Vous êtes sur la page 1sur 8

La télédétection appliquée à l’Eau,

Hygiène et Assainissement (EHA)

Membres du Groupe
ZAONGO Catherine
OUEDRAOGO Issaka
PAKODE Moussa
KAFANDO Djamilatou
Introduction
La télédétection est une technique qui permet d’étudier la surface de la Terre au moyen de
capteurs placés à bord d’avions ou de satellites. Ces instruments enregistrent les
rayonnements émis ou réfléchis par la surface de la Terre. Ces capteurs sont sensibles à la
lumière visible mais aussi à d’autres parties du spectre électromagnétique comme
l’infrarouge, l’ultraviolet et les micro-ondes.
Une image du sol terrestre, c’est-à-dire la représentation graphique des enregistrements du
capteur, est obtenue en attribuant des intensités de gris ou de couleurs aux valeurs
numériques enregistrées. En fonction du type de capteur utilisé, on parle de télédétection
passive ou de télédétection active.
La télédétection offre les possibilités telles qu’une vue synoptique permettant d'avoir une
information sur de larges territoires au lieu d'une mesure ponctuelle, des résolutions
spatiales et temporelles permettant de suivre l'évolution des différentes composantes du
milieu (phénomènes dynamiques), une information disponible sous forme numérique, ce qui
facilite les opérations de stockage, de manipulation et offre la possibilité de croiser des
données provenant de plusieurs sources ; une disponibilité des données sur des zones
d'accès difficile.
L’utilisation de différentes combinaisons de valeurs et des traitements spécifiques permet
l’extraction d’informations sur certaines caractéristiques du sol, informations qui peuvent
être utiles dans plusieurs domaines notamment en eau hygiène et assainissement.
La télédétection appliquée aux ressources en eau et en assainissement constituera le cadre
de notre réflexion.

I. Télédétection et eaux souterraines


D'une manière générale un projet de prospection hydrogéologique a pour objectifs de
mettre en évidence les caractéristiques suivantes du milieu :
 identifier les éventuels réservoirs aquifères en définissant la nature des
formations géologiques,
 définir le contexte structural et comprendre son rôle dans le fonctionnement du
système hydrogéologique,
 identifier et délimiter les zones de recharge et de drainage,
 comprendre l'interaction entre les eaux souterraines et les autres éléments du
milieu (eau de surface, végétation, source de pollution, etc.).
Les méthodes utilisées font appel à une approche indirecte. En effet, l'étude du milieu
est abordée à travers la géologie, la géologie structurale, la morphologie, l'hydrologie...,
pour bâtir un raisonnement de synthèse dans lequel l'image satellite sert de trame. En
exemple, Le radar géologique ou georadar permet d’étudier la composition et la
structure du sol.
 Analyse des linéaments
L'expérience a montré l'intérêt des données de télédétection pour la recherche des
zones fissurées dont on a démontré le potentiel aquifère, particulièrement dans les
régions du socle.
L'approche combinant l'inventaire des linéaments sur l'image satellite, les données
exogènes et les travaux de terrain, conduit à l'établissement des fractures et à la
compréhension des structures géologiques. Un aspect de cartographie des linéaments par
images LANDSAT pour une thématique hydrogéologique (implantation des forages). La
méthode est classique en zone de socle à partir de photographies aériennes mais
l’utilisation d’images satellitaires numériques est relativement nouvelle. Le traitement
numérique des images permet d’utiliser la puissance des algorithmes de recherche des
linéaments et évite, au moins partiellement, le caractère subjectif de la photointerprétation
Cette étude des linéaments permet de répondre à deux objectifs :
- l'orientation des campagnes de reconnaissance en définissant des zones
potentiellement favorables,
- la sélection de sites ponctuels pour l'implantation de forages.
Plusieurs études menées dans des contextes différents ont montré l'intérêt et
l'importance de l'analyse des linéaments sur les images satellites pour la prospection
hydrogéologique.

II. Analyse du réseau hydrographique


Le réseau hydrographique est un élément caractéristique de la texture et de la structure
et constitue un critère important d'interprétation. Les formes qui lui sont associées
reflètent à des degrés variables la lithologie et la tectonique d'une région.
L'étude détaillée du réseau de drainage est un moyen d'effectuer un partitionnement
raisonné de l'espace. Cette approche, appuyée par une analyse directionnelle et par
l'étude de la densité spatiale du réseau hydrographique, permet de discerner des zones
où un certain potentiel d'infiltration, donc de rétention et de recharge, existe et des
secteurs où le ruissellement est prépondérant.
1. Approche cartographique des formations géologiques
Cette phase vise à délimiter les différentes formations géologiques et à mettre en
évidence leur rôle hydrogéologique. L'identification des différents types de formation sur
les images satellites est basée sur l'analyse des éléments de topographie, de
morphologie, de texture et de densité, la distribution de la végétation, etc.
Les difficultés et les limites de cette approche résident dans l'hétérogénéité des réponses
spectrales des objets géologiques. D'une manière générale, dans les zones arides et
semi-arides, l'application de cette méthodologie est facilitée par des conditions
d'observation très favorables en raison de la quasi-absence du couvert végétal et des
couches d'altération.
Cette approche structurale combinant le traitement et l'analyse des images satellites et
des données de terrain permet:
 la détermination des zones favorables en dressant des cartes d'aptitude et en
mettant à l'écart les zones a priori défavorables (inaccessibilité, zone à
ruissellement prédominant, hauts bassins, ...),
- le choix des sites d'implantation en délimitant les zones d'infiltration potentielle,
susceptibles d'alimenter les réseaux de fractures (celles que l'on cherche à
recouper par les forages),
- la réduction de la prospection géophysique en mettant en évidence les zones
d'accidents majeurs qui risquent le plus d'intercepter les écoulements souterrains.
Leur localisation permet d'orienter les campagnes géophysiques vers l'étude des
structures majeures.

III. Télédétection et eaux de surface


La télédétection vient en apport à l'étude des eaux de surface sous les aspects de
cartographie pour des besoins de gestion et d'aménagement. En effet, l'inventaire et la
cartographie des eaux de surface et des informations thématiques des bassins versants à
l'aide des images satellite s'avèrent intéressants pour plusieurs raisons :
 la disponibilité d'une information homogène (les informations disponibles sont
souvent difficiles à regrouper parce que les documents sont variés et répondent
chacun à des besoins différents),
 L’intégration avec d'autres types de données,
 la facilité de mise à jour et de suivi des évolutions.

1. Etude des plans d'eau


Les images satellite sont utilisées pour l'identification des plans d'eau et leur
dénombrement. En effet, pour les zones déjà cartographiées, une comparaison des
cartes existantes avec des images récentes permet de mettre à jour rapidement
l'information cartographique. Dans les régions peu connues et difficilement accessibles,
les images satellites sont un précieux outil d'investigation.
Par ailleurs, avec des prises de vue multi-temporelles, il est possible de faire un suivi de
la variabilité des réponses spectrales des plans d'eau. Cette approche permet de faciliter
la détection des modifications et d'orienter les contrôles sur le terrain.

2. Etudes de bassins versants


L'aménagement des bassins versants couvre plusieurs aspects qui concernent
l'interaction entre les eaux de surface et le milieu environnant. Les images de
télédétection servent pour produire de l'information et des données pour les besoins de
planification et l'exploitation. Sur la base des images satellite, différentes composantes
du milieu peuvent être cartographiées :
 la carte d'occupation des sols qui fournit une information cartographique sur
chaque thème étudié dans un bassin versant,
 la cartographie du réseau hydrographique ou de drainage qui donne des
caractéristiques géomorphologiques du terrain,
 la cartographie géologique et l'analyse structurale.
Les résultats obtenus par cette approche permettent d'intégrer, d'analyser et de
synthétiser des quantités importantes d'informations qui facilitent la tâche aux
gestionnaires des bassins versants.
D'autres applications sont également réalisées à partir des images satellites, mais leur
niveau d'opération reste limité en fonction des conditions du milieu et des
caractéristiques des images utilisées. On peut citer le suivi de l'humidité des sols, le
contrôle de l'envasement des cours d’eau, le suivi des inondations, etc.

IV. Télédétection et qualité de l’eau


1. La turbidité
La turbidité désigne le caractère trouble d’un liquide. Elle est causée par des particules en
suspension qui absorbent, diffusent ou réfléchissent le rayonnement solaire. Elle peut traduire une
teneur importante en matières fines ou colorantes en suspension (acide humique ou fulvique, particules
provenant de la dégradation des végétaux ou de l’érosion du sol), un taux élevé de plancton, ou encore
une pollution ou une eutrophisation de l'eau (rejets industriels, agricoles ou urbains).
La couleur de l'eau, liée à la nature des matières en suspension a un impact sur la température de
l'eau (un liquide foncé absorbe mieux la chaleur), mais aussi sur son évaporation et donc sur sa
salinité. Des particules minérales, du plancton ou des végétaux, en suspension ou flottant dans l'eau,
modifient les caractéristiques spectrales de l’eau en augmentant la réflectance dans le visible voire
dans le proche infrarouge pour certains sédiments en suspension.
On trouve dans la littérature scientifique deux groupes d’indicateurs de turbidité :
- Les indicateurs empiriques : ils sont calibrés et testés grâce à des données in situ. On extrait
alors les valeurs de turbidité à partir des images grâce à des relations statistiques.
- Les indicateurs théoriques : ils révèlent la turbidité de chaque pixel relativement aux autres par
l’utilisation d’une bande ou par combinaison de bandes.

Les capteurs satellites comme MODIS (aqua), TM (Landsat), MSS (Landsat), SPOT5 et
MERIS permettent des images en lien avec la turbidité. Le SPOT5 a été utilisé en Afrique de
l’Ouest pour images de turbidité sur les mares.
2. La température
La température de surface mesurée par des capteurs spatiaux est représentative de l’interface
eau / atmosphère. La température estimée par télédétection peut être plus ou moins représentative de
la surface (cas le plus fréquent), de la masse, ou de l'air à proximité de la surface, en fonction de la
mer, des vents et de la rugosité de la bande spectrale utilisée pour effectuer l'observation (IR ou
micro-ondes)
Pour des lacs suffisamment grands, on utilise généralement des images MODIS pour déterminer les
températures d’une part et pour des petits lacs des images Landstat sont utilisées. Pour déterminer la
température de l’eau des rivières et des ruisseaux, on utilise exclusivement la télédétection aéroportée.
On prévoit la température de l’eau grâce à un capteur qui détecte la radiation thermique (3-5µm et 8-
14µm) de la couche supérieure de l’eau (0.1 mm).

V. La télédétection et l’assainissement
En télédétection passive et active, la détection des surfaces inondées et notamment des rizières
s’appuie le plus souvent sur l’utilisation de séries temporelles. En effet, l’analyse repose sur la
détection des changements, grâce à l’analyse de la variation de valeurs d’indices (télédétection
passive) ou de valeurs de rétrodiffusion (celle-ci étant conditionnée par l’utilisation de paramètres
adéquats : polarisation, longueurs d’onde, angle d’incidence). Les capteurs actifs présentent l’avantage
de pouvoir s’affranchir des contraintes liées à la présence de nuages, et de détecter les surfaces
inondées, même en présence de végétation. En effet, la télédétection radar est bien adaptée à l’étude
des écosystèmes tropicaux grâce à sa capacité à enregistrer des informations par tous temps et parce
que les données radar sont sensibles à la biomasse et à la structure de la végétation inondée.
Dans le cadre de la problématique de la survie du virus H5N1 dans l’eau, la détection des
zones en eau pourrait être précisée par la discrimination des types d’eau, suivant leurs caractéristiques.
Celle-ci s’appuie essentiellement sur l’analyse de données provenant de capteurs passifs.

Conclusion

Les ressources en eau étant soumises à des pressions de plus en plus fortes, exacerbées par
les effets des changements climatiques ; la connaissance de leur évolution à chaque instant
devient une nécessité. Pour fournir une aide à la décision aux gestionnaires et dépasser les
problèmes, on doit procéder par des moyens sophistiqués permettant à la fois de rassembler
toutes les données, les analyser et de visualiser plusieurs couches d’informations sur un
même support. Les images satellites permettent le suivi de l’évolution des ressources en
eau.
Utilisés depuis les années 1960, ces outils sont au cœur de la gestion des ressources en eau
dans les pays développés. Ils ont fait leurs preuves dans de nombreuses études de cas.
Au Burkina Faso, la télédétection est peu utilisée dans la gestion des ressources en eau.
Sachant bien que la maîtrise de l'eau est un des préalables fondamentaux au développement
durable, le ministère en charge de l’eau gagnerait beaucoup plus à se mettre au diapason
des technologies de pointes dans le domaine de l’eau. En l’absence de réseaux de mesure
hydrologique fiables et d’études du milieu, la télédétection peut fournir des informations
particulièrement importantes et difficiles à estimer. Cela permettrait au pays de faire face de
manière durable aux défis de l’alimentation en eau potable des populations urbaines et
rurales, de la valorisation économique de l’eau, du renforcement de la capacité
d’autofinancement du secteur de l’eau ainsi que du renforcement de la connaissance, de la
gestion et de la protection des ressources en eau et des milieux associés.

Bibliographie
Cour de DR Vincent ZOMA (cour télédétection)
Martinez et al. en 2006 (d’après Hess et al., 1995 ; Hess et al., 1990 et Le Toan et al.,1997),
Mémoire de Chamaillé Lise sur Apport de la télédétection pour la détection de l’eau et la
caractérisation des propriétés de l’eau

Sites internet

https://agritrop.cirad.fr/548843/1/document_548843.pdf

Vous aimerez peut-être aussi