirecte). Par chaîne alimentaire, on
entend une relation entre des êtres vivants selon le principe « manger et être mangé» (Figure
3-7).
L'enrichissement successif d'un membre de la chaine à un autre peut avoir pour conséquence,
que, par cette voie, certains polluants se trouvent à des concentrations particulièrement
élevées chez le dernier consommateur. Par exemple les algues en tant que producteurs
peuvent accumuler une substance, dont la concentration peut augmenter chaque fois à
l'intérieur de consommateurs d’un ordre de plus en plus élevé, par exemple selon la s uite:
algues ~ daphnies ~ petits poissons ~ prédateur
Comment un polluant s'accumule t-il dans les organismes vivants
Comment un polluant s'accumule t-il dans les organismes vivants

La concentration du
polluant augmente
en montant le long
de la chaîne
alimentaire
L'enrichissement successif d'un(Les être vivants se trouvant dans l'eau sont victimes du
processus d'accumulation, essentiellement par la voie directe, alors qu .. les organismes
terrestres le sont à travers la chaîne alimentaire c'est à dire par la voie indirecte. )
Il y a des systèmes biologiques qui réagissent avec une sensibilité particulière à certains
polluants (bio-indicateurs) ou qui accumulent des polluants de façon particulièrement forte
(bio-accumulateurs). Les lichens et le mousses . qui réagissent de manière sensible aux
influences de l'environnement dans leur forme d ·apparition. appartiennent a us à ces
systèmes biologiques.
De plus. les mousses ne possèdent pas de racine : elles prennent leurs substances nutritives
non seulement directement à partir de l'atmosphère ou des eaux de pluie, mais aussi à partir
des polluants qu'elles emmagasinent de manière importante.
Par exemple, on peut déterminer les très faibles concentrations en métaux lourds contenus
dans les pluie grâce à la mesure de leur teneur dans les mousses, concentration‘ difficiles à
détecter par les mesures habituelles réalisées dans les précipitations.
C'est le cas, entre autres, du plomb. du cadmium. du mercure. du cuivre. du cobalt et du
nickel.
3. Facteur de bioaccumulation
Pour décrire la mesure de l'accumulation dans un système biologique déterminé, on utilise le
facteur de bioaccumulation (FBC : appelé aussi facteur de bioconcentration ou seulement
facteur d'accumulation; en angl. Bioconcentration factor, BCF). À condition que les valeurs du
numérateur et du dénominateur aient la même unité. il s'agit là d'une grandeur (dimension : 1)
pour caractériser l'accumulation d'un composé dans un organisme:
Les valeurs FBC, selon le domaine de référence, peuvent être reliées à la masse fraîche
(c’est-à-dire sans séchage),à la masse sèche (après dessiccation) ou - pour les polluants
lipophiles – à la masse de la matière grasse.
Les organismes peuvent accumuler des polluants, qui ne sont présents qu'à de très faibles
concentrations dans un milieu environnant tel que l'eau d'une manière considérable et dans
une proportion qui devient dangereuse lorsqu'ils entrent dans l’alimentation des êtres
humains. Les valeurs FBC correspondantes peuvent alors devenir très élevées. Par
exemple, la bio-accumulation de mercure atteint des valeurs FBC de 100000 (Tableau 3-
12)
L'accumulation des substances solubles dans les graisses, comme les hydrocarbures chlorés
dans le tissu graisseux des organismes, est d'une grande importance. À cause du faible
métabolisme prévalant dans ce genre de tissu, de telles substances le sont presque pas
décomposées et sont donc accumulées. Pour les biphényles polychlorés (PCB) quelques
valeurs sont rassemblées dans le Tableau 3-13, à l'aide desquelles on peut calculer les
facteurs d'accumulation dans la chaîne alimentaire ou dans les sédiments, par exemple :

Dans beaucoup de cas, ce sont les algues qui constituent les organismes tests pour
déterminer les facteurs d'accumulation, car elles possèdent une capacité d'accumulation
élevée. Par contre, dans la pratique, il manque souvent des donnée pour les valeurs FBC,
qu'on peut alors évaluer à partir des coefficients de partage 1-octanol/eau (Pow; voir
Section 8.4).
L'accumulation des PCB dans les sédiments (voir Tableau 3-13) est un exemple
d'accumulation géologique.
4. Coefficient de partage 1-octanol/eau
Le coefficient de partage 1-octano/eau est une grandeur ( dimension:1), qui représente le
rapport entre les concentrations d'une substance X dans des phases qui sont en contact
l'une avec l'autre constituées d'un solvant moins polaire, le 1-octanol. (aussi: n-octanol;
selon IUPAC: octan-1-ol) et d'un solvant polaire, l’eau:

Dans cette équation, Ct-ocmnoi(X) et Ceau(X) représentent les concentrations


de la substance correspondante X respectivement dans
le 1-octanol et dans l'eau, exprimées dans la même unité (parfois,
beaucoup dedans la littérature on trouve aussi cette valeur exprimée par P ou
Kow).Normalement, on détermine Pow expérimentalement. Pour cela une solution de la sub
tance X dans du 1-octanol est ajoutée à une quantité définie de 1-octanol CH3(CH2)70H,le tout
etant agitée et amenée à la séparation des phases à une température d 20 ... 25 °C.
On détermine ensuite les concentrations de X dans les deux phases. puis on calcule Pow selon
l’ équation (3-3). beaucoup de Pow est une mesure de la solubilité d'une substance dan l'eau ou
dans les graisses: plus Pow est élevé, plus la substance est soluble dans les graisses et moins
elle l'est dans l'eau, et plu la valeur FBC est également élevée. Par conséquent Pow est une
mesure de la tendance d'une substance à s'accumuler dans les tissus graisseux des
organismes.
Cette grandeur décrit donc dans quelle mesure une substance e répartit entre le milieu non
biotique (eau) et k milieu biotique. Des valeurs élevées de Pow sont le plus souvent associées à
une forte tendance à la bio- et à la géo-accumulation Comme les valeurs Pow dépassent plusieurs puissances de dix.
on les exprime le plus souvent en « log Pow»
IX. Effets nocifs et désagréments
Les composés peuvent avoir des effets multiples sur l'environnement. Quand il s'agit
d'effets négatifs écologiques, on parle d' écotoxicité des composés qui en sont à
l'origine. On différencie les effets nocifs directs et indirects. Dans les effets nocifs
directs d'une substance on compte son effet toxique et son effet corrosif. D'autres
effets appartiennent aussi à cette catégorie; un composé peut être (voir aussi
Tableau 3-2) :
- mutagène: la substance provoque des changements irréversibles des propriétés
héréditaires;
- tératogène: la substance entraîne des malformations chez les embryons.
principalement chez les mammifères;
Cancérogène: :substance participe à la formation d'abcès cancérigènes ou des tumeurs. (Dans
un abcès cancérigène une cellule du corps transforme en une autre cellule qui n'est plus
soumise aux limitations de croissance du tissu concerné mais qui se multiplie d'une façon
illimitée et sans égard pour les besoins de ensemble de l'organisme.
Dans la plupart des cas. la tumeur par contre possède une certaine spécificité vis-à-vis d'un
organisme ou d' un tissu, mais elle peut se propager dans le corps par x cellules libérées, les
métastases.
Les substances ayant des propriétés telles que« comburantes» inflammables » sont capables
de causer des effets nocifs directs. Mais d'autres propriétés comme la capacité de changer la
composition peuvent provoquer des effets nocifs indirects. par exemple sol, de même que le
fait d'enlever de ce sol des ions métallique par acidification (cf. Section 22.2).
Les polluants peuvent parvenir dans un organisme par trois voies

Organes cibles
les polluants peuvent parvenir dans un organisme par trois voies:
- Vie orale: ingestion; l'effet apparaît souvent plus tard à travers le système estomac-intestin;
- La voie dermique: absorption à travers la peau
- L’ inhalation : par la respiration et la pénétration à travers la surface des poumons

En fonction de la durée de l'effet nocif après absorption d'un composé, on distingue


 L’effet aigu (par exemple la toxicité): l’effet nocif se déclenche après un temps court (après quelques
urs) suite à une absorption unique du composé
 L’effet subchronique (subaigu): L’effet nocif apparaît après un temps limité jusqu'à 90 jours) apres l'absorption
de la substance :
 Effet chronique :effet nocif apparaît, parfois après l'absorption de petites ou
de très petites quantités, après une durée plus importante (plus de 6 mois).

Un effet nocif peut être réversible (après suppression du polluant l'organisme revient dans son état d'origine)
ou irréversible: transformation de l 'organisme persi te après la suppression
polluant).
En outre. les effets de certains polluants peuvent être additifs et additif) ou parfois exponentiels-
dans ce dernier cas on parle d’accumulation d'effets ou de synergie. Aujourd' hui on sait encore e
peu de choses sur les effets de telles combinaisons; jusqu’à présent. on se limite avant tout à la
mesure d'effets singuliers.
est également envisageable que les effets de deux polluants puisent ·annuler (on parle
d'antagonisme).
Des centaines ou des milliers de substances étrangères a corps humain traversent chaque jour 1·
organisme. sans provoque un effet nocif sensible. Un effet biologique ne survient que si 1
substance parvienne à l'endroit précis où il se fait sentir, donc quand elle est absorbée par
I'organisme et parvient à l'organe cible; e plus, la substance doit avoir un effet suffisamment
prononcé (on parle de force de l 'effet). et sa concentration ainsi que la sensibilité, de l"organisme
doivent être suffisamment élevées. En principe on peut a us i diviser les polluants selon leur
relation «dose-effet »
(Figure 3-8).
Sous Je terme de dose (du grec dosis. don), on entend la quantité de
substance introduite par la bouche. la peau ou le poumons, exprimée le plus
souvent relativement à la masse du corps (par exemple en mg/kg). Il suffit
d'une très faible dose de certaines substances pour provoquer des effets
nocifs: on parle dans ce cas de relation linéaire dose-effet.

Pour cela, on peu penser à des polluants qui, au sein d"un organisme,
peuvent transformer quelques molécules ayant alors une influence critique
sur des cellules ou transformer des enzyme : c ·est le cas par exemple des
substances cancérigènes ou mutagènes.
Pour d'autres polluants, on peut déterminer une dose individuelle variable, dont le
dépassement entraîne des effets nocifs. On parle de relation de valeur-seuil: un effet ne se fait
sentir qu'à partir d'une valeur minimale de sa concentration, la valeur-seuil.
Tant que la concentration d'une substance reste en-dessous de cette valeur, aucun dommage
vis-à-vis de la santé n'est à redouter. Ceci vaut par exemple pour des composés comme
l'éthanol, qui peuvent être décomposés avec une certaine vites e dans le corp humain.
Souvent pour classer les substances en fonction de leur toxicité, on choisit la valeur LD50.
c'est à dire la dose létale moyenne.
Pour une substance unique. cette valeur représente la dose, calculée statistiquement, qui, lors
d'expériences destinées à estimer laToxicité aiguë, a une probabilité de provoquer la mort de
50% des maux traités.
L'effet des composés peut dépendre fortement de r espèce ~ale concernée. Les nuisances peuvent
être très différentes an organisme à un autre du même genre. Même les organismes la même famille
réagissent parfois différemment vis-à-vis du mëme polluant. Cette forte dépendance de l'espèce est un
arguent
important en faveur de la défiance manifestée, entre autres, "ers les expériences sur les animaux. Dans
la Figure 3-9. il -~montré qu'avec l'exemple de la thalidomide, la dose efficace
plus basse chez l'homme et le singe diffère déjà d'un facteur Des résultats de recherches effectuées sur
d ·autres mammiferes sont encore moins transférables à une autre espèce telle que l’homme: chez des
femelles de rats enceintes la thalidomide ne montre pas d'effets tératogènes ou toxiques même jusqu'à
des es de 4000 mg/kg.
Une grande partie des effets écologiques négatifs des composé ainsi que leurs effets nocifs chroniques
sur la santé humaine est encore largement à l'état de recherche. Il n'est pas à exclure que les effets à
long terme de substances qui apparaissent sans danger aujourd' hui, puissent avoir des conséquences
tardives sur la santé des êtres humains.
Cinq critères pour évaluer l´impact d´une substance
anthropique

Quantité. - ppm/ppb et mM

Persistance. - Temps de demi-vie

Toxicité. - LC50 and LD50

Bioaccumulation, bioconcentration et biomagnification - KOW et


autres paramètres physico-chimiques

Autres – métabolites – e.g. DDT/DDE

Krishna Das
Mesure de l’accumulation
* Concentration
* Dose
* Teneur
* Quantité
Unités de mesure
ppm = 1 partie par million = 1 milligramme de contaminant par
kilogramme de matière (eau, tissus, sédiment …) (rapport de 106)
= 1 mg/litre ou 1 µg/g

ppb = 1 partie par billion = 1 microgramme de contaminant par


kilogramme ou litre de matière (rapport de 109)
= 1 ug/litre
mM = millimole = 10-3 moles
Mole = 6,.022 1023 atomes (ou
molécules)
Nombre d’Avogadro(nombre
d’atomes présents dans 12 g de 12C

Francis RIBEYRE – Institut EGID Bordeaux 3


Définition
• Facteur de concentration : rapport de la concentration d’un
polluant dans un organisme à sa concentration dans le biotope
concentration de la substance dans l′organisme
• 𝐹𝑐 =
concentration de la substances dans le biotope
• Facteur de transfert : rapport de la concentration d’un polluant
dans un organisme à sa concentration dans l’organisme du niveau
inférieur
concentration de la substance dans l′organisme
• 𝐹𝑡 =
concentration de la substances dans l′ organisme niveau inférieur

• Facteur de biomagnification: accumulation du polluant dans un


prédateur à partir de sa proie.
concentration de la substance dans le prédateur
• 𝐹m =
concentration de la substances dans l𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑖𝑒

• Bioaccumulation = bioconcentration + biomagnification


02/06/2020 204
Unités importante

solide liquide gaz


mg/kg = ppm mg/kg = ppm
-
mg/l mg/l
°
3 3
cm /m = ppmvol
°
mg/kg = ppmpds
02/06/2020 205
Exemples

• 1 ppm = 1.10-6 1 ppb = 1.10-9 1 ppt = 1.10-12

• Exemple 1
• 900 µg DDT par litre d’huile d’olive (0,92)
• 0,9 mg/litre = 0,97 mg/kg ou ppm
• Exemple 2
• 48 g ozone = 22,4 litres
• air (@ 1,14)
• Seuil de protection sanitaire : 110 µg/m3
ou : 51,3 cm3/m3 ou ppbvol
ou : 110 µg/1140 g soit 96 µg/kg ou ppbpds

02/06/2020 206
Désagréments dus aux odeurs
La composition naturelle de 1' air peut subir des changements à cause des substances
odorantes. Dans certains procédés industriels (par exemple dans la pétrochimie lors du
raffinage du pétrole brut) des émissions fortement odorantes peuvent avoir lieu; mais
aussi lors de processus naturels ou de procédés impliquant des «produits naturels»
(par exemple élevage d'animaux. Traitements des boues d'épuration) des
désagréments considérables dus aux odeurs peuvent apparaître.
De tels composés responsables des odeurs émises peuvent être extraits des effluents
gazeux par exemple par adsorption sur des
filtres à charbon actif. par ozonation ou par photocatalyse sous
irradiation UV
En France, la loi du 30 décembre 1996 sur l air et 1 'utilisation rationnelle de J'énergie
stipule que les émissions olfactives excesives constituent une pollution
atmosphérique.
Des arrêtés relatifs aux installations classées pour la protection de l'environnement
définissent le niveau et le débit d'une odeur et fixent des débits d’odeurs à ne pas
dépasser pour les sources canalisées.
En France. dans la « législation sur la combustion des déchets». on parle même
d'émissions malodorantes.
Avec l' olfactométrie (du latin olfacere. sentir), on essaye de déterminer des odeurs par des
techniques de mesures: des personnes tests comparent de l'air pollué par des substances
malodorantes avec de l'air pur, pour estimer les limites olfactives spécifiques de la
substance testée (Tableau 3-15):
l'objet de ces mesures est de déterminer la concentration d'odeur. exprimée en unités
standards d 'odeur (UOS). Elles reposent sur l'application d'un facteur de dilution ramenant
l'odeur intense de 'échantillon gazeux, objet de la mesure. au seuil de perception. c'est-à-
dire au niveau de la concentration où la probabilité de perception est égale par convention à
50 %. Lorsque des personnes différentes interviennent, les marges d'odeur peuvent varier
de plus de deux puissances de 10, ce qui rend pratiquement impossible leur évaluation
objective.
Il y a des substances qui émettent une odeur tellement intense qu’ on peut déjà
les percevoir à de très faibles concentrations et qu'elles peuvent être considérée
comme très gênantes, sans qu'il y ait pour autant une incidence sur la santé;
c'est le cas par exemple de l’acide butyrique (lors de la transpiration).
X. Epidémiologie et surveillance de la qualité de l environnement

1. définition
Dans une Étude épidémiologique en écologique : on met en relation les variations
temporelles à court terme d’un indicateur sanitaire de la population avec celles d’un
indicateur de l’exposition de cette même population à la pollution (atmosphérique,
aqueuse ou du sol).

 Indicateurs de pollution : niveaux J de NO2, O3, FN, particules fines et SO2 –


situation de fond.
 Indicateurs sanitaires : nombres de décès (en particulier pour causes
respiratoires et cardio-vasculaires) et nombres d’hospitalisations pour différentes
pathologies (surtout respiratoires).
L’épidémiologie en plus d’ètre un outil sanitaire est aussi donc couramment utilisé en
étude d’impact environnemental à posteriori:
Comment surveiller la qualité de l’environnement

En effet les études d’impacts environnemental utilisent deux approches d étude basées sur la
détermination de deux catégories d’indicateurs:

-Approche physico-chimique:Détection des polluants et quantifications dans les milieux


physiques et biologiques

-Approche biologique: Évaluation des effets des pollutions sur les organismes vivants

a- Sur les individus


b- Sur les populations et/ou les communautés
L’approche biologique utilise deux types d’indicateurs: complémentaires, basées sur l’étude des
organismes vivants :

- bio-indicateurs et indicateurs biologiques

- biomarqueurs
Bioindicateurs

Indicateurs biologiques
Espèces ou groupes d’espèces dont les propriétés biologiques (mode de
vie, physiologie) sont utilisées pour déterminer les niveaux de
contamination d’un biotope
Biomarqueur
Un biomarqueur est un changement observable et/ou mesurable au niveau
moléculaire, biochimique, cellulaire, physiologique ou comportemental qui
révèle l’exposition présente ou passée d’un individu à au moins une
substance chimique à caractère polluant (Lagadic 1997).

02/06/2020 217
Biomarqueurs d’expositions
Ils indiquent que le polluant présent dans le milieu a pénétré dans
l’organisme. Les biomarqueurs d’expositions sont le résultats de
l’interaction du polluant avec des molécules biologiques dans les
tissus et les liquides corporels.

Biomarqueurs d’effets
Ces biomarqueurs permettent de montrer que le xénobiotique est
entré dans l’organisme, et qu’après distribution dans les différents
organes ou tissus, il a exercé un effet toxique ou non, sur une cible
critique. La réponse de l’organisme regroupe des paramètres
moléculaires, biochimiques, histologiques, cellulaires,
immunologiques, et physiologiques.

Biomarqueurs de susceptibilités
Ces biomarqueurs sont liés aux variations d’origine génétique de la
réponse d’un organisme à la contamination par un polluant.
2. Les bio-indicateurs

a. Le passage des polluants dans la biomasse

Les polluants existant dans un milieu vont contaminer les êtres vivants. Si le
polluant est stable, la chaîne alimentaire sera contaminée. Exemple Rennes -
Tchernobyl.

Bioaccumulation = phénomène par lequel une substance, présente dans un


biotope, s’accumule en surface et/ou pénètre dans un organisme même si elle n’a
aucun rôle métabolique, voire si elle est toxique à ce dernier. (Ramade 1993)

Chez les plantes = absorption par les stomates + assimilation par les racines

Chez les animaux = inhalation (respiration) + absorption par la peau + ingestion


b. Définition de Bio-indicateur :

C’est une espèce vivante qui, par sa présence ou son absence, son abondance
ou sa rareté, permet d'apprécier le degré de pollution de l'eau ou de l'air.
Un bio-indicateur = relais faisant référence à des effets observables au niveau de
l’individu se traduisant par des altérations morphologiques, tissulaires ou
physiologiques (croissance et reproduction). Observable à l’œil.

C’est un organisme (ou partie d'un organisme ou communauté d'organismes) qui


renseigne sur l'état et le fonctionnement d'un écosystème.

Exemple: Lichen = Bio-indicateur ( et aussi un bio-accumulateur)


c. Avantages de l’utilisation des bio-indicateurs

1. Les organismes vivants sont de précieux révélateurs des perturbations de l'environnement car ils intègrent
l'ensemble des stress environnementaux (pollution chimique, état physique du biotope, variations
climatiques, modifications biologiques...) et renseignent ainsi sur l'état global d’un
écosystème/environnement.

2. Les mesures physico-chimiques: prennent en compte les polluants que l’on choisit de mesurer et ne peuvent
rendre compte du devenir et de la toxicité des polluants dans les systèmes biologiques.

3. Méthodes simples, faciles et pas chères = ++ pour pays en voie de développement

4. Les micropolluants (composés qui expriment une nocivité élevée à de très faibles concentrations) ne sont
pas analysables directement. Bio-accumulateurs oui.

5. Suivi pollution dans l’espace et dans le temps: modification de la pollution atmosphérique en fonction des
activités humaines (cf. Evolution qualité air) => nature, dispersion, concentrations, interactions,
identification…

6. Détection de nouveaux polluants non pris en compte par les capteurs mis en place
D .Les Limites de Les bio-indicateurs

1. Il existe tellement de paramètres biologiques => comment savoir si les modifications


sont d’origine anthropique ou d’origine « naturelle »? Ou autre?

2. « Demandeurs » veulent des réponses précises

3. Maîtriser la biologie et l’écologie des êtres vivants choisis

4. Présence des bio-indicateurs dans le milieu étudié

5. Temps de réponse et seuil parfois élevés

6. Certains pics de pollution auront un impact plus important que de faibles niveaux de
pollution
2. Utilisation des lichen comme Bio-indicateurs

a. définition: un lichen est une association entre :


Un champignon et.ne algue primitive (ou cyanobactérie)
+

Lichen

Il y a échange symbiotique entre les deux:


Champignon : apporte protection + eau, sels minéraux et antibiotiques
Algue: apporte: sucres obtenus par la photosynthèse,
La morphologie des lichens

• Le Thalle = le corps du lichen

Les principaux types de thalles:

1. Thalle crustacé
La morphologie des lichens

2. Thalle foliacé
3. Thalle fruticuleux
• Les organes:
Les apothécies Les rhizines, les cils

Les soralies et les isidies


• Le genre Physcia
b. Les lichens bio-indicateurs, pourquoi eux?

Végétaux Lichens

Feuilles recouvertes d’une cuticule Pas de cuticule, contact direct avec


protectrice et imperméable l’atmosphère
Pas d’activité l’hiver Actif toute l’année

Stomates Absence de système de régulation

Reproduction par graines protégées Reproduction par des structures


d’une enveloppe aériennes en contact direct avec les
polluants de l’air
Croissance rapide Croissance lente

Nutrition par les feuilles et les Nutrition uniquement dans l’air


racines (sol)
c. Les lichens et la pollution atmosphérique

• Impact pollution sur lichens:


Ratio surface/volume très élevé => absorption élevée des polluants gazeux et/ou
dissous dans l’eau de pluie.

De nombreuses espèces disparaissent lorsque la qualité de l’air se


dégrade

L’étude des associations permet d’étudier la progression ou la


régression de la qualité de l’air
L’écologie des lichens

Ils sont partout!

• Dans les déserts froids et chauds

• A la limite des neiges éternelles dans les montagnes

• Sur les côtes (sel)

• Dans les bois

• Dans votre jardin: sur les arbres, les murs, les vieilles tôles, des
vieux pneus, ...
Caractéristiques des lichens:

• Pouvoir LITHOGENE = permet de s’installer en pionnier sur des substrats difficiles

• RESISTANCE aux températures extrêmes

• REVIVISCENCE = capacité de vivre l’état sec (vie au ralenti)

• Chaque espèce a besoin pour survivre de conditions écologiques très strictes!


• luminosité

• nature du substrat (roche, arbre, arbres morts, ...)

• pH substrat (acide, neutre, basique)

• présence de certaines substances: azote (rochers fréquentés par les oiseaux), fer ou autres métaux, etc, puisés dans l’air .

Leur etat depend donc de la qualité de l’Air.


XI. EVALUATION DE LA TOXICITÉ

1. Détermination de la dose sans effet (DSE)

La DSE (dose sans effet) = quantité maximale de substance toxique qui peut être ingérée par un
animal quotidiennement, pendant toute sa vie, sans provoquer de troubles physiologiques (en
mg/Kg de poids corporel).

Etablissement des doses journalières admissibles (= DJA)

Elle est calculée à partir de la DES :DJA humaine = DSE / 100 (en mg/Kg de poids corporel)

- Un facteur x 10 = facteur spécifique : on suppose que l’espèce humaine est 10 fois plus
sensible que l’espèce animale testée la plus sensible.

- Un facteur x 10 = facteur de sécurité individuel : dans un groupe humain, tous les individus
n’ont pas la même sensibilité; certains peuvent être 10 fois plus sensibles que la moyenne
(enfants, femmes enceintes, personnes âgés,…)
TOXICOLOGIE HUMAINE: Résidus de pesticide dans l’alimentation

02/06/2020 235
Notions essentielles d’un test écotoxicologique en laboratoire

Un bio-essai consiste à exposer un organisme vivant (ou une cellule) à une substance dont on souhaite
évaluer la toxicité.
Cette substance peut être ingérée (la substance est ajoutée dans la nourriture), injectée directement
dans l'animal, inhalée (c'est à dire respirée) ou encore se trouver dans le milieu de vie de l'organisme
(par exemple dans l'eau d'un aquarium).
Par exemple, cela peut consister à disposer plusieurs aquariums contenant des poissons et de l'eau
avec différentes quantités d'un polluant.

236 Test Ecotoxicologique


Un des aquariums ne contient pas de polluant : c'est
le témoin qui sert de référence pour détecter
d'éventuels effets du polluant.

Expérience visant à évaluer les effets d'un


polluant sur une espèce de poissons

237 Test Ecotoxicologique


Ce test peut permettre de révéler :

- une toxicité aigüe du composé testé : c'est à dire une toxicité à court
terme

- une toxicité chronique du composé testé : c'est à dire des effets à


long terme du produit

Exemple d'une toxicité chronique : au bout d'1 mois, les oeufs pondus par
les poissons et le nombre de décès seront comptés. Le schéma ci-après
permet de comprendre comment une expérience peut permettre la
détermination des valeurs de référence d'un test écotoxicologique : la
CE 50, la NOEC et la LOEC.
238 Test Ecotoxicologique
02/06/2020 239
240 Test Ecotoxicologique
La EC50 (Effect Concentration 50%) correspond à la concentration en polluant qui engendre un effet sur
50% de la population par rapport aux échantillons témoins non soumis à ce polluant. Cette valeur est
déterminée statistiquement sur la base d'une transformation des données puis d'une régression ou d'une
modélisation. C’est une valeur relativement stable qui change peu quelle que soit la méthode statistique
employée.
La LOEC (Lowest Observed Effect Concentration) se définit comme la plus petite concentration induisant
un effet observé sur les organismes par rapport aux témoins. Cette valeur est assez variable et dépend
grandement de la largeur du pas d’échantillonnage de concentration lors des tests.
La NOEC (No Observed Effect Concentration) se définit comme la plus haute concentration de polluant
sans effet observé sur les organismes par rapport aux témoins. Cette valeur de concentration est en
général assez variable d’un test à l’autre et nécessite un grand nombre de réplicats (répétition de tests
identiques) pour être fiable.

241 Test Ecotoxicologique


Si on s'intéresse aux décès des poissons, on peut déterminer une CL50
(Concentration Léthale 50%) : la concentration en polluant qui tue 50% des
individus en un temps donné.

Ces valeurs de référence que sont les NOEC, LOEC et CE50 sont très utiles car
elles permettent de déterminer les normes de rejet des différents produits
potentiellement polluants.

242 Test Ecotoxicologique


 RISQUE ENVIRONNEMENTAL = TOXICITE DE LA SUBSTANCE x EXPOSITION

 Cette méthode consiste, pour chaque substance potentiellement dangereuse pour l'environnement, à
définir (directives européennes 93/67/EC, 793/93/EC et 1488/94/EC) :

 une PNEC (Predicted No Effect Concentration): c'est la plus forte concentration de la substance
sans risque pour l'environnement. Elle définit donc la toxicité de la substance vis à vis de
l'environnement.
 une PEC (Predicted Environmental Concentration): c'est la concentration prévisible de la
substance dans l'environnement. Elle définit donc l'exposition des milieux naturels à cette
substance.

243 Test Ecotoxicologique


Comment définir une concentration sans risque pour l'environnement (PNEC) ?
Cette concentration sans risque est évaluée à partir des résultats de tests écotoxicologiques de laboratoire
appliqués à cette substance.
Pour déterminer la PNEC (concentration sans risque pour l'environnement) à partir de résultats de tests de
laboratoire, on doit appliquer les règles suivantes:
-on utilise en priorité les résultats des tests de toxicité chronique: en effet ces tests évaluent les effets à long
terme de la substance sur les organismes vivants. On s'intéresse ici à la NOEC, la plus forte concentration testée
à laquelle aucun effet sur l'organismes vivant n'a été observé. Par défaut de valeurs de toxicité chronique, on
utilise la valeur de CL50 (Concentration tuant 50% des individus testés).
-on utilise la NOEC la plus faible (ou par défaut la CL50 la plus faible): la sensibilité de l'écosystème dépend
des espèces les plus sensibles aux polluants. Or, la NOEC (ou la CL50) la plus faible correspond à l'organisme le
plus sensible.
244
Comment définir une concentration sans risque pour l'environnement (PNEC) ?

On applique un facteur de sécurité à la NOEC ou à la CL50 retenue: ce facteur,


défini dans les directives européennes précédemment cités, permet d'abaisser le
risque.
Il tient compte du nombre et de la qualité des données disponibles.
Pour mieux comprendre nous allons détailler la méthode de détermination d'une
PNEC pour un exemple de substance.
Des tests éco-toxicologiques de laboratoire ont été effectué sur cette substance sur
différents organismes. Les résultats de ces tests sont présentés dans le tableau ci
dessous:
245 Test Ecotoxicologique
Résultats de tests de laboratoire pour détermination d'une PNEC: seuls des
résultats de toxicité aigüe sont disponibles

246 Test Ecotoxicologique


on dispose uniquement de données portant sur des tests de toxicité aigüe.
On sélectionne donc la valeur de CL50 la plus faible (correspondant à
l'organisme le plus sensible à la substance testée) puis on lui applique un
facteur de sécurité de 1000:
PNEC = 0,22 mg/l / 1000 = 0,00022 mg/l = 0,22 µg/l
Ce résultat signifie donc, qu'en théorie, une concentration de 0,22 µg/l de
la substance n'est pas néfaste pour l'environnement

247
Le cas où on dispose de données relatives à la toxicité chronique de cette
même substance

Résultats de tests de laboratoire pour détermination d'une PNEC: des résultats de


toxicité chroniques sont disponibles

248 Test Ecotoxicologique


Dans cet exemple, on sélectionne la valeur de NOEC la plus faible puis on lui applique un
facteur de sécurité de 10. Ce facteur est beaucoup plus faible que le précédent car on dispose
de données de toxicité à long terme sur 4 groupes d'organismes différents (plusieurs maillons de
la chaîne alimentaire):

PNEC = 0,08 mg/l / 10 = 0,008 mg/l = 8 µg/l

On se rend donc compte que des données plus complètes modifient la valeur de PNEC.

Même si cette valeur de PNEC permet de se donner une idée de la toxicité d'une substance vis à
vis des écosystèmes, deux critiques peuvent être émises:

la valeur du facteur de sécurité est très arbitraire: ils sont d'ailleurs très différents selon les
législations (différences notamment entre la législation européenne et la législation américaine)

-
cette PNEC est défini substance par substance: or, dans les milieux naturels, ce sont des
mélanges de molécules qui sont présentes, celles-ci pouvant intéragir entre elles.

249 Test Ecotoxicologique


Comment prédire la concentration de la substance dans l'environnement (PEC) ?

Cette PEC permet de prévoir la concentration de la substance dans les différents


compartiments de l'environnement: air, eau, sédiment, sol. Elle est définie selon
plusieurs paramètres:

son tonnage et son utilisation: une substance produite à plusieurs dizaines de


milliers de tonnes par an (comme le bisphénol a), pourra, selon son utlisation, se
retrouver en grande quantité dans l'environnement. Si cette substance est rejetée via
les eaux usées, elle aura donc une PEC élevée dans l'eau.
-
on comportement dans l'environnement: par exemple si elle est plus ou moins
biodégradable.

ses propriétés physico-chmiques: sa volatilité (dans l'air), sa solubilité (dans l'eau),


son poids moléculaire
250 Test Ecotoxicologique
Comment prédire le risque d'une substance grâce aux valeurs de PEC et de PNEC ?
La comparaison des valeurs de PEC et de PNEC permettent de tirer une conclusion quant
au risque que représente une substance pour l'environnement. En effet, si la
concentration prévisible de la substance (PEC) est supérieure à la concentration sans
risque pour l'environnement, alors il y a un risque potentiel pour les écosystèmes.

Prenons deux exemples, en considérant que la concentration prévisible de la substance


(PEC) est de 2 µg/l :
-la concentration sans effet (PNEC) est de 0,22 µg/l, alors PEC > PNEC et on considère qu'il
y a un risque pour l'environnement. Il est alors nécessaire de prendre des mesures pour
réduire l'exposition des écosystèmes telles que la limitation des usages de la substance.

la concentration sans effet (PNEC) est de 8 µg/l, alors PEC < PNEC et on considère que le
risque est acceptable pour l'environnement, même si la vigilance est nécessaire.

251 Test Ecotoxicologique


Définitions
Le NOEL (No-Observed-Effect Level) ou la NOEC (No-Observed-Effect Concentration) a été
simplement défini (OMS, 1990) comme la dose (ou la concentration) la plus élevée d’une
substance qui ne provoque pas de modifications distinctes de celles observées chez les animaux
témoins.
Le NOAEL (No-Observed-Adverse-Effect Level) ou la NOAEC (No-Observed-Adverse-Effect
Concentration) est la dose (ou la concentration) la plus élevée d’une substance pour laquelle
aucun effet toxique n’est observé (OMS, 1990).
Ceci peut aussi s’écrire de façon plus explicative : le NOAEL est défini comme l’exposition la plus
élevée à laquelle il n’a pas été observé d’augmentation statistiquement ou biologiquement
significative d’un effet toxique comparé à un groupe d’animaux témoins (National Research,
1994).

252
La définition du NOEL est équivalente mais le mot adverse est supprimé. Souvent, la question de
l’usage du NOEL ou du NOAEL est de décider si l’effet dû à la substance est nécessairement néfaste
(par exemple : modification de la morphologie, de la physiologie, de la croissance ou du
développement d’un organisme qui résulte d’une altération de la capacité fonctionnelle, ou d’une
altération de la capacité à compenser le stress additionnel ou d’une augmentation de la sensibilité à
d’autres influences environnementales) (OCDE/IPCS, 1995).
Le LOEL (Lowest-Observed-Effect Level) ou la LOEC (Lowest-Observed-Effect Concentration) est la
plus faible dose (ou concentration) d’une substance qui provoque des modifications distinctes de celles
observées chez des animaux témoins.

Le LOAEL (Lowest-Observed-Adverse-Effect Level) ou la LOAEC (Lowest-Observed-Adverse-Effect


Concentration) est la plus faible dose (ou concentration) d’une substance qui provoque des
modifications distinctes de celles observées chez des animaux témoins.
Dans toutes ces définitions, le sens du terme “ adverse ” peut être un point de discussion. Il convient
de rappeler que NOEL/NOAEL et LOEL/LOAEL (et NOEC/NOAEC et LOEC/LOAEC) sont définis à
partir de doses sélectionnées pour une étude donnée.
Chapitre 3: Rappels des méthodologies analytiques en Chimie
de l’environnement
• I. Les d’échantillonnages
• II. Les conditions de conservation et l’acheminement vers les
laboratoires
• III. Les Méthodes analytiques par volumétrie
• IV. Les Méthodes analytiques spectrométriques
• V. Les Méthodes analytiques par électriques
• VI. Les Méthodes analytiques par Chromatographie
• VII. L’interprétation des résultats et leur communication
IV. Principales Méthodes D’analyses Chimiques
Des Eaux.

L’analyse d’une eau implique :

Le prélèvement d’échantillons
Leur conservation dans les conditions convenables
Leur acheminement vers les laboratoires
L’analyse proprement dite
L’interprétation des résultats et leur communication
A. Le prélèvement
1. Généralité sur le prélèvement
La qualité d’un prélèvement dépend de :
Le choix des emplacements des prélèvements
Le nombre de prélèvement
Les conservateurs utilisés
Les conditions de transport ;
Les conditions locales de prélèvement
2. Procédure de prélèvement
Selon le type du milieu récepteur, l’opérateur est
appelé à effectuer les prélèvements de diverses
façons :
a) Les puits
L’eau d’un puits doit être prélevé après un pompage
prolongé et si elle sujette à des modifications de
composition saisonnière, plusieurs prélèvements doivent
être pratiqués à des périodes caractéristiques.
b) Eaux de rivières
Ces aux ont généralement des compositions et des débits
variables selon la saison (étiage, période de crue) ; la date de
prélèvement est donc importante, le lieu de prélèvement doit
être éloigné de toute cause de perturbation aux conditions
d’écoulement (obstacles naturels, ponts, troncs d’arbre, etc..)
et choisit là où le courant est sensible
c'est-à-dire dans les zones où l’eau est régulièrement
renouvelée. En principe le prélèvement est effectué au
maximum à 50 cm du font et au minimum à 50 cm de la
surface.
c) Eaux des lacs et des retenus
Dans ce cas (lacs, étang, réservoir de barrage) il nécessaire
de procéder à des prélèvements multiples tout aussi bien en
surface qu’en profondeur afin d’établir le profil de la réserve
d’eau.
3. Matériels utilisés
Il est recommandé d’utiliser des flacons en verre borosilicate
bouchés à l’aide de bouchons en polyéthylène. Ces flacons
doivent être, préalablement à leur utilisation, traités par du
permanganate, de l’acide sulfuriques ; rincer abondamment à
l’eau ordinaire, rincer ensuite à l’eau distillée puis
hermétiquement fermer. Au moment de leur utilisation ils
doivent être : rincé plusieurs fois avec de l’eau à prélever,
rempli d’abord avec cette eau puis hermétiquement bouchés.

On utilise de plus en plus fréquemment les flacons à usage


unique en matière plastique. Bien qu’il soit commode (pas de
nettoyage, ni de lavage) leurs parois ont l’inconvénient
d’absorber des hydrocarbures, la silice ou des phosphates, de
même que leur perméabilité relative interdit leur utilisation dans
le cas d’analyse des gaz dissouts.
Afin de pouvoir atteindre des endroits d’accès difficile, on a recourt à des

systèmes de prélèvement plus ou moins automatiques (onéreux) alors que

l’utilisation d’une perche où de la code aux quels on accroche la flacon

préleveur peut s’avérer classique


B. Conservation des échantillons

1. mesure d’ordre général

De par leur nature même, les eaux sont susceptibles de se modifier plus ou moins rapidement sous

l’influence des microorganismes. Afin d’éviter cet inconvénient qui conduirait à analyser des

échantillons devenu non représentatifs, on utilise divers procédés pour stabiliser les échantillons :

le maintien de la température à 4°C est une précision élémentaire,

l’utilisation de conservateurs chimiques associée à une basse température préserve les

échantillons de toute dégradation. Le tableau donne les consignes à respecter pour la

conservation des échantillons.


Ce tableau rappelle quelques remarques, l’utilisation des conservateurs

devant être judicieux. Exemple : soit une eau pour laquelle on désire doser

les chlorures (Cl-), les sulfates (SO42-) les ions ferreux (Fe2+) la DCO. Cl- et

SO42- n’exige aucun conservateur car ces éléments sont stables. De même

Fe2+ exige l’utilise de HCl et H2SO4, la DCO exige H2SO4.

L’introduction de ces 2 conservateurs HCl et H2SO4 va modifier la teneur de

l’eau en Cl- et SO42-, c’est pourquoi, on ne pourrait pas utiliser des

prélèvements acidifiés pour doser Cl- et SO42-.


Il faudra donc faire plusieurs prélèvements pour un même échantillon : un échantillon

prélevé sans conservateur sera utilisé pour doser les Cl- et SO42-, un second traité par les

acides conviendrait pour le dosage de Fe2+ et la DCO.

Notons que certains examens sont pratiqués in situ il s’agit notamment de la

température, de la conductivité, de l’oxygène dissout et du pH.

2. Transports des échantillons

Il faut faire parvenir le plus rapidement possible les échantillons au laboratoire pour cela il

faut utiliser les moyens de transport les plus rapides.


⦁D. Analyse des échantillons
Les échantillons étant parvenus au labo dans les bonnes conditions, les

techniques de la chimie analytique leur seront appliquées en vue de

connaître les caractéristiques de l’eau dont ils proviennent. La chimie de

l’eau utilise les méthodes d’analyses traditionnelles appliquées aux

solutions de faible concentration. Ces méthodes relèvent de 4

catégories :

 Méthodes volumétriques ;

 Méthodes spectrométriques ;

 Méthodes électriques ;

 Méthodes chromatographiques ;
1. MÉTHODES VOLUMÉTRIQUES
La volumétrie consiste à faire réagir sur un échantillon E, un réactif R, jusqu’à

ce que la réaction soit complète. La fin de la réaction est détectée en général

par un changement de la coloration de la solution provoquée soit par les

réactions chimiques elles mêmes, soit par un indicateur coloré qui change de

teinte lorsque la réaction est terminée.

A la fin de la réaction on a NEVE = NRVR d’où la formule dite de généralité

(NE =normalité recherché, NE, celle du réactif, VR, le volume mesurable).


Exemple : mesure du titre d’acidité

Au début, la solution est rose ; au fur est à mesurer qu’on introduit l’acide, le

milieu devient moins basique et lorsque la totalité de base est neutralisé la

solution passe à l’incolore. On lit alors sur la burette le volume VR et on

applique la relation de généralité.

La volumétrie est une méthode simple, fiable, peu onéreuse et facile à mettre

en œuvre. Bien qu’ancienne, elle est toujours largement utilisée dans les

laboratoires surtout grâce aux nouveaux indicateurs colorés de la chimie

organique de synthèse. Elle est utilisée dans le cadre des dosages

complexométrique. En chimie des eaux, la volumétrie est utilisée pour

mesurer l’état acido-basique des différentes milieux.


2. MÉTHODES SPECTROMÉTRIQUES
Les méthodes spectrométriques reposent sur les mesures d’intensité des

radiations, que celles-ci relèvent du spectre visible, des UV ou de l’IR.

Certaines applications utilisation autres types de radiations ( RMN).


1. MÉTHODE D’ABSORPTION
.
a Absorption moléculaire

Quand une radiation monochromatique d’intensité Io traverse une


substance en solution, elle est partiellement absorbée par celle-ci et
l’intensité transmise It est inférieure à l’intensité initiale Io
La loi de Beer-Lambert donne la relation qui existe entre la concentration de la

substance et la radiation transmise. I= Io.e -єlc avec є le coefficient d’absorption

moléculaire, ui est fonction de la substance et de la longueur d’onde utilisée., L= la

longueur optique, C= la concentration en mg/L.

on définit ainsi :

la transmission T = It/Io = e -єlc

la densité optique D = log(Io/It) = єlc

Pour une radiation de longueur d’onde donnée qui traverse une cuve d’épaisseur

constante, on peut écrire D= K.C (avec K = єl ). La fonction D = f([c]) est une droite

(figure)..
D

Figure 6: Variation de la DO en fonction de la concentration


La loi de Beer Lambert n’esp applicable qu’aux radiations monochromatiques,

il convient donc pour un dosage donné de choisir judicieusement la radiation

qui sera utilisée.

En général on utilise celle qui est la plus absorbée par la solution


1. Principe du spectromètre UV-Visible et lois générales

277
Pour déterminer cette radiation on établit un spectre d’absorption de la solution à titrer. Le spectre

d’absorption est obtenu en mesurant la D. O. correspondante à chaque longueur d’onde utilisée. Pour

une solution de concentration constante placée dans une cuve d’épaisseur L on peut ainsi tracer la D.

O en fonction de λ.

Figure 7: Spectre d’absorption de KMnO4 et de K2Cr2O7

DO

KMnO4

K2Cr2O7

λ
La photocolorimétrie comme son nom indique fait intervenir les radiations
colorées (celles du domaine du visible). Fe2+ étant incolore, il faut le faire
intervenir dans une combinaison chimique définie entrainant une certaine
coloration. Lorsqu’on utilise une solution naturellement colorée (KMnO4 et de
K2Cr2O7) il est inutile de recourir à cet artifice.
Pour ce qui est du fer on peut utiliser l’orthophénanthroline qui est donne avec
du Fe2+ un complexe rouge. On doit commencer pour choisir la longueur
d’onde qui permet une absorption maximale en établissant le spectre
d’absorption du complexe Fe2+ orthophénanthroline. La radiation optimum ici
est de 510 nm. Ensuite on procède de la manière suivante :
Dans une série de tubes numérotés on introduit une solution de fer en
concentrations connues et croissantes, afin de constituer une gamme
d’étalon. Dans un autre tube on introduit un volume connu de l’échantillon à
doser identique à celui utilisé pour l’étalon de fer dans la gamme précédente.
On ajoute alors dans tous les tubes l’échantillon les réactifs
appropriés selon le tableau suivant.

Numéro du tube T 1 2 3 4 5 6 échantillon


s
Fe2+ (0.01 g/L) 00 0.1 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0
mL
Eau distillée mL 10 9.9 9.8 9.6 9.4 9.2 9 0
HCl mL 1 1 1 1 1 1 1 1
Acétate de Na 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5
Acide 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3
ascorbique
O- 1 1 1 1 1 1 1 1
phenantroline
Echantillons 0 0 0 0 0 0 0 10
mL
Une coloration se développe d’autant plus intense que la
teneur en fer est élevée. On mesure la DO de chaque tube puis
on trace la gamme étalon (T à T6), D O en fonction de la
concentration de Fe2+. La plupart des ions présents dans l’eau
peuvent être dosés par la spectrophotométrie soit dans le visible
soit dans l’UV.
DO

[Fe2+] en
mg/mL

Figure 8: Dosage de Fe2+


La spectrométrie absorption atomique

283
Rappels
Lorsque les atomes d’un élément sont excité par un apport d’énergie
extérieure, certains électrons subissent des transitions qui les font passer d’un
niveau d’énergie Ef inférieure vers un niveau supérieur Ee, tel que on a:
Ee>Ef.

284
Cette transition électronique ne peut se produire que par des valeurs quantifiées de
énergie fournie à l’atome.

Il faut en effet que cette énergie qu’elle correspond exactement à la différence des
énergies qui règne sur les niveau Ef et Ee. On doit avoir ∆ E = | Ee-Ef|.

Lorsque l’atome est à l’état excité il revient rapidement à l’état fondamental en


restituant l’énergie reçue sous forme de radiation dont la fréquence est telle ∆E= hλ
λ= ∆E/h.

285
Principe de l’absorption atomique
Un élément mis l’état atomique est donc successible d’absorber
dans les radiations dont la fréquence correspond exactement à
celle qu’il émettrait s’il était existé.
On soumet alors à une DDP une lampe constituée de élément
lui même qui va ainsi émettre la radiation voulue.
Cette radiation est dirigée vers élément atomique qui va donc
l’absorber partiellement.
Si on appelle Io, l’intensité initiale de la radiation et It l’intensité
transmise, on a It<Io. Il est montré que la loi de Beer Lambert
s’applique à l’absorption atomique.
286
287
It = Io e-єlc

; d’où D = log(Io/It) = єlc.


L’appareil est conçu de tel sorte qu’il donne directement les
densités optiques.
Il est donc possible d’effectuer des dosages par cette méthode
en établissant comme pour l’absorption moléculaire, une
courbe d’étalon.
Le grand avantage de cette méthode réside dans le fait que
l’on travail sur l’élément lui-même, qu’il n’y a aucun réactif à
utiliser.
288
289
290
291
Description d’une spectrophotométrie d’absorption atomique
 générateur de photons :
Il s’agit de la lampe, qui est une cathode creuse de même
nature chimique que l’élément à doser.
Le métal de cette lampe va donc être volatilisé, et les atomes
seront excités (par la DDP) de telle sorte qu’ils produiront la
radiation destinée à être absorbée par élément à doser.
Il convient de disposer au laboratoire d’autant de type de
lampes que d’éléments à doser. Il existe cependant des lampes
à plusieurs usages.
292
293
294
 Générateur d’atomes.
De part son nom l’absorption atomique fait intervenir des
atomes.
Il convient donc de transformer l’élément en atomes avant de
les soumettre à la radiation. Il existe plusieurs types de système
d’atomisation.
- atomisation avec flamme: on associe un dispositif de
pulvérisation avec un brûleur alimenté par des gaz (de
pouvoir calorifique différent) selon la température nécessaire
à l’atomisation.
- Ces gaz peuvent être des mélanges air/propane,
oxygène/hydrogène, protoxyde d’azote/acétylène

295
Atomiseur avec flamme

296
Atomisation sans flamme :
- on utilise un tube de graphite porté à haute température par le
passage d’un courant électrique.
- Le faisceau de photons passe alors dans l’axe du tube. On
qualifie cette atomisation d’électrothermique.

297
monochromateur
Son rôle est de parfaire la sélectivité de la longueur d’onde
choisie en éliminant les éventuelles radiations parasites. C’est
un système optique du type réseau.

298
Le récepteur :
il est constitué par un photo-multiplicateur associé à un
amplificateur ; il a pour fonction de transformer en signal
électrique des intensités lumineuses selon le principe des
cellules photoélectriques.
L’absorption atomique est un puissant moyen d’investigation
largement utilisé dans les laboratoires depuis plusieurs
décennies mais qui risque de se voir supplanter à long terme par
la torche à plasma.

299
La spectrométrie d’émission atomique

300
Les méthodes d’émission

Dans ce type de méthodes on mesure l’intensité des radiation émises par les

éléments portés à haute température.

b1. Photométrie de flamme

Elle est utilisée surtout le dosage des alcalin (Na, K, Li) et des alcalinoterreux (Ca,

Ba, Mg).

301
302
 La solution nébulisée (évaporée) est soumise à l’action d’une flamme,

 les atomes émettent alors un spectre de radiations parmi lesquelles on

sélectionne, grâce à un filtre, une raie caractéristique de l’élément à

doser.

 L’intensité de la radiation étant fonction directe de la concentration de

l’élément, on peut déterminer celle-ci après avoir tracé une courbe étalon.

303
304
3. LES MÉTHODES ÉLECTRIQUES
a) vue d’ensemble

Les méthodes électriques utilisent les variations de grandeur électrique qui se

produisent au cours des réactions chimiques. La potentiomètrie et la

polarographie reposent sur les mesures de potentiel. La conductimétrie fait

intervenir la conductivité ou la résistivité des solutions.

La coulométrie est le nom donné à un groupe de techniques en chimie

analytique permettant de déterminer la quantité de matière transformée durant

une électrolyse en mesurant la quantité d'électricité (exprimée en coulombs)

consommée ou produite. Cette technique a été nommée d'après Charles-

Augustin Coulomb. La coulométrie utilise donc les quantités de courant mis en

jeu.
L’ampérométrie est basée sur l’intensité des courants produits. C’est une

Méthode électrochimique d'analyse utilisant la détermination du courant

d'électrolyse qui, fonction de la concentration des corps électroactifs et du

potentiel, permet, dans des conditions déterminées et après étalonnage, de

déduire la concentration des corps électrolysés.

Nombre de ces méthodes relèvent des spécialistes ;

nous nous intéresseront ici à la méthode électrique la plus vulgarisée à

savoir la potentiométrie

307
b) La potentiométrie

b1. Principe

Elle fait appel aux variations de potentiel qui se manifestent au niveau des

électrodes lors de l’évolution d’une réaction chimique. Elle repose sur la loi de

Nernst qui établit une relation entre le potentiel mesuré et la concentration des

espèces. Le potentiel E pris par une électrode plongée dans une solution contenant

des formes oxygénés et réduites d’une espèce est donné par la relation suivante.

E = Eo + RT/nF X log[ox]/[red] / E = Eo + 0.06/n log[ox]/[red]

R = constante des gaz parfaits, T: la température absolue, n le nombre d’électron mis en jeu, F Faraday,

[ox] concentration de la forme oxydée, [red] concentration de la forme réduite, Eo potentiel lorsque [ox] =

[red].
Le potentiel E est mesuré par rapport à celui d’une autre électrode qui reste

constant dans les conditions de l’expérimentation. On mesure donc en fait

une DDP.

309
b2. Ionométrie

Certaine électrodes dites spécifiques répondent directement à la

concentration des ions présents sans qu’il soit nécessaire de procéder à une

titration par un réactif antagoniste comme dans l’exemple précèdent. C’est

notamment le cas des électrodes destinées à mesurer le pH et qui informe

donc de la concentration de la solution en en ions H+.

Le seul fait de plonger l’électrode dans une solution donne immédiatement

le pH de celle-ci. Ce principe est appliqué à de nombreux ions et l’on a su

créer des électrodes spécifiquement pour les NO3-; NH4+ , Cl-, CN- , Ca2+ , etc.

l’utilisation de telle électrode constitue l’ionométrie.


4.TECHNIQUES CHROMATOGRAPHIQUES
Techniques Chromatographiques

312
1. Introduction
La chromatographie (du grec ancien khrôma, « couleur » et γράφειν /
graphein, « écrire ») est une méthode physico-chimique de séparation des
espèces présentes dans un échantillon en phase homogène liquide ou
gazeuse.

313
La chromatographie peut être:

 analytique (visant à l'identification des substances présentes);

 préparative (visant à la séparation des constituants d'un mélange).

La chromatographie analytique est largement utilisée à l'échelle du

laboratoire, en chimie organique.

La chromatographie préparative est rarement utilisée sur de grandes

quantités en raison de son coût et de sa lenteur

314
2. Historique

Le botaniste russe Mikhail Tswett fut, en 1906, le premier à utiliser le terme« chromatographie ».

Tswett utilisait depuis 1903 des colonnes d'adsorption pour séparer des pigments de plantes.

Donc l'étymologie du mot « chromatographie » est à partir du grec ancien khrôma, « couleur » et

donc pigment.

En 1952, Martin et Synge reçurent le prix Nobel de chimie pour leur invention de la

chromatographie de partage.

315
Les différents composants de l'échantillon ont généralement une vitesse caractéristique qui permet

de les séparer, voire de les identifier.

Cette vitesse de séparation est fortement dépendante de la nature de la phase mobile et de la

phase stationnaire.

La maîtrise de toutes les conditions de séparation permet la reproductibilité parfaite du temps de

migration d'un composé donné.

316
317
318
Les différents types de chromatographie

Par nature de la phase mobile

 Chromatographie sur couche mince (CCM ou TLC) ;

 Chromatographie en phase gazeuse (CPG ou GC en anglais) également


appelée CPV (chromatographie en phase vapeur);

 Chromatographie en phase liquide (CPL ou LC);

 Chromatographie en phase liquide à haute performance (CLHP ou HPLC) ;

 Chromatographie en phase supercritique (CPS ou SFC)

319
Par type d'interaction

 Chromatographie d’adsorption/d'affinité ;

 Chromatographie de partage ;

 Chromatographie d’échange d’ions ;

 Chromatographie chirale (par CPG ou par CPL) ;

 Chromatographie d’exclusion stérique (CES ou SEC


en anglais) ;

320
Par type de support

 chromatographie sur colonne (HPLC et CPG) : la phase stationnaire est

dans un tube étroit et la phase mobile progresse par gravité ou différence

de pression ;

 chromatographie planaire (CCM et Chromatographie sur papier) : la phase

stationnaire est sur la surface d'un support plat (CCM) ou dans une feuille

de cellulose poreuse (chromatographie sur papier) ; la phase mobile se

déplace par capillarité ou par gravité.

321
5.Types de chromatographies

322
A- Chromatographie d’adsorption sur colonne avec pression normale

L’adsorption est la fixation de la molécule dissoute par une phase


stationnaire. Cette fixation est due a l’établissement de liaison secondaire de
surface (liaison dipôle-dipôle, dipôle-ion ou liaison de Van Der Waals) entre
adsorbant et molécule adsorbée. Dans cette forme de chromatographie la phase
stationnaire est contenue dans une colonne.

L’éluant (mélange de solvants organique) entre par une extrémité et sort


par l’autre. Sous l’action de l’éluant les liaisons entre les molécules et l’adsorbant
peuvent être modifiées sinon rompues. Les constituants du mélange à séparer
vont donc se présenter avec un certain retard à la sortie de la colonne.
323
L’élution peut se faire sous forme Isocratique ou sous forme d’un gradient. En
générale l’élution est accélérée par l’addition progressive de solvant de plus en
plus polaires par rapport a la phase initiale. Les différentes fractions sont
collectées dans les piluliers (tubes).

324
325
B- La chromatographie de partage en phase gazeuse

La chromatographie de partage en phase gazeuse utilise comme principe de


séparation le partage différentiel des molécules à séparer dans les deux phases
stationnaires et mobiles. Dans ce type de chromatographie, la phase stationnaire
est un film liquide très fin qui recouvre la surface intérieure d'un tube (la colonne),
et la phase stationnaire est un gaz (d'où son nom).

326
327
Principe de fonctionnement

L'échantillon (un liquide volatil) est d'abord introduit en tête de colonne par
l'intermédiaire d'une micro seringue qui va traverser une pastille souple,
appelée septum, pour se retrouver dans une petite chambre en amont de la
colonne appelée injecteur.
L'injecteur est traversé par le gaz porteur et porté à une température
appropriée à la volatilité de l'échantillon. Les quantités injectées peuvent
varier de 0,2 à 5,0 μl.

328
Ensuite, une fois rendus volatils, les différents composés de
l'échantillon vont être emportés par le gaz porteur (ou gaz
vecteur) à travers la colonne et se séparer les uns des autres
en fonction de leur affinité avec la phase stationnaire.

La phase stationnaire peut être un liquide non (ou peu) volatil


(chromatographie gaz-liquide) ou un solide adsorbant
(chromatographie gaz-solide).
Dans les deux cas, la phase stationnaire va provoquer un
phénomène de rétention chromatographique avec les
différents composés (appelés solutés).
329
Plus le composé a d'affinité avec la phase stationnaire, plus il
mettra de temps à sortir de la colonne.
La grandeur expérimentale brute est appelée temps de
rétention. C'est le temps qui s'écoule entre l'injection de
l'échantillon et l'apparition du signal maximum du soluté au
détecteur.
Pour favoriser le transport de tous les composés à travers la
colonne (élution), il faut déterminer la bonne température du
four.
On peut travailler en isotherme, c’est-à-dire avec une
température fixe durant toute l'analyse ou avec un programme
de température qui varie. 330
À la sortie de la colonne, les composés rencontrent un élément essentiel qui est
appelé détecteur.
Cet élément évalue en continu la quantité de chacun des constituants séparés
au sein du gaz porteur grâce à la mesure de différentes propriétés physiques du
mélange gazeux.
Le détecteur envoie un signal électronique vers un enregistreur (sorte
d'imprimante) qui dessinera les courbes de chaque pic en fonction de leur
intensité (courbe de type Gaussienne).
L'ensemble des pics est appelé chromatogramme. Actuellement et de plus en
plus, les logiciels remplacent avantageusement les enregistreurs papiers pour
l'interprétation des signaux envoyés par les détecteurs.
331
332
333
334
335
C-Chromatographie sur couche mince (CCM)ouTLC)

336
La CCM ou TLC (thin layer chromatographie) est une technique
analytique rapide simple et peut couteuse ; utilisée au cours de la séparation et
de l’identification de composes biologiques. Elle s’applique aux molécules pures
aux extraits et échantillons biologiques.

Elle permet d’avoir une idée globale de molécules présentes dans un extrait, de
contrôler rapidement la pureté d’un compose, de suivre la progression d’une
réaction étant donne qu’elle indique le nombre de composes dans un mélange.

337
338
339
a mise en œuvre d’une CCM nécessite le matériel suivant :

 Une cuve chromatographique : récipient en verre de forme variable


ferme par un couvercle maintenu étanche
 Une phase stationnaire : couche d’adsorbant étale uniformément sur
un support d’aluminium ou de verre de dimension variable (20cm×
20cm ; 10cm×10cm ; 5cm×10cm) avec une epaisseur comprise entre
1,5 et 2mm. L’adsorbant le plus utilise est le gel de silice qui permet la
séparation de substance lipophile et hydrophile d’un mélange.
 Une phase mobile appelée éluant : elle est compose d’un solvant
unique ou d’un mélange de solvants qui migre lentement le long de la
plaque en entrainant les composes de l’échantillon déposé

340
 Des échantillons : ils sont généralement solubilises dans un solvant volatil
qui n’est pas forcement le même que l’éluant.

 Les échantillons à analyser sont appliqués sous forme de bande ou de point


sur l’adsorbant.

 La plaque est déposée verticalement dans la phase mobile.

 Pour avoir une bonne élution la cuve contenant un solvant d’élution doit être
saturée.
341
Une fois le développement du chromatogramme effectue, la
plaque est séchée a la température ambiante puis examinée a
la lumière U.V (λ=254nm ou λ=365nm) si nécessaire.

Les taches du chromatogramme peuvent être révélées par


pulvérisation de réactifs appropriés.

342
343
Reactif de neu+ UV

344
UV KMnO4

345
346
D. La HPLC (chromatographie liquide de haute performance)

347
La HPLC (Hight-Performance Liquid Chromatography pour Chromatographie
Liquide de Haute Performance, anciennement appelée Hight-Pressure Liquid
Chromatography pour Chromatographie Liquide à Haute Pression) est
largement utilisée comme technique analytique et préparative.

Comme son nom l'indique, la phase mobile est liquide et non gazeuse
comme dans le type de chromatogrphie qui vient d'être présenté.

348
le principe de la séparation reste le même, à savoir le partage
différentiel des molécules à séparer dans les deux phases
stationnaires et mobiles.

Il existe deux possibilités :


soit la phase sationaire est polaire (on parle de HPLC en
phase normale)

soit elle est apolaire (on parle de HPLC en phase inverse ou


RP-HPLC pour Reverse Phase
349
C’est une technique basée sur les mêmes principes que ceux de la
chromatographie classique sur colonne sans en présenter un inconvénient : la
lenteur des séparations l’absence des détections dans certains cas et la quantité
considérable d’échantillons nécessaire.

Néanmoins l’appareillage est plus sophistique et permet de mettre en œuvre selon


la phase stationnaire aussi bien des phénomènes de partage que des phénomènes
d’adsorption ; d’échange d’ion ou d’exclusion, parfois la colonne est précédée d’un
pré-colonne.

350
La colonne principale contient généralement un support apolaire dit en phase
inverse.
Cette colonne permet la séparation de composes polaires solubles dans un
mélange Hydro alcoolique.
La grande différence par rapport a la chromatographie classique réside dans la
dure d’élution, ici très courte.
En effet une plus grande vitesse d’élution est obtenue grâce à l’application d’une
pression élevée avec une pompe qui maintient constant le débit de l’éluant.
Ici l’utilisation d’un détecteur est obligatoire

351
352
353
En phase normale, les colonnes sont souvent constituées de fines
particules (augmentation de la surface de contact) de gel de silice qui
portent des fonctions silanols polaires (-OH).
Ce matériaux a cependant un inconvénient : il se dégrade avec le temps,
ce qui impact la reproductibilité des résultats.

En phase inverse, on utilise également souvent de fines particules de gel


de silice mais sur lesquelles on a greffé sur les groupements -OH des
chaines apolaires (alkyles en C4, C6, C8, C18, Phényl, Cyano, etc...).
Outre le fait que cela rend le support apolaire, cela permet également de
le stabliliser dans le temps. En fonction des chaines greffées, on obtient
des colonnes plus ou moins hydrophobes que l'on choisira en fonction de
la nature des molécules à séparer.
354
- Eau
Solvants polaires - DMSO (diméthylsulfoxyde)
- Acétonitrile
- Acide acétique

- Méthanol
- Ethanol
- Chloroforme
Solvants de polarité moyenne
- Propan-2-ol
- THF (tetrahydrofurane)
- Propanol

- Fluorobenzene
- Bromoethane
Solvant fortement apolaire
- Chloroethane
- Cyclohexane
355
E- Chromatographie d’exclusion moléculaire ou
chromatographie de perméation

356
357
F- Chromatographie d’échange d’ions

358
Système ce chromatographie d’échange d’ions

359
G- Chromatographie d’affinité (Voir cours crédit 1)

360
361
E. EXPRESSION DES RESULTATS

362
Dans l’expression des concentrations, la chimie analytique utilise des

unités fondamentales mais parfois utilise des unités spécifiques

(usuels) car plus adaptés aux valeurs qu’elle doit mesurer.


1.rappel des unités fondamentales

titre pondéral

C’est la masse de produit par litre de solution. Il s’exprime

en g/L.

la molarité M

La normalité
2.unité particulière de la chimie des eaux

La mole, l’équivalent gramme, le gramme sont des unités

correspondants à des concentrations très supérieurs à celles

que l’on trouve dans les eaux ;

C’est pourquoi on leur substitue des unités dérivés en rapport

avec les mesures à effectuer :

 millimole à la place de la mole (1 mmol = 10-3 mol)

 milliéquivalent 1meq = 10-3eq

 milligramme 1 mg = 10-3g.
Une unité dérivé de la normalité et spécifique à la chimie des

eaux est le degrés français (°F).

1°F= 1/5 méq = 0.2 méq. Cette unité est la plus utilisé (pour

caractériser la dureté de l’eau due à la présence de Ca, Mg,

Fe).

Elle correspond à 10 mg/l de CaCO3.

En effet MCaCO3 = 100 g/mol.

CaCO3 (Ca2+, CO32-) correspond à 2 équivalents si bien

que la masse l’équivalent vaut : 100/2 = 50 g,


1 meq = 50 mg.

Or un degrés français = 1/5 méq = 50/5 mg

= 10 mg/l de CaCO3.

367
Il existe d’autres degrés tels les degrés allemand et anglais.

1°F = 0.56° D = 0.7 GB.

En considérant Ca2+on a MCa2+ = 40g, alors 1 eq = 40/2 = 20 g,

1 meq vaut alors 20mg et 1°F = 0,2 X 20 = 4mg

En considérant Ca(OH)2, on MCa(OH)2 = 162 g, 1 eq =81 g ; 1 °F

= 0,2 X 81mg = 16,4 mg.


⦁ F. Contrôle des résultats

Pour vérifier la qualité des résultats on peut utiliser 2 méthodes :

 La balance ionique: somme de cation = somme des anions

 Mesure de la conductivité : conductivité = f( [ions])


G. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

 Méthodes graphiques (diagrammes)

 Bulletin d’analyses :

 Types AFNOR (français)

 Types OMS
Chapitre 4

Les indicateurs de la pollution de l’air


Chapitre 4 : les indicateurs de la pollutions de l’Air
• I Rappels: structure, composition et propriétés de l’Atmosphère
– 1.chimie et physico-chimie atmosphériques
– 2.temps de mélange
– 3.durée de vie
– 4. Les sources
– 5. Emission, transmission et déposition
– 6. Sources naturelles et puits
• II. Nuisances dues aux pollution de l’Air et bases physiologiques
• III. Bases de la photochimie
• IV. Evaluation de la pollution de l’Air et la règlementation de la qualité de l’Air
• V. Polluants spécifiques
– 1. Le CO2
– 2. Le CO
– 3. Les SOx
– 4. Les composés organiques volatils
– 5. l’Ozone dans la stratosphère
– 6.les Aérosols
• I Rappels: structure, composition et propriétés de l’Atmosphère
– 1.Importance
a. importance: La planète Terre est une sphère de matière en fusion (centre de la
terre) en rotation et en révolution dans l'espace. La température qui règne dans
l'espace étant le zéro absolu (-273°C), notre planète est refroidie sur une petite
surface, un peu comme un lac dont les eaux ne seraient pas complètement prises
par la glace.
La chaleur du centre de la Terre perce sans arrêt la mince croûte pour s'échapper
vers l'espace, ce sont les réactions tectoniques qui provoquent des séismes et des
éruption volcaniques.
Ces manifestations ne s'arrêteront que lorsque toute la chaleur excédentaire résultant
de la formation de la planète se sera évacuée. 373
La surface sur laquelle nous vivons est la surface de séparation entre la planète
et le vide spatial, heureusement pour nous, il y a aussi une atmosphère qui jour le
rôle d'interface et nous isole de la rudesse de l'espace.
En regard des conditions qui règnent dans le vide spatial, nous ne supportons
qu'un environnement très spécialisé :
•Les températures dans la galaxie vont de -273°C à plusieurs millions de degrés
et nous ne supportons qu'un écart compris entre -30 et + 60°C.
•Les radiations qui traversent la galaxie vont des plus petits rayonnements
gamma aux plus larges ondes radio : nous ne supportons que la plus petite partie
d'entre elles, celles qui sont au dessus des ultraviolets et encore, pas en trop
grande quantité (cf. trou dans la couche d'ozone).
374
•Nous ne supportons au maximum pas plus de dix fois notre pression atmosphérique en
plus ou en moins, cela ne nous permet même pas d'aller partout sur notre planète alors à
plus fort raison dans l'espace, où la pression est nulle, ou sur des corps très massifs où elle
est multipliée par cinquante ou cent.

En fait, pour que notre corps fonctionne normalement, nous avons besoin de réunir ces
trois conditions : la chaleur, l'irradiation et la pression ainsi bien sûr qu'une atmosphère
respirable. La planète Terre est la seule que nous connaissions à ce jour qui réunisse les
conditions nécessaires pour notre forme de vie.
Voyons maintenant comment elle fait pour les réunir alors que tout l'espace autour tend à
les défaire. Et ne perdons pas de vue que toutes sont profondément liées entre elles.
375
2. chimie

L’atmosphère est la couche de gaz qui entoure la terre et permet la vie. En effet c’est la

source principale d’oxygène, d’azote et de gaz carbonique qui sont les gaz essentiels

pour les réactions biochimiques de la biosphère. De plus l’atmosphère protège la

biosphère contre les radiations UV (λ < 300 nm) nocives pour les êtres vivants.
a. Historique chimique
b. Composition

L’atmosphère a une masse de 5.1015 t (environ 10-6 masse de la terre) et comporte 3

principaux éléments (azote 78.9%), oxygène (20.94%), vapeur d’eau (0.1%).

Les autres éléments bien qu’existant sous forme de traces jouent parfois des rôles aussi

importants dans les cycles de la biosphère.


3. Structure de l’atmosphère

On subdivise l’atmosphère en 4 grandes sous couches :

 La troposphère : épaisseur de 0 à 11000m

Température 15 à -56°C

Composition O2, CO, H2O, N2, ions, radicaux

 La stratosphère : épaisseur 11000 m à 50 000 m

Température -56°C à -2 °C

Composition : couche d’ozone qui absorbe les UV selon la réaction

suivante :
O3 + hλ O2 + 1/ 2 O2

La couche d’ozone est sensible aux polluants atmosphériques en

particuliers les CFC (chloro fluoro carbone).

381
 La mésosphère : Epaisseur 50000 m à 85000 m

Température -2°C à 92°C / Composition : O2+, NO+, O+, O3, e-

 La thermosphère : Epaisseur : 85000 m à 500000 m

Température 92°C à 400 °C / Composition :O2+, NO+, O+

La mésosphère et la thermosphère constituent l’ionosphère.


4. Bilan énergétique de l’atmosphère

La terre reçoit des radiations lumineuses. Une partie de cette énergie est

réfléchie par l’atmosphère tandis que l’autre est absorbée par la terre. La

terre émet ensuite l’énergie absorbée sous forme de chaleur (IR).

Une partie des radiations émises est arrêtée (absorbée) par certains gaz

de l’atmosphère (CO2, H2O, CH4..) appelé gaz à effet de serre, qui les

réfléchit vers le sol.


Dans l’ensemble la température moyenne de la terre reste constante

(15°C) grâce à cet effet de serre naturel. Néanmoins la surproduction et

l’émission dans l’atmosphère de gaz effet de serre risque de déséquilibrer

ce flux de l’énergie naturelle avec pour risque un réchauffement

climatique.

385
5.Circulation atmosphérique

La circulation atmosphérique est le mouvement à l'échelle planétaire

de la couche d'air entourant la Terre qui redistribue la chaleur

provenant du Soleil en conjonction avec la circulation océanique.

En effet, comme la Terre est un sphéroïde, la radiation solaire

incidente au sol varie entre un maximum aux régions faisant face

directement au Soleil, situées selon les saisons plus ou moins loin de

l'équateur, et un minimum à celles très inclinées par rapport à ce

dernier proches des Pôles.


La radiation réémise par le sol est liée à la quantité d'énergie reçue. Il

s'ensuit un réchauffement différentiel entre les deux régions. Le

déséquilibre ainsi créé a pour conséquence des différences de

pression, qui sont à l'origine des circulations atmosphérique.

Celle-ci, combinée aux courants marins, est le moyen qui permet de

redistribuer la chaleur sur la surface de la Terre.

387
6. Absorption optique.

L'absorption optique est une autre propriété importante de

l'atmosphère. Différentes molécules absorbent différentes longueurs

d'onde de radiations. Par exemple, l'O2 et l'O3 absorbent presque

toutes les longueurs d'onde inférieures à 300 nanomètres.

L'eau (H2O) absorbe la plupart des longueurs d'onde au-dessus de

700 nm, mais cela dépend de la quantité de vapeur d'eau dans

l'atmosphère. Quand une molécule absorbe un photon, cela accroît

son énergie.

389
7. Effet de serre

La terre, près avoir absorbé les rayons visibles du soleil réémet

vers l’atmosphère des radiations IR (1400 <λ<25000nm).

Ce rayonnement d’abord absorbé par les gaz à effet de serre est

ensuite réémis vers le sol. Il se trouve ainsi piégé entre le sol et

l’atmosphère ; rendant la température de surface plus élevée qu’elle

ne l'aurait été (-18°C) : c’est l’effet de serre.


Ce phénomène naturel peut augmenter du fait de la production

artificielle de gaz à effet de serre. Cela pourrait entraîner une

augmentation de la température au sol. En prenant l’hypothèse d’un

doublement de la teneur en CO2 atmosphérique on aurait : Les

zones de production de céréales tropicales remontreraient de

latitude. La production alimentaire serait ainsi modifiée.

La production biologique des océans décroîtrait du fait du

réchauffement de leur surface avec pour conséquence une

réduction des transports des matières nutritives par circulation

verticale. 392
Les glaces polaires fonderaient et les terres de basses altitudes

pourraient être immergées. Cela entraînerait une modification du

climat général de la planète


8.temps de mélange
Temps de transport
a. Transport horizontal Le moteur du transport horizontal est le vent. Une vitesse caractéristique du
vent longitudinal (Ouest/Est) est de l'ordre de 10 m/s.
Pour le vent méridional (Sud/Nord), la vitesse est plus faible de l'ordre de Umerid ' 1 − 2 m/s. Sur
cette base, il est aisé de calculer des temps de transport caractéristique pour une espèce émise à
moyenne latitude (typiquement Europe ou Amérique du Nord). En fonction de l'échelle spatiale
considérée (L), avec τ = L/U, on obtient :

394
395
396
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400
8.Origine et sources de pollution
Les polluants que l’on retrouve dans l’atmosphère peuvent être d’origine anthropique, c'est-à-dire
produits par les activités humaines ou d’origine naturelle (émissions par la végétation, l’érosion du
sol, les volcans, les océans, etc). Tous les secteurs d’activité humaine sont susceptibles d’émettre
des polluants atmosphériques : les activités industrielles, les transports (routiers et non routiers), les
activités domestiques (chauffage en particulier), l’agriculture, la sylviculture…..
Les polluants observés dans l’atmosphère ne sont pas tous émis directement par ces sources. Ils
résultent aussi de réactions physico-chimiques entre composants chimiques (polluants primaires et
autres constituants de l’atmosphère) régies par les conditions météorologiques.
La compréhension des phénomènes de pollution et leur prévision nécessite une bonne
connaissance des sources de polluants, de leur répartition géographiques, et des quantités de
polluants émises au long de l’année. Celles-ci peuvent varier nettement en fonction des périodes de
l’année, voire du moment de la journée. 401
a. Formation, transport et dépôts

Les aérosols sont issus de sources primaires et secondaires. Les sources


d’aérosols seront présentées et étudiées dans une partie distincte (II-3.). Après
émission, ils peuvent être transportés à plus ou moins longue distance (de quelques
mètres à des milliers de kilomètres) à différentes altitudes (de quelques kilomètres
jusqu’à plus de 50 km dans la stratosphère) pour ensuite se déposer sous forme de
dépôts secs ou humides (figure 5).
Ainsi, leur temps de résidence dans la troposphère varie de quelques minutes à
plusieurs semaines et peut aller jusqu’à quelques années dans la stratosphère.
Ainsi, par exemple, les aérosols émis en Europe peuvent être transportés jusqu’en
Arctique (Rahn, 1981).
402
403
a1) Formation
Les aérosols primaires sont émis par une source directement sous forme solide et différentes sources
sont possibles : c’est le cas par exemple des poussières terrigènes arrachées au sol, des sels marins
ou encore des poussières industrielles (riches en métaux par exemple). 90% des aérosols primaires
émis globalement à la surface de la Terre proviennent de sources naturelles (terrigènes et sels marins)
(Delmas et al., 2005).
Les aérosols secondaires proviennent de processus physico-chimiques se déroulant dans
l’atmosphère. Au cours de leur formation, les particules vont parfois subir des transformations
chimiques dues notamment à la photochimie. Les composés chimiques provenant de la formation
secondaire des aérosols sont organiques ou ioniques. Les sources d’aérosols secondaires peuvent
être d’origine anthropique (industries, transports,…) ou naturelle (végétaux en particulier) (Delmas et
al., 2005).

404
a2) Transport
Les aérosols sont injectés dans l’atmosphère à des hauteurs variables (atteignant la stratosphère)
dépendantes de l’intensité du phénomène qui les génère. Les aérosols sont transportés sur de
plus longues distances lorsque leurs hauteurs d’injection sont importantes. La taille des aérosols
influence également leur transport : les aérosols du mode d’accumulation s’accumulent alors que
les aérosols grossiers sont plus facilement évacués de ’atmosphère sous l’effet des forces de
gravité. Les aérosols peuvent donc être déplacés sur de longues distances, sous l’effet des vents.
Par exemple, les aérosols terrigènes de type poussières sahariennes peuvent traverser l’océan
Atlantique et atteindre le golfe du Mexique (Prospero, 1999).
Au cours de leur transport, les aérosols peuvent subir des processus physico-chimiques
(coagulation et réactions photochimiques notamment) à l’origine de modifications de leur taille, de
leur forme et de leur composition chimique.

405
Les mouvements verticaux des aérosols suivent les mouvements verticaux des masses d’air régis par
quatre grands phénomènes (figure 6) :
- la convection, mouvement ascendant dû à l’élévation de température du sol par radiation solaire ;

- la convergence et la divergence de flux horizontaux, mouvements de création d’une zone


d’ascendance ou d’une zone de subsidence respectivement ;
- l’ascendance orographique, soulèvement des flux horizontaux dû au relief (l’air contourne un relief
lorsqu’il le rencontre et s’élève en altitude) ;
- l’élévation par condensation due au changement d’état de l’eau.

406
407
Ces mouvements verticaux ont des vitesses très faibles à l’échelle synoptique, généralement de l’ordre
de 10-2 m.s-1. Néanmoins, la convection peut induire localement des mouvements verticaux de l’ordre
de plusieurs m.s-1. A l’échelle régionale, la topographie et l’hétérogénéité des sols auront un rôle
important sur le développement de la convection et donneront naissance à des circulations complexes
telles les brises de mer et de terre et les vents de vallée (brise de pente et de vallée) qui vont
déterminer la hauteur de la couche limite.

Concernant le transport des polluants, le modèle chimie-transport français CHIMERE permet d’étudier
l’évolution d’un panache de polluants en fonction du temps et à différentes échelles géographiques.

408
a3) Dépôts
Deux types de dépôts des aérosols existent : les dépôts secs et les dépôts humides.
Différents processus physiques conduisent aux dépôts secs des aérosols selon la taille de
l’aérosol :
- la diffusion pour les aérosols de petite taille (Dp < 10 nm),
- la sédimentation pour les aérosols de taille plus importante (Dp > 1 μm) sous l’effet
de la gravité.
Les dépôts humides correspondent à des dépôts sous forme de précipitations intégrant les aérosols présents dans l’atmosphère.
Les aérosols peuvent acquérir un caractère hydrophile au cours de leur transport par évolution de la composition chimique de leur
surface et devenir ainsi des noyaux de condensation nuageuse s’intégrant au sein des nuages : ces aérosols sont dit activés. Ils
grandissent au fur et à mesure des phénomènes de condensation et forment des gouttelettes de nuages qui pourront se déposer
sous forme de précipitations. Cependant une grande partie des nuages ne précipite pas et se réévapore, restituant à l’atmosphère
des aérosols dont la composition chimique est modifiée de part leur passage par la phase liquide.
De plus, les formations nuageuses sont le lieu de très grande modification de la chimie des PM lors des cycles de condensation et
évaporation des nuages, avec des interactions fortes entre les espèces gazeuses hydrosolubles et les goutellettes de nuages et
une chimie aqueuse (couplée ou non à de la photochimie) conduisant à des évolutions pouvant être très différentes de celles
existant en phase hétérogène. Ces réactions peuvent autant concerner des espèces telles que sulfates et nitrates et leur
précurseurs que de très nombreuses espèces organiques. 409
a4. Emission, transmission et depositions
Le transport des polluants de l air est decrit par trois elements: une sources d’où provient les polluants,
l’atmosphere dans laquelle les polluants emis sois forme de gaz, d’aerosols ou de particules solides, atteint un
recepteur (Figure 7-3). On denomme les processus qui ont ainsi lieu: émission, transmission et depot:

410
Dans cet enchaînement d ·ordre général le mot émission signifie la conversion ou la libération dans l'atmosphère
ouverte des polluants de l 'air tels que par exemple les poussières. les composés métalliques, le dioxyde de soufre. le
monoxyde de carbone. ou les oxydes d'azote à partir des sources d'émission, par exemple les les volcans. les moteurs
à combustion ou les cheminées.
La transmission décrit tous les processus, au cours desquels la position des polluants de l'air dans l'atmosphère et leur
répartition varient sous l ' influence de phénomènes d'agitation ou suite à d’autres effets physiques ou chimiques.
Parfois, à la place du terme transmission, on dit aussi transfert, propagation ou partition.
.Enfin, par le terme déposition, on exprime Je fait que les polluants ou les produits issus de leur transformation
atteignent un compartiment de l'environnement. La déposition- on dirait l’immission par rapport au récepteur (cf.
Section 6.3.4) – peut avoir lieu dans toutes les parties de la biosphère, par exemple le sol, de l’eau, ou des plantes.
L'effet final concerne les êtres vivants, l'être humain inclus.
Les gaz polluants primaires comme S02 ou N02 sont émis à partir d'une source (Figure 7.4) puis transportés versun
autre endroit. Lors d'un transport lointain à partir d'une source vers un récepteur, des substances émises, même peu ou
polluantes, peuvent être transformées en d'autres composés; lorsque de tels produits issus d'une transformation sont de
411
nature polluante, comme c'est le cas pour 03, HN03 ou H2S04, on parle de polluants secondaires .
412
Des composés à durée de vie suffisamment élevée peuvent être transportés dans l'atmosphère sans
subir de modification avant qu'ils ne se déposent à la surface de la Terre, loin de leur source d'émission.
Pendant le transport, divers processus peuvent
avoir lieu (Figure 7-5): des composés peuvent aller vers d'autres couches de l’atmosphère; ils peuvent
atteindre la surface de la terre sans le concours de la pluie, de la neige ou ·
avec leur aide. On parle alors respectivement soit de de déposition sèche,

413
b. Sources naturelles

Les volcans, les éclairs, les animaux, les plantes et les micro-organismes
peuvent être des sources d’ émissions de substances minérales ou organiques

414
c. Les Puits
Un puits est un domaine de !"environnement d’où une substances est enlevée par des« processus de
captation». Parfois, en relation avec des gaz à effet de serre. on entend par le terme puits, un processus ou une
activité ou un mécanisme par lequel
substance polluante est enlevée d'une partie de l'environnement. Dans un puits, un composé peut être:
- adsorbé (par exemple un gaz ou un liquide ou une par une poussière),
- absorbé (par exemple co2 dans les fleuves, les lacs ou les océans),
- déposé (par exemple sur les sédiments dun fleuve),
- biologiquement décomposé (par exemple l’absorption de C02 ou de H2S par les plantes)
- Ou decomposée par des réactions chimiques (par exemple: la transformation des hydrocarbures
chlorofluorés en C02. HCI et HF)
De tels composés sont dits composés de puits.

415
III. Polluants spécifiques
1. O3 (Ozone)
L’ozone est un polluant secondaire, formé dans la basse atmosphère à partir d’un mélange de
précurseurs gazeux composé d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils. Ces polluants
nécessaires pour produire l’ozone sont principalement émis par les activités humaines et aussi par la
végétation. Le rayonnement solaire contrôle l’intensité de la production d’ozone.
Les fortes concentrations en surface apparaissent donc en période estivale lorsque l’ensoleillement
est important et lorsque les conditions climatiques sont peu dispersives et favorisent l’accumulation.
Généralement c’est lors d’une situation météorologique sous influence anticyclonique que sont
observés les épisodes de pollution à l’ozone. L’épisode sera d’autant plus important si la situation
anticyclonique persiste.
L’ozone a une durée de vie de quelques jours dans les basses couches de l’atmosphère, de sorte qu’il
peut être transporté loin de sa zone de production : cette pollution s’observe en général de manière
plus intense dans les régions périurbaines et rurales sous le vent des agglomérations.
416
L’ozone de la basse atmosphère affecte les écosystèmes et la santé humaine. Il a
donc un effet toxique qui est à opposer au rôle de l’ozone stratosphérique dont les
concentrations importantes se situent à plus de 10 km d’altitude et qui filtre une partie
nocive des ultra-violets du rayonnement solaire. L’ozone est un gaz agressif qui
pénètre profondément dans l’appareil pulmonaire et peut réagir sur les composants
cellulaires et affecter les capacités respiratoires. Ces effets sont accentués par la
présence d’autres polluants tels les oxydes de soufre et d’azote, ou lors d’efforts
physiques et d’expositions prolongées. L’ozone a un effet néfaste sur la végétation
(le rendement des cultures par exemple) et sur certains matériaux.

417
2. les Composés Organiques Volatils (COV)
Les COV sont des gaz composés d’au moins un atome de carbone, combiné à un ou plusieurs des
éléments suivant: hydrogène, halogènes, oxygène, soufre, phosphore, silicium ou azote. On distingue
souvent le méthane (CH4) qui est le COV le plus présent dans l’atmosphère mais qui n’est pas
directement nuisible pour la santé ou l’environnement tout en étant, en revanche, un gaz à effet de serre.
Le reste des COV, est communément nommé COVNM (Composés Organiques Volatils Non
Méthaniques). Les COV sont des précurseurs de l’ozone et de fine particules (les aérosols organiques
secondaires).
Les COVNM anthropiques sont émis lors de phénomènes de combustion mais aussi par l’évaporation de
solvants (contenus dans les peintures par exemple), de carburants, etc. Il existe un très grand nombre
de COV qui peuvent être soit directement émis, soit produit dans l’atmosphère.
Les principaux secteurs émetteurs de COV sont le secteur résidentiel (38% des émissions en 2011) du
fait de l’utilisation de solvants à usage domestique ou dans le bâtiment, l’industrie manufacturière
(peintures), puis le transport, la transformation de l’énergie puis l’agriculture/sylviculture 418
.Une partie des COV présents dans l’atmosphère est également d’origine naturelle et provient de
l’émission par les feuilles des arbres sous l’effet du rayonnement solaire. L’isoprène et la famille des
terpènes, en particulier, sont des composés émis par le couvert végétal.

419
3. PM (particules en suspension)
Le terme de PM regroupe un ensemble très hétérogène de composés, par leur
composition chimique, leur état (solide ou liquide) et leur dimension.
Les particules sont différenciées suivant leur taille. On distingue généralement:

- Les Particules Totales en Suspension (TSP pour l’acronyme anglais


communément utilisé) qui regroupent l’ensemble des particules.

- Les PM10 : particules dont le diamètre est inferieur à 10 µm.

- Les PM2.5 : particules dont le diamètre est inferieur à 2.5 µm

- Les PM1.0 : particules dont le diamètre est inferieur à 1.0 µm


420
Les particules dont le diamètre est compris entre 2.5 et 10 µm sont dites grossières, alors que celles
dont le diamètre est inférieur à 2.5 µm sont nommées particules fines.
Les particules peuvent être directement émises dans l’atmosphère, ce sont les particules dites
primaires. Mais il existe aussi des particules d’origine secondaire, formées dans l’atmosphère par des
réactions photo-chimiques à partir de précurseurs gazeux. Les particules peuvent également être
remises en suspension dans l’atmosphère après s’être déposées, et ce généralement sous l’action
du trafic routier ou du vent.

Les particules ont des compositions chimiques différentes selon leur origine. Leur composition
chimique fait généralement apparaitre des composés inorganiques (sulfates, nitrates, ammonium),
des composés organiques, des éléments traces tels que les métaux lourds, du carbone
suie (couramment appelé « Black carbon »). Le carbone suie fait l’objet d’une attention particulière
du fait de ses effets néfastes sur la santé humaine et sur le changement climatique (il s’agit d’un
composé à pouvoir réchauffant de l’atmosphère).
421
Parmi les principales sources d’émissions de particules primaires anthropiques de
type PM10 et PM2.5, on notera le chauffage résidentiel (29 et 43 % des émissions
en 2011 respectivement), l’industrie manufacturière, l’exploitation des carrières, les
chantiers et BTP ainsi que les labours qui génèrent de grandes quantités de grosses
particules. Le secteur routier est également une source non négligeable de particules
fines (PM2.5), particulièrement du fait de l’utilisation du diesel comme combustible
(8,4% des émissions de PM2.5 en 2010).

L’érosion éolienne, les feux de forêt ou l’émission de pollens et des débris végétaux,
constituent les principales sources primaires biogéniques.
422
4. Les oxydes de Soufre Sox et cas du dioxyde de soufre SO2
Les émissions de SO2 sont dues principalement à l’utilisation de combustibles soufrés (charbon,
fioul, gazole, etc ). Les émissions de dioxyde de soufre ont spectaculairement baissé depuis 20 ans.
Il est aujourd’hui principalement émis par le secteur industriel (l’industrie du raffinage et la chimie
représentaient près de 35 % des émissions totales en 2011), suivi par le secteur de transformation
d’énergie.
5. CO (monoxyde de carbone)
Le CO provient principalement de combustions incomplètes (gaz, charbon, fioul ou bois). Le CO est
aussi un gaz précurseur de l’ozone et du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre.
Les principales sources d’émissions sont le secteur industriel (métallurgie des métaux ferreux pour
38 % des émissions totales en 2011), et le chauffage résidentiel (34% des émissions en 2011). La
contribution du secteur routier est désormais relativement faible (5% en 2011).

423
6.Métaux lourds
Les métaux lourds réglementés sont les suivants : le plomb (Pb), le mercure (Hg),
l’arsenic (As), le cadmium (Cd) et le nickel (Ni).
Ils proviennent principalement d’activités industrielles (métallurgie, chimie,
procédés, …), mais aussi pour certains du chauffage résidentiel et du trafic routier
(véhicules diesel catalysés).

7.NH3 (Ammoniac)
Ce polluant est surtout lié aux activités agricoles (rejets organiques de l’élevage,
épandage de fertilisants). C’est un précurseur de particules. Plus de 90% des
émissions d’ammoniac ont pour origine l’agriculture. Une petite part des émissions
totales est imputable au trafic routier du fait de l’usage des véhicules équipés 424de
III. Les effets et nuisances des différentes substances polluantes
Les impacts de la pollution conditionnent la plupart du temps le choix des substances retenues dans
un inventaire. L’échelle géographique pertinente pour analyser les phénomènes de pollution de l’air
va du très local (par exemple odeurs, effets des particules, du benzène, ... sur la santé) à l’échelle
mondiale (par exemple effet de serre, couche d’ozone), en passant par des phénomènes régionaux
ou continentaux (pluies acides ou pollution photochimique). On classe souvent les effets en fonction
de l’échelle qui les concerne.

425
1. Effet de serre et changement climatique : échelle mondiale
L’effet de serre est un phénomène avant tout naturel de piégeage par l’atmosphère du rayonnement
de chaleur émis par la terre sous l’effet des rayons solaires. Il permet une température sur Terre bien
supérieure à celle qui régnerait en son absence (+ 33ˇrC environ). Le groupe de gaz responsables de
ce phénomène est présent dans l’atmosphère à l’état de traces ;

il s’agit, pour l’essentiel, de la vapeur d’eau, du gaz carbonique (CO2), du méthane (CH4) et du
protoxyde d’azote (N2O). C’est parce que les teneurs atmosphériques de ces gaz sont naturellement
très faibles que les émissions dues aux activités humaines sont en mesure de les modifier
sensiblement, entraînant, a priori, un renforcement de l’effet de serre, et par suite, des modifications
possibles du climat.

426
Bien que la vapeur d’eau constitue le plus important gaz à effet de serre, les activités humaines
n’influent pas de façon sensible sur sa concentration atmosphérique, qui est naturellement très
variable. En revanche, des études ont montré que les concentrations en CO2, CH4, et N2O ont
augmenté fortement par rapport à leurs niveaux de l’ère préindustrielle.

L’homme, par ailleurs, a introduit de nouveaux gaz à effet de serre très puissants dans
l’atmosphère : les chlorofluorocarbones (CFC) également responsables de la destruction de la
couche d’ozone. Enfin, on sait désormais que l’ozone troposphérique, formé à partir des
émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de Composés Organiques Volatils (COV) joue également
un rôle important.

427
Les principales substances émises considérées pour leur impact sur l’effet de serre sont donc :
CO2, CH4, N2O, HFC (dont spéciation selon 8 composés), PFC (dont spéciation selon 5
composés), SF6. Pour permettre de comparer entre eux les effets des différents gaz, les experts
utilise le "Potentiel de Réchauffement Global" (PRG) qui est le rapport du forçage radiatif d’un gaz
à celui du CO2. Par construction, le PRG du CO2 est donc 1. Le PRG du CH4 est évalué à 21,
celui du N2O à 320, ceux de certains gaz du groupe des CFC dépassent 5 000

428
... Bien que le CO2 soit le moins puissant des gaz à effet de serre, sa contribution se révèle toutefois la
plus forte, du fait de l’ampleur des émissions. En effectuant la somme des émissions de gaz à effet de
serre, pondérée par leur PRG, on obtient une évaluation de l’impact global des activités humaines sur
l’effet de serre, exprimé en unité CO2-eq. Le forçage radiatif est l’unité permettant d’estimer l’ampleur
du mécanisme susceptible de conduire à un changement climatique. Il représente la perturbation du
bilan énergétique du système sol-atmosphère.
La pondération par le PRG permet de prendre en compte le temps de résidence dans l’atmo-

429
430
sphère ainsi que la capacité d’absorption des différents gaz. Les coefficients de conversion dépendent
du temps d’intégration pris en compte pour évaluer le changement climatique. En général, on évalue le
calcul se fait à 100 ans. Les PRG (Tonnes equivalents CO2) de ces différents gaz tels que définis par
le GIEC sont ceux de 1995 selon les décisions prises à ce jour par la Conférence
des Parties :
– CO2 = 1
– CH4 = 21
– N2O = 310
– HFC = variables de 140 à 11 700 selon les molécules considérées (valeur pondérée de 5 411
en 1990 et de 1 751 en 2003)
– PFC = variables de 6 500 à 9 200 selon les molécules considérées (valeur pondérée de 7 293
en 1990 et de 7 193 en 2003)
– SF6 = 23 900
2. Le transport aérien et le changement climatique
L’impact du trafic aérien à haute altitude (au-delà de 900 mètres) est double, à savoir un réchauffement
du climat et une perturbation de la couche d’ozone. Le réchauffement est dû aux émissions de gaz à
effet de serre dans la basse atmosphère (jusqu’à 12 km d’altitude) d’une façon directe
(CO2, vapeur d’eau) ou indirecte à cause de l’ozone (O3) troposphérique formée à partir du Nox et des
COV émis en altitude. Les gaz à effet de serre, rejetés par les avions, et localisés dans les hautes
couches de la troposphère, font que la terre garde une grande partie du rayonnement solaire, d’où une
participation au réchauffement de la planète.
431
Les avions produisent du CO2 (environ 2% du CO2 d’origine humaine), mais ils émettent aussi des
oxydes d’azote, qui ont deux effets majeurs sur la haute atmosphère : ils forment de l’ozone et
détruisent le méthane. La durée de vie de l’ozone étant courte, sa formation est un processus local
et temporaire. En 1992, il y avait 6% de plus d’ozone dans les couloirs aériens que dans les zones
sans avions. Ce chiffre pourrait monter à 12% en 2050. La diminution du méthane en altitude
(environ -2% en 1992, -5% en 2050) est plus répartie sur le globe et s’étend au delà des couloirs
aériens. L’ozone que les avions produisent indirectement et le méthane qu’ils détruisent sont tousa
2.3.2 Destruction de la couche d’ozone : échelle mondiale

432
La Couche d’ozone localisée dans la stratosphère filtre à l’extérieur les rayonnements dans la partie
ultra-violette (UV) du spectre qui est préjudiciable aux cellules. Sans ozone, la vie sur Terre ne
serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. La découverte d’un trou dans la couche d’ozone au-dessus de
l’Antarctique et son association avec les CFCs synthétiques a amené le monde à agir pour protéger
la couche d’ozone (protocole de Montréal en 1979). La destruction de la couche d’ozone se produit
quand l’équilibre naturel entre la production et la destruction de l’ozone stratosphérique est incliné
en faveur de la destruction. Bien que les phénomènes naturels puissent causer la perte provisoire
de l’ozone, le chlore et le brome libérés des composés synthétiques tels que les CFCs sont
maintenant considérés comme cause principale de cet amincissement. Les émissions de CFCs
représentent environ 80% de l’amincissement total de l’ozone stratosphérique. Les autres

433
substances responsables de la réduction de la couche d’ozone sont le tétrachlorure de carbone, le
méthyle chloroforme, les halons (produits extincteurs), le bromure de méthyle, les HCFC (potentiels
d’amoindrissement de la couche très inférieur aux CFC). C’est seulement à partir de la période
2000-2005 (protocole de Montréal respecté) que l’on voit dans la stratosphère une diminution des
produits responsables de la destruction de l’ozone. La diminution de la couche d’ozone devrait donc
se poursuivre encore quelques années : d’après les modèles, le déficit d’ozone sous nos latitudes
serait alors de 10 % environ et ne pourrait pas être comblé avant une cinquantaine d’années.

Cette restauration de la couche d’ozone pourrait être retardée ou menacée si quelques pays,
notamment les grands pays en développement (Chine, Inde, Brésil...), ne respectaient pas
totalement les accords internationaux de limitation des produits chimiques incriminés. Néanmoins, la
destruction de la couche d’ozone, compte tenu de la réduction des émissions de CFC, n’apparaît
plus comme un problème environnemental prioritaire à l’heure actuelle.
3. L’eutrophisation
L’eutrophisation est due à un apport excessif en nutriments et en matières organiques biodégradables
issus de l’activité humaine. Elle s’observe surtout dans les milieux aquatiques dont les
eaux sont peu renouvelées. Stimulées par un apport substantiel en certains nutriments dont
principalement le phosphore et l’azote, le phytoplancton et certaines plantes aquatiques croissent et se
multiplient de manière excessive, ce qui conduit, lorsqu’elles se décomposent, à une augmentation
de la charge naturelle de l’écosystème en matières organiques biodégradable. Les bactéries, qui
dégradent cette matière organique, prolifèrent à leur tour, en appauvrissant de plus en plus l’oxygène
de l’eau.

435
4. Les pluies acides
"Les pluies acides" est un terme utilisé pour décrire toute forme de précipitation acide (pluies, neige,
grêles, brouillard). Le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote sont les principales causes des pluies
acides. Ces polluants s’oxydent dans l’air pour former de l’acide sulfurique et de l’acide nitrique, ou des
sels. On les retrouve dans les nuages et les précipitations parfois à des milliers de kilomètres de leur
point d’émission, (pollution transfrontière à longue distance). Ceci concoure à des dépôts acides et à
l’acidification accrue des pluies par rapport à celles résultant de la seule présence de gaz carbonique
dans l’air (qui fait que le pH "naturel" d’une pluie est toujours acide, de l’ordre de 5,6).

D’autres polluants peuvent contribuer aux pluies acides, notamment l’acide chlorhydrique émis par
incinération de certains déchets plastiques, ou l’ammoniac des activités agricoles. Les pluies acides
modifient les équilibres chimiques des milieux récepteurs, en particulier lorsque ceux-ci sont déjà
naturellement acides (pas d’effet tampon). Ceci peut se répercuter par des atteintes sur la faune et la
flore aquatique, des carences nutritives engendrant des chutes de rendement et des lésions visibles
436
chez les végétaux, ainsi que des jaunissements et la défoliation des arbres.
Au cours des années 1970-1980 de nombreux massifs forestiers ont été touchés par des troubles et
des dépérissements anormaux en Europe. En France, jusqu’à 25% des arbres pouvaient être
considérés comme endommagés à des degrés divers dans certaines régions, notamment dans les
Vosges. Il est admis que les retombées acides ont contribué à ces dommages, souvent en
combinaison avec des facteurs de stress naturels (sécheresses, insectes pathogènes,....), et parfois
de manière prédominante dans les régions d’Europe centrale particulièrement polluées en dioxyde
de soufre.

Les pluies acides ont perdu de l’importance, du moins dans nos régions, en raison des fortes
réductions des rejets de SO2 mises en oeuvre à partir des années 1980. Certains bassins versants
en Europe présentent toutefois une sensibilité élevée aux dépôts acides (cas en France des
Ardennes, des Landes, du Massif Central,...). Ceci incite à la vigilance sur l’évolution future des
rejets liés aux combustibles fossiles ou à l’intensification de certaines pratiques agricoles (émissions
d’ammoniac). 437
5. Les pics d’ozone
Les oxydes d’azote et les composés organiques volatils (COV) réagissent dans la troposphère, sous
l’effet du rayonnement solaire, pour former des polluants photochimiques. Le principal polluant
photochimique est l’ozone. Sa présence s’accompagne d’autres espèces aux propriétés acides ou
oxydantes telles que des aldéhydes, des composés organiques nitrés, de l’acide nitrique, de l’eau
oxygénée. Cette pollution s’observe surtout en été dans les régions périurbaines et rurales sous le
vent des agglomérations, et concourt à l’accroissement de la pollution de fond par l’ozone
(enhausse d’environ 1% par an sur l’ensemble de l’hémisphère nord).

L’ozone et les polluants photochimiques sont également des espèces phyto-toxiques. L’ozone peut
perturber la photosynthèse, altérer la résistance des végétaux, diminuer leur productivité, provoquer

438
des lésions visibles (le tabac Bel W3 est parfois utilisé comme bio-indicateur d’ozone). L’ozone
contribue également avec les dépôts acides et d’autres facteurs défavorables (sécheresses, pauvreté
des sols, etc...) aux troubles forestiers observés en Europe et en Amérique du Nord.

La pollution par l’ozone demeure préoccupante et chaque année, en période estivale, diverses régions
subissent des situations de pointes de pollution photochimique au cours desquels des seuils jugés
nocifs peuvent être atteints, voire dépassés, tant vis à vis de la santé de l’homme que des végétaux. De
telles situations peuvent s’observer de 1 à 2 jours par semaine en été, notamment dans les régions très
ensoleillées. La pollution à l’ozone (pics d’ozone) est liées à un excès d’ozone dans

439
Effets
les couches basses de l’atmosphère. Cet excès est nuisible pour la santé des organismes vivants. Ce
problème est à distinguer du trou dans la couche d’ozone qui correspond à un manque d’ozone dans
les couches stratosphériques pour faire barrière aux rayonnements solaires.
Les principales substances mises en relation avec les problèmes d’acidification, eutrophisation et
photochimie sont : SO2, NOx, NH3, COVNM (dont spéciation plus de 200 composés), CO. Les
substances chimiques sont parfois converties en unités telles que indicateu
6. Effets sur les matériaux
Les matériaux sont essentiellement affectés par la pollution acide (surtout liées au SO2) qui entraîne
une dégradation des édifices, monuments ou façades d’immeubles. Il s’agit bien souvent de la
décomposition de certaines pierres calcaires sous l’effet des acides. Les particules interviennent plutôt
sur les aspects de salissures des bâtiments. La pollution atmosphérique met en danger notre
patrimoine culturel et occasionne d’onéreux travaux de ravalement de façades ou de restauration des
monuments.
440
7. Effets sur les écosystèmes : forêt, réserve d’eau douce
Les arbres vivent et dépérissent pour des causes naturelles très variées ne serait-ce que l’âge. Le
dépérissement soudain constaté surtout depuis 1980 semble relever de causes tout à fait inhabituelles.
Les responsables considèrent que la pollution atmosphérique est l’un des nombreux éléments
participant aux dépérissements forestiers. Des recherches en laboratoires ont montré que les causes
du dépérissement forestier sont très complexes : sols de mauvaise qualité, sécheresses anormales,
présence de polluants dans l’atmosphère principalement la pollution acide et l’ozone.
Mais à proximité de certains sites générateurs de pollution (site industriel, grosses infrastructures

441
routières), on observe également des baisses de rendements des terres agricoles. En outre, on peut
parfois observer localement une contamination des sols où s’accumulent des métaux, comme le
plomb en bordure de route. L’acidification des lacs et des cours d’eau entraîne une destruction parfois
irréversible de la vie aquatique. Outre le problème d’eutrophisation, la baisse du pH provoque la mise
en solution de métaux contenus naturellement dans le sol, comme l’aluminium, toxique à l’état
dissous pour presque la totalité des organismes vivants.
Les métaux lourds contaminent également à la fois les sols et les réserves d’eau douces. Leur
accumulation dans les sols et les eaux laissent craindre une contamination de la chaine alimentaire.
Ce type de pollution s’observe au niveau local (proximité de certains sites), mais aussi à l’échelle
régionale et continentale, notamment pour certains métaux comme le mercure. 2.3.9 Effets sur la
santé Les limites de concentration dans l’air ambiant de certains polluants (SO2, Poussières, NO2,
Pb, O3) imposées par des directives Européennes tiennent compte des effets sur la santé de cer-

442
taines substances. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) édicte les règles qu’il faudrait
respecter pour les divers polluants. Certains effets sont associés à des seuils, c’est à dire qu’on peut
déterminer une valeur de concentration dans l’air en dessous de laquelle la susbtance n’est pas
dangereuse.
Pour certaines substances, il n’existe pas de seuil au sens médical du terme, mais il existe des seuils
réglementaires (niveau de pollution acceptable, mais non dénué de conséquences). Les
effets sur la santé ayant été le plus étudiés sont les effets à court terme liés à des concentrations
élevées. Des études sont également menées pour évaluer les conséquences à long terme d’une
exposition à un niveau de pollution plus faible. Pour déterminer les seuils (Information, alerte,
protection de la santé..), on se base sur des études toxicologiques et épidémiologiques. La
toxicologie vise à étudier par une analyse phénomélogique ce qui fait qu’une substance est bien
tolérée et l’autre non, à découvrir à partir de quelle dose une molécule deviendra dangereuse.
L’épidémiologie consiste à analyser statiquement les relations entre une exposition et des effets.443
Ci-dessous, les effets des polluants les plus courants sont présentés :
– Particules : plus les particules sont fines plus elles pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire et
plus leur temps de séjour y est important. Elles ont une double action liée aux particules proprement dites
et aux polluants qu’elles transportent (métaux, hydrocarbures, dioxyde de soufre, etc.). Elles irritent le
système respiratoire humain et peuvent contribuer au déclenchement de maladies respiratoires aiguës.
– SO2 : le SO2 entraîne une inflammation des bronches avec un spasme qui provoque une altération de la
fonction respiratoire.
– NO-NO2 : NO2 est toxique (40 fois plus que CO, 4 fois plus que NO) NO2 pénètre profondément
dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs qu’une même dose sur une longue
période. NO est un gaz irritant pour les bronches, il réduit le pouvoir oxygénateur du sang.
– COV : certains composés organiques tels que les aromatiques, les oléfines provoquent des
irritations des yeux. Les aldéhydes sont de puissants irritants des muqueuses. Certains COV tels que le
benzène, sont cancérigènes.

444
CO : CO se fixe sur l’hémoglobine du sang. Le phénomène est irréversible. On connaît les accidents
mortels liés à l’inhalation de CO lors du fonctionnement défectueux de chauffeeau.
– Ozone : L’ozone est un oxydant puissant. C’est un irritant des yeux, de la gorge et des bronches.
Ses effets sont majorés par l’exercice physique.
– POP : Les conséquences de la présence de POPs qui ont pu être observées sur les animaux sont
les suivantes : stérilité plus fréquente et baisse de l’effectif des populations, dysfonctionnements
hormonaux, mutations sexuelles, déficiences du système immunitaire, anomalies de comportement,
tumeurs et cancers, graves malformations congénitales. L’homme connaît également de graves
problèmes : cancers et tumeurs, troubles du système nerveux , déficiences du système immunitaire,
augmentation de cas de stérilité et modification de comportements sexuels, diminution de la
production de lait chez les mères, augmentation des maladies type diabète, etc.a

445
Pour les études d’impact de projets routiers de grande taille, on retient la liste suivante de polluants
(source Ministère de l’Equipement) :
– les réglementés et autres indicateurs : NOx, CO, HC ou COV, C6H6, les particules émises à
l’échappement, CO2, SO2 et la consommation énergétique.
– la pollution particulaire : Cadmium et plomb
– exposition aiguë : acroléine, NO2, SO2, C6H6
– exposition par inhalation : C6H6, PM10, Cr, formaldéhyde, 1,3-butadiène, acétaldéhyde, Ni, Cd,
benzo(a)pyrène, Ar, acroléine, NO2, Pb
– exposition par voie orale : benzo(a)pyrène, Cr, Ni, Cd, Ar, Pb, baryum

446
IV. Bases de la photochimie
1. Réactions photochimiques
La photochimie (du grec phos. la lumière) est le domaine de la chimie concerné par l'action d' un
rayonnement électromagnétique dont la longueur d'onde est située entre 100 nm et 1000 nm sur les
systèmes chimiques. On appelle en général réaction photochimiques celle qui sont engendrées par la
lumière visible. Pour de telles réactions ayant lieu dans l'atmosphère, la source de lumière est le Soleil.
L' intensité spectrale de son rayonnement est donnée à la Figure 7-8 (on parle de « photochimie
écologique lorsqu'il s'agit de réactions entre des substances chimiques présentes dans l'environnement
et d ' autres composés, qui ont lieu sous l’influence du rayonnement solaire).

447
Dans la première étape d'une réaction photochimique, un rayonnement électromagnétique est
toujours absorbé par un atome A ou une molécule ;
il se produit une photo-activation: la molécule A est transformé en une molécule ou un atome à l'état
excité A* par l'intermédiaire de photons (h. v), donc par l’apport lumineuse extérieure.

Il existe différentes types de réactions photochimiques:

448
449
a. La photolyse.
C’est la lyse d une molécule par les rayonnements électromagnétiques

450
b. La Photo-ionisation
C’est une réaction qui arrache ou fixe un électron sur une molécule

451
2. Radicaux OH dans la troposphère
La composition de la couche atmosphérique allant de 10 km à 150 km d'altitude, la chimosphère,
dépend principalement des réactions photochimiques: le Soleil y exerce une influence presque sans
restriction. Malgré le manque de rayonnement UV riche en énergie, la troposphère se comporte
également comme « Un réacteur photochimique » : jusqu'à environ 10 km d'altitude, les echanges de
composés entre la troposphère et les hautes couches atmosphériques sont empêchés par la
tropopause comme par le couvercle d'un réacteur; dans cette situation le Soleil sert simultanément de
source de lumière pour les réactions photolytiques et de source de chaleur.

De plus l'ozone de la haute atmosphère se comporte comme un filtre de lumière («filtre d'ozone»), seule
la lumière solaire de longueur d'onde À> 310 nm, quoique fortement atténuée pénètre jusqu'à la
troposphère. Cependant - malgré des quantités d'ozone considérablement
us faibles que dans l' atmosphère moyenne - il se forme aussi beaucoup d’oxygene réactif.

452
pour produire des radicaux OH, radicaux hydroxyles, à partir de la vapeur d 'eau : la
majorité des atomes d 'oxygène excité transforme en oxygène dans son état
fondamental avec J'aide de composé partenaire de choc, M, selon :

453
Mais il en reste une petite partie - suffisante - qui réagit avec l'eau selon:

pour former des radicaux OH. Cette réaction, une des principales de la chimie atmosphérique,
constitue la source majeure de radicaux OH dans la troposphère. Quelques autres réactions,
lesquelles des radicaux OH se forment dans l' atmosphère, sont rassemblées dans le Tableau 7-
19.

454
Le radical OH est une espèce clé de la chimie de la troposphere C'est l'espèce
chimique la plus réactive de la troposphère; elle possède le temps de vie
le plus court. Elle reagit facilement et rapidement avec d’autres composés:

455
Chapitre 5 : les indicateurs de la pollutions de l’Eau
• I Aspects fondamentaux:
– 1.Importance et propriétés physiques
– 2.Reaction acido-basique
– 3.systèmes ouvert/fermés
– 4. précipitations d’hydroxydes et floculation
• II. Cycles de l’eau et polluants « naturelles » de l’eau
– 1. les eaux naturelles
– 2. Cycles de l’eau
– 3. Polluants de l eau
– 4. teneur en oxygène et autoépuration
• III. Evaluation de la pollution de l’Eau
– 1. Examens préliminaires
– 2. Indicateurs/Tests biologiques
– 3. Les Demandes en oxygène
• IV. Polluants spécifiques
– 1. Les Produits de lavage et de nettoyage
– 2. Les Dibenzodioxines, les Dibenzofuranes, les Biphenyles polychlorés
– 3. Les Huiles
– 4. Les Pesticides
• I Aspects fondamentaux:
• 1.Importance

Les conditions atmosphériques primitives se présentaient comme suit : sous l’action de la


chaleur et des éclairs des gaz (H2, NO3, CH4, H2O) se sont combinés pour former les
premières molécules organiques. Ensuite les eaux des mers originelles permirent à ces
molécules primitives de s’agglomérer en microsphères et après des millions d’années, de
donner des bactéries.

La vie resta longtemps confinée dans les mers avant que les êtres vivants ne colonisent le

milieu continental.
a. Importance de l’eau

L’eau existe dans les mers, sur les continents (cours d’eau lacs, nappes

souterraines), dans atmosphère (vapeur d’eau), dans les sols et surtout

dans tous les êtres vivants (en moyenne 70% de la masse des êtres).

L’eau est donc une substance intimement liée à la vie.

458
Teneur en eau de différents produits
Teneur en eau selon l'âge de l’Homme
L’eau joue un rôle important dans la photosynthèse: en effet c’est la réaction (catalysée par les
photons de l’ énergie solaire ) de l’eau avec le Dioxyde de carbone qui produits les glucides point de
départ de toutes les biomolécules bio-organiques .

La réaction biochimique inverse de la photosynthèse est la respiration qui dégrade du glucose en


libérant de l’ énergie, du dioxyde de carbone et de l’eau.

461
• 2. propriétés physiques de l ’eau
2.1 structure et propriétés chimiques de l’eau
L’eau étant le solvant le plus utilisé en chimie des solutions, il est nécessaire de préciser
quelques propriétés de ce liquide.
• La molécule d’eau est coudée. L’atome d’oxygène étant plus électronégatif que celui
d’hydrogène, la molécule d’eau est polaire (figure 1) ; son moment dipolaire est élevé :
p(H2O) (ou μ) = 1,85 D à 20 °C (Le debye, de symbole D, est l’unité de moment dipolaire
utilisée en Chimie : 1,00 D ≈ 3,33. 10–30 C. m)

Figure 1 : Polarité de la
molécule d’eau 462
Liaisons par pont
hydrogène

Eau liquide:
Tableau 1 : Moment dipolaire p et constante diélectrique εr de quelques
solvants

Le pouvoir ionisant du solvant est d’autant plus


grand que p est élevé et son pouvoir
dissociant croît avec εr.

• L’eau possède également une constante diélectrique élevée, à 20 °C : ε ≈ 80 ; cela signifie,


r

par exemple, que la force électrostatique entre un anion et un cation est environ 80 fois plus
faible dans l’eau que dans le vide (figure 3).

Figure 3 : Loi de Coulomb dans le vide et dans


464
un solvant de constante diélectrique, εr
• Dans l’eau, les ions s’entourent de molécules d’eau : on dit qu’ils sont solvatés ou,
plus précisément ici, hydratés. Le nombre de molécules d’eau entourant un ion est
d’autant plus élevé que celui‐ci est petit et fortement chargé (Les ions en solution
aqueuse seront généralement notés sans la précision (aq) par souci de simplification).

• En assimilant les molécules d’eau à des dipôles électrostatiques, il est possible


d’interpréter : La dissolution d’un solide ionique, l’ionisation d’une molécule polaire
dans l’eau.

* Dissolution d’un solide ionique :


Un solide (cristal) ionique est un assemblage régulier des cations et d’anions (figure 4). La
cohésion de l’édifice est due aux attractions électrostatiques. La stoechiométrie est telle que
l’ensemble est électriquement neutre.
465
Figure 4. Organisation régulière des cations Na+ et
anions Cl– au sein de la maille du cristal de chlorure de
sodium NaCl

Comment l’eau, mise en contact avec un solide soluble, le dissout‐elle ?

Au contact des ions, la structure de l’eau est perturbée car les molécules d’eau,
polaires, s’orientent de façon à présenter leur pôle négatif (atome O) vers les cations,
et leurs pôles positifs (atomes H) vers les anions. Il y a hydratation des ions (figure 5).
Les couches d’eau (ou sphères) d’hydratation qui entourent les ions écartent ces
derniers les uns des autres. Dès lors, la constante diélectrique élevée de l’eau cause
une atténuation drastique des attractions anion‐cation, le solide ou le cristal
s’effondre et les ions libres sont dispersés en solution

466
.

En résumé, La dislocation du cristal en ses ions, l’hydratation et la dispersion de


ceux‐ci sont les trois étapes de la dissolution d’un solide ionique dans l’eau.

467
l’ionisation d’une molécule polaire dans l’eau :
La dissolution d’un composé moléculaire dans l’eau, par exemple HCl s’opère en deux étapes :
L’eau et le chlorure d’hydrogène étant des molécules polaires, elles interagissent (a); il se
forme alors deux ions solvatés (ici Cl – et H3O+). L’eau ayant une constante diélectrique élevée (εr
≈ 80), ces ions, sous l’effet de l’agitation thermique, se séparent et les ions hydratés se
dispersent (b)

En conclusion, grâce à son moment dipolaire et à sa constante diélectrique élevés,


l’eau est un solvant hydratant, ionisant, dissociant et dispersant.
468
2.2. Propriétés physico-chimiques de l’eau

L’eau possède d’intéressantes propriétés physiques et chimiques :

grande capacité calorifique ;

 Moment dipolaire élevé qui en fait un très bon solvant de molécules polaires ;

 Température de fusion et d’évaporation très peu élevée ;

 Température de congélation et de fusion pas très bas;

 Capacité thermostatique et régulatrice ;

 Pouvoir d’absorption des radiations infrarouges ;

 Transparence aux radions lumineuses ;

 Milieu favorisant des réactions chimiques.


470
3. Eléments chimiques contenus dans l’eau

L’eau des mers (salée) a une composition assez homogène caractérisée

par la présence de plusieurs dizaines d’éléments chimiques dont les plus

important sont quantitativement :

O2 (80%), H2 (10% ); Cl (1.8%), Na (1%), Mg, S, Ca, K.

L’eau contient aussi des gaz dissouts (O2, CO2) qui permettent le

développement des êtres vivants aquatiques aussi bien végétaux

qu’animaux. 471
472
4.Proprietes acido-basiques de l’eau
Pour faire quelques remarques fondamentales sur la teneur en gaz dans l'eau (par exemple dans l'eau
de mer et les lacs) et sur leurs effets, quelques règles de base doivent être établies.
D'abord faisons quelques remarques préliminaires sur la notion de bases et d’acides. Selon Bronsted,
les acides sont espèces qui peuvent donner des protons; Les acides peuvent être des ions (espèces
chargée positivement ou négativement) ou des molécules; ils doivent posséder un atome d'hydrogène
qui, en solution aqueuse peut être séparé sous forme d’ions H+.
Inversement les bases sont des molécules qui sont capables de se lier à des protons , donc des
accepteurs de protons. Rappelons brièvement l'équilibre de dissociation d’un acide HA, dans 1' eau :

473
5.Systèmes ouverts et fermés
16.3.1 Remarques préliminaires
La solubilité des gaz dans l'eau est d'une grande importance pour la vie végétale et animale. Il y a
deux possibilités, avec lesquels on peut décrire l'échange des gaz atmosphériques avec l'eau. Dans
un système ouvert (Figure), l’eau est en contact avec une quantité de gaz illimitée. La pression
partielle X, p(X), ne change pas quand le gaz passe dans l’eaudonc pratiquement constante. De
cette manière on peut bien décrire le processus de dissolution des gaz dans les eaux de surface, par
exemple de co2 ou de so2 d~ dans les lacs.
Dans un système fermé (Figure ), il n‘ y a qu’une quantité limitée du gaz qui est disponible et qui se
partage entre la phase aqueuse et la phase gazeuse.

474
475
6. Précipitation d'hydroxydes
Quelques métaux importants pour l'environnement formant des hydroxydes peu solubles en solution
aqueuse. Beaucoup d’ions métalliques peuvent être précipités dans l'eau avec des ions OH-. Par
précipitation on entend la formation d'une phase solide issue de deux ou plusieurs composés qui sont
normalement ioniques et dissous. De telles réactions de précipitation sont importantes dans la pratique
pour soustraire des métaux comme le cadmium, le fer, le chrome ou le cuivre (par exemple P pour
préparer de de l'eau potable) aux milieux aqueux. Afin de savoir si dans une situation donnée. un métal
peut s'accumuler dans les sédiments, formant des hydroxydes avec de l'eau, il fau tenir compte des
conditions dans lesquelles certains métaux peuvent être précipités sous forme d'hydroxydes.

Habituellement on donne la constante d'équilibre pour la réaction inverse.

On définit le produit de solubilité, Ks, qui est une grandeur pratique pour un composé (Tableau
16-4) ; cette cons 476
477
7. Floculation
Sous le terme de floculation on entend tous les processus physicochimiques ou relevant du génie
chimique, par lesquels des particules colloïdales ou des solides en fine suspension qui ne peuvent
pas être être séparés par filtration ~car ils sont trop fins ou qui sédimentent que très lentement, sont
transformées en espèces plus visibles et séparables, qu'on appelle des flocs.

Très souvent dans les eaux de surface, dans les nappes phréatiques ou dans les eaux usées, on
trouve des solides finement divisés, d'aspect trouble. qui ne peuvent pas être séparés par
sédimentation naturelle ou par d'autres procédés comme la filtration.
Par floculation les petites particules sont grossies et ainsi précipitent plus rapidement.

478
II. Cycles de l’eau et pollution

479
480
481
III. Evaluation des pollutions des eaux.

⦁ 1. Test de putrescibilité

En milieu réducteur le bleu de méthylène qui est un indicateur

d’oxydoréduction se décolore. Les indicateurs colorés Redox fonctionnent selon

le même principe que les acido-basiques, mais au lieu d’être sensible au pH

comme ces derniers, ils le sont au caractère oxydo-réducteur du milieu dans

lequel ils se trouvent. Cette propriété est utilisée pour mettre en évidence une

pollution organique.
Si une telle pollution existe, les microorganismes aérobiques vont dégrader

la matière organique c'est-à-dire transformer les macromolécules en molécules

plus simples en utilisant de l’O2 et avec production d’énergie. Les

microorganismes vont donc commencer par utiliser l’O2 dissout puis lorsque

celui-ci sera épuisé ils attaqueront aux ions oxygénés (SO42-, NO3-) pour pendre

leur oxygène afin d’oxyder la matière organique (voir équation)

483
S2- et NH4+ confèrent à l’eau une odeur caractéristique, dite putride. La

manifestation de cette odeur atteste donc la présence de microorganismes

dans l’eau et par suite d’une pollution organique.

La présence de bleu de méthylène dans l’eau permet de conclure : lorsque

le milieu manque d’oxygène, à l’existence d’une pollution la mauvaise

odeur pouvant confirmer cette hypothèse.


2. Demande en Oxygène

La demande en Oxygène d’une eau traduit la quantité d’Oxygène dont

cette eau a besoin pour oxyder les substances réductrices qu’elle contient.

Cette demande en O2 concerne essentiellement les matières organiques

même il faut aussi tenir compte des sulfures, nitrites et fer (ferreux) etc. Les

matières oxydables présentes dans l’eau peuvent être classées en deux

catégories selon la façon dont elles sont susceptibles d’être oxydée. :


Certains qualifié de biodégradables peuvent être oxydés suivant les

processus biologiques.

D’autres dite non biodégradables sont insensibles à ces types

d’oxydation et exigent l’intervention d’oxydants puissants qui agissent

suivant un mode chimique. L’oxydation par voie chimique étant plus

puissante que celle. par voie biologique les matières organiques

biodégradables seront également oxydables par les processus chimiques.

486
a) Demande chimique en oxygène (DCO)

La DCO représente l’oxygène mis en jeu pour oxyder l’ensemble des

substances oxydables présentes. La mesure de la DCO se fait selon des

normes précises ; elle utilise comme oxydant le K2Cr2O7 en milieu

sulfurique et en présence de catalyseur. Certains composés tels que les

aromatiques mais aussi d’autres à chaine aliphatique échappent à cette

oxydation puissante si bien qu’il faut être prudent dans l’interprétation des

résultats. Les réactions d’oxydation des composés organiques par K2Cr2O7

conduisent à la réduction du Chrome.


Cr2O72- Cr3+.

la solution au cours de la réaction passe du jaune (Cr2O72) au vert (Cr3+.).

488
Le test au permanganate

Cette mesure est différente de DCO, même si elle peut donner dans

certains cas des résultats très voisins de ceux de DCO. En effet le KMnO4

et le bichromate de K2Cr2O7 n’ont pas le même pouvoir oxydant vis-à-vis

d’une substance dégradable donnée si bien que des discordances

peuvent exister entre les résultats obtenus par les 2 méthodes. En

laboratoire la DCO est mesurée avec de K2Cr2O7.


b) Demande biologique en oxygène (DBO)

La DBO est la quantité d’oxygène consommé par les microorganismes

présents ou introduits dans un échantillon d’eau pour réaliser la dégradation

des composés biodégradables présents.

Pour un substrat donné et une population simple de

microorganismes en présence d’oxygène et d’éléments de croissance

indispensables au développement des bactéries, la dégradation de

substances peut être schématisée comme suit


Substrat + O2 + Microorganismes + éléments de croissance CO2 + H2O
+Energie+ biomasse

Cette équation montre que le substrat est dégradé avec consommation

d’O2 et libération d’énergie nécessaire à la synthèse cellulaire.

Il en résulte que le rapport entre l’O2 consommé et le substrat dégradé est

généralement, constant, on peut donc écrire : d[O2]/dt = - d[subs]/dt où

[O2]est la quantité d’O2 nécessaire à la dégradation d’une quantité unitaire de

substrat.
L’analyse de courbe d’évolution de la DBO en fonction du temps
permet de distinguer deux phases pour les eaux polluées contenant
plusieurs types de substances

DBO
mg/jrs
Présence d’azote

Absence d’azote

5 10 15 Jours

Figure 5: Evaluation de DBO en fonction du temps


Le 1er est relatif aux composés carbonés ;

Le second est relatif aux composés azotés et particulier la nitrification de

l’azote ammoniacal libéré au cours du 1er stade (équation de nitrification).


+ - -
NH4 NO2 NO3

Ce deuxième stade se trouve généralement décalé dans le temps (8 à 10

jours) en raison du faite que la nitrification ne peut intervenir que lorsque la

dégradation du substrat carboné est déjà avancé. En effet le composé

organique est un inhibiteur de la croissance de bactéries nitrifiantes. L’allure

de la courbe se présente ainsi (figure) :


La détermination de la DBO exige un protocole rigoureux et elle doit

s faire impérativement à 20°C ; on utilise divers méthodes :

chimiques, manométrique, palarographique avec un oxymètre.


c. Relation entre DBO et DCO

Si l’ensemble des substances présentes dans l’eau était

biodégradables on aura DBO28= DCO mais en générale on a

DBO28<DCO du fait de la présence des molécules non dégradables.

Dans le cas des eaux usées le rapport DCO/DBO5 a une importance

capitale parce qu’il aide à la définition de traitements d’épuration. En

effet une faible valeur de ce rapport implique une forte concentration

en matières biodégradables et par conséquent permet d’envisager un

traitement biologique, ce qui ne sera pas le cas pour une valeur plus

élevée du même rapport.


⦁ 3. carbone organique total

Plus tôt que de mesurer de l’O2 total consommé pourquoi ne pas

mesurer le CO2 obtenu par la consommation de C contenu dans l’eau.

Cette technique nécessite cependant un appareillage sophistiqué et elle

souffre de certains inconvénients.

En effet le dosage se fait par IR et implique une solution parfaitement

limpide. Cela exige d’éliminer toutes les MES avant de procéder à

l’examen ce faisant on risque de ne pas tenir compte de certaines

matières organiques. Cet examen constitue cependant un moyen

remarquable pour suivre d’un traitement dans une solution de station


⦁ 4. Les matières azotées
Les composés azotés dans l’eau peuvent avoir une origine
naturelle ou non naturelle.
a) cas des substances d’origine naturelle
Les transformations dans les milieux aquatiques sont
complexes et sont sous l’influence des facteurs
physicochimiques (température, pression, potentiel redox) et
des microorganismes. Le cycle de l’azote dans l’eau de surface
apparaît donc complexe. En absence de contamination l’azote
se trouve en général dans les eaux naturelles sous les formes :
-Azote gazeux provenant de l’air atmosphérique et dont la
solubilité est régie par la loi de Henry.

-Azote minéral (NH4+, sels ammoniacaux, nitrite et nitrate)


Azote organique (acides aminés, protéine, Chlorophylles,
acides humiques)

a) Cas de substances de synthèse


Les substances azotées rejetés dans les eaux naturelles et
ayant pour origine les activités de l’homme (domestique,
industrielles ou agricole) sont constitué par les composés
suivants : produit phytosanitaire, détergent, engrais).
Les formes étant multiples, il est nécessaire de préciser à quoi
on se réfère lorsqu’on procède au dosage de l’azote. On a les
notations suivantes : Nt : azote total, NNH4+; azote ammoniacal,
Norg, azote organique, NNO2-, azote nitreux, Nk azote kjeldahl
(NNH4+ + Norg).
500
IV. Pollutions spéciales de l'eau
1. Produits de lavage et de nettoyage
On inclut tous les produits qui contiennent des agents de surface proprement dits ou des solvants qui
peuvent être utilisés par le consommateur dans un but de nettoyage.
Les produits de lavage et de nettoyage sont consommés en quantité et rejetés dans les eaux. Ils sont la
cause d'environ 30% de la pollution organique des eaux usées communales et d’environ 40 % de la
pollution provenant des composés inorganiques dissous.
Le savon était déjà connu par les Sumériens vers 2500 avant JC. Aujourd'hui les lessives sont des
mélanges complexes contenant des agents tensioactifs, des adoucisseurs d’eau, des colorants , des
parfumant et autres

501
502
503
Substances d’appoint

504
2.Dibenzodioxines, dibenzofuranes et biphényles polychlorés

Ce sont des composés organochlorés ce sont des polluants très stables et très toxiques

505
506
507
3.Huiles
18.3.1 Formation, effets
Les huiles minérales (par exemple le pétrole, les pétroliers ) font partie des polluants potentiels de I
'environnement. Ces huiles sont composées avant tout d'alcanes et d'alcenes ainsi que
d'hydrocarbures cycliques. Dans le pétrole, on trouve en petites quantités des aldéhydes, des cétones
et des acides carboxyliques.
De tels produits ont été introduits dans l’environnement par des voies diverses, 200000 m3
uniquement pour l'année 1992 par exemple lors des forages de recherche pétrolière, des transports
(accidents de tankers, dégâts sur les pipelines), de la transformation du pétrole, du nettoyage des
résidus résiduaires sur les bateaux et des accidents sur les plateformes marines (Golf persique) ou
des guerres (Guerre du Golfe, au Koweit)

510
512
4. Pesticides
La plupart des pesticides sont des molécules organique de synthèse dont les propriétés toxique
permettent de lutter contre les organismes nuisibles.

Le tableau ci-contre montre l'état de contamination de surface et des nappes phréatiques par de
pesticides en reference à la directive-cadre sur l'eau 2000/60/CE

514
515
Chapitre 6 : les indicateurs de la pollutions du sol
• I Aspects fondamentaux:
– 1.Importance, composition, propriétés physiques et fonctions des sols
– 2.Deteriorations des sols
– 3.Fertilisations des sols
• II. Pollutions du sol
– 1. les polluants du sols: pH, Effet tampon
– 2. Pesticides
– 3. Les métaux lourds: importance, sources, cycles, toxicité spécifiques
• III. Causes de la Pollution
• IV. Polluants spécifiques
– 1. Le mercure
– 2. Le plomb
– 3.le Cadmium
• V. Evaluation de la pollution du sol
– 1. Examens préliminaires
– 2. Indicateurs/Tests biologiques
VI. Gravite de la pollution
VII. Conséquences de la pollution
I Aspects fondamentaux:

1.Importance, composition, propriétés physiques et fonctions des sols

La lithosphère, source d’alimentation des êtres vivant est à l’instar des autres

constituants de la biosphère soumis à une pollution de plus en plus importante.

La notion de pollution du sol désigne toutes les formes de pollution touchant

n'importe quel type de sol (agricole, forestier, urbain, etc.).


Composition

La croûte terrestre sur laquelle vivent la plupart des animaux et des végétaux est constituée de

roches (combinaison de minéraux) dont les éléments principaux sont :

O2 (47%), Si (28%), Al (7.5%), Fe (4.7%), Ca (3.7%), Na (2.5%), K (2.5%), Mg (2.2%).

La croûte contient des oxydes de métaux tels que les silicates d’aluminium.
Les sols (parties superficielles de la croûte terrestre) ont une consistance

plutôt molle, sont d’épaisseur variable, servent de support et de réserve

d’eau et de minéraux pour les êtres vivant.

Les sols proviennent d’altérations physique et/ou chimique des roches de

la croûte terrestre par l’eau (érosion) et/ou les êtres vivants.

Un sol comporte une partie minérale (fragment de roches de toutes

tailles) et une partie organique (humus plus eau). 521


Humus et composés humiques
Humus (du latin sol) constitue l'ensemble des substances organiques mortes, végétales et animales
présentes dans les sols; Il est composé de substances humiques, qui sont des polymères organiques
portant des fonctions polaires ou acides carboxyliques capables de lier des ions métalliques (sous forme
de chélates) interchangeables («échangeurs d ' ions»). 8 % de la totalité du carbone organique présent sur
la terre se trouve dans les substances humiques (70 % de ce carbone
dans les combustibles fossiles).

522
523
Le climat ou les êtres vivants désorganisent la structure de la roche mère et entraine l’effritement. La
nature des éléments nutritifs qui peuvent être présents après l’effritement dépend essentiellement de la
composition chimiques des matières minérales de départ: les ions de calcium et de magnésium dans les
sols proviennent avant tout du calcaire et de dolomite, les ions de sodium et de potassium, de certains
constituants du granite.

524
Les sols agricoles contiennent normalement 1 à 2 % de substances humiques, les sols noirs de 2 à 7 %.
les prairies et sols marécageux de 10 à 20 %. L'effet de ces substance dans le sol est limité dans le temps,
car elles sont transformées en C02 et H20 par les microorganismes ainsi que sous l’effet de l'oxygène de
l'air. Pour cette raison, il faut ajouter des substances humiques aux sols utilisés en agriculture pour en
améliorer sans cesse la qualité par exemple avec un engrais approprié.
À côté des matières argileuses l' humus est le constituant le plus important des sols. Il est la source
naturelle d'azote importante, et il régularise l'agencement du sol en eau, en air et en chaleur.

527
528
529
II. Pollutions des sols:
Les sols subissent les pollutions dues aux métaux lourds (peu dégradables et s’accumulent
dans les sols) de nombreux produits chimiques organiques, particulièrement ceux contenant du
chlore , or La production de produits alimentaires, la qualité de l’eau potable et les nombreux
changements climatiques dépendant de l’état du sol .

530
Pollution spatiale du sol

531
Un sol pollué devient à son tour une source possible de diffusion directe ou

indirecte de polluants dans l'environnement, via l'eau, les envols de poussières,

émanations gazeuses ou via une ré-concentration et transfert de polluants par des

organismes vivants (bactéries, champignons, plantes à leur tour mangés par des

animaux).

Cette pollution est en interaction avec celle du reste de biosphère: Ainsi un sol

pollué peut polluer les eaux souterraines de même qu’une eau polluée entrant dans

un sol le pollue.

532
Parfois l’Homme n’est pas autant conscient de la pollution

concernant les sols comme il l’est pour l’air et pour l’eau (du fait

de l’influence directe de ceux-ci sur sa santé).

Parfois ce n’est que les effets inesthétiques (accumulation

d’ordures par exemple) ou les mauvaises odeurs qui l’indignent.

Or les polluants du sol sont autant toxiques que ceux des autres

milieux de la Biosphère.
534
Les polluants du sol sont d’ origines diverses : domestiques,

urbaines, industrielles, agricoles.

Les déchets peuvent être soit solides soit fluides.

Certaines fumées industrielles chargées


de résidus de combustion et de divers
polluants sont une des sources de
retombées susceptibles de polluer les sols

535
Déchets de munitions explosées et autres
déchets, après ratissage annuel des
champs de tir et avant évacuation

Restes d'une batterie au plomb abandonnée


en brousse

536
Décaissement d'un sol pollué par un
réservoir de goudron

537
La pollution désorganise la structure du sol et entraine l’érosion

539
Les Engrais Substances nutritives
Les stances nutritives sont des éléments ou des composés, que les organismes utilisent pour vivre ou se
multiplier. Les substances nutritives des plantes peuvent être partagées entre des substances nutritives
principales et des substances nutritives à l'état de traces, en fonction des quantités liées à leurs besoins
On compte le carbone. l'oxygène, et l'hydrogène dans les nutritifs organiques. les 13 autres éléments
sont utiles en quantités plus petites. Lorsque l'un de ces 16 essentiels (nécessaires à la vie) manque aux
plantes supérieures, des effets apparaissent (Tableau 21 -8). Certaines plantes ont besoin d'éléments
supplémentaires. qui sont parfois comptés comme des éléments nutritifs, par exemple Na, Cl. Co, Si.
En principe, les substances nutritives parviennent dans les selon deux voies. Les substances solubles
dans l'eau sont absorbées par les racines des plantes; les substances solubles dans l'eau sont d'abord
décomposées dans le sol.

540
541
542
Azote
C’est un élément important pour les plantes pour l’élaboration des
Protéines ans les plantes, les animaux et les hommes. L'air contient
de d'azote, en quantité pratiquement inépuisable, mais seule
petit nombre de sortes de plantes peuvent l'utiliser directement.
Presque toutes les plantes ont besoin d'azote qui est transmise par
les racines sous forme de composés inorganiques, les nitrates
(L'azote, qui se trouve dans l'air et dans le sol sous différentes
formes qui s’échangent très peu.

543
Un sol est dit pollué quand il contient un ou plusieurs polluant(s) ou

contaminant(s) susceptibles de causer des altérations biologiques,

physiques et chimiques.

Le polluant se définit comme un altéragène biologique, physique ou

chimique, qui au-delà d'un certain seuil, et parfois dans certaines

conditions développe des impacts négatifs sur tout ou partie d'un

écosystème ou de l'environnement en général.

544
Autrement dit, la pollution du sol est comprise comme une altération

du biotope constitué par l'humus (ou tous autres types de sols) par

l'introduction de substances toxiques, éventuellement radioactives ou

d'organismes pathogènes entraînant une perturbation plus ou moins

importante de l'écosystème. Selon le polluant et le contexte, ses

impacts seront

 directs ou indirects ;

 immédiats ou différés ;

545
III. Causes de la pollution des sols
La société de consommation entraîne un gaspillage. Aux USA en 1990

chaque habitant produisait 2 kg de déchet/jour ;

L’agriculture et l’élevage intensifs impliquent l’utilisation de pesticides et

d’engrais qui polluent les sols ;

L'urbanisation entraîne la production de beaucoup d’eaux usées qui

lorsqu’elles ne sont pas bien épurées peuvent polluer les sols et les eaux

de surface ;

Les usines d’incinération aussi produisent des déchets concentrés et

très toxiques.
En termes de surface ce sont d'abord l'industrie, l'agriculture et les

guerres, certains accidents, mais de très nombreuses activités

humaines ont pu être source de séquelles environnementales sur les

sols, y compris des activités de loisirs et sportives (chasse et ball-trap

pour le plomb, golfs pour l'arsenic et d'autres pesticides, etc).

Ainsi les terrains de golf de contiennent des taux d'arsenic atteignant

69.2 ppm, en moyenne , à cause d'un usage répété de pesticides

organoarsénicaux. 547
IV. Polluants specifiques

1. les polluants solides

Ils sont constitués de :

des déchets domestiques : papier d’emballage, restes

d’aliments, métaux, verres, bois, produits synthétiques,

caoutchouc, plastiques, tissus, fibres, déchets industriels et

agricoles : une bonne partie des déchets produits par

personnes et par jour sont indirectes.


Ce sont les déchets résultant des processus de productions

agricoles et industrielles des biens de consommation.

Les déchets miniers : métaux, minerais, déchets d’énormes

d’usines de transformation et de raffinage.

549
⦁ 2. les effluents liquides :
Ces déchets peuvent polluer les sols lors des inondations ou
lors d’utilisation agricoles d’eaux usées non épurées.
De manière générale l’accumulation de déchets solides
est la cause de nombreux inconvénients : pollution de l’eau,
pollution de l’air et de sols, maladies (dues aux polluants
chimiques et microbiologiques) et aussi la dévalorisation des
paysages.
Les polluants les plus courants des sols

les polluants du sol les plus courants et les plus recherchés sont :

 métaux lourds ou éléments trace métalliques (Hg, Cd, Cr, Pb )

 hydrocarbures

 HAP (hydrocarbure aliphatique polycyclique)

 COV (composés organiques volatils)

 Huiles minérales

 Goudrons

551
Hydrocarbures halogénés volatils

•Organochlorés

•PCB (polychlorobenzene)

•PCT(Polychloroterphényles)

•Dioxines

•Furanes

•Phénols

•Chlorophénols

552
Cyanures

•Pesticides

•Phtalates

•Esters phtaliques

•Substances chimiques à usage militaire

•Explosifs et Munitions non explosées

•Eutrophisants (nitrates, phosphates)

•Acides, bases

•Radionucléides 553
V. Evaluation de la pollution des sols

On peut évaluer l’état de pollution des sols en y déterminant un

certain nombre de paramètres physico-chimiques : pH, acidité,

taux de l’azote, le P, de potasse ainsi que la teneur en métaux

toxique (Pb, Hg etc.).

Les échantillons du sol soigneusement prélevés sont mis en

solution puis on y applique les tests de chimie analytique (parfois

après quelques prétraitements) comme dans les cas de l’analyse

des eaux.
VI. LE DEGRÉ DE DE GRAVITÉ

Il est relatif :

 à la nature du polluant ou perturbateur pour une ou plusieurs

espèces, mutagène, cancérigène, réprotoxique, plus ou moins

dégradable ou non-dégradable) ;

 à sa capacité éventuelle à changer ou perturber le fonctionnement

d'un écosystème ou de la biosphère ;

 à la nature du sol (par exemple un sol faillé, fracturé, drainant ou

acide accélèrera la diffusion de métaux, 555


alors qu'un sol homogène, argileux ou basique la freinera) et à sa

position biogéographique et à son usage (cultivé, brouté, jardiné…),

ainsi qu'à la surface et profondeur touchées ;

 à des problèmes émergents posés avec l'introduction de plus en

plus fréquente de propagules d'espèces invasives ou de pathogènes

lors de transports de sols.

556
VII Conséquences de la pollution des sols

L’effet sur la fertilité des sols : les industries minières déversent

des roches stériles impropres à la croissance des plantes.

De même l’urbanisation (autoroutes, aéroports et rues bitumées)

diminue la surface des sols cultivables.

Les grandes barrages inondent de grandes superficies de sols et

perturbent ainsi l’équilibre écologique.


De nombreux déchets non biodégradables dégradent les

propriétés physiques des sols (aération) et diminuent leur fertilité.

La santé de l’homme dépend aussi de la qualité hygiénique de

ses aliments provenant presque tous directement ou

indirectement du sol, et qui peuvent accumuler les polluants du

sol.

559
560
Chapitre 6
La Gestion des risques chimiques

Introduction

Le mot risque vient du grec rhiza, « rocher » qui représentait un danger


considérable pour ces peuples de navigateurs. On le retrouve ensuite dans l'italien
du XVe siècle, risco, qui signifie écueil; Dictionnaire Le Robert, 2000

Les définitions du mot risque que l'on trouve dans les dictionnaires de base insistent
sur la notion de « danger éventuel, plus ou moins prévisible », et la plupart
introduisent d'emblée une notion économique dans la définition : « événement
contre la survenance duquel on s'assure » Tubiana M, et al. 1998
La gestion des risques

Quelques définitions nécessaires :


- Danger
- Risque
- Prévention
- Protection
- Accident
- Sécurité – Santé
La gestion des risques

Quelques définitions nécessaires :


- Danger
- Risque
- Prévention
- Protection
- Accident
- Sécurité – Santé
Notions de base
- Terminologie -
• DANGER : propriété intrinsèque d’un produit susceptible d’avoir un effet nuisible,
de créer un dommage
• RISQUE : Probabilité que le potentiel de nuisance du produit se réalise dans les
conditions d’utilisation et/ou d’exposition
DANGER x EXPOSITION = RISQUE
– Exemple : risque d’intoxication

Agent
Personne Situation chimique
Exposition à des
dangereuse
vapeurs
Stockage de
Zone de Zone toxiques
Zone de présence produits toxiques
présence dangereuse

Evénement dangereux Ventilation en panne

Dommage Dommage
Définitions et concepts

Danger :
Source ou situation pouvant provoquer un
dommage en termes de blessure, maladie,
dommage aux biens, dommage à
l’environnement de travail ou à l’ensemble.
Source OHSAS 18001
Définitions et concepts

Danger

Etat ou situation qui peut occasionner un


dommage à une valeur protégée.

Une notion intéressante puisqu’elle signifie


« être à la merci de… »
Définitions et concepts
crustacé
Le danger est partout !

OGM

Viande bovine

culture
Fromage lait
cru

Engins
mécanisés
Définitions et concepts

Risque :
Nous ne pouvons pas vivre dans cette incertitude permanente

Le risque, « resecum », « ce qui coupe »

Tout événement dommageable susceptible de rompre, couper le


cours normal et attendu d’une action ou une modification brutale
du cours des choses.

Il n’existe plus de cause divine au risque, nous sommes passés des


risques traditionnels (famines, épidémies, guerres… ) aux risques
nouveaux (pollutions, OGM, guerres diffuses, épidémies
potentielles, etc… ).

Le risque est en général l’événement non souhaité


Définitions et concepts

Risque :
Les risques « nouveaux » se caractérisent par la méconnaissance des
facteurs en équation à savoir :
• La probabilité d’apparition des effets
• La gravité des effets sur les cibles.

L’homme est un calculateur, les choix qu’il opère se font toujours sur
la base d’un arbitrage qui met en équation (coûts/bénéfices).

Mais ce calcul n’est pas aussi simple car il prend en compte une
grande part de subjectivité qui nous ramène à nos peurs, notre
culture, notre éthique, etc.…
Définitions et concepts
Risque :
Combinaison de la probabilité et de la conséquence d’un
évènement dangereux spécifique. Source OHSAS 18001
Produits très toxiques, toxiques et nocifs
Produits dangereux en cas de pénétration dans l'organisme par le nez, la
bouche ou à travers la peau.

Très toxique
Exemple :
Cyanure d’hydrogène

Toxique
Méthanol
Disulfure de carbone
Benzène

Nocif
Styrène
Ether éthylique
Produits irritants
En cas de contact ou d'inhalation, ces produits peuvent provoquer une irritation
de la peau, une inflammation des yeux ou une irritation des voies respiratoires.

Xi - IRRITANT
Exemple :
Tétrahydrofurane

Produits corrosifs
Produits pouvant exercer une action destructrice sur les tissus vivants (peau,
yeux et muqueuses).

C – CORROSIF
Acide chlorhydrique > à 25%
Produits extrêmement inflammables, facilement
inflammables et inflammables
On appelle produits inflammables, des solides, liquides ou gaz qui peuvent
s'enflammer à l'air et continuer à brûler.

F+: EXTREMEMENT INFLAMMABLE


Produits pouvant s'enflammer très facilement en
présence d'une source d'inflammation, même au-dessous
de 0°C. Son point d'ébullition est inférieur à 35°C.
Exemple :
Ether éthylique

F - FACILEMENT INFLAMMABLE
Produit pouvant s'enflammer très facilement en
présence d'une source d'inflammation à température
ambiante (inférieure à 21°C).
Exemple :
Acétone
Cyclohexane
Dioxane
Produits comburants
Produits pouvant favoriser ou activer la combustion d'une substance combustible.
Au contact des matériaux d'emballage (papier, carton, bois) ou d'autres substances
combustibles, ils peuvent provoquer un incendie.

O - COMBURANT
Exemple :
Peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée)

Produits explosifs
Ce sont des liquides ou des solides capables d'exploser sous l'action d'un choc,
d'un frottement, d'une flamme ou de la chaleur.

E – EXPLOSIF
Exemple : Nitroglycérine
Produits dangereux pour l'environnement
Ce sont des liquides ou des solides capables de causer des dommages à la faune ou
la flore ou de provoquer la pollution des eaux naturelles.

N - DANGEREUX POUR L’ENVIRONNEMENT


Exemple : Chlorobenzene
Le nouveau système comprend 9 pictogrammes. Baptisé « Système
Général Harmonisé (SGH) » ou « Globally Harmonized System (GHS) », il
a pour but d'uniformiser l'étiquetage des produits chimiques à l'échelle
mondiale.
Les nouveaux pictogrammes sont Classés en trois
familles de danger :
1- Pictogramme de danger physiques pour les
propriétés physicochimiques des produits
(inflammabilité, explosivité, réactivité …)

2- Pictogramme de danger pour la santé pour les


propriétés toxiques

3- Pictogramme de danger pour l’environnement et


pour l’écotoxicité
15 catégories de produits dangereux

1. Explosif 9. Corrosif
2. Comburant 10. Irritant
3. Extrêmement 11. Sensibilisant
inflammable
12. Cancérogène
4. Facilement
inflammable 13. Mutagène
5. Inflammable 14. Toxique pour la
reproduction
6. Très toxique
15. Dangereux pour
7. Toxique l’environnement
8. Nocif

578 Risque chimique


La classification des dangers

Ces 15 catégories de dangers sont réparties en 3


domaines :

 Dangers physico-chimiques : explosif,


inflammable, comburant
 Dangers pour la santé : toxique, nocif,
corrosif, sensibilisant, cancérogène,
mutagène, toxique pour la reproduction
 Dangers pour l’environnement :
toxiques pour les organismes aquatiques

579 Risque chimique


Dangers physico-chimiques

 Explosif : qui peut exploser même en absence


d’oxygène
 Inflammable :
Extrêmement inflammable F+
Extrêmement Facilement inflammable F
inflammable
0 21 55 Point éclair (°C)

Facilement inflammable Inflammable

 Comburant : source potentielle d’incendie ou


d’explosion si mélange avec un combustible
580 Risque chimique
Conditions d’inflammation

Comburant

Source
Combustible d’énergie
Neutralisation d’un des 3 composants =
suppression du risque incendie

581 Risque chimique


Limites d’explosivité ou d’inflammabilité
(LIE et LES)

Concentrations minimum et maximum entre


lesquelles le mélange gaz ou vapeurs combustibles
et air est inflammable
Le mélange est explosif lorsque la concentration
dans l’air de la substance combustible est comprise
entre 2 valeurs :
- la limite inférieure d’explosivité ou
d’inflammabilité (LIE)
- la limite supérieure d’explosivité ou
d’inflammabilité (LES)

582 Risque chimique


Dangers pour la santé (1)

 Corrosif C: produit pouvant entraîner


des lésions graves, irréversibles de la
peau, des yeux et des muqueuses.
 Irritant Xi: produit pouvant provoquer
une réaction inflammatoire (rougeurs,
démangeaisons) en cas de contact avec
la peau, les yeux et les muqueuses
pH
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

acide basique
583 Risque chimique
Dangers pour la santé (2)

 Toxique : les produits toxiques agissent comme


des poisons
Très toxique T+
Toxique T
Nocif Xn

Indicateur de Voies de Unité


toxicité pénétration
DL 50 Voies cutanée et mg/kg
digestive
CL 50 Voie respiratoire mg/L d’air respiré pour une
durée de 4 ou 8h
584 Risque chimique
Dangers pour la santé (3)

 Sensibilisants : produits qui provoquent des


allergies
Allergies cutanées Allergies
respiratoires
Eczéma Asthme
Urticaire Rhinite
Dermite de contact Alvéolite
photosensible

585 Risque chimique


Dangers pour la santé (4)

 CMR :
Cancérogènes : produits qui peuvent provoquer des
cancers
Mutagènes : produits qui conduisent à des
mutations génétiques avec un effet héréditaire
Reprotoxiques : produits qui sont toxiques pour la
reproduction (fertilité) ou pour l’enfant (pendant la
grossesse)

586 Risque chimique


Dangers pour la santé (5)

 CMR

Catégorie 1 Catégorie 2 Catégorie 3


Substances Substances assimilées à Substances
cancérogènes, des substances préoccupantes
mutagènes ou cancérogènes, pour l’homme
reprotoxique pour mutagènes ou
l’homme reprotoxiques pour
l’homme

587 Risque chimique


Substance Catégorie Symbole Phrase de risque
1 R45 (peut provoquer le cancer) - R49 (peut
CANCEROGENE 2 provoquer le cancer par inhalation)
3 R40 (Effet cancérogènes suspecté)
1 R46 (peut provoquer des altérations génétiques
MUTAGENE 2 héréditaires)
3 R68 (Possibilités d’effets réversibles)

1 R60 (peut altérer la fertilité) – R61 (risque


pendant la grossesse d’effets néfastes pour
2 l’enfant)
TOXIQUE POUR LA
REPRODUCTION R62 (risque possible d’altération de la fertilité) –
3 R63 (risque possible pendant la grossesse
d’effets néfastes pour l’enfant)

588 Risque chimique


Dangers pour l’environnement

 Dangereux pour l’environnement : substances qui


peuvent provoquer une pollution immédiate ou à long
terme de l’environnement

PBT : Persistante, Bioaccumulable et Toxique


vPvB : Très Persistante, Très Bioaccumulable

589 Risque chimique


Dangers pour l’environnement

 3 types de pollution possibles :


- pollution de l’eau
- pollution de l’air
- pollution du sol

590 Risque chimique


Rappel des pictogrammes

• Explosif
• Comburant
• Inflammable
• Extrêmement inflammable
• Dangereux pour l’environnement
• Très toxique
• Toxique
• Nocif
• Irritant

591
• Corrosif Risque chimique
Nom, adresse du fabricant,

Le nom du produit La prévention


distributeur ou importateur
Lespictogrammes
Les pictogrammes
danger
danger
dede

Le nom des subst. devantÉtiquetage


obligatoirement figurer sur
l’étiquette
Nom, adresse et n° de téléphone
du fabricant, distributeur ou
importateur
Les risques particuliers
du produit (phrases R) Xn - nocif F – Facilement
INTOXITE inflammable

Contient du chlorure de N,N,N-triméthyl et de l’hydroxyde de sodium


Toxique par contact avec la peau et par ingestion
Les précautions que Provoque de graves brûlures
vous devez prendre
pour vous protéger Porter un vêtement de protection approprié, des gants et un appareil
(phrases S) de protection des yeux/du visage
En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et abondamment
avec de l’eau et consulter un spécialiste
La conduite à tenir en En cas d’accident ou de malaise, consulter immédiatement un médecin
cas d’accident (si possible, lui montrer l’étiquette)
592 (phrases S) Risque chimique
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Exemple d’étiquette
Les principaux dangers
présentés par le produit Coloratum
4 rue Fontaine
Le nom, l’adresse et le numéro de 92320 Mollet
Tel : 01 13 14 15 16
téléphone du fabricant, distributeur ou F-Facilement
Xn-nocif
de l’importateur inflammable

Le nom du produit INTOXITE


Très inflammable
Les principaux risques Nocif par inhalation
présentés par le produit

Les risques particuliers du produit RISQUES:


R5: Danger d ’explosion sous l ’action de la chaleur
(Phrases R) R25: Toxique en cas d ’ingestion
R35: Provoque de graves brûlures

Les conseils de prudence SECURITES :


S16: Conserver à l ’écart de toute source d’ignition. Ne pas fumer
(Phrases S) S25: Eviter le contact avec les yeux
S37: Porter des gants appropriés

Lire l’étiquette, c’est déjà se protéger

Absence d’étiquette ne signifie pas absence de


Attention ! risque
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : identification des dangers
Danger physique Danger pour la Danger pour
santé l’environnement

Ex : Explosif T+ : Très toxique N : Ecotoxique

F+ : Extrêmement T : Toxique La rubrique « dangereux pour


inflammable l’environnement » va devenir de plus en
plus importante
Attention !
F : Facilement C : Corrosif
inflammable - La substitution de substances
dangereuses pour la santé ne doit pas
conduire à l’introduction de substances
dangereuses pour l’environnement
O : Comburant
Xn : Nocif - L’introduction de substances moins
dangereuses pour l’environnement ne
doit pas conduire à la réintroduction de
substances dangereuses pour la santé
Xi : Irritant
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : identification des dangers des CMR
Classement Pictogramme Phrase de risque

Catégorie 1 R45 : Peut causer la cancer ou


T
Catégorie 2 R49 : Peut causer la cancer par inhalation
Cancérogène
R40 : Effets cancérogènes suspectés - Preuves
Catégorie 3 Xn
insuffisantes
Catégorie 1
R46 : Peut causer des altérations génétiques
T
héréditaires
Mutagène Catégorie 2
R46 : Peut causer des altérations génétiques
Catégorie 3 Xn
héréditaires
Catégorie 1 R60 : Peut altérer la fertilité et/ou
T R61 : Risque pendant la grossesse d’effets néfastes
Toxique Catégorie 2 pour l’enfant
pour la
reproduction R62 : Risque possible d’altération de la fertilité et/ou
Catégorie 3 Xn R63 : Risque possible pendant la grossesse d’effets
néfastes pour l’enfant
• Produits chimiques « non étiquetables »
- Fumées, mélanges contenant un CMR
• Produits chimiques listés par l’arrêté du 5 janvier 1993 modifié
Attention ! - HAP, formaldéhyde (depuis 1er janvier 1997)…
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les pictogrammes

Inflammable : substance s’enflammant au contact d’une source de chaleur


(flamme, étincelle)
Tenir à l ’écart des points chauds (ex : fer à souder)
Ex : essence, alcools

Comburant : substance pouvant embraser les produits combustibles ou activer un


feu
Tenir à l’écart des matières combustibles
Ex : l’oxygène

Explosif : substance capable d’exploser sous l’action d’une flamme, de la chaleur,


d’un choc ou de frottements
Manipuler avec précaution, éviter les sources de chaleur

Dangereux pour l’environnement : substance pouvant causer des dommages à la


faune, la flore ou provoquer une pollution des eaux naturelles et de l’air
Éviter les rejets vers le milieu naturel
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les pictogrammes

Toxique : substance portant atteinte à la santé et pouvant causer la mort.


Éviter tout contact avec le corps humain
Ex : cyanure, mercure

Nocif : l’inhalation, l’ingestion ou le contact cutané sont nuisibles pour la santé.


Éviter tout contact avec le corps humain

Irritant : substance pouvant irriter la peau, les yeux et les voies respiratoires
Ne pas respirer les vapeurs, éviter le contact avec la peau
Ex : ammoniac

Corrosif : substance attaquant la peau et les équipements


Ne pas respirer les vapeurs,
éviter le contact avec la peau et avec les équipements métalliques
Ex : eau de javel, soude
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
• R1 Explosif à l’état sec • R41 Risque de lésions oculaires graves
• R2 Risque d’explosion par choc, frottement, feu ou autres sources d’allumage • R42 Peut entraîner une sensibilisation par inhalation
• R3 Risque élevé d’explosion par choc, frottement, feu ou autres sources d’allumage
• R43 Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau
• R4 Forme des composés métalliques explosifs très sensibles
• R5 Danger d’explosion sous l’action de la chaleur • R44 Risque d’explosion si chauffé en ambiance confinée
• R6 Danger d’explosion en contact ou sans contact avec l’air • R45 Peut causer le cancer
• R7 Peut provoquer un incendie • R46 Peut provoquer des altérations génétiques héréditaires
• R8 Favorise l’inflammation des matières combustibles • R48 Risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée
• R9 Peut exploser en mélange avec des matières combustibles
• R49 Peut causer le cancer par inhalation
• R10 Inflammable
• R11 Facilement inflammable • R50 Très toxique pour les organismes aquatiques
• R12 Extrêmement inflammable • R51 Toxique pour les organismes aquatiques
• R14 Réagit violemment au contact de l’eau • R52 Nocif pour les organismes aquatiques
• R15 Au contact de l’eau, dégage des gaz extrêmement inflammables • R53 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique
• R16 Peut exploser en mélange avec des substances comburantes
• R54 Toxique pour la flore
• R17 Spontanément inflammable à l’air
• R18 Lors de l’utilisation, formation possible de mélange vapeur-air inflammable/explosif • R55 Toxique pour la faune
• R19 Peut former des peroxydes explosifs • R56 Toxique pour les organismes du sol
• R20 Nocif par inhalation • R57 Toxique pour les abeilles
• R21 Nocif par contact avec la peau • R58 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement
• R22 Nocif en cas d’ingestion
• R59 Dangereux pour la couche d’ozone
• R23 Toxique par inhalation
• R24 Toxique par contact avec la peau • R60 Peut altérer la fertilité
• R25 Toxique en cas d’ingestion • R61 Risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour le foetus
• R26 Très toxique par inhalation • R62 Risque possible d’altération de la fertilité
• R27 Très toxique par contact avec la peau • R63 Risque possible pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant
• R28 Très toxique en cas d’ingestion
• R64 Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel
• R29 Au contact de l’eau, dégage des gaz toxiques
• R30 Peut devenir facilement inflammable pendant l’utilisation • R65 Nocif. Peut provoquer une atteinte des poumons en cas d’ingestion
• R31 Au contact d’un acide, dégage un gaz toxique • R66 L’exposition répétée peut provoquer le dessèchement de la peau
• R32 Au contact d’un acide, dégage un gaz très toxique • R67 L’inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et vertiges
• R33 Danger d’effets cumulatifs • R68 Possibilité d’effets irréversibles
• R34 Provoque des brûlures
• R35 Provoque de graves brûlures
• R36 Irritant pour les yeux (*) Récemment modifiée. Antérieurement, elle avait la signification de la phrase R68
• R37 Irritant pour les voies respiratoires actuelle, qui a été ajoutée à propos de ce changement. Il faut tenir compte de cette
modification lorsque les étiquettes ou les fiches de données de sécurité n’ont pas
• R38 Irritant pour la peau
été actualisées.
• R39 Danger d’effets irréversibles très graves
• R40 (*) Possibles effets cancérigènes
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
• R1 Explosif à l’état sec • R41 Risque de lésions oculaires graves
• R2 Risque d’explosion par choc, frottement, feu ou autres sources d’allumage • R42 Peut entraîner une sensibilisation par inhalation
• R3 Risque élevé d’explosion par choc, frottement, feu ou autres sources • R43 Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau
d’allumage • R44 Risque d’explosion si chauffé en ambiance confinée
• R4 Forme des composés métalliques explosifs très sensibles • R45 Peut causer le cancer
• R5 Danger d’explosion sous l’action de la chaleur • R46 Peut provoquer des altérations génétiques héréditaires
• R6 Danger d’explosion en contact ou sans contact avec l’air • R48 Risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée
• R7 Peut provoquer un incendie • R49 Peut causer le cancer par inhalation
• R8 Favorise l’inflammation des matières combustibles • R50 Très toxique pour les organismes aquatiques
• R9 Peut exploser en mélange avec des matières combustibles • R51 Toxique pour les organismes aquatiques
• R10 Inflammable • R52 Nocif pour les organismes aquatiques
• R11 Facilement inflammable • R53 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique
• R12 Extrêmement inflammable • R54 Toxique pour la flore
• R14 Réagit violemment au contact de l’eau • R55 Toxique pour la faune
• R15 Au contact de l’eau, dégage des gaz extrêmement inflammables • R56 Toxique pour les organismes du sol
• R16 Peut exploser en mélange avec des substances comburantes • R57 Toxique pour les abeilles
• R17 Spontanément inflammable à l’air • R58 Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement
• R18 Lors de l’utilisation, formation possible de mélange vapeur-air • R59 Dangereux pour la couche d’ozone
inflammable/explosif • R60 Peut altérer la fertilité
• R19 Peut former des peroxydes explosifs
• R20 Nocif par inhalation (*) Récemment modifiée. Antérieurement, elle avait la signification de la phrase R68
• R21 Nocif par contact avec la peau actuelle, qui a été ajoutée à propos de ce changement. Il faut tenir compte de cette
• R22 Nocif en cas d’ingestion modification lorsque les étiquettes ou les fiches de données de sécurité n’ont pas
été actualisées.
• R23 Toxique par inhalation
• R24 Toxique par contact avec la peau
• R25 Toxique en cas d’ingestion
• R26 Très toxique par inhalation
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
Combinaisons de phrases R
• R14/15 Réagit violemment au contact de l’eau en dégageant des gaz extrêmement inflammables
• R15/29 Au contact de l’eau, dégage des gaz toxiques et des gaz extrêmement inflammables
• R20/21 Nocif par inhalation et par contact avec la peau
• R20/22 Nocif par inhalation et par ingestion
• R20/21/22 Nocif par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion
• R21/22 Nocif par contact avec la peau et par ingestion
• R23/24 Toxique par inhalation et par contact avec la peau
• R23/25 Toxique par inhalation et par ingestion
• R23/24/25 Toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion
• R24/25 Toxique par contact avec la peau et par ingestion
• R26/27 Très toxique par inhalation et par contact avec la peau
• R26/28 Très toxique par inhalation et par ingestion
• R26/27/28 Très toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion
• R27/28 Très toxique par contact avec la peau et par ingestion
• R36/37 Irritant pour les yeux et les voies respiratoires
• R36/38 Irritant pour les yeux et la peau
• R36/37/38 Irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau
• R37/38 Irritant pour les voies respiratoires et la peau
• R39/23 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation
• R39/24 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par contact avec la peau
• R39/25 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par ingestion
• R39/23/24 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation et contact avec la peau
• R39/23/25 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion
• R39/24/25 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par contact avec la peau et par ingestion
• R39/23/24/25 Toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation, contact avec la peau et par ingestion
• R39/26 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation
• R39/27 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par contact avec la peau
• R39/28 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par ingestion
• R39/26/27 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation et contact avec la peau
• R39/26/28 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion
• R39/27/28 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par contact avec la peau et par ingestion
• R39/26/27/28 Très toxique: danger d’effets irréversibles très graves par inhalation, contact avec la peau et par ingestion
• R42/43 Peut entraîner une sensibilisation par inhalation et par contact avec la peau
• R48/20 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation
• R48/21 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par contact avec la peau
• R48/22 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par ingestion
• R48/20/21 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation et par contact avec la peau
• R48/20/22 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation et par ingestion
• R48/21/22 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par contact avec la peau et par ingestion
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
Combinaisons de phrases R
• R14/15 Réagit violemment au contact de l’eau en dégageant des gaz
extrêmement inflammables
• R15/29 Au contact de l’eau, dégage des gaz toxiques et des gaz
extrêmement inflammables
• R20/21 Nocif par inhalation et par contact avec la peau
• R20/22 Nocif par inhalation et par ingestion
• R20/21/22 Nocif par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion
• R21/22 Nocif par contact avec la peau et par ingestion
• R23/24 Toxique par inhalation et par contact avec la peau
• R23/25 Toxique par inhalation et par ingestion
• R23/24/25 Toxique par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
• R48/20/21/22 Nocif: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion
• R48/23 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation
• R48/24 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par contact avec la peau
• R48/25 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par ingestion
• R48/23/24 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation et par contact avec la peau
• R48/23/25 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation et par ingestion
• R48/24/25 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par contact avec la peau et par ingestion
• R48/23/24/25 Toxique: risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion
• R50/53 Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique
• R51/53 Toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique
• R52/53 Nocif pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique
• R68/20 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par inhalation
• R68/21 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par contact avec la peau
• R68/22 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par ingestion
• R68/20/21 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par inhalation et par contact avec la peau
• R68/20/22 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par inhalation et par ingestion
• R68/21/22 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par contact avec la peau et par ingestion
• R68/20/21/22 (*) Nocif: danger d’effets irréversibles par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion

(*) Avant la modification du texte concernant la R40 et l’ajout de la R68 dans toutes ces combinaisons de phrases, c’est la R40
qui figurait au lieu de la R68.
Phrases S de conseils de prudence

• S1 Conserver sous clé

• S2 Conserver hors de portée des enfants

• S3 Conserver dans un endroit frais

• S4 Conserver à l’écart de tout local d’habitation

• S5 Conserver dans... (liquide approprié à spécifier par le fabricant)

• S6 Conserver dans... (gaz inerte à spécifier par le fabricant)

• S7 Conserver le récipient bien fermé

• S8 Conserver le récipient à l’abri de l’humidité

• S9 Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé

• S12 Ne pas fermer hermétiquement le récipient

• S13 Conserver à l’écart des aliments et boissons, y compris ceux des animaux

• S14 Conserver à l’écart de... (matières incompatibles à indiquer par le fabricant)

• S15 Conserver à l’écart de la chaleur

• S16 Conserver à l’écart de toute flamme ou source d’étincelles – Ne pas fumer

• S17 Tenir à l’écart des matières combustibles 603


Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : les phrases de risque
Phrases S de conseils de prudence
•S1 Conserver sous clé
•S2 Conserver hors de portée des enfants
•S3 Conserver dans un endroit frais
•S4 Conserver à l’écart de tout local d’habitation
•S5 Conserver dans... (liquide approprié à spécifier par le fabricant)
•S6 Conserver dans... (gaz inerte à spécifier par le fabricant)
•S7 Conserver le récipient bien fermé
•S8 Conserver le récipient à l’abri de l’humidité
•S9 Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé
•S12 Ne pas fermer hermétiquement le récipient
•S13 Conserver à l’écart des aliments et boissons, y compris ceux
des animaux
•S14 Conserver à l’écart de... (matières incompatibles à indiquer par
le fabricant)
•S15 Conserver à l’écart de la chaleur
Les documents relevant de la responsabilité :
Fournisseur - Etiquetage : changement de conditionnement

• L’utilisateur qui change le conditionnement doit reproduire l’étiquetage !


– Règle très importante pour le stockage et les premiers secours
Un produit chimique peut
pénétrer dans le corps

Par ingestion : voie digestive Par contact : voie cutanée

Par inhalation : voie respiratoire


• La voie digestive (orale) :

– Le plus souvent la pénétration par voie digestive se produit


accidentellement, par imprudence ou par manque d’hygiène

 mains sales

 utilisation de récipients alimentaires pour le stockage de produits


chimiques

– Les substances corrosives génèrent des brûlures du

tube digestif…

…et d’autres peuvent passer dans le sang


siphoner
• La voie respiratoire :

– Un adulte respire 5 litres d’air par minute


 la voie respiratoire est donc une voie de
pénétration très rapide

– Il existe trois formes de polluants empruntant cette


voie :
 les gaz
 les vapeurs
 les aérosols
• La voie cutanée :

– La peau est une barrière naturelle qui peut être franchie de


deux manières par les produits chimiques :

 par la dégradation de la peau au cours d’un contact avec


le produit
 par la dissolution du produit chimique dans les graisses
et pénétration dans le sang

– Exemple :
 les produits corrosifs dégradent la peau. Celle-ci ne peut
plus ensuite exercer son rôle de barrière
Épiderme
naturelle protégeant l’organisme
Derme
• La voie oculaire :

– Les produits chimiques agissent sur cette muqueuse


comme sur la peau :

 soit ils endommagent la muqueuse


 soit ils la traversent pour se retrouver dans le sang

– Exemple :
 une projection de soude dans les yeux peut
occasionner une perte de la vue
Toutefois l’organisme dispose de moyens de défense :

– Les produits chimiques ayant pénétrés dans l’organisme sont ensuite dégradés par le foie
(système de détoxification)
 Les métabolites résultants de cette dégradation peuvent être moins toxiques
ou plus toxiques que le produit d’origine

 Ils sont ensuite éliminés par les urines ou par voie pulmonaire

– Il existe une élimination beaucoup plus lente par la salive, la peau, les cheveux et les
ongles

– et pour les produits pénétrant par les voies respiratoires …


Le risque chimique

La prévention
613 Risque chimique
La prévention
Différentes formes de prévention

 Protections collectives
 Protections individuelles
 Informations et formations

614 Risque chimique


La prévention

Les protections collectives

 Système clos
 Ventilation générale ou ventilation par dilution
 Ventilation locale par aspiration à la source
 Encoffrement
 Mécanisation

615 Risque chimique


La prévention

Système clos

 Système créant un confinement maximal des


produits toxiques utilisés
 Enveloppe physique étanche à l’intérieur de
laquelle se déroulent, sans participation humaine
directe, les opérations propres du processus
 Pas de contact entre l’opérateur et le produit
 Système clos lorsque toutes les étapes du
procédé respectent ce confinement total :
alimentation, production, nettoyage, …

616 Risque chimique


La prévention

Ventilation générale

 Dilution des polluants à l’aide d’un apport d’air neuf


dans le local de travail et en extrayant l’air contaminé
 Entrée d’air de façon naturelle (portes, fenêtres…) ou
forcée (ventilateur…)
 Manière de diminuer les concentrations en substances
toxiques pour les amener à des valeurs aussi faibles que
possible
 Diminution des concentrations mais pas de réduction
de la quantité totale de polluants libérés dans l’atelier
 Présence d’un niveau de polluant résiduelle sur le lieu
617 de travail Risque chimique
La prévention

Aspiration à la source

 Captation des polluants au plus près possible de


leur source d’émission, avant qu’ils ne pénètrent
dans la zone des voies respiratoires des travailleurs
et ne soient dispersés dans toute l’atmosphère du
local
 Captation des polluants plutôt que dilution

618 Risque chimique


La prévention

Différents types d’aspiration à la source

619 Risque chimique


Prévention collective.
1) Mesures Techniques :
Procédés de captage :
La prévention

Encoffrement

 Mise en place de barrières physiques (cloisons,


parois,capotage…) qui empêchent les polluants de se
propager dans l’atmosphère
 Encoffrement total (boîte à gants, sorbonne…) ou
encoffrement partiel (simple paroi…)
 Encoffrement toujours couplé à un système de
captage

621 Risque chimique


La prévention

Encoffrement
Exemple de hotte de laboratoire

622 Risque chimique


La prévention

Mécanisation du procédé

 L’automatisation de certaines tâches permet la


réalisation d’opération en enceinte complètement
fermée et hors de toute présence humaine
 Exemple : transfert de produits par voie
mécanique ou pneumatique, prise d’échantillon
mécanisée…

623 Risque chimique


La prévention
Les équipements de protection individuelle

 Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des


dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une
personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques
susceptibles de menacer sa sécurité ainsi que sa santé
 Les EPI doivent assurer une protection adéquate contre les
risques encourus, tout en permettant à l’utilisateur de déployer
normalement son activité
 Ils doivent être adaptés aux risques et aux caractéristiques
du salarié

624 Risque chimique


La prévention
Différents types d’EPI

 Les gants
 Les chaussures de sécurité
 les lunettes
 les appareils respiratoires
(filtrants ou isolants)
 les vêtements de protection
 les protections auditives
 le casque
625 Risque chimique
…
La prévention
La signalisation des EPI

 L’obligation du port d’un équipement de protection individuelle est


signalée par un panneau rond de fond bleu et écriture blanche

Protection obligatoire Protection obligatoire Protection obligatoire Protection obligatoire des


de la tête de l’ouie des pieds voies respiratoires

Protection obligatoire Protection obligatoire du Protection obligatoire des Protection obligatoire


626 du corps visage Risque chimique yeux des mains
La prévention
La Fiche de Données de Sécurité (FDS)

 La FDS informe sur les dangers du produit chimique pour l’homme et


l’environnement, les recommandations et les précautions à prendre lors de
l’utilisation.
 Elle comprend 16 rubriques :
1. L’identification du produit chimique et de la personne, physique ou morale,
responsable de sa mise sur le marché.
2. Les informations sur ses composants, notamment leurs concentration,
nécessaire à l’appréciation du risque.
3. L’identification des dangers
4. La description des premiers secours à porter en cas d’urgence
5. Les mesures de lutte contre l’incendie
6. Les mesures à prendre en cas de dispersion accidentelle

627 Risque chimique


La prévention
7. Les précautions d’emploi, de stockage, de manipulation
8. Les procédures de contrôle de l’exposition des travailleurs et les
caractéristiques des EPI adéquats
9. Les propriétés physico-chimiques
10. La stabilité du produit et sa réactivité
11. Les informations toxicologiques
12. Les informations écotoxicologiques
13. Des informations sur les possibilités d’élimination des déchets
14. Les informations relatives au transport
15. Les informations réglementaires relatives en particulier au classement
et à l’étiquetage du produit
16. Toutes autres informations disponibles pouvant contribuer à la sécurité
ou à la santé des travailleurs
628 Risque chimique
La prévention

Consignes générales d’hygiène

Insérer ici quelques consignes générales.


Exemples :
 Respecter les interdictions de fumer
 Ne pas manger ou boire au poste de travail
 Maintenir son poste de travail rangé et nettoyé
 Changer fréquemment de vêtements de travail
 Se laver les mains avant de boire, manger, fumer
 Ne pas sortir avec les vêtements de travail ou les EPI
…

629 Risque chimique


La prévention
Stockage

 En fonction : - des propriétés physico-chimique


- de l’incompatibilité avec certains produits

 Risques liés au stockage :


- incendie ou explosion
- chute ou renversement d’emballage
- fragilisation des emballages
- augmentation des dangers présentés par les produits
car certains craignent la chaleur (produits
peroxydables), le contact avec l’oxygène de l’air
(produits oxydables, poudres métalliques…)
630 Risque chimique
La prévention
Règles de stockage

 Stocker la quantité minimum de produits


 le risque d’accident croît avec la durée et le volume
stocké
 Signaliser et baliser les zones de stockage
 Réglementer l’accès
 Ventiler
 Mettre en place des rétentions
 Vérifiez que les rétentions soient toujours vides
 Vérifier que tous les produits sont étiquetés correctement
 Ne stocker pas ensemble des produits incompatibles
631 Risque chimique
 …
La prévention

Incompatibilité - ne doivent pas


être stockés
ensemble

0 ne doivent
+ - - + être stockés
ensemble que si
certaines
- + - 0 dispositions
particulières
sont appliquées
- - + +
+ peuvent être
+ 0 + + stockés
632 Risque chimique ensemble
ANNEXES

634
Définition: Produit Chimique

Définition : Composé Chimique


Substance distincte formée de deux ou
plusieurs éléments selon une proportion
définie par poids
(http://www.greenfacts.org/fr/glossaire/abc/compose.htm, accédé le 18/01/2015)
Rappel
Les produits chimiques - État des lieux
• Augmentation sans cesse croissante
des produits chimiques :
– Plus de 70 000 produits couramment utilisés
dans l’industrie, dont 500 en très grande
quantité
– Usage répandu : produits d’entretien ménagers,
de décoration (peinture), de toilette et
cosmétiques (déodorants, vernis, dissolvants),
produits d’aménagement courant du bâtiment
(isolants, ciments)…

• Les produits chimiques sont utiles, voire


indispensables, car ils sont actifs. Mais
parce qu’ils sont actifs, certains peuvent
être dangereux pour la santé
Notions élémentaires
Les produit chimiques ne se rencontrent pas uniquement dans
les industries chimiques : ils sont utilisés partout
 colle
 peinture
 produit d’entretien et de nettoyage
 traitement de surface, …

Il faut donc prendre des précautions !!

637
• Les produits chimiques sont de plus en plus
nombreux et dangereux avec l’industrialisation
accélérée.

• La production mondiale de produits chimiques est


d’environ 400 millions de tonnes par an.

• Près de 100 000 substances différentes sont


enregistrées sur le marché européen.

La Maison des entreprises et des professions


 D’un (01) million de tonnes en 1930, la production mondiale de produits
chimiques est passée à plus 400 millions de tonnes en 2000.

 Entre 70.000 et 100.000 substances chimiques sont actuellement disponibles


sur le marché mondial.

 Près de 1.500 nouvelles substances chimiques sont introduites chaque année


dans le marché mondial.

 Selon la Banque Mondiale, la production des substances chimiques représentait


en 1998 près de 7% du revenu mondial et 9% du commerce mondial pour une
valeur de 1500 Milliards de $.

La Maison des entreprises et des professions


Grands domaines de la chimie industrielle
Chimie de base (organique et minérale)
Obtention de grands intermédiaires de la chimie minérale et organique à partir de qqes dizaines de
matières premières
Ex : engrais, solvants, monomères ...
• CHIMIE LOURDE

Production de matières premières de base,


Molécules simples
Gros tonnages
Production en continu
Bas prix, faible valeur ajoutée

• CHIMIE FINE

Production de molécules complexes (aldéhydes, cétones,


amines, molécules polyfonctionnelles …)
Intermédiaires de synthèse
Produits finis (parachimie), production en quantités plus faibles
en continu et en discontinu
Prix plus élevés, haute valeur ajoutée
Transformation de matières
premières banales :
eau, air, sel, soufre, gaz naturel,
calcaire, sable ...

Acides inorganiques
Chimie minérale
Bases inorganiques
Engrais
Chimie de base Gaz

Chimie organique

Composés du carbone obtenus à partir de :


végétaux, houille, pétrole, gaz naturel

Biochimie
Carbochimie
Pétrochimie
RAPPELS
ORGANIQUE MINERAL

 Chimie organique  Chimie minérale

• Composés du C (+ H, O, N) • Chimie des composés des autres


+ non métaux Cl, Br, I, S, P ... Éléments + CO, CO2, RCN

 Composés organiques  Composés minéraux

• formés de liaisons covalentes • formés de liaisons ioniques


• rarement solubles dans l’eau • électrolytes solubles dans l ’eau
• F et Eb bas : la plupart sont liquides • F et Eb élevés; la plupart sont
à T, P ordinaires cristallisés à T ordinaire
• r voisine de 1 • r variable et souvent élevée
• décomposés thermiquement • grande stabilité thermique
• presque tous combustibles • rarement combustibles

 Réactions organiques  Réactions minérales

• souvent lentes, réversibles et • souvent rapides et totales


incomplètes • effets thermiques forts
• souvent faibles effets thermiques (exo-, endothermiques)
TOP 50 DES PLUS FORTS TONNAGES (USA, 1991)

1. acide sulfurique 18. dioxyde de carbone 35. oxyde de propylène


2. azote 19. méthyltertiobutyléther 36. phénol
3. éthylène 20. éthylbenzène 37. butadiène
4. oxygène 21. styrène 38. noir de carbone
5. ammoniac 22. méthanol 39. acrylonitrile
6. chaux 23. acide téréphtalique 40. acétate de vinyle
7. acide phosphorique 24. toluène 41. sulfate d ’aluminium
8. soude 25. formaldéhyde 42. cyclohexane
9. chlore 26. xylènes 43. oxyde de titane
10. propylène 27. acide chlorhydrique 44. acétone
11. carbonate de sodium 28. p-xylène 45. silicate de sodium
12. urée 29. oxyde d ’éthylène 46. acide adipique
13. acide nitrique 30. éthylèneglycol 47. sulfate de sodium
14. nitrate d ’ammonium 31. sulfate d ’ammonium 48. alcool isopropylique
15. 1,2-dichloroéthane 32. cumène 49. chlorure de calcium
16. benzène 33. potasse 50. caprolactame
17. chlorure de vinyle 34. acide acétique
Parachimie

 Utilisation de produits de base FORMULATION

 Tonnages importants, appel à des traitements physiques, mélange, conditionnement

 Elaboration de produits fonctionnels, grande diversité :

• savons,lessives,
• peintures, vernis et encres,
• parfums, cosmétiques et produits de beauté,
• colles, liants et adhésifs,
• colorants, explosifs, produits phytosanitaires ...

Pharmacie humaine et vétérinaire

• Médicaments pour l’homme et vétérinaires


• Activité de chimie fine et de spécialités
• Nombreuses étapes réactionnelles + activité de formulation (galénique)
• Activité de recherche importante
• Effort de R&D : 100 Millions d’euros sur 10 ans /médicament
Métallurgie chimique (ou métallurgie extractive)

 Permet de transformer en métal les combinaisons chimiques stables


thermodynamiquement à l’état naturel (oxydes, carbonates, chlorures, sulfures …)

 Implique des opération de séparation, purification, concentration des minerais …

 2 voies de production :

2 voies de production

métallurgie par voie humide métallurgie par voie sèche

extraction du métal à partir Réduction d ’un oxyde ou


de solutions aqueuses par : d’un halogénure par :

• cémentation • C, CO, H2,


• précipitation • Mg, Ca, Al, ...
• électrolyse

+ réduction en milieu fondu (électrolyse de l’alumine pour obtenir Al)


Chiffres d’affaires réalisés en France en 1989

Chimie de base : chimie minérale 6 Millions d’euros


chimie organique 18 Millions d’euros

Parachimie : 17 Millions d’euros

Pharmacie humaine et vétérinaire 12,5 Millions d’euros

Métallurgie : métaux non ferreux 9 Millions d’euros


sidérurgie 15 Millions d’euros
Caractéristiques de l’industrie chimique
Grands groupes (CA 1989, hors activités pétrole et énergie), M$

HOECHST RFA 24414


BAYER RFA 23031
BASF RFA 22269
ICI GB 21557
DU PONT USA 21402
EASTMAN KODAK USA 18398
DOW CHEMICAL USA 17600
RHODIA CIBA-GEIGY Suisse 12597
SHELL GB-NL 11902
RHÔNE-POULENC France 11440
FERRUZI Italie 10931
AVENTIS EXXON USA 10600
AKZO NL 8835
TOTAL Elf Aquitaine France 8820
Union Carbide USA 8744
MONSANTO USA 8680
SANDOZ Suisse 7639
BRISTOL MYERS SQUIBB USA 7057
MERCK USA 6550
SOLVAY Belgique 6517
Il existe une très grande diversité de produits chimiques au Burkina Faso qu’on peut regrouper en
cinq groupes comme suit

 les pesticides utilisés en agriculture pour lutter contre les organismes de tout genre qui détruisent
les cultures, les récoltes ou les animaux et plus généralement dans la lutte anti-vectorielle ;
 les engrais utilisés en agriculture pour améliorer la croissance des cultures ;
 les produits pétroliers comme le Super 91, les butanes liquéfiés, le gas-oil, le DDO, le fuel A1, les
huiles et les lubrifiants ;
 les produits chimiques industriels utilisés dans les établissements de fabrication ou de
transformation ;
 les produits chimiques de consommation tels les alcools, les détergents, les médicaments, le sel
de table (chlorure de sodium).

IPE/Burkina, 2014
Au Burkina Faso : le coût des dommages résultant de l’utilisation de
produits chimiques dans la production de coton en 2009, atteindrait 6,5%
de la valeur ajoutée du secteur. L’utilisation actuelle des produits chimiques
dans ce secteur engendre des pertes de 4,2 milliards de FCFA par an pour
l’économie et la population (Dr Gountiéni D. LANKOANDE et David
MARANDAN, 2013).

IPE/Burkina, 2014
650

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