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NORME INTERNATIONALE ISO 15589-1:2015(F)

Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz


naturel — Protection cathodique des systèmes de
transport par conduites —
Partie 1:
Conduites terrestres

1 Domaine d’application
La présente partie de l’ISO 15589 spécifie les exigences et donne des recommandations pour les études de
préinstallation, la conception, les matériaux, l’équipement, l’installation, la mise en service, l’exploitation,
l’inspection et la maintenance des systèmes de protection cathodique destinés aux conduites terrestres,
comme défini dans l’ISO 13623 ou l’EN 14161 relatives aux industries du pétrole, pétrochimiques et du
gaz naturel et dans l’EN 1594 ou l’EN 12007‑1 et l’EN 12007‑3 utilisées par les industries de fourniture
en gaz en Europe.
Tout le contenu de la présente partie de l’ISO 15589 est applicable aux conduites terrestres et aux
systèmes de conduites utilisés dans d’autres industries et transportant d’autres fluides comme les gaz
industriels, les eaux ou les boues liquides.
La présente partie de l’ISO  15589 s’applique aux canalisations enterrées, aux atterrages de tronçons
de canalisations en mer protégés par des installations de protection cathodique basées à terre et aux
tronçons immergés de canalisations terrestres tels que des traversées sous fluviales.
La présente partie de l’ISO 15589 spécifie les exigences concernant les canalisations en acier au carbone,
en acier inoxydable, en fonte, en acier galvanisé ou en cuivre. Si d’autres matériaux sont utilisés pour les
canalisations, les critères à appliquer sont définis sous la responsabilité de l’exploitant des canalisations.
La présente partie de l’ISO 15589 ne s’applique pas aux canalisations constituées de béton armé pour
lesquelles l’EN 12696 peut être appliquée.
NOTE Dans des conditions particulières, la protection cathodique peut s’avérer inefficace ou seulement
partiellement efficace. De telles conditions peuvent comprendre un effet d’écran (par exemple, des décollements
de revêtements, des revêtements thermo-isolants, un sol rocheux, etc.) et la présence de contaminants inhabituels
dans l’électrolyte.

2 Références normatives
Les documents ci-après, dans leur intégralité ou non, sont des références normatives indispensables à
l’application du présent document. Pour les références datées, seule l’édition citée s’applique. Pour les
références non datées, la dernière édition du document de référence s’applique (y compris les éventuels
amendements).
ISO 8044, Corrosion des métaux et alliages — Termes principaux et définitions
ISO 10012, Systèmes de management de la mesure — Exigences pour les processus et les équipements de mesure
ISO 13623, Industries du pétrole et du gaz naturel — Systèmes de transport par conduites
ISO 13847, Industries du pétrole et du gaz naturel — Conduites pour systèmes de transport — Soudage
des conduites
ISO 21809 (toutes les parties), Industries du pétrole et du gaz naturel — Revêtements externes des conduites
enterrées ou immergées utilisées dans les systèmes de transport par conduites

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IEC 60079‑10‑1, Atmosphères explosives — Partie 10-1: Classement des emplacements — Atmosphères


explosives gazeuses
IEC 60529, Degrés de protection procurés par les enveloppes (code IP)
EN 1594, Systèmes d’alimentation en gaz — Canalisations pour pression maximale de service supérieure à
16 bar — Prescriptions fonctionnelles
EN 12007‑3, Systèmes d’alimentation en gaz — Canalisations pour pression maximale de service inférieure
ou égale à 16 bar — Partie 3: Recommandations fonctionnelles spécifiques pour l’acier
EN 12496, Anodes galvaniques pour la protection cathodique dans l’eau de mer et les boues salines
EN 14161Industries du pétrole et du gaz naturel — Systèmes de transport par conduites (ISO 13623:2009
modifiée)
EN 50164‑3, Composants de protection contre la foudre (CPF) — Partie 3: Prescriptions pour les
éclateurs d’isolement

3 Termes et définitions
Pour les besoins du présent document, les termes et définitions donnés dans l’ISO 8044 ainsi que les
suivants s’appliquent.
3.1
matériau de remblai pour anode
matériau d’apport entourant immédiatement une anode enterrée
3.2
liaison
conducteur en métal, habituellement en cuivre, connectant deux points sur les mêmes structures ou des
structures différentes
3.3
système de protection cathodique
ensemble des composants actifs et passifs associés à la fourniture d’une protection active contre la
corrosion externe et à sa surveillance
Note 1 à l’article: La protection cathodique est obtenue soit par un courant imposé soit par des anodes galvaniques
utilisant un ou plusieurs postes.

Note 2 à l’article: Les systèmes à courant imposé et à anodes galvaniques sont constitués de tous les équipements
nécessaires pour l’application d’une protection cathodique, tels que les postes à courant imposé, les anodes
galvaniques, les liaisons et les raccords isolants.

3.4
coupon
échantillon de métal de dimensions définies constitué d’un métal équivalent au métal de la canalisation
3.5
facteur de dégradation d’un revêtement
rapport de la densité de courant requise pour polariser une surface en acier revêtu par comparaison à
une surface en acier nu
3.6
dispositif de découplage de courant continu
équipement fournissant un chemin d’impédance faible pour un courant alternatif et une résistance
élevée pour un courant continu
EXEMPLE Cellules de polarisation, condensateurs ou ensembles de diodes.

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3.7
point de drainage
localisation de la connexion par câble à la canalisation protégée par l’intermédiaire de laquelle le courant
de protection retourne à sa source
3.8
drainage
transfert de courant vagabond entre les structures au moyen d’une liaison délibérée
Note 1 à l’article: Voir l’EN 50162 pour des dispositifs de drainage (liaison de drainage direct, liaison de drainage
résistif, liaison de drainage unidirectionnel et liaison de drainage forcé).

3.9
poste de drainage
équipement et matériaux requis pour permettre un drainage des courants vagabonds à partir des
systèmes affectés
3.10
anode galvanique
électrode qui fournit un courant pour une protection cathodique au moyen d’un couplage galvanique
3.11
poste d’anode galvanique
équipement et matériaux requis pour assurer une protection cathodique à l’aide d’anodes galvaniques
Note 1 à l’article: De tels matériaux et équipement comprennent des anodes galvaniques et des câbles.

3.12
pile géologique
pile de corrosion constituée entre deux parties différentes d’une même canalisation métallique en
contact avec des sols différents
3.13
déversoir
système d’anodes galvaniques ou à courant imposé enterrées ou immergées
3.14
anode à courant imposé
électrode qui fournit un courant pour une protection cathodique au moyen d’un courant imposé
3.15
poste à courant imposé
équipement et matériaux requis pour assurer une protection cathodique par un courant imposé
Note 1 à l’article: De tels matériaux et équipement comprennent des anodes à courant imposé, des câbles et une
source de courant continu

3.16
potentiel instantané à courant coupé
potentiel à courant coupé mesuré dans un court délai après l’interruption dans le but de s’approcher
autant que possible du potentiel sans chute ohmique
Note  1  à  l’article:  Le délai type pour des mesurages directs sur une canalisation est d’environ  300  ms afin de
minimiser l’influence de brusques variations de tension. Des délais plus courts sont utilisés sur les coupons.

3.17
chute de tension ohmique
tension qui est le produit de tous les courants circulant à travers le circuit de protection cathodique et
de la résistance du chemin du courant (principalement l’électrolyte et la canalisation)
Note 1 à l’article: Celle-ci est issue de la loi d’Ohm (U = I × R).

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3.18
potentiel sans chute ohmique
potentiel polarisé
potentiel conduite par rapport à électrolyte sans l’erreur de tension provoquée par la chute de tension
ohmique en raison du courant de protection ou de tout autre courant
3.19
raccord isolant
composant d’isolement électrique, inséré entre deux longueurs d’une conduite pour empêcher une
continuité électrique entre ces dernières
EXEMPLE Raccord isolant monobloc, bride isolante.

3.20
éclateur d’isolement
ISG
composant présentant une distance de décharge en vue d’isoler électriquement les sections
d’installations conductrices
Note 1 à l’article: Dans le cas de la foudre, les sections d’installations sont temporairement connectées par
conduction en réponse à la décharge.

3.21
mise à la terre locale
électrode métallique mise à la masse qui n’est pas directement connectée à un autre dispositif principal
de mise à la terre
3.22
point de mesurage
position à laquelle le mesurage du potentiel réel a lieu
Note 1 à l’article: Dans le cas du mesurage d’un potentiel conduite par rapport à électrolyte, celui-ci correspond à
la position de l’électrode de référence.

3.23
potentiel à courant établi
potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte mesuré alors que le système de protection cathodique
fonctionne en continu
3.24
potentiel à courant coupé
potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte mesuré après l’interruption de toutes les sources du
courant de protection cathodique appliqué dans le but d’approcher un potentiel sans chute ohmique
Note 1 à l’article: Le délai avant les mesurages varie en fonction des circonstances.

3.25
potentiel de conduite par rapport à un électrolyte
différence de potentiel entre une canalisation (ou un coupon) et une électrode de référence spécifiée en
contact avec l’électrolyte en un point suffisamment proche de la canalisation, mais sans la toucher réellement
3.26
indice de résistance à la corrosion par piqûres
PREN
indice mis en place pour indiquer et prédire la résistance à la corrosion par piqûres d’un acier inoxydable,
fondé sur les proportions de Cr, Mo, W et N dans la composition chimique de l’alliage
3.27
polarisation
variation du potentiel de conduite par rapport à un électrolyte provoquée par l’application d’un courant
électrique externe

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3.28
sonde
dispositif intégrant un coupon qui permet des mesurages de paramètres utilisés pour évaluer l’efficacité
d’une protection cathodique et/ou le risque de corrosion
3.29
potentiel de protection
potentiel de conduite par rapport à un électrolyte auquel la vitesse de corrosion du métal est acceptable
pour la canalisation
3.30
électrode de référence
électrode qui, ayant un potentiel stable et reproductible, est utilisée comme référence pour le mesurage
de potentiels d’électrodes
[SOURCE: ISO 8044]
3.31
terre lointaine
partie de l’électrolyte dans laquelle il n’existe aucune tension provoquée par une circulation du courant
suffisamment importante entre deux points quelconques pour pouvoir être mesurée
Note 1 à l’article: Cette condition prévaut en général en dehors de la zone d’influence d’une électrode de terre, d’un
système de mise à la terre, d’un déversoir d’anode ou d’une canalisation protégée.

3.32
revêtement protecteur contre les rochers
revêtement qui assure une protection mécanique de la canalisation et qui est appliqué sous forme d’un
revêtement souple et pouvant plier
3.33
courant vagabond
courant passant par des circuits autres que ceux prévus
[SOURCE: Adapté de l’ISO 8044.]
3.34
dispositif de protection contre les surtensions
SPD
dispositif destiné à limiter les surtensions transitoires et les courants de choc continus
Note 1 à l’article: Il contient au moins un composant non linéaire.

[SOURCE: IEC 62305‑1]
3.35
courant tellurique
courant dans la terre à la suite de variations géomagnétiques
3.36
poste d’essai
poste de surveillance
installation qui fournit des équipements de mesurage et d’essais
Note 1 à l’article: De telles installations comprennent un câblage et des connexions à la canalisation.

3.37
facteur d’utilisation
fraction de la masse de matériau anodique d’une anode galvanique qui peut être consommée avant que
l’anode ne cesse de fournir l’intensité de courant minimale requise

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4 Symboles et abréviations

4.1 Symboles
Da diamètre de l’anode

Db diamètre du matériau de remblai

ε capacité électrochimique du matériau d’anode

E potentiel mesuré au niveau de l’interface métal/électrolyte

ΔE abaissement du potentiel dû au courant de protection cathodique mesuré par rapport à une


électrode de référence située à distance

Ea potentiel en circuit fermé de calcul d’une anode galvanique

Ec potentiel en protection de calcul (potentiel négatif minimal)

Ecor potentiel de corrosion libre (également appelé potentiel naturel)

EIRfree potentiel sans chute ohmique

El potentiel limite critique

EON potentiel à courant établi

EOFF potentiel à courant coupé

Ep potentiel de protection

fc facteur de dégradation de revêtement

ff facteur de dégradation finale du revêtement

fi facteur de dégradation initiale du revêtement

Δf augmentation annuelle moyenne du facteur de dégradation de revêtement

Itot besoin en courant total

Iaf intensité de courant d’anode réelle requise en fin de durée de vie

Icf besoin en courant total pour la protection cathodique d’un tronçon de canalisation particulier
en fin de durée de vie (pour un facteur de dégradation maximale du revêtement)

Icm besoin en courant moyen

If intensité de courant d’anode individuelle requise en fin de durée de vie

j densité de courant pour acier nu

jc densité de courant pour canalisation revêtue

k facteur de contingence

L longueur de la canalisation

m masse nette totale d’une anode

ma masse nette individuelle d’une anode

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n nombre d’anodes

rco résistance moyenne du revêtement

Ra résistance totale du circuit pour un système de protection cathodique par anodes galvaniques
(supposée être équivalente à la résistance des anodes)

Ra/b résistance des anodes par rapport au matériau de remblai

Rb/s résistance du lit de remblai par rapport à l’électrolyte naturel

ρ résistivité d’un électrolyte

T température

tdl durée de vie nominale

U tension

u facteur d’utilisation

4.2 Abréviations
c.a. courant alternatif

ACVG gradient de tension de courant alternatif (Alternating Current Voltage Gradient)

CIPS étude de potentiel à intervalles rapprochés (Close Iinterval Potential Survey)

CP protection cathodique (Cathodic Protection)

CSE électrode de référence au cuivre-sulfate de cuivre (saturée) (Copper-copper Sulfate (satu-


rated) reference Electrode)

c.c. courant continu

DCVG gradient de tension de courant continu (Direct Current Voltage Gradient)

ER résistance électrique (Electrical Resistance)

FBE résine époxydique appliquée par fusion (Fusion-Bonded Epoxy)

LPC composant de protection contre la foudre (Lightening Protection Component)

MMO oxyde métallique mixte (Metal Mixed Oxide)

PREN indices de résistance à la corrosion par piqûres (Pitting Resistance Equivalent Number)

SCC corrosion sous contrainte (Stress Corrosion Cracking)

SCE électrode de référence au calomel (calomel reference electrode)

SRB bactéries sulfato-réductrices (Sulphate Reducing Bacteria)

UV ultraviolet

3LPE polyéthylène tricouche (three Layer PolyEthylene)

3LPP polypropylène tricouche (three Layer PolyPropylene)

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5 Compétences du personnel en protection cathodique


Le personnel en charge de la conception, de la supervision de l’installation, de la mise en service, de
la supervision des opérations, des mesurages, du contrôle et de la supervision de la maintenance des
systèmes de protection cathodique doit avoir le niveau de compétence approprié pour les tâches qui lui
sont confiées.
L’EN  15257 tout comme le document NACE intitulé «Cathodic Protection Training and Certification
Programme» (programme de formation et de certification du personnel en matière de protection
cathodique) constituent des méthodes appropriées d’évaluation et de certification de la compétence du
personnel en protection cathodique.
Il convient que le niveau de compétence du personnel en charge de la protection cathodique pour le
niveau correspondant aux tâches entreprises soit démontré par une certification conformément aux
procédures de préqualification telles que l’EN 15257, le document NACE intitulé «Cathodic Protection
Training and Certification Programme» ou par tout autre système équivalent.

6 Critères de protection cathodique

6.1 Généralités
Le potentiel de la conduite par rapport à un électrolyte pour lequel la vitesse de corrosion est inférieure
à 0,01 mm par an pour l’acier au carbone et la fonte, est le potentiel de protection, Ep. Cette vitesse de
corrosion est suffisamment faible pour que la corrosion soit admissible pour la durée de vie nominale.
Le critère pour une protection cathodique est donc donné par la condition spécifiée dans la Formule (1):
EIRfree ≤ Ep (1)


  Ep représente le critère du potentiel de protection;

  EIRfree représente le potentiel mesuré au niveau de l’interface métal/électrolyte, c’est-à-dire le


potentiel qui est exempt de chute ohmique dans l’environnement corrosif (potentiel sans
chute ohmique, communément appelé «potentiel polarisé»).

Le potentiel de protection d’un métal dépend de l’environnement corrosif (électrolyte) et du type de


métal utilisé.
L’application de potentiels trop négatifs peut se traduire par une protection cathodique excessive
entraînant un décollement du revêtement, la formation de cloques et une fragilisation par l’hydrogène
de certains métaux.
Le potentiel sans chute ohmique, EIRfree, ne doit pas être plus négatif que le potentiel limite critique, E l.
Dans de tels cas, le critère pour une protection cathodique est donné par la condition spécifiée dans
la Formule (2):
E l ≤ EIRfree ≤ Ep (2)

6.2 Potentiels de protection


Le potentiel sans chute ohmique, EIRfree, doit satisfaire aux critères donnés par la Formule (1) et, le cas
échéant la Formule (2). Le Tableau 1 présente des potentiels de corrosion libre, Ecor, des potentiels de
protection, Ep, et des potentiels limites critiques, E l, pour différents métaux dans différentes conditions
environnementales.

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Tableau 1 — Potentiels de corrosion libre, potentiels de protection et potentiels limites


critiques des matériaux métalliques courants dans les sols et les eaux (à l’exception de l’eau de
mer) mesurés par rapport à une électrode de référence CSE

Plage de poten- Potentiel de Potentiel limite


tiel de corrosion protection critique
Conditions environnemen- libre (valeurs (sans chute (sans chute
Métaux ou alliages
tales indicatives) ohmique) ohmique)
Ecor Ep El
V V V
Sols et eaux dans toutes les
conditions autres que celles −0,65 à −0,40 −0,85 a
décrites ci-dessous
Sols et eaux à 40 °C < T < 60 °C — b a

Sols et eaux à T > 60 °C c −0,80 à −0,50 −0,95 a

Sols et eaux dans des condi-


Aciers au carbone, tions aérobies à T < 40 °C avec −0,50 à −0,30 −0,75 a
aciers faiblement 100 < ρ < 1 000 Ω·m
alliés et fonte
Sols et eaux dans des condi-
tions aérobies à T < 40 °C avec −0,40 à −0,20 −0,65 a
ρ > 1 000 Ω·m
Sols et eaux dans des conditions
anaérobies et avec des risques a
−0,80 à −0,65 −0,95
de corrosion dus à l’activité de
bactéries sulfato-réductrices
Aciers inoxydables
austénitiques avec −0,10 à + 0,20 −0,50 d
PREN < 40
Aciers inoxydables
austénitiques avec Sols et eaux neutres et alcalins à −0,10 à + 0,20 −0,30 -
PREN > 40 des températures ambiantes
Aciers inoxydables
martensitiques ou e
−0,10 à + 0,20 −0,50
austéno-ferritiques
(duplex)
Tous les aciers inoxy- Sols et eaux acides à des tempé- e e
−0,10 à + 0,20
dables ratures ambiantes
Cuivre Sols et eaux à des températures −0,20 à 0,00 −0,20 -
Acier galvanisé ambiantes −1,10 à −0,90 −1,20  
NOTE 1 Tous les potentiels sont sans chute ohmique et se rapportent à une électrode de référence au cuivre/sulfate de
cuivre saturée, ECu = EH – 0,32 V.
NOTE 2 Au cours de la durée de vie de la canalisation, toutes les variations possibles de résistivité du milieu autour de la
canalisation sont à prendre en compte.
a Pour empêcher une fragilisation par l’hydrogène sur des aciers non alliés et faiblement alliés à résistance élevée
présentant une limite d’élasticité déterminée dépassant 550 N·mm-2, le potentiel limite critique doit être détaillé dans des
documents ou déterminé expérimentalement.
b Pour des températures 40  °C  ≤  T  ≤  60  °C, le potentiel de protection peut être déterminé par interpolation linéaire
entre la valeur de potentiel déterminée pour 40 °C (−0,65 V, −0,75 V, −0,85 V ou –0,95 V) et la valeur de potentiel pour 60 °C
(−0,95 V).
c Le risque de corrosion sous contrainte à un pH élevé augmente avec l’élévation de la température.
d En présence de toute phase martensitique ou ferritique (par exemple due à un durcissement), il convient que le risque
de fragilisation par l’hydrogène soit déterminé par une documentation ou expérimentalement.
e Détermination par documentation ou expérimentalement.

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Pour éviter un décollement et/ou un cloquage du revêtement, il convient que le potentiel limite critique,
E l, ne soit pas plus négatif que −1,20 V (CSE) pour les revêtements de canalisation actuellement utilisés.

6.3 Autres méthodes

6.3.1 Abaissement de potentiel cathodique de 100 mV

Si les critères définis dans le Tableau 1 ne peuvent pas être atteints, un abaissement minimal de potentiel
cathodique de 100 mV est considéré comme une autre méthode acceptable pour réduire la vitesse de
corrosion (voir publication NACE n° 35108[1]). Il se peut qu’une vitesse de corrosion résiduelle inférieure
à 0,01 mm/an ne puisse pas être atteinte. L’apparition d’un décalage de potentiel ou l’abaissement de
potentiel doit être mesurée conformément à la méthode définie à l’Annexe A.
L’application de l’abaissement de potentiel de 100 mV doit être évitée à des températures de service
supérieures à 40°C, dans des sols contenant des bactéries SRB, lorsque des courants parasites, des
courants d’égalisation ou des courants telluriques existent ou lorsqu’il existe un risque de corrosion
externe sous contrainte. De plus, la méthode de l’abaissement de potentiel ne doit pas être utilisée dans
le cas où les canalisations sont reliées à des composants métalliques mixtes ou en sont constituées.

6.3.2 Autres méthodes

Des méthodes alternatives peuvent être utilisées s’il peut être prouvé que la maîtrise de la corrosion
est atteinte.

6.4 Critères en présence d’un courant alternatif


Aux endroits où un courant alternatif parasite est possible, des mesurages de la tension alternative et/ou
de la densité de courant doivent être effectués pour évaluer le niveau de l’influence du courant alternatif.
En présence d’une tension alternative sur la canalisation, les critères de protection définis dans le
Tableau 1 doivent être satisfaits bien qu’ils n’assurent pas nécessairement une protection contre la
corrosion due au courant alternatif. Le potentiel sans chute ohmique, EIRfree, doit satisfaire au critère
donné par la Formule (1).
L’EN 15280 donne des lignes directrices sur le risque de corrosion par courant alternatif et définit les
critères détaillés qui peuvent être appliqués.

7 Conditions préalables pour l’application d’une protection cathodique

7.1 Généralités
Pour l’application d’une protection cathodique, la canalisation ou le tronçon de canalisation à protéger doit
présenter une continuité électrique. Il convient que la canalisation soit revêtue et isolée électriquement vis-
à-vis des autres structures et systèmes de mise à la terre. Il est nécessaire de donner une justification lorsque
la canalisation n’est pas isolée électriquement des autres structures ni des systèmes de mise à la terre.
NOTE Les revêtements sont appliqués universellement aux canalisations enterrées en constituant la première
barrière contre la corrosion, la protection cathodique permettant de protéger les zones de revêtement endommagé.
Les revêtements réduisent les besoins globaux en courant de protection cathodique et, par conséquent, le risque
d’interférence pour les structures enterrées adjacentes.

7.2 Continuité électrique


La continuité électrique de la canalisation, ou de tout tronçon de canalisation à protéger, doit atteindre
une faible résistance longitudinale et les composants qui peuvent augmenter la résistance longitudinale
de la canalisation doivent être court-circuités, par exemple par l’utilisation de câbles ou de liaisons
métalliques à faible résistance présentant une section appropriée.

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Sur les canalisations non soudées, la continuité électrique doit être obtenue sur la longueur à protéger
grâce à l’installation de liaisons permanentes aux bornes des connecteurs mécaniques de résistance
élevée à l’aide de méthodes de fixation de liaisons fiables. La continuité des canalisations non soudées
doit être vérifiée par la réalisation de mesurages portant sur la résistance et les potentiels.
Lorsque cela est nécessaire, une liaison peut être réalisée aux bornes des dispositifs d’isolement pour
le mesurage ou à d’autres fins. S’il est nécessaire d’établir une continuité électrique en permanence, il
convient que cette liaison soit effectuée dans un poste d’essai.

7.3 Isolation électrique

7.3.1 Généralités

Il convient d’éviter les contacts métalliques ou les contacts résistifs entre la canalisation et d’autres
structures ainsi qu’une connexion directe à des systèmes de mise à la terre, sinon le risque de corrosion
pourrait être accru.
Pour cette raison, il convient d’isoler électriquement les canalisations des structures étrangères
comprenant les stations de compression, les stations de pompage, les stations de détente, de mesurage
et de livraison, les installations de pompage et de stockage d’eau, les sites de puits, les canalisations et
structures en mer, les terminaux et les installations de traitement, ainsi qu’au niveau des interfaces avec
d’autres canalisations.
Une isolation électrique peut également être installée pour diviser le système en sections, par exemple
dans des zones de courants vagabonds.
Il convient d’obtenir cette isolation par l’installation de raccords isolants (raccords isolants monolithiques
ou brides d’isolement) ou de tronçons de conduite non conducteurs.
Si une isolation électrique n’est pas possible, alors la conception d’une protection cathodique doit
permettre la distribution d’un courant suffisant et efficace pour garantir que la canalisation soit
protégée par voie cathodique sans présenter d’effets néfastes sur d’autres structures.
En cas de contact entre la canalisation protégée et toute autre structure moins électronégative, l’EN 14505
considère qu’elles constituent une structure complexe et fournit des recommandations utiles dans ce cas.

7.3.2 Localisations

Il convient d’accorder une attention particulière à la localisation des points d’isolation électrique,
en particulier dans le cas d’un courant vagabond continu. Ceci exige, par exemple, des mesurages et
des analyses détaillés des gradients de surface de l’électrolyte considéré (voir l’EN  50162 pour des
recommandations supplémentaires).
Une isolation électrique peut être requise:
— entre les tronçons d’une canalisation constitués de différents matériaux métalliques,
— aux extrémités de la canalisation,
— lors de variations significatives de la résistivité de l’électrolyte,
— sur des canalisations exigeant différents systèmes de protection cathodique,
— sur des canalisations présentant différentes exigences en termes de densité de courant,
— dans des zones soumises aux courants vagabonds, aux courants alternatifs ou aux courants telluriques,
— sur certains réseaux de canalisations afin de faciliter la maintenance ou les mesurages de la
protection cathodique, et
— au niveau des interfaces avec des structures non protégées ou avec un équipement mis à la terre.

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Dans le cas de systèmes de distribution, l’isolation électrique doit être établie au niveau de l’interface
avec des installations client.

7.3.3 Raccords isolants

La conception mécanique, les matériaux, les dimensions et la construction des raccords isolants doivent
satisfaire aux exigences de l’ISO 13623, l’EN 14161, l’EN 1594 ou l’EN 12007‑3, selon le cas.
Dans la mesure du possible, il convient d’utiliser des raccords isolants monoblocs. Ils peuvent être
installés au-dessus du sol, dans un puits ou être enterrés.
Il convient de soumettre les raccords isolants monoblocs à des essais électriques avant leur installation.
NOTE 1 Des essais électriques sont proposés à l’Annexe F.

NOTE 2 L’installation d’un raccord isolant au-dessus du sol offre l’avantage de faciliter l’inspection visuelle,
électrique et par ultrasons. Par contre, les raccords isolants enterrés sont moins exposés aux dangers mécaniques
ou aux risques d’incendies, à un endommagement volontaire ou involontaire et ils peuvent empêcher le produit
présent à l’intérieur de la canalisation de geler (parfois appelé «enfouissement résistant au gel»).

NOTE 3 L’installation d’un raccord isolant dans un puits offre les avantages d’un raccord isolant enterré,
mais avec un risque accru de piégeage de gaz. Pour cette raison, les réglementations locales peuvent empêcher
l’installation d’un raccord isolant dans un puits.

Lorsqu’une canalisation est reliée à des installations situées au-dessus du sol, un raccord isolant situé au-
dessus du sol garantit l’application d’une protection cathodique à tout le tronçon enterré. Si le raccord isolant
est enterré, alors l’exploitant de la canalisation doit prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre
la corrosion du tronçon de la canalisation qui est isolé du système de protection cathodique principal.
Si des fluides multiphases contenant un pourcentage significatif d’eau sont transportés dans la
canalisation, il convient d’envisager l’installation du raccord isolant sur une section de transition
verticale ou inclinée pour empêcher qu’une phase aqueuse continue à l’intérieur de la canalisation ne
devienne une source de corrosion interne (voir 7.3.4).
Les raccords isolants enterrés doivent être revêtus à l’extérieur de matériaux qui sont compatibles avec
le revêtement appliqué à la canalisation.
Les brides isolantes sont sujettes à une dégradation due aux conditions météorologiques atmosphériques,
à l’introduction de poussières et d’humidité et elles doivent être protégées contre l’introduction
de poussières et d’humidité par l’utilisation d’éléments de protection de brides ou de composés
viscoélastiques.
La principale cause de défaillance des brides isolantes est une mauvaise technique d’installation. Pour réduire
ce risque, il convient de suivre les instructions du fabricant ou d’utiliser des kits préinstallés en usine.
Les principales erreurs d’installation sont les suivantes:
— un serrage excessif des boulons de brides (les brides isolantes nécessitent un couple de serrage plus
faible que les brides sans joints isolants),
— un mauvais alignement des faces de bride, et
— une préparation de surface inappropriée des faces de bride.
Les matériaux d’isolation doivent être conçus pour résister aux conditions d’exploitation (par exemple le
fluide transporté, la température, la pression, la contrainte mécanique) et doivent présenter une rigidité
diélectrique appropriée. Les autres propriétés importantes du kit de brides isolantes comprennent la
résistance mécanique (par exemple, la résistance à la flexion et à la traction, etc.), l’efficacité de l’isolation
et l’absorption d’eau.
Les raccords isolants doivent être installés de manière à éliminer les risques de court-circuit accidentel.

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Pour éviter les endommagements dus aux surtensions provoquées par la foudre ou des courants de
défaut alternatifs provoqués par des lignes d’alimentation électrique, des dispositifs de protection
doivent être considérés (par exemple, un éclateur d’isolement approprié, un dispositif de protection
contre les surtensions et une mise à la terre électrique appropriée).
Les raccords isolants installés dans les zones classées comme dangereuses conformément à l’EN 60079‑10‑1
doivent être conformes aux exigences de certification et de fonctionnement de la zone dangereuse.
Les raccords isolants doivent être dotés d’équipements d’essais accessibles.

7.3.4 Risques de corrosion interne au niveau des raccords isolants

Dans les canalisations acheminant des fluides présentant une phase aqueuse distincte, il existe un risque
de corrosion interne provoqué par le courant quittant la surface interne de la canalisation à proximité du
raccord isolant sur le côté qui présente un potentiel interne moins négatif (côté anodique). Ceci dépend
principalement de la conductivité du fluide et de la tension entre les deux côtés du raccord isolant.
Pour éliminer ou réduire ce risque de corrosion interne, il convient d’appliquer un enduit (revêtement
interne comportant un matériau isolant électriquement) sur le côté de la canalisation présentant le
potentiel interne le plus négatif (coté cathodique).
La longueur du tronçon devant être enduit à l’intérieur augmente lorsque la conductivité de l’électrolyte
augmente, lorsque le diamètre de la canalisation augmente et lorsque la tension des deux côtés du raccord
isolant augmente. S’il n’existe aucun historique relatif à une expérience précédente, alors il convient de
déterminer la longueur de canalisation devant être enduite par des calculs ou des essais.
La longueur d’un revêtement interne peut être déterminée par la définition d’une résistance ohmique
interne du fluide interne. Cette évaluation peut être réalisée grâce à un logiciel de simulation ou par
calcul (loi d’Ohm) et doit être documentée. Cette étude doit être effectuée en considérant la résistivité du
fluide, la chute de potentiel entre chaque partie du raccord isolant et l’absence de défaut du revêtement
externe du côté anodique de la canalisation.
NOTE 1 Sur la base des retours d’information et de l’expérience, une valeur de résistance ohmique interne de
100 Ω est couramment utilisée pour l’évaluation de la longueur du revêtement interne.

NOTE 2 Pour des longueurs importantes de revêtement, une longueur de conduite entière, revêtue en usine,
est en général utilisée.

Dans la pratique, si les deux côtés de raccords isolants sont enduits, la longueur du revêtement interne
du côté cathodique doit être au moins égale à la longueur calculée.
NOTE 3 En cas d’utilisation de raccords isolants comportant un enduit asymétrique réalisé sur demande, les
risques encourus par l’installation de l’enduit le plus long du mauvais côté des raccords isolants peuvent être
significatifs.

Il convient que l’enduit soit d’un type qui ne se dégrade pas lorsqu’il est au contact du fluide interne, en
particulier dans le cas d’un enduit exposé à de l’eau salée.
Une alternative au revêtement interne consiste à installer une manchette de raccordement sacrificielle pour
conduite en acier du côté du raccord isolant qui présente un potentiel interne moins négatif (côté anodique
de la canalisation). Il convient d’inspecter périodiquement la manchette de raccordement afin de surveiller
la progression de sa corrosion interne et de la remplacer en temps opportun pour empêcher une fuite.

7.3.5 Contacts entre les structures métalliques

Aux endroits où les entrées, les emboîtements, les supports et les organes d’ancrage sont constitués
de béton, il convient qu’il n’y ait aucun contact (direct ou résistif) entre l’armature acier du béton et la
canalisation protégée. Pour cette raison, il convient de prévoir un raccord d’entrée de paroi constitué
d’un matériau isolant et d’appliquer un revêtement de haute qualité sur la canalisation protégée. La
possibilité d’un effet d’écran doit être considérée.

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Lorsque la canalisation traverse un pont au-dessus du sol ou entre dans un tunnel et qu’elle comporte des
raccords isolants à chaque extrémité du pont ou du tunnel, la conduite entre les raccords isolants peut
être liée équipotentiellement au pont ou au tunnel afin de fournir une protection vis-à-vis de potentiels
de contact inadmissibles. Pour assurer une protection cathodique de la canalisation de chaque côté du
pont ou du tunnel à partir d’un système de protection cathodique commun, une liaison équipotentielle
est requise pour connecter la canalisation des deux côtés du pont ou du tunnel.
Si la canalisation traverse un pont dans une tranchée de service contenant un électrolyte (par exemple
du sable), la conduite peut être protégée par voie cathodique par l’intermédiaire d’anodes galvaniques
(par exemple un ruban de magnésium) et peut ne pas être raccordée au pont.
S’il n’existe pas de raccords isolants, alors la conduite doit être isolée électriquement des parties
métalliques du pont ou du tunnel. Ceci est particulièrement important dans le cas de ponts en métal
supportant des systèmes de traction à courant continu.

7.3.6 Système de mise à la terre électrique

Une mise à la terre électrique de dispositifs installés sur la canalisation protégée peut être requise pour
des raisons de sécurité ou bien une mise à la terre des canalisations peut être requise pour atténuer
l’effet de tensions électriques induites.
Si un système de mise à la terre est requis, il doit être compatible avec le système de protection
cathodique. Lorsque les réglementations l’autorisent, ceci peut être réalisé par l’installation, dans le
circuit de mise à la terre, de dispositifs de découplage de courant continu ayant des caractéristiques
assignées appropriées. Une mise à la terre locale utilisant des électrodes de terre en zinc ou galvanisées
connectées directement à la canalisation peut être utilisée, mais il peut encore exister des effets néfastes
sur la protection cathodique.
NOTE 1 Ces effets néfastes sur l’efficacité de la protection cathodique sont dus à l’un et/ou l’autre des
éléments suivants:

— la résistance de la terre locale par rapport à la terre éloignée peut être bien inférieure à la résistance des
défauts d’un revêtement, ce qui se traduit par un courant de protection cathodique réduit au niveau du défaut
du revêtement;

— un potentiel de zinc ou d’acier galvanisé peut dévier avec le temps vers des potentiels moins négatifs.

Si une mise à la terre est installée pour atténuer l’effet des tensions alternatives sur la canalisation, il
convient d’établir les positions d’une mise à la terre par l’intermédiaire d’une étude spécifique et d’une
conception détaillée.
NOTE 2 L’EN 15280 et l’EN 50443 fournissent des lignes directrices concernant la corrosion et les aspects de
sécurité liés aux influences d’un courant alternatif.

La détection et la vérification des interférences électriques doivent être conformes à l’Annexe B.


Lorsqu’une mise à la terre (locale ou éloignée) est connectée à un équipement alimenté électriquement,
par exemple des vannes ou des pompes, la résistance à la terre de la canalisation est diminuée au niveau
de ces points, ce qui peut altérer ou empêcher une protection cathodique. Pour conserver l’efficacité
d’une protection cathodique, une des solutions mentionnées ci-dessous peut être appliquée (dans le
respect des réglementations de sécurité nationales ou locales applicables):
a) l’isolement de l’équipement alimenté électriquement vis-à-vis de la canalisation protégée;
b) l’isolement de la partie de la canalisation (par exemple une vanne) connectée à l’équipement
alimenté électriquement du reste de la canalisation au moyen de raccords isolants, avec une liaison
de continuité entre les deux parties de la canalisation et une protection contre la corrosion séparée
pour la partie isolée de la canalisation (vanne par exemple);
c) l’installation de transformateurs d’isolement;

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d) l’installation d’un disjoncteur de courant de défaut associé à un système de mise à la terre local
constitué d’acier galvanisé, de zinc ou de magnésium;
e) l’installation de dispositifs de découplage de courant continu entre l’équipement alimenté
électriquement et le système de mise à la terre principal (par exemple des éclateurs d’isolement, des
dispositifs de protection contre les surtensions, une cellule de polarisation, une isolation électrique).

7.4 Protection contre la foudre et les surtensions


Les canalisations peuvent être soumises à des surtensions et à des pics de courant dus à la foudre ou à
des lignes électriques externes à proximité (par exemple courts-circuits à la terre).
Pour protéger le raccord isolant contre une surtension, il convient de connecter un éclateur d’isolement
de part et d’autre du raccord isolant.
Pour atténuer l’effet de tous les types d’arcs électriques ou d’interférences électriques, des éclateurs
d’isolement, des dispositifs de protection contre les surtensions (SPD) ou des dispositifs de découplage
de courant continu peuvent également être installés entre la canalisation et un système de mise à la
terre, dans le respect des réglementations nationales ou locales ou des normes de sécurité.
La longueur, la section transversale et le type de câbles ont une influence majeure sur l’efficacité de
la protection contre les surtensions. Ils doivent correspondre aux caractéristiques électriques d’un
éclateur d’isolement ou d’un dispositif SPD. Il convient que la longueur des câbles soit aussi courte que
possible, en s’assurant que toute boucle formée sur l’installation soit aussi petite que possible.
NOTE Pour choisir le type d’éclateurs d’isolement, les paramètres suivants sont caractéristiques des
applications de protection cathodique pour un cas de 50 Hz:

— tension continue d’amorçage: de 500 V à 1 kV;

— tension d’amorçage d’impulsion de foudre 100 % (1,2/50 µs): ≤ 1,30 kV pour les raccords isolants de classes 1
et 2 ou ≤ 2,2 kV pour la classe 1 uniquement (voir Annexe F);

— intensité de décharge nominale (8/20 µs): 100 kA;

— intensité d’impulsion de foudre, Iimp, (10/350 µs): 100 kA (classe H), 50 kA (classe N);

— tension de résistance à une fréquence d’alimentation à courte durée nominale (50 Hz): < 250 V;

— intensité de décharge nominale (50 Hz): ≥ 100 A / 0,5 s;

— certification conformément à la Directive 94/9/CE «concernant les appareils et les systèmes de protection


destinés à être utilisés en atmosphères explosibles (ATEX)»;

— éprouvés conformément à l’EN 50164‑3.

7.5 Revêtement

7.5.1 Généralités

Il convient que les canalisations faisant l’objet d’une protection cathodique soient installées avec un
revêtement externe. Le choix du revêtement doit être approuvé par l’exploitant des canalisations.
NOTE 1 Le revêtement assure la prévention primaire contre la corrosion. Il réduit les besoins en courant pour
la protection, améliore la distribution du courant, étend la zone protégée et réduit les interférences avec d’autres
structures étrangères.

Il convient d’appliquer le revêtement de la canalisation en usine, ou dans des conditions d’usine, sur des
longueurs de conduite dans des conditions spécifiées pour la préparation de surface, l’application du
revêtement et l’inspection du revêtement. Après le soudage des longueurs de conduite au cours de la

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construction de la canalisation, il convient de recouvrir les zones de soudure circulaire d’un revêtement
de joint compatible réalisé sur site.
NOTE 2 Les revêtements de joints et raccords réalisés sur site sont appliqués dans des conditions plus
contraignantes et peuvent constituer un point faible dans le système général de protection contre la corrosion
s’ils ne sont pas sélectionnés et appliqués correctement.

Après la pose de la canalisation, il convient de rechercher les défauts du revêtement (voir Annexe D) afin
d’évaluer l’état du revêtement.

7.5.2 Revêtements appliqués en usine

Les revêtements doivent être appliqué conformément à:


— l’ISO 21809‑1 pour les revêtements à base de polyoléfines (PE tricouche ou PP tricouche),
— l’ISO 21809‑2 pour les revêtements à base de résine époxydique appliquée par fusion,
— l’ISO 21809‑4 pour les revêtements à base de polyéthylène (PE bicouche), ou
— d’autres normes équivalentes.

7.5.3 Revêtements des joints réalisés sur site

Il convient d’utiliser l’ISO 21809‑3, l’EN 10329 ou d’autres normes équivalentes pour la sélection et


l’application des revêtements de joints réalisés sur site.
NOTE Les revêtements de joints réalisés sur site sont en général soit des matériaux préformés, tels que des
bandes appliquées à froid ou des manchons thermorétractables, soit des matériaux appliqués sous la forme de
poudres ou de liquides.

7.5.4 Revêtement pour des canalisations sans tranchée

Il convient de protéger les canalisations sans tranchée (par exemple, par un forage horizontal) à l’aide de
revêtements externes présentant une résistance supplémentaire au dommage mécanique. Les exigences
supplémentaires pour de tels revêtements peuvent comprendre:
— une épaisseur accrue, et
— des caractéristiques de résistance mécanique accrues.
Il convient de soumettre à essai l’installation sans tranchée afin d’évaluer les dommages subis par le
revêtement avant de la raccorder au tronçon principal de la canalisation.
NOTE Pendant une installation sans tranchée, il est possible que certains revêtements subissent des
dommages par abrasion superficielle pouvant provoquer une augmentation du niveau d’absorption de l’humidité.
Cela influera sur la résistance électrique du revêtement et donc sur les exigences en matière de densité de courant.

Il convient de déterminer les critères d’acceptation pour l’essai des revêtements avant l’installation de
la canalisation.
En l’absence de toute exigence spécifique, l’état du revêtement peut être évalué en comparant la densité
de courant requise pour protéger le tronçon sans tranchée avec les valeurs de calcul optimisées données
dans le Tableau 3 (voir 8.4.3). Il convient d’injecter dans la conduite des valeurs connues de courant à
partir d’un déversoir temporaire et de calculer la densité de courant requise pour le tronçon. Si la densité
de courant requise pour obtenir une protection cathodique est supérieure aux valeurs recommandées
dans le Tableau 3, il convient de considérer que le revêtement de la canalisation sans tranchée n’est pas
satisfaisant et d’y remédier.
Le paragraphe D.4.3 définit un mode opératoire acceptable pour l’essai du revêtement. D’autres méthodes
peuvent également être utilisées.

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7.5.5 Interface air/électrolyte

Pour une interface air/électrolyte, il convient d’utiliser un revêtement présentant des performances
élevées. Les caractéristiques particulières pour la sélection d’un revêtement peuvent comprendre:
— la résistance mécanique,
— la stabilité aux UV et
— l’adhérence.

7.5.6 Compatibilité des revêtements et des enveloppements avec la protection cathodique

Le décollement peut provoquer un effet d’écran au courant de protection cathodique en empêchant


le courant cathodique d’atteindre la surface de l’acier exposée à un électrolyte corrosif en raison d’un
manque de continuité et/ou d’une résistivité élevée de l’électrolyte présent en dessous du décollement,
d’un renouvellement d’espèces corrosives ou de la présence de bactéries sulfato-réductrices (SRB).
Les revêtements sélectionnés doivent être compatibles avec l’application d’une protection cathodique.
Il convient de vérifier la compatibilité par des essais de décollement cathodique conformément aux
normes de revêtement applicables.
Il convient d’éviter les enveloppements de polyéthylène non collés du fait qu’ils constituent un écran au
courant de protection cathodique et peuvent être néfastes pour la protection.

7.5.7 Isolation thermique

Les systèmes d’isolation thermique sont des systèmes de revêtement qui comprennent une couche
permettant de fournir une isolation thermique. Il peut s’agir d’une couche spéciale associée à une
couche de lutte contre la corrosion ou bien il peut s’agir d’une couche, telle que du polyuréthane ou du
caoutchouc, qui assure à la fois une protection contre la corrosion et une isolation thermique.
En raison de l’épaisseur totale du revêtement et de la résistance élevée des différentes couches de
revêtement et d’isolation, il est peu probable qu’une protection cathodique soit efficace. L’exigence d’une
protection cathodique pour des canalisations isolées thermiquement et le type de protection cathodique
doivent être évalués en considérant les éléments suivants.
a) Des matériaux thermo-isolants, tels que la mousse polyuréthane, présentent une résistance
électrique élevée. Même s’ils sont saturés d’eau, ils sont susceptibles de bloquer le courant de
protection cathodique et d’empêcher la protection de la conduite en acier sous-jacente. Il convient
de considérer d’autres méthodes de lutte contre la corrosion dans de tels cas.
b) L’installation d’un système de protection cathodique, dans l’unique but de protéger une canalisation
isolée, est normalement difficile à justifier sauf si l’on craint que l’isolation thermique puisse subir un
endommagement mécanique significatif causé par l’action d’un tiers, ce qui conduit à une exposition
directe de la conduite à l’électrolyte.
c) La résistance à la terre intrinsèquement élevée d’une canalisation thermo-isolée empêche la décharge
à la terre à travers le revêtement de toute tension induite, par exemple par des lignes électriques
adjacentes. Sauf si la canalisation a été directement mise à la terre à proximité du point de la tension
induite, les tensions sur les canalisations peuvent varier sur des distances considérables, ce qui peut
provoquer une corrosion et/ou devenir un danger pour le personnel qui établit un contact direct
avec la canalisation.
Les potentiels de protection cathodique mesurés sur des canalisations thermo-isolées ne sont en général
pas indicatifs des potentiels au niveau de l’interface métal/électrolyte en dessous du revêtement. Il
convient de ne pas utiliser ces potentiels pour évaluer l’efficacité de la protection cathodique. Il convient
d’utiliser d’autres méthodes pour vérifier l’intégrité de la canalisation à ces emplacements.

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7.5.8 Revêtement de lestage en béton armé

Un béton armé peut être utilisé pour augmenter la masse d’une canalisation en particulier dans des
zones humides telles que les marécages. Un contact entre l’armature du revêtement de lestage et la
canalisation doit être évité. L’isolation de l’armature par rapport à la canalisation doit être contrôlée par
des mesurages au cours de l’application du revêtement de lestage (conformément à l’ISO 21809‑5 ou à
une norme équivalente) et au cours de l’exploitation de la canalisation.

7.6 Sélection du matériau de remblai dans une tranchée pour conduite


Pour éviter tout risque d’endommagement du revêtement ou les effets d’écran et pour obtenir une
continuité électrique entre la conduite et l’électrolyte, il peut être nécessaire d’ajouter dans la tranchée
des matériaux tels que du sable lavé ou de la terre légère. L’ajout de ces matériaux est considéré comme
ayant un effet amortissant.
Un matériau de remblai importé ou traité n’est généralement pas nécessaire pour protéger le revêtement
contre les dommages lorsque des systèmes de revêtement de protection contre les rochers sont utilisés.

7.7 Fourreaux enterrés pour les canalisations

7.7.1 Généralités

Les fourreaux peuvent avoir un impact négatif sur la protection cathodique des conduites de transport.
Il convient si possible d’éviter leur utilisation.
Il convient que les conduites de transport dans les fourreaux aient un revêtement de haute qualité pour
assurer une protection contre la corrosion.
Il convient de mettre en œuvre les mesures suivantes lorsque l’utilisation de fourreaux est inévitable:
— revêtement de la conduite;
— installation d’espaceurs d’isolement dans l’espace annulaire entre la conduite et les fourreaux;
— obturateur aux extrémités du fourreau.
Dans la pratique, il est quasiment impossible d’atteindre une étanchéité à l’eau et un matériau de charge
approprié peut être injecté dans l’espace annulaire. Il convient que le matériau de charge empêche la
corrosion (par exemple des composés viscoélastiques, de la cire inhibée) ou soit conçu pour permettre
au courant de protection cathodique d’atteindre la conduite présente dans le fourreau (par exemple du
béton, un coulis alcalin).
Des évents doivent être envisagés lors de la construction d’un fourreau afin de détecter une fuite de
fluide transporté. Dans le cadre de la maintenance, ils peuvent également être utilisés pour injecter des
matériaux de charge, si nécessaire.

7.7.2 Fourreaux qui font écran au courant de protection cathodique

Il convient que la protection contre la corrosion externe de la conduite à l’intérieur de fourreaux qui font
écran au courant de protection cathodique soit obtenue par
— l’utilisation d’anodes galvaniques à condition qu’il existe un électrolyte,
— le remplissage de l’espace annulaire avec un matériau approprié présentant des propriétés
anticorrosion à long terme,
— si des anodes galvaniques sont utilisées: il ne doit pas y avoir de contact entre le fourreau (s’il est
métallique) et les anodes galvaniques, et

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— la possibilité, pour les produits issus de la corrosion des anodes, de relier les espaceurs doit être
considérée.
NOTE Les fourreaux qui font écran au courant de protection cathodique comprennent les fourreaux en
matière plastique, les fourreaux en béton revêtus, les fourreaux constitués de béton faiblement conducteur et les
fourreaux en acier revêtu.

7.7.3 Fourreaux qui laissent passer le courant de protection cathodique

Pour les fourreaux laissant passer le courant de protection cathodique, la protection cathodique externe
de la conduite peut être efficace pour la protection de la conduite à l’intérieur du fourreau à condition
qu’il n’existe aucun contact entre la conduite et le fourreau et qu’il y ait suffisamment d’électrolyte dans
l’espace annulaire. En l’absence d’électrolyte dans l’espace annulaire, une corrosion atmosphérique peut
apparaître au niveau des défauts du revêtement.
NOTE Les fourreaux qui laissent passer le courant de protection cathodique comprennent:

— les fourreaux en acier nu ou faiblement revêtu;

— les conduites en béton suffisamment conducteurs et non revêtues;

— fourreaux correctement revêtus reliés à un système de mise à la terre locale qui permettront au courant de
protection cathodique de circuler.

Si la protection cathodique du fourreau est requise (par exemple, en raison de réglementations nationales
ou locales), il convient d’établir une liaison résistive entre le fourreau et la canalisation, avec une valeur
de résistance ajustée pour garantir que le fourreau soit toujours anodique par rapport à la canalisation.

7.8 Équipement permettant de réduire les interférences d’un courant alternatif


Il existe deux types fondamentaux d’interférences de courant alternatif sur les canalisations enterrées:
— les interférences à court terme provoquées par la défaillance d’une ligne d’alimentation à haute
tension en courant alternatif et des variations de fonctionnement (effets ohmiques et inductifs;
voir l’EN 50443);
— les interférences à long terme provoquées par une induction en mode de fonctionnement normal
(effet inductif, voir l’EN 15280 et l’EN 50443).
L’atténuation de ces effets peut nécessiter l’ajout de systèmes de mise à la terre. Ces systèmes de mise à la
terre peuvent être créés en utilisant une grande diversité d’électrodes (par exemple, en acier galvanisé, en
zinc, en magnésium) à condition que celles-ci ne compromettent pas l’efficacité de la protection cathodique.
Pour éviter les effets néfastes sur la protection cathodique, il convient que des systèmes de mise à la
terre supplémentaires soient connectés à la canalisation par l’intermédiaire de dispositifs appropriés
(par exemple, des dispositifs de découplage de courant continu).

7.9 Équipement permettant d’atténuer les interférences d’un courant continu


Les courants continus vagabonds peuvent compromettre l’efficacité de la protection cathodique
appliquée et peuvent nécessiter l’installation d’un équipement supplémentaire pour garantir une
protection efficace contre la corrosion externe (voir l’EN 50162 et l’EN 50122‑2).
NOTE Les solutions suivantes peuvent atténuer les interférences de courant continu:

— l’installation d’un poste de drainage; les postes de drainage sont connectés habituellement après la mise en
service du système de protection cathodique, mais il est prudent d’installer l’ensemble des équipements au
cours de la construction;

— l’installation d’un raccord isolant;

— l’amélioration du niveau de protection cathodique dans les zones à courants continus vagabonds anodiques.

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8 Exigences fondamentales relatives à la conception d’une protection cathodique

8.1 Généralités
Il convient de dimensionner les systèmes de protection cathodique soit par des calculs soit en se basant
sur l’expérience acquise par l’exploitant des canalisations pour des configurations similaires.
Le présent article fournit des lignes directrices pour la conception des systèmes de protection cathodique.
Le concepteur peut utiliser d’autres valeurs et formules à condition que ces dernières soient justifiées et
que les critères de protection soient atteints.

8.2 Informations de base pour la conception d’une protection cathodique


Il convient que la base d’une étude de conception de protection cathodique fournisse toutes les
informations nécessaires pour la réalisation de la conception détaillée. Les données peuvent être
obtenues soit à partir de documents, soit par des observations et des mesurages directs sur site.
Il convient que la base d’une étude de conception de protection cathodique inclue les éléments suivants:
— le diamètre de la canalisation;
— la longueur et l’épaisseur de paroi de la canalisation;
— la durée de vie nominale de la canalisation;
— le type de revêtement de la canalisation;
— les détails des revêtements de joints réalisés sur site;
— l’emplacement des installations situées au-dessus du sol (par exemple un poste de détente);
— l’emplacement de toutes les vannes;
— les détails concernant toute mise à la terre locale (par exemple au niveau des vannes alimentées);
— les détails concernant le fluide transporté;
— la température de service du fluide transporté;
— les détails topographiques;
— les altitudes;
— les conditions de l’électrolyte (ceci peut inclure la résistivité de l’électrolyte, le pH, l’activité
bactérienne);
— les résultats d’études des courants vagabonds dans l’électrolyte;
— la présence de lignes électriques aériennes à haute tension;
— les câbles et structures enterrés connus, y compris d’autres canalisations;
— tous les systèmes de protection cathodique adjacents connus;
— les traversées sous-fluviales;
— les traversées de routes et de voies ferrées;
— les fourreaux qui demeureront après construction (longueur, matériau, revêtement le cas échéant);
— les types de matériaux d’assise de canalisation;
— les traversées de ponts et de tunnels;

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— les caractéristiques des systèmes de traction à courant alternatif et courant continu (par exemple,
les sous-stations, les tensions de service);
— les caractéristiques des sites industriels fonctionnant avec du courant continu;
— tous les équipements à commande électrique (par exemple, les vannes d’arrêt d’urgence).

8.3 Contenu d’un rapport de conception de protection cathodique


La conception détaillée doit traiter et décrire les éléments suivants:
a) la durée de vie nominale du système de protection cathodique;
b) les documents de conception justifiant le dimensionnement et la configuration des équipements
(par exemple des anodes, des transformateurs-redresseurs, des câbles);
c) les calculs d’atténuation de potentiels justifiant l’espacement entre les points de drainage, le cas
échéant (voir Annexe E);
d) l’inventaire des matériaux;
e) la spécification des matériaux;
f) le schéma synoptique (schéma simplifié) de la canalisation avec les caractéristiques importantes;
g) les systèmes de protection cathodique temporaire;
h) les procédures d’installation et les détails des connexions pour tous les éléments clés, qui
peuvent comprendre:
1) les déversoirs d’anodes,
2) les connexions aux anodes,
3) les connexions à une conduite,
4) les réparations de revêtements,
5) l’isolement électrique (bride isolée et monobloc, conduite isolée),
6) les transformateurs-redresseurs,
7) les postes d’essai,
8) les systèmes d’atténuation de courant alternatif,
9) les traversées en fourreaux,
10) les sondes externes, les coupons ou les électrodes de référence,
11) les sondes de résistance électrique externes,
12) les liaisons (équipotentielles, résistives et unidirectionnelles),
13) le système de drainage, et
14) la télésurveillance ou la télécommande;
i) les procédures de mise en service;
j) les instructions d’exploitation et de maintenance.

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8.4 Besoins en courant de protection cathodique

8.4.1 Calcul du besoin en courant total théorique

L’évaluation du besoin en courant nécessaire à la protection cathodique doit être réalisée à partir des
données d’entrée de conception présentées en 8.4.2 et 8.4.3.
Comme l’état du revêtement n’est pas connu lors de la conception, le besoin en courant pour une protection
cathodique à destination du système de protection cathodique ne peut être qu’une estimation, pouvant
être réalisée à partir:
— des densités de courant pour la surface en acier nu des canalisations revêtues combinées aux
facteurs de dégradation du revêtement, et
— des densités de courant pour les canalisations revêtues.
Les facteurs de dégradation du revêtement et les densités de courant utilisés pour la conception doivent
être approuvés par l’exploitant des canalisations.

8.4.2 Besoin en courant sur la base des facteurs de dégradation du revêtement

Pour de nouvelles canalisations, le besoin total en courant, Itot, est déterminé à l’aide de la Formule (3):

I tot = ≠D × L × k × j × f f (3)

où k est un facteur de contingence lié à une éventuelle distribution de courant non uniforme le long de la
canalisation, à une atténuation et à un effet d’écran.
NOTE En raison des phénomènes d’atténuation, le besoin en courant le long d’une canalisation longue peut
être plus important. Des valeurs de k supérieures à 1,25 sont normalement utilisées.

Les facteurs de dégradation du revêtement peuvent être calculés à partir des valeurs indiquées dans le
Tableau 2. Le choix des facteurs de dégradation du revêtement pour d’autres types de revêtements de
canalisations doit être justifié et documenté.
Il convient que les densités de courant de conception pour les canalisations en acier nu ou en fonte
soient comprises entre 100 mA/m2 et 1 A/m2, ces valeurs dépendant essentiellement de la vitesse de
diffusion de l’oxygène à la surface du métal et de la résistivité de l’électrolyte pour atteindre les critères
de protection cathodique.
Le besoin en courant d’une canalisation revêtue augmente avec le temps au fur et à mesure que le
revêtement se dégrade. Il convient de prévoir une capacité de protection cathodique suffisante pour
maintenir une protection lorsque le revêtement se dégrade.
Le facteur de dégradation du revêtement final, ff, est donné par la Formule (4):

f f = f i + ( ∆ f × t dl ) (4)


  fi est le facteur de dégradation du revêtement initial au début de l’exploitation de la canalisa-
tion;

  Δf est l’augmentation annuelle moyenne du facteur de dégradation du revêtement;

  tdl est la durée de vie nominale, exprimée en années.

A moins que d’autres valeurs ne soient justifiées, il convient que les facteurs de dégradation du revêtement
donnés dans le Tableau 2 soient utilisés à condition que la température de service de la canalisation ne
dépasse pas la température maximale pour laquelle le revêtement a été qualifié. Il convient d’augmenter

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les facteurs de dégradation du revêtement pour tenir compte des dommages subis par les revêtements
en cas de températures de service supérieures aux valeurs de calcul du revêtement.
NOTE Les facteurs de dégradation du revêtement donnés dans le Tableau 2 sont basés sur les différentes
qualités de revêtements conformes aux diverses parties de la série de Normes internationales ISO 21809 ou
équivalentes.

Les facteurs de dégradation du revêtement incluent une certaine tolérance vis-à-vis d’un endommagement
des revêtements de canalisation au cours de la fabrication, de l’installation et de l’exploitation comme
un endommagement causé par une tierce partie. Cependant, ils n’incluent pas de tolérance concernant
les endommagements extrêmes ou les joints réalisés sur site laissés volontairement sans revêtement. Si
de telles conditions sont envisagées, l’étendue de la surface concernée doit être estimée et intégrée dans
les calculs de conception au titre d’une surface en métal nu ( ff = 1) ou bien les facteurs de dégradation
du revêtement donnés dans le Tableau 2 doivent être augmentés.
Les facteurs de dégradation du revêtement recommandés par le Tableau 2 doivent être considérés pour
des revêtements totalement qualifiés pour la température de service maximale de la canalisation. En
cas de doute concernant l’endommagement et/ou le décollement des revêtements à une température
accrue, des chiffres supérieurs doivent être utilisés après documentation.
Les facteurs de dégradation du revêtement pour d’autres types de revêtements de canalisations doivent
être décrits en détail dans des documents.

Tableau 2 — Facteurs de dégradation du revêtement de conception caractéristiques

Revêtement de canalisation fi Δf
Résine époxydique appliquée par
0,005 0,003
fusion (FBE)
PE tricouche 0,001 0,000 3
PP tricouche 0,001 0,000 3
Résine époxydique liquide 0,008 0,01
Uréthane de goudron de houille 0,008 0,01

8.4.3 Besoin en courant sur la base des valeurs de densité de courant pour les canalisations
revêtues

Une autre méthode permettant de calculer le besoin en courant total (Itot) consiste à calculer la surface
totale de la canalisation et à appliquer la densité de courant pour les canalisations en acier revêtu donnée
dans le Tableau 3 à l’aide de la Formule (5).
I tot = πD × L × k × j c (5)

Pour les canalisations existantes sans historique, le besoin en courant peut être estimé par des calculs
basés sur des conditions de revêtement supposées. En variante, un essai peut être effectué en appliquant
un courant et en mesurant le potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte à divers endroits le long
de la canalisation pour une valeur connue du courant appliqué. Les résultats d’essai peuvent être utilisés
pour calculer le besoin en courant total et l’écartement des déversoirs.
La conception peut également être réalisée en utilisant le concept de «résistance de revêtement
moyenne» rco en ohms par mètre carré. La correspondance entre la densité de courant, jc, et la résistance
de revêtement moyenne est possible en utilisant la loi d’Ohm comme indiqué dans la Formule (6):
jc = ΔE/rco (6)

où ΔE est le décalage du potentiel dû au courant de protection cathodique mesuré par rapport à une
électrode de référence éloignée.

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Les densités de courant de conception indiquées dans le Tableau 3 peuvent être utilisées comme suit:
— les valeurs pour les conceptions optimisées correspondent à des conditions d’endommagement
optimistes mais réalistes et doivent être utilisées pour la conception des anodes galvaniques ou
pour vérifier la qualité d’un revêtement après l’installation d’une canalisation;
— les valeurs pour les conceptions conservatrices correspondent aux conditions d’endommagement
pessimistes et il convient qu’elles soient utilisées pour la conception des systèmes à courant imposé
pour un fonctionnement à long terme.
Les densités de courant pour d’autres types de revêtements de canalisations doivent être justifiées et
décrites en détail dans des documents.
NOTE Les chiffres concernant la conception optimisée ne prennent pas en compte le courant consommé par
les coupons connectés à la canalisation, ni le courant quittant les dispositifs de découplage de courant continu,
ni le courant provenant des structures étrangères ou allant vers ces dernières. Ces chiffres proviennent de
l’expérience de différents exploitants et sont inclus pour aider le concepteur à dimensionner l’équipement.

Tableau 3 — Valeurs de densité de courant de conception caractéristiques pour une


canalisation revêtue

Densité de courant
Densité de courant pour une
Type de revête- pour une conception
conception conservatrice
ment optimisée
mA/m2
mA/m2
PE ou PP tricouche 0,001 à 0,02 0,05 à 0,2
Résine époxydique
appliquée par 0,02 à 0,2 0,4 à 0,7
fusion (FBE)
Goudron de houille
ou revêtement 0,2 à 0,3 0,3 à 0,8
asphaltique
NOTE Ces valeurs sont données pour les canalisations construites par rapport aux normes
mentionnées en 7.5.2 et 7.5.3.

8.5 Équipement de protection cathodique

8.5.1 Câbles de protection cathodique

Les câbles pour la connexion de la conduite à protéger, des anodes à courant imposé, des anodes
galvaniques, des postes de drainage et des postes d’essai à des canalisations protégées doivent être
adaptés à un fonctionnement sous terre. Il convient que de tels câbles ne présentent pas d’armatures en
métal. Les câbles installés pour une utilisation en tant que conducteurs de mise à la terre de protection
ne doivent être utilisés qu’à cette fin.
NOTE Une armature en métal peut provoquer un défaut dans l’isolement du câble si elle est pliée de façon
excessive.

L’isolement des câbles doit être adapté à l’environnement (par exemple, dans des conditions enterrées
ou immergées et résistant au chlore) et également au rôle du câble (anodique ou cathodique).
Les sections transversales des câbles doivent être conçues sur la base des éléments suivants:
— les chutes de tension qui sont admises sur le plan technique conformément à la conception;
— le courant en régime permanent traversant la section transversale des câbles conformément à
la conception;
— les propriétés d’isolement des câbles;

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— la résistance mécanique;
— la flexibilité;
— les conditions de température de service;
— l’aspect économique.
L’isolement électrique des câbles des systèmes à courant imposé ainsi que des systèmes de drainage ne
doit pas être endommagé lors d’une exposition à l’électrolyte.
NOTE Une protection à courant imposé peut devenir inefficace en très peu de temps si son câble anodique
est endommagé.

Il convient d’utiliser le cuivre comme matériau conducteur.


La section transversale totale des câbles ne doit pas être inférieure aux valeurs spécifiées ci-dessous:
a) systèmes à courant imposé:
1) câble sur canalisation protégée 10 mm2;
2) câble sur déversoir 4 × 2,5 mm2 ou 10 mm2;
b) systèmes à anodes galvaniques:
1) câble sur canalisation protégée 4 mm2;
2) câble sur une seule anode 2,5 mm2;
c) autres installations:
1) câble pour mesurage de potentiel 2 × 2,5 mm2 or 6 mm2;
2) câble pour mesurages de courant (méthode des 4 points) 4 × 2,5 mm2;
3) câble pour liaison de continuité 4 × 2,5 mm2 ou 10 mm2.
Les exigences suivantes s’appliquent à l’installation des câbles:
— les câbles doivent être posés sans enroulements ou nœuds;
— des connexions séparées doivent être réalisées entre la canalisation et chaque âme ou chaque câble
ayant une fonction distincte;
EXEMPLE Les câbles utilisés pour le mesurage de potentiel sont séparés de ceux acheminant le courant
pour éviter des erreurs dues à une chute de tension.

— il convient de ne pas poser les câbles à proximité de câbles d’alimentation;


— les câbles doivent être installés avec minutie pour éviter un endommagement de l’isolement;
NOTE 1 Il est parfois préférable de placer les câbles dans des manchons de protection ou de les protéger
avec une couverture suffisante et des rubans d’avertissement, conformément aux réglementations électriques
et de sécurité locales appropriées. Il est également possible d’enterrer les câbles dans du sable fin ou une
terre à grains fins.

— s’ils existent, il convient de repérer les chemins des câbles par des marqueurs installés à des
intervalles de 100 m environ et à chaque changement de direction;
— il convient d’éviter autant que possible les jonctions de câbles. Il convient que les jonctions de câbles
enterrés et immergés soient appropriées pour un enfouissement ou une immersion permanent(e).

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NOTE 2 L’intégrité de l’isolement du câble connectant le déversoir (ou un élément du déversoir) au pôle
positif du poste à courant imposé est essentielle. Si elle n’existe pas, l’entrée d’humidité et par la suite
l’oxydation du conducteur peuvent mener à une défaillance prématurée du déversoir.

8.5.2 Raccordement des câbles

Les raccordements de câbles de protection cathodique aux canalisations ne doivent être effectués que
par des personnes compétentes, conformément à l’ISO 13847 ou selon des procédures documentées. Les
procédures détaillées doivent être approuvées par l’exploitant des canalisations.
NOTE Les raccordements sont en général effectués par:

— un brasage de broches,

— un brasage tendre,

— un collage à l’adhésif (uniquement pour les câbles de mesurage),

— un soudage par fusion avec dépôt de métal,

— un soudage de goujons,

— un soudage d’une pièce en acier (par exemple, une double plaque) directement sur la canalisation, avec un
goujon pré-soudé (ou un système équivalent), et

— un soudage aluminothermique.

Le soudage des raccordements par câbles ne doit pas se faire sur des coudes ou à moins de 200 mm des
soudures de la canalisation, des raccords et des vannes.
Lorsqu’un soudage aluminothermique est utilisé, le mode opératoire de soudage doit garantir que toute
pénétration de cuivre dans le matériau de la canalisation est inférieure à 1 mm et que la dureté locale de
la canalisation reste dans les limites de la spécification de la conduite.
Il convient de ne pas exécuter de soudage aluminothermique sur des conduites en alliage résistant à
la corrosion.
Il convient que les charges d’un soudage aluminothermique ne dépassent pas 15 g.
Un soudage aluminothermique directement sur les canalisations doit être conforme à une procédure de
sécurité détaillée dans des documents traitant les éléments suivants:
— les exigences en termes d’inspection et/ou d’essais de l’intégrité de la paroi d’une conduite avant le
soudage;
— le transfert thermique et l’absorption de chaleur par le fluide présent dans la canalisation;
— l’effet, s’il existe, que la chaleur de soudage peut avoir sur le fluide (par exemple, pour certains
produits chimiques).
Il convient de vérifier les raccordements par des essais mécaniques et électriques de manière à
démontrer que:
a) la surface de la canalisation protégée n’est pas altérée (par exemple, des fissures superficielles
admissibles sur la surface d’une canalisation), et
b) les caractéristiques mécaniques et électriques du raccordement sont adaptées à l’usage prévu.
Les performances mécaniques peuvent être évaluées en appliquant un coup sec avec un marteau
pesant  1  kg; voir l’EN  12732. Les performances électriques peuvent être évaluées en mesurant la
résistance électrique du raccordement. Il convient que la résistance du raccordement, résistance du
câble exclue, soit inférieure à 0,1 Ω.

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Lorsque les essais sont achevés, il convient de réparer le revêtement de façon à empêcher une entrée
d’eau par la suite.

8.5.3 Précautions à l’égard des coffrets de distribution et des postes d’essais

Il convient que tous les équipements électriques situés au-dessus du sol qui sont associés à la protection
cathodique de la canalisation soient enfermés de façon appropriée pour les protéger d’un accès non
autorisé et de l’environnement.
Il convient de positionner les coffrets à un endroit où l’accès sera sûr.
NOTE 1 Les équipements les plus habituels situés au-dessus du sol peuvent être classés comme actifs ou
passifs. En ce sens, les équipements actifs comprennent des éléments tels que des transformateurs-redresseurs,
des liaisons de drainage de diode et des cellules de polarisation. Les équipements passifs comprennent des
éléments tels que des boîtiers de distribution, des installations de mesurage, une télésurveillance et des liaisons
équipotentielles. Des installations de mesurage passives sont parfois incluses avec des équipements actifs.

Il convient de loger les équipements actifs dans un boîtier ou un coffret aux dimensions appropriées. Il
convient de choisir la taille du boîtier ou du coffret en prenant en compte la chaleur susceptible d’être
générée. Il convient que le matériau soit adapté aux conditions environnementales prévues, y compris le
rayonnement ultraviolet. Il n’est pas nécessaire de pouvoir verrouiller les boîtiers.
Le cas échéant, il convient que les boîtiers présentent des aménagements pour les éléments suivants:
— des coffrets de connexion à la source d’alimentation électrique;
— l’introduction dans un tableau de distribution électrique de dispositifs de sécurité et de prises auxiliaires;
— des montages sur l’équipement principal (par exemple, un transformateur-redresseur, une cellule
de polarisation, une liaison de drainage de diode);
— un tableau pour les mesurages d’essais;
— une mise à la terre.
La catégorie de protection des coffrets (IP) doit être choisie de manière à s’adapter à l’environnement et
doit être conforme à l’IEC 60529.
Chaque installation doit avoir tous ses câbles clairement repérés ou codés par couleur de sorte qu’une
identification future ne présente aucune ambiguïté. Les boîtiers doivent comporter des étiquettes
d’identification permanentes.
NOTE 2 Les boîtiers d’équipements passifs sont en général beaucoup plus petits que ceux utilisés pour
l’installation d’équipements électriques.

Il convient que les installations d’essais se terminent dans un poste d’essai ou un coffret approprié. Il
convient de prévoir un accès facile au bornier de mesurage et de marquer ou de coder par couleur de
façon permanente tous les câbles afin d’identifier leur fonction. S’il existe un risque de tension alternative
élevée sur la canalisation, alors il convient que l’installation de mesurage soit non métallique (côté sans
tension) pour éviter que l’opérateur ou des membres du public ne subissent un éventuel choc électrique.
Il convient de prévoir pour l’installation d’essai une étiquette d’identification permanente.
Il convient que les installations d’essais installées dans un coffret situé au-dessous du niveau du sol ou
en surface présentent une résistance mécanique suffisante pour le trafic prévu (par exemple les regards
de surface sur les routes ou à l’intérieur d’installations situées au-dessus du sol).
Il convient que les installations d’essais soient situées en dehors des zones dangereuses de manière à
éviter tout risque dû à une émission d’étincelles. Si un poste d’essai doit être installé dans des zones
classées comme dangereuses, il doit être conforme à la classification des zones dangereuses selon
l’IEC 60079‑10‑1 ou une norme équivalente.
NOTE D’autres documents, tels que l’API RP 500, peuvent être utilisés.

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8.6 Protection temporaire


Il convient d’appliquer une protection cathodique temporaire au cours de l’intervalle de temps entre
le remblayage d’une tranchée et l’application du système de protection cathodique permanente pour
éviter le risque d’une corrosion externe de la canalisation.
Il convient de prévoir des systèmes de protection cathodique temporaire pour la durée prévue de la
période précédant l’application d’un système de protection cathodique permanente. Il est prudent
d’appliquer une marge de sécurité considérable afin de prendre en compte des retards de construction.
Une protection temporaire doit être prévue si l’une des conditions suivantes s’applique:
— canalisation installée dans un électrolyte à faible résistivité (inférieure à 100 Ω.m);
— la période entre l’installation d’une canalisation et la protection cathodique permanente dépasse 3 mois;
— canalisation installée dans des zones où des risques de corrosion élevés ont été identifiés, par
exemple dus à des piles géologiques.
En fonction des résistivités de l’électrolyte et des besoins en courant, il convient d’utiliser des anodes en
zinc ou en magnésium (voir 10.3 et 10.4).
Les anodes galvaniques temporaires doivent être reliées à la conduite uniquement par des agencements
situés au-dessus du sol.
NOTE Les anodes directement reliées à la conduite seront difficiles à repositionner et à déconnecter lorsqu’un
système de protection cathodique permanente est fonctionnel et peuvent nuire à la précision de futurs contrôles
de protection cathodique à courant établi/courant coupé.

Les intensités de courant des anodes ainsi que leur efficacité dans la réalisation d’une protection
cathodique doivent être vérifiées par des mesurages conformément à l’Annexe A.

8.7 Cas particulier des canalisations existantes

8.7.1 Généralités

Pour les canalisations existantes, la conception peut être réalisée en utilisant les informations données
en  8.4.3 conjointement à des essais sur site. Des calculs d’atténuation peuvent être effectués pour
déterminer les localisations de déversoirs le long de la canalisation (voir Annexe E).
NOTE Dans certains cas, les seules données utiles pouvant être collectées se limitent aux résistivités
d’électrolyte, aux analyses d’électrolyte, aux mesurages des courants vagabonds et aux résultats obtenus à partir
d’un système de protection cathodique à courant imposé temporaire.

8.7.2 Canalisations parallèles

Lorsque des canalisations sont parallèles, il est nécessaire de prendre des précautions pour garantir
qu’il n’existe aucune interférence ni aucun effet d’écran inacceptable. Les interférences peuvent être le
résultat de l’influence de la protection cathodique appliquée, auquel cas il peut être nécessaire d’ajuster
les systèmes ou de protéger les canalisations par un système de protection cathodique commun.
Lorsque des modifications sont apportées à la protection cathodique ou au système de revêtement sur
une canalisation, elles ne doivent avoir aucun effet néfaste sur la ou les autres canalisations.
Pour réguler le courant, des liaisons entre deux canalisations ou plus peuvent être directes ou il peut
être nécessaire d’inclure une diode ou bien une résistance en série installée dans une installation d’essai.
Il convient de localiser les déversoirs d’anodes en tenant dûment compte du risque d’effet d’écran et
d’interférence.

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Il convient de n’effectuer aucune tâche sur une canalisation étrangère parallèle sans le consentement de
son exploitant.
NOTE 1 Il est probable que la liaison de canalisations parallèles présentant des besoins en courant de protection
cathodique très différents ne soit pas un succès. Dans certains cas, des systèmes de protection cathodique distincts
seront nécessaires.

NOTE 2 Lors du mesurage des potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte sur des canalisations
parallèles qui ne sont pas liées, il est important que l’électrode de référence soit positionnée correctement.

8.7.3 Parallélisme ou croisement avec des systèmes d’alimentation en courant alternatif

Des mesures possibles pour lutter contre l’apparition d’une tension alternative critique doivent être
examinées et mises en œuvre pour la maîtrise d’une corrosion éventuelle par courant alternatif de la
canalisation (voir Annexe B) et tout autre endommagement de la canalisation.
NOTE 1 Dans le cas d’une influence d’un courant alternatif à long terme sur les canalisations métalliques, il est
possible qu’un courant alternatif circule entre le métal nu (c’est-à-dire un défaut de revêtement) et l’électrolyte.
Dans ces conditions, une corrosion par courant alternatif des canalisations métalliques peut se produire dans des
conditions normales d’exploitation.

NOTE 2 Le risque de corrosion par courant alternatif pour des canalisations protégées cathodiquement est
traité dans l’EN 15280. Les autres endommagements de la canalisation et la sécurité du personnel sont traités
dans l’EN 50443.

8.8 Méthodes d’installation sans tranchée


Les canalisations tirées à travers les tunnels ou installées par des techniques de forage horizontal
(sans tranchée) peuvent être sujettes à un endommagement du revêtement externe provoqué au cours
de la traction. Ces méthodes de construction empêchent des inspections détaillées du revêtement ou
des mesurages des potentiels à intervalles rapprochés une fois que le tronçon de la canalisation est
installé. Il convient d’appliquer d’autres techniques d’évaluation afin de déterminer si le revêtement
a été endommagé ou non. Les techniques d’évaluation, voir par exemple D.4.3, peuvent permettre de
déterminer si ces tronçons de canalisations peuvent être protégés cathodiquement. Si, après avoir
appliqué les techniques d’évaluation, les critères d’acceptation ne sont pas acceptables, une étude des
défauts du revêtement peut alors être effectuée, si cela est techniquement réalisable. Elle permettra de
localiser les défauts du revêtement et aidera à déterminer la nécessité d’une remise en état.
Il convient de prévoir les éléments suivants pour les constructions sans tranchée:
— il convient d’installer des installations d’essais de chaque côté de la traversée, le plus près possible
de cette dernière, de manière à effectuer les meilleurs mesurages possibles sur les parties non
accessibles de la canalisation;
— une fois que le tronçon a été inséré (dans le tunnel) ou recouvert de remblais, il convient d’effectuer
des mesurages pour confirmer l’intégrité du revêtement;
— si les tronçons de canalisations sans tranchée ne peuvent pas être protégés par le système de
protection cathodique principal, il convient qu’ils soient isolés électriquement et protégés par un
système cathodique séparé.

9 Postes à courant imposé

9.1 Généralités
Il convient de positionner les postes à courant imposé à un endroit où ils sont facilement accessibles
et où ils sont protégés d’un endommagement lié à l’environnement, d’un endommagement électrique
et du vandalisme. L’installation doit être réalisée conformément aux réglementations électriques et de
sécurité nationales et locales appropriées.

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Il convient de considérer les éléments suivants lors du choix des emplacements:


— la proximité d’une source d’alimentation en courant alternatif ou l’éventualité d’utiliser une autre
source d’alimentation (batterie, panneau solaire avec accumulateur);
— des conditions d’électrolyte appropriées et un site approprié pour le système de déversoirs;
— les distances par rapport à la canalisation et à d’autres structures métalliques (structures enterrées
ou bâtiments métalliques), principalement dans les zones urbaines;
— les distances par rapport à d’autres systèmes cathodiques ou à des sources de courant alternatif ou
continu;
— les zones dangereuses.
Habituellement, le travail d’installation est entrepris dès que possible après la réalisation de la
canalisation. Si la conception l’exige (voir  8.5), il convient d’installer et d’activer des systèmes de
protection cathodique temporaire.
Il convient que les étiquettes suivantes soient présentes sur le boîtier:
— signalisation de sécurité concernant les dangers de l’électricité;
— signalisation d’identification concernant le propriétaire/l’exploitant et l’installation.

9.2 Alimentation électrique


Il convient que la source de tension continue soit une unité de transformateur/redresseur alimentée
par une source d’alimentation électrique en courant alternatif, mais d’autres sources de tension peuvent
être considérées.
Les éléments suivants doivent être pris en compte lors de la spécification des sources de tension continue:
— la disponibilité et le type de connexion à une source d’alimentation en courant alternatif;
— le type de redresseur;
— les dispositifs de mesurage, par exemple voltmètres, ampèremètres;
— le nombre de bornes de sortie;
— le type de refroidissement (par air ou huile);
— le type de commande en sortie (tension, intensité ou potentiostatique);
— la liaison amovible pour permettre l’insertion d’un interrupteur de courant cyclique;
— l’exigence d’une installation permanente d’un interrupteur de courant cyclique;
— les exigences électriques et de sécurité concernant l’équipement;
— les mesures de protection contre d’éventuelles interférences de haute tension;
— l’exigence d’une protection contre les surtensions de courant alternatif et/ou de courant continu;
— l’exigence d’une protection de l’environnement et d’un coffret;
— la teneur en courant alternatif de la sortie en courant continu (taux d’ondulation admissible);
— les détails de la plaque signalétique;
— la protection de l’environnement (par exemple indice de protection IP);
— l’équipement de télésurveillance/télécommande.

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En général, il convient d’éviter les tensions en courant continu supérieures à 50 V (sortie du redresseur).
NOTE Les gradients de tension élevée dans l’électrolyte à proximité des déversoirs peuvent être un danger
pour les animaux, les personnes ou les bâtiments ayant des structures métalliques.

Les transformateurs/redresseurs doivent être conçus spécifiquement pour un service de protection


cathodique et doivent être appropriés pour un fonctionnement en continu dans les conditions de service
prédominantes.

9.3 Déversoirs

9.3.1 Généralités

Les déversoirs d’un système de protection cathodique à courant imposé doivent être du type puits profond
ou du type peu profond. La conception et la localisation doivent satisfaire aux exigences suivantes:
a) la quantité de matériaux du déversoir (anode et matériau de remblai) doit être compatible avec la
taille du déversoir et la durée de vie nominale du système de protection cathodique;
b) la résistance par rapport à la terre lointaine de chaque déversoir doit permettre de satisfaire au besoin
en courant prédit maximal ne dépassant pas une valeur définie lors de la conception (par exemple
70 % de la capacité de tension de la source d’alimentation en courant continu) au cours de toutes les
saisons de l’année et durant toute la durée de vie nominale du système de protection cathodique. Le
calcul doit être basé sur la résistance du déversoir d’anode à la fin de sa durée de vie nominale;
NOTE Les formules permettant de calculer la résistance sont données dans la publication «Corrosion
Engineer’s Reference Book» de la NACE (3ème édition).[4]

c) les interférences nuisibles sur les structures enterrées avoisinantes, y compris les clôtures, les
canalisations étrangères, les tuyauteries d’installations et les systèmes de mise à la terre, doivent
être évitées.
Lors de la sélection de la localisation et du type de déversoirs pour l’installation, les conditions locales
suivantes doivent être prises en compte:
— les conditions d’électrolyte et la variation de résistivité avec la profondeur;
— les niveaux des nappes phréatiques;
— toute preuve de variation extrême des conditions d’électrolyte d’une saison à l’autre;
— la nature du terrain;
— l’effet d’écran (en particulier pour des canalisations parallèles);
— la probabilité d’un endommagement dû à une intervention d’une tierce partie.
La conception de base doit comprendre un calcul de la résistance des déversoirs sur la base de données
disponibles les plus précises sur la résistivité d’électrolyte.
Si plusieurs déversoirs sont nécessaires pour délivrer le besoin en courant, alors il convient que l’intensité
du courant débité issu de chaque déversoir soit réglable indépendamment.

9.3.2 Déversoirs du type puits profond

Il convient que les déversoirs du type puits profond satisfassent aux exigences du document NACE SP0572.
Il convient d’envisager des déversoirs du type puits profond aux endroits où:
— les conditions souterraines hydrologiques et géoélectriques le permettent,
— les conditions d’électrolyte à une certaine profondeur sont nettement plus appropriées qu’à la surface,

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— il existe un risque d’effet d’écran par des canalisations adjacentes ou d’autres structures enterrées,
— l’espace disponible pour un déversoir du type puits peu profond est limité, et
— il existe un risque de courant d’interférence généré sur les installations adjacentes.
La conception détaillée doit inclure une procédure de forage du puits profond, la détermination de
la résistivité de l’électrolyte à plusieurs profondeurs, la réalisation du trou de forage et la méthode
d’installation des anodes et du matériau de remblai conducteur.
La conception et la construction du trou de forage doivent permettre d’empêcher le transfert indésirable
d’eau entre les différentes formations géologiques et la pollution des strates sous-jacentes. Dans certains
pays, cette activité peut nécessiter des essais et documents spéciaux.
Lorsque cela s’avère nécessaire, il convient d’utiliser des fourreaux métalliques pour stabiliser le trou
de forage dans la section active du déversoir. Le fourreau métallique doit être isolé électriquement de
toutes les autres structures en surface.
NOTE Les fourreaux métalliques n’apportent qu’une stabilisation temporaire du trou de forage du fait que le
métal sera consommé par la circulation du courant continu.

Si une stabilisation permanente est requise, il convient d’utiliser des fourreaux perforés et non
métalliques. Dans le calcul de la résistance des déversoirs, les données relatives à la résistivité de
l’électrolyte correspondant à la profondeur au niveau intermédiaire de la longueur active doivent
être utilisées et l’éventualité d’électrolytes à multiples couches présentant des résistivités nettement
différentes doit être considérée.
Il convient de doter les déversoirs du type puits profond de tuyaux d’aération appropriés pour empêcher
un blocage par les gaz entre les anodes et le matériau de remblai conducteur. Le matériau constituant les
tuyaux d’aération doit être fabriqué à partir d’un matériau non métallique résistant au chlore.

9.3.3 Déversoirs du type puits peu profond

Il convient d’envisager des déversoirs du type puits peu profond aux endroits où:
— la résistivité de l’électrolyte près de la surface est beaucoup plus appropriée que celle à des
profondeurs correspondant à un déversoir du type puits profond,
— il n’existe aucun risque d’effet dû aux canalisations adjacentes ou à d’autres structures enterrées,
— l’espace nécessaire à un déversoir du type puits peu profond est disponible, et
— le courant qui est généré ne provoque pas de corrosion inadmissible sur les structures enterrées
adjacentes.
Les anodes de déversoirs du type peu profond doivent être installées horizontalement ou verticalement.
Dans chaque cas, le sommet du matériau de remblai conducteur doit être au moins à 0,8 m en dessous
du niveau du sol ou au moins en dessous du niveau du permagel (le cas échéant). Pour le calcul de la
résistance des déversoirs, les données relatives à la résistivité de l’électrolyte correspondant à l’axe
central (déversoir horizontal) ou au point intermédiaire (déversoir vertical) des anodes doivent être
utilisées et l’éventualité d’électrolytes à multiples couches présentant des résistivités nettement
différentes doit être considérée.
La conception détaillée doit comprendre une procédure de construction du déversoir, ainsi qu’une
procédure d’installation des anodes et du matériau de remblai conducteur.
Il convient de considérer un marquage permanent pour le début et la fin de chaque déversoir.

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9.3.4 Anodes à courant imposé et matériau de remblai conducteur

Il convient de sélectionner les matériaux d’anode à partir de la liste suivante:


— un alliage de fer à haute teneur en silicium, comprenant des concentrations appropriées de chrome, s’il
est utilisé dans des électrolytes ayant une teneur élevée en chlorure et si les réglementations le tolèrent;
— la magnétite;
— le graphite;
— le titane revêtu d’oxyde métallique mixte;
— les polymères conducteurs;
— l’acier.
D’autres matériaux peuvent être utilisés si des performances fiables relatives aux conditions de
fonctionnement particulières peuvent être démontrées et sont appuyés par des documents.
Les dimensions et la masse du matériau choisi doivent permettre de délivrer 125 % de l’intensité du courant
requis débité par les anodes durant toute la durée de vie nominale du système de protection cathodique.
Un matériau de remblai doit être utilisé pour diminuer la résistance anode par rapport à l’électrolyte
à moins que les conditions de l’électrolyte confèrent une résistance satisfaisante au déversoir, que
l’électrolyte soit homogène et qu’une consommation uniforme des anodes soit attendue.
Des matériaux de remblai à conduction électronique sont généralement utilisés avec des anodes à
courant imposé du fait qu’ils permettent:
— une réduction de la consommation des anodes;
— une amélioration de l’adsorption des gaz.
NOTE Le matériau de remblai peut présenter une conduction électronique (par exemple, du coke, du graphite
et de la magnétite) ou une conduction électrolytique (par exemple, de la bentonite et du gypse).

Il convient de veiller particulièrement à ce que les matériaux de remblai d’électrolyte ne s’assèchent pas
au cours du fonctionnement du système à courant imposé.
L’impact environnemental de la dissolution des matériaux d’anode et de la dégradation du matériau de
remblai conducteur doit être considéré.
Il convient de contrôler le matériau de remblai afin de vérifier s’il est approprié et s’il a été correctement
préparé. Il est particulièrement important de vérifier que la quantité du matériau de remblai est
suffisante et homogène et qu’il satisfait aux exigences de la description du projet.
Il convient de considérer l’utilisation des anodes à polymères conducteurs continus ou d’un fil d’oxyde
MMO sur titane, en particulier pour les électrolytes à résistivité très élevée entourant la canalisation.
Il convient de vérifier les performances des anodes avec le fabricant. Les caractéristiques électrochimiques
des anodes utilisées pour les systèmes à courant imposé des canalisations enterrées sont indiquées
dans le Tableau 4. Lorsqu’un matériau de remblai carboné est utilisé, il convient de prendre en compte
la consommation du coke dans le dimensionnement des déversoirs.

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Tableau 4 — Caractéristiques électrochimiques typiques des anodes à courant imposé dans le sol

Plage caractéristique de den-


Vitesse de consommation
Matériaux des anodes sité du courant anodique
g·A−1·y−1
A·m−2
Ferraille 10 000 à 12 000 1à5
Alliage de fer à haute teneur en silicium 250 à 1 000 10 à 30b
Graphite imprégné 500 à 1 000 2,5 à 10b
Magnétite 2 10 à 20b
Oxyde métallique mixte (MMO) sur substrat a, c 50 à 100b
de titane dans un matériau de remblai carboné
Polymères conducteurs dans un matériau a 0,4b
de remblai carboné
NOTE Lorsque les anodes à courant imposé sont installées avec un matériau de remblai carboné, il est nécessaire de
prendre en compte la vitesse de consommation du matériau de remblai carboné. En général, elle est de 900 g·A−1·an−1 to
2 000 g·A−1·an−1 et une plage caractéristique de densité du courant anodique est de 5 A·m-2.
a Ces anodes sont installées habituellement dans un matériau de remblai carboné. La durée de vie nominale est régie en
général par la vitesse de consommation du matériau de remblai carboné. La vitesse de consommation de l’anode est par
conséquent peu significative.
b Il convient d’observer les recommandations du fabricant des anodes en termes de densité de courant maximale.
c Le document NACE/TM 0108–2008[2] donne des recommandations pour les essais effectués sur des anodes en titane
catalysées présentes dans le sol.

9.4 Commande du courant de sortie

9.4.1 Généralités

Le courant débité en sortie d’un redresseur peut être régulé par ce qui suit:
— tension constante en sortie du redresseur: le courant est régulé par la résistance du circuit. Les
variations dans le circuit externe (par exemple courants vagabonds, variations de l’électrolyte)
entraîneront des variations de la valeur du courant appliqué à la canalisation;
— commande du potentiel: le potentiel mesuré sur la canalisation à une position représentative et
renvoyé vers le redresseur, qui règle le courant de sortie du transformateur-redresseur et maintient
les mesures de potentiel prédéfinies sur la canalisation. Les variations dans le circuit externe (par
exemple courants vagabonds, variations de l’électrolyte) entraîneront des variations de la valeur du
courant appliqué à la canalisation;
— commande du courant: le courant délivré par le redresseur est automatiquement régulé par
comparaison à une valeur fixée.
Il convient que le circuit électrique entre le déversoir et la canalisation, traversant le transformateur-
redresseur, soit laissé ouvert au niveau du transformateur-redresseur jusqu’à sa mise en service.

9.4.2 Distribution du courant pour plusieurs canalisations

Lorsque plusieurs canalisations sont protégées par voie cathodique et par un seul redresseur, les
paramètres ci-dessous doivent être considérés:
— les tracés des canalisations;
— le propriétaire/l’exploitant des canalisations;
— l’influence électrique;
— les besoins en courant pour chaque canalisation;

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— l’effet d’écran pour la protection cathodique (position du déversoir par rapport aux différentes
canalisations).
Il convient d’installer des résistances dans les liaisons négatives pour équilibrer individuellement le
courant dans chacune des canalisations adjacentes. Chaque liaison négative peut être dotée d’un shunt
et d’une diode empêchant une influence mutuelle des canalisations au cours des mesurages de potentiels
à courant établi et à courant coupé (voir Annexe A).
Il convient d’installer tous les câbles, toutes les diodes et toutes les installations de mesurage de courant
dans un coffret de distribution ou une armoire pour transformateur-redresseur.
La protection cathodique sur plusieurs canalisations à partir d’un seul transformateur-redresseur peut
être obtenue par l’utilisation d’une liaison équipotentielle si l’efficacité d’une protection cathodique est
atteinte. Cependant, ceci limite la possibilité de mesurer les potentiels des conduites individuelles.

9.4.3 Commande de potentiel

Il peut être exigé que la source de tension continue impose un potentiel de canalisation constant afin de
compenser des variations des conditions de circuits externes. Des variations peuvent être provoquées
par une interférence de courants vagabonds ou telluriques.
Dans de tels cas, la tension mesurée par une électrode de référence permanente peut être utilisée
comme potentiel de régulation pour faire varier la sortie du transformateur-redresseur afin d’imposer
un potentiel constant de la conduite par rapport à l’électrolyte. L’électrode de référence doit être placée
de manière à refléter avec exactitude les potentiels qu’il est nécessaire de réguler (par exemple, à
proximité de la canalisation).
NOTE La commande des caractéristiques de sortie est en général effectuée par voie électronique, ce qui a
pour avantage que le courant débité peut être limité afin d’empêcher une surprotection en cas de défaillance
d’une électrode de référence.

Les électrodes de référence permanentes doivent être contrôlées régulièrement.


Le circuit de mesurage de potentiel utilisé pour permettre la commande doit avoir une résistance d’entrée
minimale de 10 MΩ. Le système de commande électronique peut avoir une résolution d’au moins ±10 mV
et être doté de commandes pour établir le potentiel de protection requis et la limite de courant et/ou les
alarmes visuelles dans des situations de surtensions ou de surintensités.
Des panneaux de mesure doivent être prévus pour afficher la tension de sortie, le courant de sortie et le
potentiel de protection.

10 Systèmes à anodes galvaniques

10.1 Généralités
Il convient d’envisager des systèmes à anodes galvaniques lorsque les besoins en courant sont faibles. Ils
sont mieux adaptés aux canalisations de petit diamètre, aux canalisations revêtues de courte longueur
(quelques kilomètres) mais de diamètre plus important, ainsi que dans des électrolytes à faible résistivité
(dans lesquels l’anode est installée), dans l’eau, les marécages ou les marais.
Une application des anodes galvaniques peut également être considérée:
— si aucune alimentation pour le courant imposé n’est disponible,
— pour une protection temporaire de canalisations nouvellement posées,
— pour une protection temporaire des canalisations existantes,
— si une maintenance de l’équipement électrique associé à un courant imposé est impossible,

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— pour une protection localisée (point chaud) destinée à compléter les systèmes à courant imposé
(par exemple, dans le cas d’une structure complexe ou de zones anodiques comme à proximité d’un
raccord isolant),
— aux endroits où des déversoirs éloignés pour des systèmes à courant imposé ne peuvent pas être prévus,
— dans un bulbe de dégel aux endroits où l’électrolyte autour de la canalisation peut geler (permagel),
— dans une isolation thermique où le système à courant imposé externe ne peut pas être efficace en
raison de l’isolement électrique imposé par le revêtement thermique, et
— lorsqu’un effet d’écran peut empêcher le courant de protection cathodique d’atteindre la canalisation.

10.2 Exigences en termes de conception


Pour une protection cathodique réussie des canalisations, la conception des systèmes à anodes
galvaniques doit satisfaire aux exigences suivantes:
— le matériau d’anode choisi doit délivrer le courant de protection requis (en prenant en compte la
résistivité de l’électrolyte et le potentiel moteur de l’anode) le long de la canalisation;
— l’anode doit pouvoir fournir en continu les besoins en courant maximaux;
— la masse du matériau d’anode doit être suffisante pour fournir le courant requis pendant toute la
durée de vie nominale du système de canalisations.
Il convient de marquer les anodes galvaniques avec le type de matériau (par exemple, nom commercial,
masse de l’anode sans matériau de remblai pour anode et numéro de coulée). Une documentation
complète portant sur le nombre, les types, la masse, les dimensions, les analyses chimiques et les données
de performance des anodes doit être fournie.
L’impact environnemental des anodes galvaniques et de leur matériau de remblai doit être considéré.
NOTE Pour les applications de canalisations enterrées, les deux principaux matériaux d’anodes utilisés
sont des alliages de zinc et de magnésium (voir l’EN 12496). Des données pratiques particulières concernant les
propriétés de ces matériaux sont données en 10.3 et 10.4.

Les anodes en aluminium ne doivent pas être utilisées dans les conditions enterrées au sein de
l’électrolyte, excepté lorsque la teneur en chlorure de l’électrolyte est suffisamment élevée.
D’autres alliages peuvent être utilisés à condition que la fiabilité de leurs performances dans les
électrolytes soit prouvée.
Le calcul permettant de déterminer la masse des anodes doit prendre en compte un facteur d’utilisation,
u, correspondant à la dégradation de forme d’une anode avec le temps. Sauf mention contraire, il convient
d’utiliser une valeur de 0,80 pour ce facteur.

10.3 Anodes en zinc


Les compositions caractéristiques des anodes en zinc sont données dans le Tableau 5 (voir l’EN 12496).
Le Tableau 6 donne les caractéristiques électrochimiques classiques qui sont communes aux trois types
d’alliages du Tableau 5. Lorsqu’elles sont installées dans le sol pour des applications sur canalisation, les
anodes en zinc doivent être utilisées avec un matériau de remblai pour anode, sauf lorsque le sol contient
des chlorures ou des sulfates.
NOTE Dans les environnements où les carbonates, bicarbonates ou nitrates dominent, le potentiel du zinc
devient très noble en raison de la présence de films de surface de passivation. Cet effet peut réduire l’efficacité
d’une anode en zinc. Ce phénomène n’apparaît pas si l’électrolyte contient des sulfates ou des chlorures.

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Tableau 5 — Compositions chimiques caractéristiques des alliages utilisés pour les anodes en zinc

Alliage Z 1a Alliage Z 2b Alliage Z 3


Éléments
% en masse % en masse % en masse
Al 0,1 à 0,5 0,005 max 0,10 à 0,20
Cd 0,025 à 0,07 0,003 max 0,04 à 0,06
Fe 0,005 max 0,001 4 max 0,001 4 max
Cu 0,005 max 0,002 max 0,005 max
Pb 0,006 max 0,003 max 0,006 max
Sn — — 0,01 max
Mg — — 0,5 max
Autres 0,10 max 0,005 max 0,1 max
Zn 99,314 min 99,99 min reste
a L’alliage Z1 est normalement fourni conformément au document U.S. MIL-A-18001-K-93[7] ou au document
ASTM B418‑12,[5] Type I.
b L’alliage Z2 est souvent appelé «  zinc de haute pureté  » et est normalement fourni conformément au document
ASTM B418–12[X], Type II.

Tableau 6 — Paramètres électrochimiques caractéristiques pour des anodes en zinc utilisées


dans les sols

Paramètre Anode en zinc


Potentiel de circuit ouvert (en V par rap-
−1,05 à −1,10
port à électrode saturée Cu/CuSO4)
Potentiel de circuit fermé (en V par rap-
−1,00 à −1,05
port à électrode saturée Cu/CuSO4)
Capacité électrochimique pratique
780
(A.h/kg)
Vitesse de consommation pratique (kg/A.
11,2
an)

Il convient de ne pas utiliser d’anodes en zinc, même avec un matériau de remblai, si la résistivité du
sol est supérieure à 50 Ω.m, à moins que l’évaluation technique ou l’essai sur site ne confirme que les
exigences en termes de conception peuvent être satisfaites.

10.4 Anodes en magnésium


Les compositions caractéristiques des anodes en magnésium conformément à l’EN 12496 sont données
dans le Tableau 7. Le Tableau 8 donne des caractéristiques électrochimiques classiques. Lorsqu’elles
sont installées dans le sol pour des applications sur canalisation, il convient d’utiliser les anodes en
magnésium avec un matériau de remblai.

Tableau 7 — Compositions chimiques caractéristiques des alliages utilisés pour les anodes en
magnésium

Éléments Alliage M 1a Alliage M 2


% en masse % en masse
Mn 0,25 min 0,5 à 1,5
Al 5à7 0,05 max
Zn 2à4 0,03 max
Fe 0,005 max 0,03 max
a L’alliage M 1 est normalement fourni conformément au document ASTM B843–09.[6]

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Tableau 7 (suite)
Éléments Alliage M 1a Alliage M 2
% en masse % en masse
Cu 0,08 max 0,02 max
Si 0,3 max 0,05 max
Pb 0,03 max 0,01 max
Ni 0,003 max 0,002 max
Total des autres éléments 0,30 max 0,30 max
Mg reste reste
a L’alliage M 1 est normalement fourni conformément au document ASTM B843–09.[6]

Tableau 8 — Paramètres électrochimiques caractéristiques pour des anodes en magnésium


utilisées dans les sols

Alliage M 1 Alliage M 2
Paramètre
% en masse % en masse
Potentiel de circuit ouvert (en V
par rapport à électrode saturée Cu/ −1,57 à −1,60 −1,77 à −1,82
CuSO4)
Potentiel de circuit fermé (en V par
rapport à électrode saturée Cu/ −1,52 à −1,57 −1,64 à −1,69
CuSO4)
Capacité électrochimique pratique
1 100 1 100
(A.h/kg)
Vitesse de consommation pratique
7,5 7,5
(kg/A·an)

Il convient de ne pas utiliser d’anodes en magnésium, même avec un matériau de remblai, si la résistivité
du sol est supérieure à 100 Ω·m, à moins que l’évaluation technique ou des essais sur site ne confirment
que les exigences en termes de conception peuvent être satisfaites.
NOTE La fourniture en courant est réduite si la densité de courant d’anode est inférieure à 200 mA/m2 (voir
Figure 1 pour l’alliage de magnésium M 1).

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Légende
X densité de courant (μa/cm2)
Y capacité de courant (A·h/kg)

NOTE La Figure  1 est extraite du document de R.A. Gummow, «Performance efficiency of high potential
magnesium anodes for cathodically protection iron watermains» (Proceedings of North Area Eastern Conference)
(Efficacité en termes de performance des anodes en magnésium à haut potentiel pour une protection cathodique
du réseau d’alimentation en eau en fer (Compte-rendu de la conférence du Nord-est)).[8]

Figure 1 — Capacité de courant de l’alliage de magnésium M 1 par rapport à la densité de courant

10.5 Conception du système d’anodes


Pour les applications sur canalisation, les anodes sont souvent fabriquées dans des éléments en forme de
pieu ayant une section transversale circulaire ou rectangulaire.
Plusieurs anodes peuvent être connectées électriquement à la conduite au même endroit pour délivrer
la totalité du courant. Cependant, en particulier pour de longs tronçons de conduites ou dans des
électrolytes non homogènes, les anodes peuvent être réparties le long de la canalisation pour une
meilleure distribution du courant de protection.
La masse nette totale des anodes, m, qui est nécessaire pour maintenir la protection durant toute la durée
de vie nominale doit être calculée pour chaque tronçon de canalisation conformément à la Formule (7):

8 760
m = I cm × t dl × (7)
u×ε

  Icm est le besoin en courant moyen, en ampères;

  tdl est la durée de vie nominale, en années;

  ε est la capacité électrochimique du matériau d’anode, en ampères-heure par kilogramme.

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Le nombre d’anodes, leurs dimensions et leur masse nette doivent être déterminés de manière à
satisfaire aux besoins finaux estimés en courant pour une protection du tronçon de canalisation à l’aide
des Formules (8) à (12) données ci-dessous.
Le nombre d’anodes, n, est donné par la Formule (8):

m = n × ma (8)


  m est la masse nette totale des anodes, en kilogrammes;

  ma est la masse nette individuelle d’une anode, en kilogrammes.

L’intensité requise du courant d’une anode individuelle en fin de vie, If, doit être calculée d’après la Formule (9):

I cf
If = (9)
n

  Icf est le besoin en courant total pour la protection cathodique d’un tronçon de canalisation par-
ticulier en fin de durée de vie (pour un facteur de dégradation de revêtement maximale), en
ampères.

Pour des dimensions d’anodes données, l’intensité du courant réelle de l’anode individuelle en fin de vie,
Iaf, doit être calculée d’après la Formule (10):

Ec − Ea
I af = (10)
Ra

  Ea est le potentiel de circuit fermé de calcul d’une anode galvanique, en volts;

  Ec est le potentiel de protection de calcul (potentiel négatif minimal), en volts;

  Ra est la résistance totale du circuit pour un système de protection cathodique par anodes galva-
niques (supposée être équivalente à la résistance des anodes), en ohms.

NOTE Le résultat de la différence Ec − Ea est en général appelé tension moteur de conception.

Pour apporter une protection jusqu’en fin de vie, l’intensité du courant réelle pour une anode en fin de
vie doit être supérieure ou égale à l’intensité du courant requise en fin de vie, comme indiqué dans la
Formule (11):
Iaf ≥ If (11)

La résistance globale d’une anode Ra doit être calculée. Pour cela, la résistance d’une anode, Ra/b, par
rapport au matériau de remblai et la résistance du lit de remblai, Rb/s, par rapport à l’électrolyte naturel
peuvent être calculées à l’aide de la formule de Dwight (voir la référence [4]).
Pour la résistance d’une anode à la fin de sa durée de vie nominale, il doit être supposé que les anodes se
consomment conformément au facteur d’utilisation. Il convient d’utiliser les dimensions approximatives
des anodes à la fin de leur durée de vie nominale dans l’équation permettant de calculer la résistance
des anodes Ra.
La résistance globale d’une anode Ra est ensuite donnée par la Formule (12):
Ra = Ra/b + Rb/s (12)

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10.6 Matériau de remblai pour anode


Pour les anodes galvaniques, seuls des matériaux de remblai à conduction électrolytique doivent être
utilisés. Il convient qu’ils soient constitués d’un mélange de gypse, de bentonite et de sulfate de sodium.
La composition requise du matériau de remblai pour anode doit être incluse dans la spécification d’une anode.
La composition du matériau de remblai doit être déterminée de manière à abaisser la résistivité locale et
à empêcher l’accumulation de produits de corrosion isolants autour de la surface de l’anode.
Le matériau de remblai pour des anodes en zinc et en magnésium peut être constitué à 20 % de boue de
bentonite pour une rétention d’eau, de 75 % de gypse et de 5 % de sulfate de sodium afin d’améliorer la
conductivité locale autour des anodes.
NOTE Le gypse aide à réduire la polarisation anodique de l’anode, essentiellement pour des anodes en zinc.

10.7 Câbles et connexions des câbles


La connexion entre les câbles d’anodes galvaniques et la canalisation doit être établie dans une
installation accessible. Ceci permet la réalisation de mesurages de potentiels et de courant. Il convient
de ne pas installer de shunts permanents de mesurage de résistance élevée dans le circuit d’anodes afin
d’empêcher une diminution du courant.

10.8 Installation d’anodes


Il convient d’enterrer les anodes à une distance comprise entre 3 m et 5 m par rapport à la canalisation et
à la hauteur de la canalisation ou à un niveau encore plus profond afin d’atteindre un électrolyte humide
présentant une meilleure résistivité.
Il convient de ne pas enterrer directement les anodes galvaniques dans l’électrolyte, mais dans un
matériau de remblai.
Les anodes directement conditionnées dans un sachet poreux rempli d’un matériau de remblai sec
doivent être immergées dans un mélange boueux d’eau et de sol pour humidifier le matériau de remblai
avant l’enfouissement.

11 Installations de surveillance

11.1 Généralités
Des installations de surveillance doivent être installées le long du tracé des canalisations pour permettre
le mesurage des performances de la protection cathodique.

11.2 Emplacements des postes d’essai


Pour surveiller les potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte, les courants et les interférences
éventuelles, il convient d’installer des postes d’essai le long de la canalisation à des intervalles ne
dépassant pas
— 3 km dans les zones rurales, et
— 1 km dans les zones urbaines ou industrielles.
Des postes d’essai doivent également être installés au niveau d’éléments particuliers, tels que:
— les raccords isolants;
— les connexions à des systèmes de mise à la terre;
— les fourreaux métalliques;

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— les connexions de liaison à d’autres canalisations ou installations;


— les connexions à des coupons et à une mise à la masse;
— les postes à courant imposé;
— les postes de drainage.
Il convient également d’installer des postes d’essai aux endroits où la canalisation:
— croise ou est parallèle à des systèmes de traction à courant alternatif/courant continu;
— croise ou est parallèle à des lignes d’alimentation en courant alternatif;
— croise ou est parallèle à d’autres canalisations;
— croise des axes routiers majeurs et des remblais (par exemple, des digues);
— croise des voies ferrées et des rivières;
— traverse des conditions de sol très agressives (par exemple zones polluées, résistivité du sol très
faible, etc.);
— peut être influencée par des effets d’écran;
— passe à proximité immédiate d’autres structures disposant d’un système de protection cathodique;
— passe dans des fourreaux non métalliques;
— est utilisée comme un shunt pour effectuer des mesurages de courant de ligne.
En général, il convient d’installer les postes d’essai au-dessus de la canalisation. Il convient que les postes
d’essai soient identifiés.
NOTE Dans des zones urbaines et industrielles, il peut être nécessaire d’installer des installations
supplémentaires pour permettre un contact avec le sol pour l’électrode de référence au niveau du point de mesurage.

Pour la vérification de l’intégrité des connexions, deux conducteurs séparés peuvent être fixés à la
canalisation avec deux connexions différentes. Tous les conducteurs dans le même poste d’essai doivent
être identifiés par un codage couleur ou des étiquettes.

11.3 Description des postes d’essai


Les postes d’essai peuvent contenir les éléments suivants:
— un ou plusieurs câbles connectés à la canalisation;
— un ou plusieurs câbles connectés à des dispositifs particuliers tels que des électrodes de référence
permanentes, des coupons, des sondes, des sondes de résistance électrique et des dispositifs de
découplage de courant continu;
— un ou plusieurs câbles connectés à des structures voisines;
— un ou plusieurs câbles connectés à des fourreaux;
— deux câbles ou plus connectés à la canalisation pour des mesurages de courant de ligne.

11.4 Utilisation des sondes et des coupons


Il convient d’utiliser des coupons ou des sondes lorsqu’il est nécessaire (voir Annexe A):
— d’éliminer des chutes de tension ohmique lorsque des mesurages de potentiels à courant établi-
courant coupé ne peuvent pas être effectués, par exemple en présence de courants vagabonds

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continus, de courants d’égalisation et d’interférences électriques provenant de systèmes de


protection cathodique de structures voisines,
— d’évaluer les risques de corrosion par courant alternatif (voir l’EN 15280),
— d’évaluer les densités de courant continu et/ou alternatif, et
— d’évaluer les vitesses de corrosion de l’acier dans l’électrolyte (sonde de résistance électrique).
Il convient d’installer les coupons ou les sondes aussi près que possible de la canalisation pour représenter
les conditions d’exploitation de la canalisation. Cela n’est pas toujours possible notamment à proximité
des canalisations fonctionnant à des températures élevées (par exemple pour les sondes de résistance
électrique) ou dans des zones urbaines.
NOTE Par comparaison aux coupons, les sondes fournissent des mesurages plus précis pour l’évaluation de
l’efficacité d’une protection cathodique. Dans ce cas, une électrode de référence permanente est normalement
installée à proximité d’un coupon de manière à réduire au maximum les chutes de tension ohmique. La précision
du mesurage est améliorée si l’électrode de référence est étalonnée régulièrement.

11.5 Liaison à d’autres canalisations


Lorsqu’une installation de liaison aux croisements d’autres canalisations est requise, il convient qu’elle
soit constituée de deux conducteurs distincts, de dimension appropriée, fixés à chaque canalisation
individuelle, arrivant dans un poste d’essai disposant d’installations pour l’établissement de liaisons
directes, unidirectionnelles ou résistives, selon le cas.

11.6 Installations d’essai au niveau des croisements tubés


Pour détecter les contacts entre un fourreau métallique nu et la conduite et pour évaluer l’efficacité d’une
protection cathodique, un conducteur doit être installé sur la canalisation et l’autre sur le fourreau.
Pour localiser un contact entre un fourreau métallique nu et la conduite, il convient d’installer deux
conducteurs d’essai sur les deux extrémités du fourreau et deux câbles d’essai sur la canalisation aux
deux extrémités du fourreau. Tous les câbles doivent arriver dans des postes d’essai.

11.7 Installation d’essai au niveau des raccords isolants


Les connexions à la canalisation doivent être installées de chaque côté de tous les raccords isolants
afin de vérifier leur fonctionnalité. Si des conducteurs sont installés, il convient qu’ils parviennent
au même poste d’essai et qu’ils soient correctement dimensionnés pour monter des liaisons directes,
unidirectionnelles ou résistives ainsi que des dispositifs de protection contre une surtension.

11.8 Postes d’essai de surveillance du courant de ligne


Pour les mesurages du courant de ligne, chaque connexion des câbles à la canalisation doit être identifiée
pour garantir que le sens de circulation du courant peut être établi. La configuration, l’installation et le
calibrage des câbles doivent être conformes à l’Annexe A.

11.9 Installations d’essai au niveau des points de drainage


Au niveau des points de drainage, il convient que chaque connexion négative à la canalisation soit dotée
d’installations de mesurage de courant, normalement installées au niveau de la source d’alimentation
en courant continu. Lorsque plusieurs connexions négatives sont installées, il convient de prévoir des
shunts séparés et, si nécessaire, des diodes de blocage.
Au niveau des points de drainage, il convient d’installer un poste d’essai utilisant un câble de mesure
distinct du câble de puissance du drainage de courant. Ce conducteur, connecté à la canalisation, doit
être dédié au mesurage du potentiel au niveau du point de drainage. Un poste d’essai n’est pas requis si
le point de drainage est installé sur un tronçon de canalisation situé au-dessus du sol.

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11.10 Installations de surveillance diverses


Lorsque les canalisations s’étendent sur des zones distantes ou lorsqu’il est difficile d’y accéder
régulièrement, il convient d’utiliser une télésurveillance à l’aide de câbles s’étendant sur de longues
distances, la télémétrie ou d’autres systèmes de transmission de données associés à des électrodes de
référence permanentes et à des coupons.

12 Mise en service

12.1 Généralités
La mise en service des systèmes de protection cathodique doit s’effectuer en trois étapes comme suit:
— un essai préliminaire pour vérifier que le système de protection cathodique est installé conformément
aux exigences de conception;
— le démarrage du système de protection cathodique;
— une vérification de l’efficacité de la protection cathodique selon les critères définis à l’Article 6, et un
ajustage si nécessaire.
Ces trois étapes sont nécessaires pour confirmer qu’un système de protection cathodique est totalement
fonctionnel et pour fournir des informations de référence en vue de contrôles futurs.
Le travail de mise en service doit être décrit dans les documents contenant le rapport final comprenant
les résultats des mesurages, les changements apportés à la conception et toutes les informations qui
peuvent être utiles pour la surveillance ultérieure.
Il convient d’effectuer les mesurages pendant que la source d’interférence est dans des conditions de
fonctionnement normales et représentatives.

12.2 Essais préliminaires


Il convient que toutes les installations électriques soient construites et vérifiées par un personnel
habilité en électricité conformément aux réglementations locales. Tous les documents nécessaires en
termes de sécurité doivent être disponibles avant le début des essais préliminaires.
La conformité du système de protection cathodique à la conception doit être confirmée avant son
activation. Les écarts doivent être corrigés ou réexaminés pour une acceptation avant le démarrage.
Tous les systèmes de protection cathodique temporaire doivent être désactivés et la canalisation
doit être dépolarisée avant le début des essais préliminaires. Avant la mise en service du système de
protection cathodique, il convient d’effectuer les contrôles suivants pour confirmer:
a) l’intégrité électrique du circuit de protection cathodique (par exemple, les boîtiers de jonction
d’anodes et de cathodes, les structures étrangères);
b) les postes de transformateurs-redresseurs:
— le serrage des vis et des écrous;
— le montage sûr des accessoires;
— la dénomination correcte des câbles de la canalisation et des déversoirs;
— la polarité correcte des bornes de sortie du transformateur-redresseur;
c) les transformateurs-redresseur refroidis par huile:
— le niveau d’huile requis;

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d) les postes de drainage électrique:


— le serrage des vis et des écrous;
— le montage sûr des accessoires;
— la polarité correcte des câbles sur la canalisation et les rails;
— le potentiel de la canalisation à courant établi pendant au moins 24 h pour une comparaison
ultérieure;
e) le fonctionnement des raccords isolants pour lesquels les méthodes décrites à l’Annexe A ou d’autres
méthodes si elles sont justifiées peuvent être utilisées;
f) l’isolement électrique des dispositifs de mise à la terre et des fourreaux métalliques;
g) les mesurages de la résistance:
— la résistance par rapport à la terre éloignée du déversoir ou de l’anode galvanique;
— la résistance entre la canalisation à protéger et le déversoir;
h) les postes d’essai:
— le marquage correct des câbles et des bornes;
— le serrage des extrémités de câbles;
i) l’installation correcte des coupons et des électrodes de travail;
j) les mesurages de potentiels au niveau de points de mesurage:
— le potentiel de corrosion, Ecor, de la canalisation sur tous les postes d’essai;
— l’influence des sources de courant alternatif ou continu sur la canalisation;
— le potentiel de l’anode par rapport à l’électrolyte des anodes galvaniques;
— le potentiel de la structure par rapport à l’électrolyte des structures étrangères voisines.
Les informations issues de ces contrôles doivent être fournies au personnel chargé du démarrage, de la
vérification de l’efficacité et de la rédaction du rapport de mise en service.

12.3 Démarrage

12.3.1 Postes à courant imposé

La phase de démarrage doit comprendre les étapes suivantes:


— la mise sous tension des postes à courant imposé et la confirmation de leur fonctionnement correct;
— le réglage des paramètres des postes pour se conformer aux exigences en termes de potentiel de la
conception. Il convient que les causes d’écarts majeurs soient confirmées par des mesurages.
Une action immédiate doit être entreprise si le potentiel d’une canalisation évolue vers des valeurs plus
électropositives après la mise sous tension des sources de courant continu.
Les mesurages suivants doivent être effectués sur l’ensemble des postes à courant imposé:
— la tension de sortie du redresseur sur les postes à courant imposé;
— l’intensité du courant de protection;
— le potentiel à courant établi au niveau des points de drainage.

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En fonction de l’évaluation des résultats de ces mesurages, il convient d’ajuster les paramètres de réglage
et d’effectuer de nouveau des mesurages.
NOTE L’Annexe C décrit certaines informations caractéristiques propres au dépannage.

12.3.2 Anodes galvaniques

La phase de démarrage doit comprendre les étapes suivantes:


— après la connexion de toutes les anodes galvaniques comme défini dans la conception d’une
protection cathodique, il doit être confirmé qu’elles fonctionnent correctement. Si des écarts
majeurs se présentent, il convient que les causes soient confirmées par des mesurages et qu’elles
soient corrigées;
— lorsque cela est nécessaire, la connexion des anodes galvaniques peut être réalisée avec des
résistances variables pour une limitation du courant.
Les mesurages suivants doivent être effectués sur toutes les anodes galvaniques:
— l’intensité du courant de protection de chaque anode galvanique;
— le potentiel à courant établi de la canalisation aux emplacements des anodes galvaniques.
Si l’évaluation des résultats de ces mesurages suscite un doute quelconque concernant l’efficacité de
la protection cathodique, alors il convient d’ajuster les paramètres de réglage des résistances, le cas
échéant, et d’effectuer de nouveau les mesurages.

12.3.3 Postes de drainage

Après confirmation de l’exécution correcte d’un drainage, les mesurages suivants doivent être effectués
et enregistrés:
— le courant de drainage pendant au moins 24 h;
— le fonctionnement correct du dispositif unidirectionnel (diode);
— le potentiel à courant établi de la canalisation et le potentiel des autres structures étrangères, telles
que les voies ferrées, au niveau des sites de postes de drainage, le drainage étant connecté pendant
au moins 24 h et non connecté pendant au moins 24 h;
— la direction et l’intensité des courants sur les coupons, s’ils sont présents, pendant au moins 24 h.

12.3.4 Postes d’essai

Les mesurages suivants doivent être effectués au niveau des postes d’essai:
— le potentiel à courant établi aux extrémités de la canalisation protégée;
— le potentiel à courant établi aux emplacements importants;
— le potentiel à courant établi et le courant sur les coupons, s’ils existent;
— les potentiels de la structure par rapport à l’électrolyte des structures étrangères voisines afin de
vérifier toute influence éventuelle sur ces dernières;
— le potentiel à courant établi et le courant traversant la liaison au niveau des structures liaisonnées;
— le potentiel à courant établi pour vérifier l’isolement électrique de la canalisation au niveau des
raccords isolants, des fourreaux métalliques, du béton armé, des systèmes de mise à la terre.

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12.4 Vérification de l’efficacité de la protection cathodique

12.4.1 Généralités

Les potentiels de la canalisation par rapport à l’électrolyte doivent être mesurés une fois que la
canalisation à protéger a un contact suffisant avec le milieu électrolytique après consolidation de la
tranchée par le matériau de remblai, fonctionne à sa condition de conception (température, pression) et
après une période de polarisation appropriée (dépendant principalement de la nature de l’électrolyte et
de la densité du courant de protection traversant les défauts de revêtement).
Les potentiels de la canalisation par rapport à l’électrolyte doivent satisfaire aux critères établis à l’Article 6.

12.4.2 Mesurages du potentiel de courant continu et de la tension alternative

Les mesurages suivants doivent être effectués:


— les potentiels à courant établi continu et les tensions alternatives au niveau de chaque poste d’essai:
dans les zones où les potentiels ou bien les chutes de tension mesurés varient (par exemple, à la suite
d’une interférence provenant d’un système de traction à courant continu), il convient d’effectuer des
mesurages à l’aide d’un enregistreur de données, de préférence pendant 24 h, et simultanément sur
des postes d’essai adjacents;
— les potentiels à courant coupé sans courants vagabonds continus au niveau de tous les postes d’essai
sélectionnés comme défini en 13.3;
NOTE Il est préférable d’effectuer ces mesurages au niveau de tous les postes d’essai.

— avec courants vagabonds continus, des mesurages de potentiel à courant coupé sur des sondes
ou des coupons d’essais de potentiel externes, au niveau de tous les postes d’essai équipés, et de
préférence enregistrés sur 24 h.

12.4.3 Mesurages de courant

Les mesurages suivants doivent être effectués:


— le courant continu protecteur au niveau de chaque poste à courant imposé comprenant le mesurage
du courant dans chaque câble négatif;
— le courant continu protecteur au niveau de chaque anode galvanique;
— les courants continu et alternatif circulant à travers des liaisons, le sens des courants continus
devant être noté, en particulier en présence de courants vagabonds continus de voies ferrées;
— le courant continu au niveau d’un poste de drainage de courant continu, de préférence enregistré
sur 24 h;
— les courants continu et alternatif traversant des dispositifs de découplage de courant continu;
— les courants continu et/ou alternatif traversant une sonde ou un coupon d’essai externe, de
préférence enregistrés sur 24 h dans le cas de courants vagabonds continus et/ou d’interférences
de courant alternatif.

12.4.4 Réglages

Si l’efficacité du système de protection cathodique n’est pas atteinte, des réglages du système de
protection cathodique doivent être réalisés et les mesurages doivent être répétés jusqu’à ce qu’une
protection cathodique de toute la canalisation conforme à la conception soit obtenue.
NOTE Les réglages qu’il est possible d’effectuer sont les suivants:

— le réglage du courant de protection (augmentation ou diminution);

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— l’installation d’un nouveau poste de drainage si nécessaire;

— le réglage de la résistance du circuit du dispositif de drainage (augmentation ou diminution), s’il existe;

— l’installation de dispositifs de découplage de courant continu;

— l’installation ou la déconnexion des liaisons.

12.5 Rapport de mise en service

12.5.1 Documentation concernant l’installation

Une documentation conforme à l’exécution doit être préparée, contenant au minimum les éléments suivants:
— la documentation relative à la conception (voir 14.1);
— les critères de protection appliqués conformément au Tableau 1;
— la description et les spécifications de tous les équipements de protection cathodique utilisés
(comme la source de courant imposé, l’anode galvanique, le drainage, le système de télésurveillance
et les déversoirs);
— les plans d’installation «conforme à la réalisation» de la canalisation, de son système de protection
cathodique et des structures adjacentes;
— un schéma simplifié représentant toutes les connexions de courant alternatif et de courant continu;
— les programmes de surveillance et de maintenance recommandés, y compris les fréquences.

12.5.2 Mesurages de mise en service

Toutes les données collectées au cours de la mise en service doivent être rassemblées dans un rapport
de mise en service devant de préférence contenir les éléments suivants:
— les paramétrages de la source de courant imposé (tension de sortie, courant délivré, type de
régulation, etc.);
— les mesurages portant sur les anodes galvaniques (potentiel et courant);
— les valeurs de résistance des déversoirs ou des anodes galvaniques;
— les potentiels de la canalisation par rapport au sol (à courant établi et à courant coupé);
— la tension alternative sur la canalisation;
— les potentiels des coupons (à courant établi et à courant coupé);
— le courant mesuré sur les coupons;
— le courant provenant des liaisons;
— le courant provenant des liaisons de drainage;
— les valeurs des résistances utilisées sur le système de protection cathodique;
— les mesurages de vérification des dispositifs d’isolement (par exemple, les potentiels, la résistance);
— les résultats des essais portant sur les interférences effectués avant et après la mise en service;
— l’évaluation de l’efficacité de la protection cathodique au moment de l’achèvement de la mise en service;
— la description et les résultats de toutes les actions correctives entreprises au cours de la mise en service;

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— la description de toutes les actions correctives prévues qui n’ont eu aucun impact sur l’efficacité de
la protection cathodique.
NOTE 1 Ce rapport de mise en service atteste que les valeurs mesurées sont cohérentes avec les critères de
protection et que l’efficacité de la protection cathodique de la canalisation est atteinte à cet instant.

NOTE 2 Le rapport de mise en service enregistre les valeurs de référence en vue d’une comparaison à de futurs
mesurages qui seront effectués au cours d’opérations de surveillance et d’inspection de la protection cathodique
de la canalisation.

13 Surveillance, inspection et maintenance

13.1 Généralités
L’inspection et la surveillance du système de protection cathodique doivent être réalisées à intervalles
réguliers (voir 13.3) afin de confirmer que les critères de protection sont satisfaits et afin de détecter
toute défaillance. Les critères peuvent ne pas être atteints aux emplacements où la protection est
déficiente en raison d’effets d’écran ou de polluants inhabituels dans l’électrolyte.
L’inspection et la surveillance doivent être réalisées conformément à des modes opératoires appropriés.
Les mesurages et les données issus des activités de surveillance et d’inspection doivent être analysés pour:
— examiner la gestion de la corrosion,
— identifier les défaillances éventuelles et apporter des améliorations,
— indiquer la nécessité d’une évaluation plus détaillée de l’état de la canalisation, et
— déterminer l’exigence concernant le mesurage d’une interférence de courant alternatif.
Les facteurs suivants doivent être considérés lors de la détermination des fréquences d’inspection et de
l’exigence d’études particulières:
— la nature corrosive de l’électrolyte externe (sol ou eau);
— l’éventualité d’endommagement mécanique de la canalisation;
— les interférences de courants continus ou de courants alternatifs;
— l’éventualité d’endommagement des installations de protection cathodique par la foudre, une
surtension ou des moyens mécaniques;
— les risques associés aux conséquences d’une défaillance de la canalisation;
— le matériau, l’étendue et la complexité de la canalisation;
— les éléments de construction importants pour conserver une protection cathodique efficace (par
exemple, les fourreaux sur les canalisations);
— la qualité d’un revêtement protecteur appliqué;
— l’utilisation d’une télésurveillance;
— l’utilisation d’anodes galvaniques ou de postes à courant imposé;
— le type d’alimentation en énergie (par exemple, par panneau solaire ou générateur thermoélectrique);
— l’utilisation de drainages unidirectionnels;
— les questions de sécurité et environnementales;
— l’âge et l’historique de la canalisation;

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— les exigences réglementaires.

13.2 Mise en œuvre de l’inspection


En général, l’efficacité d’une protection cathodique est évaluée en comparant les valeurs réelles mesurées
à des valeurs de référence ou à des critères de protection. Les valeurs mesurées établies au niveau des
postes de protection cathodique et des points d’essai au moment de la mise en service ainsi que pendant
les années suivantes doivent être utilisées comme valeurs de référence.
S’il existe des indications que la protection cathodique n’est pas totalement efficace sur la totalité de la
canalisation, il convient de mener des investigations et d’entreprendre l’action corrective appropriée
pour rétablir l’efficacité de la protection cathodique. Les valeurs mesurées établies à l’issue de ces
investigations doivent ensuite être utilisées comme nouvelles valeurs de référence.

13.3 Périodicités des inspections


Les exigences minimales concernant la périodicité des mesurages et des contrôles de routine des
équipements doivent être conformes au Tableau 9.
Tous les mesurages et tous les contrôles doivent être consignés.
L’efficacité de la protection cathodique doit être démontrée en deux étapes:
a) pour une évaluation générale de l’efficacité de la protection cathodique, il convient que le mesurage
des potentiels à courant établi soit utilisé et effectué conformément au Tableau 9. Ces mesurages
doivent être effectués sur l’ensemble ou sur une sélection des postes d’essai. Les postes d’essai
sélectionnés peuvent être ceux situés aux limites de la canalisation, par exemple au niveau des
raccords isolants, les postes d’essai où les potentiels les moins négatifs ont été mesurés au cours
de la mise en service, au niveau de points critiques ou ceux indiqués comme étant représentatifs du
système de protection cathodique. Il convient d’inclure les postes d’essai associés à des structures
étrangères, de sorte que toute variation puisse être détectée;
b) pour une évaluation complète et détaillée de l’efficacité de la protection cathodique, les méthodes de
mesurage doivent être appropriées pour la canalisation et sont les suivantes:
—les méthodes de mesurage par potentiels à courant coupé, les mesurages étant effectuées
conformément au Tableau 9 et de préférence au niveau de tous les postes d’essai;
— lorsqu’il impossible de mesurer le potentiel à courant coupé sur la conduite, des mesurages
de potentiels à courant coupé sur une période suffisante sur sondes ou sur coupons d’essais
externes sont requis conformément au Tableau 9;
— il convient de mener une enquête détaillée pour prouver l’efficacité de la protection cathodique
dans les circonstances suivantes:
— si tout dommage infligé au revêtement protecteur ou contact métallique est suspecté après
la réalisation d’un ouvrage de construction dans la zone de la canalisation revêtue;
— dans le cas d’indications de mouvement de la canalisation (par exemple dans les zones de
tassement ou bien lors de variations des conditions de fonctionnement);
— toute autre modification apportée à l’environnement de la canalisation;
— toute variation pertinente dans la plage de potentiel;
— en cas d’interférences de courants alternatifs;
— lorsqu’il existe des variations à long terme des interférences électriques.

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D’autres mesurages, tel qu’un mesurage de courant en ligne tel que décrit à l’Annexe A, peuvent être
nécessaires pour une meilleure compréhension des conditions de fonctionnement du système de
protection cathodique.

Tableau 9 — Périodicités minimales des mesurages et des contrôles de routine

Élément Action Périodicité


Poste à courant imposé Contrôle visuel de l’unité de transformateur-redres- De un à trois mois
seur et relevé par lecture de la tension et du courant
de sortie
Poste à courant imposé Essais fonctionnels complets du poste à courant De un à trois ans
imposé (par exemple, vérification de l’unité de trans-
formateur-redresseur, contrôle de l’électrode perma-
nente, détermination de la résistance du déversoir,
mesurage du système de mise à la terre, contrôle des
instruments) et mesurage de la tension et du courant
de sortie
Postes de drainage unidirec- Contrôle visuel de l’unité de drainage unidirectionnel Un mois
tionnel et relevé par lecture de l’instrumentation de protec-
tion cathodique intégrée
Postes de drainage unidirec- Essais fonctionnels complets du poste de drainage De un à trois ans
tionnel unidirectionnel (par exemple, contrôle de l’électrode
permanente, fonctionnalité des diodes et de leurs
dispositifs de protection, réglage des résistances,
contrôle des instruments) et mesurage du potentiel et
du courant aux points de drainage
Connexions à la structure Mesurage de la circulation du courant Un an
étrangère (liaison résistive ou
directe)
Connexions à la structure Essais fonctionnels complets du dispositif et mesu- De un à trois ans
étrangère (liaison résistive ou rage de la circulation du courant (intensité et sens) et
directe) du potentiel
Systèmes de mise à la terre Essais fonctionnels complets des dispositifs et déter- De un à trois ans
connectés à la canalisation et mination de la résistance des déversoirs et de la circu-
associés au système de protec- lation du courant traversant le système d’atténuation
tion cathodique ou au système (s’il existe)
d’atténuation de corrosion
Électrode de référence perma- Comparaison avec une électrode de référence dont De un à six ansb
nente l’exactitude peut être reliée à une électrode maître
Postes d’essai sélectionnés Mesurage du potentiel EON Un an
Tous les postes d’essai Mesurage du potentiel EOFF a De trois ans
Poste d’anodes galvaniques Contrôle visuel des postes et mesurage du potentiel de Un an
la conduite par rapport à l’électrolyte
Poste d’anodes galvaniques Essais fonctionnels complets du poste d’anodes gal- Trois ans
vaniques (par exemple, paramétrage de la résistance,
efficacité de la connexion des liaisons et mesurage du
potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte)
a A l’endroit où un courant vagabond peut influer sur les mesurages du potentiel à courant coupé EOFF, d’autres techniques
de mesurage peuvent être considérées s’il est démontré qu’elles sont précises et efficaces.
b Les performances et la répétabilité de l’électrode de référence permanente dépendent du type d’électrode de référence
et de la fréquence des mesurages. Par conséquent, la périodicité peut varier entre un et six ans.

Des mesurages plus fréquents peuvent être requis, par exemple, dans des zones d’interférences de
courants vagabonds, des installations importantes et des connexions étrangères.
Des mesurages moins fréquents et/ou la limitation des mesurages aux postes d’essai sélectionnés
peuvent être envisagés sur la base de résultats d’études spécialisées démontrant, par exemple, la

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stabilité du système par rapport aux interférences provenant de courants vagabonds, à la foudre, à des
conditions d’électrolyte variables, à la dégradation du revêtement, etc.
Les risques d’un niveau inadmissible d’interférence de courant alternatif comme défini en 6.4 peuvent
être déterminés par des études ou par des mesurages directs (voir l’EN  15280 pour de plus amples
informations). Après réalisation de ces études ou de ces mesurages, certains postes d’essais peuvent
être surveillés pour mesurer également les tensions alternatives. Ces mesurages peuvent être associés
à ceux présentés dans le Tableau 9.

13.4 Télésurveillance
NOTE La télésurveillance peut présenter des avantages comme une réponse prompte à une défaillance d’un
équipement et une signalisation automatique des seuils d’alerte qui sont dépassés.

Si le système de protection cathodique est surveillé par une télésurveillance et que la périodicité
des relevés suffit pour détecter une dégradation de l’efficacité de la protection cathodique ou des
dysfonctionnements d’équipements, alors les périodicités établies dans le Tableau 9 pour les mesurages
sur site ne s’appliquent pas. Les périodicités peuvent être augmentées, en fonction de la qualité globale du
revêtement de la canalisation, de l’environnement externe de la canalisation (par exemple, interférence
avec des sources de courant alternatif ou continu) et du nombre et de la répartition des installations de
télésurveillance.
Au minimum, une télésurveillance doit donner le même niveau d’information que celle obtenue par
l’intermédiaire des exploitants de protection cathodique sur site.
Il convient de contrôler périodiquement les résultats fournis par le système de télésurveillance afin de
confirmer que le système de télésurveillance fonctionne correctement.
La conception et la mise en œuvre d’une télésurveillance doivent être conformes aux réglementations
nationales ou locales.

13.5 Études spécialisées


L’exigence et la périodicité d’études spécialisées doivent être basées sur les résultats des inspections et
sur l’historique d’une canalisation. Il convient que ces études soient réalisées par un personnel utilisant
des équipements et des instruments spécialisés sous la surveillance d’un personnel formé. De telles
études sont recommandées lorsqu’un endommagement excessif du revêtement est suspecté et/ou que
des zones localisées de protection cathodique inefficace sont observées.
Il convient d’effectuer ces études dès le début de l’installation de nouvelles canalisations. Pour les
canalisations existantes, il convient de prendre en compte, lors de la détermination de la fréquence de
ces études, les informations issues d’autres méthodes d’inspection.
L’Annexe D fournit des informations concernant des études spécialisées éventuelles.

13.6 Plan de surveillance


Un plan de surveillance pour le système de protection cathodique doit être mis en œuvre et entretenu.
Le plan de surveillance doit comprendre au moins les éléments suivants:
— la description des mesurages à effectuer;
— les localisations où les mesurages doivent être menés;
— l’équipement de surveillance requis pour mener de telles études;
— les techniques de mesurage à utiliser;
— la fréquence à laquelle chaque type de mesurage doit être effectué.

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Ce plan de surveillance peut également comprendre un système de télésurveillance installé sur les
canalisations.
NOTE Les conditions météorologiques ou les conditions saisonnières peuvent avoir un impact sur les
résultats des mesurages.

13.7 Équipement de surveillance


Les mesurages de potentiels doivent être effectués avec une électrode de référence et un voltmètre. Il
convient que l’impédance d’entrée du voltmètre soit suffisamment élevée pour prévenir les effets de
l’instrument sur la valeur mesurée. Il convient que cette impédance d’entrée soit au moins égale à 1 MΩ
et normalement qu’elle ne dépasse pas 10 MΩ.
NOTE 1 L’impédance d’entrée dépend de différents paramètres tels que l’aire de la surface d’échange de
l’électrode de référence utilisée, la qualité du contact entre l’électrode de référence et le sol et la résistivité du sol.

NOTE 2 Plus l’impédance est élevée, plus grande est la précision du mesurage.

Les électrodes de référence doivent être conçues de manière à ce que leur potentiel ne soit pas influencé
au cours d’un mesurage de la tension.
Il convient que les voltmètres utilisés pour les mesurages aient une précision appropriée pour le
potentiel à mesurer. La précision est généralement de ±1 % pour les voltmètres numériques et de ±2 %
de la déviation maximale pour les voltmètres analogiques.
Il convient que la précision des mesurages du courant effectués à l’aide d’un shunt et d’un voltmètre ou
à l’aide d’un ampèremètre (à l’exception des pinces) soit supérieure à ±2,5 % si l’intensité du courant est
inférieure à 10 A, et supérieure à ±5 % si l’intensité du courant dépasse 10 A. Il convient que la valeur du
shunt, qu’il soit interne ou externe à l’instrument de mesurage, prenne en considération l’effet probable
de l’inclusion de la résistance du shunt dans le circuit mesuré.
Les exigences et les précisions en termes de mesurage doivent également s’appliquer pour une
télésurveillance, pour les enregistreurs de données, les voltmètres ou les ampèremètres.
En présence d’une interférence de courants alternatifs, il convient d’associer aux instruments un filtre
de courant alternatif approprié de manière à ne mesurer que la composante de courant continu et à
prendre en compte le retard provoqué par ce filtre.
Il convient que le temps d’échantillonnage des instruments utilisés soit lié aux types de mesurages
effectués et aux types d’influences électriques sur la canalisation.
Les multimètres et les électrodes de référence utilisés pour les mesurages de la protection cathodique
sur site doivent être contrôlés périodiquement conformément à l’ISO 10012.

13.8 Maintenance et réparation


L’efficacité du système de protection cathodique doit être maintenue durant toute la durée de vie d’une
canalisation. Des actions correctives doivent être entreprises si des essais et des inspections périodiques
indiquent que la protection n’est plus adéquate.
Les potentiels qui ne satisfont pas aux critères indiqués à l’Article 6 doivent être examinés et tous les
défauts doivent être corrigés dès que possible. Les origines de variations positives significatives du
potentiel d’une canalisation, telles que celles dues à une interaction des courants vagabonds, doivent
être examinées et une solution doit être proposée dès que possible.
Il convient d’examiner périodiquement les dispositifs d’isolation situés au-dessus du sol et exposés aux
intempéries (par exemple, les brides isolées et les cellules de polarisation) et de les débarrasser de tous
les débris accumulés qui peuvent s’entasser sur le matériau d’isolation. Tout revêtement de barrière
protecteur, appliqué pour empêcher l’introduction des poussières ou l’absorption d’eau par les matériaux
d’isolation, doit être maintenu en bon état. Il est nécessaire de veiller à s’assurer que les dispositifs
d’isolation ne soient pas électriquement bipassés involontairement après leur installation.

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Chaque fois que l’efficacité d’un dispositif d’isolation est soumise à essai sur site, l’intégrité d’un dispositif
de protection à haute tension joint doit également être vérifiée conformément aux instructions du fabricant
(par exemple un dispositif de protection contre les surtensions parallèlement à un raccord isolant).

14 Documentation

14.1 Documentation de conception

14.1.1 Généralités

Le but de la documentation est de conserver un enregistrement complet du processus de conception.


Ceci inclura les détails concernant toutes les hypothèses de conception ou valeurs utilisées dans le cadre
de la conception. En ce sens, la documentation peut être présentée sous un format électronique.
Lorsque cela est approprié, il convient que la documentation de conception comprenne les éléments suivants:
— l’étendue de la canalisation devant être protégée par voie cathodique;
— les hypothèses concernant les contacts de structures étrangères (par exemple, les systèmes de
mise à la terre);
— les détails concernant les systèmes de revêtement utilisés;
— la dégradation anticipée d’un revêtement pendant la durée de vie nominale;
— la densité de courant estimée qui est requise pour parvenir à une protection cathodique;
— les résultats d’études portant sur l’électrolyte (résistivité, activité bactérienne, pH);
— l’inventaire des croisements avec des structures étrangères;
— la disponibilité des sources d’alimentation pour les systèmes à courant imposé;
— les hypothèses concernant le risque des interférences de courant alternatif ou continu;
— l’inventaire des systèmes de protection cathodique adjacents et une évaluation du risque
d’interférences;
— les résultats des essais portant sur le drainage (injection) du courant;
— la description du système de protection cathodique, y compris un schéma simplifié;
— l’énoncé des critères de protection;
— les installations d’essai, de mesurage et de surveillance devant être intégrées;
— les détails concernant toutes les liaisons;
— les spécifications des matériaux proposés;
— les calculs pour démontrer la manière dont les besoins en courant ont été obtenus;
— les calculs pour démontrer la résistance des déversoirs et la longévité attendue;
— les calculs d’atténuation concernant la canalisation;
— l’inventaire des matériaux;
— les dessins de conception;
— les procédures d’installation;

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— les procédures de mise en service.

14.1.2 Détails relatifs à la construction et procédures d’installation

Les détails complets relatifs à la construction et les procédures d’installation du système de protection
cathodique doivent être étayés par des documents pour garantir que le système satisfera aux exigences
en termes de performance de la conception et aux réglementations de sécurité électrique locales.
Il convient d’inclure les éléments suivants:
— les procédures pour l’installation des sources de tension continue, des déversoirs, des câbles, des
installations d’essai, des connexions de câbles à la canalisation;
— les procédures pour tous les essais requis afin de démontrer que la qualité de l’installation satisfait
aux exigences;
— les procédures et les critères pour démontrer qu’il n’existe aucun effet d’interférence néfaste sur la
canalisation protégée ou bien provenant de celle-ci;
— une procédure pour démontrer qu’il n’existe aucun effet nuisible provoqué par les interférences de
courant alternatif;
— les plans de construction comprenant, mais sans s’y limiter, des plans de terrains, les localisations
des postes de protection cathodique et des installations d’essai, le cheminement des câbles, des
schémas simplifiés, des schémas de câblage ainsi que les ouvrages de construction de déversoirs et
les ouvrages de génie civil;
— les procédures pour garantir des conditions de travail sûres pendant l’installation et le
fonctionnement du système de protection cathodique.

14.2 Documentation relative à la mise en service


Après la mise en service réussie du système de protection cathodique, les éléments suivants doivent être
compilés dans un rapport de mise en service:
— les plans de configuration conformes à la réalisation de la canalisation incluant les structures
voisines ou les systèmes qui sont propres à la protection cathodique efficace de la canalisation;
— les plans conformes à la réalisation, les rapports et autres détails se rapportant à la protection
cathodique de la canalisation;
— les enregistrements des essais d’interférence (le cas échéant) effectués avec les structures voisines;
— l’enregistrement des essais d’interférence de courant alternatif et toute action corrective;
— la tension et le courant auxquels chaque système de protection cathodique a été initialement réglé
et les niveaux de tension et de courant utilisés au cours des essais futurs sur les interférences; la
localisation et le type de sources de courant et d’interférences (le cas échéant);
— les enregistrements des potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte à tous les postes d’essai
sélectionnés avant et après l’application de la protection cathodique;
— les enregistrements de tous les coupons ou sondes qui ont été installés;
— les enregistrements de tous les courants de liaisons;
— les enregistrements des performances de fonctionnement de tous les postes de drainage qui ont
été installés;
— les résultats d’essais de tous les raccords isolants monoblocs ou de tous les kits d’isolation par brides;
— les résultats d’essais pour toutes les traversées sous fourreau;

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— les enregistrements de tous les autres essais effectués.

14.3 Documentation relative au fonctionnement et à la maintenance

14.3.1 Généralités

Un manuel d’utilisation et de maintenance doit être préparé pour garantir que les procédures appropriées
relatives au fonctionnement et à la maintenance sont disponibles pour les opérateurs. Ce document doit
être composé des éléments suivants:
— une description du système et des composants du système;
— un rapport de mise en service;
— des plans conformes à la réalisation;
— une documentation du fabricant;
— un inventaire de toutes les installations de surveillance;
— des critères de potentiels applicables au système;
— un plan de surveillance;
— des programmes de surveillance et des exigences concernant l’équipement de surveillance;
— des procédures d’inspection et de surveillance pour chacun des types d’installations de surveillance
installées sur la canalisation;
— des lignes directrices pour un fonctionnement sûr du système de protection cathodique.

14.3.2 Données d’inspection et de surveillance

Les résultats de tous les contrôles d’inspection et de surveillance doivent être enregistrés, archivés et
évalués par un spécialiste compétent. Les contrôles d’inspection et de surveillance doivent inclure au
minimum la totalité des résultats des mesurages stipulés en 13.2 de même que tous les autres mesurages
effectués au cours de la surveillance ou d’études spécialisées.
NOTE Les résultats sont utilisés pour établir un fondement destiné aux vérifications futures de l’efficacité de
la protection cathodique et des interférences.

14.3.3 Enregistrements de maintenance

Pour la maintenance du système de lutte contre la corrosion externe (protection cathodique, revêtements
et dispositifs auxiliaires), les informations suivantes doivent être enregistrées:
— la réparation des redresseurs et d’autres sources d’alimentation en courant continu;
— la réparation ou le remplacement des anodes, des connexions et des câbles;
— la maintenance, la réparation et le remplacement d’un revêtement, de dispositifs d’isolation, de
conducteurs d’essai et d’autres installations d’essai;
— l’amélioration du système de protection cathodique;
— la réparation ou le remplacement de postes de drainage, de fourreaux, de dispositifs d’atténuation
du courant alternatif et d’équipements de télésurveillance.

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Annexe A
(normative)

Mesurages de la protection cathodique

A.1 Généralités
Les mesurages des paramètres électriques suivants doivent être effectués au cours d’une mise en service
et du fonctionnement:
— la tension et le courant de sortie des redresseurs;
— les potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte (sol, par exemple), à courant établi et, si
possible, à courant coupé;
— les potentiels à courant établi et à courant coupé et la circulation du courant au niveau des coupons,
s’ils sont présents;
— l’efficacité d’une isolation électrique (par exemple, un raccord isolant, un fourreau, des éclateurs, etc.);
— les potentiels à courant établi sur des canalisations étrangères liées et l’intensité de la circulation du
courant à destination ou en partance de celles-ci;
— l’effet de toutes les interférences de courant continu avec une canalisation étrangère;
— l’effet de toutes les interférences de courant alternatif ou continu provenant d’une source étrangère;
— la vitesse de corrosion sur des sondes de résistance électrique si elles sont présentes.
NOTE Un principe caractéristique de détection de défauts dans un système de protection cathodique à
courant imposé est donné à l’Annexe C.

A.2 Mesurages des potentiels


A.2.1 Généralités
L’efficacité de la protection cathodique peut être évaluée par un mesurage de potentiels, c’est-à-dire
des mesurages des potentiels à courant coupé qui s’approchent du potentiel au niveau de l’interface
conduite-électrolyte par rapport à une électrode de référence.
Il convient que la technique choisie soit sélectionnée sur la base des conditions locales sur le terrain,
c’est-à-dire le type et la qualité du revêtement, la résistivité de l’électrolyte et la présence de courants
parasites, de courants d’égalisation, de courants telluriques, etc.
NOTE 1 Lorsqu’un courant traverse l’électrolyte et arrive sur la canalisation, il y a une chute de tension
ohmique dans l’électrolyte et à travers le revêtement. Par conséquent, le potentiel mesuré avec l’électrode de
référence au niveau de la surface du sol comprend une contribution de la chute de tension ohmique. Il existe des
techniques complémentaires qui peuvent être utilisées pour donner une évaluation plus précise de l’efficacité de
la protection cathodique.

NOTE 2 Lorsque seuls les courants traversant l’électrolyte proviennent du propre système de protection
cathodique de la canalisation, les potentiels mesurés au niveau de la surface du sol sont en général plus négatifs
que le potentiel au niveau de l’interface conduite-électrolyte.

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A.2.2 Mesurage de potentiels à courant établi


Les mesurages de potentiels à courant établi doivent être effectués alors que le système de protection
cathodique fonctionne en continu.
Dans le cas de courants de protection cathodique provenant des propres systèmes de protection d’une
canalisation, le potentiel mesuré au niveau de la surface du sol est plus négatif que le potentiel mesuré
avec une électrode de référence positionnée à proximité immédiate du métal nu de la canalisation (par
exemple, au niveau d’un défaut de revêtement d’une canalisation revêtue). Dans des électrolytes à faible
résistivité, la chute de tension ohmique provoquée par ces courants peut atteindre plusieurs dizaines
de millivolts, alors que dans les électrolytes à résistivité élevée, elle peut atteindre quelques volts. Pour
réduire le plus possible la chute de tension ohmique, il convient de placer une électrode de référence
aussi près que possible de la conduite.
NOTE Les valeurs obtenues contiennent diverses chutes de tension ohmique inconnues qui varient avec
le temps et la position du mesurage. Les lectures peuvent ne pas refléter le potentiel au niveau de l’interface
conduite-électrolyte.

A.2.3 Mesurage du potentiel à courant coupé


Grâce à une utilisation correcte de la technique du potentiel à courant coupé, les erreurs de mesurage
provoquées par une chute de tension ohmique dans le circuit de mesurage sont nettement réduites.
Pour les canalisations enterrées, le potentiel mesuré par rapport à une électrode de référence doit être
mesuré après avoir coupé tous les courants dans le circuit de protection cathodique, mais avant que la
canalisation ait été dépolarisée (voir A.2.5 en cas d’utilisation d’un coupon ou d’une sonde).
Pour un mesurage efficace du potentiel à courant coupé, toutes les sources de courant de protection
cathodique affectant la zone soumise à essai doivent être coupées simultanément.
Si une dépolarisation rapide se produit ou s’il existe un risque de protection cathodique excessive,
les potentiels instantanés à courant coupé doivent être déterminés à l’aide de systèmes de mesurage
très rapides tels qu’un enregistreur de données ou un oscilloscope. Il convient de déterminer la
vitesse d’échantillonnage en prenant en compte l’éventualité de pics de potentiels sur la canalisation
(provoqués par l’énergie emmagasinée/les courants d’égalisation) qui n’existent pas dans un tel cas lors
de l’accomplissement du même mesurage sur les coupons.
Le potentiel à courant coupé doit être mesuré avec un instrument ayant une impédance d’entrée
élevée (en général 10 MΩ) avec une période d’échantillonnage et un filtrage conformes au rapport de
commutation courant établi/courant coupé. Il convient de synchroniser le système de mesurage avec le
système de commutation de sorte que les actions de commutation puissent être identifiées et amenées
à correspondre au potentiel. Un oscilloscope peut également être utilisé.

A.2.4 Mesurages du courant continu réel dans des circuits à basse tension
Les mesurages du courant peuvent être effectués au moyen d’un mesurage direct sur un shunt, au
moyen d’un ampèremètre ou au moyen d’un ampèremètre à pinces/broches afin de déterminer la
circulation du courant.
Il convient que la sélection de la valeur du shunt, qu’il soit interne ou externe à l’instrument de mesurage,
prenne en considération l’effet probable de l’inclusion de la résistance en série dans le circuit mesuré.
Il convient que l’exactitude du mesurage soit supérieure à 2,5 %.
Il convient que les ampèremètres à pinces/broches soient sélectionnés et utilisés avec minutie pour
fournir des niveaux admissibles de précision.
Lorsque des mesurages de faibles courants sont requis dans des circuits à basse tension, alors les
principes et les circuits représentés à la Figure  A.1 peuvent être utilisés si des courants vagabonds
n’existent pas. En variante, un ampèremètre à résistance nulle peut être utilisé.

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Légende
A, B bornes
1 liaison
2 niveau du sol
3 poste d’essai
4 électrolyte (sol, etc.)
5 canalisation
6 structure secondaire (anode galvanique)

Figure A.1 — Méthode de détermination de la circulation du courant réel dans des circuits à


très basse tension

Le mode opératoire de détermination des mesurages du courant réel continu dans des circuits à basse
tension doit être le suivant:
a) ouvrir la liaison entre les bornes A et B;
b) mesurer la tension, U1, aux bornes de A et B avec un millivoltmètre à haute impédance;
c) connecter l’ampèremètre aux bornes de A et B et mesurer le courant, I;
d) mesurer la tension, U2, aux bornes de A et B avec l’ampèremètre toujours connecté;
e) calculer le courant réel, Itrue, à l’aide de la Formule (A.1):

U1
I true = I × (A.1)
U 2 −U 1

A.2.5 Mesurages au niveau des sondes d’essai ou coupons


Il convient de fabriquer les sondes ou les coupons à partir d’un matériau similaire à celui de la canalisation
soumise à essai et de faire en sorte qu’ils aient un revêtement similaire, excepté pour une surface définie
qui est laissée à nu. Les sondes ou coupons connectés à la canalisation doivent avoir une liaison d’essai
accessible, qui peut être temporairement déconnectée.
Pour des problèmes de courant continu, il convient que la surface de la sonde ou du coupon soit
représentative de la taille moyenne des défauts de revêtement attendus sur une canalisation. Pour les
problèmes de courant alternatif, il convient que la surface du coupon ou de la sonde soit de 1 cm2.

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Il convient d’effectuer des mesurages de potentiels à courant coupé immédiatement après la déconnexion
de la sonde d’essai ou du coupon de la conduite et sans interrompre les sources de courant protecteur.
NOTE 1 Il peut être supposé que le métal constituant le coupon ou la sonde adopte un potentiel par rapport à
l’électrolyte adjacent qui est similaire au potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte au niveau d’un défaut
de revêtement ayant la même taille que sur la conduite située près du coupon.

NOTE 2 Lorsqu’un coupon est utilisé, en dépit du fait qu’il n’existe aucun courant circulant vers lui directement
lorsqu’il est déconnecté de la conduite, un courant continue toujours à circuler dans l’électrolyte environnant. Par
conséquent, il peut toujours exister une contribution significative au potentiel mesuré du coupon due à la chute de
tension ohmique dans l’électrolyte. Les potentiels à courant coupé d’un coupon sont plus précis s’ils sont mesurés
par rapport à une électrode de référence permanente enterrée à proximité du coupon ou intégrée en permanence
en tant qu’aménagement. La chute de tension ohmique résiduelle peut également être réduite au minimum en
plaçant l’électrode de référence portable dans un tube d’électrolyte dont une extrémité est positionnée près du
coupon et qui s’étend jusqu’à la surface.

A.3 Abaissement de potentiel cathodique de 100 mV


A.3.1 Méthode de mesurage au cours d’une polarisation
Lorsque la méthode de mesurage par polarisation est utilisée, un abaissement de potentiel cathodique de
100 mV doit être mesuré par rapport au potentiel de corrosion libre (Ecorr) conformément à la Figure A.2.
Cette méthode s’applique à une canalisation ou à un coupon qui n’a pas été polarisé au préalable.

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Légende
A courbe de formation de polarisation
B valeur de formation de polarisation
E1 potentiel de corrosion libre, Ecor (repère 1 sur la courbe)
E2 EOFF après t2 (repère 5 sur la courbe)
t1 instant auquel une protection cathodique est appliquée sur la canalisation ou un coupon est connecté
t2 instant auquel la protection cathodique est coupée ou bien le coupon est déconnecté
t3 instant auquel la protection cathodique est activée ou bien le coupon est connecté
X temps, t
Y potentiel, E
2 - 3 chute de tension ohmique lorsqu’une protection cathodique est appliquée sur la canalisation ou un coupon
est connecté
4 - 5 chute de tension ohmique lorsque la protection cathodique est coupée ou bien le coupon est déconnecté
4 EON à l’instant t2

Figure A.2 — Méthode de formation de polarisation

La valeur de la formation d’une polarisation est la différence entre le potentiel Ecor et le mesurage du
potentiel EOFF.

A.3.2 Méthode de mesurage au cours d’une dépolarisation


Lorsque la méthode de mesurage au cours par dépolarisation est utilisée, un abaissement de potentiel
cathodique de 100 mV doit être mesuré par rapport au potentiel à courant coupé, EOFF, conformément à la
Figure A.32. Cette méthode s’applique sur une canalisation ou un coupon qui est déjà soumis à une protection.

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Légende
A la protection cathodique est appliquée
B courbe de dépolarisation (ou décroissance de polarisation)
C valeur de dépolarisation (valeur de décroissance de polarisation)
E1 potentiel de corrosion libre, Ecor
E2 potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte à l’instant t3 (repère 4 sur la courbe)
E3 EOFF
E4 EOFF instantané
E5 EON (repère 1 sur la courbe)
t1 instant auquel la protection cathodique est coupée ou bien le coupon est déconnecté
t2 instant auquel le mesurage du potentiel EOFF est effectué
t3 instant auquel le potentiel est mesuré et qui sera utilisé pour calculer la valeur de dépolarisation
X temps, t
Y potentiel, E
2 - 3 chute de tension ohmique lorsque la protection cathodique est coupée ou bien le coupon est déconnecté

Figure A.3 — Méthode de réduction de polarisation

La valeur de la dépolarisation est la différence entre le potentiel EOFF et le potentiel E(t3).

A.4 Mesurage de la vitesse de corrosion


L’efficacité de la protection cathodique peut être évaluée par des mesurages portant sur la vitesse de
corrosion sur des sondes (par exemple, des sondes de résistance électrique).

A.5 Contrôle de l’isolation électrique


A.5.1 Généralités
Les défaillances des raccords isolants perturbant leur fonctionnement normal peuvent être dues à l’un
des éléments suivants:
— un raccord isolant défectueux en lui-même ou des composants du kit de brides d’isolation défectueux;

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— une connexion conductrice externe entre les deux côtés du raccord isolant, par exemple par
l’intermédiaire de supports de conduite, d’autres tuyauteries ou de la mise à la terre locale;
— une dégradation ou un défaut du revêtement interne à l’endroit où la canalisation achemine un fluide
électroconducteur.
Plusieurs méthodes de mesurage qui peuvent être utilisées pour déterminer l’efficacité d’un raccord
isolant installé ou d’un kit de brides d’isolation sont prévues en A.5.2 à A.5.6. Une combinaison de deux
méthodes ou plus peut apporter davantage de certitude.

A.5.2 Mesurages des potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte


Les potentiels de la canalisation par rapport à l’électrolyte doivent être mesurés des deux côtés d’un
raccord isolant. S’il existe une différence significative de potentiel, le raccord isolant/la bride isolante
est efficace. Un dispositif d’isolation partiellement défectueux ne peut pas être facilement identifié
comme étant défectueux du fait que le potentiel des deux côtés du raccord peut encore être différent. A
titre de directive générale, une différence de potentiel inférieure à 100 mV peut être considérée comme
peu concluante.

A.5.3 Mesurages de la résistance électrique


Des mesurages directs de la résistance électrique doivent être effectués avec un mesureur de résistance
à courant alternatif.
NOTE 1 Les mesureurs de résistance à courant continu donnent de mauvaises indications en raison d’effets de
polarisation entre la conduite et le sol, en parallèle avec le raccord isolant.

NOTE 2 L’interprétation des résultats de mesurages directs de la résistance au niveau de raccords isolants
installés peut être difficile. Ceci est dû au fait que la résistance de la canalisation (ou de la structure) sur la terre
et, si la canalisation transporte une solution conductrice, la résistance interne du fluide conducteur (électrolyte)
sont toutes deux parallèles à la résistance du raccord isolant. La résistance réelle mesurée peut par conséquent
être une combinaison de ces trois résistances et le mesurage d’une valeur de faible résistance n’est pas toujours
une indication fiable de l’état défectueux du dispositif d’isolation.

Lorsqu’un kit de brides isolantes a été installé, il convient de contrôler l’isolement satisfaisant de chaque
boulon sur chaque bride en utilisant un ohmmètre ou un autre dispositif similaire du fait que l’isolation
électrique d’un boulon peut être efficace sur une première bride mais défectueux sur l’autre.

A.5.4 Essais de courant imposé


Lorsque des essais de courant imposé sont utilisés pour vérifier l’intégrité d’un dispositif d’isolement,
une des méthodes suivantes doit être utilisée:
— la méthode 1 dans laquelle le courant est appliqué à la canalisation d’un côté du dispositif d’isolation.
Si le potentiel de l’autre côté du dispositif d’isolation ne varie pas ou ne change pas de valeur dans
le sens opposé (en raison d’un effet d’interférence), alors le dispositif d’isolation peut être considéré
comme efficace. Les mesurages de potentiels en ajoutant un interrupteur automatique sur le courant
imposé peuvent contribuer à sa confirmation;
— la méthode 2 dans laquelle le courant traversant une liaison temporaire aux bornes du dispositif
d’isolation est mesuré alors que la protection cathodique est appliquée d’un seul côté uniquement.
S’il n’existe aucune circulation de courant traversant la liaison, alors le dispositif d’isolation peut être
considéré comme défectueux ou comme étant court-circuité. Un dispositif d’isolation partiellement
défectueux peut ne pas être facilement identifiable par cette méthode du fait que le courant dans la liaison
peut ne pas être nul si la résistance de fuite et la résistance de liaison ont des amplitudes similaires.

A.5.5 Mesurages d’un générateur de fréquence audible


Les mesurages d’un générateur de fréquence audible doivent être effectués en introduisant d’un côté du
raccord isolant une fréquence audible appropriée provenant d’un générateur de fréquence (par exemple,

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par l’intermédiaire d’un localisateur de conduite classique) et en tentant de tracer le signal du côté
opposé du dispositif d’isolement.

A.5.6 Essai d’un raccord isolant en utilisant une batterie et une pince d’ampèremètre

Légende
A pince
B raccord isolant
C batterie
R résistance réglable à faible valeur

Figure A.4 — Essai d’un raccord isolant avec une batterie et une pince

Au départ, le courant de référence délivré par une batterie doit être mesuré en tant que référence pour
l’essai réalisé (voir Figure A.4).. Ce mesurage peut être effectué avec une résistance réglable à faible valeur
(par exemple, 12 Ω pour une batterie 12 V) en diminuant la résistance afin d’obtenir le courant de court-
circuit avec la batterie, qui est le courant de référence. Une tension continue doit être appliquée à l’aide de
la batterie de part et d’autre du raccord isolant. Le courant délivré par la batterie doit être mesuré.
Une pince ampèremétrique de courant continu doit être installée sur la conduite au niveau d’un des
côtés du raccord isolant de manière à mesurer le courant continu circulant dans la conduite entre le
raccord isolant et la connexion de la batterie.
Si le courant mesuré par la pince est équivalent au courant appliqué ou s’en approche, le raccord isolant
est inefficace. Si le courant mesuré par la pince est nul ou très faible par rapport au courant de référence
de la batterie, l’isolation électrique du raccord isolant est efficace.

A.6 Détermination du courant de ligne


Les mesurages effectués au niveau des postes d’essai de surveillance du courant de ligne sont une manière
efficace de surveiller et d’évaluer la protection cathodique d’une canalisation, par exemple pour localiser
les défauts dans des systèmes de protection cathodique et pour évaluer la qualité des revêtements.
Il convient d’installer des postes d’essai de surveillance de courant de ligne à des intervalles réguliers
(tous les 10 km environ) sur la canalisation et de les installer à des positions sélectionnées telles que:
— les postes de protection cathodique pour évaluer la répartition du courant;
— les traversées de rivières importantes;
— les embranchements.
La méthode doit être telle que décrite à la Figure A.5.
Si le courant Ib est ajusté de manière à n’obtenir aucune déviation sur le microvoltmètre, alors Ib = I.

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A et D sont des câbles transporteurs de courant utilisés pour des besoins d’étalonnage. B et C sont des
câbles de mesurage de potentiels. La distance entre B et C doit être choisie pour fournir des données
utiles concernant la circulation du courant dans le tronçon sélectionné. La distance doit être suffisante
de telle sorte que l’intensité de la chute de tension se situe dans la plage des instruments. Les distances
caractéristiques sont situées entre 30 m et 100 m. Il convient de relier les connexions B et C des câbles à
la conduite à au moins 10 cm des points d’injection de courant A et D.
Le courant (Ib) doit être appliqué au tronçon de canalisation entre les points A et D en utilisant une
source d’alimentation (batterie) et la tension (U) doit être mesurée entre les points B et C. Pour éviter
une interférence provoquée par d’autres courants circulant à travers la canalisation comme des tensions
de contact, la source d’alimentation doit être activée et coupée, et la tension (ΔU) et le courant (ΔIb)
doivent être utilisés pour des besoins de calcul. La résistance longitudinale entre les points B et C doit
ensuite être déterminée en utilisant la Formule (A.2):
∆U
R BC = (A.2)
∆I b

Légende
A câble transporteur de courant
B câble de mesurage de potentiels
C câble de mesurage de potentiels
D câble transporteur de courant
I courant dans la canalisation
Ib courant appliqué au tronçon de canalisation entre les points A et D

Figure A.5 — Circuit de mesurage destiné à déterminer le courant de ligne et la résistance


longitudinale d’une canalisation

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Annexe B
(normative)

Interférences électriques

B.1 Généralités
Les interférences électriques peuvent provenir soit d’un courant continu, soit d’un courant alternatif.
Les sources des interférences de courant continu sont les suivantes:
— un courant constant (par exemple des systèmes de protection cathodique adjacents);
— un courant variable (par exemple des systèmes de traction à courant continu, des systèmes et
des pompes de roulage de houillère, des machines de soudage et des systèmes d’alimentation en
courant continu);
— des courants telluriques continus (des courants géomagnétiques naturels).
Les sources des interférences de courant alternatif sont les suivantes:
— des interférences à court terme, provoquées par des défaillances dans les systèmes d’alimentation
en courant alternatif et les voies ferrées électrifiées;
— des interférences à long terme provoquées par un couplage inducteur ou conducteur entre la
canalisation et les lignes à haute tension ou les voies ferrées électrifiées.
Les exemples de courants vagabonds comprennent les courants continus ou alternatifs provenant
des systèmes de traction ou les courants continus provenant de systèmes de protection cathodique
externes. Les courants induits ne sont pas considérés comme des courants vagabonds. Les mécanismes
de corrosion découlant d’un courant alternatif et d’un courant continu sont différents et sont traités en
détail dans l’EN 50122‑1, l’EN 50122‑2, l’EN 50122‑3, l’EN 50162 et l’EN 15280.
NOTE 1 Les interférences de courant alternatif se manifestent d’elles-mêmes par la présence de tensions
alternatives sur la canalisation, habituellement par induction.

NOTE 2 Les interférences de courant continu se manifestent d’elles-mêmes par des variations des potentiels de
la conduite par rapport à l’électrolyte.

B.2 Interférences de courant continu


B.2.1 Mesurages
Dans les zones où des interférences de courant continu sont suspectées, une ou plusieurs des actions
suivantes doivent être entreprises:
— mesurer les potentiels de la conduite par rapport à l’électrolyte pendant une période prolongée afin
de relever le tracé, l’ampleur et la nature des interférences;
— mesurer l’intensité du courant et son sens de circulation sur des coupons connectés à la canalisation;
— mesurer l’intensité du courant et déterminer son sens de circulation dans la canalisation à l’aide
d’instruments d’enregistrement ou d’indication (voir Annexe A);

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— mesurer les amplitudes des variations du courant débité de la source suspectée des courants
parasites ou bien mesurer le potentiel de la structure créant les interférences (par exemple une
voie ferrée) et les corréler aux mesures obtenues en a), b) ou c) ci-dessus;
— calculer la vitesse de corrosion réelle en utilisant une sonde de résistance électrique.
Il convient d’effectuer les mesurages pendant un intervalle de temps approprié pour le phénomène
d’interférence examiné afin d’évaluer la dépendance dans le temps du niveau d’interférence. Un intervalle
de temps caractéristique est de 24 h.
Dans le cas d’interférences provoquées par des systèmes de protection cathodique sur une structure
non protégée, les mesurages des interférences doivent être menés comme suit.
— Mesurer le potentiel de la conduite étrangère par rapport à l’électrolyte et celui de la canalisation
créant des interférences alors que les sources appropriées du courant de protection cathodique
qui peuvent provoquer des interférences sont, de préférence simultanément, en service puis
interrompues. Il convient que le mesurage ne contienne aucune erreur provoquée par des courants
d’égalisation ou des couples galvaniques étrangers.
NOTE L’EN 13509[9] fournit les détails concernant les erreurs de mesurage.

— Mesurer les décalages anodiques comprenant les chutes de tension ohmique (provoquées par des
courants vagabonds continus) pour les canalisations qui ne sont pas protégées par voie cathodique
en fonction de la résistivité de l’électrolyte. Les décalages anodiques admissibles maximaux sont:
— pour l’acier et la fonte:
— 300 mV avec une résistivité d’électrolyte supérieure ou égale à 200 Ω.m;
— 1,5 fois la valeur de résistivité avec une résistivité d’électrolyte comprise entre 15 Ω.m et
200 Ω.m;
— 20 mV avec une résistivité d’électrolyte inférieure à 15 Ω.m;
— 200 mV pour l’acier enfoui dans du béton.
Pour les canalisations protégées par voie cathodique, des décalages anodiques sont admissibles à
condition que la plage des critères de protection cathodique soit conservée.
Lorsqu’un raccord isolant est installé dans une zone d’interférences électriques, il peut y avoir des
risques de corrosion supplémentaires (voir 7.3).

B.2.2 Atténuation des problèmes de corrosion dus aux interférences de courant continu
Dans le cas d’une interférence provenant des systèmes de protection cathodique, certaines méthodes
courantes qui peuvent être considérées pour résoudre les problèmes d’interférence sur les canalisations
ou d’autres structures enterrées comprennent ce qui suit:
— l’empêchement d’une captation de courant parasite ou la limitation d’une circulation de courant
parasite traversant une canalisation enterrée par une isolation ou un écran renforcé;
— l’augmentation ou la redistribution des sources de courant de protection cathodique;
— l’installation de liaisons métalliques (avec ou sans résistance dans le circuit de liaisons métalliques)
entre les canalisations concernées par ce problème d’interférence ou d’autres structures; la liaison
métallique conduit électriquement le courant parasite d’une canalisation concernée par ce problème
d’interférence à la canalisation source d’interférences et/ou la source de courant;
— l’application de dispositifs de commande unidirectionnels tels que les diodes ou les commutateurs à
courant inverse;

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— le réglage de l’intensité du courant à partir des redresseurs de protection cathodique à


interférences mutuelles;
— l’installation de raccords isolants positionnés de façon appropriée dans la canalisation concernée
par ce problème d’interférence; il convient de ne pas installer les raccords isolants à un endroit où
il existe un risque de corrosion accélérée au niveau du raccord (c’est-à-dire éviter les zones où les
gradients de potentiels d’électrolyte sont élevés);
— l’utilisation d’anodes galvaniques sur la section anodique.
Dans le cas d’interférences provenant de systèmes de traction à courant continu (par exemple, les voies
ferrées ou les tramways), il convient de réduire les courants vagabonds autant que possible au niveau de
la source. Les interférences de courant continu peuvent être atténuées, par exemple par:
— la diminution au maximum de la distance entre les sous-stations de traction;
— la garantie de circuits de retour à faible résistance (en général, inférieure à 0,03 Ω/km);
— l’assurance d’une résistance élevée entre un rail de retour et la terre par l’utilisation de systèmes de
terre flottants;
— l’utilisation de mâts de collecte de courants vagabonds;
— l’utilisation d’un ballast correctement drainé et propre;
— l’installation de postes de drainage sur les voies ferrées pour neutraliser les influences lorsque des
valeurs de potentiels négatifs de voie ferrée apparaissent;
— l’installation d’un poste à courant imposé automatique pour neutraliser l’influence électrique dans
les zones anodiques;
— l’installation de redresseurs sur les voies ferrées pour neutraliser les influences qui ne peuvent pas
être réduites localement par drainage (aspect économique).
NOTE D’autres lignes directrices concernant les méthodes d’atténuation d’une corrosion par interférences de
courant continu sont données dans l’EN 50162 et l’EN 50122 (toutes les parties).

B.3 Interférences de courant alternatif


B.3.1 Généralités
L’importance d’une interférence à court terme ou permanente sur une canalisation provenant de sources
de courant alternatif à haute tension, telles que les lignes d’alimentation et les voies ferrées électrifiées,
dépend principalement:
— de la longueur du tracé parallèle ou quasi-parallèle;
— de la distance entre la canalisation et la source d’interférences;
— de la résistivité de l’électrolyte le long du tracé de la canalisation;
— du niveau de tension de ligne de courant alternatif;
— du niveau de courant de ligne de courant alternatif;
— de la qualité du revêtement de la canalisation.
NOTE 1 Les effets des interférences de courant alternatif sur les canalisations enterrées peuvent provoquer
des problèmes de sécurité.

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NOTE 2 Voir l’EN 50443 pour des effets éventuels associés aux interférences de courant alternatif sur les
canalisations comprenant les chocs électriques, un endommagement du revêtement et un endommagement
des isolants.

NOTE 3 L’EN 15280 donne des lignes directrices détaillées concernant la corrosion par courant alternatif dans
des conditions de fonctionnement normales.

B.3.2 Calcul de l’effet d’induction et/ou de conduction du courant alternatif


Les interférences de courant alternatif provenant de systèmes de traction ou de lignes d’alimentation
peuvent être simulées sur un ordinateur en prenant en considération les données provenant de la source
d’interférences et de la canalisation concernée par le problème d’interférence, telles que la résistance du
revêtement, le diamètre, le tracé et les localisations des raccords isolants ou des brides isolantes.
Les données à prendre en compte sont la tension élevée source d’interférences, le courant de
fonctionnement, la localisation et la configuration du pylône à haute tension et la position des fils, le
tracé (y compris la position des transformateurs), la fréquence et les caractéristiques électriques.

B.3.3 Mesurages
Pour déterminer le risque de corrosion dû au courant alternatif, il convient d’installer des coupons aux
endroits où la densité du courant alternatif peut être significative. Ces positions peuvent être déduites
soit d’une modélisation, soit de mesurages sur site ou encore d’expériences pratiques. Il convient
d’enterrer les coupons à la profondeur de la canalisation et de les configurer pour des mesurages de
courant. Il convient également d’envisager l’installation de sondes de corrosion.
NOTE 1 La densité de courant alternatif à travers un défaut de revêtement est un facteur déterminant pour
évaluer le risque de corrosion dû au courant alternatif.

NOTE 2 Si la densité de courant alternatif sur une surface à nu de 1 cm2 (par exemple, une sonde d’essai externe)
est supérieure à 30 A/m2, il existe un risque accru de corrosion par courant alternatif.

Il convient que les mesurages comprennent:


— le potentiel de la conduite ou coupon par rapport à l’électrolyte (courant alternatif et courant continu), et
— le courant du coupon (alternatif et continu).
A partir de ces mesurages, il est possible de calculer les densités de courant alternatif et de courant continu
ainsi que le rapport de densité de courant (la densité du courant alternatif divisée par la densité du courant
continu). Il convient d’utiliser ces paramètres pour évaluer le risque de corrosion par courant alternatif.

B.3.4 Limitation des interférences de courant alternatif


La tension de pas et la tension de contact maximales doivent être limitées conformément aux exigences
locales ou nationales en termes de sécurité et doivent être appliquées à toutes les positions où une
personne serait susceptible de toucher la canalisation ou un composant de la canalisation. De telles
mesures ne relèvent pas du domaine d’application de la présente partie de l’ISO 15589, mais elles doivent
être prises en compte lors de l’étude de l’atténuation globale du courant alternatif.
Il convient de prendre des mesures de protection contre la corrosion due au courant alternatif en
réduisant la tension alternative induite.
Pour réduire la tension alternative (dans des conditions de fonctionnement et dans des conditions de
défaut), il convient de relier la canalisation à un système de mise à la terre. Des dispositifs de découplage
de courant continu sont requis en cas d’effet néfaste sur le système de protection cathodique.

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Annexe C
(informative)

Détection de défauts au cours du fonctionnement de systèmes à


courant imposé

Si des valeurs anormales de potentiel et de courant sont observées dans des systèmes à courant imposé, une
comparaison à des valeurs antérieures peut indiquer la nature du défaut, comme indiqué dans le Tableau C.1.

Tableau C.1 — Raisons possibles d’observations anormales

Observation Raison possible


Le potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte 1) connexion inversée au niveau du transformateur-
devient plus positif lorsque le système de protection redresseur, ce qui est une défaillance très grave car
est activé. elle pourrait entraîner un endommagement sévère de
la canalisation dans un délai relativement court
Tension appliquée nulle ou très basse, intensité nulle 1) défaillance d’un fusible de courant alternatif ou
déclenchement d’un autre dispositif de protection
2) défaillance d’une alimentation en courant alternatif
3) défaillance d’un transformateur-redresseur
Tension appliquée normale, intensité faible mais non 1) dégradation des anodes ou d’un déversoir
nulle
2) assèchement de l’électrolyte autour d’un déversoir
3) accumulation de gaz produits par voie électroly-
tique autour des anodes (blocage de gaz)
4) déconnexion des anodes individuelles dans un sys-
tème à déversoir ou à anodes
5) déconnexion d’une partie de la canalisation proté-
gée du côté négatif du transformateur-redresseur
Tension appliquée normale, mais intensité nulle 1) séparation des câbles d’anodes ou de cathodes
2) défaillance d’un fusible de courant continu ou d’un
ampèremètre de transformateur-redresseur
3) défaillance totale du système à déversoir ou à
anodes
Tension appliquée et intensité nulles 1) commande sur l’unité de transformateur-redresseur
réglée à une valeur trop faible
2) défaillance du transformateur ou du redresseur
3) défaillance de l’alimentation électrique
Tension appliquée et intensité élevées 1) commande sur l’unité de transformateur-redresseur
réglée à une valeur trop élevée
2) dérive de l’électrode de référence permanente dans
une direction positive
3) déconnexion de l’électrode de référence permanente

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Tableau C.1 (suite)


Observation Raison possible
Tension appliquée et intensité normales, mais potentiel 1) rupture dans une liaison de continuité ou résistance
de la conduite par rapport à l’électrolyte insuffisamment accrue entre un point de connexion et un point d’essai
négatif, c’est-à-dire trop positif en raison d’une mauvaise connexion de câbles
2) aération fortement accrue de l’électrolyte au niveau
ou à proximité du point de mesurage en raison de la
sécheresse ou d’un drainage du sol local accru
3) équipement d’isolation défectueux, par exemple
court-circuitage d’un raccord isolant à l’extrémité de la
canalisation protégée
4) canalisation protégée subissant un effet d’écran
ou influencée d’une autre manière par de nouvelles
canalisations
5) défaillance d’un système de protection cathodique
sur un tronçon adjacent de la canalisation ou sur une
canalisation secondaire liée à celle-ci
6) dégradation ou endommagement du revêtement
protecteur de la canalisation
7) ajout ou extension à la canalisation enterrée, y com-
pris un contact avec d’autres structures métalliques
8) interaction avec le système de protection catho-
dique sur une canalisation adjacente ou voisine
9) effets d’un courant parasite sur la canalisation
Tension appliquée et intensité normales, mais potentiel 1) rupture dans la liaison de continuité à une posi-
de la conduite par rapport à l’électrolyte anormalement tion plus éloignée du point d’application que du point
négatif d’essai
2) les canalisations secondaires ont été séparées ou
déconnectées de la canalisation protégée ou ont reçu
une protection supplémentaire par l’intermédiaire
d’un nouveau système de protection cathodique
3) effets d’un courant parasite sur la canalisation
Tension appliquée et intensité normales, mais potentiel 1) présence de courants de terre parasites, par
de la conduite par rapport à l’électrolyte variable exemple des interférences provenant de systèmes de
traction à courant continu ou effets telluriques/géoma-
gnétiques

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Annexe D
(informative)

Description d’études spécialisées

D.1 Généralités
La présente annexe fournit des informations concernant trois types d’études spécialisées:
— les études au-dessus du sol utilisées pour évaluer l’état d’un revêtement et pour localiser des défauts
sur le revêtement;
— les études au-dessus du sol utilisées pour mesurer le potentiel de la conduite par rapport à
l’électrolyte le long d’une canalisation enterrée;
— les essais portant sur les besoins en courant.

D.2 Études au-dessus du sol utilisées pour évaluer l’état du revêtement et pour
localiser les défauts sur le revêtement
D.2.1 Généralités
Les défauts de revêtement peuvent être localisés par des mesurages de signaux de courant alternatif ou
de courant continu. Les études les plus connues sont l’étude de Pearson, l’étude d’atténuation de courant
(courant alternatif) et l’étude DCVG (courant continu).
NOTE De médiocres résultats peuvent être obtenus si le contact de la canalisation avec la terre n’est pas suffisant.

D.2.2 Étude de Pearson (ou étude ACVG)


Les études de Pearson (également appelées études de gradient de tension alternative) localise les défauts
dans le revêtement protecteur d’une canalisation enterrée.
Une tension alternative est appliquée entre la canalisation et la terre lointaine et la différence de tension
résultante entre deux électrodes en contact avec l’électrolyte au-dessus de la canalisation est mesurée.
Pour l’étude de Pearson classique, les électrodes sont espacées d’environ 6 m à 12 m. Pour les systèmes
d’étude modernes, les électrodes sont placées sur un cadre en A et espacées d’environ 1 m. Le système
employé pour l’étude de Pearson nécessite deux opérateurs alors que l’étude faisant appel à un cadre en
A ne nécessite qu’un seul opérateur.
Le choix de la fréquence du signal de courant alternatif appliqué dépend du type et de l’état du revêtement de
la canalisation. De basses fréquences sont généralement utilisées pour les revêtements de mauvaise qualité.
Le système employé pour l’étude de Pearson détecte les signaux émis par la canalisation enterrée.
Pour l’étude de Pearson classique, les opérateurs marchent au-dessus de la canalisation et établissent le
contact avec la terre à l’aide de bottes cloutées. Lorsque l’opérateur de tête se rapproche d’un défaut du
revêtement, le signal augmente progressivement et atteint son pic lorsque l’opérateur passe au-dessus
du défaut. Le signal diminue progressivement jusqu’à une valeur nulle lorsque le défaut se situe à mi-
distance entre les deux opérateurs.
Lorsqu’un cadre en A est utilisé, le contact avec la terre est établi par contact direct au-dessus de la
canalisation. L’interprétation des résultats en termes de signal est la même que pour l’étude de Pearson
avec deux opérateurs.

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D.2.3 Étude d’atténuation du courant


Des études d’atténuation du courant peuvent être utilisées pour localiser les zones de défauts dans les
revêtements protecteurs de canalisations enterrées. La méthode est similaire à la technique de l’étude
de Pearson en ce qu’une tension alternative est appliquée à la conduite mais une bobine exploratrice
est utilisée pour mesurer l’intensité du champ magnétique autour de la conduite résultant du signal de
courant alternatif.
Les études d’atténuation du courant sont basées sur l’hypothèse que lorsqu’un signal de courant
alternatif circule le long d’un conducteur rectiligne (dans ce cas, la canalisation), il produit un champ
magnétique symétrique autour de la conduite. L’opérateur utilise l’induction électromagnétique pour
détecter et mesurer l’intensité du signal en utilisant un groupe de bobines de détection introduites dans
le champ magnétique afin de calculer le courant dans la conduite. Lorsque le revêtement protecteur
est en bon état, le courant s’atténue à une vitesse constante qui dépend des propriétés du revêtement.
Toute variation significative de la vitesse d’atténuation du courant peut indiquer une zone de défaut du
revêtement ou un contact avec une autre structure métallique.

D.2.4 Étude du gradient de tension continue


Une étude du gradient de tension continue (DCVG) est effectuée sur les canalisations enterrées afin
de localiser et d’établir l’importance relative des défauts dans les revêtements protecteurs sur les
canalisations enterrées.
Le système fonctionne en appliquant sur la canalisation un courant continu commuté par cycle, de la
même manière qu’une protection cathodique, en établissant un gradient de tension dans l’électrolyte
dû au courant circulant sur l’acier nu au niveau des défauts de revêtement et en mesurant l’ampleur et la
direction des gradients de tension dans l’électrolyte entre deux électrodes (habituellement, électrodes
en cuivre/sulfate de cuivre).
En général, plus les défauts sont importants, plus l’intensité du courant et le gradient de tension sont élevés.
Un système à courant imposé existant ou temporaire est utilisé comme source de courant continu
pour la canalisation. La source de courant continu est interrompue par cycle, avec habituellement une
durée plus longue pour le signal OFF que pour le signal ON. Ceci fournit une source de courant continu
à impulsion rapide permettant d’obtenir une variation significative de potentiel sur la canalisation qui
peut être facilement identifiée avec un millivoltmètre.
Grâce à un millivoltmètre sensible, la différence de potentiel est mesurée entre deux électrodes placées
au niveau de la surface de l’électrolyte au sein du gradient de tension. Des défauts peuvent être localisés
par des lectures nulles correspondant aux électrodes qui sont symétriques de chaque côté du défaut.
Lors de la réalisation de l’étude, l’opérateur marche sur le tracé des canalisations en effectuant des
mesurages à des intervalles de 1 m à 2 m en général avec les électrodes l’une en face de l’autre, séparées
d’une distance de 1 m à 2 m. Les électrodes sont normalement maintenues parallèlement à la canalisation
et juste au-dessus de celle-ci, ce qui permet de déterminer le sens de circulation du courant par rapport
au défaut. Pour obtenir une mesure correcte, il est nécessaire que les deux électrodes soient en contact
avec l’électrolyte.
Lorsque le courant continu circule vers un défaut de revêtement, le gradient de potentiel dans l’électrolyte
varie, en devenant de plus en plus grand à mesure que le défaut se rapproche et en diminuant jusqu’à une
valeur nulle lorsque l’épicentre du défaut du revêtement se situe à mi-distance entre les deux électrodes.
Cette méthode peut être difficile à utiliser en présence de courants vagabonds importants.

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D.3 Études au-dessus du sol utilisées pour mesurer le potentiel de la conduite


par rapport à l’électrolyte le long d’une canalisation enterrée
D.3.1 Étude de potentiel à intervalles proches
Même si les postes d’essai sont répartis sur la longueur de la canalisation, l’éventualité que la protection
cathodique puisse être inefficace à certains endroits entre les postes d’essai est toujours envisageable.
L’étude de potentiel à intervalles proches (CIPS) peut être utilisée pour déterminer le niveau de
protection cathodique sur la longueur de la canalisation. Elle peut également indiquer les zones
touchées par des interférences et des défauts de revêtement. Le potentiel de la conduite par rapport
à l’électrolyte est mesuré à intervalles proches (en général, 1 m) en utilisant un voltmètre à résistance
élevée/microcalculateur, une électrode de référence et un câble de tirage reliés à la canalisation au
niveau du poste d’essai le plus proche. Un tracé des mesures de potentiels en fonction de la distance est
établi, à partir duquel il est possible d’identifier les caractéristiques liées aux variations de potentiel
provoquées par des variations locales de la densité de courant de protection cathodique.
Cette méthode ne peut pas être utilisée en présence de courants vagabonds pour mesurer le potentiel
sans chute ohmique, à moins d’utiliser des techniques d’études spéciales pour estimer le potentiel sans
chute ohmique.
L’étude peut être réalisée lorsque le système de protection cathodique est en service en continu (étude
de « potentiel à courant établi ») ou lorsque tous les transformateurs-redresseurs sont commutés en
marche/arrêt simultanément à l’aide d’interrupteurs synchronisés (étude de « potentiels à courant
établi et à courant coupé »).
Pour atteindre un potentiel à courant coupé réaliste de la conduite par rapport à l’électrolyte, il est
nécessaire que la chute de tension ohmique soit réduite à un niveau insignifiant. Pour ce faire, il est
nécessaire d’interrompre de façon synchrone toutes les sources de courant continu appliqué susceptibles
d’influer sur les mesurages du potentiel à courant coupé (par exemple transformateurs-redresseurs
adjacents, liaisons équipotentielles). Une interruption synchrone peut être obtenue en utilisant des
commutateurs cycliques synchronisés.
Différents types de dispositifs brevetés sont disponibles pour relever les potentiels de la conduite par
rapport à l’électrolyte à intervalles proches, mais tous ne présentent pas le même degré d’exactitude.
Quel que soit le système de mesurage choisi, il est nécessaire que le système puisse être synchronisé
sur les commutateurs ou permette de choisir avec précision l’instant auquel un relevé doit être effectué.
Du fait de la grande quantité de données produites, un ordinateur ou un enregistreur de données sur site
est normalement utilisé et les informations sont téléchargées ultérieurement pour tracer le potentiel de
la canalisation en fonction de la distance par rapport au point de référence fixe.

D.3.2 Technique de mesures intensives


La technique de mesures intensives de mesurages implique des mesurages simultanés à l’aide d’un
voltmètre connecté à la canalisation par l’intermédiaire d’un poste d’essai et connecté également à deux
ou trois électrodes, l’une au-dessus de la canalisation et l’autre ou bien les deux autres situées à distance.
La technique peut permettre de localiser un défaut du revêtement et de mesurer un potentiel sans chute
ohmique. L’opérateur marche le long de la canalisation et effectue les mesurages.
Cette technique ne peut être appliquée que si la canalisation se situe dans la partie linéaire du gradient
de potentiel provoqué par la source de courant étrangère (distante), c’est-à-dire lorsque les gradients de
potentiel sont constants quelle que soit la distance.
L’association d’une étude CIPS et des gradients de potentiel mesurés perpendiculairement est connue
comme étant une technique de mesures intensives. Elle peut vérifier l’efficacité d’une protection
cathodique par le calcul du potentiel sans chute ohmique (EIRfree) au niveau de l’interface conduite-
électrolyte. Un positionnement caractéristique des électrodes est illustré à la Figure D.1.

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Le potentiel sans chute ohmique, EIRfree, est calculé à l’aide de la Formule (D.1):


∆E OFF
E IRfree = E OFF − × ( E ON − E OFF ) (D.1)
∆E ON − ∆E OFF

  EIRfree est le potentiel sans chute ohmique calculé (voir position 1 sur la Figure D.1);

  EON est le potentiel à courant établi mesuré à la position 2 sur la Figure D.1;

  EOFF est le potentiel instantané à courant coupé mesuré à la position 2 sur la Figure D.1;

  ΔEON est le gradient de tension entre deux positions avec des redresseurs en service, par
exemple:
ΔE3/2, ON est le gradient de tension entre les positions (3 et 2) avec des redresseurs en
service;
ΔE4/2, ON est le gradient de tension entre les positions (4 et 2) avec des redresseurs en
service;

  ΔEOFF est le gradient de tension entre deux positions avec des redresseurs à l’arrêt, par
exemple:
ΔE3/2, OFF est le gradient de tension entre les positions (3 et 2) avec des redresseurs à
l’arrêt;
ΔE4/2, OFF est le gradient de tension entre les positions (4 et 2) avec des redresseurs à
l’arrêt.

Grâce à cette méthode, les défauts de revêtement sont détectés lorsque des pics (ΔEON − ΔEOFF ) sont
mesurés le long du tracé de la canalisation. La valeur absolue de (ΔEON − ΔEOFF ) dépend de nombreux
facteurs et est proportionnelle à la taille d’un défaut du revêtement. Normalement, tous les défauts de
revêtement importants peuvent être identifiés si des mesurages sont effectués à des intervalles de 5 m
le long de la canalisation.
Pour (ΔEON − ΔEOFF ) > 100 mV, les valeurs mesurées obtenues sont en général suffisamment précises
pour calculer la chute de tension ohmique dans l’électrolyte et donc le potentiel EIRfree entre les positions
1 et 2 sur la Figure D.1.
En présence de courants d’égalisation, les gradients de potentiel sont approximativement symétriques
par rapport à la canalisation. Par conséquent, il suffit de déterminer la différence de potentiel entre
les électrodes de référence aux points 2 et 3 ou aux points 2 et 4 sur la Figure D.1 pour déterminer les
valeurs de ΔE.
En présence de courants provenant de sources étrangères distantes (par exemple, des courants
vagabonds), les gradients de potentiel ne sont plus symétriques. Les gradients de potentiel provoqués par
les défauts de revêtement sont alors les valeurs moyennes des gradients de potentiel entre les électrodes
de référence aux points 2 et 3 et aux points 2 et 4, agencés symétriquement avec une distance L identique
des deux côtés sur la Figure D.1. Dans ce cas, les Formules (D.2) et (D.3) peuvent être utilisées pour
déterminer les gradients de champ pour un remplacement dans la Formule (D.1) afin de déterminer le
potentiel sans chute ohmique.
1
∆E ON = × ( ∆E 3/2, ON + ∆E 4/2, ON ) (D.2)
2
1
∆E OFF = × ( ∆E 3/2, OFF + ∆E 4/2, OFF ) (D.3)
2
Pour les courants variant dans le temps, les relevés de E et ΔE doivent être effectués simultanément,
pour les périodes à courant établi et à courant coupé.

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Légende
1 électrode à la position 1
2 électrode à la position 2
3 électrode à la position 3
4 électrode à la position 4
5 électrolyte
6 conduite
7 câble connecté à la canalisation

Figure D.1 — Positions des électrodes de référence pour la technique de mesures intensives

Il est nécessaire de sélectionner la distance L entre les électrodes aux points (2) et (3) de manière
à couvrir au moins une partie du gradient de potentiel. En général, une distance de 5  m à 20  m est
suffisante pour vérifier l’efficacité de la protection cathodique de défauts importants du revêtement. Les
électrodes aux points 1, 2, 3 et 4 sont utilisées pour mesurer les potentiels de la canalisation par rapport
à l’électrolyte et les gradients de potentiel en utilisant la technique de mesures intensives.

D.4 Essais d’injection de courant


D.4.1 Généralités
Les essais d’injection de courant peuvent être effectués pour:
— vérifier la capacité d’un système de protection cathodique à protéger un tronçon d’une canalisation
contre la corrosion (voir D.4.2), et
— évaluer la qualité du revêtement après la construction, notamment pour un tronçon de canalisation
sans tranchée (voir D.4.3).
Les lignes directrices données en D.4 peuvent aider l’exploitant des canalisations. D’autres méthodes
proposées par l’exploitant des canalisations peuvent également être utilisées.

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D.4.2 Exigences relatives au courant dans la canalisation et à la résistance de dispersion


Le but de cette méthode est de vérifier si les tronçons délimités d’une canalisation peuvent être protégés
par voie cathodique dans les futures conditions de fonctionnement.
Pour les canalisations existantes, la meilleure façon d’obtenir ces informations est d’effectuer des
mesurages sur site pour obtenir la meilleure précision. Pour de nouvelles canalisations, des valeurs
peuvent être estimées par expérience ou sur site si cela est possible.
La collecte des données peut être limitée à des résistivités d’électrolytes, des analyses d’électrolytes,
des mesurages de courants vagabonds et les résultats obtenus à partir d’un système de protection
cathodique à courant imposé temporaire.
En raison de différents processus de construction au cours de la pose d’une nouvelle canalisation, il
peut être nécessaire d’effectuer des essais sur des tronçons particuliers pour vérifier que la protection
cathodique sera efficace.
Les tronçons caractéristiques qui peuvent exiger de tels essais comprennent les installations sans
tranchée (par exemple, un forage horizontal dirigé, des canalisations en fourreau) et les tronçons isolés
pour des essais hydrostatiques.
Ces essais sont normalement effectués avant le raccordement des tronçons.
L’efficacité d’une protection cathodique pour ces tronçons de canalisation peut être vérifiée par un
mesurage du courant, I, et de la résistance de dispersion, R, d’un défaut de revêtement basée sur les
potentiels de protection, Ep.
Pour cette procédure de vérification du tronçon de canalisation concerné, les futures conditions de
fonctionnement (concernant EON) de même que le pire scénario doivent être pris comme hypothèse:
— la valeur de la densité de courant, j, qui est considérée comme une valeur maximale pour atteindre
le potentiel de protection Ep;
— la valeur maximale de la résistivité d’électrolyte, ρ, qui est mesurée ou déterminée dans le tracé
approprié de canalisation.
Grâce à ces hypothèses, des valeurs de seuil peuvent être obtenues pour le besoin en courant, I*, à l’aide
de la Formule (D.4) et pour la résistance de la canalisation par rapport à l’électrolyte, R*, à l’aide de la
Formule (D.5):

( )
2
16 × E ON − E P
I* = (D.4)
j × π× ρ 2

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j ×π × ρ 2
R* = (D.5)
(
16 × E ON − E P )

  EON est le potentiel à courant établi mesuré dans des conditions de fonctionnement de protection
cathodique, à la terre lointaine, en volts;

  Ep est le potentiel de protection attendu, en volts;

  j est la densité de courant sur une surface d’acier nu pour atteindre Ep, en ampères par mètre
carré;

  ρ est la résistivité de l’électrolyte, en ohms-mètres;

  I* est le courant maximal admis pour le tronçon, en ampères;

  R* est la résistance de dispersion calculée d’un défaut de revêtement dans le tronçon évalué, en
ohms.

NOTE Ces formules sont basées sur l’hypothèse d’un seul défaut de revêtement de forme circulaire. Cette
hypothèse représente, par comparaison à d’autres combinaisons de défauts de revêtements théoriques, les
conditions les plus défavorables pour la protection cathodique (en l’absence de courants vagabonds alternatifs
et/ou continus). L’épaisseur du revêtement est négligeable par rapport au diamètre d’un défaut de revêtement.

Pour la vérification de l’efficacité de la protection cathodique, il est nécessaire que l’une des conditions
spécifiées dans les Formules (D.6) et (D.7) suivantes soit remplie:
I < I* (D.6)

R > R* (D.7)

NOTE Ces vérifications peuvent être appliquées à l’évaluation de la protection cathodique de tronçons de
canalisation posés sans tranchée ou de tronçons de canalisation dans des fourreaux.

Exemple de calcul pour cette méthode en utilisant les données d’entrée suivantes issues de mesurages
sur le site:
— EON = −1,5 V
— Ep =-0,95 V
— j = 0,1 A/m2
— ρ = 50 Ω·m
— I* = 0,006 A
— I = 0,005 6 A
— R*= 89,2 Ω
— R = 90 Ω
L’application des Formules (D.4) à (D.7) donne les calculs suivants:

16 × (1, 5 − 0, 95)2
I* = 0, 006 = (D.8)
0, 1 × π × 502

π × 0, 1 × 502
R* = 89, 2 = (D.9)
16 × (1, 5 − 0, 95)
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0,005 6 < 0,006 (D.10)

90 > 89,2 (D.11)

A partir des formules ci-dessus, il est possible de conclure que les Formules (D.6) et (D.7) sont satisfaites
et donc que la protection cathodique est efficace.

D.4.3 Exigences de courant pour une installation sans tranchée


Cette méthode d’essai fournit des informations sur la qualité du revêtement d’une canalisation dans une
installation sans tranchée. L’essai est effectué avant le raccordement au reste du système.
Un mode opératoire d’essai d’injection de courant est le suivant (tous les potentiels sont mesurés par
rapport à une électrode de référence en cuivre/sulfate de cuivre):
a) installer un déversoir temporaire pour fournir un courant de protection cathodique au tronçon de
canalisation;
b) s’assurer qu’aucune zone exposée de la conduite au niveau des extrémités du tronçon n’est en
contact avec le sol;
c) mesurer le potentiel de corrosion libre de la conduite à chaque extrémité du tronçon posé sans tranchée;
d) appliquer le courant de protection cathodique par petits incréments jusqu’à ce qu’un potentiel
de −1,5 V soit atteint au niveau du point de drainage;
e) mesurer la tension appliquée et le courant;
f) mesurer le potentiel au niveau de l’extrémité éloignée du tronçon de canalisation;
g) calculer la surface de la conduite;
h) appliquer la protection cathodique pendant au moins 10 min et vérifier que le potentiel au niveau du
point de drainage est encore d’environ −1,5 V;
i) à l’aide d’un interrupteur cyclique (par exemple réglé à 8 s sur Marche et 2 s sur Arrêt), mesurer
les potentiels à courant établi et à courant coupé aux deux extrémités du tronçon soumis à l’essai.
L’équipement de mesure est synchronisé sur la commutation de manière à mesurer les potentiels à
courant coupé réels;
j) appliquer le critère convenu (en général, soit un potentiel polarisé soit une densité de courant)
et, s’il n’est pas satisfait, appliquer ensuite la protection cathodique en continu pendant 1 h sans
interruption et répéter les étapes i) et j);
k) si les critères ne sont pas satisfaits au bout d’une heure, on considère alors que le revêtement ne
satisfait pas aux exigences.

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Annexe E
(informative)

Atténuation de la protection

E.1 Généralités
Il est possible d’obtenir une indication de la répartition du potentiel de la conduite par rapport à
l’électrolyte et du courant circulant dans la canalisation en fonction de la distance par rapport aux points
de drainage (les anodes ou les postes à courant imposé pour une protection cathodique) en utilisant le
schéma représenté à la Figure E.1 et en utilisant les Formules (E.1) à (E.7).
Cette approche mathématique simplifiée est basée sur les hypothèses suivantes:
— une courbe de polarisation linéaire en fonction de la densité de courant de l’acier pour canalisation
dans l’électrolyte;
— une résistivité constante de l’électrolyte sur toute la longueur de la canalisation;
— un endommagement uniforme du revêtement sur toute la longueur de la canalisation.

Légende
1 point de drainage

Figure E.1 — Définition d’un point de drainage

A chaque point de la canalisation, la connaissance de l’abaissement du potentiel négatif, Ex, en raison de


l’application d’une protection cathodique permet de calculer le potentiel, Ux, de la canalisation à partir
du potentiel de corrosion libre, Ucorr, à l’aide de l’équation: Ux = Ucorr – Ex.
NOTE Ux et Ucorr sont des valeurs négatives ou positives. E X est nécessairement une valeur positive.

Les Formules d’atténuation (E.1) et (E.2) sont:


Ex = E0cosh αx – RK I0sinh αx (E.1)

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Ix = I0cosh αx - E0/Rk sinh αx (E.2)

Pour une canalisation caractéristique comportant plusieurs points de drainage (anodes) ayant un
espacement uniforme de 2L, le potentiel, Ex, et le courant, Ix, à toute distance x sont également donnés
par les Formules (E.3) et (E.4), respectivement:

cosh α (L − x )
E x = E0 × (E.3)
cosh α L

sinh α (L − x )
I x = I0 × (E.4)
sinh α L

E0 est l’abaissement du potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte (par rapport à la


terre lointaine) au niveau du point de drainage (anode), en volts;

  Ex est l’abaissement du potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte (par rapport à la


terre lointaine) à une distance x du point de drainage, en volts;

  EL est l’abaissement du potentiel de la conduite par rapport à l’électrolyte (par rapport à la


terre lointaine) à mi-distance entre L entre des anodes adjacentes, en volts;

  I0 est le courant circulant dans la conduite au niveau du point de drainage (anode), en ampères;

  Ix est le courant circulant dans la conduite à une distance x du point de drainage, en ampères;

  IL est le courant circulant dans la conduite à mi-distance L entre des anodes adjacentes, en
ampères;

  L est la moitié de la distance entre les points de drainage, en mètres;

  Rk est la résistance caractéristique du tronçon de la canalisation, en ohms et est égale à


RL ⋅ R t ;

  RL est la résistance électrique linéaire du tronçon de la canalisation, en ohms par mètre, et est
ρ
donnée par: R L = ;
Aw

  Rt est la résistance de fuite ou transversale, en ohm/mètres, et est égale à R0/πD0;

  R0 est la résistance d’isolement de la conduite par rapport à l’électrolyte, en ohms.mètres car-


rés;

  ρ est la résistance particulière du matériau de la canalisation, en ohms-mètres;

  Do est le diamètre extérieur de la canalisation, en mètres;

  Aw est la section transversale de la paroi de la conduite, en mètres carrés;

  α RL
est la constante d’atténuation pour le tronçon de canalisation, en m-1, et est égale à .
Rt

Il convient de choisir une valeur pour la résistance d’isolement, R0, sur la base d’une expérience pratique
et de prendre en considération les facteurs suivants:
— le type de revêtement;

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— les conditions d’exposition telles que l’eau de mer ou les sédiments du fond marin;
— la durée de vie nominale de la canalisation et la réduction progressive prévue de la résistance du
revêtement au cours de la durée de vie nominale;
— la méthode d’installation de la canalisation et l’ampleur prévue de l’endommagement du revêtement.
La résistance électrique linéaire du tronçon de la canalisation, RL , peut être calculée à l’aide de la
Formule (E.5):

ρ
R=4 (E.5)
π ( Do2 − Di2 )

  Do est le diamètre extérieur de la canalisation;

  Di est le diamètre intérieur de la canalisation;

  L est la moitié de la distance entre les points de drainage, en mètres.

En variante, les valeurs de résistance électrique pour les tailles de canalisations standard peuvent être
obtenues à l’aide des tableaux fournis dans le document de la NACE «Corrosion Engineer Reference Book».[4]

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Annexe F
(informative)

Essais électriques pour les raccords isolants avant installation

Il convient de soumettre à essai les performances électriques d’un raccord isolant en laboratoire après
leur fabrication et sur site, juste avant qu’ils soient raccordés à la canalisation.
Il convient d’effectuer les essais électriques après les essais mécaniques.

Essai de résistance électrique Essai de rigidité diélectrique (en Essai de résistance électrique
(en laboratoire) laboratoire) (sur site avant l’installation)
Volts en courant continu Volts en courant alternatif Volts en courant alternatif
Essai électrique: 1 000 V c.c. pour Essai électrique: Essai électrique: 1 000 V c.a. pour
les raccords isolants de classe 1 les raccords isolants de classe 1 et
Pour les raccords isolants de classe 1:
et 500 V c.c. pour les raccords 500 V c.a. pour les raccords isolants
2 500 V c.a. en moyenne quadratique
isolants de classe 2 de classe 2
sur 60 s – aucun court-circuit interne
Essai de résistance: ≥ 20 MΩ ou externe Essai de résistance: ≥ 5 MΩ
Pour les raccords isolants de classe 2:
1 500 V c.a. en moyenne quadratique
sur 60 s – aucun court-circuit interne
ou externe

Les raccords isolants sont classés en deux catégories conformément aux essais pour une tension
alternative de 50 Hz pendant 10 s comme suit:
— classe 1: entre 2,5 kV et 5 kV en moyenne quadratique;
— classe 2: en dessous de 2,5 kV en moyenne quadratique.
Il convient d’effectuer l’essai sur site conformément au schéma présenté à la Figure F.1.
Pour contrôler la résistance d’isolement, il convient de placer les raccords isolants en position verticale
afin d’éviter un court-circuit dans l’électrolyte au cours du mesurage et il convient que les surfaces
interne et externe du raccord soient sèches. Le mesurage est effectué à l’aide d’un mégohmmètre.

Légende
1 raccords isolants monolithiques

Figure F.1 — Schéma décrivant un mesurage par mégohmmètre

Pour de plus amples informations, se reporter à la recommandation du comité CEOCOR intitulée


« Isolating joints for gas pipelines »[3].

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Bibliographie

[1] NACE Publication n°35108, Report on the 100 mV Cathodic Polarization Criterion
[2] NACE Standard n°TM0108-2008, Testing of catalyzed titanium anodes for use in soils or
natural waters
[3] Ceocor recommendation (no reference), Isolating joints for gas pipelines
[4] NACE Corrosion Engineer’s Reference Book. (3rd Edition), 2002 R. S. Treseder (Author),
Robert Baboian (Author, Editor), National Association of Corrosion Engineers (Corporate Author)
[5] ASTM B418-12, Standard Specification for Cast and Wrought Galvanic Zinc Anodes
[6] ASTM B843-09, Standard Specification for Magnesium Alloy Anodes for Cathodic Protection
[7] U.S. MIL-A-18001-K (1993), Anodes, Sacrificial zinc alloy
[8] Gummow R.A. Performance efficiency of high potential magnesium anodes for cathodically
protection iron watermains’, Proceedings of North Area Eastern Conference (Houston, TX/
NACE, Sept. 15-17, 2003)
[9] EN 13509, Techniques de mesures applicables en protection cathodique
[10] ISO 15589‑2, Industries du pétrole, de la pétrochimie et du gaz naturel — Protection cathodique des
systèmes de transport par conduites — Partie 2: Conduites en mer
[11] IEC 62305‑4, Protection contre la foudre — Partie 4: Réseaux de puissance et de communication
dans les structures
[12] EN 10329, Tubes et raccords en acier pour canalisations enterrées et immergées — Revêtements
externes des assemblages réalisés sur site
[13] EN 12007‑1, Infrastructures gazières — Canalisations pour pression maximale de service inférieure
ou égale à 16 bar — Partie 1: Exigences fonctionnelles générales
[14] EN 12732, Infrastructures gazières — Soudage des tuyauteries en acier — Prescriptions
fonctionnelles
[15] EN 15257, Protection cathodique  — Niveaux de compétence et certification du personnel en
protection cathodique
[16] EN 15280, Évaluation du risque de corrosion occasionnée par les courants alternatifs des canalisations
enterrées protégées cathodiquement
[17] EN 50122 (toutes les parties), Applications ferroviaires — Installations fixes — Sécurité électrique,
mise à la terre et circuit de retour
[18] EN 50162, Protection contre la corrosion due aux courants vagabonds des systèmes à courant continu
[19] EN 50443, Effets des perturbations électromagnétiques sur les canalisations causées par les
systèmes de traction électrique ferroviaire en courant alternatif et/ou par les réseaux électriques
H.T. en courant alternatif
[20] NACE SP05721), Standard Recommended Practice — Design, Installation, Operation, and
Maintenance of Impressed Current Deep Anode Beds
[21] EN 12696, Protection cathodique de l’acier dans le béton

1) NACE, 1440 South Creek Drive, Houston, Texas 77084-4906 USA

84  © ISO 2015 – Tous droits réservés


Date livraison : lundi 26 février 2018 10:07:39
Client : DIVISION CHIMIE CTN 53
ISO 15589-1:2015(F)


[22] EN 14505, Protection cathodique des structures complexes

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