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‫المدرسة الوطنية العليا للفنون والمهن‬

Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers-Rabat

INITIATION À LA GESTION, AU TRAITEMENT


ET À LA VALORISATION DES DÉCHETS

E1M28 : Traitements des déchets


E2M28 : Valorisation des déchets

FI: Génie des Matériaux, Qualité et Environnement


GMQE—S4

Pr. Kaoutar KARA


Année 2022-2023 1
DESCRIPTIF DU MODULE

INITIATION À LA GESTION, AU TRAITEMENT ET À LA


Intitulé du module
VALORISATION DES DÉCHETS

Etablissement dont relève le module ENSAM

Département d’attache GEE

Nature du module
(Modules scientifique et technique de
MODULE SCIENTIFIQUE DE SUPPORT
base et de spécialisation, modules de
MAJEUR
management ou modules de langues,
communication et des TIC).

Semestre d’appartenance du module S4

2
OBJECTIFS DU MODULE

La question des déchets est quotidienne et touche chaque être humain tant sur le plan professionnel que familial. En
qualité de consommateur, producteur, usager du ramassage des ordures et trieur de déchets recyclables, citoyen ou
contribuable, chacun peut et doit être acteur d'une meilleure gestion des déchets. Dans une vision intégrée de
développement durable, la problématique des déchets ne peut pas être traitée comme un objet isolé, ni même se
limiter aux seuls aspects de valorisation et d'élimination. Elle doit être placée dans une perspective holistique de
gestion des risques et des ressources, qui couvre tout le cycle de vie du déchet, depuis sa génération jusqu'au
traitement ultime. Elle anticipe le déchet dès le stade projet, inclut les stratégies de réduction à la source, de
valorisation et d'élimination et vise à la maîtrise des flux tout au long du procédé aboutissant au déchet.
A travers ce module nous estimons que les étudiants seront capables d’/de :
- Acquérir la méthodologie de la gestion des déchets.
- Expliquer le rôle et l’importance des analyses qualitatives et montrer leur importance sur la précision des techniques de traitement des
différents déchets
- Développer des compétences approfondies des méthodes d’analyse ainsi que les méthodes et traitements des déchets solides
et liquides.
- Connaître les processus de recyclage des matériaux et les principes de gestion des déchets, ainsi que leurs aspects techniques,
économiques et environnementaux, en relation avec le développement durable.

La partie valorisation des déchets permettra aux étudiants de découvrir les techniques de valorisation allant de la
réutilisation pour les différents types de déchets ménagers(DM), déchets ménagers (DMA) ou déchets industriels
(plastiques, bois, verres, ….. ) , à la régénération d’énergie par incinération des déchets ou par méthanisation via la
production du biogaz pour le cas des déchets organiques….. 3
Le World Clean Up
Day !

4
Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur
élimination

Chapitre premier : objectifs et définitions

Article 3 : Au sens de la présente loi, on entend par :

1. Déchets: tous résidus résultant d'un processus d'extraction, exploitation,


transformation, production, consommation, utilisation, contrôle ou filtration, et
d'une manière générale, tout objet et matière abandonnés ou que le détenteur doit
éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à la salubrité publique et à
l'environnement ;

2. Déchets ménagers : tout déchet issu des activités des ménages ;

3. Déchets assimilés aux déchets ménagers : tout déchet provenant des activités
économiques, commerciales ou artisanales et qui par leur nature, leur composition
et leurs caractéristiques, sont similaires aux déchets ménagers ;

4. Déchets industriels : tout déchet résultant d’une activité industrielle,


agroindustrielle, artisanale ou d’une activité similaire ;

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5. Déchets médicaux et pharmaceutiques : tout déchet issu des activités de
diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou curatif dans les
domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets résultant
des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la
recherche scientifique, des laboratoires d’analyses opérant dans ces domaines et
de tous établissements similaires ;

6. Déchets dangereux : toutes formes de déchets qui, par leur nature dangereuse,
toxique, réactive, explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, constituent
un danger pour l'équilibre écologique tel que fixé par les normes internationales
dans ce domaine ou contenu dans des annexes complémentaires ;

7. Déchets inertes : tout déchet qui ne produit pas de réaction physique ou


chimique tels les déchets provenant de l’exploitation des carrières, des mines,
des travaux de démolition, de construction ou de rénovation et qui ne sont pas
constitués ou contaminés par des substances dangereuses ou par d’autres
éléments générateurs de nuisances ;

6
8. Déchets agricoles : tout déchet organique généré directement par des
activités agricoles ou par des activités d’élevage ou de jardinage ;

9. Déchets ultimes : tout résidu résultant de déchets traités ou ceux qui ne


sont pas traités selon les conditions techniques et économiques actuelles ;

10. Déchets biodégradables : tout déchet pouvant subir une décomposition


biologique naturelle, anaérobique ou aérobique, comme les déchets
alimentaires, les déchets de jardins, de papiers et de cartons ainsi que les
cadavres d’animaux ;

11. Gestion des déchets : toute opération de précollecte, de collecte, de


stockage, de tri, de transport, de mise en décharge, de traitement, de
valorisation, de recyclage et d'élimination des déchets y compris le contrôle
de ces opérations ainsi que la surveillance des sites de décharges pendant la
période de leur exploitation ou après leur fermeture ;

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12. Générateur de déchets : toute personne physique ou morale dont l’activité
de production, de distribution, d’importation ou d’exportation génère des
déchets ;

13. Exploitant : toute personne physique ou morale responsable de l’exploitation


d’une décharge, d’une installation de tri, de traitement, de stockage, de
valorisation ou d’incinération des déchets ;

14. Technique la plus appropriée : technique mise au point sur une grande
échelle pouvant être appliquée dans le contexte industriel concerné et dans
des conditions économiquement réalisables. Le terme "technique" recouvre
aussi bien les technologies employées que la manière dont une installation
est conçue, construite, entretenue, exploitée ou mise à l'arrêt ;

8
16. Précollecte des déchets : ensemble des opérations organisant l’évacuation des
déchets depuis le lieu de leur production jusqu’à leur prise en charge par le service
de collecte de la commune ou de tout autre organisme habilité à cet effet ;

17. Collecte des déchets : toute action de ramassage des déchets par la commune,
par un groupement de communes ou par tout autre organisme habilité à cet effet ;

18. Décharge contrôlée : installation ou site, répondant aux caractéristiques et


prescriptions techniques réglementaires où sont déposés d’une façon permanente
les déchets ;

19. Stockage des déchets : dépôt provisoire des déchets dans une installation
autorisée à cet effet ;

20. Traitement des déchets : toute opération physique, thermique, chimique ou


biologique conduisant à un changement dans la nature ou la composition des
déchets en vue de réduire dans des conditions contrôlées, le potentiel polluant ou
le volume et la quantité des déchets, ou d’en extraire la partie recyclable ;

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21. Elimination des déchets : toute opération d'incinération, de traitement, de mise en
décharge contrôlée ou tout procédé similaire permettant de stocker ou de se
débarrasser des déchets conformément aux conditions assurant la prévention des
risques pour la santé de l’homme et de l’environnement ;

22. Valorisation des déchets : toute opération de recyclage, de réemploi, de


récupération, d’utilisation des déchets comme source d’énergie ou toute autre
action visant à obtenir des matières premières ou des produits réutilisables
provenant de la récupération des déchets, et ce, afin de réduire ou d’éliminer
l’impact négatif de ces déchets sur l’environnement ;

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Chapitre I: Définitions et notions de base sur les déchets

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1.1. ÉTYMOLOGIE DU CONCEPT DÉCHET
Le terme déchet vient du verbe «déchoir» qui traduit la diminution de
la valeur d’un bien, d’une matière ou d’un objet jusqu’au point où il
devient inutilisable en un lieu et en moment donné.

1.2. SYNONYMES
Rognure, copeau (Figure 1), chute, scorie, le reste, loupé de
fabrication, rejet, résidu, effluent, détritus, immondices, sous-produit,
co-produit, produit annexe, produit hors-usage, matière première
secondaire, etc.

Figure 1. Copeaux d’acier dans un atelier de


maintenance mécanique.
12
1.2.1. Exemples de sous-produits

1. Fabrication industrielle de l’acide phosphorique par attaque acide


des apatites (phosphates de calcium) conduit à un sous-produit
qui est le phosphogypse (CaSO4 2H2O) :

2. La fabrication de la fonte donne comme sous-produit ou co-produit


le laitier ou scorie (silico-aluminate) de haut-fourneau.

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1.3. DEFINITIONS DU CONCEPT DECHET

a. Concept littéraire (selon le dictionnaire le petit Robert)


 Perte, diminution qu'une chose subit dans l'emploi qui en est fait.
 Ce qui reste d'une matière qu'on a travaillée.
 Résidu impropre à la consommation, inutilisable (et en général sale ou
encombrant).

b. Concept environnemental
Du point de vue de l’environnement, un déchet constitue une menace à partir du
moment où l’on envisage un contact avec l’environnement. Ce contact peut être
direct ou le résultat d'un traitement.

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c. Concept économique
Sur le plan économique, un déchet est une matière ou un objet dont la
valeur économique est nulle ou négative pour son détenteur à un
moment et dans un lieu donné. Cette définition exclut une bonne part
des déchets recyclables, qui possèdent une valeur économique, même
faible.

d. Concept juridique
L’article 3 de la loi 01/19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au
contrôle et à l’élimination des déchets définit le déchet comme suit :

‘’tout résidu d’un processus de production, de transformation ou


d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement,
tout objet, bien meuble dont le détenteur se défait, projette de se
défaire, ou dont il a l’obligation de se défaire ou de l’éliminer’’.

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La figure 2 ci-après illustre le concept déchet; ses sources habituelles de
production et son statut (nuisance ou gisement de matière première).

Figure 2: Schématisation du concept déchet : (a) Sources habituelles de


production du déchet ou sous-produit, (b) Statut du déchet : nuisance ou
gisement de matière première.

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1.4. ORIGINE DE LA PRODUCTION DES DECHETS

La production des déchets est inéluctable pour les raisons suivantes :

a. Biologique : Les déchets d’origine biologique sont définis par le fait


que tout cycle de vie produit des métabolites (matière fécale,
cadavre…).

b. Chimique : Toute réaction chimique est régie par les principes de la


conservation de la matière et dès lors si l’on veut obtenir un produit C
à partir des produits A et B par la réaction A + B → C + D ; D sera un
sous-produit qu’il faut gérer si on n’en a pas l’usage évident.

c. Technologique : Quelles que soient la fiabilité et la qualité des outils


et procédés de production, il y a inévitablement des rejets qu’il faut
prendre en compte tels que chutes, copeaux, solvants usés,
emballage, etc.

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d. Économique : La durabilité des produits, des objets et des
machines a forcément une limite qui les conduits, un jour ou l’autre
à leur élimination ou leur remplacement.

e. Écologique : Les activités de dépollution (eau, air, déchets)


génèrent inévitablement d’autres déchets qui nécessiteront eux
aussi une gestion spécifique, … et ainsi de suite.

f. Accidentelle : Les inévitables dysfonctionnements des systèmes


de production et de consommation sont à l’origine des déchets.

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1.5. RUDOLOGIE OU SCIENCE DES DECHETS

Selon le petit Robert : Rudologie (du latin rudus, ruderis:


décombres ; terme introduit en 1985) : La rudologie est
une science qui étudie les déchets, leur gestion et leur
élimination. La rudologie ou science des résidus est née
en 1884 lorsque Eugène-René POUBELLE (Figure 3)
décréta que les Parisiens ne jetteraient plus leurs ordures
par les fenêtres.
Figure 3 : Eugène POUBELLE (1831-1907).

Un peu d’histoire…
1884 : invention de la poubelle
Eugène POUBELLE (1831-1907)
Qui, par arrêté du 16 janvier 1884, imposa aux Parisiens,
l’usage de la boîte à ordures. Cette boîte à ordures en
tôle galvanisée a pris le nom de poubelle et l’a conservé
lorsque le plastique a remplacé la tôle.

19
1.6. CYCLE DE VIE D’UN DECHET

Figure 4 : Cycle de vie d’un déchet (d’après Debray, 1997).

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1.7. CLASSIFICATION DES DECHETS SOLIDES
Les déchets peuvent être classés en 2 grandes catégories :
1. selon l'origine du déchet ;
2. selon la nature du danger.

1.7.1. Classification en fonction de l'origine du déchet


 Déchets ménagers et assimilés (DMA).
 Déchets industriels banals (DIB) et spéciaux (DIS).
 Déchets de l’agriculture.
 Déchets de la construction et de la démolition (déchets inertes).
 Déchets d’activité de soins (DAS) ou déchets infectieux (DASRI).
 Déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE).
 Déchets de l’automobile.

1.7.2. Classification en fonction de la nature du danger


 Déchets radioactifs.
 Déchets dangereux.
 Déchets inertes.
 Déchets ultimes.
 Déchets non dangereux.
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22
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Statistiques
• Déchets alimentaires
40 % de tous les aliments produits deviennent des «déchets» quelque part
dans la chaîne alimentaire:
- Pendant la production : sur le terrain / à la ferme - sécheresse,
parasites, inondations, normes de qualité, bas prix du marché
- Pendant la transformation : tri / machines d'emballage, transport,
refroidissement
- Dans les magasins : refroidissement, étiquetage «frais jusqu'à»
- Dans les restaurant : cantines, etc.: portions trop grosses, vente
imprévisible
- Consommateurs: étiquetage «frais jusqu'à», refroidissement, restes,
trop préparés

• Les aliments gaspillés ont un impact énorme sur l'utilisation de l'eau, de


l'énergie et d'autres ressources : engrais, pesticides, eau douce (souterraine),
combustibles fossiles, plastique, etc. etc.

Il y a assez de nourriture pour nourrir le monde!


24
3,6 GTonnes/année (3,6 billions) de déchets alimentaires sont jetés
chaque année à l’échelle mondiale.
• 7 % sont recyclés (soit 252 KTonnes/année) pour autre chose que
l’enfouissement (compost)
• Le reste est enfoui dans des sites d’enfouissement (soit 3,348
GTonnes/année) (beaucoup de transport…)

• Et si tous ces déchets étaient convertis en énergie…


• Remplaceraient l’énergie utilisée par 31% des ménages aux États-
Unis
• Réduirait l’équivalent d’émissions des gaz à effet de serre (carbon
offset) de 61 millions d’automobiles.

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• Transport
Les déchets sont déplacés mondialement pour l’équivalent de…

– 1,5 millions de fois la distance aller-retour entre la Lune et la


Terre.

– 10 000 fois la distance aller-retour entre Mars et la Terre chaque


année (ne comprend pas les fausses septiques)

– 25% de la production mondiale d’essence est utilisée pour le


transport des déchets alimentaires (ne comprend pas les fausses
septiques) : C’est l’équivalent d’environ 145 millions
d’automobiles en gaz à effet de serre.

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1.3 - Déchets rattachés aux ordures ménagères

Déchets Dangereux des Ménages (DDM)

Les déchets dangereux des ménages (DDM) représentent l'ensemble des


déchets toxiques, inflammables et/ou corrosifs qui sont produits par les
ménages parmi lesquels :
• Produits de nettoyage, d'entretien et de bricolage : peintures, vernis,
colles, cires, antirouilles, solvants, détergents, détachants, essence de
térébenthine, oxyde de métaux.
•Médicament Non Utilisé (MNU)
• Produits pour la maison : tubes fluo ou néons.
•Produits d’éclairage: Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques
(DEEE)
•Produits d'hygiène et de santé : cosmétiques, thermomètres.
• Produits de jardinage : fongicides, insecticides, pesticides, l'ensemble
des produits phytosanitaires.
•Huiles de vidange de voiture, ... .
•Batterie usagée, Pile, Accumulateur
•Liquide de refroidissement, Véhicules Hors d’Usage (VHU)
•Tube Cathodique (DEEE) 27
Exemple de Déchets rattachés aux ordures ménagères

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Déchets Ménagers au Maroc
(Source : Département de l’Environnement PNDM 2011)

Le Maroc produit environ :


 Quantité de DMA produits au Maroc annuellement 6,76 Millions de tonnes
 Quantité de DMA produits par la population urbaine annuellement 5,29 Millions de tonnes
 Quantité de DMA produits par la population rurale annuellement 1,47 Millions de tonnes
 Quantité de DMA produits par habitant urbain annuellement 0,28 t/ hab/an
 Quantité de DMA totaux collectés professionnellement (gestion assurée par une société
privée) annuellement 4,03 Millions de Tonnes
 Quantité de DMA mis en décharge contrôlée annuellement (décharges en exploitation)
1,69 Millions de Tonnes
 Taux de collecte professionnalisée des DMA dans les centres urbains 76 %
 Nombre cumulé de réalisation de nouvelles décharges contrôlées est de 14
 Nombre de décharges contrôlées en exploitation est de 11

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Tout ce que la plupart des gens ignorent :

Les déchets «cachés» derrière tout le matériel


 La production d'une brosse à dents (50 g) entraîne 1,5
kg de déchets (30x)
 Un smartphone (200 g): 75 kg (375x)
 Un ordinateur portable (3 kg): 1500 kg (500x)

Ces déchets sont le plus souvent invisibles pour le client, par


exemple car il est produit ailleurs sur la planète.

Tous les déchets collectés et traités ne représentent donc


qu'une petite partie du total (10 %?)

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État des lieux des décharges au Maroc (*)

 En 2018 : Seulement 49 décharges non-contrôlées ont été


réhabilitées, et le nombre de décharges contrôlées construites ne
dépasse pas 25 décharges, ainsi le Maroc a atteint un taux de collecte
de 85,2%, mais le nombre des décharges contrôlées n’est que de
22,27% du total.

 La filière de « tri-recyclage-valorisation» affiche un faible taux à fin


septembre 2018 et seulement 10% des déchets conduits aux décharges
contrôlées sont revalorisés.

(*) Selon Les réalisations du programme national de déchets ménagers, selon le


secrétariat d’Etat au Développement durable demeurent faibles.

31
Exemple de déchets industriels

32
Données à l’échelle nationale
En 2013, cette génération de déchets industriels est estimée a 3.5 Millions de tonnes, soit presque
2 fois plus qu’en 2010 avec 289 284 tonnes de déchets dangereux

Quantité
Type de déchets Quantité générée en
Type de déchets
générée en Tonne
Tonne Déchets de l’industrie métallurgiques, métalliques et
Déchets de l’industrie chimique / énergétiques
para-chimique
Ferraille (Cu, Fe,…) 500 000
Plastiques (PET, PP, 300 000 Cendres volantes des centrales thermiques 465 000
PE, PVC,…)
Batteries 10 000
PHU 39 900
Total 975 000
Caoutchouc 110 000
Déchets de l’industrie agro-alimentaire
Papier et carton 335 250
Industrie avicole (fiente de volaille) 406 000
Verre 47 100
Industrie avicole (graisse et chutes) 100 000
huiles usées 110 000
Industrie oléicole (grignon d’olive) 487 500
Total 895 150
Industrie oléicole (margines) 800.000 m3/an
Déchets d’industrie textile et cuir
Industrie des produits de Mer (poisson) 411 200
Textile 42 000
Cuir 7 500 Industrie laitière (lactosérum) 130 595
Total 49 500 Industrie sucrière (écumes*, mélasse, bagasse,…) 280 000
Déchets de l’industrie électriques et Boues STEP 123 000
électroniques Total 1 450 795
DEEE 115 409 Quantité totale de déchets industriels VALORISABLE33
Répartition des DI par secteur d'activité en 2013

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Quantités déchets industriels dangereux par région
en 2010 et 2013
Quantité en tonne/an * Taux de
Région 2010 2013 croissance %
Casablanca- Settat 94 227 109 829 14%
Rabat - Salé- Kenitra 39 404 43 349 9%
Souss – Massa 29 682 33 535 11%
L'oriental 28 692 31 244 8%
Marrakech – Safi 17 981 19 185 6%
Tanger – Tétouan – Al Hoceima 16 564 18 724 12%
Fès – Meknès 13 107 14 780 11%
Béni Mellal- Khénifra 7 380 8 349 12%
Darâa – Tafilalet 6 447 7 283 11%
Laâyoune - Sakia El Hamra 2 437 2 764 12%
Guelmim - Oued Noun 178 201 11%
Dakhla-Oued Eddahab 36 41 12%
35
TOTAL 256 135 289 284 11%
1.8. CARACTERISTIQUES ANALYTIQUES DES DECHETS

Le choix d’une filière de traitement d’un déchet ou d’un sous-


produit nécessite la bonne connaissance de ses
caractéristiques analytiques.

À l'origine, la notion de filière désigne un enchaînement


d'opérations. Dans le domaine du traitement des déchets, il
s'agit de l'ensemble des opérations à mettre en œuvre pour
aboutir aux résultats souhaités :

 valorisation du déchet ;
 et/ou rejet éco-compatible d'effluents dépollués ;
 et/ou stockage d'un déchet ultime

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Les différentes données suivantes sont nécessaires à la bonne connaissance
d’un déchet ou d’un sous-produit :
(a) Composition (pour tout déchet) :
 Composition chimique élémentaire (Métaux, C, H, N, P, S, Cl…) et
moléculaire (Benzène, phénols, protéines, sucres… ; sels minéraux,
oxydes, polymères…).
 Composition minéralogique (nature des minéraux constitutifs) dans le cas
des déchets solides.
 Nature des différentes phases constituant un déchet polyphasique (gaz
résiduaire, mélanges liquide-liquide, liquide-solide, solide-solide) et
composition chimique de ces phases.

(b) Propriétés physico-chimiques:


Pouvoir calorifique inférieur (PCI) : correspondant à la chaleur dégagée par la
combustion d'une unité de masse de déchet, l’eau étant formée à l'état de
vapeur.
Pouvoir calorifique supérieur (PCS): idem, mais l’eau formée à l'état liquide. Les
pouvoirs calorifiques d'un produit de composition chimique donnée sont obtenus
par le calcul à partir des enthalpies standards de formation de ce produit, de
CO2 et de H2O,
37
(c) Propriétés physico-mécaniques, minéralogiques et structurales (pour
tous les déchets solides)

 État physique : solide, liquide, pâteux, gazeux, mélange de phases.


 Masse volumique.
 Granulométrie, finesse, porosité, surface spécifique.
 État structural (amorphe, vitreux, cristallisé).
 Indice de plasticité, qualité de compactage, teneur optimale en eau.
 Propriétés mécaniques (dureté, broyabilité, résistances mécaniques).

38
(d) Propriétés spécifiques
 Taux de cendres, rapport C/N, couleur, biodégradabilité…
 Toxicité pour les êtres vivants (cyanures, phénols, chromates, chlore,
soufre, H2S, CO, sels de métaux lourds : Pb, Cd, Hg, Cu,...) ou pour
les installations (alcalins, chlore, silice, métaux volatils).
 Réactivité chimique et agressivité.
 Comportement en lixiviation,
 Pouvoir fertilisant.
 Évolution dans le temps.
 Radioactivité
Période (cas des déchets radioactifs) : Temps au bout duquel la moitié
des atomes, contenus dans un échantillon de substance radioactive, se
sont naturellement désintégrés. La radioactivité de la substance a donc
diminué de moitié.
Exemples : Iode : 8j ; Cobalt : 5 ans ; Radium : 1260 ans ; Plutonium :
24.103 ans ; Uranium : 45.109 ans.
 Facteur qualité (pureté du déchet) et contenu énergétique.

39
1.9. IMPACTS DES DÉCHETS SOLIDES SUR LA SANTÉ ET
L’ENVIRONNEMENT

1.9.1. Impacts sur la santé humaine

a. Pathologies liées à des conditions environnementales


favorables et maladies spécifiques de la manipulation des
déchets (agents de nettoiement, chiffonniers…)

 Hépatites.
 Conjonctivites épidémiques.
 Tétanos.
 tuberculose.
 Effets multiples des substances radioactives.
 Intoxications aux produits dangereux.
 Maladies de contact de la peau et des muqueuses

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b. Impacts sanitaires des décharges non contrôlées

 Multiplication des maladies infectieuses et parasitaires (MTH


virales par altération des ressources en eau, hépatites
infectieuses, maladies parasitaires de la peau et autres).
 Multiplication des rongeurs qui sont à l’origine de la peste.
 Prolifération des chiens errants (zoonoses (la rage) et
parasitoses (maladies liées à la tique des chiens).
 Prolifération des vecteurs nuisibles (mouches, moustiques,…).

41
1.9.2. Impacts sur l’environnement

altération de la qualité de l’air (gaz, fumées et


poussières) ;
altération des sols et des paysages par des
polluants chimiques;
pollution des ressources en eau par les infiltrats et
les eaux usées.

42
Chapitre II : GESTION DES DECHETS

43
2.1. COMMENT PEUT-ON MINIMISER LA PRODUCTION DES
DÉCHETS SOLIDES ?

La nouvelle notion à appliquer dans la gestion des déchets est


basée sur le principe connu actuellement sous l’appellation des «
3RV-E » avec, par ordre de priorité :

 la réduction à la source ;
 le réemploi ;
 le recyclage ;
 la valorisation ;
 l’élimination.

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 Réduction à la source

Elle consiste à générer le moins de déchets lors de la fabrication, de


la distribution et de l’utilisation du produit. Le citoyen peut contribuer
à cette réduction en diminuant la quantité de déchets produits par
l’utilisation de produits en vrac plutôt qu’emballés, des produits
durables plutôt que jetables, etc.

 Réemploi ou réutilisation

On définit maintenant la réutilisation ou le réemploi par « l’utilisation


répétée du produit sans modification de son apparence ou de ses
propriétés ». C’est une méthode qui consiste à prolonger la durée de
vie d’un produit en l’utilisant plusieurs fois. Par exemple, les
bouteilles consignées qui peuvent être de nouveau utilisées après
nettoyage.

45
 Recyclage
La notion de recyclage consiste à réintroduire les matériaux provenant
de déchets dans un cycle de production ou processus de fabrication en
remplacement total ou partiel d’une matière première vierge (Figure 5).

Figure 5 : Schématisation des différents modes


de recyclage des déchets.

46
 Valorisation

Figure 6 : (a) Types de valorisation, (b) Matériaux recyclables


(plastiques, déchets minéraux et déchets organiques).

47
Elimination

• Toute opération ou traitement qui aboutit à des substances qui


peuvent être soit restituées sans effet nocif au milieu naturel
(air, eau, sol), soit réinsérées dans les circuits économiques à
des fins de valorisation (cas des déchets solides).
• Dépollution, enlèvement, réduction du pouvoir toxique ou
stockage.

48
2.2. ORGANIGRAMME DE LA CHAÎNE DE GESTION DES DÉCHETS

Figure 7 : Organigramme de la chaîne de traitement des


déchets ménagers et assimilés.

49

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