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Cours : Pollution-Eau-Air-Sol Chapitre 5: Le traitement et l’épuration des eaux

Chapitre 5 : Les différentes étapes du traitement de l’eau pour la rendre potable

Introduction :
L’eau brute captée en milieu naturel n’est pas toujours potable. Elle doit alors être acheminée par
des canalisations jusqu’à une usine spécialisée dans le traitement de l’eau, qui la rend "potable", c’est à
dire consommable sans risque. Avant d’arriver à nos robinets, l’eau captée doit subir une série d’opérations
afin de répondre à toutes les exigences de qualité.
Les critères de potabilité d’une eau:
La législation a défini les caractéristiques d’une eau potable. Elle doit répondre à une série de
critères définis. Les paramètres retenus sont les paramètres organoleptiques, physico-chimiques,
chimiques, microbiologiques et les micro-polluants.
Les aspects microbiologiques sont reportés sur le tableau 1 et les paramètres physicochimiques sur le
tableau 2. et 3. Certaines peuvent être modifiées dans le cas ou cela ne présente pas de risque pour la
population.
* La qualité microbiologique :
L’eau ne doit contenir ni parasite, ni virus, ni bactérie pathogène.
Tableau 1 : critères microbiologiques
Micro-organismes Valeurs maximales
Escherichia coli 0 dans 100 ml
Entérocoques 0 dans 100 ml

* La qualité chimique :
Les substances chimiques autres que les sels minéraux font l’objet de normes très sévères. Ces substances
sont dites "indésirables " ou " toxiques".
* La qualité physique et gustative :
L’eau doit être limpide, claire, aérée et ne doit présenter ni saveur ni odeur désagréable.
* Les substances "indésirables" :
Leur présence est tolérée tant qu’elle reste inférieure à un certain seuil (le fluor et les nitrates par exemple).
* Les substances aux effets toxiques :
Le plomb et le chrome en font partie. Les teneurs tolérées sont extrêmement faibles.
* Les eaux adoucies ou déminéralisées :
Les eaux traitées par un adoucisseur d’eau doivent contenir une teneur minimale en calcium ou en
magnésium, de même qu’en carbonate ou en bicarbonate.
Tableau 2 : Critères chimiques
Substance Cmax (mg/L) Substances Cmax (mg/L) Substances Cmax (mg/L)
toxiques indésirables
Chlorures 200 Arsenic 0,010 Nitrate 50
Sulfates 250 Plomb 0,010 Chlorure de vinyle 0,0005
Sodium 150 Mercure 0,001 Fer 0,2

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Magnésium 50 Cyanure 0,050 Fluor 1,5

Les étapes du traitement de l’eau :


Pour rendre l’eau potable, on lui applique des traitements variés qui obéissent tous au même
principe : éliminer les éléments de matière contenus dans l’eau par étapes successives, jusqu’aux
organismes microscopiques comme les virus et les microbes. Tout cela se fait dans une usine d’eau potable.
A- Le prétraitement :
1) Le dégrillage :
Dès la prise d’eau, l’eau passe à travers des grilles pour arrêter les corps flottants et les gros déchets. Il
existe plusieurs types de dégrilleurs :
Les dégrilleurs (simples ou automatiques) : permettent de retenir les plus gros déchets (papiers, plastiques,
cailloux, …) pour protéger en particulier les appareils mécaniques (pompes et turbines) utilisés dans la suite
du traitement de l’effluent. Les déchets sont retenus par les barreaux de la grille espacés de 1 à 3 cm.
Les dégrilleurs automatiques : ils sont équipés de goulottes d’évacuation à la place des paniers d’égouttage.
Ils sont plus complexes que les dégrilleurs statiques, mais ils assurent un meilleur rendement.
L’entretien et la surveillance de ces ouvrages consistent en :

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• Dégriller très régulièrement (tous les jours) les déchets : manuellement, à l’aide d’un râteau ; s’il y a un
panier dégrilleur : remonter le panier et le vider ;
• Entretenir soigneusement le dégrilleur automatique ;
• Stocker les déchets en poubelles perforée et les évacuer comme ordures ménagères ; le refus de
dégrillage est entre 3,2 et 4,2 l/hab/an, soit environ 1,4 à 2 kg de MS/hab/an ; les volumes produits par le
dégrillage peuvent être estimés par la formule suivante : V = 12 / e avec : V : volume produit (l/an/EH) et e :
espacement entre barreaux (cm) ; si e = 3 cm, V = 4 l/an/hab.
2) Le tamisage :
C’est un filtrage plus fin, à travers des tamis destinés à arrêter les déchets plus petits.
Sur un tamisage, l’espacement inter barreaux est inférieur à 1 cm (> 1 cm = dégrillage ; < 1 cm = tamisage).
Les tamis (statiques à grilles fines concaves ou rotatifs à tambour) sont nécessaires dans le cas des eaux très
chargées en petites particules (de quelques mm) pour ne pas colmater les ouvrages suivants. Ils sont peu
fréquents et sont particulièrement utilisés pour certaines eaux usées industrielles (abattoirs, caves
vinicoles, …).
L’entretien et la surveillance consiste en :
• Pour les tamis classique ⇒ vérifier régulièrement l’auto-nettoyage ;
• Pour les tamis rotatif ⇒ entretenir régulièrement le moteur et les systèmes de raclage ou de rinçage
• Stocker les déchets en poubelle perforer et les évacuer comme des ordures ménagères.
3) Le dessablage :
Le dessablage permet l’élimination de 90 % des particules de diamètre supérieur à 0,2 mm (ce qui
représente 12 à 17 % des MM par temps sec et 25 à 30 % des MM par temps de pluie).
La séparation des sables met à profit la différence de densité entre les solides minéraux (d = 2,65) et les
matières organiques (d = 1,2) qui doivent rester en suspension. C’est là toute la différence entre les
décanteurs et les dessableurs. Le temps de séjour dans le dessableur est de 3 à 4 mn en pointe et de 10 à
15 mn au débit moyen.
Les dessableurs (longitudinaux ou statique, ou cylindro-coniques) permettent la récupération des sables
contenus dans les eaux dégrillées, dont la présence pourrait nuire au bon fonctionnement des traitements
suivants (usure des pompes, bouchage des conduites et orifices, ensablement des bassins).
Les matières lourdes se déposent à la faveur de vitesse d’écoulement lente. Les sables se présentent sous
forme d’une boue de graviers, sables, éléments minéraux fins. Ils sont souvent souillés par des éléments
organiques.
L’entretien et la surveillance consiste en :
• Récupérer régulièrement les sables décantés (pompage) ; les rincer, les égoutter et les évacuer comme
des déchets inertes ;
• Evacuer les sables après chaque forte pluie.
La production en sable est de 2 à 16 l/an/hab (fonction du type de réseau). Le ratio moyen est de 4 à
8 l/an/hab (dont 10 à 25 % de MVS), soit environ 16 kg/an/hab de MS ce qui représente un total de un
million de tonnes annuelles en France. Le réseau quant à lui récupère 5 à 12 l/an/EH ce qui nous donne un
total de 13 à 16 l/an/EH.

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B- La clarification
1) Floculation/coagulation et décantation :
Elle permet de rendre l’eau limpide en la débarrassant des matières en suspension qu’elle contient.
Un produit chimique (chlorure de fer ou sulfate d’aluminium) est ajouté à l'eau qui provoque le
regroupement (agglomération) des particules encore présentes (poussières, particules de terre, etc.) en
flocons. Ceux-ci s'agglomèrent et se déposent au fond du bassin par décantation.
90 % des matières en suspension (MES) sont ainsi éliminées.
2) La décantation :
Plus grosses et plus lourdes, les nouvelles particules sont envoyées dans des bassins de décantation où elles
se déposent au fond.
3) La filtration :
L’eau est ensuite envoyée dans des bassins filtrants à travers des couches de sable et de gravier, à
travers des charbons actifs ou à travers une membrane.
La filtration sur lit de sable élimine les derniers flocons. Elle consiste à faire passer l’eau à travers une
épaisse couche de sable fin, les particules encore présentes dans l’eau sont alors retenues au fil de leur
cheminement. On utilise des filtres à charbon actif. Il se forme une sorte d’éponge très poreuse qui peut
retenir des molécules de toutes tailles.
La filtration sur membranes est de plus en plus utilisée : elle se fonde sur l’utilisation de minces surfaces
percées de pores réguliers de très petites dimensions.
C- L’affinage :
1) La désinfection
L’ozonation :
Epurée, l’eau est soumise à une stérilisation par l’ozone, qui va oxyder les pollutions dissoutes et éliminer
tous les micro-organismes dangereux.
La chloration :
L’ajout de chlore détruit les dernières bactéries et maintient une bonne qualité de l’eau tout au long de son
parcours dans les canalisations. L’eau est ainsi désinfectée.
2) L’adsorption

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Définition des eaux en bouteille :


* Les eaux de source :
Issues de nappes d’eau souterraines non polluées, profondes ou protégées des rejets dus aux activités
humaines, les eaux dites de source sont des eaux naturellement propres à la consommation humaines. Les
seuls traitements qu’il est permis de leur appliquer, afin d’éliminer les éléments instables que sont les gaz
le fer et le manganèse, sont l’aération, la décantation et la filtration.
* Les eaux naturelles gazeuses :
Elles contiennent du gaz carbonique dissous et peuvent être regazéifiées avant d’être embouteillées.
* Les eaux minérales :
Elles sont des eaux de source ayant des propriétés particulières : elles ont des teneurs en minéraux et en
oligo-éléments susceptibles de leur conférer des vertus thérapeutiques et leur composition est stable dans
le temps. Elles ne peuvent pas être traitées.

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