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Semestre : 2

Unité d’enseignement : UEM 1.2


Matière3 : Traitement et Conditionnement des Eaux de process
Crédits : 4
Coefficient : 2
Contenu de la matière:
Chapitre I : Les eaux de refroidissement
- Introduction
- Conservation de la matière première
- Conservation de l'énergie
- Conservation de l'eau et du traitement
Chapitre II : Traitement des eaux de chaudières
 Position du problème
 Spécifications des eaux de chaudières
 Compléments sur le traitement des eaux de chaudières
Dégazage
Traitement aux phosphates
Inhibiteurs de corrosion
Conditionnement anti-primage
 Filières de traitement
. Chaudières basses pressions
Chaudières moyennes pressions
Chaudières hautes pressions
Traitement des condensats avant recyclage
Chapitre III : Traitement des eaux de refroidissement
 Position du problème
 Les circuits de refroidissement
Circuits ouverts, Circuits totalement fermés et Circuits semi-fermés
 Problèmes posés par les circuits de refroidissement
 Entartrage, Salissures et Corrosion.
 Traitement des eaux de refroidissement
Circuits ouverts
Circuits semi-fermés :
Traitement de l’appoint, Caractérisation du circuit de refroidissement, Traitement des purges
et Traitement en dérivation.

Mode d’évaluation:Contrôle continu: 40% ; Examen: 60%.

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Chapitre I: Introduction aux traitements des eaux de process
I.1. Généralités sur l’eau
Les propriétés physiques et chimiques de l’eau
L’eau est un constituant essentiel de tous les organismes vivants et est le milieu à partir duquel
la vie a évolué et dans lequel la vie existe. L’eau douce est inégalement répartie sur terre ce qui
engendre de sérieux problèmes entre les pays et des conflits surviennent souvent sur le problème
d’approvisionnement en eau.
Tableau. 1. les réserves en eau sur la terre, en km3

I.2 Les propriétés physiques et chimiques de l’eau


L’eau est un composé incolore, constitué de molécules chaque molécule d’eau est formé d’un
atome d’Oxygène et de deux atomes d’hydrogène que l’on représente par : H2O. La structure
de l’eau dépend de son état physique :
- L’état gazeux : (vapeur) correspond à la formule chimique de l’eau.
- L’état liquide et solide de l’eau : la structure tétraédrique est due à l’arrangement et
l’association des molécules sous l’influence des liaisons intermoléculaires dites liaisons
hydrogène.

Figure 1 Les molécules d'eau à l’état gazeux, liquide et solide.

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I.3. Introduction aux eaux de refroidissement
Les caractéristiques thermodynamiques de l'eau et sa disponibilité dans la plupart des régions
industrielles ont fait de l'eau un fluide idéal pour le transfert de chaleur dans les milieux
industriels et les centrales électriques.
Dans les régions où l'eau est rare, les systèmes de refroidissement à l'air, du type batterie à
refroidissement par air, connaissent un développement important.
L'eau de refroidissement est largement utilisée dans la plupart des industries dans les pays
développés, en particulier dans les centrales thermiques et nucléaires pour la condensation de
vapeur; dans l'industrie sidérurgique pour le refroidissement d'installations de fabrication de
fonte et d'acier, dans les industries chimiques et pétrochimiques pour la condensation de
distillats, refroidissement des compresseurs, refroidissement des produits donnant lieu à des
réactions exothermiques.
Ce sont les domaines où l'utilisation de l'eau de refroidissement est la plus considérable.
Ces utilisations représentent des quantités d'eau très importantes :
- la production d’une tonne d’acier utilise 150 tonnes d’eau ;
- la production d'une tonne de papier nécessite 25 m3 d’eau ;
- la production d'énergie électrique nécessite 3 m3 / MWh (MégaWatt-heure) pour la vapeur et
60 m3 / MWh pour le refroidissement.
Au total, ces consommations industrielles dans le monde sont plusieurs fois supérieures aux
consommations domestiques et cette disproportion est d’autant plus grande que le pays est plus
industrialisé.
Conservation de la matière première : l'eau
Les quantités d'eau impliquées dans les activités humaines sont très importantes. La demande
d'utilisation de l'eau n'a fait que croître alors que les ressources en eau douce ne varient pas,
étant associées au phénomène météorologique qui reste statistiquement plus ou moins constant
dans la plupart des pays.
L’utilisation unique de l’eau est encore largement répandue, même si depuis quelques années
des efforts sont faits pour développer sa réutilisation, pour de nombreuses raisons :
- rareté de l’eau : dans un nombre croissant d'endroits, la demande sera probablement supérieure
aux ressources naturelles disponibles ;
- modification de la qualité de l’eau par l’utilisation, soit de la modification thermique
(l’élévation de la température entraîne une modification de la faune et de la flore aquatiques :
animales et végétales), soit de la modification chimique en introduisant des sous-produits plus
ou moins nocifs des activités humaines, entraînant la destruction de la flore et de la faune.
Sur le plan économique, l’utilisation dans le passage direct de l’eau n’est pas toujours possible
non plus ; L'entrée d'eau dans les installations doit avoir des caractéristiques bien définies pour
pouvoir être utilisée dans le processus industriel, ce qui implique un traitement qui, bien que
coûteux, ne peut être rentable que lorsque l'eau est recyclée.
Enfin, de nombreux pays ont adopté des réglementations imposant aux industriels de réduire
leurs prélèvements d’eau dans l’environnement naturel, favorisant ainsi le recyclage et la
réutilisation de l’eau.

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SYSTEME DE REFROIDISSEMENT AVEC TOUR
Water Energy Heat transfer
Evaporation Electricity l'engorgement , colmatage
Treatment Vapour Corrosion
Make-up . water Perte de produit Metaux
Drift loss : Perdue d’eaux Durée de fabrication
Blow down

Conservation d'énergie
Par ce terme, nous ne devrions pas comprendre le principe thermodynamique de la conservation
de l'énergie, mais les économies d'énergie, quelle que soit leur forme, et la prévention des pertes
d'énergie.
La conservation de l’énergie peut dépendre du type d’énergie concerné, mais il est nécessaire
d’assurer la gestion de l’énergie à n’importe quel point d’une chaîne de production industrielle.
Dès lors qu'un équipement tel qu'un échangeur de chaleur, par exemple, ne fonctionne pas dans
les conditions pour lesquelles il a été calculé, il se produit un gaspillage d'énergie car soit il ne
remplit pas parfaitement son rôle, soit il le remplit complètement, mais avec une dépense
énergétique supérieure à celle nécessaire.
De même : un produit perdu à cause d'un défaut de fonctionnement d'un équipement constitue
une perte d’énergie : l'énergie qui serait dépensée pour synthétiser les matières premières.
De la même manière, la réduction de la durée de vie d'un équipement due à la corrosion
implique une perte d'énergie, car il serait nécessaire d'investir de nouveau plus tôt pour acheter
un nouvel équipement. Dans tous les cas, la gestion de l'énergie peut être directement estimée
en termes d'économie de matériaux, avec une valeur monétaire appropriée.
Passons rapidement en revue différents systèmes de refroidissement utilisant de l’eau, afin d’y
identifier les points de consommation d’énergie, donc les endroits où des économies d’énergie
peuvent être réalisées.
Fondamentalement, un circuit de refroidissement est destiné à extraire de la chaleur et à la
dissiper. La figure suivante illustre un système typique avec recirculation de l’eau utilisant une
tour de refroidissement, également appelé «circuit de recirculation ouvert».

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L'eau de refroidissement est pompée du réservoir de stockage vers l'équipement, par exemple
un échangeur où elle récupère de la chaleur, puis se dirige vers la tour de refroidissement où
elle est refroidie par évaporation, pour ensuite retourner dans le réservoir de stockage et
recommencer le cycle. Chaque partie du système a des fonctions spécifiques et précises pour
remplir, de manière à produire un système efficace de bilan thermique. Nous discuterons
chacune de ces parties séparément.
Les autres types courants de circuits d'eau de refroidissement sont :
- des circuits ouverts, également appelés circuits à passage unique, à écoulement direct dans
lesquels toute l’eau est rejetée dans le milieu naturel après utilisation ;
- Circuits complètement fermés où l'évaporation est nulle (figure ci-dessous). Les pertes sont
accidentelles. Il n'y a pas de make-up. Le refroidissement de l'eau dans le circuit se fait par un
échangeur refroidi à l'eau ou à l'air.
Fondamentalement, le fonctionnement des systèmes de refroidissement est le même. L'eau entre
dans un échangeur de chaleur où elle recueille de la chaleur. Ensuite, il en sort (comme dans le
système de refroidissement complètement ouvert) pour être remplacé par de l’eau «fraîche», ou
s’écoule vers un autre échangeur de chaleur où il fournit la chaleur qu’il avait initialement
collectée (comme dans le circuit de recirculation ouvert avec tour). L'eau retourne ensuite dans
le réservoir pour répéter le cycle.
Nous discuterons dans un premier temps des problèmes rencontrés lors de ce type de traitement,
de leurs effets et des solutions pertinentes, plutôt que des types de circuits de refroidissement.

SYSTÈME OUVERT

SYSTÈME FERMÉ.
Conservation de l'eau et traitement
L’eau est l’élément commun à ces circuits et constitue donc logiquement la source d’économie
d’énergie la plus apparente et souvent la plus immédiate qui puisse être introduite. Ceci
s’applique d’abord aux systèmes de recirculation ouverts avec tour de refroidissement, mais
peut aussi s'appliquer entièrement aux circuits ouverts à passage unique, ainsi qu’aux circuits
complètement fermés.
La conservation de l'eau signifie la conservation de l'énergie lors du traitement initial de l'eau,
du pompage, du traitement de l'eau circulant dans le système de traitement des eaux usées. Nous
examinerons également ce que cela signifie dans un circuit de refroidissement à recirculation

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ouverte typique avec tour et l’importance de la quantité d’eau nécessaire. Considérons le cas où
le débit de recirculation est de 10 000 m3 par heure, avec une différence de température
(résultant du passage) dans la tour de refroidissement de 10 ° C (passage de 43 °C à 33 ° C). En
prenant une évaporation moyenne de 1% pour chaque chute de température de 5 ° C, nous
obtenons le tableau suivant concernant les quantités d’eau nécessaires pour différents rapports
de concentration.
Besoins en eau d'un système de refroidissement avec tour (recirculation : 10 000 m3 par heure
- ΔΤ = 10 ° C).

Ce tableau montre bien les économies que nous pouvons réaliser sur la consommation d'eau
d'appoint, et par conséquent sur l'énergie de pompage, dès que nous concentrons l'eau de
recirculation. Nous constatons également que, à partir d'un certain taux de concentration, les
économies réalisées en termes d'eau sont faibles et que, de manière générale, nous
augmenterions les problèmes de dépôt sur les échangeurs de chaleur, en augmentant le taux de
concentration, il sera nécessaire de fixer limite à respecter afin de concilier ces deux paramètres
de fonctionnement.
Le coût de l'eau peut être inférieur ou supérieur en fonction de son origine. L'eau municipale
est en général la plus chère. Si nous avions une source d'approvisionnement abondante, qui ne
nécessite aucun traitement, alors avec seulement les coûts de pompage et de distribution, nous
aurions l'eau la plus économique. L'eau purifiée peut être réutilisée.
Les économies sur les dépenses en eau concernent non seulement l'eau d'appoint, mais
également l'eau de purge qui peut nécessiter un traitement avant son rejet dans l'environnement
naturel.

Chapitre II : Traitement des eaux de chaudières

II. Introduction
De nos jours, le mode d’entier consomme une grande quantité d’énergie que ce doit pour
l’industrie, le transport les immeubles d’habitation et les immeubles commerciaux.
- La plus grande partie de cette énergie sert pour produire de la vapeur à partir de la
combustion de carburants fossiles.
- Les centrales électriques y contribuent pour une part, importante mais les installations
industrielles produisent aussi d’importantes quantités de vapeur qui sont utilisé encours
de fabrication net produisent souvent de l’électricité à l’aide de turbines.
- Le traitement de l’eau qui est utilisé pour produire de la vapeur représente une branche
parmi les plus complexes de la chimie de l’eau. Une bonne compréhension des principes

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fondamentaux de la chimie de l’eau de chaudière est essentielle pour l’ingénieur de la
centrale qui continuellement tend à augmenter le rendement des chaudières et des
installations qui utilisent la vapeur.
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Qualité minimale requise pour l’eau
La quantité de l’eau d’alimentation et de l’eau de chaudière est un élément primordial de bon
fonctionnement des chaudières, il est important de rappeler que l’appareil reçoit de l’eau
d’alimentation est constituée par une proposition variables d’eau condensée récupérées dite :
eau de retour et eau neuve, plus au moins épurée dite : eau d’appoint.
II.2 Programme de traitement des eaux de chaudières
Le traitement et le conditionnement de l’eau doivent répondre aux trois objectifs prioritaires
suivants :

 maintien de l’échange thermique par prévention de l’entartrage et de la formation de


dépôts sur les parois ;
 protection contre la corrosion ;
 qualité de la vapeur produite.

Le conditionnement chimique, phase finale des opérations de traitement des eaux, a pour but
de protéger les chaudières contre l'entartrage, la corrosion et le primage.
Il n'existe pas une solution unique de conditionnement, mais de nombreuses solutions qui
dépendent :
 des matériels,
 des conditions d'exploitation,
 des caractéristiques de l'eau.

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Le primage est le transfert de grandes quantités en gouttelettes d'eau dans la vapeur (mousse
et brume), qui baisse le rendement énergétique de la vapeur et entraîne des dépôts de cristaux
de sels sur les surchauffeurs et dans les turbines. Le primage peut être causé par une
mauvaise construction de la chaudière, des régimes excessifs, ou des fluctuations soudaines
en demande de vapeur. Le primage est parfois aggravé par les impuretés dans l'eau des
chaudières.

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II.3. CHOIX D'UN PROGRAMME DE TRAITEMENT DES EAUX DE
CHAUDIERES
La sélection d'un programme de traitement des eaux nécessite de connaître un grand nombre
d'éléments, tels que :
- les caractéristiques technologiques de la chaudière,
- les matériaux utilisés,
- les caractéristiques de l'eau brute,
- les traitements préliminaires de l'eau brute,
- les caractéristiques de l'eau d'appoint,
- les traitements de base de l'eau d'appoint,
- les caractéristiques de l'eau d'alimentation,
- les caractéristiques d'exploitation de la chaudière,
- les caractéristiques de l'eau de chaudière,
- les modes de rejets des purges de déconcentration.

II.4. Spécification des eaux de chaudières

Paramètre à surveiller

pH : de l’eau diminue lorsque sa température augmente. Il faut donc mesurer le pH c’est dire
à 20 °C pour avoir une mesure fiable

Le TH Titre hydrotimétrique mesure la dureté de l’eau c’est-à-dire la quantité de Ca2+ et


Mg2+ et son unité est le degré français °F.

Le TAC Titre alcalimétrique complet, mesure le bicarbonate de l’eau

II.5. Adoucissement : l’eau naturelle n’est pas parmi pure, elle ne peut jamais être utilisée
sans traitement entré en machine chargée des éléments solides qui peuvent provoquer des
phénomènes de correction et entartrage. C’est nécessaire de connaitre la composition pour le
traiter efficacement.

A la section les eaux de chaudières, on trouve des exemples de qualité exigée sur les eaux
d’alimentation de chaudière (extrait du projet Normes européennes). Pour satisfaire ces
exigences, un traitement d’eau d’appoint est presque toujours nécessaire et, suivant la qualité
de l’eau brute, commence souvent par une clarification filtration permettant de délivrer une eau
de qualité physique compatible avec les traitements sur résine et/ou membrane indispensable
pour assurer la qualité chimique nécessaire. Par ailleurs, les chapitres mise en oeuvre des
échangeurs d'ions et séparation par membranes ont décrit les principales technologies
utilisées, mettant en œuvre échange d’ions et/ou membranes, voire électrodésionisateur,
éléments incontournables des traitements d’eaux d’appoint.

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II.6. Postes de décarbonatation et d’adoucissement des chaudières basses et moyenne
pression

Le traitement minimum est généralement un traitement d’adoucissement, de façon à obtenir


un TH aussi voisin que possible de zéro.
Aux basses pressions, on utilise l’adoucissement simple tandis qu’aux pressions
intermédiaires, décarbonatation, désiliciage éventuel et adoucissement sont combinés selon
différentes méthodes. Les principales sont :

 la décarbonatation à la chaux, à froid, avec désiliciage facultatif par le chlorure ou


l’oxyde de magnésium ou l’aluminate, suivie d’adoucissement (élimination de la
dureté (calcium et magnésium)) ;

La décarbonatation à la chaux, à froid, Ce procédé est employé lorsque la dureté carbonatée


est due essentiellement aux ions Ca2+. Pratiquement, l’addition de chaux entraîne la
précipitation du CaCO3 (chaux seule) et MgCO3 (chaux en axées), suite à l’augmentation du
pH.

 la décarbonatation à la chaux avec désiliciage à la magnésie, à chaud (95 à 110 °C),


suivie d’adoucissement (très peu utilisée aujourd’hui) ;
 la décarbonatation sur échangeur de cations carboxylique (sous forme COO-) suivie
d’adoucissement et comportant l’élimination physique du CO2 par strippage (beaucoup
moins coûteuse que sa fixation sur résine anionique forte).

Pour permettre de choisir entre ces divers systèmes, le tableau 1 présente les résultats qu’on
peut attendre de chacun d’eux.

Après ces traitements, il est souhaitable de procéder à une élimination physique (dégazage) ou
chimique de l’oxygène et à un conditionnement.

La figure 1 donne un exemple d’installation.

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Figure 1. Décarbonatation et adoucissement combinés sur lit stratifié carboxylique-
sulfonique

Tableau 1. Résultats à attendre des procédés de décarbonatation et d’adoucissement.

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II.7 Chaînes de déminéralisation totale (chaudière moyenne et haute pression)

Lorsque les procédés précédents ne donnent pas une qualité suffisante, il faut recourir à
la déminéralisation totale des eaux d’appoint par échange d’ions et/ou osmose inverse.

Suivant la composition de l’eau d’appoint, la pression et le type de chaudière, on est conduit à


adopter l’une des filières du tableau 2.

Si, avec les valeurs minimales du TAC, le rapport : SiO2/TAC requis n’est pas atteint, il faut
apporter les corrections nécessaires pour rétablir un rapport convenable entre la silice et
l’alcalinité dans l’eau de la chaudière.

Toutes ces valeurs sont données à titre indicatif. Elles peuvent être hors de portée quand on part
d’eaux très minéralisées, polluées ou ayant subi un prétraitement insuffisant.

Le schéma de la figure 3 montre une installation comportant un échangeur de cations fortement


acide et un échangeur d’anions fortement basique avec éliminateur de CO2. C’est le schéma le
plus simple pour une chaîne de déminéralisation.

Pour l’alimentation de chaudières HP, une installation type de déminéralisation totale peut
inclure :

 un prétraitement : clarification ou décarbonatation suivie de filtration ;


 une chaîne primaire d’échangeurs d’ions comprenant obligatoirement :
o soit un cation fort ( CF ) et un anion fort ( AF ), et éventuellement un cation faible
( Cf ) et un anion faible ( Af ), avec souvent une élimination du CO2 entre échangeurs
cationique et anionique ;
o soit une osmose inverse à simple ou double passe.

Une telle chaîne doit délivrer une eau à plus de 50 KΩ·cm de résistivité ne comportant ni
turbidité (< 0,1 NTU), ni matières organiques (TOC < 0,5 mg · L–1) :

 une chaîne secondaire comportant soit un CF et un AF, soit un lit mélangé (LM), soit
un seul cation de finition, soit une électrodésionisation (voir séparation par
membranes),

À ce stade, une eau avec une résistivité meilleure que 5 MΩ/cm sera obtenue.

 un conditionnement chimique.

Tableau 2. Performances des installations de déminéralisation totale

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Figure 3. Schéma de déminéralisation primaire
Le schéma de la figure 4 représente une chaîne de déminéralisation totale pour centrale
nucléaire comportant une chaîne primaire cation-anion régénérée à contre-courant et
un LM de finition.

Un autre exemple de traitement faisant appel à des technologies plus avancées est illustré par
la figure 5. On notera que, mis à part le sel de régénération de l’adoucisseur, les autres postes
ne font plus appel qu’à des procédés physiques comportant donc des rejets salins minimaux
dans l’environnement.

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Figure 4. Schéma de déminéralisation avec chaîne primaire et lits mélangés de finition

Figure 5. Schéma de production d’eau déminéralisée par « technologies membranaires »

II.8. Postes de dégazage


Pour l’élimination de l’oxygène de l’eau d’appoint, le dégazage peut être réalisé soit par voie
physique en mettant en œuvre des dégazeurs sous vide, des dégazeurs thermiques
(voir strippeurs à l'air ou au gaz, éliminateurs de CO2 et dégazeurs thermiques), ou des
membranes de dégazage (voir procédés de perméation), soit par voie chimique en utilisant

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des réducteurs d’oxygène (en général en finition) ou des résines catalytiques (voir principaux
types d'échangeurs d'ions).

L’élimination du gaz carbonique est toujours réalisée par voie physique (stripping à l’air).

Les dégazeurs thermiques (ou strippeur à la vapeur) sont les plus répandus ; en général, leur
température de fonctionnement varie de 105 °C à 140 °C et la capacité des bâches est calculée
pour 15 à 60 min de stockage au débit nominal.

Les condensats exempts d’oxygène sont envoyés directement dans la bâche de stockage tandis
que les condensats pollués par O2 doivent être dégazés avec l’eau d’appoint (figure 6).

Figure 6. Schéma standard d’un poste de dégazage thermique, type à garnissage.

II.9. Traitement aux phosphates


La formation de tartre dans une chaudière est contrôlée par la précipitation de calcium et de
magnésium sous forme de boue non adhérente ou par élimination des ions calcium et
magnésium
Dosage du Phosphate dans les chaudières

Une solution de phosphate de sodium est ajoutée, le phosphate réagit avec le calcium pour
former un précipité non soluble (phosphate de calcium), le magnésium et le silice se précipitent
comme hydroxyde de magnésium, silicate de magnésium, ou silicate de calcium. Le pH doit

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être tenu au-dessus de 9.5 pour précipiter le magnésium et s’assurer de la formation de précipité
moins adhèrent

Un excès de 40ppm PO4— doit être maintenu

Une technique maintenant ancienne pour assurer un pH alcalin dans l'eau de chaudière consiste
en l'addition de phosphate trisodique (Na3PO4), éventuellement en mélange avec du phosphate
disodique (Na2HPO4). Dans l'eau il est capable de libérer de la soude, provoquant
l'augmentation du pH.
Na3PO4 + H2O ==> Na2HPO4 + NaOH
Le principal avantage du traitement aux phosphates est effet tampon qui augmente la tolérance
aux intrusions d'impuretés pouvant affecter le pH de l'eau.
Un autre avantage de ce traitement est la réaction avec les sels de calcium, de magnésium et la
silice pour former des précipités non adhérents qui peuvent être aisément éliminés sous forme
de boues avec les purges:
10 Ca2+ + 6 PO43- + 2 OH- ==> 3 Ca3(PO4)2.Ca(OH)2 (hydroxyapatite de calcium)
3 Mg2+ + 2 SiO32- + 2 OH- + H2O ==> 2 MgSiO3. Mg(OH)2.H2O (serpentine)
Différentes stratégies de traitement utilisant les phosphates de soude sont proposées ; elles
visent à:
- maintenir un pH suffisant
- éviter une corrosion caustique due à un excès de soude localisé ou généralisé
- éviter la précipitation de phosphate sur les surfaces chaudes
Les paramètres à contrôler sont :
- teneur en phosphate
- pH
- ratio Na/PO4
- bilan entrées/sorties de phosphate.

II.10. Inhibiteurs de corrosion


Un inhibiteur de corrosion est composé (organique ou inorganique) qui est jouté au milieu
corrosif diminue sensiblement ou stoppe le processus de corrosion d’un métal placé dans ce
milieu. Les produits chimiques utilisés pour le traitement des eaux ne sont pas tous les
inhibiteurs de corrosion. Les applications de ce traitement dans les secteurs :
- les générateurs de vapeurs de circuits (vapeurs, condensats)
- les circuits de refroidissement ;
- les circuits d’eaux fermés (chauffage, froid) ;
- les réseaux d’eaux chaudes et froides sanitaires ;
- les réseaux d’eau potable.

Milieu corrosif
Corrosion : l’interaction physicochimique entre métal et son milieu environnant entrainant des
modifications des propriétés du métal et pouvant conduire à une dégradation significative de
la fonction du métal, du milieu environnant ou du système technique dont ils font partie :
Inhibiteurs de corrosion :

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Sont des substances chimiques qui présente à une concentration appropriée dans un système
de corrosion diminue la vitesse de corrosion, sans changer notablement la concentration en
agent corrosif.
Agent corrosif :
Substance qui mise en contact avec un métal donné provoque la corrosion.
Milieu corrosif :
Milieu contenant un ou plusieurs agents corrosifs.

Inhibiteurs anodiques

Les inhibiteurs anodiques forment un film protecteur sur les surfaces anodiques en bloquant la
réaction électrochimique de dissolution du métal :
Les inhibiteurs anodiques du fer sont classés en produits « oxydants » et « non oxydants »
suivant leur capacité à accélérer ou non la réaction d’oxydation du fer ferreux en fer ferrique :
Comme décrit plus haut, la formation rapide de Fe3+ est essentielle à la formation de couches
de passivation anodique stables. L’efficacité des inhibiteurs anodiques oxydants est
indépendante de la concentration en oxygène dissous de l’eau à la surface, alors que les
inhibiteurs anodiques non oxydants ont besoin d’une concentration correcte en oxygène. Si la
vitesse de réaction est suffisamment rapide, l’inhibition anodique est produite par la formation
d’une couche efficace de γ-FeOOH.
Les inhibiteurs non oxydants agissent conjointement avec l’oxygène en catalysant l’oxydation
de Fe2+ par l’oxygène, ou en améliorant l’imperméabilité physique de la couche de γ-FeOOH,
ou par les deux processus.
Exemples d’inhibiteurs anodiques oxydants :

 chromates (CrO42–) ;
 nitrites (NO2–).

Exemples d’inhibiteurs anodiques non oxydants :

 phosphates (PO43–) ;
 benzoates (C7H5O2–) ;
 molybdates (MoO42–).

Inhibiteurs cathodiques

La réduction cathodique de l’oxygène entraîne la production d’ions hydroxydes (OH–). Les


inhibiteurs cathodiques sont solubles au pH moyen de l’eau, mais ils forment une couche
protectrice sur les surfaces cathodiques en produisant un composé insoluble à pH élevé et non
conducteur électriquement.

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Exemples d’inhibiteurs cathodiques :

 ions zinc (Zn2+) ;


 polyphosphates (conjointement avec Ca2+) ;
 phosphonates (conjointement avec Ca2+).

Les inhibiteurs cathodiques sont en général utilisés pour renforcer l’action d’autres types
d’inhibiteurs.

Inhibiteurs mixtes anodiques/cathodiques

Les formulations commerciales utilisées en traitement d’eau comprennent à la fois des


inhibiteurs anodiques et cathodiques, ceci pour deux raisons :

 l’association des deux types réduit le dosage global nécessaire par rapport à l’emploi d’un
seul inhibiteur ;
 les circuits traités uniquement avec des inhibiteurs anodiques sont sensibles à une
corrosion par piqûres si le traitement est interrompu, sous-dosé ou incorrect de manière
générale.

Cet emploi mixte a été établi dans les années 1950 lorsque l’utilisation de formulations zinc-
chromates a commencé à se répandre. Le zinc est un inhibiteur purement cathodique tandis que
les chromates fonctionnent comme un inhibiteur anodique. Lorsque les chromates étaient
employés seuls, il fallait des doses de 400-600 mg L–1 d’ion chromate pour assurer une bonne
inhibition de l’acier. L’emploi de zinc (~ 5 mg · L–1 de Zn2+) en association avec des chromates
permet d’appliquer des doses de chromate limité à 20-30 mg L–1.

Autres exemples d’inhibiteurs mixtes :

 phosphates – zinc ;
 phosphonates – zinc ;
 phosphates – polyphosphates ;
 phosphates – phosphonates.

Emploi des inhibiteurs et traitement des eaux


Le choix du traitement et des inhibiteurs dépend essentiellement du type d'installation, de la
qualité de l'eau disponible, des matériaux présents et aussi des contraintes environnementales
et législatives.

Primage :

La vaporisation de l'eau s'accompagne de l'entraînement de gouttes d'eau qui contiennent des


sels minéraux dissous ou des matières en suspension.

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Les vésicules d'eau polluent la vapeur et la rendent érodante vis à vis des parois qu’elles peuvent
rencontrer.

Les minéraux et les MES quant à eux, sont susceptibles de se déposer en aval lors d'une
surchauffe de la vapeur ou d'être entraînés dans le flux de vapeur la rendant impropre à certaines
utilisations (dans le cas du turbinage ces sels sont extrêmement dangereux car ils induisent un
balourd du rotor pouvant aller jusqu'à sa rupture).

Le primage est le transfert de grandes quantités en gouttelettes d'eau dans la vapeur (mousse et
brume), qui baisse le rendement énergétique de la vapeur et entraîne des dépôts de cristaux de
sels sur les surchauffeurs et dans les turbines. Le primage peut être causé par une mauvaise
construction de la chaudière, des régimes excessifs, ou des fluctuations soudaines en demande
de vapeur. Le primage est parfois aggravé par les impuretés dans l'eau des chaudières.

Certains mécanismes d'entraînement de gouttes d'eau de chaudière dans la vapeur ont toujours
lieu. Quand le transfert est trop excessif, les solides portés par la vapeur entraînent la formation
de dépôts. Ces accumulations ont une composition similaire de celle des solides dissous dans
l'eau de chaudière. Le primage est couramment causé par de hauts niveaux de transfert de l'eau.
Ces conditions mènent souvent à une rupture des tuyaux des surchauffeurs.

Le primage peut avoir pour origine :

 la présence de produits tensioactifs qui en abaissant la tension superficielle augmente


le moussage
 la présence de MES,
 une viscosité de l'eau trop élevée,

Chapitre III : Traitement des eaux de refroidissements

III.1. Les Circuits de refroidissement


Dans un processus industriel de refroidissement, on peut distinguer deux étapes :
 transfert de la chaleur à évacuer vers un fluide de refroidissement par contact direct ou plus
généralement indirect grâce à des équipements d’échange thermique ;
 transfert des calories du fluide de refroidissement vers le milieu environnant.

Les principaux équipements à refroidir sont les :


 condenseurs et échangeurs thermiques ;
 réfrigérants d’huile, d’air, de gaz, de liquides ;
 moteurs, compresseurs ;
 hauts-fourneaux, fours, laminoirs, coulées continues, convertisseurs ;
 réacteurs chimiques ;

Le comportement de ces appareils dépend :


de leur type de construction (tubulaire, à plaques…) ;
du mode de circulation de l’eau (interne, externe, vitesse…) ;
des métaux en contact avec l’eau (acier, inox, cuivre et alliages, aluminium…)
des matériaux utilisés (béton, bois…) dans l’équipement du circuit.

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Trois cas peuvent se présenter (figure III.1) ; l’eau chaude :

 est rejetée directement en mer, en rivière ou à l’égout : c’est le circuit ouvert ;

 est refroidie par contact avec un fluide secondaire (air ou eau) et retourne sans contact avec
l’air aux appareils à refroidir : c’est le circuit fermé ;

 est refroidie par une évaporation partielle dans un réfrigérant atmosphérique, puis retourne
aux appareils : c’est le circuit semi-ouvert.

Les circuits ouverts qui nécessitent de grandes quantités d’eau et génèrent une « pollution
thermique » importante sont aujourd’hui souvent limités à des systèmes anciens ou à
l’utilisation d’eau de mer.

Dans les circuits fermés, c’est-à-dire clos et sans évaporation, l’appoint d’eau est très faible
(fuites) mais l’efficacité thermique est limitée. C’est pourquoi ils sont surtout utilisés pour de
petits circuits ou des applications spéciales.

Les circuits semi-ouverts sont donc les plus utilisés car ils ont un impact environnemental
moindre que les circuits ouverts et ils sont plus économiques que les circuits fermés.

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Figure. III.1. Les différents circuits de refroidissement

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D’une manière générale les rejets des installations de refroidissements se font vers le milieu
naturel (lacs, rivière, …) ou vers une station d’épuration locale ou via un réseau d’égouts.

Tableau 6. Effet sur l'augmentation et la diminution du débit de purge

Problèmes posés par circuits de refroidissements

L'entartrage et la corrosion provoquent une dégradation d'état de surface, et donc un


accroissement du risque de formation de biofilm.

Cette protection combinée dépend évidemment des températures attentes par l’eau et de la
chimie du circuit, mais aussi de tous les matériaux en contact avec l’eau (échangeur, pompes
tuyauterie…).

Procédé dit « équilibre Natural »

Ce procédé consisté à régler le pH et TAC de l’eau en circulation, de façon à ce qu’elle soit à


l’équilibre Tartre-Corrosion.

L'équilibre calco-carbonique : indice langelier (IL) voisin de zéro

IL=pH-pHs

pHs : à l’équilibre de CO2 (sans réaction chimique)

IL>0 Eau incrustante (entartrante)

IL<0 Eau agressive

IL=0 Eau saturée en CaCO3

Ce procédé se fait par introduction de réactif, les acides ou alcalins et par limitation de taux de
concertation.

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Figure : pH de l’eau de circulation dans circuit de refroidissement.

Ce procédé est réduisant par sa simplicité, mais il présente des limites importantes en
particulier

 la diversité des températures en circuit fait que l’eau ne peut être à l’équilibre en tous
points ;
 maintenir un taux de purge important pour limiter la concentration en sels dissous de
l’eau en circulation ;
 la perte de CO2 au niveau de la tour déstabilise l’équilibre de l’eau.

L’entartrage

L’entartrage est un phénomène qui correspond à la précipitation de sels minéraux en fonction


de leur solubilité et de leur concentration.

L’entartrage entraîne :

 une dégradation d’état des surfaces ;


 des pertes d’échange thermique ;
 des risques de corrosion sous les dépôts formés ;
 une augmentation des besoins de la maintenance des installations.

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L’entartrage intervient lors de :

 l’élévation de la température ;
 l’augmentation de la concentration en sels ;
 la variation du pH ;
 diminution de la teneur en CO2.

Le phénomène est basé sur la formation de dépôts de sels insolubles à la surface des
matériaux le plus souvent par modification de l’équilibre calco-carbonique :

Il peut s’agir également du dépassement du seuil de solubilité d’un sel : dès que l’on atteint
dans l’eau une quantité suffisante d’ions, un précipité peut se former. Dans le cas du sulfate
de calcium, par exemple, le produit de la concentration des ions est supérieur à la constante de
solubilité, il y aura précipitation des sels excédentaires.

D’une manière générale les tartres rencontrés sont listés ci-dessous :

 carbonate de calcium : faible produit de solubilité / dépôts durs et adhérents ;


 sulfate de calcium : précipitation à température élevée / dépôts durs et adhérents ;
 tartres silicatés : en fonction du pH et de la température, on peut former des silicates de
calcium ou magnésium qui vont donner des tartres difficilement éliminables ;
 phosphates de calcium : en présence de sels de dureté, les phosphates forment des boues
relativement peu solubles ;
 hydroxyde de magnésium Mg(OH)2 : dépôts non adhérents.

Inhibiteurs d’entartrage

 les chélatants
 les polyphosphates
 les polymères

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 les phosphonates.

Procédés avec inhibiteur de corrosion à pH contrôlé

Principe :

Ils consistent :

 à supprimer les risques d’entartrage en abaissant le pH de l’eau au voisinage de 7 (pH


contrôlé) ou en supprimant la dureté (adoucissement ou déminéralisation).
 à introduire simultanément dans le circuit un inhibiteur qui s’oppose à la corrosion par
formation d’un film producteur adhérent, homogène, non poreux et ne perturbent pas
l’échange thermique.
 à travailler avec des inhibiteurs mixtes antitartre-anticorrosion pour les eaux présentant
une faible dureté calcique ou un faible TAC, avec, éventuellement, une acidification
partielle.

La plupart des inhibiteurs de corrosion en circuits semi-ouverts sont de type composite


(mixte), avec protection anodique et cathodique à des doses en circuit de quelques dizaines de
mg/L.

Il existe trois familles de base

- les chromates –Zinc


- les polyphosphates – Zinc
- les organophosphates – Zinc

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