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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Le Centre Hospitalo-Universitaire de L’Université Constantine 3


Constantine La Faculté de Médecine
Service de Toxicologie Le Département de Pharmacie

L’ASPARTAME

BOUNAAS RIDHA. BOUROUDI MOHAMMED WAIL.


1
Obésité et risque des maladies cardiovasculaires
2
Diabète
3
Effet cariogène du saccharose

4
5
Les caractères principales d’un
édulcorant
pouvoir Moins de
sucrant calorie
Pratique Non
d'emploi cariogène

Sûreté
6
Faut-il faire confiance à l’aspartame ?

7
Plan:
Introduction.

I. Histoire.

II. Structure et Propriétés.

III.Toxicologie.

Conclusion.
8
Introduction:
• Définition:
L'aspartame, ou L-Aspartyl-L-phénylalanate de méthyle , est
un dipeptide composé de deux acides aminés naturels, l'acide aspartique et
la phénylalanine, ce dernier sous forme d'ester méthylique.

L'aspartame est un édulcorant hypocalorique, avec le même apport


calorique que le sucre, 4 kcal / g, mais il est environ 200 fois plus sucré et
ainsi, il est utilisé dans les aliments et les boissons en très faibles quantités,
ce qui entraîne un apport calorique faible.[1]
9
I. Histoire:

• La première Découverte de l'aspartame était accidentelle en 1965 par James


Schlatter, lors de la synthèse d'un tétrapeptide devant être testé
comme médicament anti-ulcères[2]. Schlatter a goûté le produit par accident en
humectant son doigt pour attraper une feuille de papier[3]. Le goût sucré fut
une découverte inattendue.
10
I. Histoire:
• Une première autorisation de mise sur le marché est accordée à l'aspartame
aux États-Unis par (FDA) en juillet 1974. À la suite de l'enquête menée par la
FDA et de doutes sur le sérieux des études présentées par le laboratoire
Searle (notamment les tests sur les animaux), l'autorisation est suspendue
par la FDA en décembre 1975.
• En 2013, l'Union européenne (la directive 2013/115/CE) autorise l'aspartame
(avec le code E951) dont l'innocuité a été établie par le comité scientifique de
l'alimentation humaine dès mars 2010 [4] et les critères de pureté définis en
2011 avec la redéfinition de la dose journalière admissible.

11
I. Histoire:
• L'aspartame est incorporé dans plus de 6000 produits, y
compris les boissons gazeuses, les desserts glacés et le
yogourt, les multivitamines à croquer et les céréales pour
petit-déjeuner. Il est également contenu dans environ 600
produits pharmaceutiques et est donc consommé par des
millions de personnes dans le monde.[5]

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II. Structure et Propriétés:

Aspartate Phénylalanine Méthanol


(40%) (50%) (10%)
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II. Structure et Propriétés:
• La fonction amine de l'aspartame peut participer aux réactions de Maillard
avec les groupes aldéhydes.

• L'aspartame, contrairement au sucre, ne peut servir à la formation de


graisses dans les tissus adipeux ni aux autres rôles métaboliques utiles de
ce dernier.

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II. Structure et Propriétés:

La dose journalière admissible:


• La dose journalière admissible, que l'on peut consommer tous les jours,
est de 40 mg par kg de poids corporel et par jour.

• Les études menées dans plusieurs pays européens ont montré que les
plus forts consommateurs ont des consommations d'aspartame largement
inférieures à la DJA : en France par exemple, la valeur maximale
observée chez des enfants diabétiques est de 40% de la DJA.[6]

15
II. Structure et Propriétés:

DJA en fonction de la catégorie de population


Source: MULTON J-L. Additifs et auxiliaires de fabrication dans les industries agroalimentaires.
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III. Toxicologie:
Métabolisme:
Après ingestion, l’aspartame est complètement dégradé en ses trois composants
lors de son transit depuis l’intestin grêle jusqu’au système circulatoire sanguin.

La molécule est directement séparée en méthanol et aspartyl-phénylalanine La


séparation en aspartate et phénylalanine s’effectue ensuite dans les parois de
l’intestin grêle par l’action de peptidases.

Chaque composant suit alors sa propre voie de métabolisation.

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III. Toxicologie:
Acide aspartique:
L'acide aspartique représente 40 % des produits de dégradation de
l’aspartame. C'est un acide aminé, non toxique pour l'organisme qui ne pose
pas de problème lors de la métabolisation de l’aspartame. En effet cet acide
aminé est neurotransmetteur normal et entre dans la constitution des
protéines de l’organisme.

Mais comme toute substance consommée à des doses excessives peut être
toxique.
18
III. Toxicologie:

Acide aspartique:
Or, même à des consommation extrême de l’aspartame, le niveau d'acide
aspartique dans le sang n'approche pas le seuil réputé toxique. De plus,
L’aspartame ne constituent pas une sources principales en acide aspartique.

Par conséquent, cette toxicité ne se rencontrerait pas chez les humains


suite à la consommation alimentaire habituelle d’aspartame.

19
Représentation de la quantité d'acide aspartique dans les aliments
Source: THIERRY SOUCCAR. Nutrition : "la vérité si je mange". Sciences et Avenir. Avril 2013, n° 675, pp. 74-75
20
III. Toxicologie:
Le Méthanol :
Le méthanol correspond, en poids, à environ 10 % de l'aspartame.

Il se décompose dans le corps en acide formique, en formaldéhyde et enfin


en dioxyde de carbone. Les deux premiers métabolites sont toxiques.

Le formaldéhyde est un cancérigène connu, il cause des dommages à la


rétine, s'oppose à la reproduction de l'ADN et cause des malformations
prénatales.

21
III. Toxicologie:
Le Méthanol :
Après exposition à l’aspartame. L’essentiel de la molécule finit par devenir
de l’acide formique ou du formate dans le sang et est excrété dans les
urines.
Le ministère de la santé du Canada affirment que le méthanol contenu dans
l'aspartame ne présente aucun risque sur la santé: « Le méthanol
alimentaire, qu'il provienne de l'aspartame ou d'aliments courants, est
présent à des concentrations trop faibles pour causer des problèmes de
santé ».
22
Représentation de la quantité de méthanol dans les boissons
Source: THIERRY SOUCCAR. Nutrition : "la vérité si je mange". Sciences et Avenir. Avril 2013, n° 675, pp. 74-75
23
III. Toxicologie:
La phénylalanine:
La phénylalanine est un acide aminé essentiel apporté uniquement par
l'alimentation. Dans l’organisme, la phénylalanine n’est pas seulement un
composant des protéines, mais aussi le précurseur des neurotransmetteurs
que sont la dopamine, la noradrénaline et l’adrénaline.

Il a été démontré que l'ingestion de phénylalanine En excès peut amener une


décroissance du niveau de sérotonine, conduisant à des désordres
émotionnels tel que la dépression.
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III. Toxicologie:
La phénylalanine:
Une augmentation des taux plasmatiques de phénylalanine est observée
seulement lors d'un apport alimentaire d’aspartame important et en une
seule prise.

Cependant, il convient de comparer la quantité de phénylalanine libérée au


cours de la digestion de l’aspartame, par rapport à celle disponible à partir
d’autres aliments.

25
contenu en phénylalanine dans les aliments
26
Source: International Sweeteners association: Aspartame : ses composants et son innocuité [en ligne].
III. Toxicologie:
Phénylcétonurie :
La phénylcétonurie (PKU) est une maladie génétique rare, liée à un déficit
en phénylalanine hydroxylase.

Les personnes souffrant de la phénylcétonurie ne peuvent pas cataboliser la


phénylalanine. Dans ce cas, l’aspartame est contre indiqué.[7]

27
III. Toxicologie:

Cancérogénicité:
En janvier 2011, une étude réalisée par l’équipe du Centre de Recherche sur le
Cancer Ramazzini de Bologne, les résultats de ces expériences démontrait que
l’administration d’aspartame via l’alimentation, depuis la période prénatale jusqu’à la
fin de la vie, provoque le cancer du foie et du poumon chez les souris Swiss mâles. [8]

Toutefois, les scientifiques de l’EFSA « ont conclu que la validité de l’étude et


l’approche statistique adoptée ne pouvaient pas être évaluées et par conséquent que
ses résultats ne pouvaient pas être interprétés ».

28
III. Toxicologie:

Cancérogénicité:
Ils se justifient en estimant que les études expérimentales réalisées sur toute la
durée de vie des animaux peuvent mener à des conclusions erronées, les
animaux plus âgés étant, par exemple, davantage susceptibles de contracter
une maladie. En outre, d’après les conclusions rendues, les souris suisses,
utilisées dans cette étude, sont connues pour présenter une incidence élevée
de tumeurs hépatiques et pulmonaires spontanées.

29
III. Toxicologie:

Les accouchements prématurés:


Au Danemark, une équipe de chercheurs a effectué une étude de cohorte
prospective sur auprès 60 000 femmes enceintes sur la prise de boissons
gazeuses sucrées artificiellement et le risque d’accouchement prématuré.[9]

Cette étude a démontré que la consommation quotidienne de boissons non


alcoolisées contenant des édulcorants artificiels était susceptible
d’augmenter le risque d’accouchement prématuré.

30
III. Toxicologie:
Les accouchements prématurés:

Une fois encore, l’EFSA n’a pas été convaincue par les résultats rendus,
estimant qu’aucune preuve disponible dans l’étude ne permettait d’affirmer
qu’il existait effectivement un lien de causalité entre la consommation de
boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et
l’accouchement prématuré.

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Conclusion:
Depuis sa découverte fortuite, l'utilisation de l'aspartame s'accroît dans les
produits alimentaires. En effet, son fort pouvoir sucrant lui confère un intérêt
nutritionnel pour les consommateurs qui ingèrent des aliments de plus en
plus calorique.
Cependant, l'utilisation de cet additif est très controversée, elle a fait l'objet
de nombreuses études notamment sur les produits issus de son
métabolisme dans l'organisme. Les métabolites de l'aspartame sont des
composés que l'on retrouve dans l'alimentation courante et qui sont aussi
produits par le mécanisme des cellules.
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Conclusion:

La consommation d'aspartame chez l'homme, même dans les populations


particulièrement exposées comme les enfants diabétiques ne dépasse pas
la dose journalière acceptable. D'ailleurs, le Comité Scientifique sur
l'Alimentation de la Commission Européenne a conclu qu'aucun argument
ne permet actuellement de remettre en cause l'innocuité de l'aspartame. [6]

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Références:

1. Rangan C, Barceloux DG. « Food additives and sensitivities » (2009).


2. M Goodman. « Bridged carboxylic ortho ester sweetener »(2008).
3. Article scientifique de Bernard Fontaine. « Sérendipité : découvrir par
hasard - Du faux sucre sur les mains » (2014).
4. Parlement européen et Conseil de l'Europe, « Directive 2013/115/CE
modifiant la directive 2008/35/CE concernant les édulcorants destinés à
être employés dans les denrées alimentaires. »
5. Article scientifique de M Topaktaş. « Genotoxicity of aspartame »
(2018).

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Références:

6. Garginer-Sagne « Calculation of the intake of three intense sweeteners in young


insulin-dependent diabetics » (2011).

7. Burgard P, Neuropsychological speed tests and blood phenylalanine levels in patients


with phenylketonuria(2009).

8. KALT, Alain. "Toxicité de l’aspartame: des nouveaux faits scientifiques rejetés." (2011).

9. . Halldorsson T.I. et al., Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm
delivery : a prospective cohort study in 59334 Danish pregnant women. Am. J. Clin.
Nutr. 2010, 92 : 626-633

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MERCI

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